Environnement et transition écologique

L’actualité verte de la semaine

PHOTO ASHWINI BHATIA, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS

Un couple de macaques à Dharamsala, dans l’État indien de l’Himachal Pradesh

Notre sélection de nouvelles environnementales d’ici et d’ailleurs

Publié à 6h00

Partager


Jean-Thomas Léveillé
Jean-Thomas Léveillé La Presse

Quiz

Question

Quelle a été l’augmentation des épisodes de pluie extrême dans l’Himalaya indien depuis l’an 2000 ?

Réponse

Le nombre de jours de pluie très intense ou extrêmement intense est passé de 74 dans la décennie 2000 à 118 dans la décennie 2010 dans les États de l’Himalaya indien. C’est la convergence de la mousson avec un système météorologique de basse pression dans l’Himalaya qui provoque des pluies extrêmement abondantes, et cette convergence est attisée par la hausse des températures de la Terre, concluent les experts du Département météorologique indien et de l’Institut indien de météorologie tropicale, a rapporté l’agence de presse Reuters, en août.

Quid de la panacée des pailles en papier ?

PHOTO DAVID BOILY, ARCHIVES LA PRESSE

Des pailles en papier

Les pailles en papier et en bambou sont plus nocives pour la santé et l’environnement que les pailles en plastique qu’elles remplacent, ont découvert des chercheurs belges. En analysant 39 types de pailles, l’équipe de l’Université d’Anvers a observé que les pailles d’origine végétale contenaient davantage de substances perfluoroalkyliques et polyfluoroalkyliques (PFAS), communément appelées polluants éternels, que les pailles d’origine fossile. Ces pailles ne sont par conséquent « pas nécessairement biodégradables » et leur utilisation « contribue potentiellement à l’exposition humaine et environnementale aux PFAS », écrivent les chercheurs. Seules les pailles en acier inoxydable ne contenaient pas de PFAS.

Les vagues gonflées par les changements climatiques

PHOTO MAGGIE SHANNON, ARCHIVES THE NEW YORK TIMES

Des vagues s’écrasent sur une plage d’Oceanside, en Californie.

La hauteur moyenne des vagues hivernales a augmenté de 30 centimètres depuis 1970 le long de certaines parties de la côte californienne, en grande partie à cause des changements climatiques, conclut une étude de l’Université de Californie à San Diego, avertissant que ce phénomène accroît la menace d’effondrement des falaises marines. Les chercheurs ont notamment observé que les tempêtes générant des vagues hautes d’au moins trois mètres se produisent désormais 23 fois par hiver en moyenne en Californie centrale, deux fois plus que la fréquence observée entre 1949 et 1969, a rapporté le San Diego Union-Tribune, en août.

Une certification Or pour Hydro-Québec

PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, ARCHIVES LA PRESSE

Le complexe Eastmain-1 d’Hydro-Québec a obtenu la certification Or du Conseil sur la durabilité de l’hydroélectricité.

Le complexe Eastmain-1 d’Hydro-Québec a obtenu la certification Or du Conseil sur la durabilité de l’hydroélectricité, un organisme international indépendant. Au terme d’une évaluation de 14 mois, l’organisme a reconnu la « gestion efficace des impacts environnementaux et sociaux de l’aménagement de l’Eastmain-1 », un complexe de deux centrales totalisant 1248 mégawatts situé dans le Nord-du-Québec, a indiqué Hydro-Québec dans un communiqué, mardi. L’Eastmain-1 est la première installation hydroélectrique en Amérique du Nord à être certifiée en vertu de la Norme sur la durabilité de l’hydroélectricité.

La taxe sur les véhicules polluants élargie à Londres

PHOTO FRANK AUGSTEIN, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS

Des véhicules font leur entrée dans la zone à émissions ultra-faibles, à Londres, le 24 août dernier.

La taxe sur les véhicules les plus polluants a été élargie la semaine dernière à Londres, malgré les réticences d’une partie des résidants en pleine crise du coût de la vie. Restreinte au centre de la capitale britannique à son introduction en 2015, puis élargie en 2021, la zone à émissions ultra-faibles, dont l’objectif est d’assurer une meilleure qualité de l’air pour les habitants, s’étend désormais à l’ensemble de l’agglomération londonienne et ses neuf millions d’habitants. Il faut débourser 12,50 livres (22 $) par jour pour entrer dans la zone au volant d’une voiture à essence construite avant 2006 ou d’une au diesel construite avant 2015.

Avec l’Agence France-Presse

1 « J'aime »

Le développement immobilier (ou même des routes) dans les milieux humides :frowning:

Espèce menacée : réintégrer la rainette faux-grillon

Il y a 70 ans, la rainette faux-grillon était très présente en Montérégie, mais elle a maintenant perdu plus de 90 % de son habitat. Il y a eu des poursuites à La Prairie, un milieu humide détruit à Longueuil.

C’est une espèce menacée, mais le ministère de l’Environnement essaie maintenant d’éviter sa disparition. Des milliers de rainettes ont été relâchées au parc du mont Saint-Bruno.

Le reportage d’Olivier Bachand

3 « J'aime »

Boralex Le parc éolien Apuiat obtient un financement de 608 millions

PHOTO ALAIN ROBERGE, ARCHIVES LA PRESSE

Patrick Decostre, le PDG de Boralex

(Montréal) Le parc éolien Apuiat, situé sur la Côte-Nord, a obtenu un financement de 608 millions pour assurer la construction du projet de 200 mégawatts (MW) détenu à parts égales par Boralex et ses partenaires des communautés innues.

Publié hier à 15h36

Partager

Stéphane Rolland La Presse Canadienne

Dans un contexte d’accès plus difficile au crédit en raison de la hausse des taux d’intérêt, l’annonce démontre qu’il y a encore un appétit de la part des investisseurs pour financer des projets d’énergie renouvelable, souligne le chef des finances de Boralex, Bruno Guilmette, en entrevue. « Ce genre de projet là attire toujours un intérêt marqué des prêteurs. Ce n’est pas le cas pour l’ensemble des projets ou des industries. »

Avec cette annonce, Apuiat a réussi à sécuriser un financement à long terme. La ronde de financement comprend un prêt de construction de 463,5 millions. Une fois la construction terminée, il sera converti en prêt à terme et amorti sur une période de 25 ans. « C’est long pour le marché habituel. Je vous dirais que c’est positif pour nous. »

M. Guilmette souligne que 75 % du prêt à 463,5 millions est à taux fixe, ce qui démontre l’approche « prudente » de l’entreprise.

Avec l’obtention de ce financement, Boralex n’aura pas besoin d’émettre d’actions pour financer le projet.

Lors des plus récents résultats trimestriels publiés en août, Boralex disposait de 313 millions en liquidités disponibles. La direction avait indiqué être en mesure de financer ses projets de croissance au cours de la prochaine année sans émettre de nouvelles actions, à moins d’une importante acquisition.

La ronde de financement annoncée vendredi ne change rien à ce portrait, qui tenait compte d’Apuiat, précise M. Guilmette en entrevue.

Le financement comprend également une tranche de 142,7 millions de crédit à court terme pour financer des dépenses qui seront éventuellement remboursées par Hydro-Québec, souligne l’analyste Rupert Merer, de Financière Banque Nationale. « Ça va réduire les capitaux nécessaires à court terme, ce qui rend la structure du financement plus efficace. »

Autre particularité du prêt, il comprend un produit dérivé pour couvrir la variation des taux d’intérêt. Les « remises vertes » de cet instrument financier sont liées à la performance ESG, notamment l’implication des communautés innues et des critères de santé et sécurité. « C’est la deuxième fois que Boralex inclut des critères ESG dans son financement », note M. Guilmette.

Desjardins agit à titre de chef de file du syndicat bancaire qui finance le projet. Il comprend des institutions internationales, notamment la Banque de développement de la Corée du Sud.

Les travaux ont commencé au printemps. Boralex anticipe la mise en service au cours de la deuxième moitié de l’année 2024.

L’action de Boralex est demeuré stable en hausse de 1 cent, ou 0,01 %, à 31,77 $ vendredi à la Bourse de Toronto.

1 « J'aime »

Planète bleue, idées vertes Inhumation biodégradable obligatoire

PHOTO ÉTIENNE RANGER, LE DROIT

Les îlots recouverts de paillis de la nouvelle section du cimetière Saint-Rédempteur, destinés à accueillir les urnes biodégradables

(Gatineau) Pour en finir avec l’accumulation de métaux et de plastiques dans le sol, 16 cimetières de l’Outaouais exigent désormais que les cercueils et urnes mis en terre dans leurs nouvelles sections soient biodégradables. Et à la fin de 2025, ce sera obligatoire dans tous leurs lots.

Publié à 1h38 Mis à jour à 5h00

Partager


Ariane Krol
Ariane Krol La Presse

Le cimetière Saint-Rédempteur, dans le secteur Hull, est l’un des 16 cimetières de l’archidiocèse de Gatineau à avoir pris ce virage le 8 mai dernier. L’organisme Les Jardins du Souvenir, qui en assure la gestion, y a inauguré une nouvelle section tout en courbes dimanche.

Autour de la terrasse coiffée d’une pergola, des îlots recouverts de paillis attendent leurs premières urnes biodégradables. Les pierres tombales seront taillées dans des pierres naturelles provenant de la région.

Des arbres et des vivaces prélevés dans d’autres cimetières du groupe ponctuent l’espace. Les sentiers de fines roches de rivière reposent sur une assise d’asphalte concassé recyclé.

À quelques mètres de là, une petite cascade se jette dans un étang.

PHOTO ÉTIENNE RANGER, LE DROIT

Mini cascade donnant sur un étang dans la nouvelle section du cimetière Saint-Rédempteur, réservée aux urnes biodégradables.

« C’est pour le recueillement et éventuellement, ça pourra peut-être aussi servir pour de la dispersion de cendres, a expliqué le directeur général des Jardins, Daniel Dezainde, lors de notre visite. C’est une possibilité qu’on va explorer. »

Cette zone n’accueillera que des urnes, mais dans d’autres cimetières du groupe, une douzaine de cercueils biodégradables ont été enterrés dans de nouvelles sections depuis mai. À la fin de 2025, cette obligation sera étendue à toutes les mises en terre. Seuls les columbariums et les mausolées pourront accueillir des urnes et cercueils non biodégradables.

L’initiative vise à mettre fin à « l’inhumation de milliers d’urnes et de cercueils composés de plastique et de métal qui ne se dégraderont pas et vont contribuer à la pollution du sol ».

Maintenant qu’on le sait, est-ce qu’on peut sérieusement faire comme si ça n’existait pas ?

Daniel Dezainde, directeur général des Jardins du Souvenir

Prêcher par l’exemple

Des cimetières québécois offrent déjà des formules plus « naturelles », en enfouissant les cendres au pied d’un arbre, par exemple. Mais qu’un regroupement de cimetières catholiques impose les urnes et cercueils biodégradables est une initiative « pour le moins dérangeante pour certaines personnes », admet M. Dezainde. Il a donc pris soin d’expliquer la démarche aux maisons funéraires de la région avant d’en faire l’annonce officielle.

À la conférence de presse du 8 mai, l’archevêque de Gatineau a cité « le défi urgent de sauvegarder notre maison commune », une expression du pape François dans son encyclique Laudato Si’ sur l’environnement.

« Les cimetières, ce sont des endroits tout désignés pour avoir un impact. Je souhaite vraiment que ça devienne une tendance à l’échelle provinciale », dit M. Dezainde, qui est également président de l’Association des cimetières chrétiens du Québec, un regroupement de plus de 500 cimetières.

PHOTO ÉTIENNE RANGER, LE DROIT

Les îlots recouverts de paillis de la nouvelle section du cimetière Saint-Rédempteur, destinés à accueillir les urnes biodégradables.

Au moins une autre paroisse, celle de L’Assomption à Maniwaki, également en Outaouais, a adopté la même norme pour les neuf cimetières qu’elle gère dans sept villages.

« On sait aujourd’hui qu’il y a beaucoup de métal dans nos cimetières, alors quand tout ça se décompose, ça s’en va dans la terre. Et ce qu’il y a en dessous, ce sont nos nappes phréatiques », souligne l’abbé Sylvain Desrosiers en entrevue téléphonique.

Il aime mieux que « les gens ne soient pas contents actuellement » que de voir l’Église se faire reprocher « dans cinq ou dix ans » de n’avoir rien fait alors qu’elle savait.

Ça, c’est un langage qu’on a déjà entendu sur autre chose. Alors moi, étant un prêtre de 45 ans, je ne veux pas vivre ça. Je sais qu’il peut y avoir un problème et que ça peut polluer, alors je réagis tout de suite !

Sylvain Desrosiers, abbé

Une tendance

À Gatineau, la maison funéraire des Jardins du Souvenir le constate : les solutions biodégradables ne manquent pas.

« Depuis un an, il y a beaucoup de nouveaux produits qui sont apparus sur le marché », témoigne M. Dezainde en montrant une vitrine remplie d’urnes en osier, en carton, en sable et, même, en sel rose de l’Himalaya.

Le cercueil en bois exposé dans la pièce voisine ne présente aucun ornement de métal, et le coussin dissimulé sous l’étoffe écrue est rembourré de paille, mais l’allure demeure très classique. « Tu n’as pas honte d’avoir grand-papa ou grand-maman là-dedans s’ils ont choisi d’être exposés », glisse le DG.

Les Jardins n’ont pas fait évaluer les quantités de métaux, de plastiques et d’autres matières synthétiques qu’ils éviteront ainsi d’enfouir dans leurs 16 cimetières ; « [mais] si jamais l’initiative devait s’étendre, comme on le souhaite, à l’échelle du Québec, on pourrait trouver les ressources nécessaires », espère M. Dezainde.

PHOTO ÉTIENNE RANGER, LE DROIT

Le gazon des sections de cimetières qui ne sont pas encore développées est tondu environ une fois par année, et ce, depuis trois ans.

L’organisation n’a pas non plus mesuré la quantité de carburant épargné depuis trois ans en arrêtant de tondre le gazon dans les sections non développées de ses cimetières, mais « c’est un bel exemple de développement durable », fait valoir le DG.

« Quelle est la logique d’envoyer des employés avec leur machinerie dans des sections qui ne seront peut-être pas utilisées avant des années, voire des décennies ? Il n’y en a pas, donc laissons la nature reprendre ses droits. »

Écrivez-nous pour faire partager « vos idées vertes »

Lisez l’article « Mourir et reposer en forêt »

Lisez l’article « Mourir écolo »

1 « J'aime »

Même si je ne suis pas impressionné par le bilan CO2 du Québec et le travail du ministre Charette, peut-être sortira-t-il quelque chose de bon à cette réunion?


Sommet sur l’ambition climatique Legault ira parler d’environnement à l’ONU

PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, ARCHIVES LA PRESSE

François Legault

(Québec) François Legault s’en va parler d’environnement aux Nations unies à New York la semaine prochaine, a appris La Presse Canadienne.

Publié à 6h21

Partager

Caroline Plante La Presse Canadienne

Le premier ministre a été invité par le secrétaire général Antonio Guterres à assister à l’Assemblée générale des Nations unies et participer au premier Sommet sur l’ambition climatique.

Il est rarissime qu’un premier ministre du Québec reçoive une telle invitation, et l’honneur est perçu dans les officines du gouvernement comme une reconnaissance des efforts déployés par le Québec pour lutter contre les changements climatiques.

Aucune autre province canadienne n’a été invitée à cet évènement d’envergure.

De toute évidence, le Québec s’illustre : le gouvernement aime rappeler que le Québec produit le moins de gaz à effet de serre (GES) par habitant en Amérique du Nord et que 99 % de son électricité provient de sources renouvelables.

Il a également adopté une cible de réduction de ses émissions de GES de 37,5 % sous leur niveau de 1990 d’ici 2030, et vise la carboneutralité d’ici 2050.

Le 19 mai, le gouvernement Legault a par ailleurs annoncé une mise à jour de son Plan pour une économie verte qui était accompagnée d’une enveloppe de 9 milliards sur cinq ans.

Antonio Guterres est d’avis que « l’effondrement climatique a commencé », dans la mesure où un record mondial de températures a été atteint pendant l’été dans l’hémisphère Nord.

Juillet et août ont été les mois les plus chauds jamais enregistrés, selon l’Observatoire européen Copernicus.

Le Sommet sur l’ambition climatique met à l’honneur les dirigeants d’États, de la société civile et des entreprises qui sont les « chefs de file dans la mise en place de mesures crédibles et concrètes visant à atteindre l’objectif de 1,5 degré Celsius de l’Accord de Paris et à apporter la justice climatique aux personnes touchées de plein fouet par la crise climatique », peut-on lire dans un document explicatif des Nations unies.

Le ministre de l’Environnement, Benoit Charette, accompagnera le premier ministre Legault à New York pendant trois jours la semaine prochaine, de lundi à mercredi.

PHOTO FRANCIS VACHON, LA PRESSE CANADIENNE

Le ministre de l’Environnement Benoit Charette

Ensemble, ils présenteront les grandes orientations du Québec en matière de lutte contre les changements climatiques et participeront à une table ronde avec les membres du Beyond Oil and Gas Alliance (BOGA), dont fait partie le Québec.

Le BOGA regroupe les États qui ont renoncé à l’exploitation et l’exploration des hydrocarbures sur leurs territoires.

Ce sera l’occasion de faire rayonner le Québec sur la scène internationale, dit-on, dans le contexte aussi où le premier ministre Legault multiplie les annonces concernant le développement de la filière batterie.

Une annonce majeure est d’ailleurs prévue à ce sujet avec le premier ministre du Canada, Justin Trudeau, dans les prochaines semaines.

Cette présence du premier ministre Legault aux Nations unies est une première étape avant la 28e Conférence des parties sur le climat de l’ONU (COP 28), qui se tiendra du 30 novembre au 12 décembre à Dubaï, aux Émirats arabes unis.

1 « J'aime »

Décarbonation du transport maritime Maersk baptise le premier navire au bio-méthanol

(Copenhague) La présidente de la Commission européenne, Ursula van der Leyen, a baptisé jeudi le premier navire au monde fonctionnant au bio-méthanol, qui a officiellement fait son entrée dans la flotte de l’armateur danois Maersk, géant du transport maritime.

Publié à 8h20

Partager

Agence France-Presse

Construit en Corée du Sud par Hyundai Heavy Industries (HHI) et équipé d’un moteur à double carburant, Laura pourra transporter quelque 2136 TEU conteneurs (TEU).

Ce relativement petit modèle opérera à partir d’octobre, principalement dans la mer Baltique.

PHOTO SERGEI GAPON, AGENCE FRANCE-PRESSE

« Le méthanol vert est notre combustible de prédilection […] car il s’agit de la seule solution capable de répondre aux exigences de la neutralité » carbone, a affirmé Vincent Clerc le PDG du fleuron de l’industrie danoise lors de l’inauguration.

« Ni nous, ni le climat ne pouvons nous permettre de nous reposer sur nos lauriers ou d’attendre que d’autres solutions émergent à la fin des années 2020 », a-t-il ajouté avant que Mme van der Leyen ne préside au traditionnel lancer de bouteille sur la coque.

PHOTO MADS CLAUS RASMUSSEN, AGENCE FRANCE-PRESSE

La présidente de la Commission européenne, Ursula van der Leyen, avec le président du CA d’AP Moeller, Robert Maersk Uggla.

Ces deux dernières années, Maersk, numéro deux du transport de conteneurs, a commandé 25 navires fonctionnant au méthanol vert. 19 d’entre eux déjà en production devraient pouvoir naviguer d’ici 2025, permettant de réduire les émissions annuelles de CO2 d’environ 2,3 million de tonnes.

À elle seule, Laura permet d’économiser 100 tonnes de CO2 par jour par rapport à un navire jumeau fonctionnant au fioul.

Au niveau mondial, le transport maritime pollue plus que le transport aérien, selon l’Institut supérieur d’économie maritime (Isemar).

Il est responsable de 2,89 % des émissions de gaz à effet de serre, selon les derniers chiffres publiés par l’Organisation maritime internationale (OMI).

Le méthanol vert, également appelé « e-méthanol », est produit en mélangeant du dioxyde de carbone (CO2) et de l’hydrogène vert, produit en décomposant les molécules de l’eau à l’aide d’un courant électrique-ce qu’on appelle l’« électrolyse de l’eau » -avec des sources d’énergie renouvelables.

Maersk, qui a vendu en 2017 sa division pétrolière à TotalEnergies, entend atteindre un bilan carbone neutre d’ici 2040.

1 « J'aime »

Cette nouvelle m’apparait comme quelque chose d’assez exceptionnelle pour le Québec. On ne sait pas exactement quelle forme prendra cette présentation mais juste le fait d’être officiellement invité et de participer au sommet sur le climat est, selon moi, une reconnaissance qu’il ne faut pas sous estimer.

Minimisation des risques pour le climat La Californie poursuit cinq géants du pétrole

PHOTO JESSICA RINALDI, ARCHIVES REUTERS

La plainte au civil a été déposée auprès de la Cour supérieure de San Francisco contre Exxon Mobil, Shell, BP, ConocoPhillips et Chevron, qui a son siège en Californie.

(Los Angeles) La Californie a engagé vendredi des poursuites contre cinq des plus grosses compagnies pétrolières du monde, au motif qu’elles auraient causé des milliards de dollars de dégâts et trompé l’opinion en minimisant les risques pour le climat dus aux énergies fossiles, a rapporté le New York Times.

Publié à 7h59

Partager

Agence France-Presse

Cette action en justice fait suite à de nombreuses autres initiées par des villes, comtés et États américains contre des intérêts liés aux énergies fossiles en raison de leur impact environnemental, sur fond d’accusations de mener depuis des décennies des campagnes de désinformation.

La plainte au civil a été déposée auprès de la Cour supérieure de San Francisco contre Exxon Mobil, Shell, BP, ConocoPhillips et Chevron, qui a son siège en Californie. L’American Petroleum Institute est également visé, ajoute le New York Times.

« Pendant plus de cinquante ans, Big Oil [l’ensemble des géants du secteur] nous a menti, cachant le fait qu’ils savaient depuis longtemps combien les énergies fossiles qu’ils produisaient étaient dangereuses pour notre planète », a déclaré le gouverneur de l’État, Gavin Newsom, dans un communiqué vendredi.

« La Californie agit pour que les gros pollueurs rendent des comptes », ajoute-t-il, en confirmant les plaintes.

Les représentants des entités visées n’ont pas immédiatement répondu à des demandes de réaction de la part de l’AFP.

Ces compagnies et leurs associés ont « intentionnellement minimisé les risques posés par les énergies fossiles à la population, alors qu’elles avaient connaissance du fait que leurs produits pouvaient conduire à un réchauffement climatique significatif », cela depuis les années 1950, souligne la plainte, selon le New York Times.

« Tromperies »

La Californie demande la création d’un fonds pour faire face aux dégâts futurs provoqués par le changement climatique dans cet État, victime d’incendies de forêt, inondations et autres phénomènes extrêmes alimentés par le réchauffement planétaire.

« Les dirigeants des compagnies pétrolières et gazières savent depuis des décennies que la dépendance aux énergies fossiles allait provoquer ces résultats catastrophiques, mais ils ont privé l’opinion et les responsables politiques de ces informations en promouvant activement de la désinformation sur le sujet », ajoute la plainte longue de 135 pages, selon le journal.

« Leurs tromperies ont retardé la réponse au réchauffement planétaire », avec « un coût élevé pour la population, les biens et les ressources naturelles, qui continue à peser chaque jour », poursuit le texte.

Depuis le début il y a six ans environ de la vague de plaintes de ce genre contre les firmes pétrolières et gazières, le secteur a cherché à contrer les attaques en jouant sur la procédure pour éviter des procès.

Mais cet effort a connu un revers majeur en mai dernier quand la Cour suprême américaine a dans deux cas refusé d’examiner un appel, laissant de ce fait les plaintes suivre leur cours en justice.

Les poursuites s’inspirent de celles engagées avec succès contre les géants du tabac, ou contre l’industrie pharmaceutique dans le cas de la prolifération des opioïdes.

1 « J'aime »

Semaine sur le climat Valérie Plante se rendra à New York

PHOTO MARTIN TREMBLAY, ARCHIVES LA PRESSE

Valérie Plante

La mairesse de Montréal, Valérie Plante, sera à New York à l’occasion de la semaine sur le climat, la Climate Week, qui s’y tient jusqu’à dimanche.

Publié à 7h03

Partager

La Presse Canadienne

Mme Plante participera, en tant que co-présidente, à une rencontre du comité directeur du réseau C40, qui réunit des villes engagées dans la transition écologique. Les maires de Londres, Paris, Tokyo, Buenos Aires, Nairobi et Dakar y prennent également part.

La mairesse reviendra notamment sur l’engagement de Montréal, une déclaration signée par 61 villes à l’occasion de la COP15 l’an dernier sur la préservation des écosystèmes.

Elle prononcera aussi un discours à la conférence annuelle du NASDAQ, avec pour objectif d’aborder la finance durable, mardi.

Dans le même thème, une table de discussion organisée par Montréal International, Finance Montréal et Investissement Québec International aura lieu. Mme Plante y prendra part avec une dizaine d’organisations.

« On ne parle plus de climat sans parler de finances. Et on ne doit certainement plus parler de finances sans parler du climat. La finance durable sera au cœur de cette mission, qui est une grande opportunité à saisir pour présenter les initiatives montréalaises, s’inspirer des meilleures pratiques et créer de nouveaux partenariats », a souligné la mairesse de Montréal, Valérie Plante, dans un communiqué.

Une annonce économique devrait avoir lieu mercredi, une entreprise annonçant son expansion à Montréal.

Mme Plante sera mercredi de passage au siège des Nations Unies pour une table ronde sur la transition écologique.

Elle ne sera pas la seule politicienne québécoise à New York cette semaine. Le premier ministre du Québec, François Legault, a été invité par le secrétaire général Antonio Guterres à assister à l’Assemblée générale des Nations unies et à participer au premier Sommet sur l’ambition climatique.

Le ministre de l’Environnement, Benoit Charette, y sera également toute la semaine.

Des discussions auront également lieu entre la mairesse de Montréal et le maire de New York, Eric Adams, afin d’échanger sur des sujets tels que la transition écologique, l’itinérance, le logement, le transport et la sécurité.

Mme Plante sera jeudi au Sommet mondial du Strong Cities Network, présidé par M. Adams. Elle doit prononcer l’allocution de clôture sur le thème « Renforcer la résilience et la cohésion sociale : le rôle des villes pour faire face à la polarisation ».

1 « J'aime »

François Legault à l’ONU Le Québec n’est pas un « leader » climatique, affirme Greenpeace

PHOTO FRANCIS VACHON, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE

Le premier ministre québécois, François Legault, et le ministre de l’Environnement, Benoit Charette

(New York) Alors que le premier ministre François Legault va parler d’environnement aux Nations unies à New York cette semaine, des voix s’élèvent au sein de groupes environnementaux pour souligner que le Québec doit en faire plus en matière de lutte aux changements climatiques.

Publié à 15h55

Partager

Thomas Laberge La Presse Canadienne

Le responsable de la campagne Climat-Énergie chez Greenpeace Canada, Patrick Bonin, affirme être surpris que le premier ministre québécois ait été invité à s’exprimer dans le cadre du Sommet sur l’ambition climatique.

« L’ensemble de l’œuvre et de son bilan ne fait clairement pas du Québec un leader climatique. […] Les émissions augmentent dans les transports. Les émissions dans l’industrie, elles, ne sont pas en train de baisser non plus », soutient-il.

Le premier ministre Legault a été invité par le secrétaire général Antonio Guterres à assister à l’Assemblée générale des Nations unies et à participer au premier Sommet sur l’ambition climatique qui se tiendra mercredi.

« On est plus à l’heure des belles parades et de pavoiser. On est à l’heure de proposer des mesures supplémentaires et c’est ce qu’on veut voir de M. Legault », lance Patrick Bonin.

Vers une cible plus ambitieuse ?

Actuellement, l’objectif du Québec est de réduire de 37,5 % ses GES d’ici 2030. Selon la responsable pour le Québec du Réseau Action Climat Canada, Leïla Cantave, le Québec doit revoir sa cible à la hausse.

« Ces données se basent sur des recommandations GIEC de 2015. Ce qu’il a à faire c’est de mettre à jour cette cible de réduction. Nous, au Réseau Action Climat, on demande 65 % », explique celle qui est d’ailleurs présente à New York pour faire pression sur les décideurs politiques.

PHOTO SARAH MONGEAU-BIRKETT, ARCHIVES LA PRESSE

Le responsable de la campagne Climat-Énergie chez Greenpeace Canada, Patrick Bonin

Si on regarde les émissions au Québec, elles ne sont pas en train d’être réduites drastiquement et rapidement. Le Québec n’est pas en voie d’atteindre sa cible de 2030.

Patrick Bonin, de Greenpeace

Le Québec vise aussi la carboneutralité d’ici 2050.

M. Bonin reconnaît tout de même que le Québec a quelques bons coups à son actif en matière de lutte aux changements climatiques.

Il donne en exemple l’ajout de bornes pour les véhicules électriques ou encore la fin de l’exploration et l’exploitation pétrolière et gazière.

Il ajoute à cela le rejet du projet de GNL Québec au Saguenay ainsi que l’abandon du troisième lien autoroutier entre Québec et Lévis.

« Mais on est loin de la coupe aux lèvres à ce niveau-là, c’est certain », maintient-il.

François Legault et le ministre de l’Environnement, Benoit Charette – qui l’accompagne –, présenteront les grandes orientations du Québec en matière de lutte contre les changements climatiques et participeront à une table ronde avec les membres du Beyond Oil and Gas Alliance (BOGA), dont fait partie le Québec.

La présence du premier ministre Legault aux Nations unies est une première étape avant la 28e Conférence des parties sur le climat de l’ONU (COP 28), qui se tiendra du 30 novembre au 12 décembre à Dubaï, aux Émirats arabes unis.

Le Sommet sur l’ambition climatique met à l’honneur les dirigeants d’États, de la société civile et des entreprises qui sont les « chefs de file dans la mise en place de mesures crédibles et concrètes visant à atteindre l’objectif de 1,5 degré Celsius de l’Accord de Paris et à apporter la justice climatique aux personnes touchées de plein fouet par la crise climatique », peut-on lire dans un document explicatif des Nations unies.

1 « J'aime »

Changements climatiques Québec doit freiner le transport par camion, plaide un comité consultatif

PHOTO PATRICK SANFAÇON, ARCHIVES LA PRESSE

Pour favoriser le transfert d’une partie « significative » du déplacement de marchandises du camion vers le train ou le bateau, le Comité consultatif sur les changements climatiques recommande l’imposition d’une contribution kilométrique pour le camionnage.

Faire payer l’industrie du camionnage les kilomètres parcourus sur les routes, développer le transport ferroviaire et maritime de marchandises ; Québec doit changer d’approche pour réussir à décarboner le secteur du transport lourd, plaide le Comité consultatif sur les changements climatiques dans un avis qui sera rendu public ce mercredi et que La Presse a obtenu.

Publié à 1h02 Mis à jour à 5h00

Partager


Jean-Thomas Léveillé
Jean-Thomas Léveillé La Presse

Ce qu’il faut savoir

  • Québec doit développer le transport ferroviaire et maritime de marchandises et imposer une contribution kilométrique au camionnage pour réussir à décarboner le secteur du transport lourd, plaide le Comité consultatif sur les changements climatiques.
  • Le gouvernement doit aussi mettre en place des mesures favorisant la « sobriété matérielle » en diminuant la quantité de biens devant être transportés, comme l’économie circulaire, l’économie collaborative et l’écoconception.
  • Les émissions de gaz à effet de serre du transport par camion au Québec ont augmenté de 61 % de 1990 à 2021.

« Le système actuel de mobilité des marchandises n’est pas orienté vers l’efficacité énergétique et encore moins vers l’atteinte de la carboneutralité », écrit le comité indépendant chargé de conseiller le ministre québécois de l’Environnement, qui estime que la croissance des émissions de gaz à effet de serre (GES) de ce secteur reflète « la déficience des mesures mises en place » par Québec.

Bien que la Politique de mobilité durable – 2030 du gouvernement québécois s’inspire de l’approche internationalement reconnue « Réduire – Transférer – Améliorer », les mesures proposées relèvent essentiellement de la troisième et dernière étape, négligeant les deux premières, déplore l’avis.

Avant d’améliorer l’efficacité énergétique du transport de marchandises, comme Québec tente de le faire, il faut d’abord chercher à réduire les besoins en transports, puis opter pour des modes de transport moins énergivores pour répondre aux besoins qui demeurent, expliquent les auteurs.

« Une véritable vision du transport décarboné reste encore à mettre en œuvre, on n’a pas ça », a déclaré dans un entretien avec La Presse le professeur en économie de l’environnement à l’Université de Sherbrooke Alain Webster, qui préside le comité. « Il y a de l’ouvrage, le gouvernement doit innover. »

Faire payer les camions

Pour favoriser le transfert d’une partie « significative » du déplacement de marchandises du camion vers le train ou le bateau, le comité recommande l’imposition d’une contribution kilométrique pour le camionnage.

Une telle mesure diminuerait l’attrait financier du transport routier et lui ferait assumer les « coûts externes » qui lui sont associés, comme la dégradation des routes, la congestion, la pollution de l’air, la pollution sonore, les accidents et l’accélération des changements climatiques, explique l’avis.

Le transport lourd génère au Québec des coûts externes de 864 millions de dollars par année, dont 34 millions uniquement pour la portion de la route 138 entre Tadoussac et Sept-Îles, souligne l’avis, citant deux études, ajoutant que c’est l’ensemble des contribuables qui assument ces frais, tandis que les industries ferroviaire et maritime paient l’essentiel de leurs infrastructures.

« Ce n’est pas qu’on veut taxer plus, c’est qu’on veut que [la répartition des coûts] soit plus juste », a indiqué à La Presse Matthieu Mondou, responsable de la recherche et de la rédaction de l’avis, ajoutant qu’une telle mesure aurait l’effet positif de « libérer les voies » pour les automobilistes.

Stratégie ferroviaire et maritime

Québec devrait aussi mettre en œuvre une stratégie ferroviaire et maritime favorisant un important transfert modal, recommande l’avis, suggérant de prévoir des emplacements pour le déploiement de nouvelles liaisons ferroviaires, des installations portuaires régionales et des centres de transfert intermodal.

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE

Québec doit développer le transport ferroviaire et maritime de marchandises et imposer une contribution kilométrique au camionnage pour réussir à décarboner le secteur du transport lourd, plaide le Comité consultatif sur les changements climatiques.

Le transport d’une même quantité de marchandise requiert 92 % moins de carburant en train qu’en camion, et 86 % moins en bateau, rappellent les auteurs, ajoutant que le nombre de travailleurs requis est également beaucoup moins élevé dans les secteurs maritime et ferroviaire.

Le transport par camion devrait quant à lui être réservé aux distances de moins de 200 kilomètres, ce qui répondrait aux enjeux d’autonomie liés à l’électrification de ces véhicules et rendrait le secteur plus attrayant en éliminant les longs déplacements, soutient le comité.

Les camions ne vont pas disparaître, ce n’est pas un appel contre ce type de transport, mais on peut l’utiliser de façon plus efficace.

Alain Webster, président du comité consultatif sur les changements climatiques

Québec peut aussi avoir un impact sur la réduction de la demande en transport en favorisant l’économie circulaire, l’économie collaborative et l’écoconception, qui favorisent la « sobriété matérielle » en diminuant la quantité de biens devant être transportés, souligne l’avis.

Il importe également d’optimiser le transport par camion pour réduire les déplacements à vide, qui représentent jusqu’à 37 % du total au Québec, selon une étude du ministère des Transports et de la Mobilité durable du Québec, ajoute le document.

« Cercle vicieux » à briser

Des décennies d’investissements gouvernementaux dans les infrastructures routières ont favorisé le développement du transport lourd par la route, menant à un « verrouillage logistique » qui s’autoalimente aujourd’hui, indique l’avis.

« En privilégiant le transport routier, au détriment des transports ferroviaire et maritime, les autorités publiques stimulent l’investissement des entreprises dans des entrepôts, dans des sites de production et dans des centres logistiques près des nouvelles infrastructures routières », ce qui fixe la demande et renforce l’avantage comparatif du camionnage, expliquent les auteurs.

Ce « cercle vicieux » n’est pas simple à briser, reconnaît Alain Webster, mais il démontre que des « investissements adéquats » pourraient avoir un impact positif sur le développement du transport maritime et ferroviaire.

Les véhicules lourds routiers du Québec ont émis 6,7 millions de tonnes d’équivalent dioxyde de carbone (Mt éq. CO2) en 2021, soit 8,7 % des émissions totales de GES du Québec.

Il s’agit d’une augmentation de 61 % par rapport à leur niveau de 1990, nettement plus importante que l’augmentation de la population et du produit intérieur brut, alors que les émissions totales du Québec ont diminué de 8,1 % pendant la même période.

En savoir plus

  • 22 %
    Proportion de camions lourds parmi les véhicules empruntant le pont-tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine, à Montréal (données de 2020)

Source : ministère des Transports et de la Mobilité durable du Québec

9 %
Proportion de camions lourds parmi les véhicules empruntant le pont Pierre-Laporte, à Québec (données de 2020)

Source : ministère des Transports et de la Mobilité durable du Québec

1 « J'aime »

Une histoire incroyable qui fait réfléchir…

1 « J'aime »

Planète bleue, idées vertes La Prairie retrouve son naturel

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE

La végétation gagne du terrain autour de ce lac artificiel qui faisait autrefois partie d’un terrain de golf.

(La Prairie) Moins de tondeuse, plus de plantes indigènes : c’est le pari qu’a fait la Ville de La Prairie dans le cadre d’un projet pilote lancé cette année. Le gazon est coupé moins souvent, et des plantes attrayantes pour les pollinisateurs ont été semées près des arbres fruitiers.

Publié à 0h43 Mis à jour à 6h00

Partager


Ariane Krol
Ariane Krol La Presse


Martin Chamberland
Martin Chamberland La Presse

En cette fin d’été, le contraste entre les différentes zones du parc du Rhône est frappant.

De chaque côté du chemin, le gazon raccourci chaque semaine joue sagement son rôle de pelouse.

Vers la gauche, des corolles roses, rouges, indigo et jaunes émergent de trois talles fleuries, semées ici pour attirer les insectes pollinisateurs vers les arbres fruitiers qui poussent à proximité.

Un peu plus loin, le long de la clôture, des tiges de verge d’or, d’aster, d’asclépiade et de rudbeckie se fraient un chemin à travers la verdure.

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE

Daniel Girard, conseiller en transition écologique à la Ville de La Prairie

Beaucoup d’espèces de plantes indigènes ont poussé naturellement, sans intervention. Peut-être qu’elles étaient en dormance dans le sol et sont ressorties spontanément.

Daniel Girard, conseiller en transition écologique à la Ville de La Prairie

Dans ce parc linéaire de 1,5 kilomètre qui faisait autrefois partie d’un terrain de golf, la nature reprend joyeusement ses droits. Même les cailloux qui enrochaient le pourtour de l’étang artificiel sont en train de disparaître sous la végétation. Des couleuvres y ont été vues à travers les herbes hautes.

Une économie de 60 000 $

« Le parc fait à peu près 65 000 mètres carrés, et il y en a environ 50 000 qu’on a laissé en renaturalisation », résume M. Girard.

Ces 50 000 mètres carrés n’ont pas vu la tondeuse cette année, tout comme quelque 30 000 mètres carrés supplémentaires répartis dans plus d’une dizaine d’autres terrains municipaux. Des miniprés fleuris destinés à attirer les pollinisateurs ont aussi été semés partout où la Ville avait planté des pruniers, poiriers et pommiers, soit une douzaine de sites.

« C’est dans un but de pollinisation, et d’embellir le paysage – surtout depuis la mi-juillet, c’est tout le temps en fleurs. On regarde la possibilité de le faire aussi pour les jardins communautaires. »

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE

Panneau explicant le rôle du pré fleuri

Outre les fleurs, La Prairie a pris soin de planter des affiches explicatives. « Moins de tonte, plus de vie » aide la faune, réduit les émissions de gaz à effet de serre, crée des îlots de fraîcheur et augmente la résistance des écosystèmes, indique un panneau fiché dans un carré de pissenlits.

En réduisant le nombre de tontes sur l’ensemble de son territoire (notamment grâce au mouvement Mai sans tondeuse) et en s’abstenant de couper la végétation sur environ 80 000 mètres carrés de terrains municipaux, La Prairie prévoit économiser environ 60 000 $ cette année. L’aménagement des prés fleuris et l’ajout de panneaux explicatifs sont donc « à coût nul ».

Des fleurs et des pots

L’initiative a suscité des éloges, mais aussi des questions et des plaintes, reconnaît M. Girard.

« Les prés fleuris, habituellement, les gens adorent ça. C’est beau, c’est défini, ça fait plus aménagé. »

1/3

Dans les zones non tondues, par contre, « si les gens ne sont pas au courant, ils ont l’impression qu’on a abandonné la place ».

Certains vont dire qu’il y a des mauvaises herbes, comme le chardon : on ne l’aime pas dans notre jardin mais ici, les bourdons l’adorent.

Daniel Girard, conseiller en transition écologique à la Ville de La Prairie

Et « plus de vie » amène aussi bien des commentaires positifs que négatifs. Si l’abondance de papillons est bien accueillie, la présence de mulots et de couleuvres suscite moins d’enthousiasme.

« Il y a quand même un certain entretien qui se fait, on va peut-être tondre une fois par an, enlever les pousses d’arbres dont on ne veut pas », précise M. Girard, qui assure ne pas avoir vu d’herbe à poux ni de plantes envahissantes.

Avant de lancer le projet, le conseiller en transition écologique s’est informé auprès d’autres municipalités qui ont mené des projets de biodiversité, comme Candiac et Drummondville.

« On me disait toujours : “Ça s’est bien passé, les gens sont accueillants, mais il faut vraiment de la communication, de la communication, plus, plus, plus !” »

Une activité de type « BioBlitz », où les citoyens sont invités à inventorier la biodiversité en prenant des photos avec leur cellulaire, est notamment envisagée.

Et des résidants ayant exprimé le désir de rendre leur propre terrain à la nature, une réflexion sur la réglementation municipale est en cours. La Prairie, en effet, limite actuellement la hauteur du gazon à 15 centimètres et exige que les plans des potagers en façade soient approuvés par la Ville.

« J’ai fait une tournée du territoire pour voir des exemples, donc on va présenter ça à la Commission de l’environnement, un peu pour se donner des balises [sur] ce qui serait acceptable et ne l’est pas. »

Des microforêts pourraient aussi être implantées dans des quartiers où les arbres sont plus rares.

Lisez « Un Grand BioBlitz pour identifier les espèces en péril »

3 « J'aime »

I’m not really sure where to share this article, because it’s an environmental motive I’m putting it here, feel free to move it.


Action de militants environnementalistes Les pneus de dizaines de VUS dégonflés dans Outremont

PHOTO PATRICK SANFAÇON, LA PRESSE

Après un appel du groupe militant Rage climatique, des pneus de dizaines de véhicules stationnés dans l’arrondissement d’Outremont, à Montréal, ont été dégonflés.

Des militants environnementalistes affirment avoir dégonflé les pneus de dizaines de VUS dans la nuit de mardi à mercredi à Montréal pour dénoncer la vente croissante des véhicules « énergivores et polluants. »

Publié à 9h15 Mis à jour à 11h11

Partager


Mayssa Ferah
MAYSSA FERAHLA PRESSE

« Guerre à la culture du char », « des VUS mis hors d’état de nuire » : la nuit dernière, des militants répondant à l’appel du groupe Rage climatique ont endommagé les pneus de dizaines de véhicules stationnés dans l’arrondissement d’Outremont, à Montréal.

« Nous répondons à l’appel à l’action de perturbation de la semaine de la Rage climatique, qui vise à mettre de l’avant une écologie radicale, anti-oppressive, anticoloniale et anticapitaliste », affirme dans un communiqué une militante.

PHOTO PATRICK SANFAÇON, LA PRESSE

Un « constat d’infraction » a été remis aux véhicules visés.

Le groupe dit avoir dégonflé les pneus des véhicules en insérant une lentille dans la valve, entraînant ainsi le dégonflement du pneu sans l’endommager de façon permanente. Le collectif a également laissé des « constats d’infraction » pour dénoncer la « conduite d’un véhicule émettant un excédent de CO2 mettant en péril la vie humaine, animale et végétale ».

« La culture du char est enracinée profondément dans notre société, alors même qu’elle détruit des vies. Il est de notre devoir de riposter », explique le communiqué, qui n’est pas signé. Sur sa page Facebook, le groupe Rage climatique est décrit comme une coalition anticapitaliste et écologiste.

Enquête en cours

Le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) confirme avoir reçu un appel vers 7 h 30 en lien avec des méfaits sur plusieurs voitures dans le secteur d’Outremont.

« Lorsque les policiers arrivent sur les lieux, ils effectuent des vérifications dans le secteur et localisent de nombreux véhicules victimes des méfaits. Les enquêteurs sur les lieux devront effectuer des démarches d’enquête afin de localiser les propriétaires des véhicules concernés », précise l’agente relationniste Caroline Chèvrefils.

Selon les premières informations, les méfaits auraient possiblement été commis au courant de la nuit par un possible groupe d’individus ayant une certaine revendication sociale, et une note du groupe concerné a été laissée sur les véhicules concernés, précise le corps policier.

Il n’y a aucune arrestation à ce moment-ci et l’enquête est en cours.

1 « J'aime »

Milieux humides Les destructions illégales se multiplient

PHOTO MARCO CAMPANOZZI, ARCHIVES LA PRESSE

Milieu humide au parc de la Frayère, à Boucherville. Plus de 3 millions de mètres carrés de ces milieux essentiels à la biodiversité ont été détruits sans autorisation au Québec entre 2018 et 2022, selon des chiffres obtenus par La Presse.

Les destructions illégales de milieux humides se multiplient dans toutes les régions du Québec même si ceux-ci sont essentiels à la biodiversité et à la lutte contre les changements climatiques. Entre 2018 et 2022, ce sont 3,3 millions de mètres carrés qui ont été rayés de la carte sans la moindre autorisation, a appris La Presse.

Publié à 0h47 Mis à jour à 5h00

Partager


Éric-Pierre Champagne
Éric-Pierre Champagne La Presse

En quatre ans, c’est donc une superficie équivalant à une fois et demie celle du parc du Mont-Royal qui a été détruite sans aucune autorisation ministérielle, révèlent des données du ministère québécois de l’Environnement, obtenues par La Presse en vertu de la Loi sur l’accès aux documents des organismes publics et sur la protection des renseignements personnels.

Toutes les régions sont touchées, même Montréal et Laval, où les milieux humides sont de plus en plus rares.

Les milieux humides jouent pourtant un rôle essentiel dans un contexte de lutte contre les changements climatiques, puisqu’ils captent d’importantes quantités de carbone, en plus d’assurer de nombreux services écosystémiques.

Selon le Centre québécois du droit de l’environnement (CQDE), l’ampleur des superficies détruites illégalement au Québec est un « désastre écologique ».

Cette superficie est importante : elle représente en effet 22 % des superficies remblayées en toute légalité avec l’aval du ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs (MELCCFP) depuis 2017.

Depuis six ans, le MELCCFP réclame en effet une compensation financière aux promoteurs qui veulent remblayer des milieux humides pour réaliser leurs projets. Une destruction est illégale lorsqu’un promoteur n’a fait aucune demande préalable auprès du Ministère. Selon une récente enquête du Journal de Montréal, Québec accepte 98 % des demandes qui lui sont présentées.

Toutes les régions touchées

C’est dans la région des Laurentides (632 598 m⁠2) que l’on retrouve la plus importante superficie détruite, suivie de la Montérégie (606 882 m⁠2) et de l’Estrie (536 576 m⁠2). Au total, ce sont 3 283 468 m⁠2 de milieux humides qui ont été détruits illégalement entre 2018 et 2022. Les promoteurs délinquants ont reçu un avis de non-conformité du MELCCFP. La Presse n’a pas été en mesure de confirmer combien avaient fait l’objet d’une sanction administrative pécuniaire ou avaient été condamnés à payer une amende à la suite d’une enquête pénale.

Dans un rapport accablant dévoilé en avril dernier, le Vérificateur général du Québec relevait plusieurs lacunes dans la gestion du ministère de l’Environnement pour la conservation des milieux humides. Le rapport signalait entre autres que le Ministère ne possède pas toutes les informations concernant les milieux détruits illégalement, « telles que la superficie détruite et la remise en état des milieux par la suite ».

Ces milieux détruits s’ajoutent à ceux dont le remblayage a été autorisé par le MELCCFP en échange d’une compensation financière.

PHOTO MARTIN TREMBLAY, ARCHIVES LA PRESSE

Vue d’un milieu humide restauré dans le parc de conservation du ruisseau de Feu, à Terrebonne

Depuis l’entrée en vigueur de la Loi concernant la conservation des milieux humides et hydriques, en 2017, Québec a autorisé la destruction de 14,9 millions de mètres carrés de milieux humides, dont 5,8 millions de mètres carrés ont été compensés par une contribution financière ou des travaux de restauration.

En date du 31 mars dernier, plus de 116 millions dollars avaient ainsi été versés au Fonds de protection de l’environnement et du domaine hydrique de l’État.

Les sommes recueillies doivent servir à des projets de création ou de restauration de milieux humides.

Au 31 mars dernier, moins de 2 % des sommes recueillies avaient été dépensées pour créer de nouveaux milieux humides.

« Un désastre écologique »

« C’est intolérable. C’est un désastre écologique qui survient en pleine crise de la biodiversité », a réagi Marc Bishai, avocat au CQDE, en prenant connaissance des chiffres obtenus par La Presse. « C’est ahurissant comme chiffre, c’est énorme. Ça montre qu’il est urgent de renforcer la capacité d’action du Ministère. »

Selon Me Bishai, le MELCCFP doit absolument se donner les moyens de réaliser son mandat. « Il manque de ressources, d’inspecteurs. Le Ministère utilise-t-il tous les outils à sa disposition ? », demande-t-il aussi, faisant référence notamment aux poursuites pénales, sous-employées, selon lui.

« C’est pire que ça, en réalité », croit la biologiste Kim Marineau, présidente de la firme Biodiversité conseil, qui compte 30 ans d’expérience dans le milieu.

Selon Mme Marineau, les chiffres dévoilés par le Ministère ne représentent que la pointe de l’iceberg puisqu’ils tiennent seulement compte des infractions constatées par les inspecteurs du MELCCFP.

Kim Marineau ne s’est d’ailleurs pas montrée surprise par les chiffres obtenus par La Presse. « On le faisait autrefois [détruire des milieux humides], on le fait encore. La nouvelle loi sur les milieux humides [entrée en vigueur en 2017], ça n’a pas changé la mentalité des gens. Tout ce qu’ils veulent savoir [les promoteurs], c’est combien ça va leur coûter. Les compensations [exigées par le Ministère], ce n’est pas assez cher, ce n’est pas dissuasif. »

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, ARCHIVES LA PRESSE

Fossé de drainage creusé sans autorisation à Longueuil, en 2020, dans l’habitat de la rainette faux-grillon, une espèce menacée

De son côté, le directeur général de la Société pour la nature et les parcs au Québec, Alain Branchaud, persiste et signe : les contrevenants devraient être empêchés de soumettre de nouvelles demandes pour remblayer des milieux humides.

Les délinquants, il faut les restreindre dans leur capacité de faire des demandes. Ne pas pouvoir demander d’autorisation pendant deux, trois ans, ça fait réfléchir.

Alain Branchaud, directeur général de la Société pour la nature et les parcs au Québec

En réponse aux questions de La Presse, le porte-parole du MELCCFP, Frédéric Fournier, a précisé que « lorsqu’un manquement à la loi est constaté, plusieurs outils d’intervention sont disponibles et applicables selon la gravité des manquements. Parmi ceux-ci, notons les avis de non-conformité, les sanctions administratives pécuniaires, les poursuites pénales ou tout autre recours administratif comme les avis d’exécution ou les ordonnances ».

M. Fournier ajoute que le Ministère est aussi en mesure d’exiger plus rapidement des correctifs auprès des délinquants depuis l’entrée en vigueur, en avril 2022, de la Loi visant principalement à renforcer l’application des lois en matière d’environnement et de sécurité des barrages, à assurer une gestion responsable des pesticides et à mettre en œuvre certaines mesures du Plan pour une économie verte 2030 concernant les véhicules zéro émission.

1 « J'aime »

C’est dans le détail que l’on constate l’indolence crasse du Ministère de l’Environnement qui néglige totalement son mandat de protéger justement notre environnement et la biodiversité pour les générations futures.

Tandis que le climat s’alourdit et cause de plus en plus de dommages à la propriété et aux villes, le gouvernement abandonne ses responsabilités aux profits de promoteurs délinquants qui continuent à détruire l’équilibre de la nature comme si c’était une nuisance.

Si le message ne passe pas au niveau des autorités et que cette dernière abdique son rôle de protecteur, qui le fera?

1 « J'aime »

On voit bien à quel point tout est relié en environnement et que personne n’est à l’abri des conséquences d’une catastrophe écologique prenant place à des milliers de kilomètres de distance.

Si les pays ne corrigent pas vigoureusement leurs actions contre-nature tandis qu’il est encore temps, ce sont les générations futures qui paieront chèrement pour notre manque totale de respect vis à vis de notre unique petite planète. :grimacing:

Les villes n’ont aucun pouvoir via leurs règlements d’urbanisme? Quand je vois la ville de Laval zoner un milieu humide comme zone à développer, la faute ne leur revient pas à tout le moins partiellement?

1 « J'aime »