Élections municipales 2021

Ouais il a été vraiment bête plusieurs fois dans sa campagne. Je l’ai dit ici plusieurs fois. Sur que j’aurais fait une meilleure job que ses conseillers.
Le cellulaire, les revenus, et j’en passe. Et pourtant c’était facile de s’en sortir. Par exemple pour les revenus le fait d’avoir travaillé avec l’hopital juif aurait pu lui attirer de la sympathie. Si j’étais lui j’aurais même mis cet aspect de l’avant en détaillant ce que j’ai fait pour aider. Etc etc.

Peut-être qu’il mérite de perdre. Pas pour son programme auquel j’adhère en majorité mais surtout pour son manque de jugement. On verra bien.

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C’était pas difficile de dévoiler touts ses mandats SAUF un.

Mais je crois que sur une partie de la population (peut-être que ce sont les convaincu·e·s Projet Montréal, peut-être des personnes encore indécises), le cynisme est installé et les tergiversations de Coderre ont alimenté le cynisme envers la classe politique. Puis dans ce cas-ci, il n’aura que lui à blâmer et son équipe-conseil (s’il en a une, c’est à se demander).

Après, on verra l’impact de tout ça dimanche prochain.

Le pire adversaire de Coderre, c’est lui-même. Comme l’a dit Alex514, il s’est auto-pelure-de-bananisé à plusieurs reprises depuis la campagne : interdiction de l’alcool dans les parcs après 20h; statue de John McDonald remise en socle, puis non, puis ‘‘oui, mais pas sur ce socle-là’’; REV Bellechasse aux multiples reconfigurations (on la retire, on la garde mais en bidirectionnelle, finalement unidirectionnelle mais moins large; ah non, finalement, bidirectionnelle); et puis ses revenus/ clients.

Pour beaucoup, Coderre est synonyme de manque de transparence, à tord ou à raison. En refusant de publier ses revenus et clients, il donnait la perception d’avoir quelque chose à cacher, renforçant ainsi ce sentiment qu’ont plusieurs Montréalais.es envers lui.

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Quand on voit les maires que viennent d’élire New York et Boston, l’écart entre Montréal et les grandes villes risque vraiment de se creuser davantage si Coderre est élu.

C’est très inquiétant! Montréal doit rester compétitive, on ne peut pas se permettre un aussi grand pas en arrière.

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Je ne comprends pas la comparaison avec New York et Boston ? Eric Adams et Michelle Wu sont très différents l’un de l’autre…

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Résumé

Denis Coderre répond à vos questions

PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE

Denis Coderre

REM de l’Est, pistes cyclables, stade de baseball… La Presse a profité d’une rencontre avec le candidat à la mairie et chef d’Ensemble Montréal, Denis Coderre, pour lui poser vos questions récoltées lors d’un appel à tous.

Publié le 3 novembre 2021 à 9h00

Habiteriez-vous une maison ou un condo avec vue sur le REM à moins de 40 pi de vos fenêtres ?

Clotilde Seille

Denis Coderre : Si c’est un projet signature, oui. J’ai vécu 45 ans à Montréal-Nord et on a toujours été les parents pauvres de la mobilité. […] La différence entre le REM 1 et le REM 2, c’est qu’avec le REM 1, il y avait moins de densité. Là, on rentre carrément dedans. Mais je ne serai pas dans la salle d’attente pour dire une journée que je suis pour et l’autre, que je suis contre. Je vais m’assurer qu’on fasse partie des pleins partenaires.

En quoi réaménager des espaces de stationnement dans la rue de Bellechasse (à la place du REV Bellechasse) est-il en phase avec les enjeux environnementaux actuels que sont la lutte contre le réchauffement climatique et la réduction du parc automobile montréalais afin de favoriser une mobilité plus durable et active ?

Mélanie Morin, La Petite-Patrie

D. C. : Dans un premier temps, je suis pour l’électrification des transports, et on a un plan d’action pour combattre l’auto solo. Mais il va toujours y avoir des voitures. Il y a une question de sécurité, il y a une question des commerçants et il y a une question de réalité sur le terrain. […] Je me dis : qu’est-ce qu’on fait pour les personnes âgées ? Qu’est-ce qu’on fait pour les piétons ? Il y a un problème de sécurité. Il y a juste un parti antivoiture à Montréal et c’est Projet Montréal. On est tous provélos.

M. Coderre, êtes-vous prêt à vous engager publiquement à ne pas utiliser l’argent des contribuables montréalais pour financer votre rêve d’un nouveau stade des Expos de Montréal ?

Carlo Tarin

D. C. : Il n’a jamais été question de mettre de l’argent [public] dans le stade, même les investisseurs l’ont dit. Mes priorités, c’est la sécurité, c’est le fait que cette ville a besoin de propreté et qu’elle a besoin qu’on s’occupe des gens. Il y a trop de laissés-pour-compte. La balle est à Québec, alors on va laisser le lanceur de relève, M. François Legault, s’occuper du dossier.

Si vous perdez vos élections, demeurerez-vous en poste dans l’opposition pour les quatre prochaines années ou partirez-vous comme vous l’avez déjà fait ?

Maryse Legault

D. C. : J’ai dit que j’ai le goût de rester. Je ne suis pas malade [comme en 2017].

Promettez-vous d’être chef de l’opposition officielle pendant quatre ans en cas de défaite ? Une question à répondre par un simple OUI ou NON.

Laurence Hamelin

D. C. : Je suis là pour gagner. Honnêtement, je ne suis même pas dans le mood de perdre.

Je demeure à Montréal-Nord et ma plus grande insécurité est reliée à la sécurité routière, et non aux armes à feu. C’est lorsque je me déplace à vélo ou à pied que je me sens en danger. On a abaissé les vitesses permises, mais rien n’a changé. Que proposez-vous pour faire réellement respecter les limites de vitesse dans nos rues résidentielles ?

Yvan Lajoie

D. C. : Il va y avoir des fonds dédiés pour les mesures de sécurité et d’apaisement. Mais on a aussi besoin d’avoir des changements de mentalité pour les cyclistes. J’ai beaucoup, beaucoup de plaintes. Je veux qu’on ait une stratégie. La vision zéro qu’on avait mise en place en 2016 et qui a été reprise, c’est zéro accident, zéro mort. En ce sens, il faut toujours protéger les plus vulnérables. Ça veut aussi dire avoir une meilleure stratégie des camions. Je pense que c’est important d’avoir une stratégie de livraison. On l’a fait avec notre propre matériel roulant. C’est de travailler avec les camions pour avoir une caméra 360 degrés. Je veux avoir un sommet du camion dans les 100 premiers jours. Les piétons ont peur, les aînés ont peur.

La masse salariale de la Ville de Montréal a explosé ces dernières années. Comment comptez-vous réduire cette dépense qui me semble incontrôlée ?

Aimay Dépelteau

D. C. : On est rendu à 1,9 milliard de dollars dans le budget, je pense, et c’est sans compter les avantages sociaux. On a vu dans les journaux que plusieurs personnes gagnent 100 000 $ et plus. Sur le plan des policiers, par exemple, il y a beaucoup d’heures supplémentaires. On avait mis en place un programme quinquennal pour la main-d’œuvre à l’époque. On avait réduit le nombre d’employés d’environ 1500. Là, on l’a augmenté de 1344. Je n’ai pas l’intention de faire des mises à pied, mais on va resserrer les dépenses. Il va y avoir, dans les trois premiers mois, un audit. Je vais demander à la vérificatrice générale de faire un portrait des finances réelles. Je veux m’assurer qu’on fasse les choses autrement et qu’on puisse regrouper certains services.

Quelle est votre meilleure idée pour un projet « unique et spectaculaire » qui mettrait Montréal encore plus sur la carte touristique ?

Jacques Haket

D. C. : On veut d’abord ramener le niveau d’attractivité et le sens de la métropole. Je suis aussi très motivé par la relance de l’est de Montréal et la Silicon Valley verte. Un moment donné, il faut arrêter de réinventer le bouton à quatre trous. On avait déjà mis en place un processus de phytosynthèse pour la décontamination. Nous, quand on va avoir des programmes, on va dépenser l’argent. On ne va pas se targuer d’avoir 100 millions et d’en dépenser juste 8. La Silicon Valley verte, ça me travaille.

Propos recueillis par Philippe Mercure

Note : Les questions et réponses ont été légèrement éditées pour en faciliter la lecture.

Résumé

Balarama Holness répond à vos questions

PHOTO PHILIPPE BOIVIN, COLLABORATION SPÉCIALE

Balarama Holness, chef de Mouvement Montréal et candidat à la mairie de Montréal

Langue française, réchauffement climatique, stade de baseball, protection du patrimoine… l’équipe éditoriale de La Presse a profité d’une rencontre avec le candidat à la mairie et chef de Mouvement Montréal, Balarama Holness, pour lui poser vos questions. Celles-ci avaient été récoltées lors d’un appel à tous pour lequel nous avons reçu quelque 150 réponses.

Publié le 2 novembre 2021 à 9h00

J’ai eu la chance de visiter plusieurs grandes villes. Je n’ai jamais vu une situation comme celle de Montréal avec autant de chantiers publics. Est-ce qu’il n’y a pas moyen de mieux gérer les travaux publics dans cette ville ?

Marc André Sabourin

Balarama Holness : 75 % des chantiers ne sont pas de la Ville de Montréal, mais du fédéral, du provincial ou du privé. Il faut une meilleure coordination. C’est important d’établir des règlements pour faire en sorte que nous encadrons le temps de construction et qu’on donne des sanctions si ça dépasse le temps. Et on devrait pouvoir travailler 24 heures sur 24, sept jours sur sept. C’est quelque chose que beaucoup de villes font déjà. Et je pense que Montréal est en retard à cet égard-là.

Un nombre incalculable de bâtiments à valeur patrimoniale sont dans un état de dégradation avancé dans le Grand Montréal. Quelles mesures concrètes allez-vous mettre de l’avant pour préserver ce patrimoine bâti ?

Michel Marsolais

B. H. : Il doit y avoir un réflexe patrimoine. En ce moment, tout près d’ici, au Pigeon Hole Park (NDLR : dans le Vieux-Montréal), il y a des tours de condos qui vont dépasser un bâtiment patrimonial historique, en plus d’éliminer un parc. Les gens qui sont responsables au sein du comité exécutif doivent approuver les projets avec ce réflexe patrimonial.

Que fera la Ville pour protéger notre langue française ? Je pense que Montréal a son rôle à jouer.

Martin Lachance

B. H. : Absolument ! On doit s’assurer que tous les Montréalais et Montréalaises se sentent chez eux. Qu’on investisse dans la culture et la francophonie. Qu’on inclue les nouveaux arrivants, les immigrants, les gens de tous les horizons dans cette culture-là. Et donc, que la langue française appartienne à tout le monde, afin que personne ne se sente exclu. En créant une mosaïque de personnes qui consomment la culture et la francophonie, on va la protéger. D’autre part, il faut diminuer le taux d’évaluation du français pour rentrer au travail, pour que les gens puissent s’améliorer et apprendre le français au travail. Même moi je pourrais couler un test de français pour rentrer à la Ville de Montréal et mon français est impeccable… ou presque.

Considérant la nécessité de réduire les émissions de gaz à effet de serre, quelles sont les mesures concrètes que vous prévoyez mettre en place pour atteindre cet objectif très imposant ?

Louka Méthot

B. H. : Bonne question. Les villes ont un rôle important à jouer. Il faut s’assurer qu’on a des parcs et des espaces verts dans des arrondissements défavorisés, pour éliminer les îlots de chaleur quand nous avons des vagues de chaleur. On sait qu’en 2018, 66 personnes sont décédées durant [la canicule qui a sévi entre le 30 juin et le 5 juillet]. Il faut protéger ces gens-là. Ces espaces verts vont absorber les gaz à effet de serre.

Il faut s’assurer de faire une vraie transition écologique. Moi, je crois que c’est six milliards pour arriver à l’électrification des transports en commun.

Est-ce que vous vous engagez solennellement à n’investir aucun argent des contribuables pour le retour du baseball à Montréal ?

Réjean Durocher

B. H. : Nous sommes le seul parti, bien avant le NPD, qui a dit que nous voulions réserver le bassin Peel pour du logement social, abordable, familial et pour des garderies. Donc, non seulement on ne va pas utiliser l’argent des contribuables, mais le bassin Peel doit être pour nos communautés. Si on ramène les Rays ou les Expos, whatever we want to call them, je pense que les groupes qui veulent investir là-dedans doivent construire leur propre stade.

Quel est votre plan concret pour revitaliser le centre-ville de Montréal ?

Pierre Coutu

B. H. : Numéro 1 : Ville-Marie (l’arrondissement) a besoin de son propre maire. Numéro 2 : les chantiers doivent être 24 heures sur 24. Numéro 3 : En ce moment, beaucoup de propriétaires gardent leurs locaux hors marché, pour seulement le louer à X ou Y prix. Donc, on doit avoir une taxe pour les locaux vacants pour pousser les propriétaires à louer.

Quelle est votre meilleure idée pour un projet « unique et spectaculaire » qui mettrait Montréal encore plus sur la map touristique ?

Jacques Haket

B. H. : Nous n’allons pas avancer un genre de grand projet qui va nous mettre sur la map. Ce que nous disons, c’est qu’il faut créer une ville à échelle humaine. Il faut bien gérer l’Hôtel de Ville et les 28 000 employés qui prennent 40 % du budget de six milliards de la ville. Il faut faire en sorte qu’il y ait des espaces verts, des espaces loisir, récréation, sport. S’assurer que nos petites entreprises sont bien encadrées et financées. C’est important de fermer la porte de sortie du règlement 20-20-20 pour faire en sorte que les promoteurs (NDLR : qui peuvent verser des frais pour éviter de s’y conformer) créent réellement du logement social, abordable, familial. C’est ça qui va rendre Montréal attirant. Ce n’est pas 900 millions au parc Jean-Drapeau ou recouvrir l’échangeur Décarie qui fait en sorte que Microsoft veut venir à Montréal. C’est : est-ce que leurs employés peuvent avoir une maison abordable ? Avoir un transport en commun qui est adapté ?

Propos recueillis par Stéphanie Grammond

Note : Les questions et réponses ont été légèrement éditées pour en faciliter la lecture.

Comment détruire sa propre fin de campagne aussi spectaculairement. Bravo Coderre, pareil comme avec la Formule E. Quand même assez fou comment cette nouvelle aura accaparé l’entièrement de la couverture médiatique des élections pendant près d’une semaine, et il en est l’unique responsable.

De son côté, Plante reste solide et imperturbable en fin de campagne, toujours aussi présente sur le terrain comme sur le médias sociaux. C’est une campagne impeccable à mon avis.

Pour ma part, je trouve ça réellement troublant qu’un aspirant maire ai été rémunéré par Cogir alors qu’un des enjeux principal de la campagne est l’habitation.

Et le clou final de son cercueuil est le suivant. On dirait presque qu’il garde le momentum de son propre crash politique.

“Selon une source proche du dossier, Denis Coderre a notamment conseillé Transcontinental dans le cadre de la consultation publique sur le contrôle des circulaires. Cette source a demandé à garder l’anonymat à cause d’une entente de confidentialité.”

“Transcontinental tente depuis 2019 d’influencer la Ville de Montréal pour éviter qu’elle fasse passer une nouvelle règlementation municipale visant à établir un système « opt-in » pour le Publi-Sac, selon le Registre des lobbyistes.”

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Faut faire attention par contre. Il reste encore 3 jours

À quelques jours du vote, l’équipe éditoriale de La Presse a rencontré les 3 candidats principaux à la mairie de Montréal. Cela ne demeure que de l’éditorial; voici ce qui en est ressorti.

Le bagage de Denis Coderre


PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE | Denis Coderre en entrevue éditoriale à La Presse

Article complet

Publié le 3 novembre 2021 à 5h00 | NATHALIE COLLARD | LA PRESSE

Denis Coderre a fait preuve de beaucoup de transparence depuis le début de la campagne, n’hésitant pas à parler de ses problèmes personnels et de sa traversée du désert. Il semble que ce souci de transparence s’arrête toutefois à la porte de son bureau.

Or, à quelques jours du vote, les questions concernant ses anciens liens d’affaires reviennent le hanter.

Parmi les contrats que M. Coderre ne souhaitait pas dévoiler avant l’élection, nos collègues Hugo Joncas et Philippe Teisceira-Lessard révèlent ce mercredi un mandat, terminé en mars dernier, avec Cogir, une société de gestion immobilière qui a des intérêts dans le secteur résidentiel, commercial et industriel. Ce n’est pas un détail dans une campagne où un des enjeux majeurs est la crise du logement. Et qu’on promet la construction de dizaines de milliers d’unités d’habitation.

Ce contrat s’ajoute à deux autres mandats de M. Coderre, abandonnés depuis son entrée dans la course à la mairie, pour la Caisse de dépôt et placement du Québec – maître d’œuvre du REM –, ainsi que pour l’entreprise Stingray, propriété d’Eric Boyko, un des promoteurs du retour du baseball majeur à Montréal. Y en a-t-il d’autres ?

Si oui, il faut les dévoiler maintenant.

À elle seule, cette question des contrats professionnels incarne les forces et les faiblesses de la candidature de Denis Coderre.

Les forces : M. Coderre – qui avait tout à fait le droit de gagner sa vie quand il n’était pas candidat – est un consultant qui entretient des liens privilégiés avec la communauté d’affaires. Il a ses entrées à Québec, à Ottawa et ailleurs dans le monde, ce qui peut être un atout pour quelqu’un qui aspire à diriger une grande ville. Il sait négocier et faire avancer les dossiers, il est sensible aux grands enjeux de la métropole.

Les faiblesses : on ne connaît pas toutes les implications de cette proximité avec le milieu des affaires. Et l’obstination de M. Coderre à garder ses contrats secrets sème un doute sur d’éventuels conflits d’intérêts si jamais il devenait maire.

En entrevue éditoriale mardi, M. Coderre a répondu que s’il était élu, il soumettrait tous ses contrats au conseiller à l’éthique de la Ville de Montréal.

Mais pourquoi attendre le jugement du conseiller à l’éthique pour prendre les décisions qui s’imposent ? Et pourquoi avoir attendu que l’information soit déterrée par des journalistes pour faire face à la musique ?

M. Coderre invoque aussi le secret professionnel, qu’il compare à celui des médecins et des avocats avec leurs patients et leurs clients. On comprend que des consultants signent des clauses de confidentialité, mais il n’y a pas de secret professionnel dans ce domaine. M. Coderre aurait dû, avant même d’annoncer sa candidature, aviser tous ses clients qu’il aurait à dévoiler les détails de ses engagements professionnels en se lançant en politique.

C’est aussi ça, la transparence.

Denis Coderre a des qualités pour diriger une ville. Il connaît à fond les dossiers qui lui tiennent à cœur – la sécurité publique, l’itinérance, le statut de métropole de Montréal… Il a de bonnes idées pour l’est de Montréal. Des convictions profondes pour contrer l’augmentation de la violence dans certains quartiers. Et quand il parle de son amour pour Montréal, on ne doute pas un seul instant de sa sincérité.

On pourrait croire que son obstination à ne pas dévoiler la nature de ses contrats est une preuve que son supposé « changement » n’est que de la poudre aux yeux, un plan marketing bien orchestré. Que l’ancien Denis Coderre têtu et batailleur est encore bien en selle.

La réalité est plus nuancée.

Oui, l’homme a changé. Il est plus posé, plus à l’écoute. Plus souriant aussi.

Mais il fait preuve du même entêtement que lors de la dernière élection municipale, lorsqu’il refusait catégoriquement de dévoiler le nombre de billets donnés pour l’évènement de la Formule E. Il avait pourtant déclaré l’« avoir échappé » à l’époque. Pourquoi rejouer dans ce film aujourd’hui ?

Le bagage que Denis Coderre transporte avec lui depuis le début de cette campagne comporte donc deux compartiments : celui de l’expérience, acquise après de nombreuses années en politique. Et celui de ses liens d’affaires qu’il doit absolument clarifier avant le jour du vote. Les Montréalais qui iront voter le week-end prochain sont en droit de le faire en toute connaissance de cause.


Montréal méritait une troisième voie


PHOTO PHILIPPE BOIVIN, COLLABORATION SPÉCIALE | Balarama Holness, chef de Mouvement Montréal

Article complet

Publié le 2 novembre 2021 à 5h00 | PHILIPPE MERCURE | LA PRESSE

Entre Denis Coderre et Valérie Plante, il y avait de la place pour une troisième voie dans la campagne électorale municipale à Montréal.

Les sondages le montrent bien : à quelques jours des élections, à peine plus d’un électeur sur deux dit faire confiance soit à Valérie Plante, soit à Denis Coderre (sans répartition des indécis). En fait, si l’option « Je ne sais pas » était représentée par une vraie personne, c’est elle qui remporterait (de justesse) la mairie de la plus grande ville du Québec.

Balarama Holness ? Il aurait pu incarner cette troisième voie. Mais soyons honnêtes : la plateforme de son parti contient un élément si clairement porteur de division qu’il s’est imposé comme un boulet pour Mouvement Montréal.

Ce boulet, c’est évidemment cet absurde référendum sur le statut de ville bilingue que s’entête à promettre M. Holness s’il est élu. Et les électeurs, manifestement, le rejettent.

Ce n’est pas le seul problème. En entrevue éditoriale avec La Presse, l’ancien joueur des Alouettes a donné l’impression que plusieurs de ses actions et mesures étaient improvisées. C’est dommage. Parce que l’homme arrive aussi avec un parcours intéressant et des sensibilités nouvelles. En fait, on se dit que M. Holness aurait pu s’imposer comme le véritable candidat du « vivre ensemble », une expression si chère à Denis Coderre.

Fils d’une mère québécoise francophone et d’un père jamaïcain anglophone, Balarama Holness est né à Montréal. Mais alors qu’il était âgé de 1 an, sa famille a déménagé aux États-Unis. Elle est revenue dans la métropole québécoise neuf ans plus tard.

« J’ai vécu comme un immigrant à Montréal dans une classe d’accueil », dit celui qui se considère comme un « enfant de la loi 101 ».

Ce vécu teinte son approche. Le candidat à la mairie parle beaucoup des disparités socio-économiques entre les différents quartiers de Montréal. Il a raison de s’en préoccuper. Des chiffres récents ont montré qu’entre les quartiers très favorisés et très défavorisés de Montréal, le taux de mortalité lié à la COVID-19 varie du simple au double. Une autre preuve que les inégalités tuent.


PHOTO PHILIPPE BOIVIN, COLLABORATION SPÉCIALE | Balarama Holness, chef de Mouvement Montréal

Balarama Holness dénonce le manque d’espaces verts et de centres sportifs dans des quartiers comme Saint-Michel, Rivière-des-Prairies ou Saint-Léonard. Il insiste sur l’importance de l’aménagement du territoire pour mieux intégrer les nouveaux arrivants. Il plaide pour une meilleure représentativité des minorités dans la culture québécoise.

Tout cela est sensé.

Ce qui l’est beaucoup moins, c’est ce fameux référendum qu’évoque M. Holness sur le statut bilingue de Montréal – une proposition sortie de nulle part. Le candidat à la mairie admet lui-même qu’il ne s’agit pas d’une revendication des communautés anglophones et allophones, mais plutôt d’une réaction personnelle au projet de loi 96 sur le renforcement de la loi 101 du gouvernement Legault.

Certains éléments de ce projet de loi ont certes été mal reçus par une partie des anglophones de Montréal. Mais Balarama Holness ne semble pas réaliser qu’il veut jouer au pompier avec un lance-flammes.

Au moment où les gouvernements provincial et fédéral ont fait de la protection du français une priorité, on imagine le mélodrame et les déchirements qu’entraînerait la tenue d’un référendum sur la langue dans la plus grande ville du Québec.

La position de M. Holness est d’autant plus incompréhensible qu’il affirme que la langue française doit rester « supérieure » et qu’il n’est pas question « d’égalité » avec l’anglais. Que signifie alors ce bilinguisme, et pourquoi faire de la métropole une « cité-État » complètement en porte-à-faux avec le reste du Québec ?

Il faut saluer l’engagement de ceux qui se lancent en politique. C’est d’autant plus vrai dans le cas de Balarama Holness, qui a essuyé d’odieuses menaces de mort pendant cette campagne. Mais malheureusement, force est de constater que son message divise. La preuve est qu’il est incapable d’unifier ses propres troupes après la fusion ratée avec le parti de Marc-Antoine Desjardins.

Montréal cherche toujours sa troisième voie.


Ce qui freine la « mairesse de la mobilité »


PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE | Valérie Plante, mairesse sortante de Montréal, lors de sa rencontre éditoriale avec La Presse, mercredi

Article complet

Publié le 4 novembre 2021 à 5h00 | STÉPHANIE GRAMMOND | LA PRESSE

Soyons honnêtes, ce n’est pas la faute de Valérie Plante si la ville est paralysée par les cônes orange et les détours. On ne peut pas résorber des décennies de déficit d’entretien en claquant des doigts.

Mais en se présentant comme la « mairesse de la mobilité » lors de la dernière campagne électorale, Valérie Plante a promis la lune aux citoyens qui se plaignent de l’état lamentable des infrastructures, mais qui ont aussi en horreur les chantiers nécessaires pour les réparer.

Nid-de-poule ou cône orange ? Devant ce choix, personne n’est content. Et quatre ans plus tard, les Montréalais ont raison de dire que Valérie Plante n’a pas rendu leurs déplacements plus fluides.

À la place, la mairesse a ajouté une couche de frustration en mettant la pédale au fond sur les pistes cyclables. « C’est sûr que les changements, ça bouscule tout le monde », a admis Valérie Plante en entrevue éditoriale, à La Presse, mercredi.

Mais tout est dans la manière.

Ce qu’il manque à Valérie Plante, c’est davantage de sensibilité, de pédagogie et de communication pour gagner l’adhésion à ses projets.

Prenez le Réseau express vélo (REV) dans la rue Saint-Denis. Les travaux ont soulevé l’ire des automobilistes qui ont eu l’impression qu’on leur passait une piste cyclable au travers de la gorge, mais aussi des commerçants qui sortaient à peine d’un mégachantier. Peu importe, la mairesse est allée de l’avant, en plein ras-le-bol pandémique.

Elle réplique qu’elle ne pouvait pas rester les bras croisés face aux quelque 300 collisions impliquant des cyclistes et des piétons. « Je ne peux pas mettre la sécurité de côté, en attendant », dit-elle.

Soit. Aujourd’hui, les cyclistes ont adopté le REV et une trentaine de commerçants se sont installés rue Saint-Denis, témoignant de la réussite du projet. Mais le parcours aura été cahoteux.

« La transition écologique, ce n’est pas quelque chose qu’on remet à plus tard. Il faut que ça se fasse », insiste la cheffe de Projet Montréal.

Elle a raison. Il est urgent de s’attaquer au réchauffement climatique.

Mais sur ce sujet comme bien d’autres, Valérie Plante ne peut pas agir seule. Elle ne pourra pas bâtir 60 000 logements abordables pour résoudre la crise du logement sans le milieu des affaires. Elle ne pourra pas négocier un aménagement décent pour le REM de l’Est sans l’écoute de Québec.

Valérie Plante doit apprendre à mieux « vendre » sa vision, même à ses propres troupes. Plusieurs de ses élus ont quitté le navire, notamment Christine Gosselin, conseillère dans Rosemont–La Petite-Patrie, qui a dénoncé que le parti ne faisait plus autant de place aux débats et à la liberté de parole.

Avec la communauté des affaires non plus, le courant n’a jamais passé à 100 % avec Valérie Plante, qui admet qu’elle ne fera « jamais partie de ce milieu ».

La reprise économique de Montréal a beau faire l’envie des grandes villes d’Amérique du Nord, on reproche à Valérie Plante de s’intéresser davantage aux quartiers qu’à la métropole.

Comme de fait, quand on lui demande ses projets pour le centre-ville, les yeux de Valérie Plante brillent en parlant de rues piétonnes et de terrasses. Elle assure que la qualité de vie et la mobilité sont des éléments cruciaux pour attirer des entreprises à Montréal, comme le bureau du nouveau Conseil des normes internationales d’information sur la durabilité, a-t-on appris mercredi.

Voilà une bonne nouvelle.

Mais Valérie Plante gagnerait à s’entourer d’acteurs-clés qui pourraient faire le pont avec le milieu économique et politique. Autrement, advenant sa réélection, la mairesse de la mobilité se retrouverait en panne d’adhésion pour propulser ses projets.

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Belle série d’articles nuancés sur les bons et mauvais côtés de chaque candidat.

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Encore une fois, comme toujours, on considère que tout le monde vie sa vie dans un char.
Moi, dans les quatre dernières années, mes déplacements sont devenus largement plus fluides.
Dans des proportions vraiment très impressionnantes.

Le jour où les gens, comme mes parents, vont arrêter de prendre leur voiture pour faire six coins de rue, la mobilité va déjà aller beaucoup mieux. On ne peut pas mettre sur les épaules de Valérie Plante le devoir de changer une mentalité qui domine depuis plus d’un demi-siècle.

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Bon on dirait que la fin de campagne va être animée jusqu’au bout.

Par contre très timide dans les médias. Imaginez un gros titre. « Denis Coderre a menti en disant ne pas être au courant d’allégations de nature sexuelle envers un élu ». Ayoye. Le bordel que ça créerait et le mileage que ses adversaires feraient sur ça seraient incroyables. Il est 10h et absolument rien dans la presse francophone… Ça fait un petit moment que je ressens un certain biais. Les deux candidats ne sont vraiment pas traités de la même manière. Mais peut-être que Romain Schué va encore faire une belle enquête et écrire un article la dessus avant la fin de la journée…… En tout cas, lien pour ceux que ça intéresse : https://www.cbc.ca/amp/1.6234351

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Je suis moi-même journaliste et il y a toutes sortes de raisons pour laquelle une nouvelle peut sortir plus vite ou plus lentement. Là c’est clair que ce qui accapare les médias francophones c’est l’histoire de Michael Rousseau et Air Canada. Pour l’histoire de Valérie Plante, si ça se trouve les équipes d’enquête sont en train de corroborrer les faits, d’approfondir la nouvelle afin de sortir un article plus complet. Sur les réseaux sociaux ça circule déjà, j’ai vu Patrick Lagacé partager l’article.

Un moment donné faut arrêter de voir le diable partout.

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Mouais. On verra bien. Et pour Pat j’ai vu. C’est le seul. Mais il n’y apas que ça. Des gens qui déchiraient leurs chemises pour l’affaire Coderre sont déjà en train de défendre Plante. L’hypocrisie est déconcertante. Les publications de Patrick Lagacé sur Coderre faisaient des centaines de retweets et plus de mille likes. On en a parlé partout à la radio à la télé. Donc voyons voir. Pour l’instant ça ressemble plus à ça : image

Les médias sociaux sont utilisés par une tranche démographique plus jeune et plus à gauche en général, plus proche de Projet Montréal c’est certain. C’est peut être juste pour ça que tu as l’impression que Coderre se fait bash vs Plante.

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On apprend que Ensemble Montréal va dévoiler son cadre financier la veille de l’ouverture des bureaux de vote. Je trouve cette façon de faire très irrespectueux pour les Montréalais·e·s qui n’auront pas le temps de le lire et l’analyser. Encore moins en avoir un résumé détaillé de la part des médias.

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Grosse fin de campagne.

https://www.journaldemontreal.com/2021/11/04/un-candidat-densemble-montreal-condamne-a-rembourser-135000-a-dex-conquetes?fbclid=IwAR2LWerSfdUUc3ngbJW3GKoU-MTWXVfUFjEHdDaGYOg6rmL_-t2jgNgLDac

Seigneur on dirait que c’est la semaine du salissage tout bord tout côté :open_mouth:

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Oui mais pas que. Les médias ça semble pareil. Bientôt midi toujours rien. Et nous verrons tous ensemble qu’il n’y aura pas grand chose même d’ici demain. Par contre on continue à publier des choses sur les clients de Coderre. I might be wrong tho, we’ll see.

Le Devoir, Yves Poirier à TVA en parlent.