Éducation - Discussion générale

Après les commissions scolaires et les centres de services scolaires, un institut

Réforme Drainville | Plus de pouvoirs au ministre, un nouvel institut


PHOTO JACQUES BOISSINOT, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE
Le ministre de l’Éducation, Bernard Drainville

(Québec) Après la santé, c’est au tour de l’éducation d’avoir sa réforme. Avec son projet de loi qui sera déposé jeudi, le ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, se donnera plus de pouvoirs dans la gestion du réseau scolaire. Et, surprise, il fera un geste réclamé depuis longtemps pour que les décisions en éducation et les méthodes d’enseignement reposent sur des données probantes issues de la recherche : créer un institut national d’excellence en éducation.

Mis à jour hier à 23h53
Tommy Chouinard
LA PRESSE

Or, les syndicats se sont toujours opposés à cette mesure qui, selon eux, empiéterait sur l’autonomie professionnelle des enseignants. Un affrontement se dessine.

Ce nouvel organisme sera le pendant pour le réseau scolaire de l’Institut national d’excellence en santé et en services sociaux (INESSS), un organisme dont le rôle important pour les professionnels et tout le réseau de la santé a été davantage connu du grand public avec la pandémie de COVID-19.

Le projet de loi de Bernard Drainville n’aura pas l’ampleur de la vaste réforme de son collègue de la Santé, Christian Dubé, avec ses 300 pages et son millier d’articles. Mais il ébranlera à sa façon les colonnes du temple, comme le télégraphiait le premier ministre François Legault en entrevue avec La Presse en mars.

Bernard Drainville se donnera de nouveaux pouvoirs avec son projet de loi. Il nommera lui-même – ou limogera au besoin – les directeurs généraux des centres de services scolaires et leur demandera de lui rendre des comptes.

Les conseils d’administration des centres de services scolaires – créés dans le premier mandat caquiste pour remplacer les commissaires scolaires – perdront ainsi du pouvoir.

François Legault avait justifié ce changement dans la gouvernance lors de l’entrevue. Dans les centres de services scolaires, soulignait-il, « il y a des choses qui sont faites [par les directeurs généraux] avec l’accord du conseil d’administration qui ne font pas nécessairement notre affaire ».

Dans le secteur de la santé, « avec Christian Dubé et [avant lui] Danielle McCann, on a changé des PDG de CISSS et de CIUSSS à notre demande. On n’a pas ce pouvoir-là sur les directeurs généraux des centres de services », déplorait-il.

Le premier ministre se défendait alors de vouloir « tout centraliser ». « Il faut qu’il y ait des décisions qui restent décentralisées, mais il faut quand même avoir le pouvoir d’agir quand ça ne fonctionne pas. »

Dans le réseau scolaire, à la lumière des déclarations de M. Legault, on se prépare au pire depuis quelques semaines. Les cadres font des recherches sur les dispositions en matière de sécurité d’emploi. On craint que le gouvernement ne mette au ballottage les directeurs généraux actuels pour leur demander ensuite de postuler aux nouveaux postes nommés par le ministre lui-même. C’est ce que Gaétan Barrette avait fait dans le gouvernement Couillard avec les cadres du réseau de la santé. À Québec, il n’y a pas d’indice laissant croire que le gouvernement Legault aille jusque-là. Mais la situation illustre à quel point les intentions de Québec sèment l’émoi dans le réseau.

Mesurer la performance du réseau

L’une des grandes sources de frustration à Québec, c’est l’incapacité d’obtenir des données sur la performance du réseau, l’efficacité des services, voire un portrait précis de la réussite des élèves. De nombreux reportages ont démontré l’absence de statistiques au Ministère sur plusieurs sujets pourtant fondamentaux. Les nouveaux pouvoirs permettront désormais au ministre d’exiger les informations nécessaires de la part des centres de services scolaires.

Bernard Drainville a l’intention d’uniformiser la collecte de données dans le réseau et d’obliger l’envoi des résultats au Ministère.

On constituerait ainsi une sorte de tableau de bord à Québec pour mesurer la performance du réseau et guider le ministre dans ses décisions.

Québec a d’autres visées avec le changement dans la gouvernance. On déplore que des mesures pour accorder plus d’autonomie aux écoles, adoptées en vertu de la réforme Roberge, ne soient pas mises en application à cause de la résistance ou de pratiques de certains centres de services scolaires.

Les directions d’école se plaignent par exemple que les « comités de répartition des ressources » – chargés de redistribuer l’argent en fonction des besoins de chaque école d’un centre de services scolaire – n’existent toujours pas dans certaines régions. Ou encore que dans la moitié des centres de services scolaires, toute l’information sur leurs revenus et leurs dépenses ne soit pas transmise au comité, ce qui l’empêche de prendre des décisions éclairées.

Un institut attendu

Bernard Drainville ira de l’avant avec la création d’un institut national d’excellence en éducation, comme il en existe ailleurs au Canada et en Europe. Cette mesure contribuera à améliorer la réussite des élèves, croit-on au gouvernement. Elle est réclamée depuis longtemps par de nombreux experts – l’un des plus connus est Égide Royer, de l’Université Laval.

En gros, l’institut déterminerait les bonnes pratiques en éducation à partir de la recherche scientifique – en matière d’enseignement et de gouvernance, par exemple –, pour ensuite les recommander au gouvernement et au réseau en vue de les mettre en application.

C’est aussi le mandat de l’INESSS dans le secteur de la santé. Le Dr Luc Boileau dirigeait cet organisme avant de devenir directeur national de santé publique, l’an dernier.

Ministre de l’Éducation à la fin du règne de Philippe Couillard, Sébastien Proulx avait formé un groupe de travail pour créer un institut national d’excellence en éducation, mais il n’y avait pas eu de suite.

Ce groupe était dirigé par le professeur spécialisé en éducation Martin Maltais – qui fut par la suite chef de cabinet adjoint de Jean-François Roberge –, une enseignante des Laurentides, Hélène Lecavalier, et le directeur général de la commission scolaire Marguerite-Bourgeoys, Dominic Bertrand. Ce dernier est devenu en avril « conseiller stratégique » au ministère de l’Éducation. L’ancien recteur Claude Corbo et le vétéran sociologue Guy Rocher, membre de la commission Parent, avaient contribué aux travaux du comité.

Son rapport avait été rendu public en 2018, année électorale. Le comité insistait pour que l’institut soit « indépendant et autonome ». « Nous proposons également un institut qui n’ait pas le mandat d’uniformiser les pratiques ou de se positionner idéologiquement au regard des multiples approches en éducation ou des modes de gestion des écoles », peut-on lire.

Son mandat doit se faire « dans le respect de l’autonomie professionnelle et de l’intégrité des projets éducatifs déterminés en collaboration avec les parents ».

L’institut devrait avoir trois « objectifs généraux », toujours selon le comité :

– dresser la synthèse la plus exhaustive et objective possible de l’état des connaissances scientifiques disponibles, au Québec et ailleurs, sur toute question concernant la réussite éducative et en assurer la veille scientifique ;

– assurer le transfert des résultats de la recherche scientifique vers le réseau scolaire, les décideurs et le public ;

– contribuer à la formation et à l’accompagnement des intervenants – comme les enseignants – au regard des meilleures pratiques éducatives, et en évaluer les effets.

Les syndicats d’enseignants, la CSQ et la FAE, s’étaient opposés à la création d’un tel institut. Il s’agit d’une « structure superflue » qui nuirait à l’autonomie professionnelle des enseignants et ne répondrait pas aux « problèmes réels vécus » par leurs membres, selon eux.

À Québec, d’autres réflexions en cours risquent de faire grincer des dents dans les rangs syndicaux. On songe à mettre en place une formation continue plus poussée pour les enseignants et à rehausser les critères d’admissibilité dans les facultés d’éducation, notamment quant à la maîtrise du français. Québec veut mettre en place une voie rapide pour obtenir le brevet d’enseignement, destinée aux titulaires d’un baccalauréat dans d’autres disciplines afin qu’ils soient légalement qualifiés pour enseigner.

Pour Bernard Drainville, le dépôt de sa réforme jeudi est aussi une occasion de faire parler de lui pour autre chose que le recul sur la promesse de troisième lien autoroutier entre Québec et Lévis, sa circonscription.

LA RÉFORME DRAINVILLE EN UN COUP D’ŒIL

  • Nomination par le ministre des directeurs généraux des centres de services scolaires, qui lui rendront des comptes
  • Moins de pouvoir pour les conseils d’administration des centres de services scolaires
  • Collecte de données sur la performance du réseau scolaire
  • Création d’un institut national d’excellence en éducation

Un extrait de la présentation de la Ville concernant le projet de loi 16 qui modifie la Loi sur l’aménagement et l’urbanisme

https://www.assnat.qc.ca/fr/travaux-parlementaires/commissions/cat-43-1/journal-debats/CAT-230418.html#17h30

M. Beaudry (Robert) : Merci, Mme la Présidente. Pour ma part, alors là, il est question des infrastructures scolaires, mais aussi des enjeux liés à la réglementation et l’habitation. Quand le projet de loi n° 40 a été sanctionné en 2020, qui modifiait principalement la loi sur l’instruction publique et l’organisation de la gouvernance scolaire, il y a eu des conséquences assez importantes, là, pour les municipalités en introduisant une obligation de céder, à titre gratuit, des terrains prêts à construire aux centres de services scolaires. Ces terrains doivent être munis d’infrastructures publiques, décontaminés, et ce, aux frais de la municipalité. Pour Montréal, c’est un coût de 200 millions qui est évalué seulement pour la question des 20 terrains, des projets qu’on a en cours.

De la même manière, les normes et les critères actuels pour la réalisation des écoles complexifient l’optimisation des terrains cédés. Alors que nous devons tendre vers la densité, plusieurs obstacles sont présents et limitent la capacité de réalisation d’écoles modernes et innovantes dans la métropole. Pourtant, les plus petites écoles mieux adaptées et plus faciles à intégrer au cadre bâti des quartiers montréalais, des constructions mixtes, de tailles variables, en hauteur ou permettant une utilisation optimale du sol sont désormais des incontournables.

En ce sens, nous recommandons que le gouvernement du Québec assume les coûts relatifs à l’acquisition et l’aménagement des terrains nécessaires à la construction d’établissements scolaires et qu’il prévoie la révision des normes, des critères et du financement liés à la réalisation d’écoles urbaines et innovantes afin d’accélérer leur construction et d’assurer leur intégration architecturale, urbanistique optimale.

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Un nouveau bâtiment modulaire au Cégep Édouard-Montpetit

Portail Constructo | 26 avril 2023

Un nouveau bâtiment modulaire au Cégep Édouard-Montpetit. Crédit : Cégep Édouard-Montpetit

Le Cégep Édouard-Montpetit a donné le coup d’envoi des travaux de construction d’un nouveau bâtiment modulaire.

Situé à proximité du chemin de Chambly, le bâtiment modulaire d’une superficie de 2 600 mètres carrés deviendra l’aile Z du cégep. Il comportera 16 classes pouvant accueillir chacune jusqu’à 46 étudiantes et étudiants à la fois. Le bâtiment comportera aussi des salles de repos pour le personnel et pour la communauté étudiante. L’aile Z sera indépendante des autres édifices de l’institution et son entrée sera située à côté de celle du café étudiant.

Il est prévu que la structure sur pieux vissés demeure sur place moins de dix ans. La construction du bâtiment, qui entrera en fonction dès la rentrée de l’automne 2023, nécessite un investissement de 14 M$.

Source : Cégep Édouard-Montpetit

Des écoles publiques réclamées à L’Île-des-Sœurs


Verdun vu à partir de L’Île-des-Soeurs. / Josie Desmarais/Métro | Photo: Josie Desmarais / Métro

Journal Métro | IDS-VERDUN | Guillaume Ledoux | 8 mai 2023 à 13h09

Un regroupement de citoyens, d’organismes communautaires, de parents et d’élus de Verdun se sont rassemblés pour former la Coalition pour des écoles publiques à L’Île-des-Sœurs. Son objectif est de faire infirmer la décision du ministère de l’Éducation du Québec (MEQ) et du Centre de services scolaire Marguerite-Bourgeoys (CSSMB) de ne pas construire une nouvelle école primaire et secondaire à L’Île-des-Sœurs (IDS) malgré des besoins importants.

Après avoir été annoncé en 2019, puis confirmé par un projet de loi en 2020, le projet de construction d’une troisième école primaire sur le territoire a été mis en suspens en 2022 par les décideurs, en raison de «prévisions à la baisse» du nombre d’inscriptions d’enfants à l’école primaire et de «déménagements vers la banlieue», rapporte la Coalition dans le document de son assemblée d’information et de consultation du 30 mars.

Selon la porte-parole de la Coalition, Daria Lebidoff, ces critères de décision sont issus d’une analyse insuffisante de la situation. Ce qui est critiqué, c’est que l’analyse sur laquelle repose l’argument voulant qu’il soit inutile d’ajouter une nouvelle école, qui accueillerait aussi des élèves du secondaire, «ne tient compte que des inscriptions au primaire».

Mme Lebidoff soutient aussi que l’exode vers la banlieue n’est pas une tendance permanente et qu’il s’explique par la situation pandémique. Pour la Coalition, une réévaluation de la décision est donc nécessaire puisque les élèves de L’IDS se trouvent désavantagés de ne pas bénéficier d’une nouvelle école, selon ses propres estimations.

Selon les estimations de la Coalition, les deux seules écoles primaires du secteur ont une capacité maximum de «1200 élèves», mais il y aurait «1600 élèves d’âge primaire à l’Île». Pour le secondaire, aucune école ne se trouve sur L’IDS et il manquerait «680» places dans les écoles avoisinantes, notamment à Verdun.

La Coalition estime aussi qu’avec «3000 logements de plus pour 2027», il y aura, parmi les résidents de l’IDS, «400 enfants de plus au primaire» et «250 enfants de plus au secondaire». Cette situation force les élèves à faire de longs trajets pour aller à l’école, de «1h30 à 2h par jour», estime la Coalition, ou à opter pour le privé, ce qui entraîne des dépenses supplémentaires pour les familles.

La porte-parole de la Coalition, Daria Lebidoff, se demande même s’il sera préférable, pour sa famille et elle, de déménager hors de l’IDS lorsque ses enfants auront l’âge de fréquenter l’école secondaire. «Toutes les familles se posent cette question-là. Ça affecte le tissu social», déplore-t-elle.

Les prochains objectifs de la Coalition sont de sensibiliser la population à la cause et d’augmenter les moyens de pression pour forcer la main des décideurs.

Terrains cédés pour des écoles Des villes « en furie » et une grogne qui grossit

PHOTO DAVID BOILY, ARCHIVES LA PRESSE

Depuis 2020, les municipalités du Québec sont obligées de céder aux centres de services scolaires (CSS) les terrains nécessaires aux nouvelles écoles, ou encore d’exproprier à leurs frais des terrains qui seront remis aux CSS.

(Québec) Les villes du Québec sont « en furie » contre le gouvernement Legault qui leur impose depuis 2020 de céder gratuitement des immeubles et des terrains pour la construction ou l’agrandissement d’écoles. Elles demandent au ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, de corriger le tir avec sa réforme de la gouvernance scolaire.

Publié à 1h41 Mis à jour à 5h00

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Hugo Pilon-Larose
Hugo Pilon-Larose La Presse

En entrevue avec La Presse, le maire de Varennes, en Montérégie, et président de l’Union des municipalités du Québec (UMQ), Martin Damphousse, ne décolère pas. Son association, qui représente 85 % de la population de la province, n’a même pas eu droit à un accusé de réception alors qu’elle souhaitait participer aux auditions publiques du projet de loi 23 qui se terminent ce mercredi.

« As-tu déjà vu que l’éducation est une responsabilité municipale ? Ça n’a jamais été le cas ! […] En 2020, en pleine nuit et sous bâillon, sans aucune consultation, le gouvernement a ajouté une disposition [au projet de loi 40] qui permet aux centres de services scolaires [d’imposer] aux villes les terrains qu’ils veulent pour les futures écoles », dénonce-t-il.

Résultat : depuis l’adoption de la loi, 18 % des villes ont été contraintes de céder gratuitement au réseau scolaire des immeubles ou des terrains. Dans certains cas, des expropriations ont dû être faites.

Un sondage réalisé par l’UMQ évalue que la valeur moyenne des propriétés cédées est de 2,9 millions. Pour certaines municipalités, la facture est encore plus salée. À Montréal, un immeuble d’une valeur de 6,1 millions a été cédé. Dans Lanaudière, un autre immeuble avait une valeur de 4,5 millions.

« À Otterburn Park, [un terrain cédé] a coûté 12 millions à la Ville. C’est la valeur de leur budget annuel ! Pourtant, ce n’est pas notre responsabilité », affirme M. Damphousse. En 2020, l’ancienne présidente de l’UMQ et aujourd’hui ministre caquiste Suzanne Roy déplorait que le gouvernement accorde à des non-élus le pouvoir d’intervenir dans le champ fiscal des villes.

Conséquence : pour se conformer à la loi et répondre aux demandes des centres de services scolaires, des villes placent ces dépenses sur leur dette. Auparavant, les anciennes commissions scolaires et les municipalités devaient négocier. Québec se plaignait que les projets de construction d’écoles traînaient dans le temps, faute d’entente.

Densifier les villes et les écoles

Le président de l’UMQ, Martin Damphousse, estime que la logique poursuivie par les villes, qui veulent densifier leur territoire, doit aussi s’appliquer au milieu scolaire. À l’avenir, des écoles doivent être construites en hauteur plutôt que de reprendre « des terrains gigantesques ».

PHOTO ANDRÉ PICHETTE, ARCHIVES LA PRESSE

Martin Damphousse, maire de Varennes et président de l’Union des municipalités du Québec

Les jeunes, au lieu d’être sur leur cellulaire, ils vont monter les marches et faire de l’exercice physique. C’est une bonne chose ! La réalité, c’est qu’on va prendre quatre fois moins de superficie de terrain pour le même bâtiment.

Martin Damphousse, président de l’UMQ

La règle actuelle, martèle M. Damphousse, « ne tient pas la route ». Chaque fois qu’un conseil d’administration dans un centre de services scolaire se renouvelle et qu’il exige des terrains, « de nouvelles villes sont en furie et la grogne grossit ».

Des DG craignent pour leur poste

Par ailleurs, des directeurs généraux des centres de services scolaires, que le ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, veut pouvoir nommer ou dégommer à l’avenir, craignent pour leur poste.

« Il y a certainement une crainte et on propose [au ministre d’intégrer] un filet de sécurité avec un processus d’évaluation formel dès le début de l’année où l’on précise les attentes », affirme Lucien Maltais, président de l’Association des directions générales scolaires du Québec (ADGSQ).

Dans son projet de loi 23, M. Drainville se donne des pouvoirs jusqu’ici exercés par les conseils d’administration des centres de services scolaires afin de procéder aux nominations de leurs directeurs généraux. Il adopte aussi des leviers qui lui permettent de défaire des décisions prises localement lorsqu’elles contreviennent à ses yeux aux orientations du gouvernement.

M. Maltais craint que ce nouveau pouvoir, qu’il suggère de retirer du projet de loi, soit utilisé au gré des manchettes dans les médias lorsqu’elles font mal paraître le gouvernement.

Or, des décisions difficiles qui sont prises par les directions générales sont parfois nécessaires et réfléchies, dit-il.

« Si le ministre veut aller de l’avant quand même avec [ce nouveau pouvoir], il aurait intérêt à former un comité qui va [analyser] toutes les informations pertinentes utilisées pour prendre une décision. Si cette décision ne respecte pas les lois et règlements, [le ministre pourra] la réviser », affirme le président de l’ADGSQ.

Selon lui, ce nouveau pouvoir que le ministre se donne « est inutile et pourrait créer du cas par cas [avec] un jugement rapide sur une situation sans avoir pris toutes les informations ».

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Je ne comprends pas la problématique. C’est aux villes que reviens la planification et l’aménagement de leur territoire, elles ne veulent pas décider d’où implanter les écoles desservant leur citoyens?

:hand_with_index_finger_and_thumb_crossed: :dollar:

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Un exemple concret. Une 3e école primaire est requise à l’Île-des-Soeurs. Il n’y a pas de terrains appartenant à la Ville qui permettrait d’en accueillir une. Il faudrait débourser entre 50M$ et 100M$ uniquement pour le terrain de la future école! La Ville n’a pas ses moyens-là.

Sans compter que ce n’est pas équitable pour les villes où les terrains coûtent plus cher, comme Montréal, comparativement à Granby, St-Lin ou Sherbrooke.

Il n’y avait pas un plan pour l’île des sœurs avec une prévision de population? Pourquoi la ville n’a pas prévue de terrain pour des écoles sachant qu’elle autorisait plusieurs nouvelles unités d’habitation? Idem pour l’eco quartier Lachine, ils n’y prévoient qu’une école primaire alors qu’il semble que 2 seront requises selon des estimations produites par le css.

Parce que l’entièreté de l’ile était privée au départ. Des terrains ont été cédés à la ville pour créer des parc et autres infrastructures, mais quand l’île a été développée, la ville ne détenait pas de terrains qu’elle aurait pu garder en réserve pour construire des écoles.

Au 30.07 du prochain conseil municipal (attention le pdf a 7375 pages!)

Approuver l’avis sur le Projet de planification des besoins d’espace (PBE) 2023 du Centre de services scolaire de Montréal (CSSDM).

Ce sommaire décisionnel a pour objet d’émettre un avis sur le Projet de planification des besoins d’espace 2023 du CSSDM.

Le projet de planification des besoins d’espace 2023 du CSSDM fait état des demandes de
cessions de terrains pour la construction de:

  • 8 nouvelles écoles primaires
  • 1 nouvelle école secondaire


Advenant le refus ou le report de l’approbation de l’avis sur le PBE, le CSSDM pourra procéder à l’étape trois de l’approbation de la PBE, sans l’apport de l’avis de la Ville. L’absence de transmission de commentaires peut avoir des conséquences sur le nombre de cession de terrains demandé par le CSSDM au cours des prochaines étapes

Et pour une école secondaire, ça prend des cases de stationnement pour le personnel :roll_eyes:

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Écoles vétustes | Des élèves déplacés… et pour longtemps


PHOTO JOSIE DESMARAIS, LA PRESSE
Les fenêtres de l’Académie Roberval, dans le quartier Villeray, sont placardées.

Des élèves de Montréal devront prendre leur mal en patience avant de retrouver leurs écoles de quartier. Une école vétuste sera fermée au moins 10 ans, une autre sera finalement rénovée et prête à rouvrir… en 2032, si tout va bien.

Publié à 0h54 Mis à jour à 5h00
Marie-Eve Morasse
LA PRESSE

L’Académie de Roberval a perdu le lustre de ses belles années. Au passage de La Presse la semaine dernière, les fenêtres de l’école secondaire du quartier Villeray étaient placardées, des déchets jonchaient le terrain, un sans-abri dormait devant l’une des portes d’entrée.

Ce bâtiment désigné « d’intérêt patrimonial et architectural […] de valeur exceptionnelle » par la Ville de Montréal est fermé et vidé de ses élèves depuis la fin de 2017, pour cause de moisissures. Depuis, les délais pour sa rénovation n’en finissent plus de s’allonger.

Dès 2019, des parents dénonçaient à La Presse la lenteur des travaux. L’automne dernier, le journal Métro rapportait que les élèves retrouveraient leur école à la rentrée 2025. Ça ira finalement à 2027, lit-on dans de récents documents du centre de services scolaire de Montréal (CSSDM).

Les travaux ont-ils seulement commencé ? Non. Le CSSDM répond qu’il s’agit d’un projet « prioritaire », mais qu’il faut davantage d’argent « en lien avec la surchauffe du marché de la construction ».

« Ainsi, plans et devis sont prêts à 100 % pour l’appel d’offres de la phase 1 des travaux. Dès l’aboutissement des démarches concernant le complément de financement requis, le CSSDM sera prêt à procéder au lancement de l’appel d’offres de construction », a répondu son porte-parole, Quentin Parisis.

En attendant, les élèves de cette école sont relogés dans une section de l’école secondaire Georges-Vanier, non loin de là.


PHOTO JOSIE DESMARAIS, LA PRESSE
L’Académie Roberval est désignée « d’intérêt patrimonial et architectural […] de valeur exceptionnelle » par la Ville de Montréal.

Des impacts pour les élèves

Les déplacements d’élèves : c’est le sujet principal des plaintes des parents, dit d’entrée de jeu Sylvain Martel, porte-parole du Regroupement des comités de parents autonomes du Québec (RCPAQ).

Ces « jeux de dominos » ont souvent des impacts sur le transport scolaire, les horaires, le temps de déplacement pour les enfants, relève-t-il.

On a beau faire du rattrapage, on sait dans quel état est le parc immobilier [des écoles]. Des tuyaux qui pètent et des murs de briques qui tombent, ça ne va pas arrêter parce qu’on répare trois ou quatre écoles.

Sylvain Martel, porte-parole du Regroupement des comités de parents autonomes du Québec

Selon le plus récent Plan québécois des infrastructures, 62 % des écoles primaires et 65 % des écoles secondaires sont en mauvais ou très mauvais état (indice de D ou E).

Au CSSDM, on indique que pour l’année scolaire à venir, c’est environ 4 % des 75 000 élèves qui seront relogés, soit environ 3000 élèves.

Sylvain Martel cite notamment la « saga » de l’école Sophie-Barat. Une partie de cette école a été fermée en catastrophe à quelques jours de la rentrée scolaire 2020 parce qu’il y avait menace d’effondrement.


PHOTO ROBERT SKINNER, ARCHIVES LA PRESSE
L’école Sophie-Barat, en juin 2021

Les élèves des première et deuxième années du secondaire régulier ont été déplacés dans une école du quartier Saint-Michel.

« Je pense qu’on arrive bientôt à un point où il y a des enfants qui vont avoir connu seulement l’école à moitié fermée », dit M. Martel.

Cette école, la plus vieille que possède le CSSDM, est à rénover complètement. Pour accueillir les élèves qui devront la quitter, on est en train de construire une école neuve, qui ouvrira théoriquement en 2026-2027. Suivront au minimum cinq ans de rénovation du bâtiment du quartier Ahuntsic, ce qui devrait mener à la réouverture de l’école en 2032.

Exaspéré, le syndicat d’enseignants de cette école a écrit l’hiver dernier au premier ministre François Legault, mais aussi au ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, pour dénoncer une « situation extrêmement difficile qui dure depuis plusieurs années ».

Pas juste à Montréal

Les travaux qui s’étirent et les déménagements ne sont pas le seul fait de Montréal. À Laval, des élèves devront s’armer de patience avant d’intégrer leur nouvelle école secondaire, qui devait être terminée pour la prochaine rentrée scolaire.


PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, LA PRESSE
La construction de cette école de Laval devait être terminée pour la rentrée scolaire – ce ne sera finalement pas le cas.

En avril dernier, la Société québécoise des infrastructures (SQI), qui gère le projet de 230 millions, a informé le centre de services scolaire de Laval « qu’en raison de différents obstacles hors de son contrôle et survenus dans le cadre des travaux en cours », l’ouverture de l’école devait être repoussée d’un an, lit-on dans un communiqué qui a été publié au printemps.

Des retards dans les travaux qui ont « toutes sortes d’implications », dit Sylvain Martel.

« Des élèves devaient rentrer dans cette nouvelle école où il n’est pas prévu qu’on porte l’uniforme, mais se retrouvent maintenant pour un an dans une école qui requiert un uniforme. Les parents devront l’acheter pour une seule année », explique M. Martel.

Une dépense de plusieurs centaines de dollars pour une seule année. « C’est à Laval-des-Rapides, qui n’est pas le quartier le plus aisé de Laval », souligne le porte-parole du RCPAQ.

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L’éducation n’est pas LA priorité de la CAQ

PHOTO DAVID BOILY, ARCHIVES LA PRESSE


Vincent Brousseau-Pouliot
Vincent Brousseau-Pouliot La Presse

« L’éducation va être la plus grande priorité de votre gouvernement », promettait François Legault lors de son discours inaugural en 2018. Ça devait être « l’ambition première » du gouvernement Legault. La première fois « depuis [les] années 1960 » que Québec mettait l’éducation au premier rang de la liste des priorités collectives⁠1.

Publié à 0h47 Mis à jour à 5h00

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Cinq ans plus tard, quoi qu’en disent les caquistes, on voit bien que ce n’est pas vrai.

Le ministre de l’Éducation Bernard Drainville est rendu à souhaiter un « adulte » dans chaque classe. Le quart des profs enseignent sans être légalement qualifiés2.

C’est encore pire dans les classes en adaptation scolaire, des classes fréquentées par les élèves qui ont le plus besoin d’aide (comme les élèves autistes). Dans la grande région de Montréal, un enseignant sur deux n’est pas légalement qualifié pour enseigner à ces élèves aux besoins particuliers, nous apprenait notre collègue Caroline Touzin le week-end dernier3.

Tout ne va pas mal en éducation. Lors des derniers tests internationaux en 2019, les jeunes Québécois étaient parmi les meilleurs au monde4.

À la décharge de la Coalition avenir Québec (CAQ), elle a dû gérer une pandémie, qui a changé les priorités et retardé des réformes. Mais la CAQ n’a certainement pas traité l’éducation comme « l’ambition première » du Québec jusqu’à maintenant.

Dossier 1 : la pénurie de main-d’œuvre

Ça fait des années qu’on sait que la pénurie de main-d’œuvre frappera le milieu de l’éducation. Notamment parce que les conditions difficiles font en sorte que 25 % des nouveaux profs quittent le métier au cours des cinq premières années.

À la rentrée de 2019, la Centrale des syndicats du Québec demandait à Québec d’y voir5. Le ministère de l’Éducation n’a pas évalué l’impact de la pénurie de main-d’œuvre avant juin dernier. Pas fort.

Résultat : la pénurie de profs s’est aggravée cette année. Il manquait 1829 enseignants lors de la rentrée scolaire lundi, comparativement à 1462 postes non pourvus à pareille date lors de la rentrée d’août 20226.

Dossier 2 : le financement de l’éducation

Contrairement à ce qu’il prétend, le gouvernement Legault n’a pas mis assez d’argent en éducation. Certes, le budget annuel de l’éducation (dont l’enseignement supérieur) a augmenté de 32 % entre 2019-2020 et 2023-2024. Mais les dépenses totales de programmes du gouvernement du Québec ont augmenté de 40 % entre 2019-2020 et 2023-2024. Le budget de la santé, de 37 %.

Les chiffres ne mentent pas : la part de l’éducation dans les dépenses de programmes du gouvernement du Québec est passée de 23,5 % à 22,2 % en cinq ans. Ce n’est pas comme ça qu’on traite sa priorité absolue.

Pensez-y : la CAQ a augmenté le budget de l’éducation de façon moins importante que le gouvernement Couillard, pourtant associé aux années d’austérité. En quatre ans, le gouvernement Couillard l’avait haussé de 37 % 7.

8,2 %

Hausse annuelle moyenne du budget de l’éducation durant les quatre années du gouvernement Couillard (2014-2015 à 2018-2019)

5,7 %

Hausse annuelle moyenne du budget de l’éducation durant les cinq années du gouvernement Legault (2018-2019 à 2023-2024)

Dossier 3 : du brassage de structures qui ne donne pas grand-chose

Il y a cinq ans, la CAQ avait un plan séduisant en éducation : instaurer des maternelles 4 ans, rajouter des ressources d’aide pour les élèves en difficulté, remplacer les commissions scolaires par des centres de services.

Les maternelles 4 ans étaient sans doute une bonne idée, mais elles accentuent la pénurie d’enseignants. On devrait suspendre les nouvelles classes.

On a l’impression que les changements de structure n’ont rien changé pour les services aux élèves. Est-ce exact ? Le ministère de l’Éducation, qui n’a pas de données à jour sur à peu près tout en éducation, a été incapable de nous préciser cette semaine l’évolution du nombre d’enseignants, d’orthopédagogues et de fonctionnaires en éducation depuis cinq ans.

On finira bien par trouver les 1829 profs manquants (334 à temps plein, 1495 à temps partiel) dans les prochaines semaines. La « crise » de la rentrée risque donc de s’estomper pour le gouvernement Legault.

C’est à ce moment qu’il devra redoubler d’ardeur pour trouver des solutions à court, moyen et long terme. Si la CAQ considère toujours l’éducation comme sa « plus grande priorité », bien entendu.

  1. Les citations entre guillemets sont des extraits du discours inaugural du premier ministre du Québec François Legault le 28 novembre 2018.

2. Lisez « Le quart des enseignants non légalement qualifiés en 2020-2021 »

3. Lisez « Les élèves n’ont pas les services auxquels ils ont droit »

4. Lisez « Tests internationaux PISA : les élèves québécois encore au sommet »

5. Lisez « Urgence d’agir maintenant pour contrer la pénurie »

5. Consultez le sondage Léger sur la pénurie dans le domaine de l’éducation

  1. Il s’agit du nombre de postes non pourvus le 31 août 2022 et le 28 août 2023.

  2. Pour obtenir des comparables, nous avons combiné les budgets de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur, car ces deux ministères étaient comptabilisés ensemble dans les budgets pendant certaines années. Tous les chiffres utilisés pour nos calculs proviennent des documents budgétaires du gouvernement du Québec ou du Secrétariat du Conseil du trésor.

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On mettra jamais assez d’argent dans l’entretien préventif de nos infrastructures
https://www.tvanouvelles.ca/2023/09/08/ecole-primaire-a-montreal-un-bout-de-plafond-tombe-sur-un-eleve-en-classe

Des morceaux de plafond sont tombés dans sept écoles primaires de Montréal

La façade de l'École Le Plateau, avec des vélos stationnés devant le bâtiment.
L’école primaire Le Plateau, située dans le parc La Fontaine, fait partie des établissements touchés.
PHOTO : RADIO-CANADA / PHILIPPE-ANTOINE SAULNIER

Julie Marceau
Publié à 4 h 00 HAE

Les températures exceptionnellement chaudes et humides du mois de septembre ont fait décoller des plaques de plâtre du plafond dans sept écoles primaires du Centre de services scolaire de Montréal (CSSDM) la semaine dernière. Un élève du quartier Hochelaga a subi de légères blessures.

Le CSSDM appelle dès lundi toutes les écoles sur son territoire à inspecter soigneusement leurs plafonds à la suite de ces incidents.

Quatre des écoles sont situées dans le quartier Rosemont–La Petite-Patrie, les trois autres dans les arrondissements du Plateau-Mont-Royal, de Villeray–Saint-Michel–Parc-Extension et de Mercier–Hochelaga-Maisonneuve.

Il s’agit tous de bâtiments cotés D ou E, ce qui signifie que certaines structures sont dans un mauvais ou un très mauvais état.

À l’école Notre-Dame-de-l’Assomption, dans le quartier Hochelaga, une fine couche de plâtre est tombée directement sur un élève. L’enfant n’a pas eu besoin d’aller à l’hôpital et s’en tire avec des blessures très légères, assure le CSSDM.

Dans une lettre envoyée vendredi à tous les parents de l’école, la directrice Josée Dagenais indique qu’une plaque de plâtre s’est détachée du plafond […] et a touché un élève de la classe. Heureusement, celui-ci se porte bien.

La même journée, des parents de l’école La Petite-Patrie ont reçu une communication similaire concernant une classe de maternelle : Deux morceaux de plâtre du plafond se sont détachés […]. Nous avons immédiatement procédé à la relocalisation de la classe en raison de la poussière dégagée par la chute du plâtre, écrit sa directrice Mélanie Cormier.

Selon le CSSDM, ce type d’incident se produit souvent l’été, mais passe inaperçu, puisque les bâtiments sont vides. Le fait qu’autant d’incidents se soient produits en pleine rentrée scolaire est une situation hors du commun, soutient le directeur général adjoint des ressources matérielles du CSSDM, Stéphane Chaput.

De vieux bâtiments à rénover

Les sept bâtiments ont été construits entre 1925 et 1933. À cette époque-là, on faisait énormément de finition en plâtre, c’est-à-dire que ce n’est pas la structure du bâtiment qui est affectée, mais bien la finition de plâtre, précise-t-il.

Avec l’augmentation de la chaleur et l’humidité des derniers jours, ça a fragilisé le plâtre, qui a, disons, de l’âge.

— Une citation de Stéphane Chaput, directeur général adjoint des ressources matérielles du CSSDM

image

M. Chaput explique encore que la plupart des bâtiments sont aujourd’hui dotés de plafonds suspendus, c’est-à-dire un plafond supplémentaire qui protège les élèves en cas de chute de plâtre puisque les morceaux tombent alors dans un entre-plafond.

À l’école Notre-Dame-de-l’Assomption, par exemple, seulement quatre classes n’ont pas de plafond supplémentaire (dont celle où l’incident s’est produit). Les autres ont toutes été rénovées.

Il y a uniquement à l’école Notre-Dame-de-l’Assomption qu’un élève a été légèrement touché. Dans les autres écoles, c’est soit tombé dans des entre-plafonds, soit il y a eu [seulement] de la poussière, ou on a prévenu que ça allait tomber et les élèves ont été déplacés [avant l’incident], explique M. Chaput.

L'un des murs de l'école Louis-Joseph Papineau.
L’un des murs de l’école Louis-Joseph Papineau
PHOTO : RADIO-CANADA / IVANOH DEMERS

Dans son plan directeur présenté à l’été 2022, le CSSDM estimait qu’il recevrait 128 millions de dollars en subventions de Québec pour 2022-2023, alors que son service des ressources matérielles évaluait plutôt les besoins à 331 millions.

M. Chaput a préféré ne pas faire de lien entre les chutes de plâtre et cet écart de financement. Il souligne par ailleurs que les écoles de la métropole sont aux prises avec un rattrapage sur le plan de la vétusté des bâtiments qui date d’il y a plusieurs années.

Vétusté des écoles : révision de la méthodologie en cours

L’affaire survient au moment où Québec termine une vérification ayant débuté ce printemps afin de s’assurer que le processus d’inspection des écoles est appliqué de manière conforme au Québec.

Cette analyse découle d’une intervention du premier ministre François Legault cet hiver qui avait remis en question le système actuel de classification A, B, C, D, E.

Le gouvernement Legault avait alors sous-entendu que certains centres de services scolaires exagèrent possiblement les montants nécessaires à la rénovation de leurs infrastructures.

Avec la collaboration d’Aude Garachon

Consultation en cours

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De nouvelles écoles qui pèsent lourd dans le budget des villes


Marie-France Coallier, Le Devoir
Le Centre de services scolaire de Montréal (CSSDM) aura besoin d’une école de 24 classes sur l’ancien site de Radio-Canada, où des milliers de logements verront le jour.

Jeanne Corriveau
27 novembre 2023
Éducation

Depuis 2020, les municipalités ont l’obligation de céder gratuitement des terrains aux centres de services scolaires pour la construction de nouvelles écoles. Depuis, elles n’ont cessé de dénoncer ce fardeau financier qui leur est imposé et qui plombe leurs budgets déjà serrés. En vain jusqu’à maintenant.

La Municipalité de Saint-Lin–Laurentides, dont le budget atteint 33 millions, a dû en débourser 8 pour faire l’acquisition d’un terrain et ensuite le céder au Centre de services scolaire des Samares pour la construction d’une nouvelle école primaire. Ce n’est qu’un début puisque les besoins en matière d’écoles sont grands dans cette municipalité de 26 000 personnes, qui a connu un important boom démographique au cours de la dernière décennie. Entre autres, une école secondaire — la municipalité n’en compte pas à l’heure actuelle — devra voir le jour au cours des prochaines années.

En effet, l’adoption, en février 2020, du projet de loi 40 (modifiant la Loi sur l’instruction publique relativement à l’organisation et à la gouvernance scolaires) comportait un amendement ajouté à la dernière minute, qui permet désormais aux centres de services scolaires d’exiger des municipalités la cession de terrains, et ce, gratuitement, pour de nouveaux établissements scolaires. Si une municipalité n’est pas propriétaire du terrain convoité, elle doit l’acquérir de gré à gré ou par voie d’expropriation. Les municipalités ne décolèrent pas.

À Saint-Lin–Laurentides, les deux nouvelles écoles prévues vont doubler la dette générale de la Ville, soutient le maire, Mathieu Maisonneuve. « C’était 8 millions pour un terrain de 250 000 pi2 [pour l’école primaire]. Si on a besoin de 500 000 pi2 pour l’école secondaire, on parle de 15 à 16 millions », déplore-t-il. « Ça va créer un poids immense sur l’endettement des gens ici. […] On se sent coincés. »

Le maire Maisonneuve reconnaît que l’éducation doit être un dossier prioritaire. Mais comme bien d’autres élus municipaux, il fait valoir que l’éducation est une compétence qui ne relève pas des municipalités. Dans ce contexte, la cession gratuite de terrains ne devrait donc pas leur être imposée.

École dans un parc ?

À Brossard, le Centre de services scolaire Marie-Victorin a trouvé un terrain pour la construction d’une école primaire. Or, le terrain convoité de 161 000 pi2 est situé dans un parc municipal. Il ne saurait être question de sacrifier un parc public, avance la mairesse, Doreen Assaad. « Chaque espace vert est très précieux, dit-elle. On essaie de voir si on peut trouver une autre solution, comme faire un échange de terrains, pour concilier leurs délais serrés et notre réalité. »

Laval évalue pour sa part à 178 millions les coûts liés à l’acquisition de terrains pour les dix prochaines années. « C’est un non-sens. Nous allons poursuivre le travail pour privilégier l’utilisation des terrains et des bâtiments qui appartiennent déjà au gouvernement ou même favoriser l’échange de terrains », a commenté le maire, Stéphane Boyer.

De son côté, la Ville de Montréal, qui compte trois centres de services scolaires et deux commissions scolaires anglophones sur son territoire, estime à 200 millions les investissements qu’elle devra faire dans les prochaines années pour de nouvelles écoles. Mais d’autres dépenses s’ajoutent à ces frais, car les villes doivent procéder à la décontamination des terrains lorsque cela est nécessaire et prévoir les infrastructures urbaines telles que l’aménagement de rues, rappelle le responsable de l’urbanisme au comité exécutif, Robert Beaudry. « On souhaite tous avoir des écoles. On les planifie, on veut être des facilitateurs et trouver des façons innovantes. Mais c’est un énorme poids financier pour les municipalités dans une compétence qui est provinciale. »

Nouveaux modèles

Selon Robert Beaudry, il est devenu nécessaire de réfléchir à de nouveaux modèles d’écoles compte tenu de la hausse galopante des terrains en milieu urbanisé.

Le Centre de services scolaire de Montréal (CSSDM) aura notamment besoin d’une école de 24 classes sur l’ancien site de Radio-Canada, où des milliers de logements verront le jour. Robert Beaudry indique que des discussions ont été engagées pour repenser la configuration des écoles et envisager des établissements comportant plus d’étages et occupant moins de surface au sol. « C’est 11 000 $ le mètre carré dans ce secteur pour des terrains privés. C’est énorme », souligne-t-il. Selon lui, il faut aussi songer à des options comme l’aménagement de cours d’école sur les toits.

La Ville est aussi d’avis qu’au lieu de prévoir une école de 24 classes sur le site de Radio-Canada, comme le réclame le CSSDM, il vaudrait mieux envisager deux écoles de 12 classes, l’une sur le site de Radio-Canada, et l’autre sur celui de Molson, qui est aussi voué à du redéveloppement. « Avec des écoles de 12 classes, on s’assure d’avoir des écoles de marcheurs. Donc, moins de circulation automobile », indique M. Beaudry.

Rêver l’école de l’avenir

Le CSSDM ne partage pas cette opinion. Directeur général adjoint à la gestion des finances et des ressources matérielles au CSSDM, Stéphane Chaput soutient qu’une telle demande n’est pas envisageable. « Des 12 classes, on n’en veut pas, sauf à de rares exceptions. Parce qu’en bas de 24 classes, on juge que le service à l’élève est moins bon parce qu’on se retrouve avec des tâches à temps partiel pour les professionnels », explique-t-il.

Construire deux écoles de cette taille signifie aussi qu’il faut prévoir deux directions d’école et doubler tous les postes administratifs, une difficulté supplémentaire dans un contexte de pénurie de main-d’oeuvre. Il s’agit, dit-il, d’une « mésentente majeure » avec la Ville.

Quant à construire des écoles en hauteur, avec une empreinte au sol plus petite pour atténuer les coûts d’acquisition, Stéphane Chaput croit que ce concept comporte des limites. Selon lui, le partage d’un bâtiment avec un partenaire, comme un OBNL en habitation ou un promoteur privé, pourrait être une avenue intéressante. Sauf qu’un tel partage nécessiterait des changements législatifs puisqu’à l’heure actuelle, les centres de services scolaires ont l’obligation d’être propriétaires du terrain sur lequel ils construisent une école. Un projet-pilote pourra permettre de tester ce concept, avance M. Chaput.

Pour ce qui est des cours d’école sur les toits, il s’agit selon lui d’une « utopie ». Il dit avoir vu un tel projet de cour grillagée dans une école à Lyon et ne pas avoir été impressionné du résultat. « À mon avis, il pourrait y avoir un problème d’acceptabilité sociale au Québec », avance-t-il.

Au cabinet du ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, on se dit conscient des difficultés auxquelles font face les villes, tout en soulignant que celles-ci doivent songer aux écoles lorsqu’elles font de la planification urbaine. « Si on veut développer des secteurs résidentiels pour des familles, c’est tout naturel de prévoir des endroits où une école pourrait être construite à une distance de marche pour les jeunes », indique le cabinet du ministre dans un courriel. « Des échanges sont en cours actuellement avec les villes pour voir comment on peut améliorer le processus. »

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Ici à Laval, il y a encore des secteurs en développement où aucune école n’est prévu, ou pas suffisament. Je trouve bizarre de se plaindre ensuite qu’il n’y a plus de terrain pour des écoles, alors qu’ils ont la chance d’en conserver dès le départ.
Autre point, pourquoi les villes fournissent sans broncher des terrains pour les maisons des aînés, CHSLD mais pour les écoles, c’est plus problématique?

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Éducation Surprise, le Québec dépense plus qu’ailleurs

PHOTO MARCO CAMPANOZZI, ARCHIVES LA PRESSE

Le Québec vient au 2e rang pour l’argent consacré à l’éducation primaire et secondaire au Canada, toutes proportions gardées.


Francis Vailles
Francis Vailles La Presse

Profs, vous ne m’aimerez pas. Ou du moins, vous n’aimerez pas les comparaisons entre le Québec et les autres provinces au sujet de l’éducation.

Publié à 1h18 Mis à jour à 5h00

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Beaucoup de nuances doivent être faites, mais en bref, voici le constat. Les dépenses d’éducation par élève sont plus élevées au Québec qu’ailleurs, malgré les salaires moindres des enseignants.

La raison ? Les enseignants du primaire et du secondaire passent beaucoup moins de temps en classe à enseigner que dans les autres provinces, si bien qu’il faut bien plus de personnel pour offrir les mêmes services.

Ces comparaisons exigent des nuances, je le répète, mais le portrait tiré des données de Statistique Canada est pour le moins intrigant, dans le contexte.

D’abord, le Québec vient au 2e rang pour l’argent consacré à l’éducation primaire et secondaire au Canada, toutes proportions gardées. La dépense par élève est de 17 411 $, soit 12 % de plus que la moyenne canadienne. L’Ontario est à 15 034 $ et l’Alberta, à 14 467 $. Le public et le privé sont inclus1⁠.

Selon mes recherches, l’une des raisons qui expliquent l’écart est la part des dépenses consacrées à la rénovation et à la construction d’écoles, plus grande au Québec que partout ailleurs, probablement en raison du rattrapage.

Cependant, même en retranchant cet écart attribuable aux immobilisations, les dépenses par élève demeurent plus élevées que la moyenne, passant à environ 16 000 $, comparativement à la moyenne canadienne de 15 600 $.

Autre nuance : les données du Québec englobent la formation professionnelle et la formation générale des adultes, précise Statistique Canada. Les services de garde au primaire au Québec y seraient aussi inclus, ce qu’on retrouve moins ailleurs.

Il reste que le grand effort consacré par le Québec est étonnant, vu les salaires moindres des enseignants pour une même formation typique. Au sommet, soit après 13 ans, un enseignant à temps plein du Québec a touché 88 652 $ durant l’année scolaire 2021-2022, contre une moyenne de 96 464 $ au Canada, soit un écart de 8,1 %.

L’écart s’est rétréci l’année suivante – non publiée encore par Statistique Canada –, les enseignants du Québec ayant obtenu des augmentations leur permettant d’atteindre 92 027 $ au sommet, pendant que l’Alberta et l’Ontario vivaient des restrictions budgétaires.

Cette rémunération moindre, donc, devrait se traduire par des dépenses par élève moindres au Québec, mais ce n’est pas le cas. Comment est-ce possible ?

La réponse semble se trouver dans le temps passé en classe par les enseignants. Au Québec comme dans le reste du Canada, les élèves du primaire doivent recevoir un nombre assez semblable d’heures d’enseignement (900 heures au Québec)⁠2.

Le hic, c’est que les enseignants passent beaucoup moins de temps en classe qu’ailleurs. Au primaire, le temps d’enseignement des enseignants en classe est de 738 heures par année au Québec, contre 878 heures en Colombie-Britannique et 895 heures en Alberta, par exemple.

L’écart est de 21 % avec l’Alberta au primaire et il grimpe à 46 % au premier cycle du secondaire (612 heures au Québec contre 895 en Alberta).

La différence fait en sorte qu’il faut plus de personnel au Québec pour offrir le même nombre d’heures de cours aux élèves, selon ce qui ressort des données de Statistique Canada.

Autre façon de tirer la même conclusion : le nombre d’élèves par enseignant est plus petit au Québec. Le rapport est de 11,1 au Québec, contre 13,5 en Ontario et 16,7 en Alberta. La moyenne canadienne est de 13,3 élèves par éducateur⁠3.

Si le Québec avait le même ratio élèves-éducateur qu’en Ontario, il faudrait environ 17 000 enseignants à temps plein de moins ici.

Encore une fois, l’analyse fine des données exige des nuances. Bien que les enseignants québécois passent moins de temps en classe, ils travaillent le même nombre d’heures à l’école qu’ailleurs et même un peu plus (1280 heures par année, contre 1200 heures en Alberta), selon Statistique Canada.

Partant de ce constat, il faut s’interroger sur l’organisation du travail. Les enseignants passent beaucoup de temps à l’école à faire autre chose qu’enseigner dans leur classe, davantage qu’ailleurs au Canada, selon les données. Au 1er cycle du secondaire, les enseignants passent seulement 48 % de leur temps en classe, contre 75 % en Alberta.

Font-ils davantage d’activités parascolaires qu’ailleurs ? De préparations de cours ? De suivis individuels ? De réunions ? De corrections ? De périodes de surveillance (qu’ils détestent bien souvent) ?

Le temps hors classe est-il sous-estimé ailleurs au Canada et plus conventionné au Québec ?

Autre élément à considérer : la lourdeur des classes dites régulières au public, surtout au secondaire. Se peut-il que l’écrémage des écoles privées et des écoles à volet particulier (internationales, sportives, etc.) exige globalement plus de ressources, au bout du compte, pour l’ensemble du réseau, public et privé ?

Cet aspect singulier du Québec, où il y a beaucoup plus d’écoles privées qu’ailleurs au Canada, est au cœur des négociations. Les enseignants exigent plus de ressources pour les classes où il y a des cas plus lourds, ou encore la création d’un plus grand nombre de classes spécialisées. Le gouvernement réplique qu’il y a pénurie de personnel.

En somme, malgré les nuances, les comparaisons n’indiquent pas que le système d’éducation québécois est sous-financé, au contraire. À moins que nos enfants soient bien plus difficiles qu’ailleurs… ou que l’organisation soit déficiente…

  1. Les dépenses par élève comprennent aussi les frais payés par les parents au privé.

  2. Le Québec est dans la basse moyenne au primaire (900 heures par année contre 924 pour la moyenne canadienne). Au secondaire, ce temps d’instruction au Québec reste à 900 heures (à l’âge de 14 ans), et la moyenne canadienne recule à 907 heures. L’écart Québec-Canada s’explique notamment par le nombre moindre de jours de classe (180 au Québec contre 182 en Alberta et 187 en Ontario).

  3. Ce calcul est fait, entre autres, à partir de trois bases de données de Statistique Canada portant sur les éducateurs (37-10-0153-01), la proportion de temps partiel parmi les éducateurs (37-10-0153-04) et le nombre d’élèves (37-10-0153-01), le tout au secteur public.

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Chronique de Rémy Trudel à l’émission radio Le 15-18

Il donne comme exemple Saint-Lin qui va devoir déboursert 8 M$ pour un terrain qui sera cédé au centre de services scolaire pour la son construction d’une école primaire, et potentiellement 12 M$ pour une école seondaire.

L’article sur la cession gratuite de terrain par les municipalités était un article qui avait été glissé en douce lors de l’adoption d’un projet de loi.

Gouvernance avec Rémy Trudel : La facture des écoles refilée aux municipalités Rattrapage du lundi 4 déc. 2023 : Coupes à Radio-Canada, et première tempête hivernale