Électrification des transports

Le fondateur de Lion Électrique a personnellement interpellé le premier ministre Justin Trudeau au printemps pour l’avertir des décisions difficiles qui attendaient le constructeur d’autobus scolaires et de camions électriques en raison des lenteurs bureaucratiques d’un programme fédéral visant à accélérer l’électrification des transports, a appris La Presse.

Résumé

Lenteurs bureaucratiques Lion Électrique avait mis en garde Ottawa

PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, ARCHIVES LA PRESSE

L’usine de Saint-Jérôme de Lion Électrique écopera des nouvelles mises à pied annoncées par le constructeur québécois.

Le fondateur de Lion Électrique a personnellement interpellé le premier ministre Justin Trudeau au printemps pour l’avertir des décisions difficiles qui attendaient le constructeur d’autobus scolaires et de camions électriques en raison des lenteurs bureaucratiques d’un programme fédéral visant à accélérer l’électrification des transports, a appris La Presse.

Publié à 1h32 Mis à jour à 8h00

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Julien Arsenault
Julien Arsenault La Presse

Cet appel lancé par Marc Bédard, également chef de la direction de l’entreprise établie à Saint-Jérôme, n’a cependant pas eu les résultats escomptés, du moins pour l’instant. C’est ce qui a contribué à ouvrir la voie aux 300 nouvelles mises à pied annoncées mercredi par le constructeur québécois, à l’occasion de la diffusion des résultats du deuxième trimestre qui se sont avérés décevants.

« Le programme, mal adapté aux réalités du transport scolaire depuis le début, crée de l’incertitude et aucun engagement clair n’est pris pour améliorer la situation », écrit M. Bédard, dans sa missive envoyée en avril dernier à M. Trudeau, où il sollicite une rencontre.

La Presse a obtenu la lettre grâce à la Loi sur l’accès à l’information.

Lisez « Que se passe-t-il chez Lion ? »

M. Bédard se concentre sur le Fonds pour le transport en commun à zéro émission (FTCZE) d’Infrastructure Canada. Ce programme vise à accélérer l’électrification, notamment chez les exploitants d’autobus de transport en commun et d’autobus scolaires.

Il peut couvrir jusqu’à 50 % des coûts d’acquisition. Contrairement au programme québécois d’électrification du transport scolaire, qui prévoit des incitations déterminées à l’avance, le Fonds négocie de gré à gré avec les transporteurs scolaires pour déterminer la somme à laquelle ils auront droit.

« Malheureusement, plus de deux ans et demi après l’annonce de ce programme, après avoir eu trois ministres responsables de celui-ci, force est de constater que le FTCZE ne donne pas les résultats escomptés pour le transport scolaire », fait valoir le fondateur de Lion.

Un enjeu de taille

Le constructeur québécois estime que la moitié de son carnet de commandes est à risque en raison des délais de traitement des demandes de subventions par Ottawa. Plusieurs annonces effectuées par Lion concernant des commandes d’autobus d’écoliers au Canada – à l’exception du Québec – soulignaient que le contrat était conditionnel aux subventions du Fonds.

En date du 31 juillet, le carnet de commandes de Lion totalisait 1994 véhicules, dont 1804 autobus. Sa valeur combinée était de 475 millions US. Plus tôt cette année, le transporteur ontarien Lang Bus avait été en mesure d’obtenir du financement fédéral pour boucler un contrat pour 200 autobus scolaires avec Lion, mais cette « commande n’est qu’un baume », selon M. Bédard.

Les analystes financiers ont également les yeux rivés sur le FTCZE.

« Le programme demeure une source d’incertitude, et avec plus de 50 % du carnet de commandes qui en dépend, des retards risquent d’être coûteux pour Lion », prévient l’analyste Rupert Merer, de la Financière Banque Nationale, dans une note envoyée à ses clients, où il souligne que ce dossier pèsera sur les livraisons.

L’entreprise tente toujours de faire bouger Ottawa. En entrevue avec La Presse, M. Bédard a indiqué qu’il y avait des échanges « prometteurs » entre les deux parties.

« On sent une volonté de faire arriver les choses, a-t-il indiqué. Mais ce sont ces délais qui [sont à l’origine] des compressions. »

Le problème, pour Lion, c’est qu’une accélération potentielle de l’attribution des subventions par le Fonds mettra du temps à se refléter sur la performance financière du constructeur, affirme M. Bédard.

À la Bourse de Toronto, Lion a continué d’être secouée, jeudi. Son titre a reculé de 9,18 % pour clôturer à 89 cents. Mercredi, la baisse avait été de 18 %.

Avec la collaboration de William Leclerc, La Presse

En savoir plus

  • 750 personnes
    Effectif de Lion au Canada et aux États-Unis après ses compressions.

source : lion électrique

  • 25 millions US
    Liquidités accessibles de Lion. L’entreprise a 2 millions US et 23 millions US de disponibles sur une facilité de crédit.

source : lion électrique

@coledev

(Ottawa) La Chambre de commerce du Canada (CCC) exhorte le gouvernement Trudeau à emboîter le pas à l’administration Biden en imposant à son tour des tarifs douaniers sur les véhicules électriques fabriqués en Chine.

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Tarifs douaniers sur les véhicules électriques fabriqués en Chine Ottawa s’apprête à emboîter le pas à Washington

PHOTO SEAN KILPATRICK, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS

La ministre des Finances du Canada, Chrystia Freeland

(Ottawa) La Chambre de commerce du Canada (CCC) exhorte le gouvernement Trudeau à emboîter le pas à l’administration Biden en imposant à son tour des tarifs douaniers sur les véhicules électriques fabriqués en Chine.

Mis à jour hier à 8h00

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Joël-Denis Bellavance
Joël-Denis Bellavance La Presse

La ministre des Finances, Chrystia Freeland, a d’ailleurs terminé jeudi une série de consultations à ce sujet avec les principaux acteurs de l’industrie automobile au pays. Une décision du cabinet pourrait être rendue sous peu dans ce dossier, selon nos informations.

Tout indique que cette décision sera annoncée quelques semaines après la visite officielle en Chine de la ministre des Affaires étrangères, Mélanie Joly, en juillet dernier, la première depuis qu’elle a pris les commandes de la diplomatie canadienne en novembre 2021. Cette visite visait à rétablir les canaux de communication entre les deux capitales. Mais l’imposition de tarifs douaniers par le Canada risque de soulever de nouvelles tensions avec le régime communiste de Pékin.

D’autant plus que l’entreprise chinoise BYD, qui construit des véhicules électriques, vient d’entreprendre les démarches officielles pour percer le marché canadien, a rapporté le quotidien The Globe and Mail cette semaine.

En mai, le président des États-Unis, Joe Biden, a annoncé que les tarifs douaniers américains sur les importations de véhicules électriques fabriqués en Chine seront multipliés par quatre, passant de 25 % à 100 %.

L’arsenal des tarifs douaniers a été utilisé pour plusieurs raisons : éviter que les véhicules chinois vendus à bas prix (environ 13 000 $ US) inondent le marché américain ; protéger l’industrie automobile aux États-Unis qui amorce son virage vers une plus grande proposition de fabrication de véhicules électriques ; et protéger la sécurité nationale étant donné que les véhicules électriques sont des machines à collecter des données.

Vigilance nécessaire

Dans les jours qui ont suivi cette décision du président Biden, le gouvernement Trudeau, qui a accordé des milliards de dollars en subventions, de concert avec les provinces de l’Ontario et du Québec, pour attirer des usines de fabrication de batteries et de véhicules électriques, avait ouvert la porte à l’utilisation du même arsenal pour les mêmes raisons.

Selon la CCC, il ne fait aucun doute qu’Ottawa doit emboîter le pas à Washington. La même vigilance s’impose des deux côtés de la frontière, d’autant plus que l’industrie automobile est fortement intégrée entre les deux pays.

« Le secteur des véhicules électriques au Canada est en pleine croissance, mais il risque d’être fragilisé par l’arrivée des véhicules électriques chinois sur notre marché », a affirmé Matthew Holmes, premier vice-président aux politiques et aux relations gouvernementales de la CCC.

Nous avons vu la Chine saper à plusieurs reprises et systématiquement les chaînes d’approvisionnement et les marchés mondiaux par le biais de pratiques déloyales. Et les risques de vulnérabilités en matière de cybersécurité dans les véhicules électriques doivent être mieux compris et traités par le gouvernement avec la participation étroite des partenaires industriels.

Matthew Holmes, premier vice-président aux politiques et aux relations gouvernementales de la CCC

La CCC a aussi rappelé qu’à l’aube de la révision de l’Accord Canada–États-Unis–Mexique (ACEUM), prévue l’an prochain, le gouvernement Trudeau a tout intérêt à démontrer que le Canada est prêt à faire front commun pour protéger le secteur automobile qui est si intégré en Amérique du Nord.

Pas l’unanimité

Au bureau de la ministre Chrystia Freeland, la directrice ajointe des communications, Katherine Cuplinskas, a indiqué dans un courriel à La Presse que « toutes les options sont sur la table ». Mais le ton de sa déclaration laisse peu d’équivoque sur les intentions d’Ottawa.

« Le gouvernement du Canada croit fortement qu’il est nécessaire d’agir afin d’uniformiser les règles du jeu pour les travailleurs canadiens de l’automobile et pour que l’industrie canadienne des véhicules électriques soit compétitive sur les marchés nationaux, nord-américains et mondiaux », a-t-elle écrit dans ce courriel.

« Toutes les options – y compris une surtaxe – sont sur la table pour protéger les travailleurs canadiens et les chaînes d’approvisionnement canadiennes de véhicules électriques contre la concurrence déloyale de la Chine, qui mène une politique intentionnelle de surcapacité dirigée par l’État et qui ne respecte pas de normes rigoureuses en matière de travail et d’environnement », a-t-elle ajouté.

Une telle mesure protectionniste ne fait toutefois pas l’unanimité. Car certains estiment que l’imposition de tarifs douaniers pourrait avoir pour effet de maintenir les prix des véhicules électriques encore trop élevés pour les consommateurs.

Selon Statistique Canada, les véhicules zéro émission représentaient un peu plus de 10 % de toutes les nouvelles immatriculations de véhicules automobiles en 2023. Ottawa veut accélérer la transition vers l’électrification des transports. À compter de 2035, tout véhicule neuf commercialisé au pays devra être électrique ou à hydrogène.

Considérant que Ford vient de profiter d’une jolie subvention pour réoutiller son usine de Oakville pour la production de VÉ, mais que finalement, ça sera des camionnettes qui y seront construites, je ne vois pas quel marché la CCC veut protéger !
Visiblement, nos fabricants locaux ne souhaitent pas plus qu’il faut en produire, ou ne croient pas réussir à en vendre. Peut-être qu’un peu de concurrence va brasser la cage !

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Ah oui quand l’état te subventionne et qu’en plus tu as besoin que les produits que tu vends soient subventionné c’est vraiment que tu as une compagnie implacable :upside_down_face:

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La CAQ : «oui, mais ça crée des emplois»… :roll_eyes:

Investir dans le transport en commun également :roll_eyes:

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Justement investir dans les transports en commun créé aussi beaucoup d’emplois et en plus participe directement au développement durable, tout en protégeant l’environnement et le climat. Que des avantages pour l’avenir des villes, des jeunes et du monde.

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Sans parler du boost que ça donne à l’économie en permettant aux employés d’être plus productif

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Lion semble aussi avoir quelques problèmes de fiabilité avec ses camions, ou le camion vendu à la SAQ

et ses autobus scolaires aussi…

Le camion électrique Lion acheté en 2019 par la Société des alcools du Québec (SAQ) fait encore des siennes. Après l’avoir retourné une première fois au constructeur en 2023, la SAQ l’a renvoyé à Lion Électrique et, cette fois, il y restera « jusqu’à ce qu’un modèle puisse répondre à [ses] besoins », a appris Radio-Canada.

« Des tests sont actuellement en cours et, lorsque l’évaluation sera convaincante et répondra à nos exigences, Lion nous avisera », a déclaré la SAQ.

La société d’État a été le tout premier client de Lion Électrique pour son camion Lion8, présenté en grande pompe en mars 2019 par des représentants de l’entreprise et des politiciens. Le camion de 10 roues lui avait coûté 440 000 $ et avait bénéficié d’une subvention fédérale de 100 000 $.

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17 août 2024
Intelcom fait apparement de la livraison à vélo. (S’il y a un meilleur sujet pour ça ailleurs, svp bouger mon message.)

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Imaginée au Québec La moto électrique arrive chez BRP

PHOTO FOURNIE PAR BRP

Connu pour ses motoneiges, motomarines, véhicules tout-terrain et autoquads biplaces, BRP prévoit livrer ses premières motocyclettes électriques aux concessionnaires « autour de Noël ».

Imaginée au Québec, la motocyclette électrique est sur le point d’arriver chez BRP. Cette incursion de la multinationale dans l’univers des véhicules à deux roues s’accompagne d’un défi : séduire des consommateurs avec lesquels elle a moins d’affinités.

Publié à 2h45 Mis à jour à 11h00

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Julien Arsenault
Julien Arsenault La Presse

« C’est certain que c’est une clientèle différente, reconnaît le président et chef de la direction de l’entreprise, José Boisjoli, en visioconférence avec La Presse, mardi. Sur les 3000 concessionnaires de notre réseau, on essaie d’en sélectionner plus près des [zones urbaines] que rurales. Le concessionnaire a un gros rôle à jouer là-dedans. »

Connu pour ses motoneiges, motomarines, véhicules tout-terrain et autoquads biplaces, le constructeur prévoit livrer ses premières motocyclettes électriques aux concessionnaires « autour de Noël », selon son grand patron.

Deux ans après avoir annoncé ses couleurs, BRP a finalement offert un aperçu des deux premières déclinaisons – une destinée aux routes et une autre pour les sentiers – à ses concessionnaires réunis en Californie dans le cadre de leur rendez-vous annuel.

« Nous avions offert un aperçu à l’époque et nous avions montré des prototypes aux concessionnaires, mais on ne dévoilait aucun détail technique de ce que l’on faisait », souligne M. Boisjoli, à partir d’Anaheim.

Pour la ville

Avec des autonomies respectives de 146 et 160 kilomètres, les motos électriques de BRP, qui sont assemblées au Mexique, mais équipées de batteries fabriquées par BRP à Valcourt, au Québec*,* s’adressent résolument à une clientèle située à proximité des centres urbains, où les options et occasions de recharge sont plus fréquentes.

Les motos électriques de BRP

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C’est la raison pour laquelle le constructeur des Ski-Doo, Sea-Doo et Can-Am effectue cette incursion de manière progressive. Quelque 300 concessionnaires répartis en Amérique du Nord ainsi que dans 11 pays européens en offriront au cours de la première année. M. Boisjoli n’a pas donné de cible initiale en ce qui a trait aux livraisons.

« En Europe, il y a un mélange de concessionnaires existants et de nouveaux, dit M. Boisjoli. À cause de la nature de nos produits, nous n’avons pas de concessionnaire au centre-ville de Paris. On va maintenant en avoir un au printemps 2025. C’est le genre de situation où l’on adapte notre stratégie selon le marché. »

L’ancienne division des produits récréatifs de Bombardier n’est pas étrangère aux motos. Elle avait lancé un motocross Can-Am en 1973 avant de cesser la production de véhicules à deux roues en 1987. Les modèles d’aujourd’hui, électriques, n’ont cependant plus rien à voir avec la version des années 1970, équipée d’un moteur à combustion.

PHOTO TIRÉE DU SITE WEB DE BRP

Le motocross autrefois offert par l’entreprise

Attentes tempérées

L’arrivée des modèles électriques de BRP survient cependant au moment où l’on constate un essoufflement dans la croissance des ventes de véhicules électriques. Ce phénomène, combiné à la hausse des coûts de production et à la diminution des aides financières à l’achat, oblige déjà la multinationale québécoise à tempérer ses ardeurs.

« Notre prix de vente est un peu plus élevé que ce que l’on avait anticipé il y a quatre ans, précise M. Boisjoli. Les coûts ont augmenté de manière significative pendant la pandémie de COVID-19. »

Il y a deux ans, le constructeur croyait pouvoir générer jusqu’à un demi-milliard de ventes annuelles dans le créneau des motos électriques en 2030. Cet objectif risque d’être difficile à atteindre, convient son grand patron. N’empêche, des concessionnaires observent déjà un intérêt chez leur clientèle.

« On a déjà des réservations, confirme Luc Marchand, président de Claude Ste-Marie Sports, à Saint-Hubert, sur la Rive-Sud de Montréal, dans un entretien téléphonique. Mon allocation [de motos électriques] est déjà presque vendue. »

Avec ses premières livraisons attendues en fin d’année, BRP aura du rattrapage à faire, notamment dans le marché nord-américain. LiveWire, filiale essaimée du célèbre constructeur américain Harley-Davidson, livre déjà plusieurs centaines de motos électriques par année.

Livewire en a livré 660 l’an dernier, en hausse de 11 % par rapport à 2022. Elle ne dégage toutefois pas encore de profits. Est-ce que c’est ce qui attend BRP dans ce marché ? M. Boisjoli n’a pas voulu commenter les finances de son rival.

Il a cependant précisé que les modules de batterie développés pour les motocyclettes électriques de l’entreprise seront utilisés sur les autres produits de l’entreprise qui doivent être électrifiés. Cela permet d’amortir l’investissement, affirme M. Boisjoli.

Les motos électriques de BRP en bref :

Can-Am Origin (sentiers)

  • Prix : de 18 299 $ à 20 999 $
  • Autonomie : 145 kilomètres
  • Vitesse maximale : 129 km/h
  • Temps de recharge : la batterie peut passer de 20 % à 80 % en 50 minutes.

Can-Am Pulse (ville)

  • Prix : de 18 999 $ à 21 699 $
  • Autonomie : 160 kilomètres
  • Vitesse maximale : 129 km/h
  • Temps de recharge : la batterie peut passer de 20 % à 80 % en 50 minutes.

« Notre choix, on l’a fait il y a quatre ans »

En plein virage électrique, BRP pourrait-elle s’intéresser aux actifs du constructeur québécois de motomarines et de motoneiges Taiga, à l’abri de ses créanciers depuis le 10 juillet dernier ? À écouter M. Boisjoli, la multinationale québécoise risque de passer son tour. Interrogé sur la question, ce dernier a répondu que BRP avait déjà développé sa propre technologie. « On tente de minimiser le nombre de technologies que nous avons, a-t-il expliqué. Si on allait avec une technologie différente, on dédouble le travail d’ingénierie et de certification, notamment. C’est plus complexe pour tout le monde. Notre choix, on l’a fait il y a quatre ans. »

En savoir plus

  • 10,4 milliards
    Ventes annuelles de BRP

source : brp

J’ai trouvé quelque-chose que résemble à un des chargeurs d’autobus à Vancouver. Je ne pensais pas que Montréal avait des autobuses électriques? Est-ce que quelqu’un peut l’expliquer?

C’est pour la ligne 36 Monk
Bus électriques | Société de transport de Montréal (stm.info)

Une première ligne d’autobus 100 % électrique - La Presse+

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En action à la station Square-Victoria-OACI le 8 août 2024!

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« Il y a 10 ans, cela n’arrivait jamais », raconte M. Danthine, qui se décrit comme un amoureux des chevaux. « Mais à la fin, c’était tous les jours. »

Épuisé par les accusations de cruauté envers les animaux, M. Danthine a décidé de vendre ses cinq chevaux et d’utiliser le produit de la vente pour acheter deux voitures électriques conçues pour ressembler à un premier modèle de véhicule électrique mis au point dans les années 1830 par l’inventeur Robert Anderson. En juin, Bruxelles est devenue la première capitale européenne à proposer des visites quotidiennes en calèche électrique.

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Calèches à Bruxelles Exit les chevaux, bonjour l’électrique

PHOTO TIRÉE DE LA PAGE FACEBOOK DE E-CARRIAGE TOUR BRUSSELS

Le dernier exploitant de calèches de Bruxelles affirme que les affaires vont bien depuis qu’il a remplacé les chevaux par des calèches électriques.

(Bruxelles) Ç’a commencé avec des remarques de touristes furieux. Puis, depuis quelques années, les commentaires virulents étaient devenus quasi quotidiens. Les gens criaient « honte ! » à Thibault Danthine, un exploitant de calèches de Bruxelles.

Publié à 1h01 Mis à jour à 6h00

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Jenny Gross The New York Times

« Il y a 10 ans, cela n’arrivait jamais », raconte M. Danthine, qui se décrit comme un amoureux des chevaux. « Mais à la fin, c’était tous les jours. »

Épuisé par les accusations de cruauté envers les animaux, M. Danthine a décidé de vendre ses cinq chevaux et d’utiliser le produit de la vente pour acheter deux voitures électriques conçues pour ressembler à un premier modèle de véhicule électrique mis au point dans les années 1830 par l’inventeur Robert Anderson. En juin, Bruxelles est devenue la première capitale européenne à proposer des visites quotidiennes en calèche électrique.

M. Danthine, le seul exploitant de calèches de la ville, affirme qu’il n’a aucun intérêt à devenir l’ambassadeur d’un mouvement visant à interdire les calèches tirées par des chevaux. Néanmoins, sa décision place Bruxelles dans les rangs d’un nombre croissant de villes du monde qui ont décidé d’éviter ces calèches, soucieuses du bien-être des chevaux. À Montréal, elles ne peuvent plus circuler depuis le 31 décembre 2019, à la suite d’une décision du conseil municipal.

Une fois que M. Danthine a vendu ses chevaux à des habitants de la campagne voisine, la Ville a décidé qu’il était temps de passer à autre chose : elle ne délivrera plus de nouveaux permis, même si elle n’a pas officiellement interdit les voitures hippomobiles.

« Les choses changent et nous devons l’accepter », explique Philippe Close, bourgmestre de Bruxelles, lors d’une entrevue à l’hôtel de ville, un bâtiment situé sur la Grand-Place dont la construction remonte au XVe siècle.

Nous essayons de trouver un équilibre entre le respect des animaux et la découverte d’une ville ancienne avec de vieilles traditions.

Philippe Close, bourgmestre de Bruxelles

D’autres villes ont ressenti la même chose. Ces dernières années, les villes de Prague et Barcelone ont interdit ou limité les promenades en calèche. (À Prague, des promenades en calèche sont toujours proposées, même si elles ont été interdites, a déclaré un représentant de la Ville.)

Aux États-Unis, les autorités de Chicago ont voté l’interdiction des calèches à partir de 2021, après Salt Lake City, Key West et Palm Beach, en Floride, selon People for the Ethical Treatment of Animals, l’association de défense des animaux également connue sous l’acronyme PETA.

Le cas new-yorkais

New York, où l’industrie des calèches existe depuis plus de 150 ans, a résisté. L’année dernière, un conducteur de calèche a été accusé de cruauté envers les animaux après qu’un cheval, Ryder, s’est effondré dans une rue très fréquentée du centre de Manhattan en août 2022.

L’incident a ravivé les appels d’associations de défense des animaux, d’habitants, de célébrités et de politiciens favorables à l’interdiction de ce secteur d’activité. Un projet de loi visant à remplacer les calèches tirées par des chevaux par des versions électriques, présenté au conseil municipal de New York, n’a toutefois pas abouti.

Robert Holden, membre du conseil municipal de New York qui, il y a deux mois, a réintroduit la loi Ryder, un projet de loi visant à interdire les calèches à New York, a déclaré qu’il était impératif que New York suive l’exemple de Bruxelles et d’autres villes. « Le pire endroit pour les calèches est Manhattan, car il est surpeuplé », dit-il.

Il n’est toutefois pas optimiste quant à l’adoption du projet de loi.

Il faudra qu’un autre cheval s’effondre et meure, ou qu’un cheval en liberté blesse quelqu’un.

Robert Holden, membre du conseil municipal de New York

Teodora Zglimbea, directrice de campagne de PETA, avance que l’utilisation de chevaux pour des promenades en calèche dans les villes est abusive et inutile. « Il y a des ambulances, des feux d’artifice et toutes sortes de bruits forts, et des accidents se produisent tout le temps, énumère-t-elle. Il n’y a tout simplement plus besoin de faire cela. »

Prévisibilité accrue

M. Danthine ne regrette pas d’avoir adopté ce changement.

Après deux mois, les affaires sont florissantes. Certaines personnes disent : « Oh, c’est dommage, c’est moins charmant qu’un cheval », explique M. Danthine. Mais les touristes sont aussi nombreux à s’inscrire pour des promenades en calèche électrique que pour des promenades en calèche tirée par des chevaux, et M. Danthine n’a plus à payer les frais élevés liés aux soins des chevaux ni à s’inquiéter de trouver des guides touristiques multilingues ayant l’expérience des chevaux, explique-t-il.

Avec la hausse des températures à Bruxelles, M. Danthine explique qu’il devait annuler un nombre croissant de visites chaque été parce qu’il faisait trop chaud pour les animaux. Désormais, grâce aux calèches électriques, il peut fonctionner tous les jours.

M. Danthine prévoit même d’acheter une troisième voiture l’année prochaine.

Ce mois-ci, des touristes se sont rendus sur la Grand-Place, au centre de Bruxelles, pour prendre des photos des deux voitures électriques qu’il possède désormais et se sont inscrits pour des visites de 30 minutes, qui coûtent 70 euros (environ 105 $ CAN) et comprennent des visites au Manneken Pis et au palais de justice.

De l’autre côté de la Grand-Place, les officiels se promènent dans une calèche tirée par des chevaux, qui n’est plus utilisée que pour les célébrations officielles du Meyboom, une tradition annuelle qui remonte à 1308.

Ayyob Al-Marzooqi, qui visitait Bruxelles depuis Dubaï, aux Émirats arabes unis, avec sa femme et ses enfants, a déclaré que les calèches ajouteraient sans aucun doute à l’atmosphère de la Grand-Place. « Lorsque l’on parle du XVIIe siècle, du XVIe siècle, etc., cela est lié aux chevaux, aux guerres et à d’autres choses », raconte M. Al-Marzooqi, un fonctionnaire.

Il a néanmoins dit qu’il préférait la promenade en calèche électrique qu’il a faite à Bruxelles aux promenades en calèche tirée par des chevaux que sa femme et lui avaient faites à Vienne et à Bombay, en Inde. Il dit avoir été heureux de ne pas sentir l’odeur des chevaux pendant la promenade. De plus, dans une ville comme Bruxelles, avec ses rues étroites et pavées et ses collines, « monter et descendre, monter et descendre, c’est trop lourd à porter pour les animaux », soutient-il.

Sa fille, Hind Al-Marzooqi, âgée de 13 ans, préfère aussi la voiture électrique. « Elle fait le lien entre le passé et l’avenir. »

Cet article a été publié à l’origine dans le New York Times.

Lisez la version originale de l’article (en anglais ; abonnement requis)

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Le gouvernement Trudeau se trouve face à ce genre de défi multidimensionnel, alors que les véhicules électriques chinois, qui se vendent pour seulement 15 000 $ dans l’empire du Milieu, menacent de noyer l’industrie canadienne dans laquelle les gouvernements viennent d’investir des milliards.

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Le casse-tête chinois du Canada

PHOTO MARCO CAMPANOZZI, LA PRESSE

L’ambassadeur de la Chine au Canada, Wang Di, a participé à une rencontre éditoriale avec La Presse, lundi matin.


Stéphanie Grammond
Stéphanie Grammond La Presse

Particulièrement complexe, le casse-tête chinois est un jeu en trois dimensions qui consiste à imbriquer différents morceaux de bois de forme tortueuse pour en arriver à la solution.

Publié à 0h40 Mis à jour à 5h00

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Le gouvernement Trudeau se trouve face à ce genre de défi multidimensionnel, alors que les véhicules électriques chinois, qui se vendent pour seulement 15 000 $ dans l’empire du Milieu, menacent de noyer l’industrie canadienne dans laquelle les gouvernements viennent d’investir des milliards.

La solution dévoilée par Ottawa, hier, n’est pas très élégante. À l’instar des États-Unis, le Canada imposera des droits de douane de 100 % sur les véhicules électriques chinois, comme le chef conservateur Pierre Poilievre le réclamait.

Le premier ministre Justin Trudeau a insisté sur l’importance de protéger les « entreprises et les valeurs canadiennes » pour qu’elles ne soient pas pénalisées par la Chine, qui « ne joue pas selon les mêmes règles du jeu ».

Sauf que le protectionnisme est un jeu dangereux.

De manière générale, imposer les droits de douane est contre-productif pour le pays qui les applique. En voulant protéger des emplois dans un secteur précis, ce qui peut être payant politiquement, on fait grimper les prix pour l’ensemble des consommateurs, qui ne profitent pas de la concurrence internationale.

C’est sans compter que le pays visé imposera des représailles, ce qui mènera à une guerre commerciale nuisible à tous.

Aujourd’hui, les exportateurs canadiens, notamment dans le secteur alimentaire, sont dans la ligne de mire de la Chine, qui « prendra les mesures nécessaires pour protéger les droits et les intérêts des entreprises chinoises », a insisté l’ambassadeur de la Chine au Canada, Wang Di, lors d’une rencontre éditoriale avec La Presse, lundi matin.

Quand nous lui avons demandé d’être plus précis, il a seulement répondu : « Soyez patients », sur un ton qui laissait peu de doute.

« Depuis quand est-ce un péché de fabriquer un produit de qualité à faible coût ? », demande l’ambassadeur, arrivé en poste il y a trois mois. Au contraire, il vante l’innovation chinoise, qui a permis de rendre accessibles à un grand nombre de ménages des véhicules verts.

En Amérique du Nord, le prix élevé des véhicules électriques rebute les automobilistes, si bien que la demande est moins forte que prévu. Les constructeurs sont en train de faire marche arrière. Par exemple, Ford a annoncé à la mi-juillet qu’il produira des camions de la série F dans son usine d’Oakville, en Ontario, où il avait l’intention de construire des véhicules électriques. L’image est frappante.

Malgré les prix alléchants, il y a quand même des raisons légitimes de s’inquiéter des exportations de véhicules électriques chinois.

Premièrement, il y a des allégations sérieuses voulant que le travail forcé de Ouïghours entre dans la chaîne d’approvisionnement de l’aluminium en Chine, selon Human Rights Watch.

Deuxièmement, il y a des préoccupations à propos des normes environnementales des usines chinoises, qui ne seraient pas aussi élevées que les nôtres.

Et troisièmement, il existe un risque pour la protection de la vie privée, car les voitures chinoises recueillent l’information des chauffeurs, sans transparence suffisante sur l’utilisation des données.

PHOTO GILLES SABRIE, ARCHIVES THE NEW YORK TIMES

Usine de voitures électriques à Ningbo, en Chine

Toutefois, ces inquiétudes auraient pu être apaisées autrement que par l’imposition de droits de douane.

Mais le plus grand enjeu, c’est la surcapacité en Chine, qui fait craindre le dumping. En 2025, les usines chinoises pourraient produire quatre fois plus de batteries que la demande prévue pour toute la planète, selon un récent rapport de Bloomberg NEF.

Le Canada crie à la concurrence déloyale, ce qui est plutôt ironique. Oui, la Chine a subventionné son industrie. Mais les États-Unis ont annoncé un plan de plus de 800 milliards US en 2022 pour propulser leur industrie verte. Et le Canada a débloqué 80 milliards dans son budget de 2023.

Reste que la Chine est en avance, avec 70 % du marché mondial. Une concentration excessive de la production dans un seul pays peut permettre à cette nation de manipuler la production pour atteindre des objectifs stratégiques nationaux ou des ambitions géopolitiques. Bref, cela pose un risque de sécurité nationale.

Mais les droits de douane sont un outil à manipuler avec des pincettes, pour éviter les effets secondaires néfastes du protectionnisme. L’Europe a choisi une approche plus nuancée, en imposant des droits allant jusqu’à 38 %, afin de rééquilibrer le marché, sans bannir les produits chinois.

Or, le Canada n’avait pas le luxe de déplaire aux États-Unis, notre plus grand partenaire commercial, et de loin. Dans le secteur automobile, nos chaînes de production sont entièrement intégrées. Et les risques de représailles de la part des États-Unis peuvent être graves, comme l’a déjà prouvé l’ancien président Donald Trump.

Ottawa a choisi de plaire à son voisin et de protéger son industrie automobile. Mais le protectionnisme nord-américain maintiendra le prix des véhicules électriques élevé et découragera les automobilistes de prendre le virage vert… ce qui est pourtant l’objectif de base.

Pour décarboner le transport, le Canada a encore un beau casse-tête à résoudre.

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Avoir été le gouvernement, j’en aurais profité pour exiger des manufacturiers nord-américains une offre de véhicules électriques à moins de 30 000$ d’ici 12 mois, sans quoi les tarifs douaniers ne s’appliquent pas.
Aussi, ce projet de loi concerne t il uniquement les véhicules fabriqués en Chine? Car BYD comptait ouvrir une usine au Mexique.
Ça nornaliserait les inquiétudes liées au travail forcé et aux émissions des usines notamment.

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