Environnement et transition écologique

Northvolt veut commercialiser une nouvelle batterie au sodium

Une batterie de Northvolt.

Northvolt a annoncé «une nouvelle percée» dans les batteries sodium-ion. (Photo d’archives)

Photo : Radio-Canada / Ivanoh Demers

La Presse canadienne

Publié hier à 14 h 51 HNE

Northvolt prévoit qu’elle sera la première entreprise à commercialiser à grande échelle des batteries au sodium. Cette technologie pourrait jouer un rôle important dans la transition énergétique, mais pas nécessairement au chapitre de l’électrification des véhicules.

L’idée de concevoir des piles au sodium n’est pas nouvelle. En 1870, l’auteur Jules Verne y faisait d’ailleurs allusion dans Vingt mille lieues sous les mers.

Dans ce roman d’aventures, le capitaine Nemo explique au scientifique Pierre Arronax que son sous-marin, le Nautilus, parcourt les mers grâce à des batteries fabriquées avec le sel de l’océan.

Je vous dirai, en outre, que les piles au sodium doivent être considérées comme les plus énergiques et que leur force électromotrice est double de celle des piles au zinc, peut-on lire dans ce roman de Jules Verne.

Depuis lors, plusieurs entreprises se sont intéressées sans grand succès aux piles au sodium. Or, voilà que 150 ans après le roman de Jules Verne, Northvolt a annoncé une nouvelle percée dans le domaine des batteries sodium-ion.

Le monde a placé de grands espoirs dans le sodium-ion et je suis très heureux de dire que nous avons mis au point une technologie qui permettra son déploiement à grande échelle pour accélérer la transition énergétique, a indiqué Peter Carlsson, PDG et cofondateur de Northvolt, dans un communiqué publié au début du mois de décembre.

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Pour stocker l’énergie

Cette entreprise suédoise, qui compte ouvrir une méga-usine de batteries sur le bord de la rivière Richelieu, au Québec, n’a toutefois pas l’intention de remplacer le lithium par le sodium dans la composition des cellules des batteries de véhicules électriques.

Le sodium, une ressource beaucoup plus abondante que le lithium, en plus d’être meilleur marché et d’avoir une empreinte environnementale moins forte, serait plutôt utilisé pour stocker de l’énergie.

Le faible coût et la sécurité à haute température rendent cette technologie particulièrement attrayante pour les solutions de stockage d’énergie dans les marchés émergents, notamment en Inde, au Moyen-Orient et en Afrique, a précisé M. Carlsson dans le communiqué.

Peter Carlsson fait une présentation sur une scène derrière un lutrin.

Peter Carlsson est le PDG et cofondateur de Northvolt.

Photo : Radio-Canada / Ivanoh Demers

Selon Michel Jébrak, professeur émérite au Département des sciences de la Terre et de l’atmosphère de l’UQAM, le stockage d’énergie renouvelable dans des batteries au sodium est très prometteur.

Le couplage d’une éolienne ou d’un panneau solaire avec des batteries au sodium, c’est excellent, parce que ça veut dire que vous produisez l’énergie quand vous en avez de disponible, a dit M. Jébrak.

Vous la stockez [l’énergie] dans des batteries qui ne vont pas coûter trop cher a priori, puisque ce sera un matériel très abondant, et vous serez ensuite capables d’envoyer cette énergie quand vous en aurez besoin. C’est certainement un couplage gagnant.

Une citation de Michel Jébrak, professeur émérite au Département des sciences de la Terre et de l’atmosphère de l’UQAM

Le sodium utilisé dans les batteries peut être récupéré dans l’eau de mer, a ajouté Michel Jébrak, comme l’avait imaginé Jules Verne.

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Cette technologie peut être produite avec des matériaux d’origine locale, offrant ainsi une voie unique pour développer de nouvelles capacités régionales de fabrication de batteries entièrement indépendantes des chaînes de valeur traditionnelles des batteries, a indiqué le PDG de Northvolt, qui prévoit que cette entreprise sera la première à commercialiser cette technologie.

Des batteries au sodium destinées aux véhicules?

Selon le communiqué publié par Northvolt, la deuxième génération de batteries au sodium pourrait être utilisée pour les véhicules.

La première génération de cellules sodium-ion de Northvolt est conçue principalement pour le stockage d’énergie. Les générations suivantes, qui offriront une densité énergétique plus élevée, pourraient créer des possibilités pour permettre des solutions de mobilité électrique rentables.

Toutefois, selon Michel Jébrak, auteur du livre Objectif lithium – Réussir la transition énergétique, le sodium ne remet pas en cause, du moins pas à court terme, le rôle du lithium dans l’électrification des transports.

Le problème fondamental des batteries au sodium, c’est que le sodium est à peu près trois fois plus lourd que le lithium. Donc imaginez si vous avez des batteries de 300 kilogrammes dans vos véhicules électriques : si vous les [fabriquez avec du] sodium, ça va faire 900 kilogrammes.

Une citation de Michel Jébrak, professeur émérite au Département des sciences de la Terre et de l’atmosphère de l’UQAM

Selon lui, des piles au sodium pourront éventuellement servir au transport, mais le poids sera toujours un problème.

Aujourd’hui, les technologies sont matures pour le lithium-ion, qui demeure le meilleur compromis pour l’instant dans l’électrification du transport.

Pendant combien de temps le lithium sera-t-il le meilleur compromis?

Certainement pendant une dizaine d’années, selon Michel Jébrak, qui est toutefois d’avis que la conception de nouvelles technologies comme la pile au sodium ou la pile à l’hydrogène favoriseront une diversification des marchés de la batterie et beaucoup d’innovations dans les années à venir.

À lire aussi :

L’actualité verte de la semaine

PHOTO ASHLEY L. CONTI, ARCHIVES THE NEW YORK TIMES

Dommages causés par un ouragan à Castine, dans le Maine, en septembre dernier

Notre sélection de nouvelles environnementales d’ici et d’ailleurs.

Publié à 1h20 Mis à jour à 8h00

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Éric-Pierre Champagne
Éric-Pierre Champagne La Presse

Quiz

Question : Un ouragan peut-il relâcher du carbone dans l’atmosphère ?

Réponse : Un ouragan comme tel n’émet pas de gaz à effet de serre (GES), mais les conséquences d’une telle tempête peuvent faire grimper la concentration de CO2 dans l’atmosphère. Selon des calculs effectués par des chercheurs du Dartmouth College, un ouragan peut mettre à terre des milliers d’arbres, entraînant du même coup le relâchement de millions de tonnes de CO2. Les scientifiques ont réalisé leurs calculs en se basant sur les 10 ouragans les plus importants du XXe siècle en Nouvelle-Angleterre. Une tempête comme celle de 1938 avait détruit 70 % du couvert forestier. Si un tel ouragan devait se reproduire, entre 120 et 250 millions de tonnes de carbone seraient éventuellement relâchées dans l’atmosphère. L’étude a été publiée sur la plateforme de diffusion bioRxiv.

Encore plus de microplastique dans l’eau embouteillée

PHOTO ARCHIVES REUTERS

Ce plastique déchiqueté correspond à la quantité de particules de microplastique ingérée par une personne dans une année.

Combien de particules de microplastique peut-on retrouver dans une bouteille d’eau de 1 litre ? Une équipe de chercheurs de l’Université Columbia en a dénombré environ 240 000 dans chacune des six bouteilles d’eau analysées grâce à une nouvelle technique au laser. Une quantité jusqu’à 100 fois plus élevée que les résultats observés dans des études précédentes. Environ 10 % des particules ont pu ê tre identifiées, les 90 % restant étaient des nanoplastiques, mesurant moins de 1 micromètre et plus difficilement identifiables. L’analyse a porté sur six bouteilles d’eau de 1 litre de marque maison provenant de trois grandes chaînes de supermarchés aux États-Unis. L’étude a été publiée dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences.

Des microplastiques dans les sources de protéines

PHOTO RORY DOYLE, ARCHIVES THE NEW YORK TIMES

Un employé sert une portion de poulet frit à un client.

Une autre étude récente, celle-ci publiée dans la revue Environmental Pollution, a constaté que 88 % des sources de protéines consommées par les Américains contiennent des microplastiques. Viande, poisson, tofu, autant de sources de protéines dans lesquelles on trouve des traces de microplastique, conclut l’étude menée par des chercheurs de l’organisme Ocean Conservancy et de l’Université de Toronto. En moyenne, un Américain ingère ainsi 11 500 fragments de microplastique par année. Une proportion qui peut grimper jusqu’à 3,8 millions pour les grands consommateurs de protéines. Les crevettes panées, les croquettes de poisson, de poulet ou végétariennes sont les aliments qui contenaient les plus importantes quantités de microplastique.

La croissance des plantes durement affectée par les sécheresses

PHOTO MIGUEL LO BIANCO, ARCHIVES REUTERS

La sécheresse a eu raison de ce champ de maïs.

Les zones de pâturage sont généralement moins productives après un épisode de sécheresse extrême. Mais il semblerait que la croissance des plantes après un tel évènement soit encore plus affectée qu’on le croyait, selon une récente étude publiée dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences. Des chercheurs de l’Université d’État du Colorado ont recréé des conditions de sécheresse dans 100 endroits répartis dans différentes régions du monde dans le cadre de leur étude. Pour les 44 endroits touchés par une sécheresse extrême, on a observé une baisse de la croissance des plantes de l’ordre de 38 %. Cette réduction de leur croissance est beaucoup plus importante que ce qui avait été constaté dans d’autres études, a indiqué l’auteure principale de l’étude, Melinda Smith, au New Scientist.

Record d’évènements météo extrêmes aux États-Unis

PHOTO HILARY SWIFT, ARCHIVES THE NEW YORK TIMES

Inondation dans la rue principale de Barre, au Vermont, en juillet dernier

En 2023, les États-Unis ont connu 28 évènements météo extrêmes qui ont coûté chacun au moins 1 milliard US. Ce nombre a permis de fracasser le record établi en 2020 avec 22 épisodes du même genre. Les 28 évènements météo extrêmes de 2023 ont entraîné des coûts d’au moins 92,9 milliards US, a signalé la National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA) dans un récent rapport. Précisons que 2023 a été la cinquième année parmi les plus chaudes en 129 ans aux États-Unis.

Grande entrevue avec Éric Lachance, PDG d’Énergir Dépolariser la transition énergétique

PHOTO MARCO CAMPANOZZI, LA PRESSE

Éric Lachance, PDG d’Énergir


Jean-Philippe Décarie
Jean-Philippe Décarie La Presse

Alors que certaines municipalités ont récemment interdit l’utilisation du gaz naturel dans les nouvelles constructions résidentielles sur leur territoire afin de réduire leur empreinte carbone, Éric Lachance, PDG du distributeur gazier Énergir, souhaite rouvrir le dialogue en rappelant que le gaz naturel renouvelable fait partie du panier de solutions qui permettront de réaliser la transition énergétique.

Mis à jour le 16 janvier

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Éric Lachance l’admet d’emblée, en 2023, les effets des changements climatiques ont ramené au premier plan l’importance d’implanter rapidement des solutions pour réduire les émissions de gaz à effet de serre. L’urgence de la situation a toutefois entraîné, selon lui, une certaine polarisation du contexte environnant.

L’énergie et l’économie sont indissociables, constate le PDG d’Énergir, société détenue à 81 % par la Caisse de dépôt et placement du Québec et à 19 % par le Fonds de solidarité FTQ, qui distribue la presque totalité du gaz naturel au Québec et qui exploite un réseau de petites centrales hydroélectriques au Vermont.

Le gaz naturel est très peu présent dans le bâtiment au Québec, contrairement à ailleurs dans le monde. L’électricité bon marché produite par Hydro-Québec a ralenti la percée du gaz naturel, dont le réseau s’est principalement développé par les branchements industriels.

« Les changements climatiques nous obligent à rendre l’énergie renouvelable. Le gaz naturel représente 15 % du mixte énergétique québécois et il est responsable de 15 % des émissions de GES. »

Dans le secteur résidentiel, on s’est engagés à délaisser le gaz naturel fossile pour le gaz naturel renouvelable. Aujourd’hui, il représente 2 % de notre volume, mais on vise 10 % d’ici 2030 et 100 % de l’approvisionnement du secteur résidentiel d’ici 2040.

Éric Lachance, PDG d’Énergir

Le gaz naturel renouvelable est fabriqué à partir de résidus organiques et agricoles et il est prélevé directement des sites d’enfouissement. Le processus d’une production à grande échelle est en marche et permettra d’atteindre le seuil des 100 % de la consommation des bâtiments résidentiels d’ici 2040.

Présentement, les clients résidentiels qui paient une prime pour acheter du gaz naturel renouvelable n’ont pas la certitude de consommer le carburant le plus écologique parce que le gaz est indistinctement distribué à travers tout le réseau d’Énergir.

Le distributeur gazier s’assure toutefois de réaliser un appariement de ses livraisons, et cette procédure est soumise et vérifiée par les autorités réglementaires.

L’an dernier, les municipalités de Mont-Saint-Hilaire, de Candiac et de Prévost ont successivement adopté des règlements visant à interdire le branchement du gaz naturel fossile dans les nouvelles constructions résidentielles pour réduire leur bilan d’émissions de GES. Toutefois, la Ville de Prévost a accepté les branchements pour le gaz naturel renouvelable.

« On s’est engagés auprès de la Régie de l’énergie à distribuer du gaz naturel renouvelable pour chaque nouveau branchement résidentiel que l’on va faire, on attend [sa] décision sous peu », explique le PDG.

Un partenaire dans la transition énergétique

Éric Lachance insiste, Énergir est un partenaire de premier plan d’Hydro-Québec dans le processus de transition énergétique que le Québec amorce.

« La transition va nécessiter évidemment une plus grande efficacité énergétique, mais elle va devoir se réaliser par la complémentarité de la biénergie. Le Québec a des besoins saisonniers disproportionnés durant l’hiver et l’électricité ne se stocke pas.

« Avec la pression que va exercer la transition énergétique sur la production d’Hydro-Québec pour tous les besoins additionnels en transport et en chauffage, la biénergie va devoir prendre le relais. Plutôt que d’utiliser la fournaise au gaz 100 ou 200 heures par année, ça va être plutôt de 400 à 500 heures », anticipe le PDG d’Énergir.

Il n’y a plus d’expansion possible pour le gaz naturel fossile alors qu’Énergir prévoit diminuer de 50 % ses volumes distribués au Québec d’ici 2050.

On travaille sur la valeur plutôt que sur les volumes. Il va y avoir plus d’électricité et moins de gaz fossile, plus de gaz naturel renouvelable, plus d’hydrogène pour le secteur industriel et aussi probablement de la capture du carbone.

Éric Lachance, PDG d’Énergir

Éric Lachance rappelle qu’Énergir a mis sur pied un réseau capable de produire l’équivalent de 9000 mégawatts pour le secteur résidentiel et de 8000 mégawatts pour le secteur industriel.

« Hydro-Québec va devoir dépenser plus de 150 milliards au cours des 10 prochaines années pour ajouter 9000 mégawatts de puissance. Nous, on a les actifs installés pour produire cette puissance, il faut l’utiliser pour soulager Hydro-Québec », expose le PDG.

Plusieurs l’ignorent, mais le réseau de distribution d’Énergir totalise une puissance équivalente à 10 complexes de La Romaine.

On a la chance de travailler en collaboration avec Hydro-Québec et avec le gouvernement du Québec, il y a une vision à long terme qui est commune et une communication qui est fluide.

Éric Lachance, PDG d’Énergir

Il y a exactement un an, Énergir est redevenue une entreprise complètement québécoise lorsque la Caisse de dépôt et le Fonds de solidarité ont racheté les participations de British Columbia Investment et du régime de retraite de l’Université du Québec.

Énergir réalise 50 % de ses revenus avec le gaz naturel et l’autre 50 % avec l’électricité. L’entreprise réalise la moitié de ses revenus aux États-Unis et l’autre moitié au Québec. Énergir s’est associée avec Boralex pour développer le parc éolien de la Seigneurie de Beaupré, le plus gros parc éolien au Canada, d’une capacité totale de 1200 mégawatts.

« On regarde toujours du côté des États-Unis pour réaliser des acquisitions. On n’a rien fait récemment parce que le marché était cher, mais on souhaite que ça bouge », indique Éric Lachance.

Projet de Northvolt en Montérégie Les Mohawks de Kahnawake poursuivent Québec et Ottawa

PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE

Le Conseil mohawk de Kahnawake demande à la Cour supérieure du Québec de déclarer que Québec et Ottawa ont violé leur obligation constitutionnelle de consultation des Premières Nations en finançant le projet et, dans le cas spécifique du Québec, en autorisant la destruction de milieux humides, a-t-il indiqué par communiqué, mardi.

La Première Nation mohawk de Kahnawake intente une poursuite en justice contre les gouvernements québécois et canadiens, qu’elle accuse de ne pas les avoir consultés au sujet du projet d’usine de cellules de batteries de Northvolt, en Montérégie.

Publié à 10h31 Mis à jour à 11h56

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Jean-Thomas Léveillé
Jean-Thomas Léveillé La Presse

Le Conseil mohawk de Kahnawake demande à la Cour supérieure du Québec de déclarer que Québec et Ottawa ont violé leur obligation constitutionnelle de consultation des Premières Nations en finançant le projet et, dans le cas spécifique du Québec, en autorisant la destruction de milieux humides, a-t-il indiqué par communiqué, mardi.

Le Conseil conteste également la législation québécoise qui réglemente les travaux dans les milieux humides, arguant qu’elle ne tient pas compte des droits des peuples autochtones.

« Compte tenu de l’importance des zones humides pour notre environnement et de leur rôle dans l’atténuation des effets du changement climatique, nous soutenons pleinement la décision d’intenter cette action en justice », a déclaré Benjamin Green-Stacey, directeur du bureau de protection de l’environnement du Conseil, cité dans le communiqué.

« L’absence de mesures d’atténuation des effets de cette construction entraînera la perte insensée de nombreuses espèces en danger dans la région », a-t-il ajouté.

Cette démarche survient au moment où la Cour supérieure est également saisie par une demande d’injection déposée par le Centre québécois du droit de l’environnement (CQDE), qui demande de faire cesser « immédiatement » les travaux préparatoires amorcés plus tôt ce mois-ci par Northvolt.

Le CQDE dit douter que l’autorisation ministérielle permettant à la multinationale suédoise d’aller de l’avant avec ces travaux ait été accordée dans les règles de l’art par le gouvernement Legault.

L’audience sur le sujet a débuté mercredi matin au palais de justice de Montréal.

Le CQDE dit d’ailleurs soutenir la requête du Conseil mohawk de Kahnawake, a déclaré son avocat Marc Bishai, en marge de l’audience.

« C’est pour nos un signe de plus que la participation du public est insuffisante, a-t-il dit. Les parties prenantes doivent être consultées, doivent pouvoir avoir leur mot à dire sur un projet d’aussi grande envergure. »

Des actes de sabotage ont aussi été menés dans les derniers jours sur le terrain de Northvolt, dans le but d’empêcher l’abattage prévu de quelque 14 000 arbres.

– Avec Julien Arsenault

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Avec toutes ces poursuites et injonctions, il devient évident qu’une fois de plus la CAQ à pris des raccourcis environnementaux très malavisés dans le dossier de la vente du terrain à Northvolt. On voit bien que l’environnement plombe gravement le bilan de ce gouvernement, qui continue à improviser sans planification, ni études sérieuses et approfondies, ni préparation suffisante.

Cette situation créée de toute pièces à toutes les apparences d’une sorte de fuite en avant qui risque de saboter durablement la crédibilité du Québec auprès des investisseurs internationaux.

Ici Legault et ses ministres n’auront qu’eux-mêmes à blâmer car ce sont eux qui ont sciemment décidé de contourner les règles comme de vrais amateurs. En effet l’exemple du refus environnemental du projet immobilier beaucoup plus modeste du promoteur Poirier sur le même terrain leur rebondit dans la face. Puisqu’ils acceptent maintenant des dommages environnementaux encore plus graves et étendus sur le même site moins d’un an plus tard et sans consultation du milieu. Tout cela en engageant des milliards d’argent public dont l’issue devient dorénavant incertain.

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Bataille pour la non-divulgation de documents La Fonderie Horne abdique

PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, ARCHIVES LA PRESSE

La fonderie Horne, de la société Glencore, à Rouyn-Noranda

La Fonderie Horne de Rouyn-Noranda rend les armes dans son combat visant à empêcher la divulgation de documents montrant la teneur en contaminants des matières qu’elle reçoit de ses clients fournisseurs.

Publié à 0h49 Mis à jour à 5h00

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Jean-Thomas Léveillé
Jean-Thomas Léveillé La Presse

L’entreprise appartenant à la multinationale anglo-suisse Glencore ne portera pas en appel le jugement de la Cour du Québec, qui a confirmé en décembre la décision de la Commission d’accès à l’information (CAI) du Québec l’obligeant à rendre ces documents publics, a appris La Presse.

L’affaire émane de la demande d’un citoyen, Marc Nantel, membre du Regroupement Vigilance Mines de l’Abitibi-Témiscamingue (REVIMAT), qui cherchait à connaître les quantités de concentrés de cuivre livrées à la Fonderie Horne, ainsi que leur concentration en arsenic, en bismuth, en antimoine, en plomb, en cadmium et en mercure.

Ces informations lui avaient été transmises jusqu’en 2018 par le ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs (MELCCFP), mais la Fonderie Horne s’était opposée à leur divulgation en 2019 – le Ministère avait ensuite transmis les données de 2020.

Les données de l’année 2019, ainsi que celles de 2021, ont été transmises à M. Nantel par le MELCCFP le 19 janvier, après l’abdication de Glencore.

L’arsenic attribuable à une minorité de fournisseurs

L’essentiel de l’arsenic qui entre à la Fonderie Horne, et dont une partie est rejetée dans l’air de la ville durant le traitement des concentrés, provient comme par le passé d’une minorité de fournisseurs, qui ne sont pas identifiés, montrent les données que La Presse a pu consulter.

En 2021, un seul fournisseur a été responsable de 19 % de tout l’arsenic envoyé à la fonderie durant l’année, alors que ses matières ne représentaient que 0,2 % du total des intrants.

Pour l’année 2019, 69 % de l’arsenic qui est entré à la fonderie provenait de trois fournisseurs, dont les matières ne représentaient que 2,6 % du total des intrants.

Mais l’intérêt pour ces données va bien au-delà de ce simple constat ; elles permettent d’évaluer concrètement l’efficacité des procédés mis en place par la fonderie pour réduire ses rejets de contaminants dans l’air, explique Marc Nantel.

L’idée est de suivre l’évolution de l’entreprise et la rendre redevable si elle ne respecte pas ses engagements [de réduire ses émissions].

Marc Nantel, membre du Regroupement Vigilance Mines de l’Abitibi-Témiscamingue (REVIMAT)

C’est d’ailleurs dans l’intérêt de l’entreprise de divulguer ces informations pour faire la démonstration que les mesures qu’elle met en place fonctionnent, estime M. Nantel.

« Mais c’est sûr que si ce n’est pas le cas, je comprends qu’ils ne veulent pas [le faire] », lance-t-il, assurant qu’il a l’intention de réclamer ces données chaque année, maintenant que le tribunal a statué qu’elles doivent être rendues publiques.

La Fonderie sermonnée par le juge

Marc Nantel se réjouit d’avoir obtenu gain de cause, mais déplore qu’il ait fallu « trois ans pour avoir des documents qui sont clairement du domaine public ».

Le juge Serge Champoux sermonne d’ailleurs la Fonderie Horne dans sa décision rendue en décembre, écrivant que des renseignements qui ne sont transmis qu’au terme « d’interminables procédures » perdent en pertinence, estimant que « le seul écoulement du temps équivaut à un déni d’accès ».

La multinationale Glencore a dépensé « plusieurs centaines de milliers de dollars » en frais judiciaires pour éviter la publication de ces données, qui tiennent sur deux pages, ajoute Marc Nantel, qui a bénéficié de son côté du soutien de la coalition Pour que le Québec ait meilleure mine et du Centre québécois du droit de l’environnement (CQDE).

S’il avait fallu que je paie les avocats pour me défendre, je n’aurais jamais été capable, ça, c’est évident.

Marc Nantel, membre du Regroupement Vigilance Mines de l’Abitibi-Témiscamingue (REVIMAT)

L’affaire aura des répercussions positives pour l’accès à l’information, croit l’avocat Marc Bishai, du CQDE, qui représentait Marc Nantel devant la Cour du Québec.

« C’est une décision qui pourrait certainement être invoquée dans des dossiers futurs », a-t-il déclaré, soulignant qu’elle mentionne l’importance d’obtenir les renseignements demandés rapidement et que les exceptions au droit d’accès à l’information ont « des limites assez importantes ».

« C’est une belle victoire citoyenne pour l’accès à l’information environnementale », a ajouté Me Marc Bishai.

La Fonderie Horne a confirmé à La Presse qu’elle n’interjettera pas appel du jugement rendu en décembre.

« Nous nous conformerons à la décision de la Cour », a indiqué la porte-parole de l’entreprise, Cindy Caouette, réitérant les motifs de l’objection initiale.

« Les informations relatives à nos intrants sont très sensibles, a-t-elle affirmé. Nous avons donc le devoir de protéger notre propriété intellectuelle industrielle afin d’éviter de mettre en péril notre compétitivité. »

L’histoire jusqu’ici

Juin 2020

Marc Nantel demande au ministère de l’Environnement du Québec les données sur les intrants livrés à la Fonderie Horne et leur concentration en contaminants pour l’année 2019.

Août 2022

La Commission d’accès à l’information entend la contestation par Marc Nantel de l’objection de la Fonderie Horne à la divulgation des données.

Décembre 2023

La Cour du Québec confirme la décision de la Commission d’accès à l’information qui obligeait la fonderie à rendre ses données publiques.

Janvier 2024

Marc Nantel reçoit les données après la décision de la Fonderie Horne de ne pas porter en appel le jugement de la Cour du Québec.

En savoir plus

  • 681 535
    Quantité de concentrés, en tonnes, reçue par la Fonderie Horne en 2019

source : Fonderie Horne

659 129
Quantité de concentrés, en tonnes, reçue par la Fonderie Horne en 2021

source : Fonderie Horne

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Un nouveau centre d’expertise et de formation sur la biomasse à Saint-Marc-des-Carrières

Jean-Pierre Naud tient des petites plaquettes de bois dans ses mains.

La mise sur pied du Centre provincial d’expertise en énergie biomasse a nécessité un financement de 2 millions de dollars. Desjardins, la MRC de Portneuf et Transition énergétique Québec ont contribué à son financement.

Photo : Radio-Canada / Flavie Sauvageau

Publié à 5 h 37 HNE

Un nouveau complexe est sorti de terre sur la rue Saint-Joseph à Saint-Marc-des-Carrières, dans la région de Portneuf. Il accueillera d’ici quelques mois le Centre provincial d’expertise en énergie biomasse, destiné aux entreprises et aux municipalités.

L’objectif du centre, c’est de valoriser en énergie thermique toute la biomasse résiduelle qui présentement n’est pas valorisée au Québec, qui très souvent est enfouie et qui est disponible dans des circuits courts, explique M. Naud, qui est aussi président-directeur général de la Chambre de commerce du secteur ouest de Portneuf.

Jean-Pierre Naud se tient debout devant la bâtisse qui accueillera le Centre d'expertise.

Jean-Pierre Naud estime que la biomasse est une source d’énergie idéale pour une municipalité qui possède sur son territoire des exploitations forestières ou des industries rejetant des résidus, comme une usine de meubles, par exemple.

Photo : Radio-Canada / Flavie Sauvageau

Ça s’adresse à toutes les organisations, les entreprises, les municipalités qui ont de l’intérêt à aller vers l’autoproduction d’énergie, déclare-t-il.

La chaudière principale, qui servira de démonstrateur et d’outil de formation, doit arriver d’Europe au cours des prochaines semaines. L’ouverture du centre est prévue en mai.

Le rôle aussi du centre d’expertise, c’est vraiment de développer ou de partager de la connaissance et du savoir-faire pour développer la souveraineté énergétique en région, s’enthousiasme Jean-Pierre Naud.

Vers un pôle d’expertise

Plusieurs municipalités et entreprises du Québec utilisent déjà la biomasse pour chauffer des bâtiments ou pour fournir de l’énergie à certains processus de production. Le regroupement Vision Biomasse Québec en recense une soixantaine sur son site web.

Avec l’ouverture du centre de Saint-Marc-des-Carrières, Jean-Pierre Naud et ses collaborateurs souhaitent créer un pôle d’expertise, afin de mieux épauler les organisations qui souhaitent convertir leurs installations.

Une illustration qui montre une chaudière biomasse reliée par des tuyaux à d'autres pièces d'équipement.

Voici à quoi ressemblera l’équipement avec lequel les observateurs pourront venir apprivoiser l’énergie biomasse.

Photo : Photo fournie par le Centre provincial d’expertise en énergie biomasse

Il y a plusieurs formations qui vont être offertes ici, détaille M. Naud. Une formation pour apprendre à opérer et à calibrer une chaudière à biomasse. Il y a une formation pour apprendre à produire le combustible. Il y a une formation pour apprendre à opérer l’équipement , poursuit-il.

Jusqu’à maintenant, 84 organisations et municipalités ont participé à un premier atelier offert par le centre.

Notre rôle, c’est l’accompagnement de façon neutre, explique le directeur. C’est un OBNL ici, donc de façon neutre et objective.

Une source d’énergie méconnue

La biomasse est une source d’énergie qui demeure encore méconnue, mais que Jean-Pierre Naud souhaite démystifier. En chauffage, on va appeler biomasse tout ce qui peut servir pour produire de l’énergie thermique, pour chauffer des bâtiments , explique-t-il.

Les résidus forestiers, les bois de déconstruction, les déjections animales et les déchets agricoles peuvent tous être considérés comme de la biomasse.

Un petit conteneur rempli de vieilles planches et de palettes.

Les résidus de bois issus de la déconstruction dont l’une des matières qui seront valorisées au Centre d’expertise et de formation de Saint-Marc-des-Carrières.

Photo : Radio-Canada / Eric Careau

À Saint-Marc-des-Carrières, ces résidus de bois sont conditionnés puis asséchés. Brûlés dans une chaudière spéciale, ces résidus permettent ensuite de produire de l’eau chaude. Acheminée dans des tuyaux, cette eau peut ensuite chauffer des bâtiments ou même des trottoirs.

Selon le système utilisé et lorsque la biomasse sert à remplacer un système qui utilisait auparavant les hydrocarbures, elle peut permettre de diminuer les émissions de gaz à effet de serre lors de la combustion. Elle permet également d’éviter la pollution reliée à l’enfouissement de la biomasse.

En 2021, la firme WSP a réalisé un inventaire de la biomasse disponible au Québec pour la production de bioénergie. Elle estimait à l’époque que seulement pour la biomasse forestière résiduelle, le potentiel théorique dans la province était de 6,8 millions de tonnes métriques anhydre ou sèche par année.

L’exemple de Saint-Gilbert

La municipalité de Saint-Gilbert, voisine de Saint-Marc-des-Carrières, s’est dotée d’un système à la biomasse en 2014 pour chauffer son église, son ancien presbytère, l’hôtel de ville et le centre municipal.

On ne se mentira pas, c’est bon pour l’environnement, mais en plus, on sauve de l’argent, c’est l’idéal, s’exclame Daniel Perron, le maire de la municipalité de 291 habitants.

Daniel Perron se tient devant les bâtiments qui renferment le système de biomasse.

Daniel Perron a pu constater l’engouement que le projet de sa municipalité a suscité depuis sa mise sur pied, de la part de chercheurs et de dirigeant d’autres villes. Saint-Gilbert a été une pionnière dans l’utilisation de la biomasse pour chauffer des bâtiments.

Photo : Radio-Canada / Flavie Sauvageau

Les bâtiments publics étaient auparavant chauffés au mazout. Ça dépend toujours des années-là le prix de l’électricité normalement versus le prix de l’huile, qui a changé au fil des années, mais normalement je dirais une moyenne de 40 à 50 % [d’économies] , explique le maire.

La biomasse brûlée à Saint-Gilbert provient d’une entreprise de la région. Pour Jean-Pierre Naud, qui est aussi chargé d’opérer la chaudière de la petite municipalité, ce modèle correspond exactement à celui qu’il souhaite promouvoir au centre d’expertise.

Notre rôle c’est de multiplier les petites chaufferies pour libérer, réduire la dépendance du pétrole et du propane dans le milieu rural , croit-il.

Une chaudière en métal. Par une petite ouverture, on voit une flamme.

C’est cette chaudière alimentée en biomasse qui permet de chauffer les bâtiments municipaux, l’église et l’ancien presbytère de Saint-Gilbert.

Photo : Radio-Canada / Eric Careau

Un rôle dans la transition

Le professeur Kokou Adjallé est coresponsable scientifique du Laboratoire de biotechnologies environnementales à l’Institut national de la recherche scientifique (INRS) et se spécialise notamment dans la valorisation de la biomasse.

Il explique que puisque la biomasse est abondante et renouvelable , et qu’elle est disponible partout, elle jouera un grand rôle dans la transition vers la carboneutralité . D’après lui, l’idéal, c’est quand la biomasse est utilisée plus ou moins sur place et n’est pas transportée sur de longue distance avant d’être revalorisée.

Kokou Adjallé devant une affiche de l'INRS.

Kokou Adjallé est coresponsable scientifique du Laboratoire de biotechnologies environnementales.

Photo : Radio-Canada

Tout est au cas par cas, donc, compte tenu de la biomasse disponible et sa composition et du produit à valeur ajoutée qu’on veut avoir, il faut choisir la méthode appropriée pour répondre vraiment aux enjeux écologiques, économiques et de développement durable , croit le chercheur.

Kokou Adjallé croit que les procédés les plus efficaces sont ceux qui utilisent le bioraffinage, qui consiste à tirer de la biomasse un maximum de valeur ajoutée . La valorisation de la cellulose contenue dans le bois est un exemple de ce processus.

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Quand une municipalité veut diminuer les GES sur son territoire…

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Projet de règlement | Les villes ne pourront plus interdire le gaz naturel sans l’accord de Québec


PHOTO ROBERT SKINNER, ARCHIVES LA PRESSE
Le ministre de l’Environnement Benoît Charette

(Québec ) Québec déposera un projet de règlement qui empêchera les villes de faire cavalier seul pour interdire les branchements au gaz naturel, car elles n’ont pas « l’expertise pour déterminer l’impact de leur décision sur la sécurité énergétique » du Québec. Un expert dénonce cette façon de faire qui va nuire selon lui à l’atteinte des cibles climatiques.

Publié à 16h46 Mis à jour à 18h24
CHARLES LECAVALIER
LA PRESSE

« On a besoin de planifier nos besoins énergétiques. Si chaque municipalité y va d’une initiative qui n’est pas prise en compte de façon globale, c’est là où ça peut poser un problème », a affirmé le ministre de l’Environnement Benoît Charette lors d’une mêlée de presse mercredi.

Le projet qu’il pense déposer prochainement, en collaboration avec la Fédération québécoise des municipalités, l’Union des municipalités du Québec, Hydro-Québec et les autres « distributeurs d’énergie » s’inscrit dans un contexte ou des villes veulent tourner le dos aux hydrocarbures. Il désire « baliser » cette approche, mais en pratique, son règlement aura préséance sur celui des villes et les empêchera d’aller plus vite que ce qu’il souhaite.

À Saint-Bruno, la ville souhaite faire pousser un écoquartier alimenté à 100 % en énergie renouvelable. « On parle d’un écoquartier, on ne peut pas le brancher avec du gaz fossile pour une centaine d’années. Ça n’a juste pas de bon sens », affirmait à Radio-Canada Vincent Fortier, conseiller à Saint-Bruno-de-Montarville. Mais Hydro-Québec critiquait cette initiative – la municipalité interdit les branchements au gaz dans les nouveaux bâtiments – en raison de ses faibles surplus énergétiques.

Et elle est loin d’être la seule. Montréal a adopté un règlement qui interdit les appareils de chauffage qui émettent des GES tels que ceux fonctionnant avec un combustible comme le mazout ou le gaz dans les nouvelles constructions des secteurs résidentiels, commerciaux et institutionnels. Il doit entrer en vigueur en octobre 2024.

Poursuite

La ville de Prévost dans les Laurentides s’était fait poursuivre par Énergir après avoir voulu interdire le gaz naturel dans les constructions neuves.

M. Charette croit toutefois que ces initiatives doivent être encadrées. « On voit que les municipalités veulent aller plus loin, c’est qui est une bonne nouvelle en soi, mais en même temps elles n’ont pas forcément l’expertise pour déterminer l’impact de leur décision sur la sécurité énergétique », a-t-il affirmé.

Ce règlement sera déposé dans les « prochaines semaines ou prochains mois ». « C’est très bien accueilli dans le milieu municipal, et ça va éviter les poursuites comme ça s’est vécu sur le côté de Prévost », a-t-il affirmé.

Nivellement

Pour l’organisme environnemental Greenpeace, il s’agit toutefois d’une réglementation qui va « niveler vers le bas ». « Ça n’a ni queue ni tête. Le gouvernement choisit d’exporter de l’électricité en grande quantité. Il choisit d’octroyer de l’énergie à de nouvelles entreprises, mais il dit aux villes qu’elles ne peuvent pas interdire l’ajout de gaz dans le bâtiment sous prétexte qu’on manque d’électricité », a déploré son porte-parole, Patrick Bonin.

« Il a de l’électricité pour Northvolt, mais pas pour un écoquartier à Saint-Bruno ? La priorité du gouvernement devrait être la décarbonation du bâtiment », a-t-il ajouté.

La députée de Québec solidaire, Alejandra Zaga Mendes, estime de son côté qu’il s’agit d’un « recul » de la CAQ, puisqu’à l’automne, « l’Assemblée nationale avait salué de façon unanime les efforts des villes de Montréal, Prévost, Saint-Hilaire et Candiac d’interdire les nouveaux systèmes au gaz ». « Que vaut la parole de Benoît Charette en matière d’environnement ? », a-t-elle déploré. Elle croit que la Coalition avenir Québec veut freiner les efforts des municipalités pour « sauver les intérêts de l’entreprise Énergir ».

Renversé

« Le minimum qu’on doive faire est d’arrêter d’augmenter le rôle du gaz naturel pour plafonner les émissions. Ici, on empêche les villes de faire ça. Or, on pourrait plutôt imposer des solutions carboneutres (géothermie, biomasse) pour réduire l’impact sur la pointe de demande électrique », déplore de son côté Normand Mousseau, directeur scientifique de l’Institut de l’énergie Trottier à Polytechnique Montréal.

« J’ai été renversé par votre article. Le ministre Charette a l’obligation légale de défendre l’objectif de réduction des émissions de GES de 37,5 % d’ici 2030. Cette réglementation va clairement à l’encontre de cet objectif, puisqu’il empêche les municipalités d’arrêter l’augmentation du rôle du gaz naturel dans le bâtiment », a-t-il ajouté.

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Enerkem ferme son usine en Alberta

PHOTO FOURNIE PAR ENERKEM

Dans un communiqué, Enerkem explique « avoir atteint ses objectifs ». L’usine, qui a coûté beaucoup plus cher que prévu et qui a subi de nombreux retards, était présentée comme « la première installation commerciale au monde de transformation des déchets en biocarburants ».

L’entreprise québécoise Enerkem ferme sa seule usine en activité, celle d’Edmonton, en Alberta, qui devait être la première application commerciale de sa technologie de transformation des déchets non recyclables en éthanol.

Mis à jour hier à 17h44

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Hélène Baril
Hélène Baril La Presse

« Après avoir atteint ses objectifs, Enerkem Alberta Biofuels entame les procédures de fermeture à compter d’aujourd’hui », a fait savoir l’entreprise dans un communiqué. Pourquoi fermer une usine dont les objectifs sont atteints ?

Ce n’est pas une contradiction, assure son premier vice-président, technologie et commercialisation, Michel Chornet. « Notre objectif était de démontrer notre technologie à l’échelle commerciale, ce que nous avons fait. »

Selon lui, l’expérience acquise à Edmonton a permis à deux autres projets qui utiliseront cette technologie de voir le jour – un à Varennes, Recyclage Carbone Varennes, et l’autre à Tarragone, en Espagne. Les deux projets sont en développement.

L’usine d’Edmonton, qui a coûté beaucoup plus cher que prévu et qui a subi de nombreux retards, était présentée comme « la première installation commerciale au monde de transformation des déchets en biocarburants ». Elle employait 56 personnes.

Enerkem Alberta Biofuels (EAB), un projet dans lequel la Ville d’Edmonton avait investi des sommes importantes, devait produire 38 millions de litres d’éthanol, un biocarburant dont la demande est en hausse. Elle s’est réorientée vers la production de méthanol pour le marché maritime et a été en activité pendant 15 000 heures au total depuis 2015, a fait savoir M. Chornet.

La fermeture de l’usine albertaine est aussi le résultat « des conditions actuelles du marché et de la réglementation canadienne », selon l’entreprise fondée par le père de M. Chornet.

Depuis plus de 20 ans

Enerkem poursuit l’ambition de transformer des déchets en carburants depuis plus de 20 ans. À Varennes, la future usine, qui utilisera de l’hydrogène vert comme source d’énergie, cible aussi le marché maritime. Avec la technologie d’Enerkem, l’usine produira des biocarburants à partir de déchets non recyclables et de biomasse résiduelle.

La construction de l’usine de Varennes est commencée et la production devrait débuter à la fin de 2025, selon les prévisions de l’entreprise. Recyclage Carbone Varennes devrait traiter 200 000 tonnes de matières résiduelles annuellement pour en faire 125 millions de litres de biocarburants par année.

Initialement, le projet de Varennes prévoyait la construction par Hydro-Québec d’un électrolyseur pour alimenter l’usine en hydrogène vert. La société d’État s’est retirée de ce projet annoncé en grande pompe. Shell, Suncor et Proman sont partenaires du projet dont le coût est estimé à 1,2 milliard. Le gouvernement fédéral a déjà annoncé une contribution financière de 285 millions par l’entremise de la Banque de l’infrastructure du Canada, et le gouvernement du Québec investit 365 millions dans le projet sous différentes formes.

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Nouveaux coups de chaleur dans le Saint-Laurent

L’année 2023 a été marquée par des vagues de chaleur dans les eaux de l’estuaire et du golfe du Saint-Laurent. Des écarts de température rarement atteints en automne, une eau qui peine à se refroidir et un englacement faible.

L'estuaire du Saint-Laurent.

La température de l’eau grimpe constamment dans l’estuaire du Saint-Laurent.

Photo : Radio-Canada

Publié à 4 h 00 HNE

Nous sommes à la fin d’octobre, à Mont-Joli, au bord du fleuve Saint-Laurent. Le temps est gris et frais. Le vent est léger. Il fait 3 °C. Un temps normal pour la saison.

Dans l’eau, c’est tout le contraire. La température y est presque quatre fois supérieure. Elle atteint 11 °C, ce qu’on n’avait pas vu depuis des années, à la veille de novembre.

Ce sont des températures qu’on devrait retrouver au pic de l’été. C’est 5 °C au-dessus de ce que ça devrait être. Au lieu d’être à 6 ° (fin octobre), on se retrouve à 11 °C. Ce sont des gros chiffres, souligne Peter Galbraith, chercheur en océanographie physique à l’Institut Maurice-Lamontagne, à Mont-Joli.

Peter Galbraith et ses collègues du Québec et des provinces de l’Atlantique recueillent et colligent depuis presque 30 ans des données sur le cycle de températures des eaux du golfe et de l’estuaire du Saint-Laurent.

Des données précieuses qui prennent ensuite la route de l’Institut Maurice-Lamontagne, à Mont-Joli, pour y être rassemblées et analysées.

Photo de Peter Galbraith.

Peter Galbraith est chercheur en océanographie physique à l’Institut Maurice-Lamontage.

Photo : Radio-Canada

Il y a quelques jours, Peter Galbraith a présenté le bilan des observations de l’année 2023. Ce qui frappe, ce sont les vagues de chaleur successives dans les eaux du golfe et de l’estuaire.

En juin, de ce côté-ci de l’Atlantique, les eaux étaient froides, alors qu’elles étaient anormalement chaudes en Europe.

Mais tout a basculé en juillet. L’air chaud et caniculaire, dans l’est du Canada, a réchauffé les eaux de surface à la vitesse de l’éclair. Les anomalies de température chaude (en rouge) couvraient tout le golfe et l’estuaire – l’anomalie de température décrit l’écart de température par rapport à celles des 30 dernières années.

  • carte de l'anomalie de températures

  • Anomalies de température chaude (en rouge) dans le golfe et l’estuaire du Saint-Laurent durant la semaine du 25 juin au 1er juillet 2023

  • carte des anomalies de température

  • Anomalies de température chaude (en rouge) dans le golfe et l’estuaire du Saint-Laurent durant la semaine du 23 au 29 juillet 2023

  • carte des anomalies de température

  • Anomalies de température chaude (en rouge) dans le golfe et l’estuaire du Saint-Laurent durant la semaine du 20 au 26 août 2023

  • carte des anomalies de température

  • Anomalies de température chaude (en rouge) dans le golfe et l’estuaire du Saint-Laurent durant la semaine du 22 au 28 septembre 2023

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Anomalies de température chaude (en rouge) dans le golfe et l’estuaire du Saint-Laurent durant la semaine du 25 juin au 1er juillet 2023

Anomalies de température chaude (en rouge) dans le golfe et l’estuaire du Saint-Laurent durant la semaine du 25 juin au 1er juillet 2023

Échelle de couleurs des anomalies de température, en degrés Celsius.

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Photo : Pêches et Océans Canada / Institut Maurice-Lamontagne

Après une légère dissipation de la chaleur en août, le golfe et l’estuaire du Saint-Laurent se sont réchauffés comme jamais en septembre. Une nouvelle vague de chaleur marine inattendue a frappé la côte et ses eaux.

Tout le mois de septembre, dans l’estuaire et le nord-ouest du golfe, on a eu les températures les plus chaudes de toutes les données satellites depuis 42 ans, donc en moyenne 5 °C plus chaudes, rappelle Peter Galbraith.

Une anomalie de 5 °C correspond à une valeur si élevée que l’échelle manquait de couleurs pour traduire l’intensité du réchauffement.

Notre palette de couleurs devient rouge foncé à partir de 2,5 °C plus chaud que la climatologie. On était bien au-dessus à différents endroits. Il aurait fallu doubler notre palette de couleurs pour être capables de commencer à distinguer à quel point c’était chaud.

Une citation de Peter Galbraith, chercheur en océanographie physique à l’Institut Maurice-Lamontagne

À l’échelle du globe, la température des eaux de surface dans les océans, comme la température de l’air, a atteint des records en 2023.

Le graphique suivant montre à quel point la température à la surface de l’eau (hormis les régions polaires) s’est maintenue à des niveaux hors de ce qui avait été enregistré dans les années passées. Le phénomène climatique El Niño pourrait avoir joué un rôle, mais la tendance générale au réchauffement est bien établie.

Température à la surface de l’eau à l’échelle planétaire

Graphique de la température des eaux dans le monde en 2023

Les températures quotidiennes à la surface de l’eau pour l’année 2023 dans le monde (en orange) comparées aux années 1981 à 2023.

Photo : Université du Maine / Change Institute / ClimateReanalyzer.com

Dans les eaux profondes du golfe, à environ 300 mètres sous la surface, la température s’est maintenue à 6,9 °C. C’est deux fois plus qu’il y a une centaine d’années, où la température s’établissait autour de 3,5 °C.

Des courants changeants

Le phénomène est attribuable à des changements dans le trajet des courants océaniques. Le Saint-Laurent reçoit une plus grande part des eaux chaudes du Gulf Stream qu’auparavant.

En fait, les couches d’eau qui s’y superposent se réchauffent toutes avec le temps.

Les couches d'eau du fleuve.

La superposition des couches d’eau dans le Saint-Laurent.

Photo : Radio-Canada / Louis-Philippe Boudreau

En 2023, la couche intermédiaire froide, qui se crée à partir de la glace de l’hiver précédent, était parmi les quatre plus chaudes observées depuis une douzaine d’années.

D’ailleurs, les températures relativement douces de l’hiver actuel ont permis aux eaux de surface du golfe et de l’estuaire de conserver une partie de leur chaleur et de se maintenir au-dessus du point de congélation de l’eau salée – autour de -1,8 °C. Si bien que la glace était presque absente du Saint-Laurent, encore jeudi, journée des données les plus récentes.

Ça change vite, prévient Peter Galbraith. On a déjà observé des changements importants quant à la présence de la glace, en quelques années d’échantillonnage.

Ce n’est pas un changement climatique à venir pour le golfe du Saint-Laurent, c’est un changement climatique que l’on ressent maintenant.

Une citation de Peter Galbraith, chercheur en océanographie physique à l’Institut Maurice-Lamontagne

À partir de la grève, on perçoit difficilement ces changements de température dans les eaux du Saint-Laurent.

Pourtant, ils sont en voie de perturber une grande partie de l’écosystème du golfe et de l’estuaire parce que les espèces qui y vivent sont souvent beaucoup plus sensibles que nous au moindre écart de température de l’eau.


Bannière Découverte.

Un reportage d’André Bernard et de Yanick Rose sur la hausse des températures dans l’estuaire et le golfe du Saint-Laurent sera présenté à l’émission Découverte diffusée dimanche à 18 h 30 sur ICI TÉLÉ et à 22 h sur ICI Explora, et samedi à 19 h 30 sur ICI RDI.

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Plan de décontamination d’Elkem « Acceptable » pour Québec, insuffisant pour le BAPE

PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, LA PRESSE

L’ancienne usine d’Elkem est désaffectée depuis 1991.

Près de trois décennies après l’avoir exigée, Québec vient d’autoriser la restauration de la rive du fleuve Saint-Laurent aux abords de l’ancienne usine d’Elkem Métal Canada à Beauharnois, lourdement contaminée aux métaux lourds, un projet qui avait pourtant été jugé nettement insuffisant par le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE), en 2010.

Publié à 5h00

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Jean-Thomas Léveillé
Jean-Thomas Léveillé La Presse

Le gouvernement Legault a adopté en novembre le décret approuvant le plan de restauration de l’entreprise, qui prévoit laisser sur place la majeure partie des sols contaminés, sur le site où elle a produit jusqu’en 1991 du ferromanganèse, un alliage de fer et de manganèse utilisé dans la production d’acier.

Cette restauration avait été exigée… en 1995, par le gouvernement de Jacques Parizeau, quand Elkem Métal Canada, filiale de la multinationale Elkem, s’était départie de sa propriété.

Pendant des années, les propriétaires de l’usine avaient utilisé des résidus de fusion massifs (scories) pour niveler et solidifier le fond du terrain, y compris des segments de la rive en bordure du lac Saint-Louis, qui constitue l’élargissement du fleuve à cet endroit, explique le rapport d’analyse environnementale du projet de restauration, produit par le gouvernement.

Ces résidus de fusion massifs sont contaminés principalement par le manganèse, un contaminant neurotoxique aux effets semblables à ceux du plomb, ainsi que par d’autres métaux lourds et des hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP).

Contaminants enfouis sur place

Le plan de restauration d’Elkem, que le décret du gouvernement Legault qualifie d’« acceptable sur le plan environnemental, à certaines conditions », prévoit retirer quelque 7300 mètres cubes (m⁠3) de remblais contaminés et « confiner » le reste sur place en le recouvrant de « sol propre ».

Le BAPE, qui s’était penché sur le projet en 2010, avait rejeté cette option et conclu « à la nécessité d’enlever tous les remblais et blocs de scories de la berge », qu’il évaluait à environ 21 400 m⁠3.

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« Le gouvernement du Québec fait fi du rapport du BAPE », s’offusque Daniel Green, spécialiste de la toxicologie de l’environnement et coprésident de la Société pour vaincre la pollution, qui déplore « une décontamination au rabais ».

Certaines conclusions de l’évaluation gouvernementale du projet sont « clairement dirigées par l’entreprise », affirme-t-il, déplorant que « Québec se fie à ce que l’entreprise lui dit, [tandis que] le BAPE était allé chercher d’autres études ».

Québec affirme par exemple que le risque que des contaminants ruissellent à l’extérieur du site et dans le fleuve est faible, sur la base de tests de lixiviation faits en laboratoire, mais le BAPE soulignait qu’il demeurait des « ambiguïtés et incertitudes » à ce sujet.

On voit que ce gouvernement préfère prendre le côté du pollueur [plutôt que] des pollués et c’est dommage.

Daniel Green, spécialiste de la toxicologie de l’environnement et coprésident de la Société pour vaincre la pollution

Le BAPE prônait en outre que la décontamination de la berge s’accompagne de celle du reste du terrain, pour éviter la recontamination de l’une par l’autre, indique Daniel Green, rappelant que la Ville de Beauharnois et des citoyens avaient exprimé la même volonté lors des audiences du BAPE.

Le plan de restauration d’Elkem concerne uniquement la rive, sur une largeur d’environ 10 mètres et une longueur de 815 mètres ; la décontamination du reste du terrain, qui contient environ 115 000 m⁠3 de remblais contaminés, doit être effectuée par son propriétaire actuel, l’entreprise Excavation René St -Pierre.

« La seule personne qui n’écoute pas les gens et qui écoute Elkem, c’est le ministre de l’Environnement », lance M. Green.

La Ville de Beauharnois se dit aussi déçue du plan de restauration proposé par Elkem et accepté par Québec.

« J’aurais préféré qu’ils suivent les recommandations du BAPE, mais ce n’est pas ça qui est arrivé », a confié à La Presse le maire Alain Dubuc.

Son administration ignore en outre quand et comment le Groupe St-Pierre restaurera le reste du terrain.

Le ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs a refusé d’accorder une entrevue à La Presse.

Un projet amélioré, dit Elkem

Le projet de restauration autorisé par Québec est « complètement différent » de celui rejeté par le BAPE, a affirmé à La Presse le président d’Elkem Métal Canada, Jean Villeneuve.

« On enlève les scories. On en enlève beaucoup [et] on fait ça selon les normes du Ministère », a assuré M. Villeneuve, sans pouvoir expliquer davantage ce qui distingue les deux projets.

Le décret du gouvernement Legault autorisant le projet exige que les travaux soient exécutés avant la fin de l’année 2033.

« J’espère que ça ne nous prendra pas 10 ans, ça fait assez longtemps que ça traîne, s’exclame Jean Villeneuve. Maintenant qu’on a l’approbation, on va aller de l’avant. »

La firme AtkinsRéalis (ex-SNC-Lavalin), qui a été mandatée par Elkem, s’affaire déjà à préparer les travaux, qui devraient commencer en 2025, a indiqué M. Villeneuve, qui évalue leur coût à « plusieurs millions » de dollars.

Nouvelle défaite au tribunal pour Elkem

PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, LA PRESSE

Terrains contaminés de l’ancienne usine Elkem à Beauharnois – ce terrain jouxte celui boisé de la famille Bellemare.

Elkem Métal Canada a essuyé un nouveau revers judiciaire en perdant son appel du jugement de la Cour supérieure du Québec qui l’avait condamnée en 20221 à réhabiliter les sols de la propriété voisine de son ancienne usine de Beauharnois et à verser près de 200 000 $ en dommages-intérêts à ses propriétaires.

Cette propriété, appelée la Pointe Saint-Louis, est un vaste domaine de 18 hectares acquis en 1866 par le sénateur Charles-Séraphin Rodier et qui appartient encore aujourd’hui à ses descendants, la famille Hone-Bellemare.

Elkem dispose de 60 jours pour demander à la Cour suprême la permission d’en appeler du nouveau jugement rendu le 12 janvier par la Cour d’appel du Québec, mais elle ne le fera pas, a affirmé à La Presse son président, Jean Villeneuve.

« On va se conformer au jugement », a-t-il assuré, ajoutant que la préparation des travaux de restauration de la propriété commencerait dès cette année.

Satisfaite de ce dénouement, la famille espère maintenant « la pleine coopération et assistance du ministère de l’Environnement », rappelant que ce dernier avait exigé dans les années 1990 qu’Elkem décontamine sa propriété, a expliqué à La Presse Dominique Bellemare.

Son frère François Bellemare déplore que le gouvernement québécois n’ait pas forcé l’entreprise à se conformer à ses exigences : « Comment ça se fait que c’est le simple citoyen qui doit faire ces démarches pendant 12, 13 ans, et engager de grosses sommes dans les six chiffres ? »

1. Lisez « Sols contaminés à Beauharnois : la multinationale Elkem condamnée à dépolluer un vaste domaine »

Bifacial solar panels have many advantages over single faced solar panels. Because of our winters, solar panels are less than ideal as snow can accumulate on them and diminish their efficiency, but since bifacial solar panels are installed vertically, they are less likely to suffer from this issue. Another major advantage of bifacial solar panel is that their peak production better matches electrical demand during the day.

Reportage au Téléjournal sur le sujet

Énergie solaire : le potentiel du Canada sous-estimé

Est-ce qu’on sous-estime le potentiel de l’énergie solaire au pays? C’est ce que laisse entendre une nouvelle étude du centre de recherche CanmetÉNERGIE, à Varennes.

Selon les chercheuses, cette forme d’énergie pourrait, à elle seule, fournir en électricité 12 millions de ménages canadiens.

Le reportage de Mathieu Papillon

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