Saint-Lin, c’est pas un exemple de planification (eau potable). Pourquoi ne pas avoir gardé des terrains pour les services aux citoyens plutôt que de construire des maisons unifamiliales à la grandeur des terrains disponibles? Ils vendent ces terrains à des développeurs et ce serait à l’ensemble des Québécois de payer pour racheter un terrain à ces mêmes développeurs?
Réforme de la gouvernance scolaire | Le projet de loi 23 est adopté
PHOTO JACQUES BOISSINOT, LA PRESSE CANADIENNE
La nouvelle loi crée notamment l’Institut national d’excellence en éducation, qui aura pour mandat de guider le réseau scolaire vers des pratiques pédagogiques appuyées par des données probantes.
(Québec) Québec s’offre une deuxième réforme de la gouvernance scolaire en un peu plus de trois ans. Le projet de loi 23 piloté par le ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, a été adopté jeudi à 76 voix contre 29.
Publié hier à 16h22
CAROLINE PLANTE
LA PRESSE CANADIENNE
La nouvelle loi – qui suscite des réactions mitigées – donnera au ministre le pouvoir de nommer les directeurs généraux des centres de services scolaires, de casser leurs décisions ou de les limoger.
Le ministre pourra en outre encadrer la formation continue des enseignants, ce que dénoncent les syndicats, qui considèrent que la mesure est une attaque frontale à l’autonomie des profs.
Par ailleurs, la loi vise à améliorer l’accès aux données dans le réseau, et garantit que le dossier scolaire de l’élève le suivra tout au long de son parcours.
Elle crée l’Institut national d’excellence en éducation, qui aura pour mandat de guider le réseau scolaire vers des pratiques pédagogiques appuyées par des données probantes.
Et elle transforme le Conseil supérieur de l’éducation pour qu’il se penche uniquement sur l’enseignement supérieur.
Lors des consultations en juin dernier, des syndicats avaient exprimé la crainte que l’institut national d’excellence ne soit pas réellement indépendant du fait que ses membres seront nommés par le gouvernement.
Ils avaient accusé le ministre Drainville de vouloir s’approprier tous les pouvoirs et l’avaient enjoint d’abandonner sa réforme pour se concentrer sur les problèmes dans les classes. M. Drainville avait promis de « résister à la résistance au changement ».
L’étude du projet de loi 23 s’est effectuée dans un contexte de négociation d’une nouvelle convention collective pour le secteur public.
« Je tiens à remercier tous mes collègues qui ont participé à la préparation de ce projet de loi. Que ce soit en commission ou au ministère, le travail de collaboration a porté des fruits », a déclaré M. Drainville dans un communiqué transmis jeudi.
« On vient améliorer l’efficacité du réseau. […] Une meilleure cohérence entre l’orientation gouvernementale et le terrain, un accès aux données amélioré et la création de l’Institut national d’excellence seront bénéfiques pour la réussite de nos jeunes », a-t-il ajouté.
Jeudi, la Fédération des centres de services scolaires du Québec (FCSSQ) a également tenu à saluer l’adoption du projet de loi 23.
Dans un communiqué, elle note des avancées « notamment au regard de la création d’un institut national d’excellence et à la mise en place d’un système de dépôt et de communication de renseignements commun à l’ensemble du réseau public d’éducation ».
« Cette solution permettra d’uniformiser leur collecte et d’en faciliter la transmission par les centres de services scolaires », a déclaré la présidente-directrice générale de la FCSSQ, Caroline Dupré.
« Ces informations permettront d’obtenir une meilleure vision globale du réseau, de soutenir la gestion, l’organisation et la planification des services de façon à rendre le réseau encore plus efficace et plus efficient », a-t-elle ajouté.
Par ailleurs, la FCSSQ salue l’ajout de sept nouveaux programmes au Règlement sur les autorisations d’enseigner, ce qui contribuera, selon elle, « à qualifier rapidement encore plus de personnes pour enseigner dans nos établissements et à contrer la pénurie de main-d’œuvre ».
Rapport de l’OQLF L’école en français gagne du terrain au Québec
PHOTO SARAH MONGEAU-BIRKETT, ARCHIVES LA PRESSE
Pas moins de 91 % des élèves fréquentent l’école en français au Québec. C’est deux points de pourcentage de plus qu’il y a 20 ans.
L’école en français continue à progresser au Québec. Et c’est en bonne partie grâce à la région de Montréal, où anglophones et allophones sont de plus en plus nombreux à fréquenter le réseau scolaire francophone.
Publié à 2h09 Mis à jour à 5h00
Henri Ouellette-Vézina La Presse
Un portrait qui évolue
L’Office québécois de la langue française (OQLF) a publié mardi un nouveau rapport pour mettre en lumière la manière dont la forte immigration des 20 dernières années a profondément changé le portrait des écoles de la province. Alors qu’ils représentaient 83 % des élèves au tournant des années 2000, les jeunes de langue maternelle française représentent désormais un peu moins de 76 %. Si la part des anglophones est demeurée stable à un peu plus de 8 %, celle des allophones a pratiquement doublé, passant de 9 % à 16 %.
Le français en bénéficie
Malgré cet apparent recul pour le français, tout indique que les écoles francophones en ont profité pour faire le plein. En effet, pas moins de 91 % des élèves fréquentent l’école en français. C’est deux points de plus qu’il y a 20 ans. Cette hausse est principalement due aux élèves de langue maternelle anglaise ou autre. Sur une période d’environ 20 ans, entre 2000 et 2021, « la proportion des élèves de langue maternelle anglaise fréquentant une école de langue française a nettement augmenté, passée de 18,4 % à 31,9 % », note l’OQLF à ce sujet.
L’école se francise à Montréal
Les gains du français sont en grande partie attribuables à Montréal. Alors qu’un petit Montréalais sur quatre fréquentait l’école en anglais en 2000, ils sont désormais moins d’un sur cinq. La part des élèves anglophones de Montréal fréquentant l’école en français a presque doublé, passant de 17,7 % à 31,9 %. Chez les allophones, la proportion est passée de 78,3 % à 90 %. Pendant ce temps, elle est demeurée stable chez les francophones, à 97 %. À partir de 2011, Montréal comptait plus d’élèves allophones que francophones, mais « cette situation s’est renversée en 2021 », entre autres en raison de la pandémie de COVID-19 et la baisse de l’immigration. Cela pourrait toutefois être « temporaire », selon l’OQLF.
Moins d’élèves admissibles en anglais
Pourquoi tant d’élèves anglophones et allophones fréquentent-ils l’école en français ? Parce qu’ils sont de moins en moins admissibles à l’école en anglais, note l’OQLF. En vertu des règles en vigueur, seulement 72 % des élèves de langue maternelle anglaise sont admissibles à l’école en anglais. Ce taux d’admissibilité était de 85 % en 2000. La diminution d’admissibilité se constate aussi chez les allophones, ce qui s’explique par une migration qui vient de plus en plus de l’international – plutôt que du reste du Canada – et le fait « qu’on trouve de plus en plus de personnes nées ici qui constituent la deuxième ou la troisième génération de leur famille scolarisée en français », lit-on dans le rapport.
PHOTO SARAH MONGEAU-BIRKETT, ARCHIVES LA PRESSE
Les élèves anglophones et allophones sont de moins en moins admissibles à l’école en anglais, note l’OQLF.
Forte hausse en séjour temporaire
L’un des rares groupes où l’anglais gagne du terrain se trouve chez les élèves effectuant un séjour temporaire au Québec. L’OQLF note que le nombre d’autorisations à étudier en anglais a triplé depuis 20 ans, avec une hausse majeure de 216 %. Sans surprise, l’Office attribue d’abord et avant tout ce changement à la hausse au nombre de résidents non permanents qui augmente au sein de la population québécoise. Fait inusité, pas moins de 29 % des élèves ayant obtenu une autorisation à étudier en anglais ont le français comme langue maternelle. Alors qu’au début 2000, à peine 83 élèves francophones en séjour temporaire avaient demandé à étudier en anglais, ils étaient plus de 1355 en 2021.
Avec Pierre-André Normandin, La Presse
La dernière école de rang est bien vivante
PHOTO FRANÇOIS ROY, LA PRESSE
L’école primaire Soulanges est la dernière école de rang au Québec.
L’école primaire Soulanges, à Saint-Télesphore, en Montérégie, est la dernière école de rang du Québec. Et cette année, elle compte un nombre record d’élèves, soit 29, de la maternelle à la 6e année. Incursion dans un établissement centenaire qui défie le temps.
Publié à 1h16 Mis à jour à 5h00
Photos : François Roy La Presse
(Saint-Télesphore) « Prochain mot : une é-toile. Les première année, ça commence avec un e accent aigu, qu’on travaille cette semaine ! », lance l’enseignante Marie-Helen Townshend à la quinzaine d’élèves concentrés sur leurs cartes de bingo.
Le-houx-avec-son-h-muet, la mère Noël et le renne sont illustrés sur les grilles des petits de la maternelle, mais celles des élèves de première et deuxième année n’affichent que des mots.
PHOTO FRANÇOIS ROY, LA PRESSE
Marie-Helen Townshend enseigne en français aux élèves des sept niveaux de l’école primaire Soulanges.
« C’est la même activité, avec des niveaux différents, résume Mme Townshend. Mais s’il y en a un qui a beaucoup de difficulté, je vais lui montrer la carte avec le dessin : si un élève a eu de la difficulté à apprendre l’alphabet la première fois, il va le revoir en deuxième ou troisième année parce qu’on l’enseigne aux autres. Ça fait un renforcement. »
La porte de côté s’ouvre, laissant entrer les plus vieux pour la période d’art dramatique. Tous les enfants se retrouvent alors dans la même classe multi-niveaux, comme en 1919, lorsque la bâtiment a été construit et inauguré.
PHOTO FRANÇOIS ROY, LA PRESSE
Pour la période d’art dramatique, tous les enfants se retrouvent dans la même classe multi-niveaux.
Au milieu du mur du fond, entre le tableau blanc et l’écran géant, un placard cache l’emplacement de l’ancienne cheminée. Mais ne cherchez pas le poêle à bois : avec ses petites tables en demi-lune et son environnement multicolore, le décor ressemble à celui de n’importe quelle classe de primaire québécoise.
Cette petite école située à quelques minutes de la frontière ontarienne a bien failli ne pas se rendre au XXIe siècle.
Au début des années 1990, la commission scolaire Lakeshore, dont elle faisait alors partie, a voulu la fermer pour réduire ses dépenses. La communauté s’est retroussé les manches, et a agrandi le bâtiment à ses frais, à coups de dons en argent, en temps, en biens et en services. Résultat, 29 élèves admissibles à l’enseignement en anglais la fréquentent cette année. De mémoire, c’est un record. « Le plus qu’on ait jamais eu, c’est 26 », souligne Mme Townshend, qui enseigne ici depuis 18 ans. Saint-Télesphore comptant moins de 800 habitants, les élèves viennent de Les Coteaux, Saint-Zotique, Saint-Polycarpe, Sainte-Justine-de-Newton et Rivière-Beaudette, sur le territoire de la commission scolaire Lester-B.-Pearson.
PHOTO FRANÇOIS ROY, LA PRESSE
Jack McGregor-Smith durant le bingo
Cinq générations
« On m’avait dit que c’était une belle vieille école. J’adore la structure de jeu ! », s’exclame Jack McGregor-Smith entre deux glissades. Inscrit en première année, il représente la cinquième génération de sa famille à étudier ici. Son petit frère le rejoindra bientôt en maternelle. Il ne sera pas le seul. Sur 29 élèves, on compte une famille de quatre enfants, trois fratries de trois, et plusieurs familles de deux.
7/7
Everlie, 11 ans, a fréquenté une école traditionnelle avant d’arriver ici l’an dernier. « C’était bizarre, parce qu’il n’y avait pas beaucoup de gens », raconte cette élève qui s’est retrouvée à être la seule fille en cinquième année. « En premier, c’était difficile, mais je suis contente », témoigne celle qui aime « que les professeurs ne changent pas chaque année » et trouve « plus facile » d’apprendre dans cet environnement où se côtoient plusieurs niveaux.
Bilingue et multi-niveaux
Soulanges étant une école bilingue, le temps d’enseignement est réparti à peu près également entre l’anglais et le français. Kate Clare, que les enfants appellent Miss Clare, enseigne l’anglais, les maths et l’éthique, alors que Mme Townshend transmet les autres matières en français.
PHOTO FRANÇOIS ROY, LA PRESSE
L’enseignante Kate Clare à son petit bureau improvisé dans la deuxième classe de l’école Soulanges
Les élèves sont divisés en deux groupes d’âge. Les enseignantes se retrouvent donc devant de petites classes, mais doivent y enseigner plusieurs niveaux simultanément.
« Nous faisons de la différenciation pédagogique sur les stéroïdes », blague Miss Clare. La différenciation pédagogique, une approche prônée par Québec, demande de s’ajuster aux capacités, besoins et intérêts des élèves. Lorsque Miss Clare présente les notions de mathématiques de sixième année, les plus jeunes les entendent aussi.
« Pour les enfants qui apprennent plus vite, c’est bien parce qu’ils ne s’ennuient pas. Ils sont stimulés, les plus vieux aident les plus jeunes », constate l’enseignante anglophone.
« C’est beaucoup plus de planification : chaque jour, on a sept niveaux à préparer, puisqu’on voit les deux classes », note toutefois Mme Townshend.
PHOTO FRANÇOIS ROY, LA PRESSE
Marie-Helen Townshend au travail
« Si vous enseignez la troisième année durant toute votre vie, vous pouvez travailler avec le même roman. Moi, je ne peux pas utiliser l’histoire de l’an dernier, ils l’ont déjà entendue », ajoute sa collègue.
C’est l’heure de la récréation, les enfants se précipitent dans la cour. La petite école de rang n’ayant pas de gymnase, c’est aussi dehors qu’ils suivent leurs cours d’éducation physique. Lorsque les terres voisines se couvriront de neige, les jeunes auront l’embarras du choix. Le champ d’en face, sur le chemin Saint-Georges, sert pour la raquette et le ski de fond. Et de l’autre côté, le long de la route 325, la butte est parfaite pour la glissade…
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Nombres d’écoles de rang au Québec en 1951
Source : Jacques Dorion, « Un patrimoine à découvrir : Les écoles de rang », Cap-aux-Diamants, numéro 75, automne 2003
Écoles secondaires de Montréal | De plus en plus homogènes
PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, ARCHIVES LA PRESSE
Des élèves du secondaire, à la sortie des classes
Les écoles secondaires de Montréal que l’on qualifie de multiethniques sont nombreuses aujourd’hui à être de plus en plus homogènes, avec un groupe ethnique nettement prépondérant. L’idéal de mixité recule, de jeunes immigrants de première et de deuxième génération côtoyant finalement peu de Québécois qui sont ici de longue date.
Publié à 1h08 Mis à jour à 5h00
Louise Leduc
LA PRESSE
Bien avant le français ou toute autre langue, c’est l’arabe qui est la langue du plus grand nombre d’élèves dans les écoles secondaires montréalaises Pierre-Laporte, Émile-Legault et Antoine-de-Saint-Exupéry. Au Collège Saint-Louis – une école publique de Lachine qui offre le programme d’éducation internationale aux élèves forts, sur sélection –, 140 mères d’élèves sont nées au Québec, mais 251 sont nées en Chine. Les Québécois de langue maternelle française, à l’inverse, sont largement majoritaires dans plusieurs écoles privées de la métropole.
C’est ce qui ressort du Portrait socioculturel des élèves inscrits dans les écoles publiques de Montréal du Comité de gestion de la taxe scolaire, de même que des données ministérielles sur la langue maternelle des élèves inscrits dans les écoles privées.
« La loi 101 est un succès d’un point de vue linguistique. Les jeunes de première ou de deuxième génération parlent très bien français », estime André Bouchard, enseignant à la retraite depuis peu, après 32 ans à l’école secondaire.
PHOTO ROBERT SKINNER, LA PRESSE
André Bouchard, qui a été enseignant au secondaire pendant 32 ans
Par contre, pour ce qui est de la culture, le Québec ne réussit pas à faire aimer sa culture, parce que les jeunes immigrants de première ou de deuxième génération ont souvent « très peu de contacts avec la société d’accueil ».
Sous ses yeux, il a vu l’évolution de son quartier qui se transposait en classe. En début de carrière, il enseignait majoritairement à des jeunes d’ascendance italienne. Ces familles ont déménagé ailleurs, et le quartier, aujourd’hui baptisé Le Petit Maghreb, attire surtout des familles du nord de l’Afrique.
« Les flux migratoires changent la composition du quartier et, donc, de l’école, fait observer M. Bouchard. À cela s’ajoute le fait qu’un grand nombre de Québécois de souche partent vers les écoles privées. »
Ainsi, à l’école secondaire Pierre-Laporte, à Mont-Royal, trois fois plus d’élèves ont l’arabe comme langue maternelle que le français. À Émile-Legault, l’un des deux pavillons de l’école secondaire Saint-Laurent, 427 élèves ont l’arabe pour langue maternelle (257 pour le français).
PHOTO JOSIE DESMARAIS, ARCHIVES LA PRESSE
L’école secondaire Pierre-Laporte, à Mont-Royal
À l’inverse, le Collège Notre-Dame, une école secondaire privée, compte 66,8 % d’élèves de langue maternelle française. Le Collège de Montréal, lui, en compte 73,2 %. Et ce, alors que dans l’île de Montréal, cette proportion n’est que de 38,6 %.
Des effets de « logiques ethniques et de classes sociales »
Selon Maryse Potvin, professeure de sociologie de l’éducation à l’Université du Québec à Montréal (UQAM), pas de doute possible. « Il y a fuite de parents de certains quartiers vers les écoles privées en fonction de logiques ethniques et de classes sociales », explique-t-elle.
« L’exode vers les écoles privées » fait en sorte que les francophones sont de moins de moins présents dans les écoles secondaires publiques. Ceux qui y sont toujours se trouvent dans une position unique : majoritaires dans la société, minoritaires au quotidien, dans leur école.
Marie*, dont la fille fréquente l’une de ces écoles à forte prédominance d’une communauté culturelle, note que dans leur cas, cela se vit bien, avec une certaine adaptation. Quand quelqu’un comme Karl Tremblay meurt, relate-t-elle, ça n’a pas une grande résonance.
Ma fille, qui a un chum, le dit à ses amies de l’école primaire, mais pas à celles de son école secondaire selon lesquelles le début du secondaire, ce n’est pas l’âge des amours. Ma fille a aussi été surprise de la pression familiale qu’ont ses camarades quant aux notes.
— Marie[1]
Aussi, souligne-t-elle, les codes ne sont pas les mêmes pour les invitations à la maison. Avec les amis, au temps du primaire, ça se faisait sans façon, explique-t-elle. Au secondaire, « les parents veulent d’abord nous rencontrer, prendre un café avec nous. Ils n’envoient pas en visite leurs enfants comme ça, chez nous, sans nous connaître d’abord ».
Le risque de « représentations fantasmées de l’autre »
Paul Eid, professeur de sociologie à l’UQAM spécialisé dans les questions d’immigration et d’identité, fait observer que les jeunes qui se retrouvent « dans une école sans aucune diversité » ou ceux qui en fréquentent une « où ils n’ont aucun contact avec les Québécois [de souche] » sont, les uns comme les autres, à risque de tomber dans une « représentation fantasmée de l’autre » et dans « des idées reçues empreintes de préjugés ».
Maryse Potvin indique que des études ont déjà « montré que dans les écoles québécoises où il y a deux ou trois groupes qui dominent en nombre, le climat est souvent plus polarisé que dans les écoles très multiethniques, où le français devient la langue commune [dans ces établissements] ».
Une forte concentration d’un groupe d’une origine donnée « pose deux problèmes importants », indique pour sa part la psychologue Rachida Azdouz, chercheuse au Laboratoire de recherche en relations interculturelles de l’Université de Montréal. « Il y a risque du repli sur son groupe d’origine, par défaut, et un ratio d’accueillants insuffisant pour permettre une interaction significative entre accueillants et accueillis. »
Le fameux slogan des années 1980 et 1990, “l’école, creuset d’intégration”, a un peu perdu de sa puissance aujourd’hui. Le rôle de la télévision comme fenêtre sur la société d’accueil est aussi en perte de vitesse, les jeunes, incluant les natifs, étant moins attirés par les téléromans et émissions pour enfants, par exemple.
— Rachida Azdouz, chercheuse au Laboratoire de recherche en relations interculturelles de l’Université de Montréal
L’internet permet aussi aux jeunes de rester branchés sur leur pays d’origine ou celui de leurs parents. Cela a l’avantage d’éviter aux gens venus d’ailleurs « d’avoir une double identité ou une identité multiple », « sans se sentir déchirés et obligés de choisir ».
Mais cela peut en même temps être « source de crispation et de repli identitaire, en particulier dans le contexte actuel marqué par la polarisation et le sectarisme ».
« C’EST JUSTE DES GENS NORMAUX DE LA GASPÉSIE ! »
Le documentaire Garçons, un film de genre, de Manuel Foglia, suit un groupe d’adolescents de l’école secondaire de Matane et un autre de l’école Pierre-Laporte à Montréal. Chaque groupe partira passer quelques jours dans l’école secondaire de l’autre.
Le documentaire sorti en 2023 se termine par des accolades, mais comme le dit une enseignante, l’accueil fait aux jeunes de Matane (les premiers à être reçus) sera carrément hostile.
À l’écran, une jeune fille de Matane racontera s’être fait traiter « de plotte gaspésienne ». Un autre élève dira que dans les couloirs, « ça t’insultait, te traitait de Blanc ».
Une jeune fille de Pierre-Laporte se demandera quelle mouche a piqué ses camarades. « C’est juste des gens normaux de la Gaspésie venus passer une journée ! » Et une autre de s’inquiéter que la petite minorité de têtes brûlées amènera à tort les jeunes de Matane à penser « que tous les élèves de notre école sont comme ça ».
« Votre présence semble avoir causé un effet de curiosité, dira le directeur de l’école, Philippe Lamoureux. Plusieurs jeunes se sont demandé qui est ce paquet de jeunes Blancs qui débarquent. Je suis désolée de ce que vous avez vu, ils ne sont pas comme cela habituellement. »
Les jeunes qui ont agi de façon inappropriée ont été rencontrés, a insisté M. Lamoureux. À Matane, le personnel scolaire s’est assuré qu’il n’y ait pas de représailles et que l’accueil des jeunes de Montréal serait chaleureux.
Cette interlocutrice a demandé de témoigner anonymement pour éviter les représailles envers sa fille. ↩︎
Je ne sais pas quelle est la solution, mais quelqu’un devrait probablement se pencher sur cette question avant que cela ne devienne incontrôlable. Les réseaux sociaux n’aident pas. L’école nous obligeait autrefois à nous faire des amis divers et à se discuter, mais aujourd’hui, ce n’est plus nécessaire si vous pouvez simplement exister entièrement dans la culture et les normes du pays d’origine de vos parents via Instagram et tiktok. En fin de compte, certaines choses qui sont considérées comme normales ici, comme l’acceptation de l’homosexualité, et discussion ouverte sur la religion, ne sont plus pris pour acquis dans de nombreuses régions de France et de Belgique. Ce qui est inacceptable. il n’est pas nécessaire que ceux qui ont le français comme langue maternelle soient majoritaires dans chaque école, mais nous devrions avoir pour objectif que les groupes culturels soient réellement mélangés dans les écoles. Je serais curieux de savoir comment cela se passe à Toronto, étant donné qu’il y a beaucoup plus de ghettoïsation que Montréal.
Je suis allé dans une école étonnamment accueillante. Et j’ai eu la chance que l’école me permette d’être ouvertement gay sans le regard vigilant de mes parents. Si mes camarades de classe avaient maintenu la même idéologie comme mes parents, je n’aurais jamais eu cette chance.
Je suis originaire de Toronto.
Ce qui m’étonne (et qui me choque d’ailleurs) à Montréal (et au Québec) c’est que les écoles privées sont subventionnées par le gouvernement ce qui les rendent beaucoup plus abordables par rapport aux écoles privées de l’Ontario.
En Ontario, une école privée coute un minimum de $20K par année alors qu’ici on peut trouver des bonnes écoles francophones privées pour environ $5K par année. Pour une famille de classe moyenne cette somme n’est pas pharaonique. Seulement les écoles privées anglophones coutent vraiment cher. Je n’ai jamais compris la logique ici de vouloir subventionner le système privé avec des fonds publics. Voila une solution, arretons ça et le systeme public sera mieux soutenu et donc deviendra plus attirant.
A Toronto, la démographie d’une école publique est reliée à la population du quartier. Ceux qui vivent dans des quartiers plus aisés ont des meilleures écoles publiques. Donc des quartiers plus mixtes ont des écoles plus mixtes.
C’est certainement pas la faute aux jeunes et aux parents nouveaux arrivants qui ont des choix assez limités dans le cas présent. On va quand même pas ségrégué nos enfants en fuyant vers les banlieues et les envoyant dans des écoles privées, pour après être surpris que ce lieu privilégié d’intégration et de socialisation qu’est l’école publique ne fonctionne pas à son plein potentiel.
*** insertion meme Pikachu surpris édition exode blanche ***
Personne ne dit que c’est de leur faute (j’espère). Ce n’est qu’un effet secondaire de la ghettoïsation d’une communauté ethnique. Cela arrive partout. Nous devrions nous efforcer d’avoir plus de diversité dans nos écoles, mais cela nécessiterait 1. Moins de financement pour les écoles privées et 2. une redéfinition des zones d’affectation des écoles publiques pour inclure d’autres quartiers. Mais cela augmenterait les temps de trajet… Pas bon.
Revoir le modèle de financement du privé et l’accessibilité des écoles pourrait aider en effet. Je ne sais pas si ghettoïsation cadre adéquatement le processus en cours. J’y vois surtout un évitement ethnique par la majorité. Si on « décrisse » dès qu’un quartier commence à être trop diversifié, on doit vraiment mesurer nos propos quand on parle d’enjeux de langue et d’intégration. Qu’est-ce qu’on dit à propos des absents…
C’est quelque chose à plusieurs niveaux, car dans mon expérience, il y a de la ‘ségrégation’ même au sein d’une même école. Je suis allé à Joseph-François-Perrault, qui est probablement une des plus multiethniques, avec beaucoup de jeunes Haïtiens, Latinos, Maghrébins et Asiatiques, mais l’école avait deux programmes contingentés - un de musique qui est considéré comme l’un des meilleurs dans la province et attirait des jeunes de partout à Montréal et le programme de Baccalauréat international. Faisant partie des deux programmes, force était de constater que la majorité des gens dans mes classes étaient des Québécois ‘de souche’. Il y a du travail à faire pour abolir ces barrières qui se forment dès l’école primaire.
Discussion sur la mixité dans les écoles avec une professeure de sociologie à l’émission radio Le 15-18
L’École nationale du meuble et de l’ébénisterie de Montréal fermera ses portes
Le conseil d’administration du Cégep de Victoriaville a pris la décision lundi soir de mettre fin aux activités de son campus montréalais en 2027 pour des raisons financières.
Un groupe d’enseignants et d’étudiants de l’École nationale du meuble et de l’ébénisterie de Montréal se sont déplacés à Victoriaville lundi soir pour tenter de convaincre le conseil d’administration du Cégep de Victoriaville de ne pas fermer leur école spécialisée.
Photo : Courtoisie de la FEC-CSQ
Publié à 4 h 00 HNE
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Fonctionnalité à l’essai
La synthèse vocale, basée sur l’intelligence artificielle, permet de générer un texte parlé à partir d’un texte écrit.
Nouveau!
La synthèse vocale, basée sur l’intelligence artificielle, permet de générer un texte parlé à partir d’un texte écrit.
« Ils nous ont laissé tomber », lance Cynthia Caron, un nœud dans la gorge et encore sous le choc, quelques instants après avoir assisté, impuissante, à la décision de mettre la clef sous la porte de l’établissement où elle enseigne depuis 15 ans.
On perd un bien collectif et on va dilapider une expertise unique, renchérit, tout aussi sombre, son collègue David Gour, enseignant en dessin et conception de meuble à l’École nationale du meuble et de l’ébénisterie de Montréal (ENME Montréal).
Le sort de l’école spécialisée était incertain depuis un moment, ce qui soulevait les inquiétudes de son corps professoral.
Mme Caron, M. Gour et leurs collègues ont été informés en journée lundi de l’intention de la direction du Cégep de Victoriaville de recommander la cessation des activités du campus de Montréal de l’ENME ainsi que la vente de son bâtiment, qui a pignon sur l’avenue De Lorimier à Montréal depuis 1995.
Cette décision a été entérinée par une majorité décisive de membres du conseil d’administration plus tard en soirée, à Victoriaville. Une trentaine d’enseignants et étudiants de l’ENME avaient fait la route depuis Montréal pour y assister, et des collègues du campus de Victoriaville s’étaient joints à la rencontre, particulièrement émotive, par solidarité.
La séance du conseil d’administration du Cégep de Victoriaville s’est tenue devant un public attentif et attristé, lundi.
Photo : Radio-Canada / Courtoisie de la FEC-CSQ
Certains d’entre eux ont pris la parole pour tenter une dernière défense de l’établissement d’enseignement, espérant renverser la vapeur, mais sans succès, relate Cynthia Caron. Je suis estomaquée. On se serait attendu à un peu plus de soutien, mais non. C’est comme si le sort en était déjà jeté.
Une décision difficile, selon le Cégep de Victoriaville
C’est une page d’histoire importante du Cégep qui se tourne et c’est une décision difficile à prendre , mentionne le directeur général du Cégep de Victoriaville, Denis Deschamps, par voie de communiqué. Il assure par ailleurs que du soutien et de l’accompagnement seront offerts aux enseignants affectés.
Denis Deschamps, directeur général du cégep de Victoriaville, dans le Centre-du-Québec
Photo : Radio-Canada
Des motifs essentiellement financiers sont invoqués pour expliquer ce choix, qui est présenté comme une centralisation des activités à l’École du meuble et de l’ébénisterie à Victoriaville.
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La possibilité de n’y offrir qu’un seul programme d’études, les défis en lien avec le recrutement ainsi que les enjeux financiers relatifs au maintien des services à la communauté collégiale, au renouvellement et à l’entretien d’équipement de pointe et à l’amélioration du bâtiment sont quelques-unes des raisons qui ont motivé [cette] décision, explique la direction du Cégep de Victoriaville.
Bien que le Cégep de Victoriaville ait décidé du destin de son campus montréalais, ce n’est qu’en 2027 que celui-ci mettra fin à ses activités, précise la direction par voie de communiqué.
Les admissions seront maintenues à l’automne 2024 et les étudiants inscrits pourront terminer leur parcours et obtenir leur diplôme avant sa fermeture officielle.
La Fédération de l’enseignement collégial (FEC-CSQ), qui représente les enseignants du Cégep de Victoriaville, a par ailleurs indiqué sur les réseaux sociaux être solidaire du personnel qui sera touché par cette décision qu’elle qualifie de malheureuse.
Frustration
Je trouve extrêmement dommage qu’encore une fois, le débat se fasse dans une logique uniquement comptable, dénonce l’enseignant David Gour.
Il est en colère contre la direction du Cégep de Victoriaville, qui, selon M. Gour, préfère démanteler cette école plutôt que de trouver le moyen de passer le flambeau à un établissement qui pourrait lui donner un nouveau souffle. La direction l’a dit, elle ne veut pas que le cégep se fasse compétition à lui-même, puisqu’il y aura encore un programme en ébénisterie à Victoriaville, explique-t-il.
L’équipe de l’ENME de Montréal, Cynthia Caron, deuxième à partir de la gauche, et David Gour, deuxième à partir de la droite, ont confié être atterrés par la fermeture de leur établissement d’enseignement.
Photo : Julien Duchêne
Pourquoi est-ce qu’on est prêt à accepter la perte de notre bien collectif? Pourquoi est-ce qu’on ne considère pas tout simplement de transférer cette mission-là à un autre joueur du réseau qui pourrait l’accueillir?
Une citation de David Gour, enseignant en dessin et conception de meuble à l’École nationale du meuble et de l’ébénisterie de Montréal
L’appel qu’on fait est le suivant : trouvons une solution pour continuer à faire vivre ce projet de formation-là, lance celui qui oeuvre dans le milieu de l’ébénisterie depuis plus de deux décennies.
À son avis, la communauté des ébénistes et enseignante de l’ENME de Montréal serait prête à se mobiliser pour créer un véritable pôle montréalais de l’enseignement de l’ébénisterie, qui pourrait rassembler des programmes tant au niveau des métiers d’arts que davantage orientés vers l’industrie du meuble ou encore la production assistée par ordinateur.
Il ne manque que la volonté politique pour réaliser ce projet et sauver notre école, conclut David Gour, sur un ton plein d’espoir.
Triste nouvelle pour l’ENME
Le tableau de bord en question sur PowerBI de Microsoft : Tableau de bord de l’éducation
Au Téléjournal
Construction d’écoles : un boisé rasé à Saint-Jean-sur-Richelieu
Doit-on changer les règles entourant la construction de nouvelles écoles au Québec? Depuis 2020, les villes ont l’obligation de donner gratuitement des terrains. Or, les espaces disponibles sont rares et chers, si bien que les municipalités sont souvent contraintes d’offrir des boisés ou des parcs.
Le reportage de Mathieu Prost
Ça c’est quelque chose qui m’enrage énormément. Devoir s’opposer à une école, projet pourtant incroyablement bénéfique pour la communauté, afin de préserver de rares espaces naturels.
Ce sont toujours des boisés qui sont choisis parce que le coût du terrain est plus faible que, disons, qu’une grande superficie commerciale. Mais le prix de la destruction environnementale n’est jamais, jamais pris en compte.
Il manque tellement d’espaces naturels en Montérégie, encore plus de liens entre-eux, on ne peut plus se permettre de détruire un seul mètre. En fait, il faudrait réellement songer à sacrifier certains espaces agricoles et urbains pour la renaturalisation, surtout près des cours d’eau.
Il y a une situation similaire à Sainte-Catherine. Il n’y a plus de terrains vacants ou presque, les derniers ont été prévilégiés pour du développement résidentiel et industriel, donc on préfère utiliser un boisé d’une biodiversité remarquable, unique dans la CMM, pour y construire une école.
Les règles pour la construction d’écoles doivent être changées. Il faut pouvoir construire plus d’étages, utiliser les espaces de toit, être créatif et il faut arrêter de devoir toujours choisir entre l’éducation ou la biodiversité.
Le changement apporté par la CAQ sur le devoir des municipalités de céder des terrains gratuitement est probablement parmis les pires décisions prises par ce gouvernement, car les conséquences ont été terribles jusqu’à présent.
Les architectes manquent de « flexibilité » pour appliquer la signature architecturale des écoles imposée il y a quatre ans et demi par le gouvernement Legault, déplorent deux organisations qui les représentent. Une situation qui risque de nuire à la durabilité des bâtiments ainsi construits en plus de complexifier la réalisation de ceux-ci, préviennent-elles.
L’Ordre des architectes du Québec (OAQ) et l’Association des architectes en pratique privée du Québec (AAPPQ) ont tous deux inscrit un mandat au Registre des lobbyistes le mois dernier dans le cadre de représentations auprès du ministère de l’Éducation « visant à améliorer les processus d’approbation associés à la signature architecturale des écoles », a constaté Le Devoir.
« Si c’est trop prescriptif, ça peut nous amener à standardiser et à avoir des écoles toutes pareilles », prévient la directrice générale de l’AAPPQ, Lyne Parent. Elle souhaite ainsi faire une « mise en garde » auprès de Québec au moment où plus d’une centaine de nouvelles écoles sont en construction à Montréal et ailleurs dans la province. « Il y a un danger de glissement si on est trop prescriptif et qu’on ne laisse pas [aux architectes] la possibilité de proposer des choses », selon elle.
Deux articles dans le Devoir concernant les nouvelles écoles
Un nombre record de bâtiments scolaires fraîchement construits représentant un ajout de près de 800 classes au primaire et au secondaire accueilleront des élèves dès la rentrée scolaire, a constaté Le Devoir. Plusieurs de ces projets aboutissent toutefois ces jours-ci après avoir accumulé les retards dans les dernières années. Un contexte qui a fait gonfler la facture de ceux-ci.
« Depuis le début de l’année, ça a été rock and roll », lance l’architecte Eve Desrosiers, de la firme Héloïse Thibodeau architecte, qui a pris part à la conception de nombreuses écoles au Québec. « On est tout le temps débordés, mais cette année particulièrement, ça a été une année éprouvante », ajoute-t-elle.
Ce sont actuellement 121 écoles qui sont en chantier, indique au Devoir le ministère de l’Éducation du Québec. Un nombre qui exclut 25 bâtiments scolaires fraîchement construits dont l’entrée en service aura lieu à temps pour la rentrée scolaire, à la fin du mois.
Le tiers des nouvelles écoles et des projets d’agrandissement dont la construction sera terminée d’ici à la rentrée scolaire était plutôt attendu, initialement, l’an dernier, voire en 2022. Voici quelques bâtiments qui s’apprêtent à accueillir leurs premiers élèves après avoir accusé une série de retards.