Environnement et transition écologique

Le gouvernement fédéral peut sévir ou arrêter des projets qui mettent en danger certaines espèces protégées par le fédéral.

Un exemple ici

Hydro-Québec condamnée à payer 40 000 $ en lien avec la rainette du faux-grillon


La rainette faux-grillon de l’Ouest adulte n’atteint même pas une longueur de 4 cm; l’espèce est protégée par le gouvernement fédéral depuis 2016.
PHOTO : ISTOCK / CHRISTINA PRINN

Hugo Prévost
Publié à 13 h 36

Environnement et Changement climatique Canada met Hydro-Québec à l’amende, pour un montant de 40 000 $, en raison de travaux, réalisés sur la rive sud de Montréal, qui ont enfreint les mesures mises en place pour protéger la rainette faux-grillon de l’Ouest.

Dans un communiqué transmis mardi avant-midi, le ministère fédéral précise que cette violation de la Loi sur les espèces en péril est survenue à La Prairie.

La présence d’équipement lourd destiné à des travaux aurait été remarquée à la fin du mois de mars dernier, dans la zone où s’appliquent les mesures d’urgence pour protéger ce batracien menacé.

Une enquête menée par des agents du ministère a permis de déterminer qu’Hydro-Québec était responsable des travaux qui ont causé des dommages visibles sur une zone estimée à plus de 3955 mètres carrés, indique-t-on dans le communiqué.

La Loi interdit de tuer une espèce sauvage inscrite comme espèce menacée ou de lui nuire ainsi que d’endommager ou de détruire son habitat. Le Décret d’urgence [les mesures de préservation, NDLR] interdit d’installer ou de construire une infrastructure ou de procéder à toute forme d’entretien d’une infrastructure dans l’aire d’application, rappelle encore Environnement et Changement climatique Canada.

Espèce protégée par le fédéral

En juin 2016, le gouvernement fédéral a annoncé l’entrée en vigueur de ce décret d’urgence pour protéger la rainette, une espèce de minuscules grenouilles aux taches brunes.

La zone de protection délimitée englobe un territoire d’environ deux kilomètres carrés, qui comprend des parties des municipalités de La Prairie, Candiac et Saint-Philippe, à l’ouest de Longueuil.

Depuis cette annonce, la Communauté métropolitaine de Montréal a adopté, en avril dernier, un nouveau règlement qui permettra de protéger 12 367 hectares de milieux naturels supplémentaires et l’entièreté de l’habitat de la rainette faux-grillon de l’Ouest.

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L’année dangereuse de Steven Guilbeault

PHOTO SEAN KILPATRICK, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE

Steven Guilbeault, ministre de l’Environnement du Canada

Paul Journet

Paul Journet La Presse

Quand Justin Trudeau est invité dans les sommets environnementaux, il ne se fait plus applaudir. La semaine dernière, le premier ministre a subi une entrevue corsée lors de la conférence de l’Institut climatique du Canada.

Publié à 6h00

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Ses discours optimistes ont passé leur date d’expiration. L’heure est aux bilans, et le sien est décevant. Depuis l’Accord de Paris en 2015, le Canada est le cancre du G7 en matière de réduction de gaz à effet de serre (GES). Il occupe aussi le deuxième rang pour le pire taux par habitant du G20, tout juste derrière l’Arabie saoudite. Et sa province qui pollue le plus, l’Alberta, continue sa fuite vers l’avant.

Pour racheter sa crédibilité, M. Trudeau compte sur une personne : Steven Guilbeault.

Vendredi, cela fera une année que l’ex-militant écologiste a été nommé ministre de l’Environnement. Pour l’instant, il passe sous les projecteurs. On se demande ce qu’il fait.

La réponse courte : beaucoup de choses.

Il pilote déjà plus de six réformes. Mais aucune n’a encore abouti, et la route devant lui est remplie de dangers.

Il veut plafonner les émissions de GES du gaz et du pétrole. Les consultations viennent de se terminer. Le cadre devrait être déposé dans les prochains mois. On saura à partir de quand le plafond s’appliquera, à quel rythme les émissions diminueront et si des exceptions seront prévues. Mais déjà, l’Alberta menace de contester devant les tribunaux.

Deuxième mesure, créer une norme canadienne sur l’électricité propre. L’objectif : la carboneutralité d’ici 2035. Cela implique des changements majeurs, notamment en Ontario et en Alberta, provinces qui dépendent encore beaucoup du gaz. Et aussi en Nouvelle-Écosse et en Saskatchewan, où le charbon est parfois utilisé.

Mais comme pour le plafond des émissions, il s’agit d’une compétence partagée avec les provinces, et leur collaboration est loin d’être acquise… Par exemple, peu après sa première élection, Doug Ford avait retiré l’Ontario du marché du carbone et avait annulé des projets éoliens et solaires.

Les autres mesures prévues ne seront pas simples non plus.

M. Guilbeault veut forcer les constructeurs à offrir un seuil minimal de véhicules électriques. Le règlement laxiste du Québec, qui aura peu d’effet avant 2029, constitue l’exemple à ne pas imiter.

Il veut aussi réduire les émissions de méthane pour l’agriculture et pour les déchets. Et il renforcerait le règlement en vigueur pour le secteur pétrolier et gazier. Après la baisse prévue de – 40 % en 2025, on passerait à - 75 % en 2030.

À cela s’ajoutent trois autres morceaux.

Il y a le dépôt attendu d’un projet de loi sur la transition juste. En agissant dans leurs mandats précédents, les libéraux auraient pu rassurer les travailleurs. Mais aux Ressources naturelles, le simple terme de « transition énergétique » est tabou.

M. Guilbeault promet aussi d’éliminer graduellement les subventions aux énergies fossiles. Reste à voir quelles exceptions seront prévues pour financer la capture du carbone, une technologie qui n’a pas fait ses preuves et qui sert pour l’instant de prétexte à l’industrie pour continuer d’augmenter sa production.

Et enfin, il y a la mise à jour du marché du carbone. Les provinces qui le tarifient déjà devaient soumettre leur plan à Ottawa pour la période 2023-2030.

On vérifiera si leurs systèmes se conforment aux exigences fédérales. Ce sera un test pour le Québec, qui est passé de pionnier à élève très moyen à cause de son prix modeste sur la pollution.

M. Guilbeault doit commencer à se sentir un peu seul.

Le 11 octobre, à Washington, la vice-première ministre Chrystia Freeland a esquissé ce qui ressemble à la nouvelle stratégie géopolitique du Canada. Les démocraties alliées doivent se serrer les coudes, a-t-elle plaidé dans un discours. Pour Ottawa, cela passerait par une hausse des exportations de ressources naturelles afin de remplacer la Russie.

En parallèle, le lobby pétrolier s’active. Dans les rues du centre-ville d’Ottawa, une affiche proclame que « le monde aura besoin de pétrole et de gaz pour les prochaines décennies à venir ». Un unifolié flotte bravement dans un ciel bleu pur. Puis on pose la question : « D’où [cette énergie] devrait-elle venir ? » On omet toutefois de rappeler que, selon les climatologues, les émissions mondiales doivent commencer à diminuer dès 2025 pour éviter le pire. Je répète : en 2025. Demain matin.

C’est dans ce contexte que certaines provinces veulent bloquer le fédéral. L’Alberta conteste même devant les tribunaux le projet libéral de restreindre les emballages en plastique. Tout comme des multinationales comme Dow et Imperial Oil, elle allègue que la toxicité du plastique n’est pas prouvée.

Certes, l’obstruction de certaines provinces n’explique pas toutes les hésitations et tous les reculs du gouvernement Trudeau.

Une belle preuve : le récent feu vert accordé au projet pétrolier de Bay du Nord. Et le gouvernement Trudeau n’a que lui-même à blâmer s’il a tant attendu avant de lancer ces nouvelles réformes.

D’autant plus que le pire pourrait être à venir. Les libéraux doivent prier pour que Danielle Smith, nouvelle première ministre de l’Alberta issue de la droite pure et dure, perde ses élections en mai prochain.

Et si les libéraux reportent leurs annonces de quelques mois pour ne pas donner de munitions à Mme Smith en campagne électorale, ils prendraient un pari énorme. Car leur mandat à Ottawa est minoritaire, et Pierre Poilievre les a rattrapés dans les sondages.

Voilà le contexte dans lequel M. Guilbeault travaille. Pour lui comme pour le climat, l’année à venir sera périlleuse.

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C’est annoncé depuis longtemps. Il me semble qu’ils ont eu assez de temps pour s’y préparer…

La consigne élargie doit être repoussée en 2025, plaident les détaillants


La consigne élargie doit normalement entrer en vigueur le 1er novembre 2023 au Québec.
PHOTO : ISTOCK

Alexandre Duval
Publié à 4 h 00

Le gouvernement est « en dehors de la track » s’il croit encore possible d’implanter un système de consigne élargie dans un an, selon l’Association des détaillants en alimentation du Québec (ADAQ), qui demande « de l’ouverture » au ministre de l’Environnement pour reporter cette réforme en 2025.

Ce n’est pas qu’on est contre [la consigne élargie] : on veut juste prendre le temps de bien faire les choses, insiste le vice-président aux affaires publiques de l’ADAQ, Stéphane Lacasse.

À compter du 1er novembre 2023, au Québec, tous les contenants de boissons de 100 ml à 2 litres devront être consignés, qu’il soient faits de verre, de plastique ou de carton enduit de plastique (comme les contenants de lait, par exemple). Aux bouteilles de bière et de boissons gazeuses s’ajouteront donc les bouteilles de vin, de spiritueux, de jus et d’eau pétillante, notamment.

Environ deux milliards de contenants additionnels devraient donc être consignés chaque année au Québec, ce qui accroîtra de manière considérable les volumes de matières retournées chez les épiciers.

Ce changement nécessitera aussi l’ajout d’infrastructures adaptées aux nouveaux formats et aux nouvelles matières de contenants consignés.

« On ne veut pas que ce soit un échec. »

— Une citation de Stéphane Lacasse, vice-président aux affaires publiques de l’ADAQ

Plus tôt cette année, l’ADAQ croyait que le travail nécessaire pourrait être accompli en repoussant la réforme d’un an, mais il lui apparaît maintenant clair que la province ne pourra pas y arriver avant 2025.

L’instauration de la consigne élargie a déjà été reportée au cours du premier mandat de la Coalition avenir Québec (CAQ), mais M. Lacasse estime que la nouvelle échéance arrive encore trop tôt et entraînerait des ruptures de services.

On est mieux de prendre notre temps, de s’assurer que les lieux soient prêts, que les équipements soient prêts et que les installations soient prêtes pour accueillir le client au jour 1, a fait valoir M. Lacasse à titre d’illustration.

Écueils à l’horizon

Au-delà des gobeuses, qui devront être réparties dans un minimum de 1500 sites à travers la province, M. Lacasse indique qu’il y aura des questions réglementaires à résoudre pour implanter ces machines à l’extérieur dans certaines municipalités.

Il entrevoit aussi une pénurie de camionneurs pour venir vider les gobeuses et pour rediriger les matières récupérées vers des centres de tri.

Lors de la dernière campagne électorale, l’ADAQ avait écrit à tous les partis politiques pour les informer de ses craintes et pour réclamer des engagements de leur part.

M. Lacasse confirme avoir eu un accusé de réception de la CAQ, mais sans plus. Il réclame maintenant une rencontre avec le ministre Benoît Charette pour lui exposer toute la complexité de la situation.

Le ministre a décliné la demande d’entrevue de Radio-Canada. Son attachée de presse confirme cependant avoir effectivement reçu la lettre de l’Association des détaillants en alimentation et promet qu’une réponse leur sera acheminée sous peu.

Craintes partagées

Au début de la semaine, l’Association québécoise de recyclage des contenants de boissons (AQRCB) a reçu la confirmation qu’elle aura la responsabilité de la gestion du nouveau système de consigne.

L’AQRCB devra, dès le mois de novembre 2022, entreprendre des démarches en vue de conclure des contrats établissant les paramètres qui encadreront la participation des détaillants visés par l’élargissement de la consigne, indique le ministère de l’Environnement par courriel.

L’AQRCB et les détaillants ont ainsi plusieurs mois pour convenir de ces paramètres et pour assurer une mise en œuvre optimale du système modernisé à temps pour le 1er novembre 2023, ajoute le ministère.

Un des administrateurs de l’AQRCB est conscient que sa mission, c’est de tout faire pour y arriver, mais il assure avoir déjà manifesté ses craintes au gouvernement.

« On a déjà annoncé au gouvernement les difficultés qu’on allait rencontrer. On a signalé dès le dépôt du règlement que les délais étaient trop serrés d’après nous. »

— Une citation de Martin-Pierre Pelletier, administrateur de l’AQRCB

On avait peur que ça nous mène dans une situation où l’expérience des Québécois ne sera pas à la hauteur de leurs attentes si on va trop vite, ajoute M. Pelletier.

L’ADAQ se demande par ailleurs sur quels éléments factuels se base le ministère de l’Environnement pour affirmer que la date butoir du 1er novembre 2023 est encore réaliste.

Est-ce qu’ils ont des lettres d’intention des fabricants qui vont leur assurer un [nombre suffisant] de machines de récupération? se demande M. Lacasse.

Est-ce que le ministère a des lettres de [l’AQRCB] démontrant le nombre de camions supplémentaires qui vont être sur les routes pour récupérer ces contenants-là? Est-ce que la chaîne logistique est prête?

M. Lacasse estime que l’implantation de la consigne élargie pourrait nécessiter des investissements d’au moins un milliard de dollars.

Au dernier conseil d’arrondissement du Sud-Ouest, la phase 3 des modifications réglementaires en soutien au Plan d’action local en transition écologique (PALTÉ) a été adoptée en 2e lecture après consultation publique.

Un des changements majeurs est l’adoption du Facteur de résilience climatique (FRC) dans l’analyse des projets de construction. Ainsi, au lieu d’utiliser le taux de vertissement d’un terrain, c’est la qualité des plantations qui est analysée dans le processus du PIIA. Le FRC est aussi appelé coefficient biotope, introduit à Berlin dans les années 1990 (jamais trop tard pour imiter les autres :wink: )

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Des normes environnementales plus strictes dans le Sud-Ouest


Le Sud-Ouest introduira le facteur de résilience climatique (FRC), une première à la Ville de Montréal, afin d’accélérer la transition écologique.
Photo: Gracieuseté de l’Arrondissement du Sud-Ouest

Nicolas Monet
*26 octobre 2022 à 17h44 *
3 minutes de lecture

L’Arrondissement du Sud-Ouest implantera une nouvelle norme pour assurer la valeur environnementale des nouveaux bâtiments, le facteur de résilience climatique (FRC). Il s’agit de la première exigence du genre à Montréal.

Le FRC sera appliqué aux nouvelles constructions ou aux agrandissements majeurs de plus de 2000 m2 d’un immeuble résidentiel d’au moins 36 logements ou d’un immeuble non résidentiel.

L’obtention d’un permis de construction sera assujettie à l’obtention d’un FRC minimal.

«C’est une nouvelle approche qui commence à émerger à travers le monde, qui permet d’améliorer le verdissement des projets dans les secteurs de haute densité», explique la conseillère en aménagement du Sud-Ouest, Marie-Hélène Binet-Vandal, qui ajoute que les quartiers Griffintown et Pointe-Saint-Charles sont particulièrement ciblés par cette mesure.

[Le FRC] vient obliger les promoteurs à faire des efforts supplémentaires.

– Marie-Hélène Binet-Vandal, conseillère en aménagement du Sud-Ouest

La nouvelle réglementation sera adoptée lors du prochain conseil d’arrondissement, le 14 novembre, et entrera en vigueur vers la fin de l’année 2022.

Une «liste d’épicerie» écologique

Marie-Hélène Binet-Vandal présente la nouvelle norme comme une «liste d’épicerie» qui comprend des composantes d’aménagement paysager, auxquelles on attribue un pointage qui varie selon leur bénéfice écologique. On divise par la suite la somme des points par la superficie totale du terrain pour obtenir le FRC.

Les composantes sont séparées en trois catégories, soit la perméabilité des surfaces du sol, la plantation et la végétalisation des bâtiments, comme les toits et les murs verts.

Par exemple, dans la catégorie «plantation», les arbres vont donner beaucoup plus de points que des arbustes ou des plantes couvre-sol.

Par ailleurs, le Sud-Ouest bonifie tout ce qui améliore la perméabilité des sols en raison de ses enjeux de gestion de l’eau. Une «surface non scellée en pleine terre», dont la capacité de rétention d’eau n’est aucunement entravée, comme la terre ou le gazon, se voit donc attribuer le pointage maximal.

Une question d’application

La professeure à l’École d’urbanisme et d’architecture de paysage de l’Université de Montréal Danielle Dagenais réagit «assez positivement» à l’implantation du FRC.

Elle souligne que la nouvelle norme incite les promoteurs à installer des «structures de végétation plus complexes», avec des plantes diversifiées.

Selon, la spécialiste en infrastructures vertes et bleues, se concentrer seulement sur la perméabilité des sols, en installant de la pelouse par exemple, est insuffisant pour mitiger les conséquences des changements climatiques, en premier lieu les îlots de chaleur.

De plus, les arbres et les arbustes permettent de réduire la quantité d’eau qui arrive au sol et la vitesse à laquelle elle arrive, explique-t-elle, ce qui facilite l’infiltration et réduit les enjeux de ruissellement urbain.

Mme Dagenais plaide toutefois pour un suivi strict des promoteurs par l’Arrondissement quant à l’application de ces nouvelles normes. «C’est facile de planter des arbres, mais si on y retourne cinq ans plus tard, souvent les arbres n’ont pas survécu pour toutes sortes de raisons», illustre-t-elle.

«L’applicabilité [du FRC], c’est ce qui va faire que la Ville va atteindre ses objectifs ou non», conclut la professeure.

https://montreal.ca/actualites/pour-de-nouvelles-constructions-la-hauteur-de-nos-ambitions-le-frc-38944

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Pour de nouvelles constructions à la hauteur de nos ambitions : le FRC

Publié le 21 octobre 2022 à 15 h 52
Mis à jour le 25 octobre 2022 à 13 h 48
Relié à Le Sud-Ouest

Le Sud-Ouest poursuit sa lancée afin d’accélérer la transition écologique sur son territoire. Il introduit, pour sa troisième phase de modifications réglementaires, le facteur de résilience climatique (FRC), une première à la Ville de Montréal.

Cette méthode de pondération innovante des projets de construction vise à améliorer la qualité de vie et le paysage des quartiers tout en assurant la valeur écologique des aménagements. Ainsi, dès leur implantation dans le Sud-Ouest, les nouveaux bâtiments contribueront à réduire les îlots de chaleur urbains et les émissions de gaz à effet de serre et favoriseront la biodiversité et une saine gestion des eaux de pluie.

En effet, le facteur de résilience climatique, connu également sous le nom de coefficient biotope, n’évalue pas seulement la quantité de verdissement sur un terrain, mais aussi la qualité des plantations de même que des mesures complémentaires dans un projet, telles la verdure sur les murs et le toit du bâtiment.

Le facteur, créé à Berlin dans les années 1990, a fait ses preuves dans d’autres grandes villes à travers le monde. Le Sud-Ouest s’en inspire pour sa nouvelle norme réglementaire qui entrera en vigueur à la fin de l’année 2022.

Le facteur de résilience climatique (FRC) en bref :

  • Les projets seront évalués selon une grille qui regroupe plusieurs composantes d’aménagement paysager classées en différentes catégories (perméabilité des surfaces du sol, plantation, végétalisation des bâtiments) et pondérées selon leur bénéfice écologique;

  • Les cibles à atteindre sont des seuils déterminés au préalable selon l’occupation du sol et l’usage du bâtiment;

  • Le résultat obtenu est un coefficient indiquant si le projet répond aux cibles fixées. L’obtention du permis est conditionnel à l’atteinte de la cible minimale exigée;

  • Le FRC sera appliqué aux nouvelles constructions ou aux agrandissements majeurs pour les immeubles de 36 logements et plus et les immeubles non résidentiels;

  • Tout autre projet pourrait se prévaloir du FRC s’il n’est pas en mesure de se conformer au pourcentage minimum de surface perméable exigé par l’arrondissement.

  • La phase 3 des modifications réglementaires pour la transition écologique comprend également les mesures suivantes :

    • l’optimisation de la gestion des matières résiduelles et le balisement des surfaces pour l’implantation de la collecte des matières organiques pour les multilogements;
    • la priorisation du verdissement et de la perméabilité des sols dans les cours;

l’assouplissement des exigences de l’Arrondissement du Sud-Ouest concernant l’apparence des bâtiments dans les choix de matériaux et des interventions requises lors de travaux de rénovations extérieures.

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Regardez le volume occupé par les rayons de produits en contenants consignés dans les épiceries et imaginez qu’il faut trouver le même espace (ou un peu moins en supposant quon va écraser les canettes) pour entreposer les vides.

Ça a l’air simple mais hélas non.

Bonne nouvelle ! Ce qui s’est réalisé à la Place des Fleurs-de-Macadam sera répété minimalement dans une dizaine d’autres parcs de Montréal. :smiley:


À 3:38 du clip

Inonder les places publiques

Radio-Canada | 27 octobre 2022 | Publié à 12 h 00

Connaissez-vous le concept de water square, ou place publique inondable?

Les parcs, les esplanades et les squares urbains sont généralement déserts lors des fortes pluies. Pourquoi ne pas s’en servir pour absorber momentanément le trop-plein des eaux de ruissellement?

Ces espaces multifonctions se multiplient dans les villes, ici et ailleurs dans le monde, pour limiter les dégâts causés par un climat qui se réchauffe de plus en plus.

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Je crois que c’est rendu standard dans les nouveaux aménagements.
Le dernier à être inauguré est le Square Chaboillez, malgré que ce sont plutôt des jardins de pluie et non une place inondable comme la place Fleurs-de-Macadam, mais ils jouent sensiblement le même rôle quand il y a de fortes pluies.

J’ai hâte de voir si le privé va commencer à en construire avec l’introduction du Facteur de résilience climatique dans le Sud-Ouest.

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Habitats d’espèces menacées | « Le party est fini », prévient Guilbeault


PHOTO JUSTIN TANG, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE
Steven Guilbeault estime que son gouvernement aura toujours les coudées franches pour intervenir lorsque ce sera requis.

(Montréal) Ottawa avertit les municipalités et les provinces qu’il n’y aura plus de tolérance en matière de destruction des habitats abritant des espèces menacées.

Publié à 12h28
PIERRE SAINT-ARNAUD
LA PRESSE CANADIENNE

À l’approche de la COP15 sur la biodiversité, qui se tiendra à Montréal en décembre, le ministre fédéral de l’Environnement, Steven Guilbeault, a reconnu qu’il y a « un manque de sensibilité » de plusieurs intervenants face aux milieux de vie de certaines espèces en péril.

En entrevue avec La Presse Canadienne, le ministre Guilbeault a fait valoir que les interventions fédérales comme celle qui a stoppé la construction d’un boulevard à Longueuil afin de protéger la rainette faux-grillon, une grenouille en voie d’extinction, seront répétées jusqu’à ce que le message soit compris.

« Nous avons eu recours à la loi sur les espèces menacées dans certains cas pour freiner des projets de développement. Je ne pense pas qu’on va avoir besoin de le faire tout le temps. Je pense que quand on va l’avoir fait à un nombre suffisant de reprises, les gens vont comprendre que le party est fini », a-t-il laissé tomber.

Le ministre Guilbeault estime que son gouvernement aura toujours les coudées franches pour intervenir lorsque ce sera requis.

« Les tribunaux nous ont appuyés là-dessus. On est, d’un point de vue juridique, en terrain très solide et quand on va l’avoir fait une couple de fois, les gens vont comprendre », a-t-il insisté.

Ottawa avait adopté en novembre 2021 un décret d’urgence pour freiner les travaux de prolongement d’un boulevard dans la municipalité montérégienne. Les travaux avaient été réalisés avec l’assentiment du ministère de l’Environnement du Québec, et ce, malgré un avis défavorable du ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs.

La Ville de Longueuil s’était vue dans l’obligation par la suite de réaliser des travaux d’urgence pour préserver l’un des derniers habitats du petit amphibien.

Chevalier cuivré : le véritable test

Cette volonté du ministre sera mise à l’épreuve très bientôt alors que le Port de Montréal est en attente d’un permis pour agrandir le terminal de Contrecœur, en aval de Montréal sur le fleuve Saint-Laurent. Cet agrandissement met en péril la survie d’une autre espèce en voie d’extinction, le chevalier cuivré. Ce poisson n’existe nulle part ailleurs au monde qu’au Québec, dans le secteur situé entre le Lac Saint-Louis et le Lac Saint-Pierre et particulièrement dans l’estuaire de la rivière Richelieu.

Pour le biologiste et directeur général de la Société pour la nature et les parcs (SNAP Québec) Alain Branchaud, la demande de l’Administration portuaire est le test ultime de cette volonté du ministre Guilbeault. « Ce ne serait pas sérieux, surtout avec la COP15 qui s’en vient, d’aller envoyer un message qu’on va détruire l’espèce la plus en danger, l’espère endémique qui est le porte-étendard de la protection de la biodiversité au Québec », a-t-il dit.

« Il faut que les bottines suivent les babines dans ce dossier », a-t-il ajouté, affirmant que son organisme et d’autres sont prêts à aller devant les tribunaux pour bloquer l’émission du permis.

Le chevalier cuivré est protégé par la Loi sur les espèces en péril et bien que l’Administration portuaire se dise en mesure d’aménager des herbiers ailleurs que dans les secteurs où ils seront détruits par le dragage, de nombreux spécialistes indépendants se sont montrés sceptiques face à l’efficacité d’une telle mesure. Ce n’est qu’après coup que cette efficacité pourrait être démontrée et si elle n’est pas au rendez-vous, comme plusieurs le craignent, il sera trop tard.

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Le Canada serait au 2e rang du G20 pour les subventions aux combustibles fossiles

Le Parti libéral du Canada s’est engagé à mettre un terme aux subventions publiques aux énergies fossiles d’ici 2023 (archives).

Photo : iStock

Marc-Antoine Leblanc (accéder à la page de l’auteur)

Marc-Antoine Leblanc

Marc-Antoine Leblanc

Publié à 2 h 02

Le Canada continue de subventionner les énergies fossiles de manière importante malgré ses engagements internationaux, selon un rapport d’Oil Change International. L’organisme à but non lucratif estime que le Canada a, en moyenne, donné annuellement jusqu’à 8,5 milliards de dollars américains à des projets liés à ce type d’énergie entre 2019 et 2021.

Parmi les pays du G20, le Canada arrive au deuxième rang de ceux qui financent le plus les projets de combustibles fossiles avec des fonds publics. Seul le Japon dépense davantage, avec une moyenne annuelle de 10,6 milliards de dollars américains.

La Corée du Sud et la Chine complètent le peloton de tête avec respectivement 7,3 milliards et 6,7 milliards de dollars américains de subventions au secteur des énergies fossiles. Selon les auteurs du rapport, ces quatre pays sont restés à la tête des plus grands contributeurs de 2013 et 2021.

Oil Change International précise, dans son rapport, que certains pays, dont la Chine, offrent peu de transparence quant aux dépenses publiques, ce qui complique l’accès aux données précises.

À lire aussi :

Des subventions qui contrastent avec l’image écologique du pays

Pour Bronwen Tucker, l’une des auteures du rapport, les chiffres canadiens ne sont pas étonnants en soi, vu que le pays se retrouve constamment dans les meneurs en matière de subventions aux énergies fossiles.

À son avis, le plus étonnant est plutôt l’apparente contradiction entre la position du pays sur ce type d’énergie et l’investissement qu’il y consacre. C’est surtout décevant avec les promesses qu’a faites le Canada d’éliminer progressivement les subventions aux combustibles fossiles d’ici la fin de 2022.

Il reste encore un peu de temps au Canada pour tenir ses promesses et mettre en place des politiques, mais ce n’est certainement pas le genre de chiffres que nous aurions voulu voir à l’approche de ces échéances, précise-t-elle.

Le Canada est aussi en troisième position des pays bénéficiaires des investissements en énergies fossiles au sein du G20. Avec un peu plus de 3 milliards de dollars américains, le pays se trouve derrière le Mozambique et la Russie, qui bénéficient d’environ 7 milliards et un peu moins de 9 milliards, respectivement.

Le rapport, qui s’intéresse aux années 2019, 2020 et 2021, comprend les prêts, les garanties de prêts, les subventions, les fonds propres, et la couverture d’assurance fournis aux producteurs de combustibles fossiles par les banques de développement internationales, les institutions financières publiques et les agences de crédit à l’exportation.

Le PLC et ses promesses

Aux dernières élections, la plateforme électorale du Parti libéral du Canada promettait la fin des subventions aux énergies fossiles d’ici 2023.

Un gouvernement libéral réélu s’engage à […] devancer de 2025 à 2023 son engagement au G20 d’éliminer les subventions à l’industrie des combustibles fossiles, peut-on lire.

Le programme stipule aussi que le parti élaborera un plan pour éliminer progressivement le financement public du secteur des combustibles fossiles, y compris des sociétés d’État, conformément à son engagement concernant l’objectif de la carboneutralité d’ici 2050.

Selon, Bronwen, le pays a encore la capacité de réduire considérablement ses contributions aux énergies fossiles d’ici la fin de 2022. Je pense que c’est réaliste, d’autres pays l’ont fait. Le Royaume-Uni avait une politique similaire au Canada, et ils ont été capables de se retourner du jour au lendemain.

La barre est haute, mais c’est possible, ajoute-t-elle.

Les combustibles fossiles sont encore les favoris

Entre 2019 et 2021, les pays du G20 et les banques multilatérales de développement ont dépensé pas moins de 55 milliards de dollars américains en soutien financier public aux combustibles fossiles.

Selon les auteurs du rapport, il s’agit d’une diminution par rapport à la moyenne annuelle de 86 milliards de dollars américains de 2016 à 2018.

Le financement des combustibles fossiles des pays du G20 est toutefois presque deux fois plus élevé que le soutien annuel aux énergies renouvelables, qui s’établit à 29 milliards de dollars américains, rappellent-ils.

Les investissements dans les énergies vertes sont également restés relativement stables, selon les analystes.

Ils soulignent que le financement pour ce type d’énergie n’a que légèrement augmenté […] au lieu de croître de manière exponentielle comme cela est nécessaire pour soutenir une transition énergétique globalement juste.

Ils sont passés d’une moyenne annuelle de 27 milliards de dollars américains, de 2016 à 2018, à 29 milliards de dollars, de 2019 à 2021.

La France, le Brésil et l’Allemagne sont ceux qui mènent le G20 dans les subventions aux énergies vertes, avec 2,8 milliards, 2,5 milliards et 2,2 milliards de dollars américains, respectivement.

Le Canada, quant à lui, consacre environ 800 millions de dollars américains à ce type.

Efforts en environnement Le Québec et le Canada n’en font pas assez, juge Guilbeault

PHOTO ADRIAN WYLD, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE

Steven Guilbeault

(Montréal) Le Québec et l’ensemble du Canada n’en font pas assez pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre (GES) ni en matière d’environnement en général.

Publié à 6h19

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Pierre Saint-Arnaud La Presse Canadienne

Ce constat, étonnamment, est celui du ministre fédéral de l’Environnement, Steven Guilbeault, qui dresse un bilan mitigé des efforts du gouvernement Legault dans son domaine de compétence.

« Je dis qu’en tant que Québécois, je m’attends de la part de mon gouvernement, fédéral et provincial, à ce qu’on en fasse plus sur ces questions-là. »

Appelé lors d’une entrevue avec La Presse Canadienne à évaluer la performance du gouvernement Legault, qui entame un deuxième mandat dans la continuité du précédent, M. Guilbeault s’est d’abord empressé de souligner le positif : « D’abord, sur la question de la tarification carbone, nous avons reconnu au fédéral depuis longtemps que le Québec faisait preuve de leadership dans ce domaine-là. C’est pourquoi le système québécois passe à l’équivalence fédérale et que le Québec va pouvoir continuer d’utiliser son propre système. »

Le caribou demeure menacé

Le ministre fédéral, qui a dû menacer Québec d’imposer une protection du caribou par voie de décret, s’est également réjoui d’avoir pu s’entendre avec le gouvernement Legault dans ce dossier à la dernière heure.

« Je suis très heureux qu’on ait pu arriver à une entente de principe sur la protection du caribou juste avant l’élection. J’ai très hâte de pouvoir commencer à travailler là-dessus avec mon homologue, le ministre [de l’Environnement du Québec Benoit] Charette, pour la mise en œuvre, évidemment avec les nations autochtones québécoises. »

L’entente de principe reste toutefois à être détaillée dans un plan stratégique que Québec prévoit déposer à l’été 2023. Elle ne contient pas, pour l’instant, de mesures concrètes, mais bien des lignes directrices visant à maintenir dans un état « non perturbé » les deux tiers des habitats du caribou boréal, du caribou montagnard et du caribou forestier. Les démarches ne peuvent tarder, les hardes de Charlevoix et de la Gaspésie étant fragilisées à l’extrême.

Le ministre Guilbeault a déjà prévenu d’ailleurs qu’il lui sera toujours possible d’utiliser la Loi sur les espèces en péril pour venir protéger le caribou s’il le faut. Un des éléments clés de cette protection est l’aménagement d’aires protégées, notamment dans les secteurs de Pipmuacan et des Montagnes Blanches, qui chevauchent les régions de la Côte-Nord et du Saguenay-Lac-Saint-Jean.

Plus facile de protéger le Nord que le Sud

La question des aires protégées, qui portent atteinte à l’exploitation forestière, est au cœur d’une partie de bras de fer entre les différents intérêts – publics et privés – voulant tirer profit de la ressource et ceux voulant protéger le territoire, au premier chef les communautés autochtones et les groupes environnementalistes. Les deux derniers reprochent au gouvernement Legault de chercher à se donner un bilan reluisant en protégeant des zones nordiques, mais de tarder à créer des aires protégées dans le sud de la province où la biodiversité est plus grande et l’accès de la population plus facile, mais où la possibilité forestière est plus intéressante pour l’industrie, et ce, même si le ministre Charette a récemment annoncé la création de quelques nouvelles aires protégées dans le sud de la province.

Steven Guilbeault note toutefois que le Québec fait comme les autres dans ce dossier. « Ce réflexe de protéger des terres dans le Nord plus que dans le Sud, où les terres sont déjà fragmentées, où il y a déjà des conflits d’usage importants, notamment par rapport à l’étalement urbain, par exemple, c’est un enjeu canadien, ce n’est pas un enjeu qui est propre au Québec. »

Des parcs urbains fédéraux à venir

Il fait valoir qu’Ottawa veut faire sa part dans la protection territoriale avec un engagement de créer 15 parcs nationaux urbains « pour rapprocher la nature des gens parce qu’effectivement ce n’est pas tout le monde qui peut aller visiter certains de nos très beaux parcs, mais qui sont très loin et difficiles d’accès ».

Certains projets sont avancés, notamment à Toronto, mais des discussions sont aussi en cours avec des intervenants de la région de Montréal, notamment les Conseils régionaux de l’environnement de Montréal, Laval et des Laurentides ainsi que la Communauté métropolitaine de Montréal.

« Il faut protéger ce qu’il nous reste en milieu urbain et périurbain […], mais il faut aussi penser à la restauration. La restauration, le reboisement, c’est bon dans le Nord, mais c’est bon aussi dans le Sud », ajoute-t-il.

GES : des efforts insuffisants partout

Mais en fin de compte, l’effort le plus pressant, celui de freiner les changements climatiques, est insuffisant, dit-il.

« Le commentaire que je ferais, je le fais pour tout le monde incluant de mon propre gouvernement. On entend parfois qu’au Québec, des gens disent : oui, mais on a un très bon bilan. C’est bien beau d’avoir un bon bilan, mais ce qu’on fait, tout le monde, n’est pas assez. Même les meilleurs à l’échelle internationale n’en font pas assez et tout le monde doit en faire plus.

« Et ça inclut certainement le Québec et le Canada », conclut-il, à moins d’une semaine de la COP27, la conférence des Nations unies qui s’ouvrira dimanche prochain à Charm-el-Cheikh, en Égypte.

De ce que j’ai entendu, ce sera quelque chose de difficile à mettre en place au Québec pour des raisons politiques. Il y aura sans doute un équivalent de parc urbain fédéral, mais ce ne serait pas exactement cette désignation.

Après, la situation a évolué, tout comme les démarches, l’important c’est surtout qu’on mette en conservation et qu’on rende accessible au public les milieux naturels qui entourent Montréal. C’est essentiel.

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Montréal

Les municipalités peuvent agir pour la décarbonation des bâtiments

Photo: iStock

Yann Nopieyie

1 novembre 2022 à 15h07 - Mis à jour 1 novembre 2022 à 16h40 3 minutes de lecture

Les municipalités peuvent jouer un rôle déterminant dans la réalisation de la transition écologique et dans la lutte à la crise climatique. En effet, plusieurs villes et municipalités dans le monde ont déjà adopté des règlements afin d’accélérer la transition énergétique et favoriser la décarbonation des bâtiments. C’est ce que révèle un rapport de recherche du Centre québécois du droit de l’environnement (CDQE) et Vivre en Ville, rendu public aujourd’hui.

«Les tribunaux reconnaissent depuis longtemps la compétence municipale pour la protection de l’environnement», affirme Anne-Sophie Doré, avocate au Centre québécois du droit de l’environnement. «Dans le contexte de l’urgence climatique, nous souhaitons que les municipalités s’investissent davantage dans la lutte aux changements climatiques et dans la transition énergétique. La bonne nouvelle, c’est que les lois leur permettent de le faire.»

Ce rapport de recherche du CDQE et Vivre en Ville, intitulé Les pouvoirs des municipalités de réglementer les émissions de gaz à effet de serre des bâtiments, présente les compétences et pouvoirs dont disposent les municipalités pour contribuer à la décarbonation des bâtiments. D’après le rapport, le secteur du bâtiment (résidentiel, commercial et institutionnel) est responsable de 10% des émissions de gaz à effet de serre au Québec, ce qui en fait le troisième secteur le plus émetteur. De ces émissions, une large part est attribuable à l’utilisation de combustibles fossiles comme source énergétique, notamment pour le chauffage.

Il est temps de lancer un message clair à l’ensemble des acteurs du bâtiment. Très rapidement, tout ce qui sera construit devra être zéro émission.

Christian Savard, directeur général de Vivre en Ville

Plusieurs engagements à Montréal

Le rapport démontre que les municipalités québécoises ont la compétence et le pouvoir d’agir dans la décarbonation des bâtiments afin de participer à la lutte contre les changements climatiques.

La Ville de Montréal s’est d’ailleurs récemment engagée à exiger que tous les bâtiments neufs soient «zéro émission» en 2025. Plusieurs arrondissements ont déjà emboîté le pas sur cet enjeu.

Par exemple, l’arrondissement du Sud-Ouest implantera une nouvelle norme pour assurer la valeur environnementale des nouveaux bâtiments, le facteur de résilience climatique (FRC). Il s’agit de la première exigence du genre à Montréal. Le FRC sera appliqué aux nouvelles constructions ou aux agrandissements majeurs de plus de 2000 m2 d’un immeuble résidentiel d’au moins 36 logements ou d’un immeuble non résidentiel. Cette nouvelle réglementation entrera en vigueur vers la fin de l’année 2022.

«On attend des municipalités et du gouvernement des actions fortes en vue d’imposer de nouvelles normes dans le chauffage des bâtiments», déclare Christian Savard, directeur général de Vivre en Ville.

Crise climatique Les Innus de Pessamit durement touchés

PHOTO DAVID BOILY, ARCHIVES LA PRESSE

La rivière Betsiamites, à Pessamit, sur la Côte-Nord

Les impacts des changements climatiques sur la communauté innue de Pessamit, sur la Côte-Nord, sont « énormes », prévient un rapport d’Amnistie internationale, qui appelle notamment Québec à concrétiser sans tarder le projet d’aire protégée dans le secteur du réservoir Pipmuacan.

Publié à 8h00

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Jean-Thomas Léveillé

Jean-Thomas Léveillé La Presse

Diminution du couvert de neige et de glace, précipitations déréglées, saisons modifiées, érosion… La crise climatique touche directement la communauté autochtone, affirme le rapport intitulé Urgence climatique en territoire innuL’innu-aitun en péril, publié ce jeudi.

Le document explique que la Nation innue de Pessamit a observé « qu’il y a moins de précipitations l’été et que les lacs et les rivières sont de plus en plus asséchés » dans le Nitassinan – son territoire ancestral –, ce qui affecte négativement la végétation et la pêche.

Ces observations concordent avec celles du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), qui affirme que « les changements climatiques ont déjà eu des impacts négatifs dans les forêts boréales comme le déplacement d’espèces animales et végétales », souligne Amnistie internationale.

Industrie forestière et barrages hydroélectriques

Aux conséquences des changements climatiques s’ajoutent celles de l’exploitation de la forêt et des rivières du territoire des Innus de Pessamit – qu’ils n’ont jamais cédé, rappelle Amnistie internationale –, qui perturbent les écosystèmes et modifient l’hydrologie des rivières, contribuant à l’apparition de nouvelles espèces, comme des oiseaux prédateurs et le loup, et à la disparition d’autres, comme l’emblématique caribou.

Lisez « Caribous de Pipmuacan : Les prochains à disparaître ? »

« Ça nous empêche de faire des choses. Il y a des modifications qui se font dans le territoire. On doit délaisser certaines zones de territoire où on allait, par exemple, trapper ou chasser le petit gibier, où on allait chasser le caribou », déplore Éric Kanapé, biologiste au Conseil des Innus de Pessamit et cité dans le rapport.

PHOTO DAVID BOILY, ARCHIVES LA PRESSE

Éric Kanapé, biologiste au Conseil des Innus de Pessamit

En plus des impacts directs qu’ils causent, l’industrie forestière et les barrages hydroélectriques, dont les réservoirs émettent du méthane, « participent à l’avènement des changements climatiques », s’inquiète le rapport d’Amnistie internationale.

Protéger, indemniser, respecter

Afin de protéger la forêt du territoire innu de Pessamit, Québec devrait « immédiatement » mettre en réserve le territoire couvert par le projet d’aire protégée du réservoir Pipmuacan, recommande Amnistie internationale, qui appelle aussi à la mise en œuvre des recommandations de la Commission indépendante sur les caribous forestiers et montagnards.

PHOTO DAVID BOILY, ARCHIVES LA PRESSE

Petit troupeau de caribous forestiers du Pipmuacan

Le rapport recommande aussi de payer des redevances à la Nation innue de Pessamit pour l’utilisation de son territoire par Hydro-Québec depuis 70 ans et de l’indemniser pour la « perte de jouissance » de son territoire ; de mettre en place un « processus de collaboration et de cogestion » qui permettrait aux Innus la « pleine participation » à la gestion de leur territoire et de ses ressources ; ainsi que de procéder à l’élaboration d’une politique tripartite Pessamit-Québec-Ottawa pour l’adaptation et la lutte contre les changements climatiques.

Consultez le rapport de la Commission indépendante sur les caribous forestiers et montagnards

Elle conseille finalement à la Nation innue de « saisir les organes onusiens [pour] le non-respect du droit à la vie et des droits culturels des gouvernements fédéral et provincial en conséquence des changements climatiques ».

Résultat de 18 mois de travail effectué par la section franco-canadienne de l’organisation internationale, ce rapport fait partie d’une étude plus vaste réalisée dans huit pays, en amont de la 27e Conférence des parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (COP27), qui s’ouvrira dimanche en Égypte.

En savoir plus

  • 1 million
    Nombre d’hectares de forêt boréale coupés à blanc chaque année au Canada

Source : Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat

COP27 en Égypte Ça se réchauffe encore plus vite que prévu

PHOTO ADNAN ABIDI, REUTERS

La rivière Yamuna, à Delhi, en Inde, enveloppée de smog vendredi

Au premier jour de la COP27 sur le climat à Charm el-Cheikh, en Égypte, l’Organisation météorologique mondiale (OMM) a indiqué dimanche que la planète s’était maintenant réchauffée de 1,15 °C depuis l’ère préindustrielle. Une moyenne qui s’approche dangereusement du seuil fixé à 1,5 °C par les scientifiques. Gros plan sur huit chiffres clés de la crise climatique.

Publié à 5h00

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Éric-Pierre Champagne

Éric-Pierre Champagne La Presse

1,15 °C

Selon les plus récentes données de l’Organisation météorologique mondiale rendues publiques dimanche, la planète s’est déjà réchauffée de 1,15 °C depuis l’ère préindustrielle. « Alors que la COP27 commence, notre planète envoie un signal de détresse », a affirmé le secrétaire général de l’ONU António Guterres dans un message vidéo diffusé à Charm el-Cheikh. Il a en outre réclamé des « actions ambitieuses et crédibles ». Mais ce chiffre ne dit pas tout : il s’agit d’une moyenne à l’échelle mondiale. Car dans certaines régions du monde, le réchauffement est encore plus rapide. L’Europe, par exemple, se réchauffe deux fois plus vite que le reste de la planète. Un récent rapport de l’ONU signale que l’Europe a connu un réchauffement de 0,5 °C en seulement 30 ans (1991-2021). En Amérique du Nord, les experts s’attendent également à un réchauffement deux fois supérieur à la moyenne mondiale d’ici 2100. Par ailleurs, l’OMM a signalé dimanche que les huit dernières années, incluant 2022, auront été les plus chaudes depuis l’ère préindustrielle.

29 pays

En vue de la COP27, seulement 29 pays ont présenté de nouveaux engagements pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre (GES). Or, selon l’ONU, les engagements actuels nous mènent vers un réchauffement de 2,8 °C d’ici la fin du siècle, si et seulement si les promesses des nations sont respectées. D’ici 2030, on s’attend d’ailleurs à ce que les émissions de GES augmentent de 10,6 % par rapport aux niveaux de 2010. Selon le GIEC, celles-ci devraient plutôt diminuer de 45 % d’ici la fin de la décennie par rapport aux niveaux de 2019 afin de respecter la cible de l’Accord de Paris.

PHOTO STEPHANIE MAHE, ARCHIVES REUTERS

Des participants à la COP21, en 2015 au Bourger, près de Paris, regardent une carte du monde représentant les anomalies climatiques.

1,5 °C

C’est la cible fixée par l’Accord de Paris, conclu lors de la COP21 tenue en 2015. Cet objectif n’a pas été établi au hasard, il représente une limite au-delà de laquelle les conséquences des changements climatiques seront irréversibles dans plusieurs régions du monde. Un réchauffement supérieur à 1,5 °C d’ici la fin du siècle signifie également que des millions, voire des milliards, de personnes verront leur vie radicalement transformée en raison du réchauffement planétaire.

350 ppm

Le Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (GIEC) estime qu’il faut limiter à 350 parties par million (ppm) la concentration de dioxyde de carbone dans l’atmosphère, afin de respecter la cible de 1,5 °C. Or, en date du 5 novembre, cet indicateur pointait à 416,55 ppm. Précisons que ce n’est pas la présence de CO2 dans l’atmosphère qui pose un problème, mais bien sa concentration trop élevée. Selon les scientifiques, il faut remonter plusieurs millions d’années dans le temps pour retrouver une concentration supérieure à 400 ppm dans l’atmosphère terrestre. Cette limite a de nouveau été franchie en 2013.

33 %

Selon l’UNESCO, une agence des Nations unies, un tiers des glaciers classés au patrimoine mondial vont disparaître d’ici à 2050. La moitié pourrait disparaître d’ici à la fin du siècle dans l’éventualité où les émissions de GES demeurent à leur niveau actuel. Les glaciers du patrimoine mondial fondent à un rythme de 58 milliards de tonnes de glace par an, indique l’UNESCO, qui a mené une étude sur 18 600 glaciers répartis sur 50 sites du patrimoine mondial. Une étude récente publiée dans la revue Remote Sensing of Environment a aussi révélé que les glaciers ont fondu en moyenne sept fois plus rapidement au cours de la dernière décennie.

PHOTO YASUYOSHI CHIBA, ARCHIVES AGENCE FRANCE-PRESSE

Le glacier du mont Kilimandjaro fait partie du tiers des glaciers appelés à disparaître d’ici 2050, selon l’UNESCO.

10 %

Les deux dernières années et demie comptent pour 10 % de la hausse du niveau des océans observée depuis 30 ans. Le taux d’élévation du niveau de la mer a doublé depuis 1993. Selon la National Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA), ce niveau pourrait augmenter de 20 centimètres sur la côte ouest et de 35 centimètres sur la côte est américaine d’ici 30 ans. Plusieurs pays insulaires subiront de plein fouet les conséquences de la montée des océans. De nombreuses villes côtières seront également affectées, notamment New York et Miami.

PHOTO CHANDAN KHANNA, ARCHIVES AGENCE FRANCE-PRESSE

De nombreuses villes côtières, comme Miami, seront affectées par la hausse du niveau des océans.

75 %

Selon une étude parue récemment dans Nature Climate Change, les trois quarts des espèces d’arbres sont considérés comme à risque d’ici 2050 dans les principales villes du monde en raison des changements climatiques. Les chercheurs ont établi leur évaluation sur la base d’un réchauffement de 2,8 °C d’ici la fin du siècle. Leur étude portait sur 164 villes dans 78 pays. Une autre étude publiée dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences signale par ailleurs que le réchauffement planétaire pourrait nuire à la capacité des arbres à absorber du CO2. Plusieurs études suggèrent déjà que de nombreuses forêts du monde approchent de leur limite thermique pour l’absorption de carbone.

En savoir plus

  • 565 milliards
    D’ici 2030, les besoins annuels pour l’adaptation aux changements climatiquesà l’échelle mondiale sont désormais estimés à entre 160 et 340 milliards de dollars et à entre 315 et 565 milliards de dollars d’ici 2050.

Source : Programme des nations unies pour l’environnement (PNUE)

1908
En 2021, la concentration de méthane dans l’atmosphère a pointé à 1908 parties par milliard, un niveau record depuis 1983. Sur une période de 20 ans, le potentiel de réchauffement du méthane est 80 fois plus élevé que celui du CO2. Ce gaz est à l’origine d’environ 30 % du réchauffement de la planète depuis l’ère préindustrielle.

Source : Organisation météorologique mondiale

Planète bleue, idées vertes Une ampoule contre la pollution lumineuse

PHOTO MAXIME PICARD, LA TRIBUNE

Ampoule traditionnelle et ampoule développée par l’équipe du cégep de Sherbrooke

(Sherbrooke) Désireux de réduire la pollution lumineuse qui empêche de voir les étoiles, des professeurs-chercheurs du cégep de Sherbrooke ont lancé une ampoule à lumière ambrée pour que les citoyens puissent remplacer leur éclairage extérieur trop blanc.

Publié à 5h00

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Ariane Krol

Ariane Krol La Presse

Dans la noirceur de son laboratoire sans fenêtres, Johanne Roby allume deux ampoules à diode électroluminescente (DEL) placées côte à côte. Le contraste est saisissant. Celle de gauche, vendue en quincaillerie, jette une lumière blanche et froide, très crue. Celle de droite, conçue par son labo, émet une douce lueur jaune orangé.

Le spectromètre de Mme Roby nous fournit une information supplémentaire : l’ampoule à lumière blanche émet beaucoup plus de lumière bleue. « La lumière bleue se diffuse beaucoup plus dans l’atmosphère, c’est pour ça qu’elle crée plus de pollution lumineuse et qu’on voit moins le ciel étoilé », résume l’enseignante au département de chimie du cégep de Sherbrooke.

PHOTO MAXIME PICARD, LA TRIBUNE

Johanne Roby, enseignante au département de chimie du cégep de Sherbrooke

Comme plusieurs municipalités de l’Estrie, Sherbrooke s’est dotée d’une réglementation sur le contrôle de l’éclairage extérieur, en appui à la Réserve internationale de ciel étoilé du Mont-Mégantic. Ce ciel pailleté, Mme Roby et son collègue Martin Aubé, enseignant au département de physique, veulent aussi le rendre accessible à Sherbrooke, en créant une « oasis de nuit étoilée » au-dessus du parc du Mont-Bellevue. Mais pour convaincre les résidants du voisinage de réduire la pollution lumineuse générée par leurs éclairages extérieurs, il fallait leur offrir une solution de rechange.

« Chaud et enveloppant »

En collaboration avec des étudiants de cégep et d’université, les deux chercheurs ont développé leur ampoule à DEL à faible lumière bleue, et mené une campagne de sociofinancement pour pouvoir la faire fabriquer et en donner dans un quartier proche du parc. Sur la centaine de portes auxquelles ils ont frappé, près de 80 résidants ont accepté d’en installer, remplaçant ainsi plus de 150 ampoules extérieures.

PHOTO MAXIME PICARD, LA TRIBUNE

Ampoule à DEL à faible lumière bleue

Fort de ce premier « quartier d’intégrité nocturne », le projet Oasis a commencé à offrir ses ampoules au grand public le mois dernier. Avec seulement deux points de vente à Sherbrooke, environ 350 se sont envolées en quelques semaines — l’organisation espère pouvoir les offrir en ligne.

L’ampoule, garantie cinq ans, se détaille 10 $. C’est DH Éclairage, une entreprise locale spécialisée dans la conversion aux DEL pour réduire la consommation d’énergie, qui s’est chargée de la faire fabriquer. « L’objectif ici n’est pas du tout commercial, c’est parce qu’on adhère profondément à ce qu’ils essaient de mettre en place », souligne le directeur général de DH, Dominique Morin.

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Les températures de couleur des ampoules sont habituellement indiquées sur les emballages par un chiffre suivi d’un « K » (pour kelvins). Moins il est élevé, plus la lumière sera jaune. C’est pourquoi l’ampoule Oasis de 1500 K contraste tant avec celles de 5000 K, 3000 K ou 2700 K couramment installées autour des maisons.

« Quand on compare, la différence est un peu choquante. J’ai beaucoup hésité avant de faire fabriquer le 1500 K parce que je me demandais si les gens allaient adhérer », raconte Mme Roby, qui coordonne le projet. La réaction des premiers résidants consultés, qui avaient l’impression de « faire partie d’un changement », l’a rassurée.

PHOTO FOURNIE PAR JOHANNE ROBY

Le premier quartier d’intégrité nocturne, à Sherbrooke, où le projet Oasis de nuit étoilée a fourni des ampoules à lumière ambrée aux résidants

« Quand tu t’assois pour la soirée dans ta cour, tes yeux s’habituent et c’est très agréable, c’est chaud et enveloppant. »

Horloge biologique déréglée

Les étoiles ne sont pas le seul objectif. « Notre horloge biologique est régulée entre autres par la lumière bleue. On est en train de la dérégler », dit Mme Roby en évoquant la lumière bleutée des appareils électroniques, mais aussi celle de l’éclairage extérieur qui s’infiltre souvent dans les chambres à coucher.

La lumière bleue est de plus en plus reliée au développement de cancers hormonodépendants – cancers du sein et de la prostate, et cancer colorectal.

Johanne Roby, enseignante au département de chimie du cégep de Sherbrooke

La pollution lumineuse affecte aussi la faune, ajoute Mme Roby en citant les chauves-souris, les grenouilles et la salamandre sombre du Nord. Cette salamandre classée « susceptible d’être désignée espèce menacée ou vulnérable » par Québec est présente au parc du Mont-Bellevue.

« On veut la protéger ! En plus, elle est tellement belle avec son dos tout picoté : j’aimerais qu’elle devienne notre emblème parce qu’elle a un ciel étoilé sur le dos. »

« Corridor de noirceur » de 8 kilomètres

Oasis met d’ailleurs en place un « corridor de noirceur » de 8 kilomètres, pour permettre aux animaux de se déplacer entre le parc du Mont-Bellevue et la rivière Magog. Le tracé s’accompagnera de panneaux d’interprétation. « C’est un petit corridor, mais on veut en faire la démonstration pour sensibiliser les gens avec quelque chose de concret. »

La sensibilisation se poursuivra donc autour du parc, auprès des résidants, mais aussi des entreprises, qui pourront demander la certification « Ami du ciel étoilé », décernée par la Réserve internationale de ciel étoilé du Mont-Mégantic.

Les chercheurs d’Oasis ont aussi caractérisé plus de 300 modèles d’ampoules (incluant leur taux de lumière bleue) dans une banque de données à partir de laquelle ils prévoient publier une analyse statistique dans une publication scientifique révisée par les pairs.

Ils ont aussi cartographié la pollution lumineuse de Paris, Lyon et Rennes, des données qu’ils veulent croiser avec celles de la vaste cohorte épidémiologique Constances, regroupant 200 000 Français.

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Le Plateau-Mont-Royal

Inauguration de «Colibri Iberville», le nouvel espace de logistique urbaine durable

Le ministre de l’Économie et de l’Innovation du Québec, Pierre Fitzgibbon. Photo: Josie Desmarais/Métro

Yann Nopieyie

8 novembre 2022 à 19h16 2 minutes de lecture

La Coop Carbone, en collaboration avec la Ville de Montréal, a inauguré un deuxième mini-hub logistique, Colibri Iberville, dans l’arrondissement du Plateau-Mont-Royal.

Situé au 4670, rue d’Iberville, ce deuxième pôle de livraison urbaine écologique, d’une superficie de 10 000 pi2, favorisera la cohabitation entre tous les usagers de la route. Il contribuera à rendre l’industrie du transport de marchandises plus verte et plus flexible dans la métropole.

«Le développement d’un réseau de centres de transbordement soutiendra des secteurs d’activité stratégiques et économiques de la métropole, tout en contribuant de façon concrète à notre lutte contre les changements climatiques», a fait savoir le ministre de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie, Pierre Fitzgibbon.

Au sein de ces espaces, les véhicules lourds seront remplacés par des vélos-cargos et des petits véhicules électriques qui assurent le dernier kilomètre de livraison. Le projet a reçu une contribution financière de 323 883 $ de la Ville de Montréal.

«Avec Colibri Iberville, nous visons à éviter annuellement plus de 35 000 arrêts de camion pour la livraison et plus de 30 000 heures de présence de camion dans les quartiers centraux de Montréal chaque année », ajoute la responsable des transports et de la mobilité au comité exécutif de la Ville de Montréal, Sophie Mauzerolle.

Avec Colibri Iberville, la Ville de Montréal nous estime pouvoir réaliser plus de 500 000 livraisons 100 % décarbonées chaque année.

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Montréal

Réduction des emballages à usage unique

En 2020, entre 17 et 28 millions de plats en plastique ont été utilisés par les Montréalais lors de leur commandes à emporter. Photo: Solène Broisin, ASDCM

Lucie Ferré

9 novembre 2022 à 7h45 - Mis à jour 9 novembre 2022 à 7h47 2 minutes de lecture

L’Association des sociétés de développement commercial de Montréal (ASDCM) viendra en aide aux commercants de Montréal afin qu’ils se préparent au mieux à l’entrée en vigueur des règlements interdisant l’usage des emballages à usage unique à Montréal en mars 2023.

Dans ce cadre, l’ASDCM mènera plusieurs projets avec le soutien de RECYC-QUÉBEC, des SDC de Montréal, de Desjardins, de la Ville de Montréal et de Concertation Montréal.

Nous sommes heureux de nous appuyer sur l’expertise acquise sur certaines SDC pour expérimenter de nouvelles façons de consommer, tout en apportant des solutions concrètes aux commerces qui devront se conformer aux règlements de la Ville de Montréal.

Billy Walsh, directeur général de l’Association des sociétés de développement commercial de Montréal

Parmis les projets, la possibilité pour les commerces de l’Avenue Mont-Royal, du Boulevard Saint-Laurent, de Laurier Ouest, des Quartiers du Canal et de la Rue Saint-Denis de participer gratuitement à un projet de contenants réutilisables et mutualisés, ou encore la création d’un guide destiné aux commercants afin des les accompagner dans cette transition énergétique.

L’utilisation d’emballages à Montréal

  • Dans un seul café, pour 100 consommations commandées par jour, 700 kg de gobelets jetables sont produits en un an, engendrant une dépense d’environ 4000 dollars pour le restaurant.
  • Entre 17 et 28 millions de plats en plastique ont été utilisés par les Montréalais lors de leurs commandes à emporter durant le mois d’octobre 2020.

Source: Association des sociétés de développement commercial de Montréal (ASDCM)

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Ca fait plusieurs fois que je vois le ‘‘projet Colibri’’ dans les médias mais je n’ai toujours aucune idée de ce qu’est ce projet ou cet entreprise. Tout ce que je comprends c’est le côté transport mais à qui s’adresse ce transport de marchandise ? Qui l’utilise ? Il remplace quel autre mode de transport ? Et quel genre de marchandise transporte-t-il?

Voilà mon cher Steve une réponse qui devrait nous éclairer tous. https://montreal.ca/articles/colibri-des-mini-hubs-pour-decarboner-la-livraison-de-colis-16318

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COP27 La crédibilité du Canada (et du Québec) en jeu

PHOTO AARON VINCENT ELKAIM, ARCHIVES THE NEW YORK TIMES

Le Canada est le seul pays du G7 à se présenter à la COP27 sans avoir réussi à baisser ses émissions depuis l’Accord de Paris, signé en 2015.

Philippe Mercure

Philippe Mercure La Presse

Il arrive un moment où les excuses et même les explications les plus convaincantes ne suffisent plus.

Publié à 5h00

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Il faut des résultats.

C’est ce qui se passe avec le Canada et le Québec à la COP27 sur le climat qui se déroule actuellement en Égypte.

Le Canada est le seul pays du G7 à s’y présenter sans avoir réussi à baisser ses émissions depuis l’Accord de Paris, signé en 2015.

Le Québec, lui, a carrément fait augmenter ses émissions depuis.

Il n’est pas étonnant que ni Justin Trudeau ni François Legault n’osent se présenter à Charm el-Cheikh.

Outre les impacts évidents sur le climat, cette incapacité à infléchir les courbes des émissions cause deux problèmes.

D’abord, sur la scène internationale, cela ne peut se traduire que par une perte de crédibilité et d’influence du Canada et du Québec. Selon certains observateurs, cette érosion est déjà commencée.

Ensuite, sur la scène locale, cette absence de résultats risque de donner des munitions aux citoyens et aux politiciens qui prétendent que la lutte contre les changements climatiques est un coup d’épée dans l’eau.

Il se fait pourtant de bonnes choses pour le climat au Québec et au Canada. Mais dans chaque cas, les stratégies comportent des trous qui plombent les gains.

Au Québec, l’explosion des émissions dans le secteur des transports mine complètement les réductions enregistrées dans l’industrie et dans la gestion des déchets.

Au fédéral, Justin Trudeau a investi beaucoup de capital politique en se battant jusqu’en Cour suprême contre trois de ses propres provinces (l’Ontario, la Saskatchewan et l’Alberta) pour instaurer un prix sur le carbone partout au pays. Cette lutte était courageuse.

Son gouvernement a aussi adopté une « loi sur la responsabilité en matière de carboneutralité » qui oblige les gouvernements à accoucher de plans crédibles pour le climat.

Malheureusement, le gouvernement fédéral entretient encore l’illusion que l’industrie du pétrole et du gaz peut augmenter sa production tout en réduisant ses émissions. Pour l’instant, ça ne fonctionne pas.

Résultat : au Canada comme au Québec, les émissions ne baissent pas, malgré les engagements pris par nos gouvernements envers leurs citoyens et envers la communauté internationale.

C’est de plus en plus gênant à défendre face aux nombreux pays qui, eux, génèrent des réductions.

« Le partage du fardeau de la réponse aux changements climatiques, tant en ce qui concerne la réduction des émissions que le soutien à l’adaptation dans les pays en développement, sera un facteur de plus en plus important dans les relations internationales », prévient à ce sujet l’ancienne ambassadrice du Canada pour les changements climatiques, Patricia Fuller, dans un rapport déposé cette semaine.

Ce n’est pas surprenant. L’urgence climatique est le plus grand enjeu auquel fait face l’humanité et il requiert une réponse concertée. Ceux qui ne font pas leur part seront de plus en plus mal perçus. C’est la crédibilité et l’influence du Canada et du Québec qui sont en jeu.

Pour Justin Trudeau, le problème ne provient toutefois pas que de l’extérieur. Les conservateurs dirigés par Pierre Poilievre ont déjà promis d’abolir la taxe carbone. Si les libéraux ne parviennent pas à démontrer une baisse claire des émissions d’ici la prochaine élection, leurs adversaires auront beau jeu de dire que cette taxe — et l’ensemble des mesures déployées pour réduire les GES – ne fonctionne pas.

L’absence de résultats complique aussi la tâche de M. Trudeau lorsque vient le temps d’attaquer les positions rétrogrades de M. Poilievre sur le climat. Des positions qui conduiraient à un bilan encore bien pire que celui que l’on voit actuellement.

La dynamique est différente au Québec, mais les électeurs finiront peut-être aussi par se lasser des promesses non tenues.

Le temps file. Et les raisons de boucher les trous de nos politiques climatiques et d’accoucher (enfin !) de véritables réductions sont plus nombreuses et pressantes que jamais.