Élections provinciales Québec 2022

Je partage la même opinion ; je suis en accord avec des péages sur les autoroutes, mais complètement en désaccord sur l’idée qu’ils ne devraient pas être appliqués à tous. Un montréalais qui utilise le pont l’utilise de la même façon qu’un banlieusard, la différence c’est que le banlieusard l’utilise probablement plus souvent et paierait donc plus en passages aux péages.

Mais bon, c’est une politique que je ne vois pas se mettre un jour en place, ce serait immensement impopulaire.

2 « J'aime »

Région de Québec Rififi à la CAQ

PHOTO ERICK LABBÉ, ARCHIVES LE SOLEIL

Aucun des candidats de la CAQ dans la région de Québec ne souhaite la victoire des candidats recrues Martine Biron (sur la photo) et Bernard Drainville, estime notre collaborateur Régis Labeaume.

Régis Labeaume

Régis Labeaume Maire de la ville de Québec de 2007 à 2021

Il est toujours possible que des balles du champ gauche atterrissent en plein milieu du terrain que se disputent les partis politiques dans ces élections.

Publié à 6h00

Partager

Possible, mais à moins d’un superbe imprévu, la soirée électorale ne sera pas la conclusion du polar de l’année.

Les seuls petits frissons, et rien d’érotique, je vous jure, viendront probablement des réponses à deux questions :

Primo*,* le résultat du test de la force des trippeux d’Éric Duhaime à Québec ;

Deuzio*,* le nombre de circonscriptions que les libéraux réussiront à sauver à Montréal.

Mais là où ça sent le rififi en sous-main, c’est l’état des relations entre les candidats de la Coalition avenir Québec (CAQ) dans la région de Québec.

L’arrivée de Bernard Drainville et de Martine Biron au sein du parti a dû sonner d’aplomb, et déprimer leurs futurs collègues élus de la région.

Ils ont vite pigé que ces deux-là n’avaient pas quitté leurs places confortables dans les médias pour devenir les faire-valoir du whip en chef du gouvernement.

Non, ils se voient absolument ministres, autour de la grande table.

Surtout après avoir dû avaler, sans rechigner, l’oukase gouvernemental sur le troisième lien, comme on descend le premier shooter de la soirée en fermant les yeux et en grimaçant.

Un mauvais moment à passer pour des personnes intelligentes.

D’où l’anxiété des « collègues » avec l’arrivée de nouveaux amis.

Le premier niveau d’angoisse se vit chez les élus de la périphérie de Québec et de la Rive-Sud. Ils voient le parti de M. Duhaime évoluer et font dans leurs frocs, je vous en passe un papier.

Ils constituent à peu près les seuls élus de la CAQ au Québec à pouvoir sauter.

Ils ont beaucoup compté sur les radios toxiques lors des dernières élections, mais là, ils les ont au troufignon. Qui s’y frotte s’y pique.

Les simples députés de la région sont probablement convaincus qu’ils possèdent tout ce qu’il faut pour devenir ministres. Mais ils sont les seuls à le croire, les pauvres.

Par ailleurs, trois ministres, Geneviève Guilbault, Éric Caire et Jonatan Julien, ont sûrement vu leurs nuits de sommeil écourtées. Ça doit bouffer des médocs pour calmer la paranoïa !

On les comprend.

Au moins un d’entre eux devrait se faire signifier son avis d’éviction au lendemain de l’élection, si les deux nouveaux copains sont élus.

Mais celle qui doit chavirer le plus est la vice-première ministre, et entre autres choses ministre responsable de la région de la Capitale-Nationale, Geneviève Guilbault (GG).

GG ne les a pas vus venir, ces deux obus. Son pouvoir dans la principauté pourrait s’éroder comme les berges de la Gaspésie.

Sa place à elle au Conseil des ministres n’est absolument pas en jeu, pas une minute. Elle a acquis un statut spécial de vice-reine à la suite de sa victoire à la partielle dans Louis-Hébert.

Mais en sa qualité de ministre responsable de la région, GG a foiré.

Cela a déjà été dit, on ne se souvient pas à Québec d’un leadership régional aussi faible au gouvernement du Québec. Cela vaut pour le caucus régional des élus au grand complet, pour qui, à part le grand n’importe quoi sur le troisième lien, on ne reconnaît aucune réussite probante.

Même pas capables d’ajouter quelques millions pour refaire une beauté au pont de Québec et le rendre sécuritaire à long terme, alors que des milliards de dollars sont déjà prévus pour investir dans les infrastructures.

Médiocre et révoltant.

Ils se sont surtout illustrés par leurs tactiques d’opposition au projet de tramway de Québec.

D’ailleurs, la dernière tentative de sabotage du projet, il y a quelques mois, prétextant les voies partagées, était d’une mesquinerie désolante et souffrait d’un amateurisme lamentable.

Le résultat de cette méga-bulle au cerveau a d’ailleurs fini à la seule place prévisible : dans le mur.

Du stuff de junior.

Et donc, l’arrivée potentielle de deux adultes dans cette équipe, avec du contenu et du jugement, « ça va faire du bien ! », expression familière pour GG qu’on lui retourne amicalement.

Mais ça va brasser avec les deux nouveaux acolytes, qui découvriront in vivo la prétention de GG, qui la fait entre autres s’imaginer, prématurément, sur le trône du premier ministre, geste qui aurait déplu au patron.

Une grosse tête et une arrogante, selon les constatations de Mme Biron dans son ancienne vie.

Ils comprendront aussi que GG a peu d’inhibition, et n’est pas regardante sur le choix des moyens pour arriver à ses fins*.*

Et finalement, qu’ils ne se fassent pas d’illusion, les petits nouveaux : aucun de leurs collègues candidats de la CAQ dans la région ne souhaite leur élection.

Ils rêvent plutôt qu’ils mordent la poussière, même aux mains du Parti conservateur du Québec si nécessaire.

Ils ne pensent qu’a leur propre avenir à eux, et pourraient ne pas faire l’économie de jambettes fraternelles durant la campagne, si l’occasion se présente.

Entre nous

Imaginez-vous donc que, par un de ces maudits hasards, une plateforme de forage parade sur le fleuve, entre Québec et Lévis, de juillet à octobre.

Le ministère des Transports avait besoin de forages additionnels dans le fleuve, sur le tracé présumé du troisième lien, paraît-il.

Les élections, c’est toujours le 3 octobre, hein ?

Mon esprit tordu m’épuise !

1 « J'aime »

La CAQ tente d’acheter les électeurs, rien de moins et le PLQ renchérit. Duplessis n’aurait pas mieux fait. :-1:
Quant à moi, je voterai stratégique afin d’assurer une saine opposition à la CAQ, pour que la démocratie continue de bien fonctionner avec un indispensable contre-pouvoir.


Des baisses d’impôt irresponsables

PHOTO DOMINICK GRAVEL, ARCHIVES LA PRESSE

On l’a déjà dit et on le répète, les baisses d’impôt sont la pire solution pour lutter contre l’inflation. Elles alimenteraient la demande que les banques centrales essaient de ralentir.

Stéphanie Grammond

Stéphanie Grammond La Presse

Non, non, non, ce n’est pas le moment de baisser les impôts. Pourtant, dès le deuxième jour de la campagne, la Coalition avenir Québec (CAQ) et le Parti libéral du Québec (PLQ) se livraient déjà à une surenchère de promesses pour réduire le fardeau fiscal des particuliers.

Publié à 5h00

Partager

C’est irresponsable, point à la ligne.

On comprend que l’inflation fait très mal au portefeuille des ménages, ce qui pourrait en faire la question de l’urne. Pour les partis politiques, la tentation est forte de se positionner en sauveur avec des baisses d’impôt généralisées pour séduire les électeurs.

Et après tout, le poids de la fiscalité est très lourd au Québec. Plus lourd qu’il ne l’a jamais été en 20 ans. Plus lourd que dans n’importe quelle autre province canadienne et que dans les trois quarts des pays de l’OCDE.

Malgré tout, le moment ne pourrait pas être plus mal choisi pour réduire les impôts. On ne peut pas vider les coffres de l’État alors que les services à la population craquent de partout et que l’incertitude économique reste élevée.

Partout dans le monde, les banques centrales se fendent en quatre pour ramener l’inflation sur terre à grands coups d’augmentation des taux d’intérêt. Cette offensive risque de faire mal à l’économie. Le Mouvement Desjardins prévoit d’ailleurs une légère récession pour 2023, au Québec.

Dans un contexte où l’on a du mal à prévoir six mois devant nous, il est sidérant que la CAQ promette des baisses d’impôt sur dix ans, rien de moins !

Pour le prochain mandat, son « bouclier anti-inflation » prévoit des chèques de 400 $ ou 600 $ d’ici la fin de l’année, en plus d’une baisse de 1 % des deux premiers paliers d’imposition, dès 2023, une économie annuelle pouvant aller jusqu’à 810 $. Le PLQ va encore plus loin, avec une baisse de 1,5 % des deux premiers paliers d’imposition, ce qui représente jusqu’à 1125 $ par année.

Mais, on l’a déjà dit et on le répète, ces baisses d’impôt sont la pire solution pour lutter contre l’inflation. Ça ne prend pas un Nobel en économie pour comprendre qu’on ne combat pas un incendie en l’arrosant avec du carburant.

C’est ce que Québec ferait en ajoutant de l’argent dans les poches des ménages : il fouetterait la demande que les banques centrales essaient de ralentir. Totalement contre-productif.

Le pire, c’est que cet argent consacré aux baisses d’impôt, le gouvernement ne l’aurait pas pour améliorer les services et les infrastructures.

Partout, les besoins sont énormes.

Pensez seulement à la santé, où il manque de médecins de famille, d’infirmières, de psychologues… de tout, quoi ! Pour réduire les listes d’attente en CHSLD, Québec vient d’autoriser à remettre jusqu’à quatre patients par chambre. Misère, avons-nous déjà oublié le sort de nos aînés morts durant la pandémie ?

À force de sous-investir, on se fait rattraper dans le détour. Et les conséquences se comptent en décès. C’est aussi le cas sur notre réseau routier.

Sur la route 117 et l’autoroute des Laurentides, les roulières creusées dans la chaussée par les passages des camions et les nids-de-poule géants rendent la conduite épeurante. Un motocycliste y a laissé sa vie, en mai, près de Sainte-Adèle.

À la grandeur de la province, le déficit d’entretien de nos infrastructures s’élève à 30 milliards, un montant qui a doublé depuis 15 ans. Ce ne sont pas seulement nos routes qui ont besoin d’amour. Pensez seulement aux écoles dont 60 % sont dans un état lamentable, selon le dernier Plan québécois des infrastructures.

Alors, veut-on des baisses d’impôt ou des professeurs dans des classes bien aérées ? Veut-on des allégements fiscaux ou des routes sécuritaires ?

Veut-on des chèques ou des soins de santé ? En passant, Québec sera mal placé pour convaincre Ottawa d’augmenter les transferts en santé si le gouvernement provincial accorde des baisses d’impôt à la population.

Certains diront qu’il n’y a qu’à faire le ménage dans la fonction publique. Innover, réduire le gaspillage… à la bonne heure ! Mais il y a des limites à faire plus avec moins.

Dans ce contexte, les baisses d’impôt tous azimuts doivent attendre. Il serait plus sage de limiter l’aide fiscale aux ménages moins nantis qui subissent plus durement la hausse des prix.

Il vaudrait mieux oublier les baisses de taxes sur l’essence (promesse du Parti conservateur) et le gel du tarif d’Hydro-Québec (promesse du PLQ) qui vont à contre-courant de nos efforts pour réduire notre consommation d’énergie et qui favoriseraient davantage les plus nantis.

Et surtout, il faut se tenir loin des promesses électoralistes, comme celle du PLQ de doubler le supplément pour l’achat de matériel scolaire. Les parents ont-ils vraiment besoin de ce coup de main de 108 $ ? Déjà, une famille qui gagne 50 000 $ par année reçoit 7350 $ d’allocations de Québec et Ottawa pour un enfant.

De grâce, gardons-nous une petite gêne avant de nous offrir de nouveaux bonbons fiscaux.

La pression fiscale en bref

  • Au Québec : 38,8 %
  • Reste du Canada : 33,4 %
  • Dans les pays de l’OCDE : 33,5 %

La pression fiscale représente le poids de tous les prélèvements fiscaux réalisés par l’ensemble des administrations, par rapport à la taille de l’économie mesurée par le produit intérieur brut (PIB).

Source : Bilan de la fiscalité au Québec, Chaire en fiscalité et en finances publiques

2 « J'aime »

I personally think that tax cuts are needed and it is the right time to talk about them. Quebec cannot only rely on income taxes/taxes in general to fund necessary services. We need a new operating model that will diversify revenue streams that can be further invested in maintaining, improving and expanding social services and the safety net.

We can do this by attracting more foreign businesses to relocate to Quebec, attract higher paying jobs/individuals, selling more hydro globally (along with other resources), reducing taxes will lead to more consumer spending, which is good for the economy, etc…

The other big thing that all provinces are guilty of is NOT spending health transfers on healthcare. Quebec has historically used these for tax cuts and handouts, or other programs. All health transfers must be used on the healthcare system. We also get $12B in EQ payments, which a significant amount goes into decreasing debt, but should also go to social programs.

This is why we can lower taxes right now, considering we get $20B+ from the feds. It’s just our politicians never use that money on real legitimate issues. And this is not only a CAQ thing, this is something the Liberals, PQ and the CAQ are all guilty of. Had they used all these transfer payments on healthcare and education, Quebec would be in a much better place today.

1 « J'aime »

Je suis plutôt d’accord avec les arguments macro-économiques amenés par Mme Grammond. Des baisses d’impôt seraient très irresponsables en ce moment. Les troubles économiques qui touchent le monde occidental vont nous éclabousser aussi.

Revoir la fiscalité et son équilibre entre les différentes classes de la population, oui. Baisser les impôts overall, non.

3 « J'aime »

Lowering taxes on the first two brackets is needed, the middle class is now people making up to $100,000 due to inflation and COL increasing dramatically. It makes no sense that people making $40K to $100K have to have 30-45% of their taxes withheld, it’s just too much of a burden.

Reducing sales tax/gas tax will have a much larger impact than reducing payroll tax on the first two brackets.

We must do the following to help majority of Quebecers, without impacting social services

  1. Personal threshold increased to $20,000
  2. Lower taxes on bracket 45,000 and less from 15% to 12.5%
  3. Lower and merge bracket $45,000 to 109,000, with taxes being 18%
  4. Increase tax on $250,000 and higher

If we look to our neighbours in Ontario, someone making $80,000 for example, would pay 9.15% in provincial taxes and 20.5% federally. In Quebec, this income would be 20% provincially and 20.5% federally. That leaves you with almost $7K more in your pocket in Ontario.

Quebec needs a 5 tax bracket model, I’d propose (approx. numbers)

(personal threshold, $20,000)
Bracket 1: $46,000 and less = 12.5% (combined tax = 27.5%, which is still high)
Bracket 2: $46,100-$100,000 = 18% (combined = 38.5%, which is still very high)
Bracket 3: $100,100-$150,000 = 22% (combined = 48%)
Bracket 4: $150,000-250,000= 25% (combined = 54%)
Bracket 5: $250,000+ 30% (combined =63%)

This way it will be more in line with the federal brackets, while also being a much more fair taxing system, with the top three brackets still paying half of their payroll salary to the government. Add transfer payments, EQ and other ways to generate revenue that I mentioned and QC will still operate at a surplus, while investing in needed programs while also giving a tax break to those who need it the most.

2 « J'aime »

En ce qui concerne l’article posté par acpnc, “Rififi à la CAQ”

Honnêtement, je pense que c’est sain d’avoir des personnes avec des opinions différentes dans un parti politique. Les pires dérives sont le résultat d’un acquiescement aveugle. On a vu un cas extrême ce que ça a donné aux US. Ceux qui veulent casser la dissidence sont ceux qui devraient être sorti du parti.

Principaux engagements des partis politiques via le comparateur de programmes de la SRC. :mag:

Routes

Coalition avenir Québec

Le parti n’a pas encore dévoilé de promesse à ce sujet.

Parti libéral

Aucun nouveau projet autoroutier ne sera annoncé dans les régions métropolitaines avant qu’une analyse soit faite sur la mobilité, l’urbanisme et l’offre de transport. Le PLQ priorisera les projets de maintien d’actifs, de réparation de routes pour des enjeux de sécurité ainsi que de construction pour répondre à des besoins essentiels. Le programme Roulez vert sera bonifié.

Québec solidaire

QS renoncerait aux prolongements d’autoroutes, sauf pour des raisons de sécurité ou de désenclavement. Le parti promet de doter le Québec d’un réseau public de chemin de fer électrifié destiné aux voyageurs et aux marchandises.

Parti québécois

Le PQ croit que la « PasseClimat » (une passe à 365 $ par année pour un accès illimité aux transports en commun) permettra de réduire le nombre de voitures sur le réseau routier, prolongeant ainsi la durée de vie des infrastructures.

Parti conservateur

La limite de vitesse passerait à 120 km/h sur certaines routes et une signalisation routière intelligente serait instaurée pour faire varier la limite de vitesse selon les conditions. On élargirait les autoroutes 20 et 40 à trois ou quatre voies avec une ou deux voies renforcées pour les camions. On redonnerait la possibilité de faire des référendums sur les grands projets structurants.

Transport en commun

Coalition avenir Québec

La CAQ mise sur les chantiers comme le REM de l’Est et la ligne bleue à Montréal pour améliorer l’offre de transport collectif.

Parti libéral

Les personnes de 65 ans et plus auront droit au transport en commun gratuit partout au Québec. On propose d’implanter le Passeport mobilité, une application et une carte de mobilité universelle utilisable dans tous les services de transports durables du Québec. Le PLQ promet un financement stable pour les sociétés de transports pour les aider à réduire leur déficit et pour développer des projets.

Québec solidaire

QS promet d’abaisser de 50 % les tarifs des transports en commun. Pour réduire la dépendance à l’automobile, il propose un chantier de mobilité qui intégrerait des projets de transport en commun, de covoiturage et de transport actif. QS promet un vaste réseau de bornes de recharge pour les véhicules électriques et un système de bonus-malus régionalisé dans l’optique d’une interdiction de la vente de tout véhicule neuf à essence d’ici 2030.

Parti québécois

Le PQ promet d’offrir un accès illimité au transport collectif à un prix équivalant à 1 $ par jour, tant pour le transport urbain qu’interurbain (autobus, métro, train de banlieue, REM, autocars et traversiers). La « PasseClimat » permettrait l’achat d’une passe annuelle au coût de 365 $ (et non un passage unique quotidien au coût de 1 $). En guise de compensation, on verserait de 150 à 180 millions $ par année aux réseaux de transport et aux compagnies privées.

Parti conservateur

Le parti promet la gratuité du transport par autobus dans la Capitale-Nationale.

Infrastructures à Montréal

Coalition avenir Québec

La CAQ appuie la construction d’un REM aérien, entre le boulevard Robert-Bourassa, au centre-ville, et Pointe-aux-Trembles. Le REM de l’Est comptera 32 km de voies doubles et 23 stations, dont 7 seront intermodales. Son train électrique sans conducteur créera un réseau relié au métro, au train de l’Est ainsi qu’au futur Service rapide par bus Pie-IX. La CAQ se dit prête à « engager toutes les sommes nécessaires » pour la rénovation complète de l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont. Le projet, estimé à 4,2 milliards $, prévoit notamment l’ajout de 720 lits d’hospitalisation.

Parti libéral

Le parti n’a pas encore dévoilé de promesse à ce sujet.

Québec solidaire

QS s’oppose à un REM aérien dans l’est. Le parti juge prioritaire la reconstruction de l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont, avec 720 lits, et promet « un échéancier réaliste et avec un budget réaliste ». QS tiendrait un BAPE sur le projet de plateforme de transbordement de Ray-Mont Logistiques dans Mercier–Hochelaga-Maisonneuve et prioriserait la décontamination des terrains dans l’est de Montréal.

Parti québécois

Le PQ s’oppose à un REM aérien dans l’est. Il enfouirait le réseau dans les zones urbaines et pour le reste du réseau, il songe à l’idée de créer un tramway au sol.

Parti conservateur

Le parti n’a pas encore dévoilé de promesse à ce sujet.

Infrastructures à Québec

Coalition avenir Québec

Le projet de pont-tunnel reliant Québec à Lévis était une promesse électorale de 2018 que la CAQ entendait réaliser dans un premier mandat. On promet que sa construction sera carboneutre et qu’elle devrait être terminée en 2032. Avec 4 voies, il y aurait une sortie sur la colline Parlementaire et une sur l’autoroute Dufferin-Montmorency et vers le boulevard Charest pour le transport en commun. La CAQ s’oppose à une augmentation du loyer annuel du pont de Québec, estimée à 4 millions $.

Parti libéral

Les libéraux privilégient un tramway Québec-Lévis comme 3e lien. Ainsi, le PLQ rétablirait le tronçon du tramway vers Charlesbourg et lancerait la phase 2 du projet (reliant la phase 1 à Lebourgneuf, au secteur de l’aéroport et à Lévis). Le PLQ souhaite fusionner le Réseau de transport de la Capitale et la Société de transport de Lévis.

Québec solidaire

QS s’oppose au projet de 3e lien entre Québec et Lévis. L’autoroute Dufferin-Montmorency serait transformée en boulevard urbain et une promenade linéaire y serait aménagée, de la promenade Champlain jusqu’à la chute Montmorency. QS s’engage à racheter le pont de Québec du gouvernement fédéral.

Parti québécois

Le PQ s’oppose au 3e lien. Plus tôt ce printemps, le parti a plutôt proposé le réaménagement des autoroutes Dufferin-Montmorency et Laurentienne afin de réduire la pollution et le bruit causés par les axes routiers. L’autoroute Laurentienne serait remplacée par un boulevard à faible vitesse jusqu’à la rue Soumand et l’autoroute Dufferin-Montmorency deviendrait un boulevard urbain jusqu’à l’embranchement avec l’autoroute Félix-Leclerc.

Parti conservateur

Le PCQ reste en faveur d’un 3e lien, mais privilégie la construction d’un pont à l’est de Québec, à la hauteur de l’île d’Orléans. Le tracé proposé par les conservateurs comprendrait une autoroute qui passerait sur l’île pour relier les ponts l’un à l’autre. Il utiliserait le pont existant au nord, et construirait un deuxième pont à haubans au sud. Le premier pont serait construit d’ici 2027, le deuxième, d’ici 2030. Le nombre de voies n’a pas été précisé. Le parti suggère aussi la gratuité des transports en commun dans la Capitale-Nationale.

Infrastructures en région

Parti québécois

Le parti créerait un Programme québécois des infrastructures (PQI) régional, avec une enveloppe bonifiée de 11 G$, afin de rattraper le retard dans les investissements en région. Un nouveau ministère du Développement régional administrerait cette enveloppe.

Parti conservateur

Le PCQ financerait une étude de faisabilité pour construire un pont au-dessus de la rivière Saguenay, à la hauteur de Tadoussac, remplaçant le traversier qui relie la Côte-Nord et Charlevoix. On obligerait la Société des traversiers du Québec de faire venir par avion toutes fournitures de pièces et main-d’oeuvre spécialisée nécessaires pour réparer les traversiers.

Réduction des GES

Coalition avenir Québec

Dans son Plan pour une économie verte 2030, la CAQ fixe la cible de 37,5 % de réduction des gaz à effet de serre, par rapport aux niveaux de 1990. La CAQ promet que le Québec atteindra la carboneutralité d’ici 2050 et mise sur l’électrification des transports et la réduction de l’empreinte carbone des industries pour y arriver. Lorsque l’électrification ne sera pas possible, on misera sur l’hydrogène vert et les bioénergies.

Parti libéral

Le parti promet de réduire les émissions de gaz à effets de serre de 45 % d’ici 2030 (sous le niveau de 1990). Une Loi sur la carboneutralité serait adoptée et établirait des cibles quinquennales à atteindre jusqu’à la carboneutralité en 2050, dont des cibles pour les secteurs pétrolier et gazier. L’État devra mesurer son empreinte carbone. La première ministre serait directement responsable de l’atteinte des cibles de réduction de GES et serait appuyée d’un responsable scientifique. Dans les 100 premiers jours, une « COP-Québec » serait organisée.

Québec solidaire

Une loi sur le climat serait adoptée pour réduire d’au moins 55 % les gaz à effet de serre (la cible gouvernementale est de 37,5 %) par rapport au niveau de 1990, d’ici 2030, en vue d’atteindre la carboneutralité d’ici 2050. Le parti ferait payer les grands pollueurs pour les dommages environnementaux et instaurerait un « Budget carbone » afin de fixer des cibles annuelles et sectorielles de réduction. Toute nouvelle initiative gouvernementale serait soumise à une analyse d’impact sur le climat.

Parti québécois

Le parti a pour objectif de réduire les GES de 45 % d’ici 2030 par rapport au niveau de 2010 (la cible gouvernementale est de 37,5 %).

Parti conservateur

Le PCQ ne fixe pas de cible quant à la réduction des gaz à effet de serre (les GES pourraient augmenter en raison de l’exploitation des hydrocarbures). Il établirait des taxes sur le carbone « les moins élevées possibles ». L’argent serait versé au Fonds des générations, mais ne serait utilisé que « si la hausse des températures justifie des mesures de mitigation des effets du climat ». Une partie des redevances minières serait versée à ce fonds.

Énergie

Coalition avenir Québec

La CAQ a déjà adopté la loi officialisant la fin de l’exploration et de la production d’hydrocarbures. Elle prévoit la fermeture définitive des puits et la restauration des sites, à l’exception des puits présentant un potentiel pour la réalisation de projets pilotes. D’ici 2030, elle souhaite réduire de 40 % la quantité de produits pétroliers consommés, éliminer l’utilisation du charbon thermique, améliorer de 15 % l’efficacité avec laquelle l’énergie est utilisée, augmenter de 25 % la production d’énergies renouvelables et hausser de 50 % la production de bioénergie.

Parti libéral

Le PLQ renoncerait à l’exploration et à l’exploitation du pétrole et du gaz naturel, mettrait fin aux permis existants et investirait pour sécuriser des puits de forage abandonnés. On réduirait de 10 % la facture énergétique du Québec en éliminant l’utilisation des énergies fossiles dans les édifices publics; en remettant en place le programme Réno-vert; en modernisant le Code de construction pour favoriser l’utilisation de systèmes et de matériaux plus efficaces. Une nouvelle société d’État, Hydrogène Québec, soutiendrait la production de l’hydrogène vert à partir de la biomasse agricole et forestière. La Caisse de dépôt et placement du Québec devra se retirer des énergies fossiles d’ici cinq ans. Le PLQ aiderait Énergir à accélérer sa décarbonation.

Québec solidaire

QS renoncerait à l’exploration et à l’exploitation du pétrole et du gaz naturel. Tout nouveau projet de pipeline destiné au transport des hydrocarbures serait interdit. La Caisse de dépôt et placement du Québec devra retirer ses investissements dans les entreprises de ce secteur. QS nationaliserait l’ensemble des industries produisant des énergies renouvelables (éolien, solaire, etc.), tout en donnant un contrôle aux régions.

Parti québécois

Le parti n’a pas encore dévoilé de promesse à ce sujet.

Parti conservateur

Le projet GNL Québec serait relancé. On permettrait l’exploration et l’exploitation des hydrocarbures et exigerait l’abolition de la taxe fédérale sur le carbone. Le PCQ investirait dans les infrastructures pour les grands projets miniers ou énergétiques. Il propose une hausse graduelle des tarifs d’électricité et des récompenses pour les consommateurs qui économisent de l’énergie. On cesserait progressivement de subventionner les tarifs préférentiels pour l’électricité d’origine éolienne, ainsi que les subventions aux véhicules électriques et aux biocarburants.

Électrification des transports

Coalition avenir Québec

D’ici 2030, la CAQ s’engage à ce que 65 % des autobus scolaires, 55 % des autobus urbains et 40 % des taxis soient électriques, notamment en rehaussant le financement pour remplacer ces véhicules. La vente des véhicules à essence serait interdite en 2035. On électrifierait tous les véhicules légers de la flotte gouvernementale, 25 % des camionnettes d’ici 2030 et 100 % des véhicules lourds d’ici 2040. On renforcerait la norme sur les véhicules zéro émission et on installerait 250 nouvelles bornes de recharge rapide publiques. Le programme Roulez vert serait adapté en fonction de l’évolution du marché. On ne prévoit pas de taxe supplémentaire à l’achat de gros véhicules.

Parti libéral

Le parti triplerait le nombre de bornes de recharge du réseau public pour les véhicules électriques (au moins une borne par municipalité en zone rurale). On ajouterait dans le Code de la construction l’obligation d’ajouter des bornes électriques à tous les nouveaux bâtiments, ainsi que des objectifs d’installation pour les bâtiments existants. Les publicités de véhicules devront mieux indiquer la consommation d’essence. Le PLQ s’engage à électrifier davantage sa flotte gouvernementale, sans offrir de cible.

Québec solidaire

Une surtaxe serait imposée sur les véhicules plus énergivores, à l’exception des véhicules récréatifs, comme les motoneiges. La vente de véhicules à essence neufs serait interdite en 2030.

Parti québécois

Le parti n’a pas encore dévoilé de promesse à ce sujet, mais il a déjà indiqué vouloir augmenter l’offre de bornes de recharge et la disponibilité des véhicules électriques chez les concessionnaires.

Parti conservateur

Le parti cesserait progressivement de subventionner véhicules électriques.

Aménagement du territoire

Coalition avenir Québec

La CAQ prévoit une cible de 30 % d’aires protégées d’ici 2030 (17 % du territoire était protégé en 2022).

Parti libéral

Le PLQ s’engage à atteindre l’objectif de 30 % d’aires protégées d’ici 2030 (17 % du territoire était protégé en 2022). Le parti élaborerait une Stratégie de protection des milieux naturels et de la biodiversité, qui viserait à soutenir la renaturalisation des milieux naturels, un meilleur encadrement des milieux humides et des outils plus efficaces pour protéger les espèces menacées et vulnérables.

Québec solidaire

QS promet d’augmenter les nouvelles aires protégées de 1,5 % chaque année pour atteindre 30 % du territoire québécois en 2030 (17 % était protégé en 2022). Le réseau de la Sépaq serait élargi. Le parti investirait 150 millions $ pour verdir les villes; les terrains urbains laissés vacants seraient soumis à un droit d’expropriation lié à la création d’espaces verts.

Parti québécois

Le parti n’a pas encore dévoilé de promesse à ce sujet.

Parti conservateur

Le parti n’a pas encore dévoilé de promesse à ce sujet.

2 « J'aime »

Il ne faut pas oublier l’abattement fédéral de 16,5%, on paye donc 17,12% au fédéral et non 20,5% contrairement aux ontariens. La différence serait donc de 5,1k par année en faveur des ontariens.

Non. Un Ontarien gagnant 80k va payer 10.5k (13.5%) en impôt fédéral et 5.4k (6.8%) en impôt provincial; et le maximum de 4452.54 dollars (5.6%) en EI et CPP.
Au Québec ce même individu va payer 8.8k au fédéral (11%) et 11.1k (13.9%) au provincial, ainsi que 4.9k en cotisations sociales (6.1%) au RRQ, RQAP et EI. L’Ontarien va avoir au net environ 4400 dollars de plus dans ses poches.

Il ne faut pas oublier que l’impôt est progressif et par tranche; et on ne doit pas mélanger taux moyens et taux marginaux d’imposition. Un Ontarien à 80k va avoir un taux moyen d’imposition (avec cotisations sociales) de 25.5%, à un taux marginal de 29.65%. Un Québécois aura un taux moyen de de 31.1% et un taux marginal de 37.1%. On est même pas encore à 40% de taux marginal à 80k. Une nouvelle fois c’est en comptant les cotisations sociales.

Je recommande ce site pour avoir toutes les données pertinentes à jour: https://www.taxtips.ca/

Pardon, mais c’est un brin de pensée magique cela. L’argent des gouvernements ne vient pas de 36 canaux différents. Si ce ne sont pas des impôts; ce sont des frais, des obligations (dette); des dividendes (sociétés d’état), ou des revenus de placement. Il n’y a quasiment pas de revenus provenant de ventes d’actifs au Québec et à peine plus au fédéral.

Québec perçoit un peu plus de 40 milliards de dollars en impôts sur le revenu des particuliers (36% de ses recettes) et moins de 6 milliards en revenus de sociétés d’état. Va falloir en exporter en titi de l’hydro; et vendre en tabarnouche du pot pour combler ne serait-ce que 5 milliards de dollars en baisses d’impôts. L’impôt sur les sociétés ne rapporte “que” 11 milliards de dollars.
http://www.budget.finances.gouv.qc.ca/budget-en-chiffres/#/mars-2022/budget/revenus

Je tiens aussi à glisser ce graphe issu du Ministère des Finances; avec les données de 2018; qui montrent que ce n’est pas la classe moyenne qui paie le gros des impôts sur le revenu des particuliers:
image
http://www.budget.finances.gouv.qc.ca/Budget/outils/statistiques-fiscales/somm-impot-a-payer.asp

Bien entendu, les nombres ont varié depuis; mais je doute que l’on ait un renversement total de situation en 4 ans; alors relativisons sur la “juste” part des riches contribuables…

6 « J'aime »

I have a business & economics degree and have been involved in policy making and consultation globally. We diversified revenues and reduced tax burdens before, it’s possible and not “magical” as you claim. We increased revenues by doing what I stated prior, even after we reduced income taxes. People who claim this is magical think that revenue is black and white, when in reality it’s grey.

PPP also saved us billions on infrastructure projects, which again saves money for governments and we can invest in more programs.

So you have: sales tax the same, implemented a tourist tax, reduced payroll taxes, consumers spent more which made us get more revenue, became more business friendly = more businesses = more revenue, more jobs = increased tax base, increased FDI = rinse and repeat last point.

Far from magical, it’s smart.

Also for Ontario, sure my numbers were off slightly, point is, you still have thousands more in your pocket :slight_smile: still proved my point. Quebecers are the most overburden taxed people in all the Americas, and everything is crumbling regardless… It’s time for a new, smart and responsible model to follow. It’s possible, people are just lazy and don’t like change.

Baisser les impôts des particuliers pour stimuler les dépenses de consommation (la demande) et doper la croissance; c’est une stratégie économique et fiscale qui n’a rien de nouveau et dont les résultats à court et long terme sont pour le moins mitigés. C’est aussi une stratégie qui est utilisée quand l’économie est en déprime; ce qui est tout le contraire de ce qu’il s’est passé ces dernières années. De manière générale, l’idée du Trickle Down Economics a quand même pris un sacré coup ces dernières années. Cette étude publiée en 2020 montre que les baisses d’impôts des dernières décennies dans 18 pays “développés” ont considérablement aidé les très riches et n’ont que peu stimulé la croissance et l’emploi. En outre, la corrélation des baisses d’impôts sur la courbe de Laffer n’a d’ailleurs jamais été établie; y compris durant les grosses coupes d’impôts pendant l’ère Reagan aux USA; marquée par une inflation très élevée.

Je ne mets pas en doute vos compétences; mais avouez quand même que les choses sont souvent bien plus complexes que telles que vous les présentiez. On ne peut pas simplement s’arrêter sur plus d’argent disponible = hausse marquée de la consommation = hausse des revenus des taxes de vente; et le lien avec la création d’activité commerciale n’est clairement pas établi de manière aussi simpliste quoiqu’il en soit, comme ici, ici et ici. Plus d’argent disponible ca veut aussi dire remboursement de dettes, plus d’épargne et/ou d’investissements spéculatifs; surtout immobiliers; et parfois à l’étranger; détournant énormément les ressources disponibles à l’insu d’investissements visant une vraie croissance de la productivité de notre économie (technologie, automatisation, recherche, etc.) A ce chapitre; le Québec s’en sort d’ailleurs un poil mieux que l’Ontario et la CB; même si le Canada n’est pas un pays très productif parmi le G20.

Maintenant, les taxes à la consommation représentent environ 25% de l’ensemble des recettes du Québec (26 milliards sur 110). Rendre 1000$ à chaque contribuable via l’impôt sur le revenu, c’est 7 milliards de dollars de recettes en moins (il y a peu ou prou 7 millions de contribuables au Québec). Si l’entièreté de ces revenus est dépensée sur des biens ou services assujettis à la TVQ, on augmente les recettes à ce chapitre de 700 millions de dollars par an. On sait que c’est plutôt 20% à 50% du nouveau revenu disponible qui part dans la consommation.

Restons dans le cas idéal. Où aller chercher les autres 6.3 milliards? Une taxe sur le tourisme rapporterait quelques centaines de millions de dollars au grand maximum (la France a récupéré 500 millions d’euros en 2019 par exemple). Impôt sur les sociétés? Ca va rapporter 11 milliards de dollars en 2022; donc il va falloir une sacrée hausse des bénéfices de nos sociétés ou de l’activité corporative pour venir grapiller quelques milliards supplémentaires. Exporter plus d’énergie, ou plus de ressources premières? Cela demande également des investissements massifs en infrastructures et services en tous genres.

Je veux dire, le cercle vertueux c’est une chose tout à fait louable; mais cela demande énormément de temps pour que cela se mette en place et devienne “rentable”. Est-ce que le besoin est présent aujourd’hui? Le Québec a une situation enviable au pays; je ne comprends pas l’intérêt soudain de vouloir miner les finances publiques pour doper une économie qui tourne à tout va?
Et il ne faut pas oublier que hausse de l’activité économique signifie hausse des entreprises et du nombre de travailleurs; et donc développement et maintien d’infrastructures ainsi que croissance des services gouvernementaux à fournir. Nos gouvernements tirent déjà sérieusement la patte dans ce domaine. Notre système de santé est plus qu’effrité et l’éducation est en peine. Les dépenses générales vont continuer elles aussi de croitre de 2.5 à 4% par année.

Vous parlez également de PPP, un moyen pour nos gouvernements de baisser leurs couts en immobilisations afin d’obtenir à moindre tarif des infrastructures de qualité. Les parties privées cherchant avant tout à faire de l’argent; les exemples de PPP ratés pour le public ne manquent pas- tout comme les privatisations en tout genre- et ce n’est clairement pas établi comme étant un plus net pour le public et les contribuables, en toutes circonstances. On verra bien par exemple avec les redevances du REM l’impact d’un tel partenariat sur les finances des localités; CDPQi étant quasi public de surcroit.

Je voulais mette en exergue que stimuler l’économie en baissant les recettes fiscales du gouvernement et en allant chercher de nouveaux revenus ailleurs n’est pas une mince affaire. Récupérer quelques milliards de recettes supplémentaires sans nouveaux impôts ou autres droits ce n’est pas aussi évident que de simplement l’écrire.
J’ai aussi montré que 85% de l’impôt sur le revenu au Québec est payé par un tiers des contribuables, dont 45% sont payés par seulement 7.5% de ceux-ci; ce qui m’apparaît déjà, à titre personnel, comme quelque chose de juste.

Un salarié Ontarien en a certainement plus dans sa poche à revenu égal; mais combien aura-t-il payé pour ses études supérieures? Et celles de ses enfants? Leurs frais de garde? Sans compter Hydro One, les assurances, etc. L’Ontario est aussi dans une situation budgétaire publique bien plus inquiétante que le Québec.

9 « J'aime »

Quand le court l’emporte sur le long terme

PHOTO JACQUES BOISSINOT, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE

Manon Massé et Gabriel Nadeau-Dubois, co-porte-paroles de Québec solidaire

Michel C. Auger

Michel C. Auger Collaboration spéciale

La campagne électorale n’est vieille que de trois jours, mais on y voit déjà une tendance bien inquiétante : les politiques à court terme sont en train de gagner sur ce qui doit être fait pour le long terme. Le mauvais procès qu’on est en train de faire au Fonds des générations en est le meilleur exemple.

Publié à 6h00

Partager

Le Fonds des générations est l’un des rares exemples au Québec d’un instrument d’une politique à long terme. En bref, on prend certains revenus de l’État – les redevances sur l’eau et certaines taxes – et on les investit dans le but de faire un important versement sur la dette. Le principe étant que les placements dans les marchés sont plus rentables que le paiement des intérêts sur les emprunts.

C’est un instrument d’autant plus important que dans quelques années, un grand choc démographique attend le Québec. Le vieillissement de la population combiné à la pénurie de main-d’œuvre, dont on commence seulement à vivre les conséquences, vont faire en sorte qu’il sera de plus en plus difficile d’offrir et de payer tous les services que l’État assume aujourd’hui. Surtout quand on sait qu’en moyenne, les citoyens consomment 95 % des soins de santé dans les deux dernières années de leur vie.

Le Fonds des générations est un instrument, ce n’est pas la panacée. Mais cela reste l’un des rares exemples de politique dont les résultats vont se faire sentir à long terme plutôt que dans le prochain mandat du gouvernement.

Il reste que depuis 2006 – depuis 16 ans, donc – ce fut un moyen qu’ont adopté et perpétué tour à tour les gouvernements libéraux, péquistes et caquistes. Mais il semble que cela ne survivra pas aux pressants impératifs à court terme de la présente campagne électorale.

Pour les partisans du Fonds des générations, garder une réserve pour des jours plus difficiles n’est que saine prudence. Mais à gauche comme à droite, on semble maintenant estimer que ce n’est plus utile, entre autres parce que la croissance de l’économie québécoise a fait diminuer le ratio dette-PIB. Ou encore qu’il y aurait des besoins plus urgents.

Chez Québec solidaire, par exemple, on admet qu’on a un déficit envers nos aînés, mais on a du mal à accepter qu’on puisse y remédier avec un instrument que l’on décrit volontiers comme de droite quand ce n’est pas néolibéral. Et dépenser tout de suite pour lutter contre les changements climatiques est une priorité qui se défend.

Mais il reste que, cette année, nos politiciens semblent s’être donné le mot pour dépenser tout de suite, même quand ça se traduit, pour la CAQ, par une réduction de 40 % des contributions au Fonds des générations.

C’est aussi ce que ferait le Parti libéral en ne touchant pas aux contributions au Fonds des générations, mais en repoussant le retour au déficit zéro de sept ans, ce qui augmenterait la dette de quelque chose comme 15 milliards de dollars. Mais ça revient au même : c’est la dette à long terme qui va payer pour des baisses d’impôt à court terme.

Il est vrai qu’en politique, une belle cagnotte bien garnie a toujours le même effet qu’un gros plat de bonbons sur les enfants : on ne peut résister à la tentation de mettre les mains dedans.

Même si, il y a 10 jours, le gouvernement Legault affirmait à un syndicat d’enseignants qu’il n’avait pas l’intention de changer de politique quant au Fonds des générations. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’une campagne électorale est toujours pleine de surprises et impose toutes sortes de retournements rapides.

Le court terme est aussi en train de gagner sur le long terme quant à l’appréciation même de la question des pénuries de main-d’œuvre. Si on écoute le premier ministre François Legault, il n’y a pratiquement que de bons côtés à la pénurie de main-d’œuvre : les salaires augmentent, le chômage est pratiquement à un creux historique, la croissance économique est meilleure qu’en Ontario.

Bref, tout serait au beau fixe si ce n’était de l’inflation, qui a quand même l’avantage de permettre au gouvernement de faire ce qu’il aime le plus, surtout en campagne électorale, soit d’envoyer un chèque aux citoyens.

Mais le gouvernement Legault a peu à dire sur les conséquences à plus long terme de la pénurie de main-d’œuvre, soit des commerces qui doivent réduire leurs heures d’ouverture ou des services qui ne peuvent plus être assurés dans des délais raisonnables. Ce qui risque de prolonger tout ralentissement économique, comme la récession que plusieurs prévoient pour l’année prochaine.

Bref, tout se passe comme si le Québec nageait dans l’argent, en oubliant commodément que c’est surtout grâce à l’inflation que les finances du gouvernement ont connu une embellie.

Sauf que toutes ces baisses d’impôt et ces chèques envoyés directement aux citoyens risquent bien plus, comme l’affirment la plupart des économistes, de nourrir la bête inflationniste au lieu de l’apaiser.

1 « J'aime »

En dehors du sujet, il faut avouer que la qualité de tes interventions est exceptionnelle et ton argumentation, excellente. C’est toujours plaisant et intéressant à lire.

1 « J'aime »

Here we go again…

La proposition du PQ est la plus intéressante à mon avis car c’est la seule qui mise sur une solution à court terme pour un problème à court terme.

Une baisse d’impôts est vraiment problématique, d’autant plus que c’est très compliqué de revenir en arrière…

6 « J'aime »

:melting_face:

https://www.tiktok.com/@electionsquebec/video/7137694153189657861

Non aux baisses d’impôt

PHOTO PATRICK WOODBURY, ARCHIVES LE DROIT

Rue inondée à Gatineau, en 2017

Les citoyens devant moi représentaient une grande partie des quelque 600 foyers qui avaient vu leur sous-sol inondé lors de deux épisodes de pluies diluviennes.

Publié à 6h00

Partager

MAXIME Pedneaud-JOBIN

MAXIME Pedneaud-JOBIN Collaboration spéciale

Ils avaient été victimes, dans une même année, de deux des cinq pires pluies des 100 dernières années à Gatineau (cela se passait entre les inondations de 2017 et la tornade de 2018 !). La soirée était pénible. Comme maire, je ne pouvais pas m’en sortir. Les citoyens me disaient que leurs maisons étaient conformes aux normes, que nous devions les indemniser pour leurs pertes. Je leur répondais que les infrastructures municipales, elles aussi, étaient conformes, que nous ne payerions pas. Personne n’avait tort.

Malheureusement oui, personne n’était coupable, le problème était et est toujours les normes elles-mêmes : à cause des changements climatiques, elles ne veulent plus rien dire. Alors les citoyens souffrent et paient.

Pour adapter leurs infrastructures aux changements climatiques, donc pour sortir des normes actuelles, les villes du Québec auraient besoin, au strict minimum, dans les cinq prochaines années, de quatre milliards de dollars1. Cela n’inclut pas les investissements pour réduire nos émissions de GES. Et ce n’est qu’un premier exemple des besoins assez fondamentaux que les municipalités n’arrivent pas à combler faute de ressources, alors que Québec peut, paraît-il, se permettre de baisser les impôts.

Dans le monde des budgets municipaux, il y a deux chiffres qui tuent : les chiffres 58 et 8. Les villes gèrent 58 % des infrastructures publiques (routes, bibliothèques, parcs, arénas, centres communautaires, pistes cyclables, plateaux sportifs, etc.), mais elles ne reçoivent que 8 % des taxes et impôts que vous payez, tous gouvernements confondus. C’est la source fondamentale de l’immense déficit d’entretien de nos infrastructures.

Par exemple, selon la Fondation Rivières, faute d’infrastructures adéquates, le nombre annuel de déversements d’eaux usées dans nos rivières s’élevait à 52 794 en 2020. Vous avez bien lu : 52 794 déversements d’eaux usées dans nos rivières en un an. Les fuites d’eau potable s’élèvent, quant à elles, à 20 % ou à 30 % de toute l’eau produite dans bien des villes, surtout les grandes. Il manque au réseau de bibliothèques du Québec l’équivalent de 16 bibliothèques de la taille de la bibliothèque Marc-Favreau. C’est tout notre développement social et économique qui en souffre. Nos arénas sont vétustes. Ai-je besoin de dire que notre patrimoine est souvent à l’abandon ?

Tôt ou tard, le gouvernement du Québec devra aider les villes. Cette surenchère électorale de baisses d’impôt nous indique clairement qu’il a l’occasion de le faire dès maintenant.

L’inflation permet au gouvernement du Québec d’engranger plus de taxes à la consommation. Un taux de chômage exceptionnellement bas et la hausse moyenne des salaires lui permettent d’engranger des sommes record d’impôt sur le revenu. À Québec, les coffres débordent.

Les mêmes causes provoquent les effets inverses dans les villes. L’inflation (7,2 %) augmente les dépenses municipales, la hausse des salaires (8 % en moyenne, donc plus que l’inflation !) augmente aussi les dépenses municipales. De plus, les villes ne se sont pas encore remises de l’effondrement des revenus du transport en commun causé par la pandémie, les sociétés de transport feront face à des déficits record pendant plusieurs années encore. Pendant ce temps, la taxe foncière, leur principale source de revenus (70 %), elle, ne bouge que très lentement. Beau temps mauvais temps, les revenus qu’elle génère varient peu.

En conséquence, cette année et dans les années à venir, si les villes veulent maintenir les mêmes services, elles devront faire des compressions ou encore continuer à repousser indéfiniment des investissements essentiels comme ceux qu’exigent immédiatement les efforts pour lutter contre les changements climatiques et s’y adapter.

Tous les partis veulent être « le parti des régions ». J’espère qu’ils comprendront rapidement que le moyen le plus puissant, le plus équitable, de renforcer toutes les régions, c’est de consolider financièrement les municipalités et les MRC. Ça urge.

Un dernier mot. C’est la dépense publique qui nous a permis de sortir de cette crise. C’est la capacité financière de l’État qui nous a permis d’aider directement les entreprises et les gens. Les programmes offerts s’élevaient à des dizaines de milliers de dollars par mois pour les entreprises et à des milliers par mois pour les gens.

En matière de changements climatiques, ce sont les villes qui sont au front. Quand les citoyens ont les deux pieds dans un sous-sol inondé, on ne peut pas leur dire éternellement que personne n’est responsable. Entre mettre quelques dizaines de dollars de plus chaque mois dans les poches des contribuables ou mieux équiper 1100 villes et villages pour qu’ils puissent protéger leurs citoyens contre les catastrophes naturelles, il me semble que le choix est simple.

Baisses d’impôt L’exemple patent d’une gouvernance à courte vue

PHOTO KAROLINE BOUCHER, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE

Le premier ministre du Québec, François Legault, a promis de baisser les impôts, lundi, au lendemain du déclenchement de la campagne électorale.

Pour financer une baisse d’impôt, la Coalition avenir Québec (CAQ) propose de réduire les versements au Fonds des générations de 39 % en les limitant à 3 milliards de dollars par année. Pour satisfaire les électeurs à court terme, on nuit à l’équilibre à long terme des finances publiques québécoises.

Publié hier à 15h00

Partager

Olivier Jacques

Olivier Jacques Politologue et professeur adjoint à l’École de santé publique de l’Université de Montréal

La CAQ peut ainsi se targuer de baisser les impôts sans réduire les services publics offerts à la population. En effet, la pandémie a révélé que des réinvestissements massifs dans nos services publics sont nécessaires et il semble qu’une majorité de citoyens le pense aussi. En revanche, en amputant le Fonds des générations, la CAQ nuit aux services publics futurs.

Le Fonds des générations vise à rembourser la dette publique et à atteindre une forme d’équité intergénérationnelle. Le gouvernement y verse près de 3,5 milliards cette année, une somme qui croît chaque année. La cagnotte est investie sur les marchés boursiers et le rendement est généralement plus élevé que les intérêts sur la dette publique, de sorte que celle-ci se rembourse plus rapidement que si on la réduisait directement à l’aide de surplus budgétaires. Des versements ponctuels sont ensuite réalisés pour réduire la dette.

En partie grâce au Fonds des générations, la dette publique a atteint un niveau soutenable. Or, les finances publiques du Québec vont se détériorer à moyen terme, à moins d’un miracle.

Entraînées par les coûts des innovations technologiques et par le vieillissement de la population, les dépenses de santé vont augmenter considérablement. Les prévisionnistes ne s’entendent pas tous, mais les dépenses de santé devraient passer d’environ 9 % du PIB en 2019 à entre 13 % et 16 % du PIB d’ici 2050.

Une telle augmentation représente à peu près autant que le budget actuel de l’éducation publique, un montant supplémentaire que les Québécois devront payer chaque année. Or, le vieillissement de la population va réduire le potentiel de croissance de l’économie de sorte que les gouvernements devront effectuer des choix difficiles pour faire face à la hausse des coûts de la santé.

Il importe donc d’être prudent. La prudence suggère que le gouvernement réduise sa dette en vue de se donner la marge de manœuvre nécessaire pour faire face aux contraintes fiscales des prochaines décennies. Autrement, le gouvernement pourrait investir dans des programmes qui nous permettront de nous préparer aux défis de demain, en augmentant notre résilience environnementale, ou en améliorant la santé de la population, par exemple.

Réduire les revenus de l’État n’est pas un signe de prudence.

Dépendamment de ses modalités, la baisse d’impôt de la CAQ réduira la valeur du Fonds des générations de 8 à 10 milliards d’ici la fin du mandat du prochain gouvernement, lui qui vaut actuellement environ 15,7 milliards. Ce montant, qui permettra de satisfaire les électeurs à court terme, ne sera pas disponible pour résoudre les défis des générations futures.

Il faut reconnaître que les citoyens actuels font face à une inflation sans précédent et que le gouvernement doit réagir. L’envoi de montants périodiques aux citoyens me semble une avenue à privilégier, alors que le gouvernement peut cibler certaines catégories de la population en fonction de leur revenu, sans nuire à ses finances publiques à moyen terme.

A contrario, les baisses d’impôt réduisent la capacité fiscale du gouvernement de façon permanente et ne profitent qu’aux contribuables, qui représentent 4,5 millions de personnes sur 8,45 millions de Québécois.

Certes, la CAQ a raison de souligner que le Québec maintient le fardeau fiscal le plus élevé en Amérique du Nord. Par contre, les Québécois reçoivent aussi beaucoup plus de services publics que les autres Nord-Américains.

Pour ne donner que quelques exemples, nos politiques familiales sont de loin les plus généreuses du continent, le soutien aux personnes vulnérables est mieux développé, l’accès à l’éducation est considérablement moins cher et nous sommes les seuls à avoir une assurance médicaments publique.

Ces services publics sont certes tous perfectibles, mais ce n’est pas en baissant les impôts qu’on y parviendra.

La CAQ a affiché une politique fiscale plutôt centriste dans son premier mandat, en ne diminuant pas le fardeau fiscal des Québécois (en proportion du PIB) et en investissant dans les services publics. Cette baisse d’impôt la positionne plus clairement à droite, peut-être en réaction à la montée du Parti conservateur du Québec.

En réduisant les impôts maintenant, le gouvernement diminue la marge de manœuvre fiscale des gouvernements à venir, limitant ainsi les augmentations potentielles des dépenses publiques. De plus, puisqu’il est politiquement difficile pour un gouvernement d’augmenter ses revenus, des baisses d’impôt se traduisent souvent par des diminutions subséquentes des services publics lorsque la situation économique se détériore.