Économie verte

Actualités et discussion sur l’économie verte


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Il y a tellement d’excellents articles dans le domaine qu’il faut les rassembler dans un fil spécifique afin de pouvoir plus facilement les consulter.

Le lundi 23 novembre

https://www.lesoleil.com/actualite/les-insectes-vedettes-dun-congres-international-virtuel-organise-a-quebec-9e0fc3414703f3b6525e47dbec1094d9

Actualités

Le marché des insectes comestibles continue de grandir en Occident.

23 novembre 2020 3h00 Mis à jour à 4h18

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Les insectes, vedettes d’un congrès international virtuel organisé à Québec

Émilie Pelletier

Émilie Pelletier

Le Soleil

La popularité des insectes pour la consommation humaine et animale ne dérougit pas. Puisqu’elle n’a pas pu accueillir le congrès international Des insectes pour nourrir la planète comme prévu en juin dernier, l’Université Laval est «l’hôte» de cette conférence transformée en mode virtuel du 23 au 26 novembre.

La ville de Québec et l’Université Laval devaient accueillir en juin dernier la troisième édition du congrès international Des insectes pour nourrir la planète (Insects to Feed the World). Les précédentes s’étaient déroulées aux Pays-Bas en 2014 et à Wuhan, en Chine, en 2018 (avant la pandémie de coronavirus).

Même si l’événement a été annulé dès le mois de mars, il n’était pas question pour le responsable du comité organisateur, Grant Vandenberg, qu’il n’ait pas lieu. On l’a donc réinventé à la sauce virtuelle 2020.

Ce n’est que partie remise, le plan de match revu prévoit de tenir au Québec un rassemblement de réseautage en présentiel, en 2022.

La province s’inscrit en effet parmi les précurseurs de l’innovation agroalimentaire, selon le professeur au Département de sciences animales de la Faculté des sciences de l’agriculture et de l’alimentation de l’Université Laval. Impensable pour lui donc, de ne pas réunir les quelque 500 chercheurs, producteurs d’insectes et investisseurs d’une dizaine de pays inscrits pour l’occasion. Une façon également de présenter au public cette industrie en pleine émergence.

Au menu? Réseautage, discussions et conférences sur les plus récentes tendances et avancées concernant l’utilisation d’insectes dans l’alimentation des humains et des animaux domestiques ou d’élevage. Car bien loin des grillons trempés dans le chocolat, le marché des insectes comestibles continue de grandir en Occident.

Environnement, santé, économie

Des programmes de recherche sur les insectes ont d’ailleurs émergé dans la province au cours des dernières années, comme à l’Université Laval notamment. Une chaire d’enseignement et de formation dédiée spécifiquement à l’étude des insectes a été créée, une première en Amérique du Nord. «On veut traiter les insectes en tant qu’autre espèce animale d’élevage comme les vaches, les poules, les porcs», prévoit le professeur.

L’intérêt croissant pour la production et la transformation d’insectes se traduit aussi du côté des entreprises privées, de plus en plus nombreuses à s’implanter sur le territoire québécois. Selon le chercheur Grant Vandenberg, on en compte à ce jour une quarantaine dans la province.

À l’échelle mondiale, le marché des insectes comestibles dépasse les 112 millions $US en 2019 et devrait continuer de «croître annuellement de 47 % entre 2019 et 2026», indiquent des données compilées par l’entreprise Global Market Insights.

À la recherche d’alternatives alimentaires moins polluantes pour l’environnement, les consommateurs pourraient continuer d’adopter la nouvelle tendance.

Les insectes, en plus d’être reconnus comme des sources de protéines que l’on retrouve en farine ou en barre énergétiques et protéinées, rappelle le professeur de l’Université Laval, «très peu» de gaz à effet de serre (GES) sont générés dans leur production en comparaison avec celle du bœuf, par exemple.

«Les consommateurs sont très conscients de l’impact de ce qu’ils mangent sur l’environnement, observe le chercheur de l’Université Laval. Il y a 20 ou 30 ans, les gens s’intéressaient beaucoup au niveau de bien-être animal. Maintenant ils cherchent des alternatives face à l’impact environnemental de la production agricole».

Et pour faire mieux, aussi en matière de gestion des déchets organiques, Grant Vandenberg en reste convaincu : «les insectes ont un rôle à jouer».

Un autre sujet qui me préoccupe beaucoup, l’écologie. Voici ici une chronique intéressante sur la fameuse carpe asiatique aux USA qui pourrait devenir un avantage économique si on apprend à bien l’exploiter. Ainsi tout en contrôlant son envahissement on pourrait en tirer des profits par une exploitation bien planifiée.

La carpe argentée est-elle une mine d’or ?

Cette histoire commence bien avant la COVID-19 et tous les problèmes de frontières bloquées qu’elle a engendrés.

Publié le 23 novembre 2020 à 7h30

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Marie-Claude Lortie Marie-Claude Lortie
La Presse

Elle commence en 2013, quand l’homme d’affaires québécois Pierre Boutin, installé à Albany, dans l’État de New York – et actuellement coincé à Montréal –, a décidé de s’intéresser à la carpe asiatique, en parallèle avec son travail de conseiller en démarchage pour entreprises voulant percer le marché américain.

La carpe asiatique, pour ceux qui ne la connaissent pas, c’est en fait quatre espèces de carpes, notamment la carpe argentée, dont il sera question ici. Toutes ces carpes réputées pour leur voracité ont été importées d’Asie vers les États-Unis, en Arkansas surtout, pendant les années 1970, pour « nettoyer » la végétation dans les bassins de pisciculture de poisson-chat, ingrédient phare de la soul food des États du Sud.

Ces carpes ont fait le boulot qu’on attendait d’elles jusqu’à ce que des intempéries majeures provoquent des inondations et autres débordements permettant aux poissons de s’échapper de leurs bassins pour aller nager dans le Mississippi et ses affluents. (Oui, vous avez le droit, ici, de penser au film de Disney Lilo and Stitch.) À partir de là, elles ont commencé à vivre dans la nature. Toujours voraces, surtout l’argentée, nettoyant parfois à l’excès la végétation lacustre, tout en envahissant les milieux de vie et les sources de nourriture des espèces indigènes, bref, elles ont mis en péril les écosystèmes.

Aujourd’hui, la carpe argentée est considérée comme une espèce terriblement envahissante. On la craint.

Elle a remonté les États-Unis dans toutes sortes de rivières et de lacs jusqu’à la porte des Grands Lacs et du Canada. (Au Québec, on a trouvé de l’ADN de carpe des roseaux, une de ses espèces sœurs, dans certains cours d’eau.)

Sur son chemin, elle fait peur aux plaisanciers, car quand elle est stressée par le bruit du moteur de bateaux, elle peut faire des bonds de trois mètres de haut. En banc, ça fait tout un chahut. Un réel fléau dans les zones touristiques.

Et maintenant, on craint qu’elle n’arrive dans les Grands Lacs, où elle pourrait mettre à mal les équilibres existants.

On peut la pêcher, et plusieurs pêcheurs le font, mais on lui cherche des débouchés.

Car contrairement à bien des Européens de l’Est qui adorent la carpe au point d’en faire le plat festif central de Noël, en Amérique du Nord, on la boude, la confondant presque avec le crapet-soleil, même si ce n’est pas du tout un poisson de fond au goût vaseux. Au contraire.

Et c’est ici que Pierre Boutin entre en jeu.

L’homme d’affaires a décidé de lui en trouver, des débouchés.

PHOTO JENS BUETTNER, ARCHIVES ASSOCIATED PRESS


« La pêche dans les Grands Lacs, c’est une industrie de 7 milliards », dit l’homme d’affaires, dont l’entreprise s’appelle E&E Marketing Management. « Il faut la protéger. »

Donc, ajoute-t-il, il faut dès maintenant trouver des débouchés pour commercialiser le poisson avant qu’il ne s’étende trop, pour contrôler les populations.

« Le plus gros défi, affirme Boutin, c’est son nom. Pourtant, c’est un poisson dont la qualité en cuisine se compare à la truite ou au saumon. » Son défaut, c’est qu’elle se reproduit trop vite et mange la nourriture des autres.

Donc, oui, on peut envisager de la commercialiser pour consommation humaine, mais on peut penser aussi aux animaux.

Pour cela, il a plusieurs idées, dont deux qui sont déjà en marche.

La première : faire de la farine avec la chair et les arêtes du poisson cuit, qui serviront à faire des croquettes pour nourrir les chiens.

Le défi a été relevé par l’entreprise québécoise Wilder et Harrier, qui vient de mettre en marché cette nouvelle gamme, après les gâteries à base de farine de grillon et la nourriture pour chiens à base de mouches soldates noires.

« C’est lui qui nous a contactés », explique Philippe Poirier, fondateur et président de Wilder et Harrier, spécialisé dans la nourriture aux protéines alternatives écoresponsables. L’entreprise n’a pas hésité. Le produit correspondait à ses valeurs. « Et la carpe, c’est idéal pour nous », dit Poirier.

Les chiens aiment le goût du produit, et en plus, les arêtes – un obstacle pour les humains – sont broyées et s’intègrent à la nourriture, ce qui assure une bonne quantité de calcium.

Les croquettes sont arrivées en magasin déjà, dans les boutiques de produits pour animaux indépendantes et dans la grande chaîne Mondou.

Mais Pierre Boutin suit aussi une deuxième idée.

Celle d’utiliser la carpe comme appât pour la pêche au crabe et au homard.

Je vous en ai souvent parlé : actuellement, les pêcheurs de homards utilisent des poissons entiers pour attirer les crustacés dans leurs cages. Des harengs, des plies, des maquereaux… De la nourriture souvent importée, qui pourrait être consommée par les humains, des poissons peu touchés par les bestioles et ensuite jetés à la mer une fois les cages remontées. Comme utilisation de la biomasse, on a vu mieux. Surtout si, en plus, les poissons viennent d’Espagne, comme je l’ai vu cet été en Gaspésie.

Donc, M. Boutin pense qu’on peut utiliser la carpe congelée et coupée en morceaux comme appât. Ou encore de la carpe mélangée avec des résidus des usines de transformation de poisson pour en faire des boules de pâte.

Est-ce que ça fonctionne ?

« On fait des tests », dit M. Boutin. Dans le Maine, les pêcheurs de homards ont accepté d’essayer la carpe, mais seulement celle provenant des lacs Barkley et Kentucky, pour des raisons environnementales. En Louisiane, des pêcheurs de crabes ont connu un bon succès, dit l’homme d’affaires, qui parle d’une efficacité de 25 % supérieure aux appâts traditionnels. « Mais c’est aléatoire », pour le moment.

Pour avoir des résultats plus précis et plus scientifiques, il collabore avec des chercheurs de l’Université Cornell, et la NOAA, l’Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique, a aussi été saisie du dossier.

Donc ce débouché chemine.

Mais il y a d’autres possibilités. Faire de la farine pour nourrir les poissons en pisciculture, des fertilisants, car la chair est riche en azote… Et la liste continue.

Et si la carpe argentée pouvait être une mine d’or ?
https://www.lapresse.ca/affaires/entreprises/2020-11-23/la-carpe-argentee-est-elle-une-mine-d-or.php

Un autre excellent article de recyclage de matières qui profite à l’économie:

Quand les déchets deviennent de la matière première

PHOTO DAVID BOILY, LA PRESSE

Le jute sert de paillis, ce qui évite l’utilisation de toiles de plastique ou d’herbicides pour empêcher les mauvaises herbes d’étouffer les jeunes arbres.

Un torréfacteur envoie à l’enfouissement des dizaines de tonnes de sacs de café chaque année. À quelques kilomètres de là, une pépinière importe une quantité similaire de jute neuf d’Asie. En « maillant » les deux entreprises, les déchets de l’un deviennent la matière première de l’autre. C’est le principe de la symbiose industrielle, un concept en croissance au Québec.

Publié le 23 novembre 2020 à 7h00

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Jean-Thomas Léveillé Jean-Thomas Léveillé
La Presse

(Sherbrooke) L’odeur de café embaume chaque recoin de l’usine de Café William, où sont empilés des sacs de café fraîchement arrivés d’un peu partout dans le monde : Mexique, Brésil, Honduras, Indonésie…

« On torréfie 300 sacs par jour », explique Rémi Tremblay, président et directeur général de l’entreprise sherbrookoise, qui est l’un des plus gros importateurs de café biologique et équitable au Canada.

PHOTO DAVID BOILY, LA PRESSE

Rémi Tremblay, président et directeur général de Café William

Ces sacs, en majorité faits de fibres de jute, une plante qui pousse en Asie, finissaient à l’enfouissement… jusqu’à ce que Café William participe à un atelier de maillage de Synergie Estrie, un organisme voué à la création de symbioses industrielles.

C’est là que l’entreprise a fait la rencontre d’ArborInnov, le plus gros producteur d’arbres de la région, qui se spécialise dans la trufficulture et la réhabilitation de sites par la végétalisation.

« Je prends tout [leurs sacs de jute] et j’en aurais même besoin d’un peu plus », explique le président et fondateur de l’entreprise, Jérôme Quirion, qui a depuis cessé d’acheter du jute neuf venant d’Asie, qui lui coûtait 73 000 $ par année.

PHOTO DAVID BOILY, LA PRESSE

Jérôme Quirion, président et fondateur d’ArborInnov

Le jute sert à fabriquer des « pochettes » dans lesquelles il met de jeunes arbres avec le substrat nécessaire à leur croissance pendant deux ou trois ans afin de végétaliser des halles minières ; il sert aussi de paillis, ce qui évite l’utilisation de toiles de plastique ou d’herbicides pour empêcher les mauvaises herbes d’étouffer les jeunes arbres.

« Avec ça, tu as la paix pendant deux ans », s’exclame Jérôme Quirion, vantant par ailleurs les mérites du jute pour garder l’humidité du sol, ce qui se traduit par des économies d’eau.

Résultat, Synergie Estrie estime que cette symbiose a permis à sa première année d’éviter 73 tonnes de gaz à effet de serre (GES), de détourner 30 tonnes de jute de l’enfouissement et d’éviter la production de 30 tonnes de matière vierge.

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Un troisième partenaire

Mais la symbiose industrielle entre Café William et Arborinov ne s’arrête pas là. Entosystem, une jeune pousse sherbrookoise qui fait de l’élevage d’insectes destinés à l’alimentation animale, s’est rapidement jointe à eux.

Entosystem utilise la « pelure » du café, une pellicule qui se détache du grain lors de la torréfaction, à l’image de celle qu’on trouve sur un grain de maïs éclaté.

PHOTO DAVID BOILY, LA PRESSE

Pascale Roy, coordonnatrice à l’économie circulaire de Café William

C’est en se penchant sur son impact écologique que Café William a réalisé qu’elle disposait d’un « gros gisement de matières résiduelles organiques », explique Pascale Roy, coordonnatrice à l’économie circulaire de l’entreprise.

« Pour nous, ce n’était pas un enjeu économique, on ne paie pas tellement cher pour nos vidanges [au Québec], alors on n’est pas portés à regarder ce qu’on a dans nos poubelles. »

L’entreprise dit même ignorer combien elle économise en détournant ces matières de l’enfouissement ; ce qui importe, pour elle, c’est de les valoriser.

PHOTO DAVID BOILY, LA PRESSE

La pelure de café donne de la structure au mélange et permet d’avoir un gruau au lieu d’une pâte collante.

En absorbant l’humidité des autres éléments qu’Entosystem utilise pour nourrir ses larves, comme des fruits et légumes invendus, la pelure de café « donne de la structure au mélange [et] permet d’avoir un gruau au lieu d’une pâte collante », illustre Christopher Warburton, directeur scientifique de l’entreprise.

« On fait vraiment du surcyclage, explique-t-il. On donne tout ça à nos larves, ce sont des experts récupérateurs, ils mangent ça en six jours. »

Les larves récupèrent ainsi la valeur nutritive de tous ces éléments, avant d’être elles-mêmes transformées en « protéine écologique », qui peut remplacer dans l’alimentation animale la moulée de poisson et la protéine de soya, deux productions critiquées pour leur impact écologique.

Entosystem donne ensuite les déjections et les exuvies des insectes, les carapaces rejetées lors de leur mue, à ArborInnov, qui les utilise comme engrais.

« Ça, c’est fertile, c’est terrible ! » lance Jérôme Quirion.

Cette autre symbiose a permis d’éviter l’émission de 20 tonnes de GES et l’enfouissement de 25 tonnes de résidus de café, calcule Synergie Estrie.

Un concept en croissance

Né dans les années 1960 à Callumbourg, au Danemark, où de nombreuses entreprises s’échangent leurs ressources, le concept de symbiose industrielle est arrivé au Québec il y a une douzaine d’années, mais ce n’est que tout récemment qu’il a pris un véritable envol.

« Ça fait peut-être juste deux ou trois ans qu’on a atteint une vingtaine de territoires [où des symbioses s’organisent] au Québec », a déclaré dans une entrevue à La Presse Claude Maheux-Picard, directrice générale du Centre de transfert technologique en écologie industrielle (CTTEI).

« On a fait les plus simples, mais là, on va aller vers les plus complexes », ajoute-t-elle.

Au-delà des bienfaits écologiques, il y a aussi des avantages économiques à créer des symbioses industrielles, affirme Mme Maheux-Picard.

« Il ne faut plus voir les symbioses industrielles comme des projets environnementaux, dit-elle, mais bien comme des projets à impact économique, favorisant la résilience et la compétitivité des entreprises. »

Une autre solution écologique

PHOTO DAVID BOILY, LA PRESSE

La « tour de captation des fumées de torréfaction » conçue par Café William

Café William a aussi conçu une solution écologique pour limiter les odeurs générées par ses activités : une « tour de captation des fumées de torréfaction ». La technologie qu’elle a développée, et qu’elle projette de commercialiser, évite d’avoir recours à une torchère et diminue considérablement ses émissions de gaz à effet de serre (GES). « La consommation de gaz naturel pour brûler les fumées serait plus importante que la consommation pour torréfier le café », illustre le PDG de Café William, Rémi Tremblay. L’appareil envoie une pluie fine très froide en sens inverse de la fumée, ce qui provoque un transfert des molécules odorantes sur les gouttelettes d’eau, qui retombent au lieu d’être relâchées dans l’air.

https://www.lapresse.ca/actualites/environnement/2020-11-23/planete-bleue-idees-vertes/quand-les-dechets-deviennent-de-la-matiere-premiere.php

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Une entreprise de Bécancour s’attend à traiter beaucoup plus d’électroménagers

Publié hier à 19 h 39

Rattrapage du mercredi 25 novembre 2020

Des électroménagers à l’usine de PureSphera à Bécancour

Photo : Radio-Canada

Dans quelques jours, un règlement forcera les fabricants d’électroménagers du Québec à s’assurer que leurs produits en fin de vie utile soient récupérés et revalorisés. L’entreprise PureSphera, qui se spécialise dans ce domaine, s’attend à être très occupée dans les mois à venir.

Dès le 5 décembre, les producteurs de gros appareils électroménagers seront soumis au principe de la responsabilité élargie des producteurs, en vertu du Règlement sur la récupération et la valorisation de produits par les entreprises. L’objectif est de diminuer les émissions de gaz à effet de serre (GES).

L’entreprise PureSphera, située à Bécancour, est en mesure de récupérer entre 95 % et 97 % des composantes des électroménagers et compte continuer à s’améliorer pour s’approcher du 100 %, a expliqué son directeur général Mathieu Filion, en entrevue à l’émission En direct.

Les employés détruisent les gaz nocifs qui se trouvent dans les circuits réfrigérants et la mousse isolante. Ensuite, ils revalorisent la matière. Lorsque les appareils sont plutôt envoyés dans des sites d’enfouissement, le gaz finit par se libérer dans l’atmosphère.

Actuellement, PureSphera accueille entre 20 000 et 40 000 unités à recycler par année.

L’usine est conçue pour en traiter beaucoup plus, soit entre 120 000 et 150 000 par année.

Les électroménagers sont découpés à l’usine de PureSphera à Bécancour.

Photo : Radio-Canada

Avec le changement à la règlementation, Mathieu Filion s’attend à devoir embaucher des dizaines de personnes dans les prochains mois.

Il admet que le recrutement de la main-d’oeuvre est un défi depuis quelques années. Il pense que la mission environnementale de l’entreprise en incitera certains à venir y travailler.

L’usine de PureSphera à Bécancour fonctionne à 15 % de sa capacité.

Photo : Radio-Canada

Le directeur général de PureSphera est optimiste quant au positionnement de son entreprise. Il affirme que l’emplacement géographique de l’usine est un atout.

Le Centre-du-Québec, au niveau géographique, c’est très important. Pour le transport, c’est très bien, souligne Mathieu Filion. Il ajoute que la capacité de traitement de l’usine ainsi que son expertise en font aussi un très bon joueur dans l’industrie du recyclage d’électroménagers.

Habituellement, l’usine est particulièrement occupée dans la période des déménagements, l’été.
https://ici.radio-canada.ca/premiere/emissions/en-direct/segments/entrevue/211204/puresphera-reglement-quebec-recyclage-recuperation-centre-du-quebec

Autonomie alimentaire

Québec veut doubler le volume de culture en serre d’ici cinq ans

PHOTO ANDRÉ PICHETTE, ARCHIVES LA PRESSE

Avec l’adoption de différentes mesures, le gouvernement provincial souhaite faire passer la souveraineté alimentaire du Québec de 51 % à 56 % au cours des prochaines années, une augmentation de 10 %.

(Québec) Le gouvernement Legault franchit un pas de plus pour accroître l’autonomie alimentaire du Québec. Il présentera ce vendredi son plan visant à faire doubler le volume des aliments produits en serre d’ici cinq ans, a appris La Presse.

Publié le 27 novembre 2020 à 6h00

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Daphné Cameron Daphné Cameron
La Presse

Pour avoir droit à une aide de Québec, les entreprises devront axer leur production sur l’achat local.

Dotée d’un budget de 91 millions, la stratégie vise non seulement les grandes entreprises serricoles bien établies, mais aussi les petits agriculteurs qui allongent leur période de production grâce à l’utilisation de grands tunnels dans leurs champs. Des producteurs comme le maraîcher vedette Jean-Martin Fortier, qui sera d’ailleurs sur la colline Parlementaire aux côtés du ministre de l’Agriculture, André Lamontagne, pour participer à cette annonce.

Un nouveau programme a ainsi été créé pour les producteurs de fruits et légumes qui désirent allonger leur période de production dans le but de prendre de l’expansion sur le marché local en modernisant leurs installations existantes. L’aide financière pourra atteindre un maximum de 50 % des dépenses admissibles, jusqu’à concurrence de 50 000 $.

Rabais d’électricité

À l’autre bout du spectre, les grandes entreprises qui sont en mesure de prendre de l’expansion dans le marché des grandes chaînes d’alimentation pourront bénéficier d’une aide financière accordée sous la forme d’un remboursement sur leur facture mensuelle d’électricité pouvant atteindre 40 %. La condition est de faire un investissement d’au moins 3 millions.

Ces entreprises pourront vendre une portion de leurs récoltes à l’extérieur des frontières du Québec – dans une autre province, par exemple – mais il n’est pas question d’accorder une subvention si toute la production est destinée à l’exportation.

Un troisième programme destiné aux entreprises qui alimentent les marchés régionaux ou nationaux visera les projets d’au moins 100 000 $. L’objectif est d’augmenter les superficies et de moderniser les équipements existants. L’aide financière pourra atteindre un maximum de 50 % des dépenses admissibles, jusqu’à concurrence de 600 000 $.

Avec le dépôt de sa « stratégie de croissance des serres au Québec 2020-2025 – Pour une plus grande autonomie alimentaire », le gouvernement caquiste tient l’une de ses promesses électorales phares. Dans le contexte de la pandémie, il souhaite aussi s’en servir comme outil de relance économique.

Tarif préférentiel

Ce plan s’ajoute au projet de mise en place d’un tarif préférentiel de 5,59 cents le kilowattheure pour toutes les serres du Québec.

À l’heure actuelle, les serres qui consomment plus de 300 kWh ont droit à ce tarif pour la facture d’éclairage destinée à la photosynthèse, c’est-à-dire pour la lumière artificielle servant à la croissance des plantes.

Seulement une quinzaine d’entreprises se qualifient pour ce tarif. Le nouveau programme qui s’appliquerait également au chauffage est actuellement devant la Régie de l’énergie du Québec, qui doit trancher sous peu sur le dossier.

Le Québec compte 553 entreprises serricoles de fruits et de légumes. Selon le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ), en 2018, elles totalisaient 123 hectares pour une valeur de 148 millions de dollars.

La culture en serre permettrait d’obtenir des rendements de cinq à dix fois supérieurs à la production en champ, estime le MAPAQ.

Avec l’adoption de différentes mesures, le ministre de l’Agriculture souhaite faire passer la souveraineté alimentaire du Québec de 51 % à 56 % au cours des prochaines années, une augmentation de 10 %. Le Québec étant un pays nordique, cette hausse passe nécessairement par l’ajout de superficies de serres.

Extension du réseau triphasé

Le ministre de l’Énergie et des Ressources naturelles, Jonatan Julien, annoncera aussi vendredi un nouveau programme de 15,2 millions afin de soutenir les projets qui nécessitent l’extension du réseau triphasé de distribution d’électricité. Plusieurs régions rurales ne sont pas desservies par ce réseau pourtant nécessaire pour l’utilisation de nouvelles technologies électriques comme celles utilisées dans les serres.

L’ITA volera de ses propres ailes

La dernière école d’État québécoise, l’Institut de technologie agroalimentaire (ITA), volera désormais de ses propres ailes. Le ministre Lamontagne a déposé hier un projet de loi à l’Assemblée nationale visant à créer une nouvelle entité qui ne relèverait plus du MAPAQ, mais d’un conseil d’administration. Sa mission d’offrir la formation collégiale en agriculture sur les campus de La Pocatière et de Saint-Hyacinthe resterait la même, mais l’établissement d’enseignement profiterait d’une flexibilité accrue et d’une plus grande autonomie. « Le vaisseau amiral de la formation agroalimentaire au Québec fait face à des difficultés causées par un cadre institutionnel mal adapté à ses besoins. Actuellement, l’école doit fonctionner selon les mêmes règles qu’un ministère, ce qui nuit à sa flexibilité et à son développement. Le projet de loi que j’ai présenté aujourd’hui vise à corriger la situation », a déclaré jeudi le ministre.
https://www.lapresse.ca/affaires/2020-11-27/autonomie-alimentaire/quebec-veut-doubler-le-volume-de-culture-en-serre-d-ici-cinq-ans.php

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La firme WSP réalise sa plus grosse prise : 1,5 milliard

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE

Selon le président et chef de la direction de WSP Alexandre L’Heureux, cette transaction devrait engendrer la création de la « plus importante société mondiale de services-conseils en environnement ».

(Montréal) Alors que le thème de la relance verte a la cote à travers le monde, la firme de services d’ingénierie WSP Global accroît sa présence dans le secteur de l’environnement en mettant la main sur l’ontarienne Golder pour environ 1,5 milliard en espèces.

Publié le 3 décembre 2020 à 9h25 Mis à jour à 14h34

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Julien Arsenault
La Presse Canadienne

En plus de représenter la plus importante acquisition réalisée jusqu’à présent par la multinationale québécoise, cette transaction, annoncée jeudi, entraînera la création de la « plus importante société mondiale de services-conseils en environnement », a dit son président et chef de la direction, Alexandre L’Heureux.

« Je considérais qu’il y avait un trou béant parce qu’il n’y avait pas de joueur dominant qui pouvait prendre cette place alors que ce thème continuera à prendre de l’ampleur, a-t-il expliqué dans le cadre d’une entrevue téléphonique avec La Presse Canadienne. On transforme l’organisation. »

À la Bourse de Toronto, la transaction a été saluée par les investisseurs, puisque l’action de la compagnie établie à Montréal a touché un nouveau sommet de 112,80 $. Le titre a terminé à 108,04 $, en hausse de 11,6 %, ou 11,25 $…

WSP est la plus importante firme d’ingénierie au pays en ce qui a trait à la valeur boursière, qui oscille aux alentours de 12,5 milliards.

À la clôture de la transaction, prévue au deuxième trimestre l’an prochain, 14 000 des 54 000 employés de l’entreprise seront dédiés au secteur de l’environnement, qui représentera le quart de ses revenus de 8 milliards, un objectif du plan stratégique. L’ajout de Golder permettra à WSP d’offrir à la fois des services-conseils ainsi que de participer à la conception de projets de développement durable comme les sciences de la terre, l’assainissement des eaux et la restauration de sites, notamment.

Cette prise survient au moment où le développement durable se retrouve au cœur des plans de relance sur lesquels tablent les gouvernements à travers le monde pour permettre à l’économie de se relever de la crise sanitaire.

« Le moment ne pouvait pas être mieux choisi pour WSP et une compagnie québécoise de prendre une place de leader comme on le fait », a dit M. L’Heureux.

Quatre ans de préparation

Fondée en 1960, Golder, établie à Mississauga, offre des services d’ingénierie dans des secteurs comme l’environnement, les mines, le domaine pétrolier et gazier ainsi que l’énergie et les infrastructures. Elle est présente dans 30 pays et ses 7000 employés sont répartis dans 155 bureaux. En date du troisième trimestre, elle avait généré des revenus de 1,05 milliard.

Les échanges entre les deux compagnies ont débuté il y a quatre ans et les pourparlers se sont intensifiés vers le début du mois de septembre.

Dans l’ensemble, les analystes ont accueilli favorablement la transaction. Sabahat Khan, de RBC Marchés des capitaux, a estimé qu’il s’agissait d’une « bonne acquisition qui répondait à tous les critères ».

Le secteur environnemental de WSP devient le deuxième en importance derrière les transports et les infrastructures, qui représentent 47 % des revenus, et devant les immeubles et les bâtiments, à 21 %.

« L’acquisition confère à WSP une position de premier plan pour capitaliser sur les critères ESG et les tendances du marché environnemental évalué 1200 milliards US », a écrit dans une note l’analyste Mona Nazir, de Valeurs mobilières Banque Laurentienne.

Autrefois connue sous le nom de Genivar, l’entreprise avait mis la main sur la britannique WSP en 2012 pour ensuite adopter le nom de cette firme. Au fil des ans, elle a multiplié les acquisitions pour alimenter sa croissance. Elle avait notamment allongé 1,4 milliard en 2014 pour acheter la firme américaine Parsons Brinckerhoff.

Nouveaux investisseurs

La transaction sera financée par l’entremise de placements privés ainsi que par voie d’endettement. GIC Private Limited, l’un des plus importants fonds souverains à travers le monde, et British Columbia Investment Management Corporation, participent au montage.

Les deux principaux actionnaires de WSP demeureront l’Office d’investissement du régime de pensions du Canada et la Caisse de dépôt et placement du Québec, qui détiennent actuellement 18,6 % et 18 % des titres en circulation.

Cette acquisition de Golder — qui est détenue par ses employés — est assujettie aux conditions de clôture habituelles. Une assemblée extraordinaire est prévue à la mi-janvier. Près de 99 % des actionnaires de la firme ontarienne qui détiennent 82,8 % des actions soutiennent l’arrangement.https://www.lapresse.ca/affaires/entreprises/2020-12-03/la-firme-wsp-realise-sa-plus-grosse-prise-1-5-milliard.php

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Une facture pouvant atteindre 16 milliards pour des entreprises québécoises

PHOTO FOURNIE PAR PRODUITS MÉTALLIQUES PMI, ARCHIVES LA PRESSE

Le broyeur d’une cimenterie au Québec.

(Québec) Les entreprises québécoises pourraient devoir payer plus de 16 milliards à la Californie pour avoir le droit de polluer.

Publié le 4 décembre 2020 à 16h59 Mis à jour à 17h57

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Patrice Bergeron
La Presse Canadienne

Le Parti québécois (PQ) a ainsi dénoncé une « fuite de capitaux » qui pourrait faire très mal aux consommateurs québécois.

Conformément aux accords climatiques internationaux, le Plan vert du gouvernement Legault cible une baisse totale de 29 mégatonnes, mais prévoit des mesures pour seulement 12 mégatonnes.

Les entreprises du Québec doivent réduire de 15 mégatonnes supplémentaires leurs émissions de gaz à effet de serre (GES). Si elles n’y arrivent pas, elles ne pourront pas acheter des droits d’émission de GES au Québec, puisqu’ils sont plafonnés à un nombre limité.

Les entreprises devront donc se tourner vers le partenaire du Québec dans la « bourse du carbone », l’État de Californie, qui leur en vendra à gros prix. Et la facture sera refilée ensuite aux consommateurs à la pompe.

« Comment se fait-il qu’aujourd’hui il n’y a encore aucun plan pour parer l’éventualité de fuite de capitaux ? » a demandé le porte-parole péquiste en matière d’environnement, Sylvain Gaudreault, à la période de questions.

Selon une projection validée par le professeur Pierre-Olivier Pineau des HEC Montréal, en fonction d’un prix plafond estimé à plus de 150 $ la tonne, il en coûterait ainsi pas moins de 16,2 milliards sur 10 ans aux entreprises émettrices d’ici. Au prix plancher, la facture s’élèverait quand même à 4,3 milliards.

« On n’a pas le choix, a commenté le spécialiste des HEC, en entrevue avec La Presse Canadienne vendredi. Si on ne consomme pas moins d’essence, de diesel et de produits pétroliers, on n’aura pas le choix de se tourner vers la Californie pour acheter des droits d’émission. On n’a pas de plan au Québec. »

M. Pineau reproche notamment au gouvernement de ne pas mieux expliquer à la population la bourse du carbone, « l’outil principal » contraignant pour réduire les GES au Québec.

« Cette contrainte, elle va fesser, quand on va avoir cette pénurie de droits d’émission qui va nous obliger à acheter en Californie. Ça va se refléter à la pompe et vous allez parler du prix de l’essence à la pompe qui explose. »

Il faudrait que le Québec investisse massivement dans la réduction des émissions de gaz à effet de serre et dans les crédits compensatoires, c’est-à-dire par exemple des projets de récupération du méthane dans les dépotoirs, les fermes, ou encore la plantation d’arbres. Ces crédits carbone pourraient ensuite être vendus à des entreprises émettrices de GES.https://www.lapresse.ca/affaires/economie/2020-12-04/bourse-du-carbone/une-facture-pouvant-atteindre-16-milliards-pour-des-entreprises-quebecoises.php

Le plan pour éviter la fuite de capital vers la Californie, c’est de moins polluer… Il n’y a pas “aucun plan”, c’est juste que le plan de la CAQ ne va pas assez loin.

Je trouve par contre que c’est une bonne idée de faire contribuer les entreprises et les particuliers dans la lutte aux changements climatiques. Il n’y a pas que le gouvernement qui doit faire des efforts.

Il faut s’assurer que le médicament ne soit pas plus nocif que la maladie. Comme l’économie du Québec avec 8.5 millions de citoyens, est grandement inférieure à celle de la Californie 39.5 millions. Il est clair qu’avec des capacités limitées nous ne pouvons pas rivaliser avec les moyens de cette dernière. Il faut donc éviter de se faire plumer par excès de vertu. Ici même avec la meilleure volonté on n’est plus à armes égales, à moins que le Canada tout entier (38 millions) s’implique directement dans la bourse du carbone.

Je conviens et déplore que les politiques de la CAQ soient largement en-dessous des objectifs attendus. Mais il faut faire très attention pour ne pas que nos engagements deviennent doublement pénalisants. Ici le danger c’est de fragiliser la rentabilité de nos entreprises québécoises face à la concurrence d’autres provinces et États qui ne seraient pas soumis aux mêmes contraintes. Un autre danger, le Québec risque de perdre son attrait auprès des investisseurs étrangers, qui seraient tentés de s’installer ailleurs, là où les règles seraient plus souples.

Vivement un sommet sur l’environnement (gouvernement, entreprises, universités, villes, syndicats, organismes dédiés à l’écologie et l’environnement, etc), dans le but de dégager un consensus le plus large possible et dépolitiser cet important dossier. Puisqu’il s’agit ici de faire valoir et défendre avant tout les intérêts supérieures du Québec.

Hydro lance EVLO, spécialisée en systèmes de stockage d’énergie

PHOTO HYDRO-QUEBEC, VIA REUTERS

La technologie commercialisée par EVLO est appuyée par plus de 40 ans de recherche et de développement sur les matériaux de batterie par Hydro-Québec et les systèmes de stockage EVLO ont été mis à l’épreuve en conditions réelles d’exploitation dans le réseau d’Hydro-Québec.

(Montréal) Hydro-Québec annonce mercredi le lancement de Stockage d’énergie EVLO, une filiale destinée à concevoir, vendre et exploiter des systèmes de stockage.

Publié le 9 décembre 2020 à 6h38

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La Presse Canadienne

La société d’État explique que ces systèmes de stockage sont surtout destinés aux producteurs, aux transporteurs et aux distributeurs d’électricité ainsi qu’aux marchés commercial et industriel de moyenne et grande échelle.

Selon Hydro-Québec, les batteries au phosphate de fer lithié d’EVLO sont beaucoup plus sécuritaires que les batteries au lithium-ion traditionnelles et leur empreinte environnementale est plus faible, puisqu’elles sont fabriquées à partir de matières premières abondantes et non toxiques.

Elles peuvent aussi être recyclées selon un processus qui permet de récupérer et de réutiliser 99 % des matériaux actifs. Les systèmes EVLO sont par ailleurs exempts de terres rares et de cobalt.

La technologie commercialisée par EVLO est appuyée par plus de 40 ans de recherche et de développement sur les matériaux de batterie par Hydro-Québec et les systèmes de stockage EVLO ont été mis à l’épreuve en conditions réelles d’exploitation dans le réseau d’Hydro-Québec.

La présidente-directrice générale d’Hydro-Québec, Sophie Brochu, croit que le stockage d’énergie sera au cœur de la transition énergétique. À son avis, le savoir-faire du Québec dans le domaine des batteries permettra de soutenir le développement des énergies solaire et éolienne et aidera à gérer les pointes de consommation.

Au jour du lancement de Stockage d’énergie EVLO, la filiale annonce la signature d’un protocole d’entente avec Innergex énergie renouvelable dans le cadre du projet Tonnerre, en France, qui prévoit l’an prochain la mise en service d’un système de stockage de 9 mégawattheures (MWh) dans le Réseau de transport d’électricité de France.https://www.lapresse.ca/affaires/entreprises/2020-12-09/hydro-lance-evlo-specialisee-en-systemes-de-stockage-d-energie.php

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Bio carburant

Une usine d’Enerkem attendue se matérialise

PHOTO DENIS GOSSELIN, FOURNIE PAR ALPHA PRESSE

La future usine de Varennes créera une centaine d’emplois lors de sa mise en service, prévue en 2023.

Après avoir été annoncé plusieurs fois depuis 2008, le projet d’Enerkem de construire à Varennes une usine capable de transformer des déchets en biocarburant a fait l’objet d’une nouvelle annonce en grande pompe, mardi, et pourrait se concrétiser en 2023.

Publié le 9 décembre 2020 à 7h00

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Hélène Baril Hélène Baril
La Presse

« Ç’a déjà été annoncé quelques fois », a convenu mardi le président et chef de la direction d’Enerkem, Dominique Boies, lors d’un entretien avec La Presse.

Cette fois sera-t-elle la bonne ? Chose certaine, le projet a changé au fil du temps. Il est surtout infiniment plus coûteux. Si, à l’époque, il était question d’un investissement de 90 millions pour un projet connu sous le nom de Vanerco, on parle maintenant d’une raffinerie de 680 millions financée par Enerkem et ses partenaires et d’une usine d’hydrogène qui sera construite par Hydro-Québec au coût de 200 millions pour l’alimenter. Le coût total du projet, baptisé Recyclage Carbone Varennes, est donc rendu à 880 millions.

La participation d’Enerkem au financement de la nouvelle société en commandite est limitée à 78 millions, pour une part de 15 %. Le gouvernement du Québec se montre généreux avec une contribution totale de 160 millions, dont la moitié sera investie en capital-actions par Investissement Québec, qui est déjà actionnaire d’Enerkem. Le gouvernement fédéral verse une subvention de 70 millions et ajoute une contribution remboursable de 4 millions.

PHOTO ALAIN ROBERGE, LA PRESSE

Dominique Boies, président et chef de la direction d’Enerkem

Les trois partenaires privés, Shell, Suncor et Proman, un producteur de produits dérivés du gaz établi en Suisse, seront les autres actionnaires. La contribution de chacun n’a pas été précisée, et aucune des trois entreprises n’a diffusé de communiqué pour annoncer son investissement dans la technologie verte mise au point par Enerkem il y a plus de 20 ans.

La future usine de Varennes créera une centaine d’emplois lors de sa mise en service, prévue en 2023. Elle transformera des déchets non récupérables en gaz de synthèse qui, dans une première phase, deviendra du méthanol. Il faudra attendre une deuxième phase, en 2025, pour que l’usine produise de l’éthanol qui peut être mélangé à l’essence et faire rouler les voitures.

Enerkem prévoit pouvoir traiter 200 000 tonnes de matières résiduelles et produire 125 millions de litres de méthanol, un alcool généralement utilisé comme solvant.

Les déchets viendront des sites de récupération des matériaux de construction et des résidus du sciage, qui seront acheminés à Varennes par trains et par camions.

Plus de 1 milliard déjà dépensé

Enerkem teste sa technologie depuis 2014 à Edmonton, en Alberta, où son usine a connu beaucoup de problèmes et de délais de production. « Ce n’est pas des problèmes, mais de l’apprentissage », corrige son président, qui estime que c’est normal pour une nouvelle technologie.

Au total, Enerkem a dépensé 850 millions provenant de différents investisseurs du monde du capital de risque et de l’industrie pétrolière pour mettre au point sa technologie. L’entreprise n’a encore aucun revenu.

« On a beaucoup appris d’Edmonton », souligne Dominique Boies. L’usine de Varennes produira deux fois plus que celle d’Edmonton, grâce à l’approvisionnement en hydrogène fourni par Hydro-Québec, et son produit pourra être vendu plus cher parce qu’il aura une plus faible empreinte carbone.

Hydro-Québec investira 200 millions pour construire des installations de production d’hydrogène et d’oxygène pour alimenter l’usine d’Enerkem.

« L’ensemble de la production sera vendue à Enerkem à un prix intéressant pour les deux parties et qui générera un revenu pour Hydro-Québec », a précisé la société d’État.

La feuille de route d’Enerkem

2000
Fondation d’Enerkem, qui se décrit comme un chef de file dans le développement de biocarburants cellulosiques.

2006
Annonce d’une percée majeure en Angleterre. La technologie de gazéification des déchets d’Enerkem est retenue pour produire 10 mégawatts d’électricité qui seraient vendus à une usine de Ford. Le projet ne s’est pas réalisé.

2008
Annonce d’une entente avec la Ville d’Edmonton pour la construction d’une usine de 70 millions devant produire 38 millions de litres de biocarburants. La production d’éthanol ne commencera pas avant la fin de 2015. Enerkem et Ethanol GreenField, de Varennes, font part de leur projet de construire une usine au Québec.

2009
Annonce d’une percée aux États-Unis avec la construction d’une usine de production de biocarburants de 75 millions de litres par année à Pontotoc, au Mississippi. Des projets en Chine et en Europe seront aussi annoncés au fil des ans.

2010
Enerkem reçoit 53,8 millions en capital de risque de différents investisseurs, dont Waste Management et Cycle Capital. Début de la construction de l’usine d’Edmonton, dont le coût a grimpé à 80 millions et dont la mise en production est prévue pour 2011.

2011
Enerkem reçoit une autre injection de 88 millions en capital de risque et accueille de nouveaux investisseurs, dont Valero et Fondaction CSN.

2012
Enerkem annonce son intention d’inscrire ses actions au NASDAQ pour récolter 125 millions US. Le projet est abandonné quelques mois plus tard.

2013
Enerkem reçoit une nouvelle injection de 50 millions en capital de risque, dont 7 millions du Fonds de solidarité FTQ et 20 millions d’Investissement Québec.

2014
Inauguration de l’usine d’Edmonton, dont la construction a commencé en 2010 et dont le coût est maintenant estimé à 100 millions. L’usine produira du méthanol, un produit intermédiaire ; un module de production d’éthanol a été ajouté plus tard.

2015
Une nouvelle ronde de financement auprès d’investisseurs publics et privés rapporte 150 millions à Enerkem.

2019
Mort du fondateur d’Enerkem, Vincent Chornet. L’entreprise ramasse 73,6 millions à la suite d’une nouvelle ronde de financement à laquelle participe le géant pétrolier canadien Suncor. Avant l’annonce de mardi, le gouvernement du Québec avait participé cinq fois au financement d’Enerkem, pour un investissement de 81 millions.

– La nouvelle mise de fonds de 13,5 millions de dollars prendra la forme d’une souscription à une émission de valeurs mobilières dans Enerkem inc., selon les informations publiées dans la Gazette officielle.

Dans le même document, le gouvernement réitère sa décision de 2017 d’investir 20 millions dans le projet de Varennes, annoncé en grande pompe il y a déjà sept ans, mais pas encore concrétisé.https://www.lapresse.ca/affaires/2020-12-09/biocarburant/une-usine-d-enerkem-attendue-se-materialise.php

La Caisse investit 1 milliard US dans les énergies vertes

PHOTO DAVID BOILY, ARCHIVES LA PRESSE

« Ce nouvel investissement de la CDPQ est le plus important depuis le début de notre partenariat fructueux avec Invenergy, en 2013 », a déclaré Emmanuel Jaclot, premier vice-président et chef des Infrastructures à la CDPQ dans un communiqué.

La Caisse de dépôt et placement du Québec a annoncé un investissement d’un milliard de dollars américains (1,3 milliard canadien) dans Invenergy Renewables, un important promoteur, propriétaire et exploitant privé de projets éoliens et solaires en Amérique du Nord.

Publié le 18 décembre 2020 à 11h18

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La Presse

Cet engagement de la Caisse, sous forme de nouvelles facilités d’investissement, représente une nouvelle étape de son partenariat de long terme avec Invenergy, amorcé il y a près de huit ans par une prise de participation dans des parcs éoliens en exploitation par Invenergy. Au fil des ans, la CDPQ a progressivement augmenté ses investissements dans la société.

« Ce nouvel investissement de la CDPQ est le plus important depuis le début de notre partenariat fructueux avec Invenergy, en 2013 », a déclaré Emmanuel Jaclot, premier vice-président et chef des Infrastructures à la CDPQ dans un communiqué. « La CDPQ se réjouit d’investir son capital constructif pour appuyer Invenergy et ses équipes, qui développent avec passion de nouveaux projets renouvelables et contribuent ainsi à la transition climatique. »

« Ces facilités d’investissement supplémentaires permettront d’accélérer la croissance d’Invenergy Renewables et d’assurer sa position de leader du secteur », a déclaré Jim Murphy, président et chef de l’exploitation d’Invenergy. « La CDPQ est un partenaire d’investissement de confiance et apprécié de notre entreprise d’énergies renouvelables et nous sommes impatients de travailler ensemble pour poursuivre la transformation abordable, fiable et bénéfique pour l’environnement du secteur de l’énergie. »https://www.lapresse.ca/affaires/entreprises/2020-12-18/la-caisse-investit-1-milliard-us-dans-les-energies-vertes.php

Un bel exemple d’économie circulaire où les rejets sont mis à contributionhttps://www.lapresse.ca/affaires/entreprises/2020-12-19/patates-dolbec/une-premiere-vodka-quebecoise-a-base-de-pommes-de-terre.php

Une première vodka québécoise à base de pommes de terre

PHOTO FOURNIE PAR DOLBEC

Si tout se passe comme prévu, la vodka Route 363 de Patates Dolbec devrait se trouver sur les rayons de la SAQ au printemps prochain.

Le plus gros producteur de pommes de terre du Québec, Patates Dolbec, a trouvé un nouveau débouché pour ses légumes trop moches pour être vendus dans les supermarchés. Il en fera de la vodka dans ses propres installations de Saint-Ubalde, dans la région de Portneuf. Ses bouteilles de Route 363 seront les premières de la province à proposer une vodka à base de pommes de terre.

Publié le 19 décembre 2020 à 7h00

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Marie-Eve Fournier Marie-Eve Fournier
La Presse

Si tout se passe comme prévu, la vodka devrait être placée sur les rayons de la SAQ au printemps prochain, confie à La Presse Josée Petitclerc, directrice du marketing et de l’amélioration continue de l’entreprise et conjointe du président, Stéphane Dolbec.

Pour créer Ubald Distillerie, le couple d’« amoureux de l’agriculture » s’est associé à un autre couple de « passionnés des spiritueux ». Ensemble, ils ont investi près de 2,5 millions de dollars. Leurs alambics se trouvent dans un ancien entrepôt de pommes de terre sur la route 363 qui relie les villages où Dolbec exploite des terres. D’où le nom du premier produit.

On voulait mettre notre communauté sur la map.

Josée Petitclerc, directrice du marketing et de l’amélioration continue de Patates Dolbec

Dolbec, qui récolte bon an mal an 40 000 tonnes de pommes de terre sur ses 10 000 acres de terres, est le plus gros producteur du Québec et même de l’est du Canada. L’immense ferme familiale approvisionne Costco, Metro, Walmart et IGA, ainsi que des chaînes de restaurants comme La Cage et La Belle et La Bœuf. De 5 à 15 % de sa production est exportée aux États-Unis.

La production de vodka est notamment un moyen d’utiliser les pommes de terre meurtries ou détériorées pour lesquelles il n’y a pas de marché, explique Josée Petitclerc. En plus, la drêche résultant de la production d’alcool sera ensuite étendue sur les terres pour les nourrir. « C’est de l’économie circulaire ! », se réjouit-elle.

PHOTO FOURNIE PAR PATATES DOLBEC

L’entreprise Patates Dolbec, à Saint-Ubalde, utilise une technologie 4.0 pour son usine de triage, lavage et emballage de pommes de terre.

Pour faire une bouteille de 375 ml, il faut de 10 à 18 livres de tubercules.

En diversifiant ses activités, Dolbec veut aussi « faire connaître les régions du Québec ». L’ouverture d’une boutique où il sera possible de déguster et d’acheter ses produits est prévue pour le printemps.

Une recette inédite au Québec

Curieusement, même si l’on cultive beaucoup de pommes de terre au Québec, et que ce légume est à la base de nombreuses vodkas russes et polonaises, le produit de Dolbec sera une première dans la province.

« Oui, c’est vrai, ce sont les seuls ! », confirme la secrétaire générale de l’Union québécoise des microdistilleries (UQMD), Annick Van Campenhout.

Les autres distilleries québécoises qui fabriquent de la vodka « du grain à la bouteille » utilisent surtout le maïs, parfois l’avoine. « Mais la majorité de nos membres ne font pas leur alcool de base parce que c’est très coûteux », mentionne Mme Van Campenhout. Ils l’achètent en Ontario ou ailleurs et le distillent ensuite de nombreuses fois.

Dolbec, pour sa part, pourra se targuer de faire de la vodka de la patate à la bouteille.

L’entreprise familiale ambitionne aussi de produire du gin et du whisky à partir des céréales qui poussent dans ses champs. Josée Petitclerc explique qu’en raison de la nécessaire rotation des cultures, « on fait un an de patates et deux ans de céréales ou d’engrais vert. Si on n’a plus de terre, plus personne n’a de job. Il faut en prendre soin ! »

PHOTO FOURNIE PAR PATATES DOLBEC

Explosion de l’engouement pour les spiritueux locaux

Patates Dolbec se lance dans un marché en pleine effervescence ces dernières années.

Il n’y avait quasiment pas de spiritueux du Québec en 2014. À la SAQ, il fallait les chercher. Et maintenant, il y a plus de 300 produits distillés.

Annick Van Campenhout, secrétaire générale de l’Union québécoise des microdistilleries

Grégory Lemeunier, qui a créé le site distilleriescanada.ca, consacré à l’industrie, observe lui aussi une « explosion » du nombre de spiritueux québécois depuis que le gin Ungava, produit en Estrie, « a ouvert des barrières infranchissables depuis longtemps ».

Même si « la SAQ n’y croyait pas au début », et « qu’il a fallu se battre pour avoir accès aux tablettes », l’engouement des Québécois pour les alcools locaux est indéniable et s’est accentué avec la pandémie, renchérit l’UQMD en précisant qu’en 2020, les ventes de spiritueux québécois ont bondi de 78 % par rapport à 2019.

À la SAQ, on observe une hausse des ventes de produits québécois de plus de 40 % depuis l’arrivée de la COVID-19 dans nos vies. Cette hausse provient notamment des coolers (bond de près de 80 %) et des gins (plus de 70 %).

Le gin local est particulièrement prisé. Pas moins de 67 % des ventes totales de gins à la SAQ concernent des gins québécois. Et 43 % des produits offerts sont fabriqués au Québec, précise le porte-parole Yann Langlais-Plante.

Patates Dolbec dévoilera officiellement sa vodka au grand public dimanche, lors du festival Spiritueux Québec qui se tient en ligne.

Le CP va tester un train à l’hydrogène

PHOTO BRENT LEWIN, ARCHIVES BLOOMBERG

Une fois le train construit, le CP dit qu’il effectuera des tests sur les nouveaux moteurs électriques de traction, pour voir si la technologie de l’hydrogène est prête pour le secteur du fret.

(Calgary) Le Chemin de fer Canadien Pacifique a indiqué vendredi qu’il mettrait en œuvre un projet pilote de train alimenté à l’hydrogène.

Publié le 18 décembre 2020 à 13h29

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La Presse Canadienne

La compagnie ferroviaire affirme que la locomotive de ligne sera la première du genre en Amérique du Nord une fois qu’elle sera modernisée avec des piles à hydrogène et une nouvelle technologie de batterie.

Le chef de la direction, Keith Creel, a affirmé que le projet positionnerait l’entreprise de Calgary comme un chef de file dans la décarbonisation du transport de marchandises.

Une fois le train construit, le CP dit qu’il effectuera des tests sur les nouveaux moteurs électriques de traction, pour voir si la technologie de l’hydrogène est prête pour le secteur du fret.

L’incursion du CP dans le domaine de l’hydrogène survient alors que plusieurs industries expérimentent avec cette technologie, tandis que le gouvernement fait la promotion de ses objectifs en matière de changement climatique au moyen de mesures comme sa taxe sur le carbone.

Le CP affirme avoir amélioré son efficacité énergétique de 40 % depuis 1990. Il ajoute qu’il réalise aussi des tests sur les biocarburants, le gaz naturel et l’alimentation par batteries, mais que presque toute la flotte des exploitants ferroviaires nord-américains utilise l’énergie diesel.https://www.lapresse.ca/affaires/entreprises/2020-12-18/le-cp-va-tester-un-train-a-l-hydrogene.php

Amazon prêt à acheter des milliers de camions Lion

PHOTO FOURNIE PAR LA COMPAGNIE ÉLECTRIQUE LION

Le contrat exige que Lion protège pour Amazon une capacité de production allant jusqu’à 2500 camions d’ici 2025 inclusivement, avec un maximum de 500 par année.

Amazon est disposé à acheter des milliers de camions électriques à Lion, et le constructeur de véhicules urbains de Saint-Jérôme pourrait en produire plus de 10 000 d’ici 2030 pour le géant mondial du commerce électronique. L’entente, signée l’été dernier mais rendue publique durant le congé du jour de l’An, peut même permettre à Amazon de devenir l’un des principaux actionnaires de Lion.

Publié le 6 janvier 2021 à 6h00

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Richard Dufour Richard Dufour
La Presse

L’accord donne à Amazon des bons de souscription lui permettant d’acquérir jusqu’à 8,6 millions d’actions de Lion, l’équivalent d’une participation de 20 % dans l’entreprise.

L’exercice de la totalité des bons de souscription doit se faire sur une période de huit ans et exige qu’Amazon dépense au moins 1,1 milliard US pour acheter des produits ou services offerts par Lion durant cette période.

Le contrat exige que Lion protège pour Amazon une capacité de production allant jusqu’à 2500 camions d’ici 2025 inclusivement, avec un maximum de 500 par année.

« L’idée est de garder une flexibilité dans la production pour nos autres clients », a dit le PDG de Lion, Marc Bédard. « Si Amazon nous en demande 700 ou 800 par année, on pourrait le faire, mais c’est à notre discrétion. »

Amazon s’est aussi entendu pour avoir une option sur la production de 2026 à 2030. « Amazon a le droit d’avoir 10 % de notre capacité de production pour ces années, dit Marc Bédard. On pense avoir une capacité d’environ 23 000 véhicules par année rendus là. Alors 10 % de notre production serait 2300 véhicules par an. »

Ça veut donc dire un total potentiel de 10 000 à 15 000 camions pour Amazon d’ici 2030. « L’objectif pour nous est évidemment de produire beaucoup de camions pour Amazon, c’est clair. En termes de potentiel, c’est notre plus gros client », affirme le PDG.

Le contrat stipule également que Lion doit s’occuper de l’entretien et des besoins de formation pour Amazon. Lion avait indiqué en septembre qu’Amazon avait commandé une dizaine de camions. Amazon a déjà reçu deux de ces camions, destinés à être utilisés au sein de son réseau, mais pas pour les livraisons à domicile. L’entente rendue publique récemment ne précise pas quelles fonctions rempliront les milliers de camions à produire.

Bientôt en Bourse

Les détails de la relation avec Amazon sont précisés dans un document complémentaire à l’entrée en Bourse de Lion déposé auprès de la Securities and Exchange Commission. Le début des transactions à la Bourse de New York sous le symbole « LEV » est attendu en mars.

Le saut de Lion sur Wall Street s’effectuera par l’entremise d’une fusion avec Northern Genesis, une société d’acquisition à vocation spécifique dont les actions sont actuellement déjà inscrites à New York.

Les modalités du contrat permettent à Amazon d’acheter des actions de Lion à un prix préétabli qui risque de s’avérer avantageux, souligne le gestionnaire de portefeuille montréalais Philippe Hynes, de la firme Tonus Capital. « Peut-être que la simple opportunité de pouvoir acquérir des actions de Lion à un prix intéressant va valoir la peine pour Amazon d’acheter des camions », dit-il.

Le financement privé accompagnant le projet d’inscription à Wall Street accordait le mois dernier une valeur boursière d’environ 2 milliards US à Lion.

L’inscription en Bourse doit permettre à l’entreprise fondée il y a 13 ans de récolter un demi-milliard US pour financer son expansion.

Lion prévoit principalement d’utiliser les 500 millions US récoltés pour avoir une usine d’assemblage de véhicules aux États-Unis, dans un État qui reste à confirmer, et construire une usine de fabrication de batteries au Québec, fort possiblement à Saint-Jérôme. L’annonce précisant le choix des emplacements est imminente.

L’usine actuelle de Saint-Jérôme a une capacité de production de 2500 véhicules par année. L’entreprise compte présentement un peu plus de 300 véhicules sur les routes et prévoit livrer 650 véhicules cette année.

Le chiffre d’affaires de Lion s’est élevé à 30 millions US en 2019. Jusqu’ici, la majeure partie des revenus de Lion ont été générés par la vente d’autobus scolaires électriques. À partir de maintenant, cependant, Lion anticipe qu’une portion « significative » de ses revenus proviendra de ses camions urbains électriques.

L’ambition de Lion est de générer en 2024 un chiffre d’affaires de 3,5 milliards US et des ventes de 18 000 véhicules.

Selon nos informations, les principaux actionnaires de Lion à l’entrée en Bourse seront Power Corporation (31 %), les fondateurs Marc Bédard et Camille Chartrand (15 %), et le fonds d’investissement XPNDCroissance d’Alexandre Taillefer (10 %).

La taille du marché électrique cible en Amérique du Nord est évaluée à 100 milliards US pour les camions urbains et à 10 milliards US pour les autobus. Les grands exploitants de parcs de camions comme UPS, FedEx ou Pepsi sont tous dans la ligne de mire de Lion.
https://www.lapresse.ca/affaires/entreprises/2021-01-06/amazon-pret-a-acheter-des-milliers-de-camions-lion.php

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Bouteille en papier, graal ou utopie verte ?

PHOTO HEO RAN, ARCHIVES REUTERS

Il se produit chaque année 80 milliards de bouteilles de plastique sur la planète. Une grande partie n’est tout simplement pas recyclée, ce qui contribue au problème grandissant de la pollution par le plastique.

Certaines entreprises présentent la bouteille en papier comme la solution miracle pour réduire le plastique, dont l’utilisation est de plus en plus controversée. Sauf que cette option est loin de représenter une panacée.

Publié le 11 janvier 2021 à 5h00

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Éric-Pierre Champagne Éric-Pierre Champagne
La Presse

Coca-Cola a dévoilé à la fin d’octobre son prototype de bouteille en papier fabriqué à son laboratoire en Belgique. La multinationale américaine rejoint ainsi d’autres entreprises comme L’Oréal, Carlsberg et Pepsi, qui investissent également dans la recherche pour concevoir une bouteille faite uniquement avec du papier.

L’idée paraît attrayante, d’autant plus qu’il se produit chaque année 80 milliards de bouteilles de plastique sur la planète. Une grande partie n’est tout simplement pas recyclée, ce qui contribue au problème grandissant de la pollution par le plastique.

C’est sans compter les émissions de carbone générées par le plastique, qui est fabriqué à partir de produits pétroliers. En mai 2019, le Center for International Environmental Law (CIEL) estimait d’ailleurs que le plastique pourrait représenter entre 10 et 13 % des émissions de carbone en 2050.

La bouteille en papier fait donc rêver, mais elle n’est pas à l’abri des critiques. « Il y a beaucoup de marketing vert [greenwashing] derrière cette idée, affirme Drishti Masand, qui est analyste chez Lux Research, à Boston. Les gens perçoivent le papier comme étant plus écologique, mais ce n’est pas aussi simple. »

Il faut une très grande quantité de papier pour produire une seule bouteille, qui nécessite plusieurs couches de fibres. Il faut jusqu’à sept fois plus de matière première que pour une bouteille en plastique, estime Mme Masand. Ce qui augmente aussi les coûts de production.

S’il fallait remplacer toutes les bouteilles de plastique produites chaque année par des bouteilles en papier, nous n’aurions tout simplement pas assez de forêts pour le faire.

Anthony Schiavo, analyste senior chez Lux Research

L’un des principaux défis consiste à protéger le papier du liquide qu’il contient. Les prototypes présentement à l’essai contiennent tous une mince pellicule de plastique. Les entreprises affirment que cette pellicule peut être retirée pour faciliter le recyclage des bouteilles en papier. Une affirmation qui fait sourciller Drishti Masand, considérant les défis actuels dans le recyclage des produits de papier doublés d’une couche de plastique.

PHOTO TIRÉE DU SITE DE PABOCO

Le prototype de bouteille en papier de Coca-Cola, fabriqué à son laboratoire en Belgique

Anthony Schiavo doute d’ailleurs qu’on puisse élaborer une bouteille faite uniquement de papier dans les prochaines années. Et si c’était le cas, les bouteilles en plastique ne disparaîtraient pas pour autant du marché. Le papier n’occuperait qu’une infime part du marché de la bouteille, selon lui.

Il faut mettre tous les éléments dans la balance, signale M. Schiavo. « En considérant tous les enjeux, il n’y a pas de preuves claires pour appuyer l’idée que la bouteille en papier serait plus verte que celle en plastique », conclut Drishti Masand.https://www.lapresse.ca/actualites/environnement/2021-01-11/bouteille-en-papier-graal-ou-utopie-verte.php

Comme toutes les nouvelles idées, les produits évolueront et s’adapteront aux défis, comme aux réalités sur le terrain. C’est la nature de la recherche que de retourner parfois en arrière pour ensuite mieux avancer. Sans oublier qu’à l’occasion une piste nous conduit à une autre, en favorisant ultérieurement la révolution de l’idée première. Dans tous les cas il faut prioriser la recherche avec l’esprit ouvert puisqu’elle est le principal moteur de l’innovation.

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Pour réduire nos déchets, il faut surtout changer de paradigme sur bien des choses… Par exemple le remplissage de bouteilles réutilisables devrait être la norme, pas une l’exception et une curiosité. Plutôt que d’acheter une bouteille de Coke, on devrait remplir notre bouteille personnelle et payer à la quantité. Peu importe comment on produit une bouteille avec des matériaux écologiques, ça reste beaucoup plus dommageable que de ne pas créer et recycler cette bouteille.

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Planète bleue, idées vertes Une espèce envahissante dans le bol de pitou

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE

Léa, une femelle labernois de 5 ans, a testé les croquettes à base de carpes asiatiques.

Les carpes asiatiques, une espèce envahissante, causent des ravages importants partout où elles passent depuis leur introduction en Amérique du Nord dans les années 1970. Or, ce poisson qui peut peser jusqu’à 50 kg devra maintenant faire face à un nouveau prédateur : le chien !

Publié le 18 janvier 2021 à 6h00

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Éric-Pierre Champagne Éric-Pierre Champagne
La Presse

Depuis la fin de l’année 2020, votre toutou préféré peut en effet manger de la carpe asiatique, contribuant du même coup à réduire la population de cette espèce.

Des croquettes pour chiens faites avec de la chair de carpe asiatique broyée sont commercialisées par Wilder Harrier, une entreprise québécoise établie à Montréal. On retrouve ce nouveau produit dans les différents magasins d’alimentation pour animaux. On peut aussi se le procurer en ligne sur le site web de l’entreprise.

Selon Philippe Poirier, président et cofondateur de Wilder Harrier, les nouvelles croquettes à base de carpes asiatiques ont reçu un accueil positif jusqu’à maintenant. « Les chiens l’adorent ! », dit-il.

Le test a été aussi concluant avec le labernois du représentant de La Presse, qui a dévoré sa gamelle remplie à ras bord.

Si la carpe asiatique peut sembler inusitée comme principal ingrédient dans des croquettes pour chiens, c’est que Wilder Harrier s’est donné pour mission de produire de la nourriture et des gâteries à partir de protéines « alternatives », souligne Philippe Poirier.

L’entreprise vend déjà des croquettes faites à partir d’insectes tout comme des biscuits à base de grillons ou d’algues.

Pour la carpe asiatique, l’entreprise s’approvisionne auprès d’une usine américaine, qui récolte ses poissons dans la rivière Illinois et le lac Michigan, où l’on trouve notamment des carpes à grosse tête et des carpes argentées.

Un vrai fléau

PHOTO ANGEL FRANCO, ARCHIVES LA PRESSE

Des carpes asiatiques dans la rivière Illinois aux États-Unis

Partout où elles passent, les carpes asiatiques sont un véritable fléau. Elles se reproduisent en grand nombre, elles peuvent mesurer jusqu’à plus de 1 mètre et peser jusqu’à 50 kg. Surtout, elles sont terriblement voraces. Chaque jour, elles mangent l’équivalent d’environ 40 % de leur poids. Herbivores, elles peuvent très rapidement raser tout un écosystème.

C’est aussi une espèce difficile à contenir. Même des barrières électriques installées par l’armée américaine, au début des années 2000, n’ont pu stopper la progression de la carpe asiatique vers les Grands Lacs.

Ironiquement, ce sont autant de bonnes nouvelles pour Wilder Harrier, qui n’a pas à craindre des problèmes d’approvisionnement au cours des prochaines années.

L’entreprise prévoit déjà de vendre son nouveau produit aux États-Unis et en Corée du Sud, où la nourriture pour chiens contenant des protéines animales coûte beaucoup plus cher qu’en Amérique, précise Philippe Poirier.

Si Wilder Harrier compte sur la carpe asiatique pour vendre ses croquettes, les gouvernements américain et canadien souhaitent probablement beaucoup de succès à cette entreprise québécoise.

Ils craignent presque comme la peste cette espèce envahissante, qui cause déjà d’importants dommages écologiques et économiques.

Wilder Harrier estime avoir besoin de 50 à 100 tonnes de chair de carpes asiatiques broyées pour l’année 2021. Ce ne sera pas suffisant pour éradiquer l’espèce, mais c’est assurément un bon début.

Sur l’écran radar

Un nouveau centre sur le climat à Vancouver

PHOTO JENNIFER GAUTHIER, REUTERS

Vue de Vancouver, en Colombie-Britannique

Le gouvernement fédéral a annoncé mardi une aide de 22 millions de dollars pour permettre à l’Université Simon Fraser, en Colombie-Britannique, de mettre sur pied un centre urbain sur le climat dans la région métropolitaine de Vancouver. Le nouveau centre verra le jour grâce au programme Renewable Cities, de Simon Fraser, destiné à soutenir notamment la transition énergétique. L’objectif est de mettre en place, localement, des solutions pour améliorer l’efficacité énergétique et réduire les émissions de gaz à effet de serre.

La Presse

L’Arabie saoudite, premier exportateur de pétrole, lance une ville sans voiture

PHOTO HAMAD I MOHAMMED, REUTERS

Vue de la côte de NEOM, en Arabie saoudite

L’Arabie saoudite, premier exportateur de pétrole brut au monde, a annoncé le lancement d’une ville écologique avec « zéro voiture, zéro route, zéro émission de CO2 » à NEOM, une zone du nord-ouest du royaume actuellement en développement. Région futuriste et touristique, NEOM figure sur la liste des nombreux mégaprojets en cours destinés à diversifier l’économie de l’Arabie saoudite, qui dépend très largement de l’exportation de l’or noir. La ville, baptisée The Line, pourra accueillir 1 million d’habitants et préservera 95 % des zones naturelles. « Il n’y aura ni voiture ni route et zéro émission de carbone », a ajouté dans une déclaration retransmise à la télévision le prince héritier Mohammed ben Salmane, dirigeant de facto de la première économie du monde arabe, régulièrement classée parmi les pays les plus pollueurs au monde.

– Agence France-Presse
https://www.lapresse.ca/actualites/environnement/2021-01-18/planete-bleue-idees-vertes/une-espece-envahissante-dans-le-bol-de-pitou.php