Citation Pour réfuter la proposition d’augmenter la hauteur des bâtiments, les gens parlent d '«identité», ils parlent de la sainteté du Mont Royal, du désir de conserver une silhouette de notre skyline. C’est une idéologie, pas des faits.
Je suis SI peu d’accord.
Je bien désolé, mais le Mont Royal est très factuel.
Sa présence dans la ville est factuelle, elle n’est pas idéologique. Le paysage est factuel, il n’est pas idéologique. la présence du Mont Royal dans l’Histoire montréalaise est factuelle, pas idéologique. L’association de certains éléments à l’Image de la ville de Montréal, dont le mont fait partie, est on ne peut plus factuel. Il y a des données photographiques, culturelles, urbanistiques, paysagères, historiques, qui démontrent cette importance, et qui, avec bien d’autres éléments, forment ensemble l’argumentaire qui ont mené aux prises de décisions qui façonnent la ville.
Alors si lui accorder autant de place et en faire un enjeu de conservation relève simplement de l’idéologie, alors cette volonté d’en faire abstraction l’est encore davantage, et c’est une idéologie bien ignorante.
A mon sens, la nord-américanisation de Montréal est tout aussi idéologique comme posture que celle qui défend l’échelle humaine des quartiers, qui d’ailleurs est un concept démontrable avec des éléments factuels, mesurés. On peut décider de ne pas suivre ces principes, mais ils n’ont rien d’une simple opinion, tout comme la protection des paysages dans la ville. Si on décide d’aller contre ça, il faut savoir démontrer pourquoi et expliquer pourquoi l’échelle humaine, pourquoi ces vues protégées, pourquoi les unités de paysage ne seraient pas une chose désirable, pourquoi les nombreux arguments qui la sous-tendent ne sont pas valides. Même chose avec les éléments centraux du paysage et de l’image de la ville, et leur protection patrimoniale. Dire “Le Mont-Royal ne devrait pas avoir tant d’importance” est une phrase vide clairement insatisfaisante si elle ne s’accompagne pas d’une démonstration, et toutes ces composantes sont basées sur des recherches et sur des données - elles ont fait leur preuve, elles sont devenus règlements. Si on veut les déboulonner, ce n’est pas à ces éléments de se défendre, c’est à leurs opposants à défendre leur posture idéologique.
Par ailleurs, les personnes et institutions qui ont une influence démesurée à Montréal ne sont pas les quelques OBNL que vous venez de citer, ce sont les promoteurs immobiliers et les grands donneurs d’emploi ainsi que le monde de la finance, jumelé aux chambres de commerce. C’est eux l’élite. Et heureusement, il y a des mécanismes de protection, mais ces mécanismes sont rouillés et bien faibles en comparaison des leviers dont ces derniers disposent. Car si ces quelques OBNL étaient aussi forts et influents, ils n’auraient clairement pas à assister avec impuissance au dépérissement de tant de bâtiments historiques comme la bibliothèque St-Sulpice, la station Craig, les Silos, le Empress, ou à l’arrivée du REM de l’Est, contre lequel ils ont tous et toutes fait des sorties publiques argumentées et pertinentes sans trouver le moindre écho auprès de ceux qui vont décider, aveuglés par des promesses creuses de ‘signature’ à saveur de rendement économique. Cette idéologie là, elle a un nom - c’est le néolibéralisme. Et sa sainteté, c’est le rendement et le profit. Et ce n’est pas suffisant pour assurer l’avenir sensible et qualitatif d’une ville, qui fait qu’une ville est plus qu’une machine de croissance sans âme.
Finalement, la fameuse idéologie. Je n’ai pas envie de définir ou d’argumenter qui défend quoi, mais si j’admets que mes propos s’inscrivent évidemment dans un courant idéologique, ne faites surtout pas l’erreur de croire que les votre ne le sont pas.