Merci beaucoup pour votre réponse!
Je comprends effectivement mieux votre vision.
En fait, je dirais qu’il s’agit d’une vision selon laquelle la ville ne serait que chiffres et tableaux Excel.
C’est une vision qu’on endend souvent chez les ingénieurs et les urbanistes, qui sont généralement plus pragmatiques dans leur approche.
Malheureusement, cette vision évacuent entièrement et brutalement tout l’aspect sensible de la ville, qui est davantage le rôle des architectes. D’ailleurs, le rôle des architectes est de manière générale un aspect profodément incompris, qu’on résume à créer de «belles choses», ou qu’on confond avec le rôle des ingénieurs.
Effectivement, ce que Phylis Lambert dit, c’est très difficile à comprendre pour beaucoup de gens. Aucune case à cocher, aucun chiffre à donner, aucune mesure en pieds. Seulement une vision sensible des choses. À l’inverse des éléments très concrets que vous cités.
Le problème avec la sensibilité, c’est qu’elle ne s’enseigne pas. Il n’y a aucun cours de sensibilité. Les formations en design (architecture, design graphique, design de la mode…) visent à la développer, mais ce n’est pas si évident.
Je comprends donc que ce que vous appelez «idéologie», c’est l’ensemble des choses non quantifiables que vous avez du mal à saisir, et que par conséquent, ne voyez ni l’utilité ni la raison. Pourtant, elles sont profondément utile au développement sain de la ville.
Je suis d’avis que l’idéal se trouve quelque part entre les deux. Le développement de la ville doit considérer les enjeux concrets, de besoins, d’étalement, d’environnement, d’ombre et de vent… mais elle doit également considérer les enjeux sensibles, l’identité, la personnalité, le grain, l’ambiance.
Je ne dirais pas que les gens que vous cités ont une influence disproportionnée. Au contraire. À Montréal, ce sont les ingénieurs et les urbanistes qui sont maîtres. Mais si on les entends si souvent, c’est que les professionnels de l’aménagement et de l’architecture leur considèrent une grande sensibilité, qui vise à tenter autant que possible d’équilibrer le discours très mathématique qui domine. Si ce n’était pas d’eux, toutes les décisions seraient uniquement pris selon les colonnes de chiffre, et Montréal serait d’une grande banalité, d’un générique à faire pleurer.
Je reviens sur ma question. Vous dites que leur objectif est que leur idéologie devienne loi. Mais encore là, quel est le but ultime, qu’est-ce qu’ils gagnent au final?