Contenants consignés : Québec lance une série de projets pilotes
Dès la fin de l’an prochain, toutes les bouteilles, canettes ou contenants de boisson de plus de 100 ml seront désormais consignés au Québec. | PHOTO : RADIO-CANADA / GENEVIÈVE PROULX
Radio-Canada | Stéphane Bordeleau | 17 août 2021, 13 h 26 | Mis à jour à 14 h 13
Le gouvernement du Québec, qui s’apprête à élargir l’an prochain la consigne à tous les types de contenants de boisson, met sept projets de collecte à l’essai pour déterminer la meilleure façon de récupérer les 4 milliards de contenants consignés qu’il prévoit recycler chaque année.
Ces sept projets-pilotes installés dans six villes de la province seront maintenus au moins jusqu’en janvier prochain autant dans des milieux urbains que dans des régions plus éloignées.
Le but de l’opération, selon le ministre de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques Benoit Charrette, est non seulement de déterminer quel système de récupération sera le plus pratique et le plus performant, mais également d’étudier la façon de les adapter aux besoins des régions dans lesquels ils seront implantés.
C’est à partir de ces sept projets-là qu’on déterminera quel type de système est le plus efficace dans tel ou tel type de milieu. L’industrie, au moment où on se parle, travaille déjà à son plan de déploiement.
Benoit Charrette, ministre de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques
Rappelons que le 30 janvier 2020, le gouvernement Legault a annoncé qu’il élargira dès 2022 le système de consigne à toutes les bouteilles et canettes, y compris les bouteilles d’eau, de vin et de spiritueux. Les contenants de carton multicouche seront inclus dans un deuxième temps.
D’ici la fin 2022, tous les contenants de verre, de plastique ou de métal de 100 millilitres à 2 litres feront bientôt l’objet d’une consigne de 10 ¢, sauf les bouteilles de vin et de spiritueux, dont la consigne sera de 25 ¢.
En modernisant le système de consigne au Québec, qui n’a pas changé depuis 1984, le ministre Charrette espère récupérer plus de 4 milliards de contenants par année, soit le double de ce qui est actuellement récupéré et recyclé.
Sept projets à l’essai
Afin de déterminer la meilleure façon de s’y prendre, le gouvernement, en collaboration avec Recyc-Québec, les détaillants, les embouteilleurs et la Société des alcools, a mis à l’essai sept projets de récupération à Montréal, Terrebonne, Mont-Laurier, Trois-Rivières, Granby et Châteauguay.
Les installations sont en fonction depuis le 31 juillet et le resteront au moins jusqu’en janvier.
Si certains font appel à l’installation de nouveaux systèmes de récupération automatisés dans les commerces ou dans des points de dépôt prévus à cet effet, d’autres, en revanche, mettent à contribution l’expertise d’organismes d’économie sociale.
Les systèmes mis à l’essai ne sont par ailleurs pas destinés qu’aux citoyens, explique la PDG de Recyc-Québec, Sonia Gagné. À Granby, notamment, un centre de dépôt aménagé dans le stationnement d’un grand détaillant offrira aussi des services de récupération aux hôtels, bars et restaurants de la région.
Une seule machine pour tous les types de contenants
Les nouvelles machines de récupération accepteront désormais tous les types de contenants consignés d’une façon simple et rapide, promet Québec. | PHOTO : RADIO-CANADA / OLIVIER LEFEBVRE
L’élargissement de la consigne à tous ces nouveaux contenants a également donné lieu au développement de nouvelles machines qui remplaceront bientôt les traditionnelles gobeuses situées dans les épiceries qui n’acceptent que les canettes et les bouteilles de boissons gazeuses.
Les nouvelles machines de récupération pourront désormais recevoir tous les contenants consignés sans exception, et en grande quantité.
Peu importe le type de contenant qui est consigné […] il peut être déposé dans la même machine. C’est la machine elle-même qui va faire le tri avec un lecteur optique, assure le ministre Charrette.
Une des craintes qui nous était partagée lors de l’étude de projet de loi […] c’était la complexité du système. On voulait éviter que ce soit pour les consommateurs un chemin du combattant pour ramener ces contenants, ajoute Benoit Charrette.
Des objectifs ambitieux
Recyc-Québec projette de récupérer 90 % des contenants consignés d’ici 2030. | PHOTO : RADIO-CANADA
En ce qui concerne le retour des contenants consignés, le système actuel permet de récupérer environ 71 % des contenants visés par une consigne, selon Sonia Gagné de Recyc-Québec. Or, avec la consigne élargie, l’organisme s’est fixé pour objectif d’en récupérer au moins 75 % d’ici 2025 et 90 % en 2030.
On améliore la portée de la consigne et le système sera plus cohérent pour le consommateur. Si c’est un contenant de boisson, il est consigné.
Sonia Gagné, PDG de Recyc-Québec
Est-ce que les entreprises qui recyclent ces matières seront en mesure d’absorber une telle augmentation des retours de contenants et d’en faire des matières d’une qualité industrielle acceptable dès 2022?
Oui, assure le ministre de l’Environnement, le système est préparé en fonction de cet échéancier-là et en fonction de la quantité anticipée de contenants. Donc oui, à la fin de l’année 2022, on devra et on sera prêts pour recueillir tous ces contenants-là en retenant toujours la voie la plus simple pour les consommateurs.
Plus de 14 millions de dollars ont d’ailleurs déjà été investis dans 42 projets pour développer davantage de débouchés pour les matières recyclées et la prise en charge des contenants qui seront bientôt consignés, explique de son côté Sonia Gagné.
Selon Mme Gagné, tout le monde attendait la modernisation du système de consigne qui n’a pas vraiment évolué depuis près de 40 ans au Québec.
Selon des études menées pour le compte de Recyc-Québec, 93 % des citoyens sont favorables à la modernisation du système de consigne et mieux encore, 91 % des ménages québécois auraient l’intention de retourner leurs contenants dans le cadre d’un système efficace de consigne élargie.
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(Montréal) Québec a annoncé mardi le démarrage de sept projets pilote pour moderniser le système de consigne actuellement en vigueur à travers la province en faisant participer les acteurs du commerce de détail.
Publié le 17 août 2021 à 11h32 Mis à jour à 12h45 | MAYSSA FERAH | LA PRESSE
Ces nouveaux projets pilotes seront en cours sous peu dans les villes de Granby, Châteauguay, Trois-Rivières, Mont-Laurier, Terrebonne et Montréal.
Les entreprises de boissons seront les futures responsables du système modernisé. La réforme définitive de la consigne débutera d’ici la fin de l’année 2022.
« La modernisation de la consigne est un virage essentiel qui permettra notamment d’améliorer le recyclage du verre, une préoccupation de longue date de la SAQ. Nous invitons donc nos clients situés à proximité de l’un ou l’autre des projets pilotes à y rapporter leurs contenants, qu’ils soient consignés ou en voie de l’être », a expliqué Marie-Hélène Lagacé, vice-présidente affaires publiques, communications et responsabilité sociétale de la Société des alcools du Québec
L’un des projets pilote sera situé à la SAQ Dépôt de Terrebonne. L’établissement pourra récupérer les bouteilles de vins et spiritueux, mais aussi tous les autres contenants de boisson.
Les citoyens pourront retourner leurs contenants soit directement chez les détaillants participants, équipés des plus récentes technologies. Une autre alternative permettra de déposer les contenants dans des centres de dépôt prévus à cet effet.
« Avec nos projets d’élargissement de la consigne, de modernisation de la collecte sélective, de valorisation de la matière organique et d’économie circulaire, nous avançons vers notre objectif d’une société sans déchets », a expliqué en point de presse le ministre de l’Environnement Benoit Charrette.