Environnement et transition écologique

Here’s the Montreal perspective from the lovely Dr. Ziter.

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Hydro-Québec laisse tomber son usine d’hydrogène

PHOTO ALAIN ROBERGE, ARCHIVES LA PRESSE

Le projet initial de Recyclage Carbone Varennes incluant Enerkem et Hydro-Québec avait été annoncé en grande pompe en décembre 2020 en présence du premier ministre et du ministre de l’Économie.

Hydro-Québec recule et ne construira pas ce qu’elle avait annoncé en grande pompe comme la plus grande usine d’hydrogène vert au monde, à Varennes.

Publié à 7h00

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Hélène Baril

Hélène Baril La Presse

Cet investissement de 200 millions, qui devait servir à alimenter en hydrogène l’usine de biocarburant construite par Enerkem et des partenaires à proximité, ne fait plus partie des priorités de la société d’État, a fait savoir une porte-parole, Caroline Desrosiers.

« Au cours des derniers mois, le projet a été repensé pour combiner la production d’hydrogène et de biocarburant, a-t-elle précisé. On ne participe plus au projet, parce que le biocarburant ne fait pas partie des priorités d’Hydro-Québec. »

Les deux usines, celle de biocarburant et celle d’hydrogène, devaient être mises en service en même temps en 2023, avait-on appris lors de l’annonce du projet en 2020. « L’ensemble de la production [d’hydrogène] sera vendue à Enerkem à un prix intéressant pour les deux parties et qui générera un revenu pour Hydro-Québec », avait alors précisé Hydro-Québec.

C’est le gouvernement du Québec, par l’entremise d’Investissement Québec, qui sauvera le projet. Le ministre de l’Économie, Pierre Fitzgibbon, a annoncé mercredi l’injection de 284,45 millions dans le projet connu sous le nom de Recyclage Carbone Varennes (RCV).

Cette mise de fonds supplémentaire porte à 365,45 millions les sommes investies par Québec dans ce projet estimé à près de 1 milliard de dollars. Investissement Québec est déjà par ailleurs actionnaire d’Enerkem.

Les partenaires d’Enerkem dans RCV, soit Shell, Suncor et Proman, un producteur de produits dérivés du gaz établi en Suisse, sont les autres investisseurs. Il a été impossible de connaître la contribution de chacun. Ces trois entreprises « auront la responsabilité d’appuyer l’implantation à Varennes d’un électrolyseur d’une capacité de 88 MW pour la production d’hydrogène vert et d’une usine de production de carburants propres », se contente d’indiquer le ministre dans un communiqué.

Hydro-Québec, de son côté, assure que la production d’hydrogène l’intéresse toujours. « On est ouverts à d’autres projets et prêts à en discuter », assure sa porte-parole, qui ajoute que l’entreprise n’a aucun autre projet d’hydrogène actuellement.

Un long cheminement

Recyclage Carbone Varennes doit être la première application commerciale au Québec de la technologie que développe Enerkem depuis 2014. La future usine veut transformer des déchets non récupérables en gaz de synthèse et en méthanol. Dans une phase subséquente, le méthanol pourrait devenir de l’éthanol et être mélangé à l’essence pour faire rouler des voitures.

Enerkem prévoit pouvoir traiter annuellement 200 000 tonnes de matières résiduelles et produire 135 millions de litres de méthanol, un alcool généralement utilisé comme solvant.

Les déchets viendront des sites de récupération des matériaux de construction et des résidus du sciage, qui seront acheminés à Varennes par trains et par camions.

Le projet de Varennes avait été annoncé pour la première fois en 2008.

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La sécheresse généralisée épargne Hydro-Québec

PHOTO MARTIN TREMBLAY, ARCHIVES LA PRESSE

Rivière aux Outardes, sur la Côte-Nord, en 2013

Alors que la sécheresse menace la production hydroélectrique un peu partout sur la planète, Hydro-Québec doit composer avec une augmentation constante du niveau d’eau dans ses réservoirs.

Publié à 6h00

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Hélène Baril

Hélène Baril La Presse

« Ce qu’on observe depuis les dernières années et ce que les modèles nous disent, c’est que les changements climatiques ont un impact à la hausse sur les apports d’eau dans nos réservoirs », indique le porte-parole d’Hydro-Québec, Maxence Huard-Lefebvre.

Les grands réservoirs d’Hydro-Québec peuvent stocker assez d’eau pour répondre aux besoins en électricité de tout le Québec pendant une année.

Pendant des années, la société d’État a redouté l’impact d’une éventuelle période de sécheresse prolongée sur sa capacité de production, au point de refuser de publier le niveau d’eau de ses réservoirs, une information jugée sensible pour des raisons commerciales.

C’est plutôt l’inverse qui se produit. Des apports d’eau plus importants que la normale obligent la société d’État à gérer des surplus, soit en exportant davantage, soit en laissant couler l’eau en pure perte sans la faire passer par ses turbines, ce qu’elle a dû faire en 2017 et en 2019.

Un « consensus universel »

Ouranos, organisme indépendant spécialisé dans les études climatiques, confirme que tous les modèles de prévisions s’entendent sur le fait qu’Hydro-Québec bénéficiera au cours des prochaines années d’un apport d’eau plus important dans ses grands réservoirs situés dans le nord de la province. Le réchauffement climatique et la diminution du couvert de glace sont en cause.

« Il y a un consensus universel qui prévoit des apports d’eau plus importants dans le Nord et dans les réservoirs d’Hydro-Québec », affirme André Bourque, directeur général d’Ouranos.

Il n’est pas impossible qu’il y ait une sécheresse pendant une année ou deux, mais il reste qu’Hydro-Québec est moins vulnérable au manque d’eau, parce que ses réservoirs sont situés dans le Nord et qu’ils sont tellement vastes.

André Bourque, directeur général d’Ouranos

Selon lui, les risques que représentent les grands incendies de forêt et les tempêtes de vent, des évènements climatiques de plus en plus fréquents, posent une plus grande menace pour Hydro-Québec que le manque d’eau.

Sécheresse autour du globe

Des périodes de sécheresse prolongée ont marqué l’été 2022 un peu partout sur la planète. La Chine a mis des usines à l’arrêt en raison de la sécheresse qui a réduit sa production hydroélectrique dans le Sichuan. En Californie, où l’hydroélectricité satisfait à 17 % des besoins de l’État, le manque d’eau a forcé une réduction importante de la production.

Même dans un pays nordique comme la Norvège, où l’hydroélectricité assure 97 % des besoins en électricité, l’assèchement des réservoirs des centrales est devenu critique, au point que le pays pourrait suspendre ses exportations d’électricité vers l’Europe.

Pour Hydro-Québec, qui veut alimenter à long terme les consommateurs d’électricité du Massachusetts et de New York, le niveau d’eau des réservoirs est critique. Trois fois par année, la société d’État doit maintenant publier de l’information sur l’évolution des niveaux d’eau dans ses réservoirs.

Hydro-Québec gère 27 réservoirs, dont la capacité de stockage équivaut à 173 térawattheures d’électricité, soit l’équivalent des besoins en électricité du Québec pendant un an.

Les plus importants de ces réservoirs sont à la baie James, soit Caniapiscau (4359 km2), La Grande 3 (2451 km2) et Robert-Bourassa (2905 km2).

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Un rapprochement historique avec l’Allemagne

PHOTO ADRIAN WYLD, LA PRESSE CANADIENNE

Le premier ministre du Canada, Justin Trudeau, et le chancelier allemand, Olaf Scholz

(Ottawa ) La visite de trois jours du chancelier allemand, Olaf Scholz, la semaine dernière, marque un tournant dans les relations entre le Canada et l’Allemagne.

Publié à 6h00

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Joël-Denis Bellavance

Joël-Denis Bellavance La Presse

Elle a permis de jeter les bases d’un solide rapprochement entre les deux pays sur trois fronts : politique, économique et énergétique.

L’Allemagne est la première économie de l’Europe. Aux côtés de la France, elle influe considérablement sur les positions adoptées par l’Union européenne. Mais dans les cercles du pouvoir à Ottawa, la priorité a toujours été accordée, dans l’ordre, aux États-Unis, qui demeurent, et de loin, le partenaire commercial le plus important du Canada, à la Grande-Bretagne et ensuite à la France. L’Allemagne apparaissait très loin sur le radar, même si la « Deutschland » est, depuis 2007, la quatrième puissance économique de la planète derrière les États-Unis, la Chine et le Japon.

À preuve, quand le ministre François-Philippe Champagne a demandé aux fonctionnaires de son ministère, en mars, de lui préparer un cahier d’information et une liste de numéros de téléphone des dirigeants des grandes entreprises allemandes en prévision d’une tournée commerciale qu’il tenait à effectuer en mai, ce fut le branle-bas de combat. Après quelques jours, on peinait à trouver l’information qu’il réclamait. À un moment donné, on lui a suggéré, entre autres, de composer le 1 800 Volkswagen pour réussir à obtenir l’information souhaitée au sujet des membres de la direction de ce géant de l’automobile, raconte-t-on en coulisses.

« L’Allemagne n’était pas vraiment sur le radar au ministère », a confié une source gouvernementale qui a préféré s’exprimer sous le couvert de l’anonymat.

« Le ministre Champagne a organisé une visite d’une semaine en Allemagne et il a dit au ministère : vous êtes bienvenus si vous voulez me suivre ! C’est à travers les contacts qu’il a en Europe qu’il a réussi à développer tout cela », a ajouté cette source, soulignant que M. Champagne a passé près de 20 ans en Europe.

Mission commerciale

En une semaine, le ministre Champagne et sa suite se sont rendus dans cinq villes afin de plaider la cause du Canada devant les gens d’affaires allemands. Il s’est notamment rendu à Berlin, à Wolfsburg, où se trouve le siège social de Volkswagen, à Stuttgart pour rencontrer les dirigeants de Mercedes-Benz et à Munich (BMW).

Pourquoi a-t-il décidé d’effectuer une telle mission commerciale ? Ses proches collaborateurs lui avaient fait parvenir un texte du quotidien The New York Times en mars dans lequel on expliquait que les grandes industries de l’Allemagne comptaient accélérer le pas afin de verdir leur chaîne d’approvisionnement.

« Quand je suis allé en Allemagne, j’avais un message : je comprends votre enjeu de décarbonisation. […] Le Canada fait partie de la solution. On a le troisième plus grand corridor, c’est-à-dire Windsor-Detroit, après la Chine et l’Allemagne. On a le talent. On a plus de 500 000 personnes qui travaillent dans le secteur de l’automobile. On a les ressources naturelles, l’énergie renouvelable et j’ai accès à 1,5 milliard de consommateurs sans droit de douane grâce aux ententes de libre-échange », a souligné le ministre à ses interlocuteurs.

Ce message n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd. Des rencontres subséquentes ont été organisées avec les dirigeants des constructeurs automobiles en juin au sommet de Davos. Des échanges de textos se sont multipliés. Des appels aussi. Quatre mois plus tard, le fruit de ces efforts était cueilli.

Ententes

Mardi dernier, le gouvernement canadien a signé des accords séparés avec Volkswagen et Mercedes-Benz qui permettront aux deux constructeurs automobiles allemands d’accéder aux matières premières canadiennes (le cobalt, le graphite, le nickel et le lithium) pour les batteries des véhicules électriques. Le premier ministre Justin Trudeau et le chancelier allemand Olaf Scholz ont participé à la cérémonie de signature à Toronto.

Le lendemain, M. Trudeau et son homologue allemand signaient une autre entente à Stephenville, à Terre-Neuve, portant cette fois sur la production d’hydrogène vert et la création d’une chaîne d’approvisionnement transatlantique à compter de 2025. L’Allemagne mise sur cette énergie propre pour décarboner son économie et s’affranchir de sa dépendance de la Russie et de son gaz naturel.

« Les Allemands voient aussi maintenant le Canada comme un partenaire de choix, un partenaire sérieux et un partenaire stratégique. C’est à nous maintenant de concrétiser cela », a expliqué le ministre Champagne en entrevue avec La Presse.

Celui que plusieurs surnomment dans les rangs libéraux le « Lapin Energizer » soutient que ces ententes envoient un puissant message aux investisseurs étrangers.

« Quand tu as les grands constructeurs comme cela qui viennent au Canada, cela envoie un message au reste de la planète : le Canada est un joueur clé dans la chaîne d’approvisionnement verte de l’automobile de l’avenir », a-t-il avancé.

« On a imaginé l’écosystème des batteries des véhicules électriques. On l’a construit. On l’a fait avec le ministre Pierre Fitzgibbon au Québec et on l’a fait en Ontario aussi. Et maintenant, on est en train de l’optimiser », s’est-il félicité.

En juillet, M. Champagne s’est rendu au Japon afin de livrer le même message auprès des gens d’affaires. On saura dans moins de trois semaines, quand il accueillera une délégation japonaise à Ottawa, s’il aura réussi à nouveau à conclure « un deal », pour reprendre une expression du premier ministre Justin Trudeau en parlant du pouvoir de persuasion de son ministre lorsque Moderna a décidé d’ouvrir une usine au Québec.

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Je comprends que culturellement et géographiquement, les USA, la Grande-Bretagne et la France aient eu la priorité, mais l’histoire des contacts chez Volkswagen, ça frise l’amateurisme! L’Allemagne n’est pas une puissance émergente, ça fait longtemps que c’est le centre économique de l’Europe

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Le ministre Pierre Fitzgibbon est toujours ouvert au projet de GNL Québec

Le ministre sortant de l’Économie, Pierre Fitzgibbon

Photo : Radio-Canada / Ivanoh Demers

Louis Blouin (accéder à la page de l’auteur)

Louis Blouin

Louis Blouin

Publié à 4 h 01

Le projet Énergie Saguenay de GNL Québec, que l’on croyait mort et enterré, suscite encore l’intérêt du gouvernement sortant. En coulisses, le ministre de l’Économie Pierre Fitzgibbon garde la porte ouverte, a appris Radio-Canada.

Selon nos informations, le gouvernement caquiste a récemment laissé savoir à Ottawa qu’il était toujours ouvert à la réalisation du projet.

Des approches informelles, menées par le cabinet du ministre québécois de l’Économie Pierre Fitzgibbon, auraient été faites au cours des deux à trois derniers mois, selon trois sources différentes au gouvernement fédéral.

Selon l’une d’entre elles, le cabinet de Fitzgibbon aurait laissé savoir qu’après les élections provinciales, il y aurait une volonté de la part de Québec de reconsidérer et d’accélérer le projet, si la Coalition avenir Québec est réélue. Ce que corroborent d’autres sources à Ottawa.

Cependant, aucune demande formelle n’a été présentée au gouvernement fédéral.

Selon nos sources, c’est le contexte changeant causé par la guerre en Ukraine, la pénurie de gaz en Europe et l’argument du développement économique qui auraient généré un intérêt renouvelé de la part du gouvernement Legault.

Pas plus tard qu’en mai dernier, le premier ministre François Legault déclarait pourtant qu’il n’avait pas l’intention de reconsidérer le projet. Il n’est pas question qu’on rouvre ce dossier-là, pour d’abord une question environnementale, avait-il déclaré de passage à Jonquière.

En juillet 2021, le gouvernement Legault avait rejeté le projet évalué à 14 milliards visant à installer un complexe de liquéfaction de gaz naturel à Saguenay, justifiant la décision par un manque d’acceptabilité sociale, notamment.

À la demande du fédéral

Interrogé à ce sujet, l’entourage du ministre sortant Pierre Fitzgibbon n’a pas nié explicitement que ce dernier est ouvert au projet de GNL Québec. Son bureau indique que le sujet a été abordé à la demande du gouvernement fédéral.

En préparation de la visite du chancelier allemand, à l’invitation de représentants du gouvernement fédéral, les processus d’approbation de plusieurs projets énergétiques ont été étudiés, a expliqué par écrit Mathieu St-Amand, directeur des communications pour M. Fitzgibbon.

Il n’y a actuellement aucun projet à l’étude au gouvernement du Québec concernant GNL Québec. Actuellement, il n’y a pas de projets qui répondent aux besoins à court et à moyen terme de l’Allemagne, a-t-il ajouté.

Projet peu réaliste aux yeux d’Ottawa

Or, selon des sources fédérales, le projet Énergie Saguenay de GNL Québec est jugé peu réaliste par certains membres du gouvernement Trudeau.

On ne tuerait pas le projet, a déclaré une source gouvernementale fédérale, qui souligne toutefois qu’il faudrait un plan d’affaires viable.

La semaine dernière, en compagnie du chancelier allemand, Justin Trudeau s’était montré très prudent concernant le potentiel de nouveaux projets d’exportation de gaz vers l’Allemagne, dans l’est du Canada.

Il y a plusieurs projets qui ont été discutés depuis bien des années, mais pour lesquels il n’y a jamais eu de plan économique, de plan d’affaires qui étaient tout à fait logiques ou viables, avait déclaré Justin Trudeau, ajoutant que c’était aux entreprises d’examiner le nouveau contexte économique et géopolitique.

Le premier ministre Trudeau avait aussi souligné la distance des gisements albertains et les coûts de transport vers l’est du pays.

GNL Québec poursuit ses efforts

Malgré le refus public énoncé par le gouvernement provincial, GNL Québec déploie beaucoup d’efforts pour tenter de faire avancer son projet Énergie Saguenay, avec en toile de fond la crise énergétique en Europe.

Le Québec et le Canada peuvent aider les pays européens dans leur ensemble à diversifier leurs sources d’énergie et à remplacer les carburants les plus polluants, a écrit un porte-parole de l’entreprise.

GNL Québec a refusé de préciser quelle était la nature de ses contacts avec le gouvernement du Québec ces derniers mois.

En juin, l’entreprise annonçait avoir conclu un accord avec la société d’État ukrainienne Naftogaz pour approvisionner l’Ukraine en gaz naturel liquéfié et en hydrogène, malgré le refus de Québec.

Le printemps dernier, l’entreprise a aussi fait des représentations auprès de l’ambassadeur canadien en Allemagne, Stéphane Dion, pour faire la promotion du projet GNL Québec.


Bannière promotionnelle de notre dossier sur les élections provinciales au Québec.

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Inacceptable. On nous prend pour des valises!

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La CAQ avait émise trois conditions essentielles. Aucune n’a été remplie. Le projet a été rejeté en bloc.

Un an plus tard on veut tout foutre en l’air et recommencer?! J’espère ne pas avoir à soumettre à nouveau un mémoire pour ce qui s’annonce essentiellement le même projet…

Et bien sûr, la CAQ qui veut nous en passer une petite vitre après des élections qui vont asseoir confortablement son emprise sur le monde politique provincial, et probablement réduire les voix dissidentes. C’est hypocrite, mais pas surprenant.

Malheureusement, les cycles politiques qui amènent une usure des partis au pouvoir et un désir de changement de la part de l’électorat ne semblent pas prêts d’affecter la CAQ. Elle joue adroitement le jeu de la “coalition”, c’est-à-dire qu’elle ne peut pas être circonscrite aisément sur l’échiquier politique, car elle s’adapte et change de visage au gré des sondages. C’est un conglomérat hétéroclite où une grande partie de l’électorat peut se reconnaître, un genre de Rorschach politique. Combinons ça à une opposition famélique, un monde de plus en plus polarisé et populiste, et tous les ingrédients sont réunis pour que la CAQ assoie son hégémonie politique et se comporte avec l’arrogance qui la guette depuis déjà un moment…

Le paysage politique tant au provincial qu’au fédéral est terne, et j’ai hâte d’y voir un vent de renouveau souffler comme ce fut le cas dans le monde municipal québécois aux dernières élections. D’ici-là, profitez bien des bonbons qu’ils veulent faire pleuvoir, car comme avec les friandises, le plaisir est de courte durée, mais les kilos en trop sont là pour rester!

Doit-on être complètement convaincu ? :thinking:

GNL Québec: «la porte est fermée», affirme François Legault


François Legault | Photo: Josie Desmarais/Métro

Journal Métro | 31 août 2022 à 11h09 | Clément Bolano

François Legault se défend de tout intérêt à rouvrir la porte au projet de GNL Québec. «Il n’y a pas d’acceptabilité sociale au Québec. […] Le BAPE a refusé le projet. Donc, avec les informations que j’ai aujourd’hui, le projet est refusé et il n’y a pas d’intention de changer ça», a martelé le premier ministre et chef de la Coalition avenir Québec (CAQ) lors d’un point de presse ce mercredi.

Selon Radio-Canada, le ministre de l’Économie Pierre Fitzgibbon serait en effet ouvert à la réalisation du projet. Rappelons que celui-ci consiste à installer un complexe de liquéfaction de gaz naturel à Saguenay, en vue de l’exporter.

Le ministre caquiste aurait indiqué au fédéral que le gouvernement Legault voudrait remettre le projet sur la table après les élections. Ottawa ne serait pas opposé, toujours d’après nos confrères, à une relance du projet. Pourtant, en conférence de presse, M. Legault s’est montré fermement opposé au projet d’usine de liquéfaction de gaz naturel au Saguenay–Lac-Saint-Jean.

On a refusé le projet et il n’y a rien de changé. On est ouvert à exporter de l’hydrogène vert en Allemagne, pas du gaz.

François Legault, premier ministre sortant et chef de la CAQ

Le BAPE avait conclu en 2021 qu’il n’y avait pas d’acceptabilité sociale pour la réalisation du projet de GNL Québec.

Des réactions en rafale

Mercredi, les adversaires de la CAQ n’ont pas attendu longtemps pour réagir.

«On est aussi ouvert et on soutient le projet. Malheureusement, François Legault a répété qu’il n’en voulait pas», a lancé Éric Duhaime, le chef du Parti conservateur du Québec (PCQ), lors d’une conférence de presse au Saguenay–Lac-Saint-Jean. Il est le seul chef de parti qui appuie ouvertement le projet. Il y voit notamment un nid d’emplois profitable pour l’économie saguenéenne.

Paul St-Pierre Plamondon, le chef du Parti québécois (PQ), y voit pour sa part «un autre exemple d’un manque de transparence de la CAQ». «On se demande quelle est l’intention réelle de la CAQ, ce qui se passe en coulisses», a-t-il souligné en point de presse.

Les libéraux souhaitent plutôt investir dans «des projets d’hydrogène vert qui vont nous amener vers la carboneutralité».

Gabriel Nadeau-Dubois, co-porte-parole de Québec solidaire (QS), se questionne sur la position réelle de François Legault au sujet de GNL Québec. Il souligne que le ministre Pierre Fitzgibbon «n’est pas un joueur de quatrième trio dans l’entourage de François Legault».

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Concentrations record de gaz à effet de serre dans l’atmosphère en 2021

PHOTO ALAIN ROBERGE, ARCHIVES LA PRESSE

En 2021, la concentration de CO2 dans l’atmosphère a atteint en moyenne 414,7 parties par million (ppm), soit 2,3 ppm de plus qu’en 2020.

(Washington) Les concentrations dans l’atmosphère des gaz à effet de serre responsables du changement climatique ont atteint des niveaux record en 2021, selon un rapport scientifique qui montre à nouveau que le réchauffement de la planète « ne donne aucun signe de ralentissement ».

Publié hier à 14h28

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Agence France-Presse

« Les données présentées dans ce rapport sont claires : nous continuons à voir de plus en plus de preuves scientifiques des impacts mondiaux du réchauffement, qui ne montre aucun signe de ralentissement », a commenté Rick Spinrad, administrateur de l’Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique (NOAA) dont les scientifiques ont dirigé ce rapport annuel sur le climat.

« Avec de nombreuses communautés frappées par des inondations qui ne se produisent que tous les 1000 ans, des sécheresses exceptionnelles et une chaleur historique cette année, cela montre que la crise climatique n’est pas une menace à venir mais une chose à laquelle nous devons faire face aujourd’hui », a-t-il ajouté.

En 2021, la concentration de CO2 dans l’atmosphère a atteint en moyenne 414,7 parties par million (ppm), soit 2,3 ppm de plus qu’en 2020, selon l’étude publiée mardi dans la revue de la Société américaine de météorologie. Un record depuis le début des mesures et depuis au moins un million d’années.

Ce record n’est pas vraiment une surprise. Après la baisse exceptionnelle en 2020 avec la crise de la COVID-19, les émissions sont largement reparties à la hausse en 2021.

Et dans tous les cas, le CO2 a une durée de vie dans l’atmosphère qui peut aller jusqu’à plusieurs centaines d’années.

Certains scientifiques comparent ainsi l’atmosphère à une baignoire. Même si on réduit le débit de l’eau qui y est déversée (les émissions issues des activités humaines), le volume d’évacuation (absorption du CO2 par les végétaux) n’est tout simplement pas suffisant pour compenser, et la baignoire continue à se remplir.

Les niveaux de méthane, gaz qui ne subsiste qu’une dizaine d’années mais a un pouvoir de réchauffement 80 fois supérieur au CO2 sur une période de 20 ans, ont également atteint un record, selon le communiqué de la NOAA, qui note une accélération « importante » de l’augmentation annuelle des niveaux de méthane ces dernières années.

« Une planète de plus en plus petite »

Côté conséquences du réchauffement, pour la dixième année consécutive, le niveau moyen des océans est également à un niveau record : 9,7 cm au-dessus du niveau de 1993, année où les mesures par satellite ont commencé.

La température des océans, qui absorbent la majorité de la chaleur supplémentaire liée au réchauffement, n’a elle non plus jamais été aussi élevée.

Et 2021 se classe parmi les six années les plus chaudes jamais enregistrées (5e ou 6e selon les mesures), malgré une période marquée par le phénomène La Niña qui provoque un refroidissement.

Le rapport souligne également une activité cyclonique « bien au-dessus de la moyenne » en 2021, avec 97 cyclones et typhons suffisamment importants pour être nommés.

« Si nous prenons (ce constat) au sérieux et l’utilisons de manière avisée, il peut nous aider à prospérer sur une planète de plus en plus petite au regard des impacts de nos activités », a plaidé Paul Higgins, un responsable de la Société américaine de météorologie.

La planète a gagné en moyenne près de 1,2 °C depuis l’ère préindustrielle, provoquant déjà une multiplication des évènements météo extrêmes, des canicules aux tempêtes, en passant par les sécheresses et les inondations.

Et ce n’est que le début. Alors que chaque dixième de degré compte, le monde se dirige en effet vers un réchauffement de +2,8 °C d’ici 2100 même si les engagements pris par les États dans le cadre de l’accord de Paris sont respectés, selon les experts climat de l’ONU (Giec).

Cet accord historique de 2015 vise à limiter le réchauffement bien en deçà de +2 °C, si possible +1,5 °C. Mais pour espérer tenir même l’objectif le moins ambitieux, il faudrait, entre 2030 et 2050, réduire chaque année les émissions comme en 2020, année exceptionnelle où une bonne partie de l’économie mondiale s’est arrêtée en raison de la COVID-19.

Environnement

Des végétaux pour recycler les déchets électroniques

Certaines matières organiques pouvaient aider à extraire des composants de métaux rares, essentiels pour nos appareils électroniques. Photo: iStock

Léa Drouelle - RelaxNews

31 août 2022 à 11h51 - Mis à jour 31 août 2022 à 11h52 2 minutes de lecture

Et si certaines matières organiques pouvaient aider à extraire des composants de métaux rares, essentiels pour nos appareils électroniques ? C’est l’idée d’une équipe de chercheurs américains qui pourrait porter ses fruits si elle était déployée à grande échelle. Voici en quoi elle consiste.

Néodyme : ce nom à la consonance barbare ne vous dit peut-être rien. Pourtant, on le retrouve dans de nombreux appareils électroniques du quotidien : nos ordinateurs, nos écrans de télévision… et même dans les moteurs de voitures hybrides !

Problème : comme la plupart des métaux qui composent nos appareils, ils sont extraits de ressources rares et non renouvelables. Sans compter que les appareils en question ont une durée de vie généralement limitée. Mais une méthode développée par une équipe de scientifiques américains de l’université de Penn State pourrait faire d’une pierre deux coups. Ces derniers ont conçu une solution aqueuse à laquelle ils ont ajouté des résidus de matières organiques.

Plus précisément, les chercheurs ont broyé de la peau de tomate et de l’épi de maïs, avant de la mélanger à de la pulpe de bois et du papier de coton en petits morceaux avant de les tremper dans l’eau. L’introduction de microproduit et de nanoparticules a ensuite provoqué une réaction chimique, activant le processus de séparation nécessaire à l’extraction d’échantillons de néodyme.

Si cette méthode est déployée à grande échelle, les chercheurs pensent qu’elle pourrait à la fois réduire la masse de déchets électroniques tout en limitant l’extraction minière nécessaire pour obtenir ces composants dont sont dotés nos appareils du quotidien.

« Dans un avenir proche, nous voulons tester notre processus sur des échantillons industriels réalistes », précise Amir Sheikhi, professeur adjoint de génie chimique qui a dirigé les travaux. Son équipe espère également étendre cette technique à d’autres métaux précieux tels que l’or et l’argent.

Selon une enquête commandée par le groupe parlementaire européen des Verts/ALE et publiée en décembre 2021, 40% de l’empreinte environnementale numérique en Europe est due à l’épuisement des ressources en métaux et à l’utilisation de ressources fossiles nécessaires pour fabriquer les appareils électroniques.

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Québec garde secrète l’ampleur de la décontamination nécessaire à Rouyn-Noranda

Plus de 400 terrains seraient contaminés dans le quartier de la Fonderie Horne, estime la santé publique.

Au moins la moitié des terrains du quartier Notre-Dame devront être restaurés, selon une estimation de la Direction régionale de la santé publique de l’Abitibi-Témiscamingue.

Photo : Radio-Canada / Thomas Gerbet

Thomas Gerbet (accéder à la page de l’auteur)

Thomas Gerbet

Thomas Gerbet

Publié à 4 h 00

Les résidents du quartier Notre-Dame, de Rouyn-Noranda, ont encore beaucoup de questions sans réponses, à quelques heures de leur rencontre avec le directeur national de santé publique du Québec et l’administratrice d’État, dans le dossier de la Fonderie Horne. Ils réclament des actions rapides, mais la tâche pour assainir leur air et leur sol pourrait nécessiter des années de travail.

Le médecin de famille Tanguy Veret sera présent à l’assemblée publique, jeudi soir (Nouvelle fenêtre) , puisque sa fille fréquente l’école primaire Notre-Dame-de-Protection, située à 600 mètres de la Fonderie. Un des terrains de cette école a dû être décontaminé, en 2020, à cause de la présence trop élevée d’arsenic.

Le terrain avant de l’école Notre-Dame-de-Protection a été décontaminé, mais pas la cour de récréation située à l’arrière.

Photo : Radio-Canada / Alexia Martel-Desjardins

C’est possible qu’on quitte la région. On y pense, avoue-t-il. Alors que l’Abitibi-Témiscamingue manque cruellement de médecins, plusieurs de ses collègues dans le milieu médical sont aussi en réflexion.

« J’ai le choix de vivre à peu près partout dans le monde. Pourquoi je choisirais de vivre sous une usine? Je ne voudrais pas le regretter dans quelques dizaines d’années, si ma fille développe quelque chose, parce que je l’ai laissée exposée à des toxiques. »

— Une citation de Tanguy Veret, médecin de famille à Rouyn-Noranda

Tanguy Veret et d’autres médecins locaux déplorent que la santé publique n’ait pas recommandé les mesures les plus strictes pour que la Fonderie respecte la norme québécoise sur les émissions d’arsenic. Que la santé publique transige avec la santé, pour l’usine, je ne pense pas que ce soit son travail, dit-il.

Marie-Hélène Massy Emond, résidente du quartier Notre-Dame, à Rouyn-Noranda

Photo : Radio-Canada / Alexia Martel-Desjardins

La plupart des citoyens du quartier Notre-Dame ignorent l’ampleur de la contamination de leurs maisons. C’est tellement difficile en ce moment, témoigne Marie-Hélène Massy Emond, qui vit à 600 mètres de la Fonderie, près de l’aréna Glencore. Mes attentes sont très élevées, dit celle qui espère un plan très concret de la part des autorités.

« Je me demande comment le Dr Luc Boileau compte regagner notre confiance. On n’a pas du tout l’impression d’être protégés par la santé publique nationale […] Nos espaces privés sont contaminés, l’air et le sol de nos maisons. »

— Une citation de Marie-Hélène Massy Emond, résidente du quartier Notre-Dame.

Une enquête de Radio-Canada révélait récemment que les poussières intérieures de certaines maisons du quartier ont des concentrations d’arsenic supérieures au seuil de risque acceptable fixé par le gouvernement du Québec pour les terrains extérieurs.

À la suite de cette enquête, le 24 août, le gouvernement Legault a annoncé qu’il compte exiger de la Fonderie qu’elle décontamine tous les terrains du quartier dont la concentration d’arsenic excède la norme de 30 mg/kg de sol.

Québec cache l’étendue du travail à réaliser

Malgré une demande d’accès à l’information de Radio-Canada, le gouvernement refuse de rendre public un document de 2021 dans lequel la Fonderie Horne détaille au ministère de l’Environnement l’étendue de la zone à décontaminer et la durée nécessaire pour le faire.

Le ministère nous a expliqué que c’est l’entreprise qui a demandé à ne pas divulguer le document, et qu’après analyse, nous pouvons conclure que ses observations relativement à la confidentialité du document visé répondent aux exigences des articles 23 et 24 de la Loi.

Articles de loi invoqués par le MELCC pour ne pas rendre publique la documentation.

Photo : Radio-Canada / Thomas

Le ministère de l’Environnement nous a toutefois transmis une note interne avec des commentaires au sujet du plan de la Fonderie, sauf que des informations essentielles y sont caviardées, notamment sur l’ampleur de la zone à décontaminer et la durée des travaux requis.

Extrait d’une note caviardée par le ministère de l’Environnement du Québec.

Photo : Radio-Canada / Thomas Gerbet

On comprend toutefois, dans la note interne, que la réhabilitation des terrains se fera par étapes.

« Comme il ne sera pas possible d’intervenir sur tous les terrains à la fois, vu l’étendue de la zone d’étude et des désagréments que cela impliquerait pour la population locale, une gradation doit donc être réalisée dans la séquence de réalisation des travaux de caractérisation. »

— Une citation de Extrait d’une note interne du ministère de l’Environnement, transmise à Radio-Canada grâce à la Loi sur l’accès aux documents des organismes publics et sur la protection des renseignements personnels.

Autre information issue de cette note : les contaminants qui seront pris en compte pour décontaminer les terrains seront l’arsenic, le plomb, le cadmium, le zinc et le cuivre.

Le terrain et l’intérieur de la maison de Nicole Gamache sont contaminés à l’arsenic et au cadmium, au-delà des normes.

Photo : Radio-Canada / Thomas Gerbet

Des échantillons prélevés par Radio-Canada sur le terrain d’une résidence de la 8e rue, à 150 mètres de la Fonderie, ont révélé une concentration dans le sol de 117 mg/kg pour l’arsenic (norme = 30) et de 10,5 mg/kg pour le cadmium (norme = 5).

Aucun des terrains que nous avons testés ne dépassait la norme pour le plomb de 500 mg/kg. Le plus élevé était à 357. Rappelons que la norme en Ontario est 120 et le Conseil canadien des ministres de l’Environnement, où siège le ministre québécois Benoit Charette, recommande 140.

La santé publique n’a pas un portrait précis de la situation

En 2019, le quartier Notre-Dame comptait 715 terrains répartis ainsi :

  • 11 terrains à haute fréquentation d’enfants (garderies, écoles, parcs…)
  • 63 terrains résidentiels avec des enfants de 6 ans et moins
  • 641 autres terrains

Près de 80 maisons sont situées dans une zone très proche de la Fonderie, considérée par la santé publique comme beaucoup trop exposée aux contaminants.

Photo : Radio-Canada / Mélanie Picard

Quels terrains sont contaminés et lesquels ne le sont pas? La santé publique régionale l’ignore. La Fonderie a plus d’informations sur les terrains que nous, actuellement, explique Daniel Proulx, de l’équipe de surveillance et santé environnementale au CISSS de l’Abitibi-Témiscamingue. C’est la mieux placée pour avoir le portrait d’ensemble.

Nous sommes à terminer le protocole de caractérisation et réhabilitation volontaire et prévoyons le mettre en œuvre le plus rapidement possible, mentionne par courriel la porte-parole de la Fonderie, Cindy Caouette. L’application du nouveau protocole […] nous permettra de répondre à cette question avec précision.

Plus de la moitié des terrains du quartier sont contaminés, anticipe la santé publique

En 2019, la Fonderie Horne a découpé le quartier en 31 blocs de maisons. Dans chaque bloc, un échantillon composite issu de 6 terrains a été testé. Au final, 18 des 31 blocs atteignaient ou dépassaient la limite acceptable de concentration d’arsenic.

On sait quels blocs sont plus élevés, mais on ne sait pas spécifiquement quels terrains le sont, précise Daniel Proulx. Si on suit cette logique-là, on peut s’attendre à ce qu’il y ait facilement la moitié des terrains qui puissent atteindre le seuil, ajoute son collègue Stéphane Bessette, chef d’équipe en santé environnementale.

Bloc de maisons du quartier Notre-Dame, selon leur fréquence d’échantillonnage (lignes rouges horizontales) et leurs résultats de tests de 2019. En bleu, les résultats sous la norme. En rouge : à la norme ou au-dessus.

Photo : Radio-Canada / Base de carte de la Fonderie Horne

Ainsi, si 58 % des blocs sont contaminés, c’est possiblement 415 terrains qui sont à restaurer. Au début des années 1990, près de 600 terrains avaient été décontaminés à cause de la trop forte concentration en plomb. Le projet avait duré trois ans.

« Les gens qui vivent le plus près de la Fonderie, dans le quartier Notre-Dame, font face à un risque qui, d’un point de vue de santé publique, est inacceptable. »

— Une citation de Stéphane Bessette, chef d’équipe en santé environnementale et conseiller à la Direction régionale de la santé publique de l’Abitibi-Témiscamingue.

La santé publique ne sait pas encore si l’opération pourra débuter dès cet automne. Une fois passée la fin octobre, les terrains auront commencé à geler et il faudra attendre le printemps 2023.

On commence par qui?

Si on avait à prioriser certains terrains, on prioriserait les terrains avec des enfants de moins de 6 ans, dit Stéphane Bessette. C’est la clientèle qui est la plus à risque.

La première étape serait déjà d’essayer d’identifier, à partir des informations qu’on a, les terrains où résident des jeunes enfants. Par la suite, ce serait de réaliser un échantillonnage rapide pour déterminer les dépassements, ajoute-t-il.

La santé publique a récemment demandé des informations à la Régie de l’assurance maladie du Québec (RAMQ) pour avoir les adresses du quartier où résident de jeunes familles.

La Fonderie Horne organise une fête de quartier

La compagnie Glencore a annoncé mardi une fête de quartier à l’occasion d’une Journée opération recyclage, le 10 septembre, en plein cœur des consultations publiques au sujet des émissions polluantes de la Fonderie. Des activités pour les enfants seront organisées, alors que les adultes seront encouragés à déposer leurs appareils électroniques désuets pour que la Fonderie les fonde dans ses fours et en retire différents métaux de valeur.

Les ministres de l’Environnement s’entendent sur la gestion du plastique à usage unique

Les ministres ont aussi ouvert la voie pour un premier plan d’adaptation aux changements climatiques.

Photo : Radio-Canada / Sarah Xenos

Sarah Xenos (accéder à la page de l’auteur)

Sarah Xenos

Publié hier à 22 h 24

Les ministres de l’Environnement de partout au Canada se sont entendus sur la marche à suivre pour la gestion du plastique à usage unique au pays lors de la rencontre annuelle du Conseil canadien des ministres de l’Environnement.

L’objectif pour la gestion du plastique à usage unique reste le même, soit que le pays ne produise plus de déchet plastique d’ici 2030. Pour ce faire, les provinces et territoires sont prêts à emboîter le pas aux règlements fédéraux, assure le ministre de l’Environnement du Yukon, Nils Clark.

Nous nous attendons à nous aligner aux réglementations fédérales lorsque celles-ci seront confirmées, ce que nous espérons plus tôt que tard, dit-il.

Les ministres de l’Environnement souhaitent également améliorer l’étiquetage du plastique et s’assurer qu’il soit mieux recyclé en favorisant une économie circulaire.

La rencontre du conseil, qui s’est tenue cette année à Whitehorse, a aussi permis de paver la voie pour un premier plan d’adaptation aux changements climatiques, dont l’adoption est prévue pour l’automne.

À lire aussi :

Tous devront travailler ensemble sur ce dossier, prévient le ministre fédéral de l’Environnement, Steven Guilbeault en assurant vouloir respecter les compétences des provinces.

Cependant, alors que le nord du pays se réchauffe trois fois plus rapidement que le reste du monde, le plan d’adaptation devra prendre en compte les spécificités des régions, assure le ministre.

« C’est en travaillant ensemble comme ça qu’on va pouvoir identifier les solutions qui sont nécessaires et qui sont particulières au Grand Nord canadien. »

— Une citation de Steven Guilbeault, ministre canadien de l’Environnement

Chercheuse en changements climatiques à l’Université du Yukon, Alison Perrin souligne que les impacts sont déjà observables partout au territoire, notamment avec les écarts de températures de plus en plus extrêmes et le dégel du pergélisol qui a un impact sur les infrastructures.

Je veux voir que le Nord a une importance dans ce plan, qu’on est prêt à supporter le Nord quand on fait de grands changements, souligne-t-elle.

Pour la première fois, le Conseil des ministres de l’Environnement a aussi consacré une journée à la rencontre de représentants autochtones de partout au Canada pour discuter des enjeux environnementaux dans leurs communautés.

La barre reste haute pour GNL Québec

PHOTO HANNIBAL HANSCHKE, ARCHIVES REUTERS

Installations du gazoduc Nord Stream 1, à Lubmin, en Allemagne. Ce gazoduc est crucial à l’alimentation de l’Europe en gaz russe.

Philippe Mercure

Philippe Mercure La Presse

Comme un boomerang dont on croyait s’être débarrassé, le débat entourant le mégaprojet GNL Québec revient traverser la campagne électorale.

Publié à 5h00

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Éric Duhaime est en faveur de la construction de ce complexe de liquéfaction de gaz naturel au Saguenay. Le chef conservateur veut même en faire la fameuse « question de l’urne ».

François Legault nie vouloir relancer le projet. Mais Radio-Canada a révélé que son ministre de l’Économie, Pierre Fitzgibbon, en discute dans les coulisses1. Le ministre des Finances, Eric Girard, a aussi donné une entrevue cet été laissant entendre que le projet pourrait être reconsidéré à certaines conditions2.

Que ce dossier revienne dans l’actualité n’a rien d’étonnant. Depuis que Québec a fermé la porte à GNL Québec, il y a un peu plus d’un an, la situation géopolitique mondiale a complètement changé.

L’invasion de l’Ukraine par la Russie a bouleversé les approvisionnements de gaz naturel en Europe, et pas qu’un peu. Le pays de Vladimir Poutine fournissait 40 % du gaz consommé sur le continent. C’est donc 155 milliards de mètres cubes de gaz dont seront annuellement privés les Européens. C’est énorme.

Des experts préviennent que la pénurie et les prix élevés de l’énergie en Europe pourraient grever les budgets des ménages, faire fermer des usines et affaiblir les finances publiques pendant des années. L’Allemagne, moteur industriel de l’Europe, est particulièrement touchée.

Devant cette situation très sérieuse, le Canada et le Québec ont le devoir de se demander ce qu’ils peuvent faire pour aider l’Europe.

Cela inclut de jeter un regard neuf sur GNL Québec, à la lumière du nouveau contexte.

Attention. Ça ne veut surtout pas dire d’autoriser le projet dans l’urgence. Notre équipe éditoriale s’est déjà prononcée contre GNL Québec et pourrait très bien rester sur cette position à l’issue d’une autre évaluation.

Mais les enjeux sont complexes et ne s’analysent pas sur un coin de table. En réaction à la crise du gaz, des pays européens ont recommencé à brûler du charbon, une énergie beaucoup plus polluante que le gaz naturel. Et ils cherchent à s’approvisionner chez des producteurs de gaz dont les usines de liquéfaction ne fonctionnent pas à l’hydroélectricité. Le gaz naturel de GNL Québec pourrait-il remplacer durablement des sources d’énergie plus polluantes ?

Il y a 18 mois, le BAPE avait tranché que ce n’était pas le cas. Il n’y a aucune hérésie à s’assurer que cette conclusion — ainsi que les autres de son rapport — reste valide dans le marché en pleine réorganisation d’aujourd’hui.

Avant toute chose, les promoteurs de GNL Québec devront démontrer que des investisseurs croient au projet et que des clients sont prêts à se commettre à long terme pour acheter du gaz qui partirait du Saguenay.

C’est loin d’être évident. GNL Québec n’exporterait pas une goutte de gaz avant au mieux quatre ou cinq ans. Les Européens, activement engagés à réduire leur consommation de gaz et à trouver d’autres sources d’énergie, auront-ils réglé leurs problèmes d’ici là ? Les analystes ne s’entendent pas sur la durée des bouleversements.

Si clients et investisseurs sont bel et bien au rendez-vous pour GNL Québec, on peut imaginer un scénario où le projet serait resoumis au BAPE.

Tous les écueils relevés dans le dernier rapport devraient alors être réexaminés. La guerre et ses impacts pourraient-ils modifier l’opinion publique et amener une acceptabilité sociale ? Ce n’est pas impossible.

La question de la perturbation de l’habitat du béluga reste entière. Mais c’est vraiment celle des émissions de GES à long terme qui serait déterminante.

Le GIEC nous prévient du danger d’ériger de nouvelles installations de carburants fossiles qui fonctionneraient pendant des décennies et viendraient « verrouiller » les émissions.

Cet argument est crucial. La seule façon de le contourner serait de montrer que GNL Québec réduirait bel et bien les émissions mondiales sur l’ensemble de sa durée de vie.

La barre est donc haute. Mais le monde a changé et une éventuelle nouvelle mouture du projet mériterait d’être réexaminée du même œil critique que la précédente.

En attendant, il y a autre chose que le Canada peut faire pour l’Europe. Yvan Cliche, chercheur en énergie au CERIUM, rappelle que les projets de liquéfaction du gaz naturel sont plus avancés en Colombie-Britannique que dans l’est du pays. En accélérant ces initiatives, le Canada pourrait exporter du gaz naturel vers l’Asie, allégeant les pressions mondiales et aidant indirectement l’Europe.

L’hydrogène serait une autre façon de porter secours au Vieux Continent. Mais encore là, les infrastructures d’exportation sont à construire. La transformation de l’électricité en hydrogène et le transport de ce dernier entraînent aussi des pertes colossales.

Aider nos alliés européens ne sera donc pas facile pour le Canada. Cela n’empêche pas qu’on retourne toutes les pierres pour essayer de le faire. Après tout, c’est de résister à Vladimir Poutine qu’il est question ici.

Un demi-Hydro de plus, vraiment ?

PHOTO JACQUES BOISSINOT, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE

François Legault, à Bécancour, mardi

Francis Vailles

Francis Vailles La Presse

Quand François Legault a lancé ce pavé dans la mare, à Bécancour, je me suis dit : tiens donc, un autre politicien qui veut gagner des votes avec des barrages d’Hydro-Québec.

Publié à 6h30

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Les plus vieux se rappelleront, par exemple, la déclaration de l’ex-chef du Parti libéral du Québec, Robert Bourassa, qui avait promis de créer 100 000 emplois en 1971 avec le grand chantier de la Baie-James.

Quelle mouche a piqué François Legault ? Selon ses propos, « il ne faut pas être comptable pour comprendre. Il va falloir construire un demi-Hydro-Québec dans les prochaines années » pour concrétiser les projets sur la table. Bref, il faut de nouveaux barrages, et vite, d’autant qu’ils prennent 15 ans à concevoir et construire.

Sans doute que le politicien a grossi les chiffres pour faire éclat, me suis-je dit. Qu’il a additionné tous les projets sans soustraire ceux qui ne se réaliseront jamais. Qu’il a minimisé l’économie d’énergie que les Québécois peuvent faire.

Actuellement, Hydro-Québec produit environ 200 térawattheures (TWh) par année et selon François Legault, la nouvelle demande des prochaines années atteindra 100 TWh, d’où le bond de 50 % dans la production. Ayoye !

Or en fouillant, je me suis rendu compte que cette prévision de 100 TWh ne vient pas seulement de l’équipe de communication du politicien. Elle est aussi estimée par trois organisations, soit l’Institut de l’énergie Trottier, la firme Dunsky et Hydro-Québec.

Leur constat est relativement simple. Quelque 46 % de l’énergie consommée au Québec vient de l’hydroélectricité, de l’éolien ou de la biomasse, et le reste est essentiellement de l’énergie fossile, utilisée surtout dans le transport.

Or, pour atteindre l’objectif de carboneutralité en 2050 — et donc combler l’essentiel des 54 % restants –, il faudra multiplier les projets énergétiques verts au cours des prochaines années.

« Et c’est le cas même en déployant toutes les solutions les moins coûteuses, comme l’économie d’énergie », me dit Normand Mousseau, directeur scientifique de l’Institut de l’énergie Trottier, dont les prévisions tiennent compte de la croissance économique et de la population, entre autres.

La firme Dunsky, de son côté, arrive même à 137 TWh en 2050, soit un bond de 65 % plutôt que de 50 %.

Bref, nul doute qu’il faut se retrousser les manches. Les besoins totaux pourraient même dépasser 100 TWh en ajoutant les nouveaux projets actuellement dans les cartons du ministre Pierre Fitzgibbon, notamment ceux de la filière des batteries électriques1.

Bien sûr, Hydro-Québec ne reste pas les bras croisés. Actuellement, la société d’État a plusieurs projets sur la table qui lui permettront d’engraisser son énergie disponible.

D’abord, il y a les mesures d’efficacité énergétique, grâce auxquelles elle prévoit dégager 8 TWh d’énergie d’ici 10 ans. S’y ajoutent environ 11 TWh avec la réfection de vieilles centrales.

À ce volume, il faut ajouter les appels d’offres d’Hydro-Québec qui sont en cours ou annoncés, et dont l’énergie éolienne ou d’autres sources avoisinera les 15 TWh au total. De plus, il faut compter la demande faite par François Legault à Bécancour, mardi, pour un nouveau volume d’éolien, qui devrait atteindre environ 8 TWh.

Bref, avant de parler de nouveaux grands barrages, Hydro devrait être en mesure de gonfler son bloc d’énergie d’environ 42 TWh sur les 100 TWh exigés.

Malgré tout, le volume restant de 58 TWh demeure énorme. Pour vous donner une idée, les centrales hydroélectriques nouvellement mises en service depuis 20 ans (Eastmain, Péribonka, la Romaine, etc.) totalisent 24 TWh.

Il faudra donc dénicher 2 à 3 fois plus de nouvelles sources d’ici 25 ans qu’on en a trouvé depuis 20 ans avec les barrages. Et c’est en espérant que le géant contrat pour Churchill Falls (32 TWh), qui vient à échéance en 2041, soit renouvelé sans trop de problèmes.

Mais faut-il pour autant construire de nouveaux barrages ? Le problème avec les barrages, c’est que de nouvelles centrales seraient de plus en plus éloignées et donc plus coûteuses. C’est sans compter qu’il faudrait s’entendre avec les Autochtones dans un contexte où la constitution d’immenses réservoirs est bien moins acceptée et faisable de nos jours.

En parallèle, les nouvelles sources d’énergie renouvelable coûtent de moins en moins cher, quoique les bons sites éoliens vont finir par se tarir. Et soyons-en conscients : le Québec compte environ 2000 éoliennes actuellement, chiffre qu’il faudrait multiplier par 3 ou 4 probablement, selon leur efficacité, pour atteindre les nouveaux besoins. Imaginez l’impact sur le paysage !

Selon l’expert Pierre-Olivier Pineau, de HEC Montréal, la construction de nouveaux barrages est une avenue coûteuse et compliquée à court terme, et il est donc préférable d’opter pour l’éolien. D’autant plus que nos actuels réservoirs hydroélectriques peuvent servir de batteries, en quelque sorte, pour emmagasiner l’énergie produite par les éoliennes — et inutilisées — pendant l’été ou durant les nuits.

Dit autrement, ressusciter des projets de barrage comme Grande-Baleine, dans le Grand Nord, est probablement l’option la moins intéressante pour l’instant, quoi qu’en dise François Legault.

Chose certaine, cependant, ces grands besoins énergétiques, de plus en plus coûteux, arriveront avec une facture. Impossible d’atteindre la carboneutralité en pensant que les tarifs resteront stables ou très bas, comme le promettent bien des politiciens.

Et de toute façon, des tarifs plus élevés inciteraient les utilisateurs à économiser davantage leur énergie, contribuant à cette grande ambition nationale.

  1. Précisons que les contrats avec New York (10,4 TWh) et le Massachusetts-NECEC (9,45 TWh) sont déjà pris en compte dans la production d’Hydro-Québec et donc exclus des besoins additionnels de 100 TWh d’ici 2050.
    Un demi-Hydro de plus, vraiment ? | La Presse

Des poids lourds à l’hydrogène sur la route 117 ?

IMAGE FOURNIE PAR HYDROLUX

Une maquette de ce à quoi pourraient ressembler les stations de ravitaillement en hydrogène d’Hydrolux.

Une entreprise québécoise souhaite alimenter en combustible écologique les poids lourds faisant le trajet entre le Grand Montréal et l’Abitibi-Témiscamingue. Hydrolux prévoit d’équiper le corridor de la route 117 de deux stations de ravitaillement en « hydrogène vert » d’ici deux ans.

Publié hier à 9h00

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Frédérik-Xavier Duhamel

Frédérik-Xavier Duhamel La Presse

Selon Hydrolux, ce projet pourrait éviter l’émission de plus de 20 000 tonnes de gaz à effet de serre (GES) dans sa phase initiale, soit l’équivalent du retrait de 4300 voitures des routes du Québec.

« Ce seraient les deux premières stations au Québec pour le transport lourd », dit Friedrich Dehem-Lemelin, président-directeur général d’Hydrolux. « Il y a certaines autorisations à obtenir encore, mais toutes les démarches sont bien entamées. »

« Bien que le Projet 117 soit conçu d’abord pour le camionnage lourd, les automobilistes s’étant procuré des voitures à hydrogène pourront également s’approvisionner à ces stations », précise l’entreprise par communiqué. Il n’existe actuellement qu’une seule station de ravitaillement en hydrogène dans la province, et elle n’est pas destinée aux poids lourds.

Les futures stations seront situées à Saint-Jérôme et à Val-d’Or, entre lesquels la route 117 serpente sur près de 500 km. L’idée, c’est de décarboner « un tronçon qu’un camion [électrique] ne pourrait pas faire », en raison de l’autonomie limitée des batteries d’aujourd’hui, explique M. Dehem-Lemelin.

« De nombreuses entreprises de transport du Québec ainsi que des partenaires industriels ont déjà manifesté leur intérêt », assure Hydrolux dans son communiqué.

L’une de ces entreprises, c’est le Groupe Morneau, dont les camions font des dizaines d’allers-retours chaque semaine entre l’Abitibi-Témiscamingue et la région métropolitaine.

« On veut faire le plus possible notre part pour la société, et on investit beaucoup dans l’énergie verte », dit David Morneau, vice-président et chef de l’exploitation du transporteur. Le Groupe Morneau vise à ce que d’ici 2035, la moitié de son parc de camions roule « à l’énergie verte », divisée entre l’hydrogène et l’électricité.

Déjà, l’entreprise a un camion électrique qui fait des livraisons à Québec. Mais comme le souligne M. Dehem-Lemelin, l’autonomie des batteries limite son utilisation pour du transport interrégional.

« Nous, comme opérateur, c’est sûr qu’on est prêts » à miser sur l’hydrogène, affirme le directeur des services techniques du Groupe Morneau, Denis Marcotte. Tout ce dont l’entreprise a besoin, c’est un fournisseur de carburant, comme Hydrolux, et des camions sur le marché.

Le ministère de l’Énergie et des Ressources naturelles (MERN) indique qu’il « connaît le projet proposé par Hydrolux et a tenu quelques rencontres avec l’entreprise » et affirme avoir été sollicité par d’autres dans le domaine.

« Le MERN n’est pas en mesure de confirmer que le délai [de deux ans] est réaliste, ne sachant pas en détail à quelle phase de conception en est le projet », indique cependant le porte-parole Eric de Montigny.

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Règlements sur les milieux naturels À peine adoptés, déjà contestés

PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, LA PRESSE

Développement adjacent au club de golf Domaine Champêtre, qui poursuit la Communauté métropolitaine de Montréal

Une série de poursuites judiciaires vise à contrecarrer les plans de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM), qui peine à atteindre ses objectifs de protection des milieux naturels pour faire face à l’urgence climatique et au déclin de la biodiversité.

Publié à 5h00

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Éric-Pierre Champagne

Éric-Pierre Champagne La Presse

Un retard à combler

La CMM a adopté deux règlements de contrôle intérimaire (RCI), dont l’objectif est d’accroître la proportion de milieux naturels sur son territoire. L’objectif fixé au Plan métropolitain d’aménagement et de développement (PMAD) est de protéger 17 % du territoire d’ici 2031. Or, la CMM stagne à 10,1 % depuis des années.

Le retard à combler est important, d’autant plus que les experts recommandent dorénavant une cible de 30 % d’ici 2030. Un premier RCI a donc été adopté à l’unanimité en avril dernier. Celui-ci interdit toute construction dans les bois et les milieux humides d’intérêt, sur tout le territoire de la CMM. Du coup, la proportion de territoires protégés est passée à 22,3 %. Le règlement a été approuvé par le gouvernement du Québec, tout comme un autre RCI qui vise à protéger six anciens golfs présentant un potentiel de reconversion en espace vert, adopté en juin dernier.

Déjà 11 contestations

Selon une compilation réalisée par La Presse, 11 recours juridiques ont déjà été déposés à la Cour supérieure du Québec contre les deux règlements. C’est le sénateur et promoteur immobilier Paul Massicotte qui a ouvert le bal en voulant faire déclarer « illégal » le RCI sur les milieux naturels dans une requête déposée le 18 mai. Deux de ses entreprises, Sommet Prestige Canada et Propriétés Sommet Prestige, possèdent un terrain à Saint-Bruno-de-Montarville, sur la Rive-Sud, dans un secteur appelé le boisé des Hirondelles. Une « large partie » du terrain a été intégrée à la liste des milieux naturels d’intérêt prévue au nouveau règlement de la CMM. Plusieurs autres poursuites ont été enregistrées en juin et en juillet contre les deux règlements, parfois avant même qu’ils ne soient officiellement en vigueur.

Un règlement illégal ?

Le 11 juillet dernier, le Club de golf Domaine Champêtre, à Sainte-Anne-des-Plaines, a déposé une demande de pourvoi en contrôle judiciaire afin de faire déclarer « illégal » le RCI sur les milieux naturels. L’entreprise, propriété de Martin Lamarre, exploite un club de golf semi-privé en plus d’être propriétaire de terrains jouxtant le golf, destinés au lotissement résidentiel. Le terrain de golf et les terrains avoisinants ont été intégrés aux milieux naturels d’intérêt de la CMM.

La requête soumise par les avocats de M. Lamarre soutient notamment que « la désignation du golf en tant que milieu naturel d’intérêt est erronée, injustifiable et déraisonnable puisqu’il est un golf en activité et non un milieu naturel d’intérêt métropolitain ». Le document avance également que « l’objectif véritable est plutôt de geler tout développement le temps que la Loi sur l’expropriation soit modifiée afin de permettre aux municipalités d’acquérir les terrains visés à coûts moins élevés ».

« Faire avancer le dossier »

En entrevue à La Presse, Martin Lamarre indique qu’il ne reste « qu’une petite partie de terrains » à lotir. Il ajoute qu’il n’est pas un promoteur immobilier et que sa priorité demeure l’exploitation du golf, dont il a fait l’acquisition en 2020 avec d’autres partenaires.

Quant au recours devant la Cour supérieure, M. Lamarre souligne que ses avocats l’ont mis en garde à propos du nouveau règlement. « Ça pourrait m’empêcher d’exploiter mon terrain de golf. C’est le processus qui nous a été présenté comme le seul à suivre. Semble-t-il que c’est la seule façon de faire avancer le dossier », ajoute-t-il.

L’avocat de M. Lamarre, Me Nikolas Blanchette, a refusé de faire des commentaires, « compte tenu du processus judiciaire et par respect pour l’autorité des tribunaux ». La CMM refuse aussi de commenter le dossier, mais sa porte-parole, Julie Brunet, précise que le secteur en question est inclus dans les bois et corridors forestiers désignés dans le PMAD depuis 2012. La construction résidentielle dans le secteur du golf est aussi interdite par le schéma d’aménagement de la MRC.

Les villes condamnées à payer trop cher ?

« L’enjeu véritable ici, c’est que nous sommes dans une urgence climatique et une crise de la biodiversité », soutient l’avocat Jean-François Girard, qui est également biologiste. Il précise que les villes ont essentiellement accès à deux outils pour protéger des parties de leurs territoires : la voie réglementaire ou l’acquisition de terrains, de gré à gré ou par expropriation.

Or, sans une refonte de la Loi sur l’expropriation, les villes sont condamnées à payer des sommes qui sont trois plus élevées que la valeur marchande du terrain, affirme celui qui se spécialise en droit de l’environnement auprès des municipalités. « Et quand elles adoptent des règlements, ceux-ci sont contestés par les promoteurs. Dans les deux cas, ça finit par coûter très cher aux contribuables. Dans ce contexte, les villes agissent de façon responsable », conclut Me Girard.

En savoir plus

  • 284 hectares
    Les six terrains de golf protégés par le nouveau règlement totalisent une superficie de 284 hectares. Selon la CMM, ils sont tous situés dans des secteurs « où l’espace disponible est suffisant pour accueillir la croissance démographique d’ici 2041 ».

CMM

6,5 %
Niveau de connectivité entre les milieux naturels dans le Grand Montréal, en 2010, comparativement à 45 % en 1966.

SOURCE : RAPPORT SUR L’ÉTAT DE SITUATION DE HUIT ESPÈCES EN SITUATION PRÉCAIRE SUR LE TERRITOIRE DU GRAND MONTRÉAL

Planète bleue, idées vertes Drummondville teste des solutions de rechange au gazon

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE

Différentes plantes ont été semées aux quatre coins de la ville de Drummondville.

Troquer le gazon pour une pelouse plus diversifiée est une bonne idée sur papier, mais concrètement, quel sera le résultat ? La Ville de Drummondville met ses espaces publics à contribution pour montrer différentes options.

Publié à 0h00

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Jean-Thomas Léveillé

Jean-Thomas Léveillé La Presse

(Drummondville) Ici, une grande talle de trèfle couvre le parterre ombragé au pied d’un arbre ; là, de la petite pervenche bleue émerge d’un sol compact ; plus loin, du millepertuis et du thym serpolet poussent en plein soleil.

Ces différentes plantes ont été semées aux quatre coins de la ville de Drummondville, cet été, afin de permettre aux citoyens de voir les différentes options qui existent pour remplacer le traditionnel gazon.

Beaucoup de citoyens souhaitent diversifier leur pelouse, mais se demandent quels végétaux choisir et de quoi aura l’air leur parterre, avait constaté l’administration municipale.

« Les gens veulent voir le résultat avant », lance le directeur du service de l’environnement de la Ville, Roger Leblanc. « Quoi de mieux que de faire des vitrines et démontrer aux gens les solutions possibles ? »

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE

La démarche de la Ville de Drummondville permettra des économies d’eau et cadre avec le récent bannissement des pesticides par la Ville.

Neuf « zones d’intégration »

La Ville a ainsi aménagé neuf « zones d’intégration », où elle a semé différentes espèces indigènes en fonction des caractéristiques propres à chaque lieu.

Dans quatre autres endroits, la Ville teste simplement l’arrêt de tonte, pour « laisser la nature reprendre sa place », ajoute M. Leblanc.

« C’est assez surprenant, les espèces qui surgissent », constate-t-il, disant en avoir recensé jusqu’à 20 nouvelles par endroits.

Et avec elles revient toute une faune qui avait disparu.

« Il y a des espèces d’oiseaux qu’on n’avait pas vues, ils viennent se nourrir, ils viennent nicher », s’enthousiasme M. Leblanc.

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Roger Leblanc, directeur du Service de l’environnement de la Ville de Drummondville

On voit déjà les résultats sur la biodiversité et ça ne fait même pas un an, c’est assez incroyable.

Roger Leblanc, directeur du service de l’environnement de la Ville de Drummondville

L’objectif de l’expérience est qu’elle soit répétée sur les propriétés privées, sans pour autant « changer toutes les pelouses sur toutes les propriétés », précise Roger Leblanc.

« Il y a des gens qui ont des espaces plus complexes, ombragés, où c’est difficile d’avoir de la végétation, donc on va amener des idées comme ça aux citoyens », explique-t-il.

Il faut parfois surmonter certaines réticences, aussi, reconnaît la Ville, particulièrement à propos de l’arrêt de tonte, qui est souvent perçu comme un manque d’entretien. « [Mais] à la minute où il y a un ajout fleuri dans l’aménagement, la perception est complètement différente, ça enlève la notion de manque d’entretien », constate Roger Leblanc.

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La minute où il y a un ajout fleuri dans l’aménagement, la perception est complètement différente.

Gains pour la Ville

La Ville elle-même compte adopter à plus large échelle les techniques qu’elle expérimente cet été sur ses terrains.

« Il y a d’énormes bénéfices à faire ça », affirme Roger Leblanc, évoquant la réduction de l’entretien des espaces verts, et par conséquent des dépenses et des émissions de gaz à effet de serre de la Ville.

« L’objectif est de réduire la superficie des contrats d’entretien de 20 % », indique-t-il.

Pour y arriver, Drummondville ne fera pas qu’ajouter de la biodiversité dans ses pelouses, elle fera aussi une « transition » de ses aménagements paysagers en utilisant des plantes indigènes, plus résistantes et demandant moins d’entretien.

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Dans quatre endroits, la Ville teste simplement l’arrêt de tonte, pour laisser la nature reprendre sa place.

Le meilleur entrepreneur pour faire de l’aménagement paysager, c’est la nature !

Roger Leblanc, directeur du service de l’environnement de la Ville de Drummondville

Cette démarche permettra également des économies d’eau et cadre avec le récent bannissement des pesticides par la Ville, souligne Roger Leblanc, qui affirme que les résultats surpassent les attentes.

Et les citoyens aussi semblent apprécier.

« Les gens voient ça et on a énormément de questions, ils veulent avoir les mêmes semences », indique M. Leblanc.

La Ville prévoit d’ailleurs recueillir les semences sur ses terrains afin de les offrir à la population, le printemps prochain.

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Source : ministère des Affaires municipales et de l’Habitation

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