Environnement et transition écologique

Un des problèmes est que les constructeurs n’offrent presque plus de petites voitures… Une question d’offre…

Je conduis Honda Fit depuis 2007 et Honda a décidé de discontinuer le modèle :frowning:
J’adore ce modèle. Les sièges rabattables à plat permettent de l’espace extra pour le coffre. J’ai transporté un futon 2 places matelas inclus en gardant la porte du hayon fermée…

La dernière fois que j’ai été chez le concessionnaire pour l’entretien annuel, ils voulaient me l’acheter… et m’ont dit que je pourrais m’acheter un CR-V comme véhicule de remplacement… :roll_eyes:

J’ai regardé rapidement le guide de l’auto 2023 pour un véhicule électrique et c’est quasiment juste des VUS…Pas moyen de s’acheter une sous-compacte de type hatchback!

Ce serait tellement bien de pouvoir acheter des « kei cars » comme au Japon

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Pareil ici. Ma vieille Jetta diesel (pré-dieselgate :stuck_out_tongue:) avait plus de place que la plupart des VUS sur le marché tout en consommant moins de 5l/100km!

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C’est pas exponentiel, c’est plus de l’ordre de la puissance 4. Un VUS de 2 tonnes, 1 tonne par essieu, genre un Toyota Highlander, va causer (1.33^4) environ 3x plus de dommage qu’une Toyota Corolla de 1.5 tonnes, .75 tonnes par essieu.
Le camion benne de 30 tonnes sur trois essieus va lui causer 10000 fois plus de dommage que le VUS de 2 tonnes.
Le problème du poids des véhicules SUV ou électriques existe, mais il est marginal dans l’usure général des infrastructures.

EVs won’t cause roads to crumble faster, but our love of heavier cars is causing problems - The Globe and Mail.

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Transition énergétique Écoutez les experts, M. Legault !

PHOTO MARTIN TREMBLAY, ARCHIVES LA PRESSE

Un autre rapport d’experts dévoilé ce lundi montre que le gouvernement Legault fonce droit devant au lieu de prendre le nécessaire et urgent virage de la transition énergétique.


Philippe Mercure
Philippe Mercure La Presse

On ne peut plus ignorer de tels signaux. Un autre rapport d’experts dévoilé ce lundi montre que le gouvernement Legault fonce droit devant au lieu de prendre le nécessaire et urgent virage de la transition énergétique.

Publié hier à 9h00

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« Sans mesures additionnelles à celles identifiées dans le Plan pour une économie verte 2030, le Québec ne pourra décarboner de façon structurante son économie et atteindre ses objectifs climatiques à l’horizon 2030 et 2050 », affirme Pierre-Olivier Pineau, titulaire de la Chaire de gestion du secteur de l’énergie HEC Montréal et l’un des auteurs de l’État de l’énergie au Québec 2023 1.

Si le gouvernement fait fi de cet autre drapeau rouge, il faudra en conclure qu’il ignore les données et n’a pas le courage de s’attaquer au plus grand enjeu de notre époque. Bref, qu’il choisit de foncer dans le mur les yeux grand ouverts.

Voici quelques éléments tirés du rapport qui doivent nous secouer.

Consultez le rapport État de l’énergie au Québec 2023

PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, ARCHIVES LA PRESSE

Pour réussir notre transition énergétique, il faut connaître l’état de la situation et documenter son évolution.

Des données incomplètes

Chaque année, les chercheurs de HEC Montréal déplorent les difficultés auxquelles ils se butent pour effectuer leurs travaux. Or, loin d’observer une amélioration, les auteurs parlent d’une « dégradation de l’état des données énergétiques ». Les constats décrits dans le rapport datent d’ailleurs de 2020 ou, au mieux, de 2021. Pour réussir notre transition énergétique, il faut pourtant connaître l’état de la situation et documenter son évolution.

PHOTO ALAIN ROBERGE, ARCHIVES LA PRESSE

Malgré la pandémie, la quantité de diésel utilisée pour le transport routier a atteint un record au Québec en 2021.

Un record de diésel

Malgré la pandémie, la quantité de diésel utilisée pour le transport routier a atteint un record au Québec en 2021. « Ça, ça me frappe. Parce que ce n’est pas ça qu’on doit voir comme résultat. On ne devrait pas être en train de battre des records pour la vente de produits pétroliers dans le secteur du transport », commente Pierre-Olivier Pineau. De façon générale, la consommation de carburant a connu une baisse en 2020 et un rebond en 2021, mais n’a pas rejoint les niveaux d’avant la pandémie. Des tendances inquiétantes empêchent toutefois de se réjouir de cette statistique (voir point suivant).

PHOTO PATRICK SANFAÇON, ARCHIVES LA PRESSE

Le nombre de véhicules par habitant a continué de grimper en 2021. Et la vaste majorité (71 %) des véhicules vendus sont des VUS ou des camions légers, qui consomment en moyenne 20 % plus de carburant que les voitures.

Des véhicules plus nombreux et plus lourds

Le gouvernement Legault ne fait rien pour contrer la prolifération des véhicules sur nos routes, en particulier des véhicules utilitaires sport (VUS). Résultat : ils prolifèrent. Le nombre de véhicules par habitant a continué de grimper en 2021. Et la vaste majorité (71 %) des véhicules vendus sont des VUS ou des camions légers, qui consomment en moyenne 20 % plus de carburant que les voitures, selon le document. Le problème est que chaque véhicule qui s’ajoute à un réseau déjà saturé y sera pour des années. « Alors que le gouvernement parle de sobriété énergétique, la tendance sur les routes va dans la direction opposée. Certains pourraient même parler d’“ébriété énergétique” », écrivent les chercheurs. On ne saurait mieux dire, et il est plus que temps de dégriser.

PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, ARCHIVES LA PRESSE

Entre 1990 et 2019, la surface des logements a bondi de 21 %. Cela veut dire plus de volume à chauffer.

Plus de mètres carrés à chauffer

La sobriété ne se reflète pas non plus dans nos résidences. Entre 1990 et 2019, la surface des logements a bondi de 21 %. Cela veut dire plus de volume à chauffer. C’est d’autant plus vrai que les maisons unifamiliales, qui consomment plus d’énergie, augmentent plus rapidement que les appartements et les condos. Ce chauffage largement électrique produit peu de GES, mais met une pression sur notre réseau qui doit être utilisé pour décarboner l’économie.

PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, LA PRESSE

En divisant le PIB par la consommation d’énergie, les chercheurs de HEC Montréal calculent que la province génère seulement 246 dollars par gigajoule.

Peu de dollars par unité d’énergie

Si vous croyez que le Québec fait fortune avec son énergie en attirant chez lui des industries, détrompez-vous. En divisant le PIB par la consommation d’énergie, les chercheurs de HEC Montréal calculent que la province génère seulement 246 $ par gigajoule (pour donner un ordre de grandeur, on peut faire environ 100 brassées de lavage avec un gigajoule d’énergie). C’est 17 % de moins que l’Ontario et l’une des pires performances du monde industrialisé. Évidemment, le climat et le tissu industriel influencent cette donnée, mais c’est néanmoins à garder en tête alors que les entreprises cognent à nos portes pour utiliser notre hydroélectricité.

[Qu’en pensez-vous? Exprimez votre opinion](mailto:debats@lapresse.ca?subject=Écoutez les experts, M. Legault !)

Énergies renouvelables Un paradis potentiel de l’hydrolienne ?

PHOTO FOURNIE PAR ALSTOM

À l’instar des éoliennes qui exploitent l’énergie cinétique du vent, les hydroliennes utilisent l’énergie cinétique des courants engendrés par les marées pour produire de l’énergie. Certains modèles d’hydroliennes peuvent pivoter sur elles-mêmes afin de produire de l’énergie à la fois lors des courants engendrés par les marées hautes et basses.

Le Québec a un imposant réseau de barrages hydroélectriques et avec son bassin hydrographique, il semble le territoire idéal pour devenir l’eldorado mondial de l’énergie hydrolienne. Mais y a-t-il un potentiel réel pour ce type d’énergie au Québec ? Entretien avec Francis Labbé, porte-parole dossiers production et innovation à Hydro-Québec.

Publié hier à 13h00

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Steven Ross Collaboration spéciale

L’hydrolienne a-t-elle un potentiel réel au Québec ?

L’énergie hydrolienne peut être subdivisée en deux catégories : l’énergie marémotrice (marées) et l’énergie du courant des rivières. En rivière, il est plus difficile de réunir les bonnes conditions de faisabilité technique. La majorité des efforts de recherche et développement dans le monde sont donc actuellement dirigés vers l’énergie marémotrice, qui comporte des turbines généralement plus grosses qui peuvent produire des puissances électriques de plus de 1 mégawatt (MW). Le potentiel hydrolien québécois provenant de l’énergie marémotrice est principalement situé dans la baie d’Ungava et offre un potentiel théorique estimé à 4288 MW.

Pourquoi parle-t-on peu d’hydroliennes au Québec alors que nous avons un réseau hydrographique très développé ?

Contrairement aux centrales hydroélectriques, qui utilisent l’énergie potentielle de l’eau afin de générer de l’électricité, la technologie de l’énergie hydrolienne est plus récente et consiste à transformer l’énergie cinétique de l’eau en électricité à partir d’une turbine située sous l’eau. Plusieurs prototypes de cette technologie ont vu le jour au Canada et en Europe au cours des 10 dernières années. Les résultats étaient mitigés à cause de difficultés techniques (corrosion, ensablement) ou économiques (faillite des entreprises), malgré le soutien financier des gouvernements dans plusieurs cas. Aujourd’hui, la technologie hydrolienne est encore considérée comme étant au stade de la recherche et développement.

Quels sont les avantages de l’hydrolienne ?

Les hydroliennes ont un impact visuel limité et ne produisent pas de bruit audible à la surface, ce qui pourrait faciliter l’acceptabilité sociale des projets. Ensuite, les courants des marées sont grandement prévisibles. Il serait donc possible d’établir avec exactitude la production d’électricité que ces turbines pourraient générer. Finalement, la variabilité des courants des rivières et des marées est plus graduelle que celle de l’énergie éolienne et de l’énergie solaire, qui peuvent subir des changements rapides de production à cause de rafales ou du passage de nuages.

PHOTO FOURNIE PAR ALSTOM

L’accessibilité des hydroliennes pour les opérations de maintenance est un enjeu important.

Y a-t-il des inconvénients majeurs à l’exploitation de l’énergie hydrolienne ?

L’accessibilité des hydroliennes pour les opérations de maintenance est un enjeu important à cause de la complexité et des dangers de travailler dans un environnement de courants sous-marins. De plus, il existe actuellement peu d’information sur l’impact environnemental des hydroliennes. Par ailleurs, le coût de l’énergie hydrolienne est plus élevé que celui d’autres sources d’énergie renouvelable.

Le Québec établit 16 sites potentiels pour le développement de l’énergie l’hydrolienne. Est-ce que ces projets verront le jour éventuellement ?

Hydro-Québec réalise en continu une vigie des technologies de production d’énergie, dont les hydroliennes. Les projets pourraient éventuellement voir le jour s’ils satisfont aux critères de développement durable : acceptabilité environnementale, acceptabilité sociale et rentabilité économique.

Serait-il envisageable d’implanter des turbines près des centres urbains comme Montréal ou Québec ?

Une hydrolienne de RER Hydro a déjà été installée dans le fleuve Saint-Laurent à la hauteur du Vieux-Port de Montréal. Selon les informations dont nous disposons, les essais n’auraient pas été concluants.

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Caribou forestier de la Côte-Nord Québec envisage des coupes dans des secteurs protégés

PHOTO DAVID BOILY, ARCHIVES LA PRESSE

Le réservoir de Pipmuacan, dans la région du Saguenay–Lac-Saint-Jean

Québec soupèse la possibilité d’attribuer à l’industrie forestière des volumes de bois à récolter dans des secteurs pourtant visés par des mesures de protection du caribou forestier, a constaté La Presse.

Publié à 5h00

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Jean-Thomas Léveillé
Jean-Thomas Léveillé La Presse

Des massifs forestiers « névralgiques » pour l’espèce se retrouvent ainsi parmi les « secteurs d’intervention potentiels » identifiés dans la planification des coupes forestières du ministère des Ressources naturelles et des Forêts (MRNF) pour la période 2023-2028, notamment sur la Côte-Nord.

Ils pourraient donc être coupés malgré les « mesures intérimaires » qui devaient les mettre à l’abri de toute exploitation forestière en attendant l’élaboration de la stratégie de rétablissement du caribou, que le gouvernement Legault s’est engagé à livrer en juin prochain.

Ces mesures de protection ont été instaurées parce que ces massifs offrent « un habitat de haute qualité » pour le caribou, sont « peu perturbés » ou représentent un « fort potentiel de restauration », de l’aveu même du MRNF, sur son site internet.

Des coupes sont notamment à l’étude dans le secteur du réservoir Pipmuacan, où La Presse avait observé des caribous, le printemps dernier, et que la Commission indépendante sur les caribous forestiers et montagnards appelait à protéger sans délai dans son rapport publié l’été dernier.

La ministre des Ressources naturelles et des Forêts, Maïté Blanchette Vézina, nie toutefois que ce soit le cas, son cabinet affirmant que les coupes envisagées « touchent des secteurs qui se trouvent à l’extérieur de ceux attribués par les mesures intérimaires », bien que les cartes de son propre ministère montrent le contraire.

La planification des coupes forestières du MRNF, appelée « plans d’aménagement forestier intégré opérationnels » (PAFIO) dans le jargon forestier, fait l’objet de consultations publiques régionales, depuis l’automne.

« Un peu gênant »

La possibilité d’effectuer des coupes dans des secteurs fréquentés par le caribou intervient au moment où certains acteurs du secteur forestier font pression sur Québec pour reporter de cinq ans les mesures de protection qui pourraient entraîner une baisse des volumes de bois récoltés.

« Il y a comme une convergence d’éléments qui semblent s’aligner », observe le biologiste Pierre Drapeau, professeur à l’Université du Québec à Montréal et cotitulaire de la Chaire UQAT-UQAM en aménagement forestier durable.

Or, si l’industrie est souvent perçue « comme étant le gros méchant là-dedans, c’est le gouvernement qui a le plein contrôle », rappelle-t-il, estimant qu’il serait ainsi « un peu gênant » que le ministère des Forêts aille de l’avant avec des coupes dans des secteurs que le ministère de l’Environnement envisage de protéger définitivement.

C’est un peu comme dire “on va faire une aire protégée à tel endroit, mais laissez-nous aller couper avant”.

Pierre Drapeau, cotitulaire de la Chaire UQAT-UQAM en aménagement forestier durable

La situation donne l’impression que le ministère des Forêts tente de récolter le plus de bois possible avant l’implantation de mesures de protection pour le caribou, estime aussi le biologiste Martin-Hugues St-Laurent, professeur à l’Université du Québec à Rimouski et expert du caribou.

« C’est ce qu’on a fait depuis 25 ans », lance-t-il, soulignant à titre d’exemple que la situation de la harde de caribous du Pipmuacan n’était pas aussi précaire il y a 10 ans.

On met de l’avant toutes sortes de méthodes pour continuer d’affaiblir certaines populations en priorisant l’industrie forestière, en récoltant le bois, et après on se tourne de bord et on dit « ici, les probabilités de [rétablissement] sont moins élevées, alors on va sacrifier ces populations-là.

Martin-Hugues St-Laurent, professeur à l’Université du Québec à Rimouski et expert du caribou

Des munitions pour Ottawa

D’éventuelles coupes dans les secteurs protégés donneraient des munitions au gouvernement fédéral pour intervenir par décret pour protéger le caribou, estime Pier-Olivier Boudreault, directeur de la conservation à la section québécoise de la Société pour la nature et les parcs (SNAP Québec).

« Le secteur Pipmuacan est clairement un des premiers secteurs où le gouvernement fédéral pourrait intervenir », dit-il, soulignant que la harde de caribous qui y vit est très menacée et que les Innus de Pessamit proposent de créer une aire protégée dans ce secteur.

On sort de la COP15 […], le premier ministre a dit que les projets d’aires protégées autochtones allaient être prioritaires ; il y en a un, là, livré sur un plateau d’argent.

Pier-Olivier Boudreault, directeur de la conservation à la section québécoise de la Société pour la nature et les parcs

La situation inquiète aussi Nature Québec, indique l’ingénieure forestière Marie-Ève Desmarais, membre de la commission forêts de l’organisme.

« On aurait pensé que le Ministère aurait évité ces secteurs-là, au moins d’ici le dévoilement de la stratégie [de rétablissement du] caribou », dit-elle, regrettant que le gouvernement « s’enlève des marges de manœuvre ».

Le Conseil des Innus de Pessamit n’a pas souhaité faire de commentaire, pour ne pas nuire aux discussions en cours avec le MRNF, tout comme le cabinet du ministre de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs, Benoit Charette.

Lisez l’article « Caribous forestiers et montagnards : “Il y a urgence d’agir”, dit le rapport de la Commission indépendante »

Lisez l’article « Caribous du Pipmuacan : les prochains à disparaître ? »

Lisez l’article « Protection du caribou : attendre avant d’agir est à nouveau proposé »

Des zones du Saguenay–Lac-Saint-Jean et de la Gaspésie également visées

Des coupes forestières sont également planifiées dans des secteurs sensibles du Saguenay–Lac-Saint-Jean, où le ministère des Ressources naturelles et des Forêts prévoit des « plans d’aménagement spéciaux » visant à récolter du bois dans des secteurs touchés par la tordeuse des bourgeons de l’épinette.

C’est le cas à l’intérieur des limites du projet d’aire protégée du lac Kénogami, de même que dans un secteur adjacent au projet d’aire protégée de la rivière Péribonka, dont les contours précis n’ont pourtant pas encore été définis.

« Je trouve ça aberrant encore une fois que le Ministère se précipite à aller couper dans des secteurs qui sont en discussion pour potentiellement devenir protégés », lance Pier-Olivier Boudreault, de la section québécoise de la Société pour la nature et les parcs (SNAP Québec).

Pis encore, dans le cas de la rivière Péribonka, le secteur concerné faisait l’objet d’une mesure intérimaire de protection jusqu’en 2019, que le gouvernement Legault a abolie, en dépit du fait que le plus récent inventaire avait confirmé la présence de caribous à cet endroit.

« On souhaite qu’il y ait un moratoire sur les coupes forestières qui touchent l’habitat névralgique du caribou d’ici à ce que la stratégie de rétablissement soit publiée », indique Marie-Ève Desmarais, de Nature Québec.

Le Ministère avait aussi prévu en 2022 un plan spécial de récolte dans l’aire de répartition du caribou montagnard de la Gaspésie.

Des coupes visant la récupération de bois touché par la tordeuse du bourgeon de l’épinette sont possibles dans un secteur visé par des mesures intérimaires de protection du caribou, dans cette région, mais la littérature suggère qu’elles sont néfastes pour l’animal, souligne Mme Desmarais.

Elle rappelle qu’un moratoire sur les coupes dans l’habitat du cervidé, réclamé par les scientifiques et divers intervenants de la Gaspésie, a été recommandé par la Commission indépendante sur les caribous forestiers et montagnards.

En savoir plus

  • 5252
    Estimation de la population de caribous forestiers au Québec

SOURCE : COMMISSION INDÉPENDANTE SUR LES CARIBOUS FORESTIERS ET MONTAGNARDS

28 841 km⁠2
Superficie de l’aire de répartition de la harde de caribous du Pipmuacan

Source : ministère des Ressources naturelles et des Forêts

  • 8,6 %
    Proportion du territoire du Saguenay–Lac-Saint-Jean bénéficiant d’une protection, moins que la moyenne de 16,8 % du Québec

Source : ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs

14,9 %
Proportion du territoire de la Côte-Nord bénéficiant d’une protection, moins que la moyenne de 16,8 % du Québec

source : ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs

Sera-t-il interdit d’avoir du chauffage ou une cuisinière au gaz naturel à Montréal?


La Ville de Montréal se penche sur la possibilité d’interdire les cuisinières au gaz.
PHOTO : RADIO-CANADA / KIM BRUNHUBER

Olivier Robichaud
2023-02-16 | Mis à jour hier à 19 h 09

Montréal devrait-elle interdire l’installation de cuisinières au gaz et le branchement de nouveaux bâtiments au réseau de distribution de gaz naturel? Certains élus disent « oui », dans un nouveau rapport diffusé jeudi.

La Ville de Montréal devrait interdire l’installation de nouveaux appareils fixes intérieurs, y compris les cuisinières au gaz qui utilisent des combustibles fossiles, dans les plus brefs délais, indique la Commission du conseil municipal sur l’eau, l’environnement, le développement durable et les grands parcs (Nouvelle fenêtre) dans son rapport.

La Commission recommande également de retirer graduellement les systèmes de chauffage qui fonctionnent au moyen de combustibles fossiles dans les bâtiments existants. De plus, la Ville devrait interdire, dans les plus brefs délais, que tout nouveau bâtiment sur le territoire de la Ville soit raccordé à un réseau de distribution de gaz naturel.

La Commission a été mandatée par la Ville, en octobre 2022, pour organiser une consultation publique et formuler des recommandations afin de rendre tous les bâtiments montréalais zéro émission avant 2040. Cette promesse a été faite par la mairesse Valérie Plante au Sommet Climat Montréal l’été dernier.

L’administration Plante prendra toutefois le temps d’analyser chaque recommandation avant de se prononcer.

« Lors du dernier Sommet Climat, on s’est engagé dans un virage majeur pour accélérer le pas de la transition écologique […] Pour y arriver, on a décidé de s’attaquer à un émetteur majeur, responsable de près de 30 % des émissions de GES à Montréal : nos bâtiments. »

— Une citation de Catherine Cadotte, attachée de presse principale au cabinet de la mairesse Valérie Plante

Les recommandations de la Commission ont rapidement reçu l’appui (Nouvelle fenêtre) de l’Association québécoise des médecins pour l’environnement (AQME), de Greenpeace Canada, de la Fondation David Suzuki, de Nature Québec, du Regroupement des organismes environnementaux en énergie (ROEÉ) et du SCFP-Québec.

[Nous tenons] à saluer la recommandation d’interdire le raccordement de tout nouveau bâtiment au réseau gazier dans les plus brefs délais et de proscrire l’installation de nouveaux appareils fixes intérieurs incluant les cuisinières au gaz, indiquent-ils dans un communiqué conjoint.

[Nous soulignons] également la volonté de la Commission de planifier le remplacement des équipements existants fonctionnant avec des énergies fossiles par des appareils zéro émission, saluent aussi les auteurs du communiqué.

« Il s’agit là d’une étape importante pour atteindre les objectifs de bâtiments zéro émission dès 2040. »

— Une citation de L’Association québécoise des médecins pour l’environnement, Greenpeace Canada, la Fondation David Suzuki, Nature Québec, le Regroupement des organismes environnementaux en énergie et le SCFP-Québec

Les cuisinières au gaz pourraient disparaître des foyers montréalais. La Commission sur l’environnement recommande de ne plus en installer afin de diminuer le taux de pollution. Reportage de Mathieu Prost

Énergir déplore les recommandations

L’entreprise Énergir, qui détient un monopole sur la distribution de gaz naturel au Québec, est d’un tout autre avis.

L’entreprise estime que la Ville n’aura plus accès au gaz naturel renouvelable comme source d’énergie propre si elle opte pour les interdictions recommandées.

[La carboneutralité] passe par le retrait progressif du gaz naturel fossile, mais aussi par un bouquet de solutions énergétiques comme l’électrification, le gaz naturel renouvelable et la biénergie, affirme l’entreprise dans une déclaration acheminée par courriel.

Alors qu’une des recommandations vise à interdire des types d’appareils plutôt que d’inciter la consommation d’énergie renouvelable, Montréal se priverait de solutions zéro émission déjà accessibles, à bon prix et qui permettent de gérer efficacement la pointe énergétique, juge Énergir.

L’entreprise assure toutefois vouloir poursuivre la collaboration avec la Ville de Montréal et Hydro-Québec pour l’atteinte de la carboneutralité des bâtiments.

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Recycle Gypse Québec compte poursuivre ses activités sur un nouveau site « dans la région », dit-il, sans toutefois préciser l’emplacement.

Je me demande si ce sera à Sainte-Catherine, où il y a déjà une importante usine de transformation du gypse.

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Électronique: Ottawa investit 3 M$ pour le recyclage de métaux à Anjou


Le président-directeur général d’enim, Simon Racicot-Daignault, était accompagné du ministre du Patrimoine canadien et du Multiculturalisme et député d’Honoré-Mercier, Pablo Rodriguez. Ce dernier a annoncé l’investissement fédéral pour l’entreprise. | Photo: David Beauchamp, Métro

Journal Métro | MERCIER & ANJOU | David Beauchamp | 22 février 2023 à 14h34

Le gouvernement fédéral injectera 3 M$ dans la jeune entreprise d’Anjou enim, spécialisée en recyclage et extraction des métaux dans les produits électroniques à l’aide de procédés hydrométallurgiques. Le ministre du Patrimoine canadien Pablo Rodriguez en a fait l’annonce le 22 février, dans les locaux de l’entreprise recyclage de batteries Lithion, à Anjou.

Effectué dans le cadre du programme Technologies du développement durable Canada (TDDC), cet investissement permettra à enim de recycler des appareils électroniques qui se retrouvent actuellement enfouis ou sont brûlés pour en extraire les métaux. L’entreprise d’Anjou contribuera donc à réduire l’impact environnemental des produits électroniques en fin de vie.

De l’or dans les machines

«Quand on regarde nos vieux équipements électroniques comme des téléphones ou des ordinateurs, ils sont souvent perçus comme des déchets, a expliqué lors de l’annonce le président-directeur général d’enim, Simon Racicot-Daignault. Par contre, il y a dans ces déchets une grande concentration de métaux, surtout dans les circuits imprimés, métaux que notre entreprise peut revaloriser. Donc, on aime dire qu’on transforme nos déchets en or, littéralement.»


Démonstration des métaux récupérés lors du recyclage de téléphones ou d’ordinateurs en utilisant des procédés hydrométallurgiques; de l’argent, de l’or et du platine sont présentés comme exemples de métaux récupérés. | Photo: David Beauchamp, Métro

Cette transformation est possible grâce à des procédés hydrométallurgiques écoresponsables développés par Dundee Technologies Durables, qui trient les métaux dans les appareils et permettent de soutirer les matières comme l’or, le zinc et le cuivre sans aucune émanation toxique. Ces métaux recyclés sont ensuite vendus aux producteurs d’appareils électroniques, encourageant une économie circulaire.

«Il y a entre 10 et 100 fois plus d’or dans les cartes de circuits imprimés que dans les minerais qu’on extrait de la terre, a précisé M. Racicot-Daignault. En plus de l’or, on récolte également du palladium, du platine et du cuivre, des minéraux critiques et stratégiques pour le Canada. On revend ces métaux à des entreprises qui créent des circuits imprimés ou qui créent des produits qui nécessitent des métaux. Il y a beaucoup d’intérêt de la part des fabricants parce que cette circularité économique qu’on propose évite d’extraire des métaux du sol, ce qui est plus coûteux économiquement et écologiquement.»

Une première au Québec

Citant les données du World Economic Forum, M. Racicot-Daignault précise que 7% des réserves d’or au monde sont contenues dans les circuits imprimés des appareils électroniques. Pourtant, l’équivalent de 75 000 tours Eiffel de déchets électroniques sont jetés et non recyclés par année. C’est ce manque de spécialisation qui a influencé la fondation de l’entreprise enim – le mot mine inversé – en décembre 2022. Il s’agit de la première entreprise québécoise dédiée spécifiquement au recyclage de métaux dans les appareils électroniques.

«Grâce à cet investissement du gouvernement fédéral, on va pouvoir bâtir et opérer notre usine à Thetford Mines et démontrer à l’échelle industrielle tout le potentiel du génie québécois. Merci pour cet investissement qui va faire en sorte de créer un monde meilleur pour nos enfants et les générations futures», a conclu le PDG.

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Coût projeté de 400 millions Laval abandonne son projet d’usine de biométhanisation

PHOTO CHARLES WILLIAM PELLETIER, COLLABORATION SPÉCIALE

Stéphane Boyer, maire de Laval

Devant des coûts trop élevés et des défis techniques imposants, la Ville de Laval met fin à son projet d’usine de biométhanisation qui faisait l’objet de discussions depuis des années. Dans un contexte inflationniste, l’infrastructure aurait coûté plus de 400 millions, estime le maire Stéphane Boyer, qui promet d’ici quelques mois une « nouvelle stratégie » pour traiter les matières.

Publié hier à 17h00

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Henri Ouellette-Vézina
Henri Ouellette-Vézina La Presse

La nouvelle a été annoncée aux élus lavallois mardi, en fin d’après-midi. C’est le comité exécutif de la Ville qui a toutefois officiellement entériné la décision. « On fait le constat aujourd’hui qu’il y a trop de risques financiers et techniques. Soyons clairs : on garde la même ambition de réduire nos GES, mais ça ne se fera pas par la biométhanisation, mais bien par une autre stratégie qu’on présentera dans les prochains mois », explique M. Boyer en entrevue à La Presse.

En 2019, à l’époque où un premier appel d’offres lancé pour construire l’usine n’avait attiré aucun soumissionnaire, le projet avait été évalué à 244 millions. Aujourd’hui, en raison de la forte inflation, des enjeux d’approvisionnement et de la surchauffe sur le marché de la construction partout dans le monde, « on est rendu au-delà de 400 millions », affirme le maire.

« Je veux qu’on soit pragmatiques et efficients avec l’argent des citoyens, explique-t-il. Je ne souhaite pas, au contraire, qu’on investisse 400 millions de taxes des citoyens dans un projet à haut risque. Il faut comprendre que depuis 2010, à l’époque où Québec donnait plusieurs subventions pour ça, plusieurs villes se sont essayées avec la biométhanisation. Mais dans presque tous les cas, il y avait des dépassements de coûts. Très peu de projets sont aujourd’hui des réussites », poursuit M. Boyer, en estimant que l’usine ne présentait tout simplement « pas un rapport coût-bénéfice favorable ».

Ce que les citoyens veulent, ce n’est pas nécessairement une usine de biométhanisation. C’est surtout une ville qui travaille fort pour réduire les GES.

Stéphane Boyer, maire de Laval

D’autres options à explorer

Malgré ce recul, la Ville de Laval maintient qu’il existe encore plusieurs autres « options moins dispendieuses ». « D’abord, il faut dire qu’on va maintenir le compostage des matières organiques, qui a un taux de valorisation enviable. Et on a assez de capacité de traitement à Laval, ce qui n’a pas toujours été le cas », affirme Isabelle Deguire, du Service de l’environnement de la Ville.

À ce jour, le taux de valorisation des matières est de 65 % pour les bacs bruns à Laval, en date de 2022. La cible à cet effet était d’atteindre 60 % en 2025, selon la Stratégie lavalloise de gestion des matières résiduelles (SLGMR).

Mais ce ne sera pas tout, insiste Mme Deguire. « D’autre part, on va par exemple regarder au niveau de l’épandage en zone agricole, en restauration de sites dégradés ou encore voir si on peut envoyer dans des centres de traitement plutôt que d’enfouir », poursuit l’experte.

Le principal défi derrière une usine de biométhanisation, selon elle, demeure la « codigestion des matières » que sont les résidus de table, les résidus de terre et les boues des usines d’épuration. « Mélanger ces différents types de matières ensemble, au niveau des procédés et des systèmes, c’est vraiment très important en termes de coûts. Ça voulait dire beaucoup de ressources pour s’assurer d’avoir une performance comme celle à laquelle on s’attendait », avoue Mme Deguire.

Depuis le début des discussions entourant l’usine de biométhanisation, la Ville de Laval affirme avoir dépensé 5 millions, surtout en études, devis et autres documents techniques. « C’est dommage aujourd’hui de constater que cet argent-là a été perdu d’une certaine manière. Mais en même temps, c’est préférable de perdre 5 millions aujourd’hui que d’en perdre 10 fois plus demain », résume le maire Boyer en entrevue.

Il affirme que la situation démontre que plus globalement, sa municipalité doit « développer plus intelligemment ». « On doit faire plus de projets multiusages. Autrement dit, si on investit sur un projet X de bâtiment, il faut que ce bâtiment puisse avoir plus d’une fonction. Dans nos parcs, par exemple, plutôt que de faire un centre communautaire sur mesure, est-ce qu’on ne peut pas réviser nos plans ? C’est d’en faire plus avec moins », conclut l’élu.

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Publisac : distribués par Postes Canada à Montréal malgré l’interdiction

Le Publisac fera son retour sous peu dans les mains des facteurs de Postes Canada, malgré l’interdiction bientôt en vigueur à Montréal.

Ça ne fait toutefois pas l’affaire des facteurs ni de la mairesse Valérie Plante.

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Voyons je comprends vraiment pas où ça s’en va cette histoire…

Ceux qui dorment au gaz (et les autres)

PHOTO CHARLES WILLIAM PELLETIER, ARCHIVES COLLABORATION SPÉCIALE

La Presse rapportait cette semaine que la Place Versailles utilisait un « brûleur » alimenté au gaz naturel (sur notre photo) pour faire fondre la neige déblayée de son stationnement.


Philippe Mercure
Philippe Mercure La Presse

Deux évènements sont venus rappeler cette semaine à quel point le Québec dort au gaz dans sa gestion du gaz naturel.

Publié à 5h00

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Le premier est cette histoire à se cogner la tête sur les murs rapportée par notre collègue Philippe Teisceira-Lessard concernant le « brûleur » à neige de la Place Versailles1.

Le deuxième est une décision de la Régie de l’énergie portant sur le programme biénergie conçu par Hydro-Québec et Énergir. Elle vient rappeler que la province commet un dangereux précédent en dédommageant un distributeur de combustibles fossiles pour l’inévitable transition énergétique qui est en cours.

À travers ce sombre portrait, la Ville de Montréal fait briller une lueur d’espoir en montrant du leadership là où Québec en manque.

Examinons ces nombreux développements.

Brûler du gaz naturel… pour faire fondre la neige du stationnement d’un centre commercial.

La Place Versailles aurait voulu trouver un symbole plus flagrant de notre laxisme envers les combustibles fossiles qu’elle n’aurait pas réussi.

Il existe pourtant une technique infaillible et non polluante pour faire fondre la neige : attendre le printemps. Mais la Place Versailles préfère pousser sa neige au fond d’une « piscine creusée » équipée de turbines à gaz. Celles-ci génèrent de la chaleur pour faire fondre la neige… mais aussi du CO2 qui réchauffe l’atmosphère.

Le pire est que l’endroit a obtenu un certificat d’autorisation du ministère de l’Environnement du Québec pour installer son fondeur à neige. Ce certificat date de 2003, alors qu’on ne tenait pas compte des émissions de GES pour délivrer de tels documents. Autre aberration, il ne comporte aucune échéance.

Tout indique que l’endroit pourra donc continuer à « brûler » sa neige indéfiniment.

C’est symptomatique d’un manque de vision et de volonté.

Parce qu’au gouvernement Legault, personne n’a le courage de resserrer le robinet du gaz naturel de façon convaincante.

Le Plan pour une économie verte de la CAQ prévoit bien une réduction des émissions des bâtiments de 50 % d’ici 2030. Mais avec les émissions du secteur des transports qui grimpent au lieu de diminuer, il faudrait en faire beaucoup plus dans le bâtiment pour nous rapprocher de nos cibles climatiques.

L’objectif est donc trop timide. Et les moyens pour l’atteindre, discutables.

Encore aujourd’hui, au royaume de l’électricité, on permet à de nouveaux bâtiments de se raccorder au réseau de gaz.

Quant aux bâtiments existants, on mise sur des demi-mesures. Le programme biénergie permet aux particuliers d’installer un système de chauffage électrique… mais en conservant leur chaudière au gaz. Et on permet à celle-ci de répondre à 30 % des besoins, bien au-delà de ce qui est requis pour les pointes hivernales. Nous avons déjà émis d’importantes réserves envers ce programme2.

Le plus choquant est que l’entente prévoit le versement de sommes par Hydro-Québec à Énergir pour compenser la baisse des ventes de gaz de ce dernier.

Mercredi, la Régie de l’énergie a statué que cette compensation ne devait pas faire grimper tarifs d’électricité. C’est logique : ce n’est pas aux consommateurs d’électricité d’éponger les pertes de marché d’Énergir.

Malgré cela, Hydro-Québec versera ces dédommagements à Énergir en puisant dans ses propres coffres jusqu’en 2025. Pensons-y un instant. Un producteur d’énergie renouvelable, public de surcroît, compense les pertes d’un distributeur privé de carburants fossiles.

C’est aussi indéfendable que si on demandait aux constructeurs de voitures électriques de dédommager les stations-service pour la baisse des ventes de carburant. La transition énergétique fera des gagnants et des perdants. On ne pourra pas dédommager tous les perdants.

À travers ces nouvelles décourageantes, une administration affiche une réelle volonté d’agir pour réduire la consommation de gaz naturel : la Ville de Montréal.

En mars 2022, la Ville a adopté une feuille de route en ce sens.

La semaine dernière, la Commission sur l’eau, l’environnement, le développement durable et les grands parcs a publié son rapport sur la question. Les recommandations sont ambitieuses.

On propose notamment d’interdire tout raccordement de nouveaux bâtiments au réseau de gaz naturel et de limiter l’utilisation du gaz à 15 % dans le cas de la biénergie.

La commission va même jusqu’à proposer l’interdiction des nouvelles cuisinières au gaz – une recommandation qui nous semble aller très loin et que la Ville accueille avec prudence, voulant consulter les restaurateurs.

Mais contrairement à ce qui se passe à Québec, on sent du leadership à Montréal. Et ça fait du bien.
1. Lisez l’article « La Place Versailles “brûle” la neige de son stationnement »

2. Lisez l’éditorial « Décarboner les bâtiments. Pour vrai »

Création de nouveaux milieux humides Québec veut augmenter la cadence

PHOTO KARENE-ISABELLE JEAN-BAPTISTE, ARCHIVES COLLABORATION SPÉCIALE

Un marais dans l’arrondissement de Saint-Laurent, à Montréal, qui s’était asséché au cours de l’été 2021

Québec veut corriger le tir afin d’accélérer la restauration et la création de milieux humides. Le ministre de l’Environnement, Benoit Charette, annoncera ce vendredi une révision de son programme doté à ce jour d’une enveloppe de 113 millions de dollars, mais dont à peine 3 % ont été dépensés depuis 2017.

Publié à 5h00

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Éric-Pierre Champagne
Éric-Pierre Champagne La Presse

L’annonce du ministre vise à stimuler la demande de projets de restauration et de création de milieux humides dans la province. À ce jour, un peu plus de 3,7 millions de dollars ont été attribués à de tels projets, dont 807 767 $ pour des études de préfaisabilité.

La Presse avait révélé en octobre dernier que Québec avait amassé près de 100 millions en compensation pour la destruction de milieux humides et que seulement 2,6 % de ces fonds avaient été réinvestis pour la restauration ou la création de milieux humides.

PHOTO MARCO CAMPANOZZI, ARCHIVES LA PRESSE

Chantier autorisé dans un milieu humide, à Laval, en octobre dernier

Depuis juin 2017, la Loi concernant la conservation des milieux humides et hydriques prévoit le versement d’une compensation financière lorsqu’un promoteur obtient l’autorisation de remblayer des milieux humides pour réaliser un projet. Ces sommes sont versées au Fonds de protection de l’environnement et du domaine hydrique de l’État.

La loi a fixé un objectif d’aucune perte nette de milieux humides, mais ne précise pas d’échéance pour atteindre cet objectif.

Québec finançait jusqu’à 25 000 $ pour des études de préfaisabilité et jusqu’à 1 million pour des projets de restauration ou de création de milieux humides. Ces maximums seront revus à la hausse : à 75 000 $ et 3 millions, respectivement.

Les projets pourront dorénavant être soumis à tout moment et non seulement à des périodes précises, comme c’était le cas depuis les débuts du programme.

D’autres modifications à venir

Le ministre de l’Environnement, de la Lutte contre les Changements climatiques, de la Faune et des Parcs, Benoit Charette, dit avoir consulté plusieurs intervenants du monde municipal pour recueillir leurs doléances au sujet du programme de restauration et de création de milieux humides et hydriques.

PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, ARCHIVES LA PRESSE

Benoit Charette, ministre de l’Environnement

« On arrive avec du solide qui est validé. On sait qu’on s’ouvre à de nouvelles possibilités avec les nouveaux critères qu’on met en place. Mais si, au besoin, il faut mousser davantage les possibilités auprès d’une région en particulier, on le fera. Mais on répond clairement à des attentes qui nous avaient été précisées », a-t-il souligné au cours d’une entrevue avec La Presse.

Le ministre se dit néanmoins conscient que cette révision du programme ne règle pas tous les problèmes. Il promet de s’ajuster afin d’atteindre l’objectif d’aucune perte nette de milieux humides fixé par la loi.

« On arrive avec des correctifs qui sont importants, tout en étant conscients qu’on ne règle pas tout. On a une dynamique particulière dans les milieux qui sont très urbanisés. On va continuer à regarder comment répondre à cette question-là. Donc, il y aura vraisemblablement d’autres modifications », précise Benoit Charette.

« Une cagnotte non négligeable »

En décembre dernier, le ministre s’était dit ouvert à revoir le règlement sur les milieux humides pour éviter qu’il y ait davantage de pertes dans certaines régions. « Dans des régions encore plus vulnérables, j’évoquais Laval, Montréal et la Montérégie, dans les centres urbains, j’ai demandé si on ne pouvait pas adapter la réglementation spécifiquement pour ces territoires-là pour qu’il n’y ait pas davantage de pertes », avait-il signalé à La Presse.

« On ne voulait pas attendre d’avoir des réponses à toutes les situations avant de corriger déjà les lacunes qui pouvaient l’être », a précisé jeudi M. Charette.

Le ministre dit ne pas avoir de cibles quant au nombre de projets qui seraient approuvés ou les sommes d’argent attribuées d’ici au 31 mars 2025, date limite pour déposer une demande de financement.

Mais il réitère son objectif : les sommes recueillies doivent servir à financer des projets de restauration ou de création de milieux humides.

Pour nous, ça n’a jamais été une intention d’en faire un fonds consolidé pour lequel on n’arrive pas à mettre de l’avant des résultats concrets.

Benoit Charette, ministre de l’Environnement

« Mine de rien, c’est quand même une cagnotte qui est non négligeable qui est amassée à travers le système des redevances », reconnaît Benoit Charette.

Or, les sommes amassées qui vont continuer à s’accumuler pourraient ne pas suffire à répondre à la demande, jugent plusieurs experts.

PHOTO ALAIN ROBERGE, ARCHIVES LA PRESSE

Alain Branchaud, directeur général de la Société pour la nature et les parcs

« C’est de l’écoblanchiment », avait affirmé le directeur général de la Société pour la nature et les parcs, Alain Branchaud, en octobre dernier, au cours d’une entrevue avec La Presse. Selon lui, le système actuel ne fonctionne pas puisqu’il ne tient pas compte des coûts réels pour la société quand des milieux humides sont détruits.

Selon Anne-Sophie Doré, avocate au Centre québécois du droit de l’environnement, la valeur des services écosystémiques des milieux humides n’est pas prise en compte dans le calcul des compensations au Québec.

En savoir plus

  • 382 hectares
    Depuis 2017, 113 millions de dollars ont été recueillis pour compenser la destruction de 382 hectares de milieux humides dans la province.

Source : Ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les Changements climatiques, de la Faune et des Parcs

14 milliards
En Ontario, le gouvernement a estimé que les milieux humides dans le sud de la province produisaient chaque année 14 milliards de dollars d’« avantages économiques » pour la population.

Source : Ministère de l’Environnement de l’Ontario

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Grâce à ses cochons, le Danemark produit davantage d’énergie propre

Le Danemark est devenu un chef de file en Europe dans la production de gaz naturel renouvelable (GNR). Le pays compte en grande partie sur cette énergie propre pour réussir sa transition énergétique. Et pour assurer l’augmentation de la production de GNR, le pays scandinave cible les résidus organiques, dont les résidus agricoles.

Les déjections de millions de cochons servent à alimenter les usines de Nature Energy au Danemark.

Photo : Radio-Canada / Patrick André Perron

Elisa P. Serret (accéder à la page de l’auteur)

Elisa P. Serret

Elisa P. Serret

Publié à 4 h 00

La région d’Esbjerg est considérée par les Danois comme un havre de paix. Certains disent même que c’est un coin de pays béni des dieux. Bordée par la mer du Nord d’un côté, elle abonde en terres nourricières de l’autre. Une région agricole idéale pour accueillir la plus grande usine de biométhanisation du monde.

Installée dans la ville de Korskro, l’usine de Nature Energy, un leader européen en biométhanisation, mise sur différents résidus organiques, dont les déjections de vaches et de porcs, pour alimenter sa révolution verte. Une ressource abondante au Danemark, qui compte plus de 13 millions de cochons pour une population de 5,8 millions de citoyens. C’est un des cinq plus importants producteurs de porc dans le monde.

Dans cette usine, plus de 700 000 tonnes de matières organiques, industrielles, domestiques et agricoles sont converties, entre autres, en gaz naturel renouvelable tous les ans.

Le Danemark est l’un des principaux exportateurs de porcs dans le monde.

Photo : Radio-Canada / Patrick André Perron

Le gouvernement danois ne lésine pas sur l’aide octroyée et agit en facilitateur pour développer la filiale du GNR

. Subventions gouvernementales généreuses, formalités administratives allégées, mise en place de lois et règlements pour interdire les déchets organiques dans les sites d’enfouissement et restrictions sévères en lien avec l’épandage de certains engrais plus polluants.

Déjà, 30 % du gaz dans le réseau énergétique est renouvelable. Et Nature Energy fournit à lui seul un tiers du GNR

.

Le GNR

permet de réduire les GES

de deux façons : en remplaçant une énergie fossile par une énergie renouvelable et en évitant les émissions de méthane liées à l’enfouissement des matières résiduelles organiques et à l’entreposage des déjections animales.

La matière première pour alimenter les usines de Nature Energy au Danemark

Photo : Radio-Canada / Patrick André Perron

De producteur de porcs à producteur d’énergie

Un des fournisseurs de lisier de l’usine de Kroskro est Hans Juul Jenssen, un producteur local de porcs. Le fermier fait l’élevage de plus de 100 000 porcs par an. Tous les mardis matins, son équipe et lui s’activent, car des acheteurs viennent chercher des cochons. Hans en profite pour vider les canaux souterrains où s’écoule le lisier.

Le liquide fuit alors dans des tuyaux pour ensuite se déverser dans d’énormes cuves non loin de l’étable. Un camion-citerne passe quelques heures plus tard pour récupérer le lisier fraîchement déversé. La matière est, dès lors, envoyée dans l’usine de Nature Energy.

Usine de production de Nature Energy au Danemark

Photo : Radio-Canada / Patrick André Perron

Du GNR

et bien plus

Les résidus sont ensuite déposés dans des cuves gigantesques, appelées digesteurs, dans lesquelles on ajoute des bactéries. Le procédé prend environ 40 jours et permet de produire non seulement du gaz naturel renouvelable, mais aussi du gaz carbonique pour les boissons gazeuses.

La matière résiduelle, appelée digestat, devient un fertilisant naturel, dont la valeur nutritive est reconnue pour être de meilleure qualité que les fertilisants commerciaux.

Le digestat est retourné dans les mêmes camions aux fermiers commeHans Juul Jessen afin qu’ils puissent l’épandre dans leurs champs. Le producteur se dit ravi du produit, qu’il trouve moins odorant et plus performant.

Alors que la production porcine est souvent montrée du doigt par les environnementalistes comme étant polluante, Hans Juul Jessen est heureux de savoir qu’il y a moyen de verdir ses opérations tout en faisant des profits.

« C’est une situation gagnante pour tous. En plus d’être plus vert, je diversifie mes revenus! »

— Une citation de Hans Juul Jessen, producteur de porcs au Danemark

Les camions qui circulent ne sont donc jamais vides. Pour que les fermes puissent contribuer au projet, elles doivent être dans un rayon maximum de 25 kilomètres de l’usine.

La distance parcourue par les véhicules est ainsi réduite. L’économie d’essence est assurée et, surtout, le bilan carbone est amélioré, assure le président-directeur général de Nature Energy, Ole Hvelplund.

Ole Hvelplund, président-directeur général de Nature Energy

Photo : Radio-Canada / Patrick André Perron

Et le PDG

affirme aussi que le modèle d’affaires de Nature Energy repose sur le principe d’économie circulaire.

« On ne peut pas vendre un produit écologique sans l’être nous-mêmes. »

— Une citation de Ole Hvelplund, PDG de Nature Energy Ole Hvelplund

Pour le géant du GNR

, il est aussi impératif, pour la pérennité des projets, de faire des propriétaires de fermes de réels partenaires d’affaires. Les fermiers, souvent regroupés en coopératives, sont invités à devenir actionnaires de l’usine où leurs résidus sont envoyés.

Nous nous assurons ainsi que les fermiers se sentent impliqués et cela nous permet aussi d’avoir une bonne entente avec la communauté locale. Ce qui est très important pour nous, explique Ole Hvelplund.

Un autre aspect majeur de la réussite de Nature Energy est qu’elle arrive à contenir les odeurs au minimum. Pour ne pas importuner le voisinage, toutes les matières odorantes sont traitées à l’intérieur. Le site extérieur est immaculé.

La plus grande usine de biométhanisation au monde est située à Korskro, au Danemark. On y transforme 700 000 tonnes de résidus agroalimentaires et industriels chaque année.

Photo : Radio-Canada

Entièrement automatisées, leurs usines peuvent être exploitées avec aussi peu qu’une douzaine d’employés, y compris les chauffeurs. Toutes les usines de Nature Energy sont construites selon le même modèle.

Ole Hvelplund se plaît d’ailleurs à dire que peu importe dans quelle usine de Nature Energy il se trouvera dans le monde, il saura exactement où poser son manteau.

Des critiques environnementales

Des groupes environnementaux européens formulent certaines critiques à l’endroit de la biométhanisation. Entre autres parce que ces usines restent des installations industrielles venant avec leur lot de dangers : explosion et déversement.

Et un collectif de scientifiques en Europe, le Collectif scientifique national méthanisation raisonnable (CSNM), s’inquiète de la possible présence de bactéries, parasites et résidus de médicaments dans le digestat produit qui pourraient contaminer les sols.

Usine de production de Nature Energy au Danemark

Photo : Radio-Canada / Patrick André Perron

L’entreprise danoise possède 13 usines de biométhanisation similaires au Danemark et une en France. Et le PDG

de Nature Energy ne cache pas ses ambitions. Il rêve d’une usine de biométhanisation tous les 50 kilomètres un peu partout dans le monde pour traiter les déchets organiques.

Le Québec est d’ailleurs dans sa ligne de mire. En décembre 2022, Nature Energy a signé une entente de plus d’un milliard de dollars avec Énergir pour développer une dizaine d’usines dans la province.

Au Québec, plusieurs critiques à l’endroit de la biométhanisation sont aussi formulées. À titre d’exemple, la Fondation David Suzuki déplore la circulation accrue des camions sur les routes qui fait augmenter les émissions de gaz à effet de serre et craint que la mince proportion de GNR

injectée dans le réseau d’Énergir donne l’impression au public que le gaz naturel est complètement vert. Une forme d’écoblanchiment.

## Des usines de biométhanisation au Québec

La province compte quelques usines de biométhanisation qui traitent principalement des déchets organiques domestiques.

Les villes de Québec et de Saint-Hyacinthe possèdent ce type d’usine.

La seule usine qui traite des déchets agricoles est située à Warwick, dans le centre de la province. Le projet est la réalisation de la Coop Carbone, un organisme à but non lucratif dont la mission principale est la réduction des gaz à effet de serre, avec la participation de la coop de producteurs laitiers locale. L’usine de la Coop Agri-Énergie Warwick produit 2,3 millions de mètres cubes de gaz naturel renouvelable par an, assez pour chauffer 1000 maisons en une année.

Elisa P. Serret (accéder à la page de l’auteur)

Des groupes environnementaux saluent l’entente sur la biodiversité en haute mer

PHOTO ODED BALILTY, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS

La portée de l’entente conclue samedi soir aux Nations unies devrait s’appliquer à près de la moitié de la surface de la planète.

(Ottawa) Des groupes environnementaux ont louangé le nouvel accord visant à protéger la biodiversité en haute mer, lieu où les efforts de protection ont longtemps été freinés par un manque d’harmonisation de la réglementation.

Publié hier à 19h38

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Mickey Djuric La Presse Canadienne

L’entente conclue samedi soir aux Nations unies marque un tournant dans les efforts pour mettre de l’ordre sur de vastes étendues de la planète où la conservation a déjà été entravée par des lois confuses. Sa portée devrait s’appliquer à près de la moitié de la surface de la planète.

Selon Greenpeace Canada, cet accord représente une étape monumentale pour la protection des océans.

« Il s’agit du plus grand effort de conservation de l’histoire, s’est réjouie dimanche la responsable de la campagne Océans et Plastique de Greenpeace Canada, Sarah King. C’est un moment que tout le monde devrait célébrer. »

Selon elle, le traité sera utilisé comme outil pour améliorer la gouvernance de la haute mer, ainsi que pour permettre aux gouvernements mondiaux d’atteindre l’engagement de la Conférence des Nations unies sur la biodiversité de protéger 30 % des eaux et des terres de la planète.

« Les scientifiques ont affirmé qu’une protection de 30 % est le minimum dont nous avons besoin pour commencer à restaurer la biodiversité marine et permettre aux écosystèmes de renforcer leur résilience face aux changements climatiques, à la pollution plastique et à toutes les autres menaces auxquelles ils sont confrontés », a-t-elle dit.

« Il est donc vraiment important que les gouvernements agissent rapidement pour créer un réseau d’aires protégées en haute mer. »

Elle a lancé qu’il appartient maintenant au Canada – et à tous les gouvernements du monde – de ratifier et de mettre en œuvre le traité dès que possible.

Réactions positives au gouvernement fédéral

« Je suis très fière des contributions du Canada au cours du processus de négociation et de la façon dont nous nous sommes engagés avec d’autres pays pour obtenir le soutien nécessaire à la signature de cet accord », a salué la ministre des Pêches, des Océans et de la Garde côtière canadienne, Joyce Murray, dans un communiqué.

« J’ai hâte de travailler avec nos partenaires internationaux pour mettre en œuvre cet accord historique avec des approches unifiées pour la protection des océans. »

La ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly, et le ministre de l’Environnement, Steven Guilbeault, ont également accueilli favorablement cette nouvelle entente dans une déclaration commune publiée aux côtés de Mme Murray.

« Nos océans sont au cœur de ce que nous sommes en tant que pays. Avec les plus longues côtes du monde, les zones marines et côtières sont essentielles à l’économie du Canada et aux moyens de subsistance des Canadiens de partout au pays », ont rappelé les ministres dans leur communiqué.

« Nous continuerons à travailler avec nos partenaires internationaux pour promouvoir un monde plus bleu, plus propre et plus durable. »

Aboutissement d’un long processus

La Convention des Nations unies sur le droit de la mer est entrée en vigueur en 1994, avant que la biodiversité marine ne soit un concept bien établi. L’accord a été conclu après deux semaines de pourparlers au siège de l’ONU à New York.

Un cadre actualisé pour protéger la biodiversité marine dans les régions situées à l’extérieur des eaux limitrophes nationales faisait l’objet de discussions depuis plus de 20 ans, mais les efforts pour parvenir à un nouvel accord avaient été paralysés à plusieurs reprises.

L’entente prévoit la création d’un nouvel organisme chargé de gérer la conservation de la biodiversité marine et la mise en place d’aires marines protégées en haute mer.

Le traité établit également des règles de base pour la réalisation d’évaluations de l’impact environnemental des activités commerciales dans les océans.

Plusieurs espèces – dont les dauphins, les baleines, les tortues de mer et de nombreux poissons – effectuent de longues migrations annuelles, traversant les frontières nationales. Les efforts pour les protéger, ainsi que les communautés humaines qui dépendent de la pêche ou du tourisme lié à la vie marine, se sont longtemps avérés difficiles pour les organisations internationales.

Laura Meller, militante pour Greenpeace Nordic, a fait valoir que la Chine et la High Ambition Coalition – qui comprend le Canada, l’Union européenne, les États-Unis et le Royaume-Uni – étaient des acteurs clés dans la négociation de l’accord.

« Maintenant, le dur travail de ratification et de protection des océans commence, a-t-elle déclaré dans un communiqué. Nous devons tirer parti de cet élan pour éliminer les nouvelles menaces telles que l’exploitation minière en haute mer et nous concentrer sur la mise en place de protections. »

Avec des informations de l’Associated Press.

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Rejets industriels Polluer coûtera beaucoup plus cher aux entreprises

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, ARCHIVES LA PRESSE

Installations de l’Aluminerie Alouette, à Sept-Îles

La Fonderie Horne, l’Aluminerie Alouette, ArcelorMittal ; les grands pollueurs du Québec verront bondir les tarifs qu’ils paient pour compenser leurs impacts environnementaux.

Publié à 5h00

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Jean-Thomas Léveillé
Jean-Thomas Léveillé La Presse

Le gouvernement Legault augmentera considérablement les droits que les entreprises rejetant des contaminants dans l’air et dans l’eau doivent payer, annoncera mardi le ministre de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs, Benoit Charette.

Ces droits, qui concernent les quelque 85 entreprises qui disposent d’une autorisation ministérielle pour mener leurs activités, sont pratiquement les mêmes depuis leur instauration il y a 30 ans.

Leur augmentation passera par la modification du Règlement relatif à l’exploitation d’établissements industriels (RREEI), dans le cadre d’un vaste chantier omnibus de modifications réglementaires qui fait présentement l’objet d’une consultation publique.

L’augmentation sera double : d’abord, le « taux de base » pour les rejets de contaminants visés par ce règlement passera de 2,20 à 9,08 $ la tonne, selon la volonté du gouvernement, un montant qui sera indexé annuellement.

Le montant obtenu est multiplié par un « facteur de pondération », qui varie selon les contaminants et qui sera lui aussi augmenté. Il passerait progressivement d’ici 2026 de 200 à 100 000 pour les émissions d’arsenic et de cadmium, pour lesquels une exposition prolongée présente un risque élevé pour la santé, deux contaminants que rejette la Fonderie Horne de Rouyn-Noranda.

C’est donc dire que l’émission d’une seule tonne d’arsenic coûtera à l’avenir 908 000 $.

PHOTO ÉDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, ARCHIVES LA PRESSE

Installations de la Fonderie Horne, à Rouyn-Noranda

C’est d’ailleurs la polémique entourant la Fonderie Horne qui a « vraiment fait réfléchir » le gouvernement sur la question, a déclaré à La Presse le ministre Benoit Charette.

C’est là qu’on s’est aperçu, de mon côté à tout le moins, qu’il n’y avait pas eu de mise à jour [des droits] depuis 30 ans, essentiellement.

Benoit Charette, ministre de l’Environnement

La facture annuelle de la Fonderie Horne, propriété de la multinationale anglo-suisse Glencore, passerait ainsi de quelque 220 000 $ à 2 millions, soit le plafond fixé dans le projet de modification réglementaire.

Celles de l’Aluminerie Alouette de Sept-Îles et de l’usine de bouletage d’ArcelorMittal de Port-Cartier augmenteraient de 700 000 $ et 500 000 $ respectivement.

Revenus réinvestis

Les droits versés par les entreprises totalisent actuellement quelque 6 millions – qui vont dans le Fonds de protection de l’environnement et du domaine hydrique de l’État –, une somme que le ministre Charette juge « clairement insuffisante ».

L’augmentation des droits générera plus de 10 millions de dollars supplémentaires annuellement, qui seront réinvestis dans l’amélioration de la « performance environnementale de l’industrie » et la protection de la qualité de l’air et de l’eau.

Si ça peut engendrer ou favoriser des changements de comportements et une prise de conscience chez les entreprises elles-mêmes, c’est bien tant mieux. Si ça peut faire en sorte que certains de leurs procédés soient modernisés pour limiter les émissions, on sera tous gagnants.

Benoit Charette, ministre de l’Environnement

Le gouvernement Legault y voit aussi une façon de soutenir le développement de petites et moyennes entreprises « vertes et innovantes ».

Le gouvernement veut envoyer le message qu’« il y a un prix à la pollution », affirme le ministre Charette, mais ce prix pourrait être mal reçu par les entreprises concernées.

« Il y a une obligation de faire les choses différemment [après] 30 ans sans qu’il y ait réellement eu d’indexation », répond le ministre, qui estime avoir de « bons arguments » pour défendre sa décision.

Cette modification est la première étape d’une révision plus vaste « de l’ensemble des paramètres de tarification des rejets industriels » que Québec entend faire à plus long terme, en ajoutant par exemple d’autres contaminants à la liste de ceux visés par la réglementation en vigueur.

Benoit Charette entend aussi ajouter « une plus grande transparence » dans le processus, pour que les entreprises qui rejettent des contaminants dans l’environnement soient connues du public, tout comme les droits qu’elles paient, à l’image de la réforme du régime de redevances sur le prélèvement d’eau qu’il pilote.

Servir les pollués, pas les pollueurs

La volonté du gouvernement est bien accueillie dans le milieu écologiste, mais l’attribution des fonds suscite la méfiance.

« On ne doit pas utiliser cet argent-là pour aider les entreprises à se mettre à niveau, elles font des milliards de profits », a réagi Rébecca Pétrin, directrice générale d’Eau Secours.

« Ce serait une façon de leur soutirer de l’argent pour le leur remettre ensuite pour favoriser leur recherche et développement », déplore-t-elle.

Rébecca Pétrin estime que les fonds recueillis devraient plutôt servir à dédommager ceux qui subissent la pollution.

Les municipalités, qui doivent traiter l’eau que les entreprises polluent avant de la distribuer à leur population, devraient bénéficier de cet argent, illustre Mme Pétrin.

« Il faut que les pollueurs assument les coûts des dommages qu’ils causent », estime lui aussi l’ingénieur en traitement des eaux Alain Saladzius, président de la Fondation Rivières.

« Il faut que ça aille à la restauration aussi, pas juste au développement de nouvelles technologies », dit-il, appelant à une gestion des fonds « en toute transparence ».

Le montant des droits doit être suffisamment important pour forcer les entreprises à réduire leurs rejets de contaminants, souligne André Bélisle, président de l’Association québécoise de lutte contre la pollution atmosphérique.

« Deux millions, pour Glencore, ce n’est même pas de la petite monnaie », illustre-t-il.

« Idéalement, ce qu’on voudrait, c’est la mise à niveau des installations pour ne plus qu’il y ait de rejets de contaminants dans l’environnement, ajoute Rébecca Pétrin. C’est ce que dit la Loi sur la qualité de l’environnement. »

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Un premier cimetière de CO2 importé voit le jour en mer du Nord

Les autorités danoises affirment que leur capacité de stockage permettra de stocker du CO2 d’autres pays.

Photo : Getty Images / Jonathan Nackstrand (AFP)

Agence France-Presse

Publié à 1 h 24

C’est le premier au monde à enfouir du CO2 importé de l’étranger : le Danemark inaugure mercredi un site de stockage de dioxyde de carbone à 1800 mètres sous la mer du Nord, un outil jugé essentiel pour freiner le réchauffement climatique.

Paradoxe : ce cimetière de CO2 est un ex-gisement de pétrole ayant contribué aux émissions. Conduit par le géant allemand de la chimie Ineos et l’énergéticien allemand Wintershall Dea, le projet Greensand devrait permettre de stocker vers 2030 jusqu’à 8 millions de tonnes de CO2 par an, l’équivalent de 1,5 % des émissions françaises.

En phase pilote, il est inauguré ce mercredi à Esbjerg (sud-ouest) par le prince héritier Frederik.

Encore balbutiant et très coûteux, le captage et stockage de carbone (CCS) consiste à capturer puis emprisonner le CO2, principal responsable du réchauffement planétaire.

Plus de 200 projets sont actuellement opérationnels ou en développement dans le monde.

Particularité de Greensand: contrairement aux sites déjà existants qui séquestrent le CO2 d’installations industrielles voisines, il fait venir le carbone de loin.

Acheminé par mer vers la plateforme Nini West, à la lisière des eaux norvégiennes, le gaz est transféré dans un réservoir à 1,8 km de profondeur.

Pour les autorités danoises, qui visent la neutralité carbone dès 2045, c’est un instrument indispensable dans notre boîte à outils climatique.

Comme notre sous-sol contient un potentiel de stockage bien plus important que nos propres émissions, nous sommes en mesure de stocker également le carbone provenant d’autres pays, se félicite auprès de l’AFP

le ministre du Climat et de l’Énergie, Lars Aagaard.

Des gazoducs transformés en hangars de stockage

La mer du Nord est une région propice à l’enfouissement, car elle abrite de nombreux gazoducs et réservoirs géologiques vides après des décennies d’exploitation pétrogazière.

Les gisements épuisés de pétrole et de gaz présentent de nombreux avantages, car ils sont bien documentés et il existe déjà des infrastructures qui peuvent très probablement être réutilisées, explique Morten Jeppesen, directeur du Centre des Technologies Offshore à l’Université technologique du Danemark (DTU).

Près de Greensand, le géant français TotalEnergies va explorer le potentiel d’enfouissement à plus de deux kilomètres sous les fonds marins avec l’objectif d’emprisonner annuellement 5 millions de tonnes à horizon 2030.

Pionnière du CCS

, la Norvège voisine va aussi accueillir d’ici quelques années des tonnes de CO2 liquéfié, en provenance du Vieux Continent.

Principal producteur d’hydrocarbures d’Europe de l’Ouest, le pays posséderait également le plus gros potentiel de stockage de CO2 du continent.

Les quantités stockées restent faibles par rapport aux émissions.

L’Union européenne a, selon l’Agence européenne pour l’environnement, émis 3,7 milliards de tonnes de gaz à effet de serre en 2020, une année pourtant plombée par la pandémie.

Longtemps perçue comme une solution techniquement compliquée et coûteuse à l’utilité marginale, le CCS

est désormais jugé nécessaire aussi bien par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) que l’Agence internationale de l’énergie.

Un processus énergivore

Ce n’est cependant pas une solution miracle.

Gourmand en énergie, le processus de captage et stockage du CO2 émet lui-même l’équivalent de 21 % du gaz capturé, selon le groupe de réflexion australien IEEFA.

Et la technique n’est pas sans risques, prévient le centre de recherche, citant le risque de fuites aux conséquences catastrophiques.

Le CCS

ne doit pas être utilisé pour maintenir le niveau actuel de production de CO2, mais il est nécessaire pour limiter le CO2 dans l’atmosphère, assure M. Jeppesen.

Le coût du stockage du carbone doit encore être réduit pour que cela devienne une solution durable de mitigation, à mesure que l’industrie gagnera en maturité, ajoute le scientifique.

Chez les défenseurs de l’environnement, la technologie ne fait pas l’unanimité.

Cela ne règle pas le problème et prolonge les structures qui sont nuisibles, fustige la responsable énergie de Greenpeace Danemark, Helene Hagel.

La méthode ne change pas nos habitudes mortifères. Si le Danemark veut vraiment réduire ses émissions, il doit se pencher sur les secteurs qui en produisent beaucoup, à savoir l’agriculture et les transports, critique-t-elle.

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