Environnement et transition écologique

Réduction des déchets à la source La banlieue appelée à imiter Montréal

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE

Le Centre de tri Saint-Michel à Montréal

Les villes de la banlieue de Montréal devront bientôt imiter la métropole en interdisant les sacs d’épicerie de plastique, en généralisant la collecte de compost et en limitant la distribution du Publisac.

Publié à 16h04 Mis à jour à 16h47

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Philippe Teisceira-Lessard

Philippe Teisceira-Lessard La Presse

C’est du moins ce que prévoit la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) dans une proposition qui fera l’objet d’une consultation dans les prochains mois. La CMM rassemble les 82 villes du Grand Montréal.

Le document prévoit aussi une interdiction de ramasser les ordures chaque semaine d’ici 2027 dans toute la région afin d’inciter ses 4 millions de résidants à recycler et à composter davantage. Une limite de 26 passages par année du camion-poubelle serait fixée.

Les dépotoirs actuellement utilisés par la région se remplissent à vitesse grand V. Seule solution, selon la CMM : diminuer de façon importante (-10 %) la quantité de déchets produite par chaque résidant de la région métropolitaine. Au total, le Grand Montréal jette 5 millions de tonnes de matière chaque année.

« Les lieux d’enfouissement arriveront à leur capacité maximale d’ici une dizaine d’années, a déclaré la mairesse Valérie Plante, qui préside la CMM, dans un communiqué. Nous devons prendre des mesures fortes et ambitieuses pour favoriser la réduction à la source et le réemploi, et atteindre ainsi le zéro enfouissement. »

La moitié des déchets du Grand Montréal sont enfouis au Complexe Enviro Connexion de Terrebonne, qui devrait être plein en 2029. Les autres dépotoirs sont tous situés à l’extérieur de la région, notamment à Sainte-Sophie-des-Laurentides et à Saint-Thomas-de-Joliette.

La proposition de la CMM fera l’objet de consultations publiques en 2023. Si elle est approuvée, à la fin de 2023 ou au début de 2024, chaque municipalité devra adopter un règlement pour transposer ces règles sur son territoire.

« On a un gros défi »

Émilie Charbonneau, cheffe d’équipe à l’environnement pour la CMM, a participé à la rédaction de ce projet de Plan métropolitain de gestion des matières résiduelles.

En entrevue téléphonique, elle a souligné qu’à peine la moitié des ordures des résidants du Grand Montréal sont enfouies dans la région. En plus des mesures pour réduire à la source la quantité de déchets produits, les maires de la CMM devront aussi entamer une réflexion sur la possibilité d’ouvrir un nouveau dépotoir, si possible dans les limites du Grand Montréal.

« On se rend compte qu’on a un gros défi par rapport à nos résidus ultimes. D’une part, on veut les réduire. D’autre part, ça va nous prendre une solution », a-t-elle dit.

Le document qui fera l’objet de consultation dans les prochains mois permet aussi de constater que la CMM rate ou est en voie de rater plusieurs de ses objectifs de son dernier Plan métropolitain de gestion des matières résiduelles.

En 2020, 50 % des matières recyclables étaient recyclées (objectif 70 % en 2018), un chiffre qui baisse à 29 % pour les débris de construction (objectif 70 % en 2020). Les résidants du Grand Montréal produisent aussi beaucoup plus de tonnes de déchet que souhaité (758 kilos/personne, contre un objectif de 600 kilos/personne en 2020).

« Beaucoup d’efforts à déployer »

Karel Ménard, du Front commun québécois pour une gestion écologique des déchets, n’est pas désespéré par ces résultats.

« Il y a encore beaucoup d’efforts à déployer, a-t-il reconnu en entrevue téléphonique. Ce qui me réjouit, c’est que pour la Ville de Montréal et pour la CMM, la solution ne passe plus seulement par le recyclage, mais surtout par la réduction à la source. »

L’écologiste salue l’idée d’étendre à l’ensemble du Grand Montréal des mesures déjà appliquées dans la métropole quant au Publisac et aux sacs de plastique. « C’est une excellente décision », a-t-il dit. Comme les propositions émanent des villes elles-mêmes, elles ont de bonnes chances d’être adoptées, selon lui.

Mais la meilleure nouvelle du plan de la CMM, a affirmé Karel Ménard, c’est la volonté de réfléchir à l’implantation d’un (ou de plusieurs) dépotoir dans les limites de son propre territoire. Si la Ville de Montréal gérait elle-même ses déchets, les coûts d’enfouissement beaucoup plus élevés forceraient villes et entreprises à réfléchir à de réelles solutions pour détourner massivement les ordures du dépotoir. « On est rendus là. On ne peut plus faire comme il y a 10, 20, 30, 40 ans », a-t-il dit.

GNL Québec Le projet est « mort », confirme Fitzgibbon à la COP27

PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, ARCHIVES LA PRESSE

Le ministre de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie, Pierre Fitzgibbon

Le projet d’usine de gaz naturel liquéfié de l’entreprise GNL Québec est bel et bien « mort », a confirmé lundi le ministre de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie, Pierre Fitzgibbon.

Publié hier à 22h54

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Vincent Larin

Vincent Larin La Presse

C’est du moins ce qu’il a indiqué au Canada’s National Observer à Sharm el-Sheikh, en Égypte, où il se trouve, en compagnie d’une délégation du Québec, pour participer à la COP27.

Durant la dernière campagne électorale, Radio-Canada avait rapporté que Pierre Fitzgibbon aurait informé le gouvernement fédéral que la Coalition avenir Québec pourrait réétudier le projet GNL Québec, et même l’accélérer, s’il est reconduit au pouvoir le 3 octobre.

Cette question était venue hanter le chef de la CAQ, François Legault, qui avait assuré que la porte était fermée à l’exportation de gaz depuis le Québec.

Devant ces révélations, Pierre Fitzgibbon avait affirmé que « le projet tel qu’il a été présenté » par les promoteurs, et qui avait fait l’objet d’un rapport défavorable du Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE), ne verrait pas le jour.

« Pour l’instant, ce n’est pas dans les cartons de rouvrir GNL Québec. Ceci étant dit, c’est aux Allemands, au gouvernement fédéral de dire comment ils vont regarder ça. Le fédéral, je leur ai parlé : allez-vous faire un projet [similaire à GNL Québec] au Nouveau-Brunswick ou ailleurs ? Le gaz naturel, il va s’en consommer pour les 10 à 15 [prochaines années] », avait-il ensuite expliqué, en conférence de presse.

« Est-ce qu’on va participer à ça ? Pour l’instant, la population a été claire. […]. Ça va peut-être changer, on va voir », avait-il ajouté.

À mon avis laisser encore planer le doute malgré l’annonce de Fitzgibbon à la COP27 est intolérable. Déjà que notre bilan CO2 au Québec est désastreux, on ne peut certainement pas en rajouter pour plaire à quiconque, n’en déplaise à Ottawa et à l’Allemagne.

Montréal

Environnement: Montréal se joint à Transition en commun

De gauche à droite : Joaquim Lemieux de la Coalition montréalaise des tables de quartier, Marie-Andrée Mauger, responsable de l’environnement et de la transition écologique au comité éxécutif, Dominique Ollivier, présidente du comité éxécutif et Bertrand Fouss, co-fondateur de Solon Collectif.s Photo: Matéo Gaurrand-Paradot / Métro

Mateo Gaurrand-Paradot

15 novembre 2022 à 15h57 2 minutes de lecture

La Ville de Montréal se joint au partenariat Transition en commun aux côtés d’organismes tel des regroupements de citoyens et des tables de quartier. L’objectif assumé est d’améliorer la participation citoyenne à la transition écologique.

«La participation est au cœur de notre approche», affirme d’ailleurs Dominique Ollivier, présidente du comité exécutif, qui dit s’inspirer du budget participatif comme une démarche ayant permis à certains projets écologiques de voir le jour.

Mme Ollivier assumera, avec Marie-Andrée Mauger, responsable de l’environnement et de la transition écologique au comité exécutif, la coprésidence de la Ville de Transition en commun.

Expliquant sur quoi ce nouveau partenariat pourrait travailler, Mme Auger a cité des projets comme «des solutions de rechange à la possession automobile, l’adaptation des bâtiments résidentiels, le déploiement d’initiatives de partage d’objet ou la déminéralisation de stationnements».

Parmi les nombreux organismes qui se lient avec la Ville autour de ce projet se trouvent entre autres la Coalition montréalaise des tables de quartier, le Conseil des Montréalaises et les écoquartiers.

Joakim Lemieux, de la Coalition montréalaise des tables de quartier, trouve l’initiative intéressante car «tous les quartiers ne font pas face aux mêmes défis», citant l’existence de quartiers plus pauvres. Elle pense que Transition en commun veut «accorder une attention particulière à ces milieux-là».

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3 messages ont été fusionnés à un sujet existant : Montréal - Politique municipale

Une nouvelle vidéo de la série Carbone de Radio-Canada

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Allons contre les consensus d’experts, car une comédienne surannée a certainement plus de crédibilité.

Je n’ai rien contre les artistes engagés. Que tu utilises la tribune qui t’est accordée est compréhensible. Je trouve simplement dommage que les gens accordent tellement de crédit à des gens qui n’ont pas forcément faits leurs preuves. C’est peut-être une jalousie puérile de ma part, mais qu’est-ce que ça contribue au débat que Mme Bardot soit contre les mesures préconisées pour préserver le boisé?

Ça ne me réjouit pas de voir des dizaines de cerfs abattus. Je ne mange aucune viande en partie pour des considérations éthiques. Mais je trouve incroyablement hypocrite le psychodrame collectif qui entoure ce dossier. À commencer par les valeureux défenseurs des “nanimos” qui s’émeuvent du sort d’une poignée de cerfs en mangeant leur bacon.

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Canada Les villes de moins en moins verdoyantes

PHOTO JENNIFER GAUTHIER, ARCHIVES REUTERS

Vue de Vancouver, en Colombie-Britannique, où la verdure urbaine a diminué de 14,2 % pour les périodes allant de 2000-2004 à 2018-2022

La verdure urbaine dans les villes du Canada a diminué de 8 points de pourcentage entre 2000 et 2022, selon le plus récent recensement de l’environnement effectué par Statistique Canada. Au Québec, c’est Montréal qui a enregistré le plus grand recul, alors que la ville de Saint-Jérôme, elle, serait la plus verte de tout le pays.

Publié à 5h00

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Émilie Bilodeau
Émilie Bilodeau La Presse

Montréal est plus gris

PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, ARCHIVES LA PRESSE

Vue du mont Royal et du centre-ville de Montréal

À Montréal, la verdure urbaine a diminué de 9,3 points de pourcentage pour les périodes allant de 2000-2004 à 2018-2022. La baisse s’est particulièrement fait ressentir entre 2015 et 2018. Mais la métropole ne fait pas exception. Selon l’étude de Statistique Canada, la diminution a été plus marquée dans les grands centres urbains comme Toronto (- 11,7 points), Vancouver (- 14,2 points) et Calgary (- 16,5 points) pour les mêmes périodes. La ville de Milton, en Ontario, a enregistré le pire recul du pays avec une diminution des zones vertes de 30,5 points de pourcentage.

Saint-Jérôme, la plus verte

PHOTO MARCO CAMPANOZZI, ARCHIVES LA PRESSE

Marc Bourcier, maire de Saint-Jérôme

À l’inverse, c’est la ville de Saint-Jérôme qui est la plus verte du Canada puisque 93,2 % de son territoire est constitué de verdure urbaine. Sherbrooke arrive au 5e rang, avec 90,6 % de zones vertes. « Les espaces verts, c’est une richesse qui est très appréciée des citoyens et des investisseurs », souligne Marc Bourcier, le maire de Saint-Jérôme. La municipalité des Laurentides est traversée par le parc linéaire Le P’tit Train du Nord et par la rivière du Nord, elle-même bordée de parcs. « Le parc naturel du Lac-Jérôme est un parc aussi grand que le parc du Mont-Royal. On est très fiers de ça », ajoute M. Bourcier. Selon lui, la sécurité et les espaces verts sont les deux priorités qui ressortent le plus souvent lorsqu’il sonde sa population.

Ailleurs au Québec

Au total, 69,3 % du territoire est classé zone verte à Montréal, 87,7 % à Québec, 86 % à Trois-Rivières et 86,4 % à Chicoutimi. À l’échelle du Canada, 72 % de la superficie des terres occupées par 1016 petites et grandes villes a été classée comme zone verte.

Verdure contre croissance démographique

PHOTO ALAIN ROBERGE, ARCHIVES LA PRESSE

Arbre fragilisé par l’agrile du frêne, à Montréal

Pour Geneviève Cloutier, professeure et directrice du Centre de recherche en aménagement et développement de l’Université Laval, le déclin de la verdure urbaine n’a rien de surprenant. « La croissance urbaine est en concurrence avec les milieux verts », note-t-elle. La professeure affirme que les changements climatiques, avec des épisodes de chaleur plus fréquents et plus intenses, mènent aussi la vie dure aux végétaux. Des espèces envahissantes et des maladies nuisent également à la verdure urbaine. « L’agrile du frêne a par exemple été un adversaire redoutable dans certains quartiers de Montréal et à Québec aussi », dit-elle. À Montréal, environ 40 000 frênes ont dû être abattus depuis 2012 à cause de la maladie.

Plus vert, plus en santé

« C’est désolant », lance pour sa part l’urbaniste Danielle Dagenais au sujet de cette diminution. Désolant parce que les végétaux ont de nombreux avantages dans une société. « La verdure et surtout les arbres, c’est important pour contrer les îlots de chaleur, pour réguler le cycle de l’eau, et c’est essentiel à la sauvegarde de toute une biodiversité », dit-elle. Les végétaux ont également un effet positif sur la santé mentale et physique et ils ont un aspect esthétique, ajoute la professeure de l’École d’urbanisme et d’architecture de paysage de l’Université de Montréal.

500 000 arbres d’ici 2030

À Montréal, le cabinet de la mairesse Valérie Plante fait valoir que son administration a récemment créé le Grand Parc de l’Ouest, « le plus grand parc municipal au Canada », et le parc riverain de Lachine, deux projets qui verront le jour dans les prochaines années. « Nous avons comme objectif de planter 500 000 nouveaux arbres d’ici 2030. Quant à l’indice de canopée le plus récent, il est à 25,4 % à l’échelle de l’agglomération, dépassant ainsi l’objectif de 25 % d’ici 2025. Notons également que l’indice de canopée a augmenté de près de 5 points de pourcentage, alors qu’il était de 20,8 % en 2015 », a indiqué le cabinet de la mairesse dans un échange écrit. En 2021, 33 000 arbres ont été plantés et 40 000 frênes ont été protégés à Montréal.

Méthodologie

Pour arriver à mesurer la verdure urbaine, Statistique Canada utilise des images satellitaires prises à différents moments de l’été. Les pixels de ces images sont classés selon une échelle allant de zone urbaine verte à grise et ils permettent de mesurer l’activité photosynthétique. Les données tiennent compte « des parcs et d’autres espaces verts et aménagements publics et privés », souligne Statistique Canada. Aussi, les « centres de population » étudiés comptent au moins 1000 habitants et ont une densité de population de 400 habitants ou plus par kilomètre carré.

Il faut lire l’article pour savoir que les entreprises concernées multiplient les poursuites envers le fédéral pour ne pas avoir à diminuer leurs investissements. Un dossier extrêmement sensible au niveau politique, surtout que le gouvernement est minoritaire, il ne peut alors pas imposer une vision qui irait à leur encontre sans risquer d’être renversé.

Le NPD ne les renverserait jamais sur cette question. Je ne vois pas le risque.

Cerfs du parc Michel-Chartrand Brigitte Bardot critique le projet d’abattage de Longueuil

PHOTO ERIC FEFERBERG, ARCHIVES AGENCE FRANCE-PRESSE

Brigitte Bardot exhorte la Ville de Longueuil à « laisser la vie sauve à ces animaux en apportant une solution éthique et durable au problème ».

(Montréal) Brigitte Bardot condamne le projet controversé de la Ville de Longueuil visant à abattre la plupart des chevreuils qui vivent dans un parc municipal.

Publié le 17 novembre

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La Presse Canadienne

Dans une lettre ouverte publiée mardi sur le site web de sa fondation, l’ancienne actrice française demande à la mairesse Catherine Fournier d’arrêter ce qu’elle appelle le « projet d’abattage à l’arbalète de cerfs de Virginie » dans le parc Michel-Chartrand.

La Ville a expliqué l’été dernier que ce parc abrite près de 10 fois plus de chevreuils que l’écosystème ne peut en supporter. L’administration municipale soutient que cette surpopulation est dangereuse pour les bêtes et pour les résidants à proximité, en raison du risque d’accidents de la route.

L’abattage par arbalète devait avoir lieu cet automne, mais l’opération a été interrompue après que la Cour d’appel du Québec a accepté la demande de la Société pour la prévention de la cruauté envers les animaux de Montréal d’entendre la cause. La Cour supérieure avait auparavant refusé, le 4 octobre dernier, d’ordonner la suspension du projet d’abattage.

Brigitte Bardot, qui avait vigoureusement combattu la chasse au phoque au Canada à la fin des années 1970, souligne cette semaine que la chasse à l’arbalète « est une pratique cruelle et totalement interdite en France et dans de nombreux pays ». Elle plaide notamment que cette chasse « ne garantit pas que l’animal soit tué sur le coup ».

Elle exhorte donc la Ville de Longueuil à « laisser la vie sauve à ces animaux en apportant une solution éthique et durable au problème ».

« Ne laissez pas l’image du Canada, symbole de mon premier combat contre la chasse aux phoques, entachée du sang de ces pauvres cervidés qui ne demandent qu’à vivre ! », lit-on dans sa lettre ouverte.

« À l’heure où la biodiversité est plus que jamais en danger, comprenez la colère et l’indignation que soulève votre décision. Il est de notre devoir commun de pacifier notre relation à la nature. »

La cause sera entendue en appel le 25 novembre.

Depuis 2017, le cheptel de cerfs au parc Michel-Chartrand aurait triplé, pour atteindre 108 bêtes, alors que la capacité de ce territoire ne serait que de 10 à 15 cervidés, selon des documents soumis à la Cour.

Je serais le premier à vouloir défendre les animaux dans le contexte de la protection de l’environnement et de la survie de la biodiversité. On ne parle pas ici de destruction de cheptel, mais bien de survie d’une population dont le nombre n’est plus viable sur un si petit territoire totalement enclavé. Au contraire ces animaux soufrent de malnutrition et détruisent malgré eux de plus en plus leur environnement, en broutant excessivement la végétation, qui n’arrive plus à se régénérer.

On dit souvent que l’enfer est pavé de bonnes intentions. Voilà ici un discours de vedette sincère mais totalement inapproprié à la situation. Un geste qui ne ferait que retarder l’application de solutions durables, afin de rééquilibrer la faune à la capacité de nourriture produite naturellement dans cet environnement déjà largement soumis aux pressions humaines.

Le parc des Iles de Boucherville n’est pas un zoo, ni une zone d’élevage quelconque et ne doit pas être géré comme tel. C’est un environnement dont on tente de protéger le fragile équilibre de toutes les espèces animales et végétales. Donc une sorte de parc de conservation qui est cependant mis en péril par une gestion problématique d’une espèce dominante.

Cela étant dit, cessons de tergiverser et agissons efficacement pour mettre un terme aux hésitations des autorités, qui n’ont d’autres choix que de prendre leurs propres responsabilités dans des délais raisonnables.

J’en conclus qu’on permet aujourd’hui d’abréger humainement la vie des patients qui souffrent inutilement de maladie incurables ou intolérables et pour lesquels il n’y a pas de remède, ni d’espoir. Pourquoi ne pas utiliser ce même genre de protocole en douceur pour euthanasier sélectivement les cerfs considérés en surnombre, puis gérer ensuite selon les meilleurs pratiques la population restante?

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Bilan de la COP27 Du surplace, ou presque

PHOTO ROBYN BECK, ARCHIVES AGENCE FRANCE-PRESSE

Le soleil dans le ciel californien, en juillet 2021, lors d’une période de canicule intense et d’incendies de forêts

« Nous allons toujours dans la mauvaise direction, mais un peu plus lentement », selon une experte.

Publié à 0h00

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Frédérik-Xavier Duhamel
Frédérik-Xavier Duhamel La Presse

Les délégués de la COP27 ont convenu d’un accord afin de soutenir les pays en développement victimes des changements climatiques, mais beaucoup reste à faire avant qu’il ne se concrétise. De nombreux observateurs ont été déçus par l’échec à fixer de nouvelles ambitions pour la baisse des émissions de gaz à effet de serre (GES), alors qu’on « s’éloigne de l’objectif » du 1,5 °C, et par la performance du Canada.

Un fonds célébré

Le texte adopté propose de « créer un fonds de réponse aux pertes et dommages »1 pour les pays en développement. Les détails doivent être élaborés d’ici la COP28, qui aura lieu aux Émirats arabes unis en 2023.

Cette entente « est un pas énorme », a déclaré la professeure Kathryn Harrison, spécialiste des politiques climatiques à l’Université de la Colombie-Britannique (UBC), soulignant qu’il s’agit d’un « point de discorde depuis des décennies » auquel s’opposaient les États-Unis et l’Europe.

Des groupes environnementaux comme le Réseau Action Climat et Équiterre se sont également réjouis de cet aspect de l’accord, tout comme des leaders de la communauté internationale.

Cette COP a fait un pas important vers la justice. Il est clair que cela ne suffira pas, mais c’est un signal politique indispensable pour reconstruire la confiance brisée.

António Guterres, secrétaire général de l’ONU

Le ministre de l’Environnement de la Zambie a qualifié ce résultat de « très positif pour 1,3 milliard d’Africains ». Le ministère de l’Environnement d’Afrique du Sud a salué un « progrès », mais réclamé « une action urgente » pour « assurer le respect des obligations des pays développés ».

Kénel Délusca, président du groupe d’experts des pays les moins avancés de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques, a aussi évoqué « un pas dans la bonne direction », mais souligné que « les besoins sont énormes, donc il y a encore un grand écart à combler ». Les détails opérationnels feront l’objet de discussions difficiles, a-t-il prévu.

Déception sur la réduction des GES

« Nous devons réduire considérablement les émissions [de gaz à effet de serre, GES] maintenant — et c’est une question que cette COP n’a pas abordée, a regretté M. Guterres. Nous devons investir massivement dans les énergies renouvelables et mettre fin à notre dépendance aux énergies fossiles. »

Contrairement à l’engagement pris à Glasgow en 2021, la COP27 n’a pas réussi à revoir à la hausse le niveau des engagements pour réduire l’utilisation des énergies fossiles.

Le texte adopté évoque la fin des « subventions inefficaces aux carburants fossiles », mais pas la sortie du pétrole ou du gaz.

Le texte réaffirme les objectifs de l’accord de Paris de 2015, qui vise à limiter le réchauffement de la planète « nettement en dessous de 2 °C » par rapport à l’ère préindustrielle, et si possible, à 1,5 °C.

Les promesses actuelles, si elles sont respectées, pourraient limiter le réchauffement planétaire à 2,4 °C d’ici la fin du siècle. « On s’éloigne de l’objectif et on va probablement le dépasser très bientôt », a déploré M. Délusca. Dans un tel scénario, « les conséquences seront dramatiques », a insisté la professeure Julie Talbot, directrice du département de géographie de l’Université de Montréal, rappelant que les émissions de GES ont augmenté depuis l’accord de Paris.

« Nous allons toujours dans la mauvaise direction, mais un peu plus lentement », a tempéré la professeure Harrison.

Le Canada pas à la hauteur

Des groupes environnementaux soutiennent que la contribution du Canada aux négociations n’a pas été à la hauteur de la crise climatique.

Le fait que des représentants de l’industrie pétrolière aient été invités au pavillon du Canada à la COP27, par exemple, est « simplement inacceptable », a soutenu Andréanne Brazeau, analyste politique chez Équiterre. « La large place réservée aux lobbyistes de l’industrie des énergies fossiles à cette COP était franchement choquante […]. Ça démontre le manque de sérieux de nombreux pays, le Canada en tête, pour atteindre les objectifs d’atténuation du réchauffement climatique », a ajouté la professeure Talbot.

En ce qui a trait à l’engagement du Canada à mettre fin au financement public des énergies fossiles, « il n’y a encore aucune trace de ça et aucune avancée concrète, du moins, aucune qui est publique », a souligné Mme Brazeau.

Si les autorités canadiennes visent une réduction des émissions de GES de 40 % d’ici 2030, elles prévoient aussi augmenter la production pétrolière de 5 % — une « incohérence majeure », selon Équiterre.

Selon Patrick Bonin, responsable de la campagne Climat-Énergie pour Greenpeace Canada, l’effort du gouvernement fédéral en termes de réduction des émissions de gaz à effet de serre est un « échec » et le Canada n’est actuellement « pas sur la bonne voie ».

Le ministre fédéral de l’Environnement, Steven Guilbeault, s’est au contraire félicité des avancées concernant la création du fonds pour les « pertes et dommages » et l’abandon progressif du charbon. « Nous sommes plus que jamais déterminés à soutenir la transition mondiale vers des formes d’énergie plus propres et renouvelables, en nous affranchissant de notre dépendance aux combustibles fossiles », a-t-il assuré dans une déclaration dimanche soir.

Avec l’Agence France-Presse, La Presse Canadienne, Éric-Pierre Champagne et Jean-Thomas Léveillé

1. Lisez « Le fonds pour aider les pays vulnérables finalement adopté »

En savoir plus

  • 2,8 °C
    Les politiques actuellement en place pointent vers une augmentation de la température de 2,8 °C d’ici la fin du siècle.

45 %
Pour être sur la bonne voie afin de limiter le réchauffement climatique à moins de 1,5 °C, les émissions mondiales de GES doivent être réduites de 45 % d’ici 2030.

source : UNEP Emissions Gap Report 2022

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Montréal veut contribuer à sauver cinq espèces naturelles

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, ARCHIVES LA PRESSE

Un papillon monarque

La Ville de Montréal veut contribuer à sauver cinq espèces animales et végétales de sa région, en inaugurant un fonds de recherche.

Publié hier à 15h21

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Philippe Teisceira-Lessard
Philippe Teisceira-Lessard La Presse

C’est Espace pour la vie – l’organisation municipale qui regroupe notamment le Biodôme, l’Insectarium et le Jardin botanique – et sa fondation qui sont les fers de lance du projet.

Ils espèrent recueillir 1,5 million en trois ans pour financer des travaux scientifiques. Le Port de Montréal a déjà promis de contribuer à hauteur de 50 000 $. La Ville de Montréal assumera les frais d’administration.

« On va se concentrer sur cinq espèces en péril : l’ail des bois – qui est une espèce végétale, la tortue des bois, le papillon monarque, le chevalier cuivré et la rainette faux-grillon », a expliqué Marie-Andrée Mauger, responsable de l’Environnement au comité exécutif.

« Dans les zones urbanisées, la pression sur la faune et la flore est vraiment importante, donc c’est important que les villes jouent un rôle pour multiplier les efforts et les actions de conservation », a-t-elle ajouté.

L’annonce était effectuée alors que la COP15 sur la biodiversité commencera dans quelques semaines à Montréal.

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Transition énergétique Des milliers de tonnes de nouveaux déchets à gérer

PHOTO PATRICK SANFAÇON, ARCHIVES LA PRESSE

Selon l’étude de RECYC-QUÉBEC, les deux secteurs où il y aura davantage de matériaux à gérer en 2050 sont l’éolien (environ 49 % des 296 000 tonnes) et la mobilité électrique (environ 47 %).

La transition énergétique devrait permettre de réduire les gaz à effet de serre, mais elle entraînera également l’apparition de nouveaux types de déchets. Dans une étude publiée mardi, RECYC-QUÉBEC souhaite stimuler la réflexion pour gérer de façon optimale les centaines de milliers de tonnes de nouveaux matériaux qui devront éventuellement être récupérés et valorisés.

Publié à 17h15

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Stéphane Blais La Presse Canadienne

Le Québec doit réfléchir dès maintenant aux stratégies d’économie circulaire qui seront utilisées pour gérer l’abondance de déchets, ou de matériaux en fin de vie, provoquée par la transition énergétique, selon RECYC-QUÉBEC.

L’étude « Matériaux de la transition énergétique : État de la situation et pistes de solution » souligne que la quantité de matériaux à gérer passerait d’un peu plus de 4000 tonnes en 2021 à 296 000 tonnes en 2050, soit environ 70 fois plus. D’ici 2030, c’est environ 142 000 tonnes de matériaux qui proviendront des secteurs de l’énergie éolienne, de l’énergie solaire, de l’hydrogène vert et de la mobilité électrique.

« Si on aborde la transition énergétique, écologique avec la mentalité de l’économie linéaire, c’est-à-dire qu’on met en marché, on utilise et on jette, alors on s’éloigne de notre objectif », a souligné la présidente-directrice générale de RECYC-QUÉBEC en entrevue avec La Presse Canadienne.

« Il faut que la ressource qu’on utilise devienne un déchet le plus tard possible et lorsqu’elle en est un, il faut trouver comment on en dispose, donc il faut y réfléchir dès maintenant et en y pensant à l’avance, on a le temps de développer des solutions qui sont acceptables, locales, en en boucle courte », a ajouté Sonia Gagné.

La « boucle courte » est une stratégie de l’économie circulaire qui vise à privilégier les marchés locaux pour réutiliser, réparer, rénover ou encore recycler un produit pour que son cycle de vie soit le plus long possible.

À l’inverse, la gestion des matières en boucle longue va privilégier l’exportation de produits en fin de vie à l’étranger, comme c’est le cas pour de grandes quantités de déchets, comme certains plastiques que l’on charge sur des bateaux vers des pays asiatiques, en ignorant parfois s’ils seront brûlés, recyclés ou enfouis.

Selon l’étude de RECYC-QUÉBEC, les deux secteurs où il y aura davantage de matériaux à gérer en 2050 sont l’éolien (environ 49 % des 296 000 tonnes) et la mobilité électrique (environ 47 %).

Recycler les éoliennes : un défi de taille

Si on considère que la durée de vie moyenne d’une éolienne est entre 20 et 25 ans, une quantité importante de celles installées dans les premiers parcs éoliens du Québec au début des années 2000 arriveront en fin de vie dans les prochaines années.

RECYC-QUÉBEC souligne que les principaux freins et enjeux pour le recyclage des éoliennes sont reliés aux pales, car elles sont composées de matériaux composites plus difficilement recyclables.

Actuellement au Québec, les pales d’éoliennes sont envoyées au lieu d’enfouissement technique (LET) le plus proche, elles ne sont donc ni réutilisées ni recyclées.

Utiliser les pales en fin de vie comme combustible dans les cimenteries, comme c’est le cas dans certains pays européens ne représente pas non plus une solution écologique en raison du CO2 émis par leur combustion.

PHOTO BERNARD BRAULT, ARCHIVES LA PRESSE

Prolonger la vie utile des pales d’éoliennes est un défi de taille, car leur imposante dimension nécessite de les découper avant de les transporter ou bien de recourir à un transport particulier, ce qui « augmente significativement les coûts associés à leur logistique, limitant ainsi les possibilités d’atteindre des sites ayant la capacité de les recycler », souligne l’étude de RECYC-QUÉBEC.

« Lorsque les pales arrivent en fin de vie, ce sont de grandes quantités qui sont générées en peu de temps, engorgeant potentiellement les filières de traitement », peut-on lire dans l’étude.

Aux Pays-Bas et au Danemark, certaines pales d’éoliennes en fin de vie font partie du mobilier urbain, elles sont utilisées comme abri à vélo, transformées en banc public ou encore en aire de jeux pour enfant dans les parcs.

Mais l’intégration de pales d’éoliennes dans le mobilier urbain est une solution qui présente des limites, en raison de la très grande quantité d’éoliennes qui devront être gérées.

L’étude de RECYC-QUÉBEC souligne que la valorisation des pales d’éoliennes fait l’objet d’un projet de recherche de Synergie Matanie, en association avec le Groupe Bouffard et l’Université de Sherbrooke, qui vise à « intégrer des résidus de pales, constitués à 75 % de fibre de verre, dans un mélange de béton ».

« C’est un projet à petite échelle qui sert à évaluer des pistes de solutions », a souligné la présidente-directrice générale de RECYC-QUÉBEC, Sonia Gagné.

Mais pour la présidente de RECYC-QUÉBEC, une grande partie de la solution à la gestion des matériaux provenant de la transition énergétique repose sur l’écoconception.

Sonia Gagné suggère que ce principe, qui consiste à intégrer la protection de l’environnement dès la conception d’un produit, devrait être pris en compte dans les appels d’offres.

Parmi les freins à la bonne gestion des matériaux de la transition, le rapport de RECYC-QUÉBEC mentionne également qu’au Québec « il n’existe pas d’incitatifs pour les fabricants ou d’obligation de recyclabilité poussant les fabricants à écoconcevoir les composantes d’éoliennes ».

Il est pourtant possible de fabriquer des pales d’éoliennes avec des matières recyclables ; l’étude de RECYC-QUÉBEC rapporte par exemple que Siemens Gamesa a lancé la première pale entièrement recyclable dans une usine au Danemark en 2021 et que le projet Dreamwind de Vestas, en Suède, a pour objectif de mettre au point des matériaux composites recyclables pour les pales.

Selon la Commission européenne, 80 % des impacts et 70 % des coûts environnementaux et sociaux des produits et services peuvent être déterminés au cours de la conception.

Batteries et bornes : 20 fois plus de matériaux

En 2050, les bornes et les batteries du secteur du transport électrique devraient générer 20 fois plus de matériaux qu’actuellement, environ l’équivalent du secteur de l’éolien selon RECYC-QUÉBEC.

Parmi les 296 000 tonnes de matériaux produits par la transition énergétique et qui devront être revalorisés en 2050, RECYC-QUÉBEC a identifié du béton, de l’aluminium, des métaux ferreux, ainsi que divers minéraux critiques et stratégiques.

L’économie circulaire et la mise en place de stratégies d’écoconception, dans une perspective de réduction à la source, représentent la clé pour assurer la gestion durable des matériaux de la transition énergétique selon l’étude.

Actualités

Dix entreprises émettent la moitié des GES du secteur industriel au Québec

Des cheminées d’usines et de raffineries dans Montréal-Est. Photo: Josie Desmarais/Métro

Alexis Fiocco

16 novembre 2022 à 16h48 - Mis à jour 16 novembre 2022 à 17h00

Une étude révèle que seules dix entreprises comptabilisent plus de la moitié des émissions de gaz à effet de serre (GES) du secteur industriel au Québec en 2019.

Publiée le 16 novembre par l’Institut de recherche et d’informations socioéconomiques (IRIS), l’étude qui met en lumière les industries les plus polluantes de la province demande au secteur industriel de se décarboniser.

D’après l’étude, le secteur industriel émet plus de 29% des émissions totales de GES au Québec, dont les trois quarts sont directement émis par 72 entreprises œuvrant dans la fabrication et l’exploitation minière.

L’industrie de la fabrication serait la plus polluante, suivie par l’industrie de l’extraction minière, de pétrole et de gaz ainsi que l’exploitation des carrières. L’industrie des services de gestion des déchets et d’assainissement occupe la troisième place des plus gros pollueurs, suivie par des établissements publics impliqués dans la production d’électricité.

L’impact économique des gros pollueurs surévalué?

Selon le rapport de l’institut, les bénéfices économiques apportés par les entreprises les plus polluantes sont surestimés. En effet, les 72 établissements industriels les plus pollueurs produisent 22% des émissions totales de gaz à effet de serre (GES) au Québec, alors qu’ils ne génèrent que 1% des emplois de la province.

L’étude ajoute que ces mêmes entreprises ne participent pas assez à la rétention des richesses au Québec. Tous les actionnaires des dix entreprises responsables de la moitié des GES du secteur industriel proviennent de l’étranger.

L’institut souhaite qu’une transition écologique soit faite par les secteurs les plus polluants, tout en prenant en compte l’importance de ces industries dans l’économie des régions qui en dépendent. Il rappelle que plus de 10% de la population active des régions du Nord-du-Québec, de la Côte-Nord, du Saguenay–Lac-Saint-Jean, de l’Abitibi-Témiscamingue et du Centre-du-Québec est employée par une entreprise polluante. Dans certaines municipalités de la province, c’est près de 40 % de la population active qui est employée par une industrie polluante.

Dans son rapport, l’IRIS demande aux industries les plus polluantes de s’impliquer dans la lutte aux changements climatiques afin de respecter la cible de réduction des émissions de GES de Québec de 37,5% d’ici 2030. «Les grands pollueurs au Québec doivent redoubler d’efforts pour réduire leur empreinte environnementale», déclare Colin Pratte, co-auteur de l’étude. «Pour limiter le réchauffement planétaire, miser sur l’électrification des transports ne suffit pas», estime le chercheur.

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Discussions sur l’agrandissement du parc marin du Saguenay–Saint-Laurent

Une grande lacune du parc actuel est qu’il ne couvre pas l’entièreté de l’aire essentielle des bélugas.

Photo : Courtoisie : Alexandre Shields

Laurence Vachon (accéder à la page de l’auteur)

Laurence Vachon

Laurence Vachon

Publié hier à 19 h 24

Le gouvernement du Québec confirme que des discussions ont cours avec Ottawa sur un éventuel projet d’agrandissement du parc marin du Saguenay–Saint-Laurent. Si ces négociations sont concluantes, les deux gouvernements pourraient en faire l’annonce dès le mois prochain. Ils le feraient à la faveur de la grande conférence internationale des Nations unies sur la biodiversité à Montréal.

C’est le quotidien Le Devoir qui a d’abord évoqué la possibilité d’une entente à ce sujet. Dans les milieux spécialisés comme le Comité de coordination du parc marin, on évoque librement ce scénario avec l’espoir qu’il se réalise rapidement.

Le directeur général de la Société pour la nature et les parcs (SNAP Québec), Alain Branchaud, affirme que tout est en place pour que les gouvernements annoncent des mesures concrètes de protection de la biodiversité lors de la COP15.

Le gouvernement fédéral a fait son camp. Il va opter pour l’agrandissement du parc marin, qui semble être l’option favorite du gouvernement du Québec. On espère que le gouvernement du Québec va saisir l’occasion et profiter de la COP15 pour annoncer conjointement avec le gouvernement fédéral l’agrandissement du parc marin, estime Alain Branchaud.

Selon lui, la COP15 est l’occasion pour les gouvernements canadien et québécois de pousser à la roue et d’envoyer un signal clair selon lequel ils sont engagés dans la protection des écosystèmes marins.

Alain Branchaud, directeur général de la Société pour la nature et les parcs du Canada, section Québec

Photo : Radio-Canada / Laurent Boursier

Professeur émérite à l’Institut des sciences de la mer de Rimouski (ISMER-UQAR) et président du comité de coordination du parc marin, Émilien Pelletier estime lui aussi que les négociations avancent rondement. Selon ses informations, les discussions sont très bien entamées entre Québec et Ottawa avec les autorités du parc marin pour présenter les paramètres d’un éventuel agrandissement.

Le cabinet du ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs indique que des échanges sont en cours entre les deux gouvernements sur plusieurs projets, dont celui du parc marin du Saguenay–Saint-Laurent.

Le gouvernement fédéral et Parcs Canada n’ont pas répondu à nos demandes d’entrevue.

À lire aussi :

Engagement clair demandé

La SNAP

Québec demande depuis plusieurs mois l’agrandissement du parc marin. C’est un modèle qui est éprouvé, qui donne des résultats concrets pour la protection et la conservation de la biodiversité, avance Alain Branchaud.

Le parc marin du Saguenay—Saint-Laurent, créé en 1998 et fruit d’une collaboration entre le fédéral et le provincial, est de ce fait doté d’une structure qui implique les deux ordres de gouvernement.

L’option de l’agrandissement est ainsi plus facile à réaliser que la création d’une seconde zone de protection, qui impliquerait la création d’une nouvelle loi, selon les deux experts consultés. On peut simplement, par décret, modifier les limites du parc marin actuel, après des consultations évidemment, explique le directeur général de la SNAP Québec.

Techniquement et politiquement, c’est plus simple. Et c’est là que semblent s’aligner les planètes entre le gouvernement provincial et le gouvernement fédéral. On a mutuellement un intérêt politique et socioéconomique à agrandir les limites, ajoute Émilien Pelletier.

Émilien Pelletier s’intéresse depuis plusieurs années aux aires marines protégées.

Photo : Radio-Canada

Cette expansion, si elle se concrétise, pourrait résoudre une grande lacune du parc actuel : il ne couvre pas l’entièreté de l’aire essentielle des bélugas, qui est pourtant le premier objectif de protection du parc marin, rappelle le professeur émérite et président du comité de coordination du parc marin.

On voit très clairement qu’on ne couvre même pas 50 % de l’aire d’occupation, donc on a toujours espéré que l’aire qui n’est pas protégée le sera éventuellement, explique Émilien Pelletier. D’ailleurs, il dit sentir une sensibilité accrue à Ottawa et une nouvelle écoute à Québec en ce qui a trait aux enjeux de protection du territoire maritime.

Le parc marin ne couvre pas la moitié de l’aire d’occupation du béluga dans le Saint-Laurent, selon Émilien Pelletier.

Photo : Radio-Canada

Doubler la superficie

Alain Branchaud croit que la zone du parc marin pourrait doubler si l’habitat des bélugas est pris en compte dans les calculs d’expansion. Le parc pourrait s’étendre de Baie-Saint-Paul jusqu’à Trois-Pistoles et jusqu’aux Escoumins, selon Émilien Pelletier.

« Actuellement, le parc marin coupe l’estuaire en deux sur la longueur, ce qui n’a aucun sens du point de vue écologique. Le béluga, il ne sait pas qu’il y a une ligne au milieu. »

— Une citation de Émilien Pelletier, professeur émérite à l’Institut des sciences de la mer de Rimouski

Il ajoute que l’expansion apporterait une protection majeure aux mammifères marins puisque les embarcations ne pourraient plus s’en approcher, comme c’est le cas dans le parc marin­.

Avec les informations de Camille Lacroix

Laurence Vachon (accéder à la page de l’auteur)

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