C’est la mode de faire des cul-de-sac pour éviter une circulation importante, de créer des quartiers tranquilles et sécuritaires.
Mais malgré ça un jeune c’est tué dans un accident de voiture dans une de ces rues à impasse récemment.
La ville de Brossard ne voulait pas construire une école sur ce lot ?
Je pensais que la ministre voulait juste enlever le processus de PPCMOI avec son amendement… pas les PIIA aussi
« Ça veut dire que tu peux augmenter le nombre d’unités, le nombre d’étages, que tu peux réduire le nombre de places de stationnement. Tu peux choisir un revêtement extérieur qui n’est pas prévu par les règlements d’urbanisme. Ça permet de sauter toutes les étapes d’approbation pour un projet donné », a précisé la ministre lors de l’étude détaillée du projet de loi 31, mercredi.
Projet de loi sur le logement : un amendement controversé longuement débattu
La ministre de l’Habitation, France-Élaine Duranceau (Photo d’archives)
PHOTO : RADIO-CANADA / SYLVAIN ROY ROUSSEL
La Presse canadienne
Publié hier à 20 h 39 HNE
La ministre France-Élaine Duranceau a dû défendre un amendement controversé dans son projet de loi 31 sur le logement qui a été critiqué par les partis d’opposition. Ils craignent que la modification entraîne des effets pervers en matière d’urbanisme.
L’amendement en question, s’il est inclus dans le projet de loi, permettra aux municipalités d’au moins 10 000 habitants et dont le taux d’inoccupation est inférieur à 3 % de faire fi de leur propre réglementation en matière d’urbanisme pour la construction d’un minimum de trois logements.
Une municipalité pourra aussi déroger à ses règles si le projet de construction est composé majoritairement de logements sociaux ou abordables ou de logements pour les étudiants. La municipalité qui veut utiliser cette mesure devra seulement tenir une assemblée publique. Ce régime d’exception aura une durée de cinq ans.
« Ça veut dire que tu peux augmenter le nombre d’unités, le nombre d’étages, que tu peux réduire le nombre de places de stationnement. Tu peux choisir un revêtement extérieur qui n’est pas prévu par les règlements d’urbanisme. Ça permet de sauter toutes les étapes d’approbation pour un projet donné », a précisé la ministre lors de l’étude détaillée du projet de loi 31, mercredi.
L’opposition n’est pas convaincue
France-Élaine Duranceau affirme que ces modifications sont nécessaires pour accélérer la construction de logements. Un argument qui n’a pas convaincu les oppositions.
Le député péquiste Joël Arseneau craint que cela entraîne des effets pervers. J’ai l’impression qu’on donne le droit à toutes les municipalités de faire n’importe quoi comme bon leur semble et ça, moi, ça m’inquiète un peu, a-t-il lancé.
La députée libérale Virginie Dufour a proposé une modification afin de limiter les dépassements des normes de densité et de hauteur des bâtiments que permettrait l’amendement de la ministre. La partie gouvernementale a finalement rejeté sa proposition.
C’est franchement inquiétant […] J’ai une petite crainte de voir de quoi va avoir l’air notre paysage urbanistique dans cinq ans, a rétorqué Mme Dufour au refus du gouvernement.
Le solidaire Andrés Fontecilla a lui aussi émis des réserves, craignant que sans limitation à cet amendement, on se retrouve avec des horreurs qu’on a malheureusement trop connues dans le passé.
Des personnes ont manifesté contre le projet de loi 31 dans plusieurs grandes villes du Québec depuis sa présentation. Le projet de loi vise à actualiser certaines dispositions législatives en matière de droit du logement. (Photo d’archives)
PHOTO : RADIO-CANADA / RANIA MASSOUD
Comme on a géré la pandémie
La ministre a dû se défendre face aux nombreuses critiques qui lui ont été adressées. Selon elle, la crise du logement nécessite des mesures exceptionnelles.
Dans le contexte de crise, je m’en remets au bon jugement de tout le monde pour faire débloquer les projets. Comme on a géré la pandémie : il y avait une crise et il fallait agir. À un moment donné, tu te fies aux gens sur le terrain et tu avances dans la crise en cherchant des solutions concrètes, a-t-elle affirmé pour défendre son initiative.
France-Élaine Duranceau a tout de même admis qu’il y avait des risques avec un tel amendement, mais a ajouté que, selon elle, les bénéfices seraient nettement supérieurs.
Après plusieurs heures de délibérations et de propositions de modifications, le vote sur l’amendement n’a finalement pas eu lieu mercredi en soirée.
Le projet de loi 31 a fait beaucoup de vagues depuis son dépôt en juin dernier. La ministre avait d’emblée annoncé sa volonté de s’attaquer aux cessions de bail, ce qui a soulevé l’ire de regroupements de locataires.
Lors d’une autre séance d’étude détaillée du projet de loi en octobre, les représentants des trois partis d’opposition avaient quitté la salle avec fracas pour dénoncer le chantage et l’arrogance de la ministre Duranceau. Les travaux avaient repris peu de temps après.
Chronique de l’ancien maire de Gatineau
On ne construit pas pour 5 ans, mais pour 100 ans
PHOTO PHILIPPE BOIVIN, ARCHIVES LA PRESSE
Logements en construction à Gatineau. Il y a deux ans, il s’est construit 68 000 logements au Québec. Combien de projets ont été considérablement améliorés parce que les promoteurs craignaient un référendum ? Des milliers, écrit Maxime Pedneaud-Jobin.
Maxime Pedneaud-Jobin
COLLABORATION SPÉCIALE
Avec le projet de loi 31 sur l’habitation, le gouvernement du Québec veut donner aux villes un pouvoir d’exception pour leur permettre de suspendre leur propre règlement d’urbanisme et ainsi adopter des projets plus rapidement. Le gouvernement se trompe de cible et joue avec le feu.
Publié à 1h57 Mis à jour à 7h00
Quand une crise se présente, l’industrie en profite toujours pour demander des réformes qui, dans un autre contexte, n’auraient jamais été acceptées, des réformes qui, dans les faits, sont souvent également à côté du problème (ce n’est pas pour me vanter, mais je vous l’avais dit il y a un an !1).
Des exemples ?
Pour demander un allègement de la réglementation municipale, on a fait grand cas de l’augmentation de 34 % en moyenne, entre 2018 et 2023, des délais d’obtention d’un permis de construction à Montréal. Horrible, n’est-ce pas ? Attention, ce 34 % signifie qu’il faut, en moyenne, 60 jours au lieu de 45 pour obtenir un permis à Montréal. Vous croyez vraiment que ces 15 jours supplémentaires ont un effet sur la crise du logement ? On dramatise les faiblesses de nos institutions et on donne des munitions à ceux qui les contestent.
Toujours pour demander un allègement de la réglementation municipale, on dénonce le « pas dans ma cour ». Chaque cas fait du bon spectacle et on en parle beaucoup. Toutefois, il y a deux ans, il s’est construit 68 000 logements au Québec. Combien de cas de pas dans ma cour ? Cinquante ? Cent ? Personne ne le sait. On navigue aux impressions (ce qui est un problème – avis aux chercheurs).
Et combien de projets déposés et acceptés respectaient la réglementation ? Des milliers. Ça, on le sait. Et combien de projets ont été considérablement améliorés parce que les promoteurs craignaient un référendum ? Des milliers. On le sait aussi. Mais aucun d’entre eux n’obtient un article dans le journal.
Un règlement de zonage est la transcription juridique d’une vision pour un quartier (types de commerces, types de logements, hauteur, etc.). Multiplier les exceptions affaiblit ce plan d’ensemble. Les contre-pouvoirs citoyens – comme les référendums – et la réglementation existent parce que les projets de pacotille, sans vision, mal placés, laids, trop hauts ou trop bas, sont légion. Les mobilisations citoyennes nous permettent d’éviter des erreurs avec lesquelles nous aurions à vivre longtemps. On ne construit pas pour 5 ans, mais pour 100 ans. Encore une fois, on dramatise les faiblesses des institutions et on oublie leurs avantages.
Au lieu d’improviser une règle générale périlleuse, le gouvernement aurait pu proposer un mécanisme pour que les villes puissent modifier rapidement leur règlement de zonage pour augmenter la densité dans certaines zones stratégiques, comme autour des stations de transport collectif, et ce, après un processus de consultation. Les promoteurs auraient ainsi pu construire de plein droit, donc éviter la multiplication des assemblées publiques, le risque de favoritisme aurait été moins grand et la vision d’ensemble respectée. Tout cela aurait été faisable en quelques mois.
Finalement, si la capacité de suspendre les règlements s’appliquait au logement social et au logement étudiant, donc au logement à but non lucratif, elle serait utile et plus sûre. L’ouverture à tous les projets a de quoi susciter l’inquiétude.
PHOTO MARCO CAMPANOZZI, ARCHIVES LA PRESSE
La ministre de l’Habitation, France-Élaine Duranceau
Les vraies causes de la crise
Parmi les causes fondamentales de la crise du logement, il y a, d’abord et avant tout, le désengagement de l’État. Le secteur privé ne s’intéresse au logement social ou abordable que s’il est obligé d’en faire et dans la mesure où on le subventionne. Pendant presque deux décennies, le fédéral s’est désintéressé de la question du logement, il vient d’y revenir. Le Québec, lui aussi, a commencé par se désengager, puis il a carrément nié la crise du logement, pour se réveiller récemment, sous la pression des villes2.
D’autres facteurs jouent aussi un rôle évident. La croissance de la population au Canada n’a jamais été aussi rapide depuis 1957, elle est aujourd’hui l’une des plus élevées au monde3. La Banque Nationale a récemment demandé au gouvernement fédéral « de revoir ses objectifs en matière d’immigration afin de permettre à l’offre [en logement] de rattraper la demande »4. C’est pratiquer l’aveuglement volontaire que de croire que la démographie n’a pas d’impact sur la crise du logement. Les facteurs économiques à court terme ont également un impact majeur. Pour l’Association provinciale des constructeurs d’habitations du Québec, « l’augmentation des taux d’intérêt et le resserrement des conditions de financement ont arrêté la machine »5.
Les vrais cas de « pas dans ma cour » existent. La lourdeur administrative existe. Mais ce ne sont que des diversions. Le désengagement de l’État, la démographie, les coûts de construction et l’accès au capital sont les vraies explications de la crise du logement.
On dramatise les faiblesses de nos institutions, on oublie la contribution positive des contre-pouvoirs citoyens, on fait des compromis avec lesquels nous devrons vivre longtemps et on oublie les vraies causes de la crise. C’est à ces dernières que le gouvernement devrait s’attaquer.
Ce sera utilisé pour accepter des projets ayant des revêtements en bois / bardeaux de cèdres dans les municipalités qui interdisent les revêtements naturels et non pas pour qu’un promoteur puisse mettre du clin et de l’acrylique sur toute sa façade, right? Right?
Je suis surpris qu’on parle pas du potentiel de corruption dans ce dossier. Au lieu de créer une règle générale qui éliminerait le zonage unifamiliale par example, on invente une règle qui sera appliquée au cas par cas. Qui sera responsable de faire ces décisions? Dans une petite ville j’imagine qu’une personne serait responsable. Pas très difficile à influencer une personne surtout quand des millions sont en jeux.
Ce n’est pas uniquement du négatif, au moins deux projets me viennent à la tête ou les Nimbys ont clairement détérioré la qualité. Par contre la CAQ a clairement pris le easy way out. Au lieu de faire des changements structuraux elle met un pansement qui couvre à peine la plaie.
En effet, il n’y a aucune balise sur la façon de l’utiliser. Contrevenir au plan de zonage et d’urbanisme en construisant un projet plus dense et plus haut est déjà une énorme concession aux promoteurs. Ça aurait pu en arrêter là : les villes de 10 000 habitants + ayant 3% ou moins d’inocupation pourront déroger à leur plan d’urbanisme et de zonage pour autoriser des projets plus denses allant jusqu’à 5 étages (exemple), sans consulter la population ou jusqu’à 10 étages (exemple) dans les zones situées à moins de 800m (exemple) d’un pôle de mobilité.
Pourquoi faut-il toucher à la qualité architecturale déjà médiocre partout au Québec ainsi qu’aux seuls processus permettant d’assurer un certain contrôle? Permettre à un promoteur de mettre des revêtements interdits ne lui fera pas construire plus d’habitations, ça va que lui faire un peu plus de profits.
Ce matin à la radio, un chroniqueur parlait aussi d’un gros risque d’augmentation de la spéculation immobilière…
J’aurais préféré une obligation imposée aux municipalités de présenter des modifications à leurs plans d’urbanisme qui comprendrait des zones de plus haute densification pour des projets de pleins droits. De présenter des stratégies de forte densification (plusieurs étages) dans plusieurs zones stratégiques, dans des cadre bâti et non seulement dans les périphéries. Par exemple, dans un rayon de 500 mètres de stations de transport en commun = potentiellement un changement de zonage - densité - hauteurs. Que le gouvernement leur donne les pouvoirs pour pouvoir faire cela rapidement avec le moins d’embûches possibles.
Cela serait une approche plus structurante et une vision à long terme. Au moins, les urbanismes pourraient aider pour cette vision. J’espère que la ville de Montréal va plutôt approcher cela ainsi. Cela démontrerai du leadership.
La Colombie-Britannique a présentée une nouvelle politique d’aménagement autour du transport en commun afin de créer des TOD (Transit Oriented Developpement Areas). Celle-ci autoriserait plus de densité autour des stations de transport en commun : « construire davantage de logements à proximité des centres de transport en commun est au centre d’un nouveau projet de loi visant à accélérer la livraison de logements et à encourager davantage de communautés à proximité des transports en commun, des services et des commodités qui améliorent la vie des gens. »
Voici un tableau récapitulatif :
Je réfléchissais à ce que la ville de Montréal agit dans la même direction rapidement et change ses plans d’urbanisme afin d’augmenter les densités autours de ses stations. Une telle mesure serait plus structurante que la nouvelle loi de la CAQ et permettrait d’impliquer les urbanismes dans le développement. En exploitant le potentiel sous-utilisé autour de certaines d’entres-elles, il y aurait moyen d’aider à créer plus de logements, et à augmenter les utilisateurs du transport en commun.
Pour illustrer le potentielle d’une telle mesure, j’ai créé des cartes de développement TOD dans un rayon de 500 mètres des stations pour certains arrondissement. Pour ce faire, j’ai utilisé des cartes d’arrondissements présentant les secteurs de valeur patrimoniale ou de grande valeur architecturale que l’on retrouve comme annexe de certains plans d’urbanisme.
Mercier-Hochelaga-Maisonneuve 1 :
Mercier-Hochelaga-Maisonneuve 2 :
Rosemont 1 :
Rosemont 2 :
Villeray :
Est-ce que le PMAD de la CMM ne fait pas déjà ça en obligeant une densité minimal de logements / hectare près de pôles TOD, seulement sans spécifier le type de bâtiment à construire?
Théoriquement, la CMM indique qu’il faut favoriser de la densité autour des transports en commun. Mais concrètement, les plan d’urbanisme et les zonages actuels ne permettent pas nécessairement beaucoup de hauteurs ou de densité de plein droit.
Dans l’Est par exemple, il y a énormément de maisons unifamiliales autour des stations de la ligne verte. Autre exemple, le projet de Mondev près de la station Saint-Michel qui ne peut construire que du 2 étages de pleins droit. Je crois que l’on devrait maximiser le potentiel de ces secteurs, spécialement ceux se trouvant près de stations et qui ne sont pas soulignés comme étant de grande valeur architecturale ou patrimoniale.
Par exemple, la carte du Plateau Mont-Royal est pratiquement protégée à 90%. Une stratégie d’augmenter les hauteurs ne fonctionnerait pas pour ce quartier.
Le projet de loi 16 adopté en juin dernier permet aux projets dans les zones (et ses zones contiguës) où il y a du transport collectif lourd d’être exemptés du processus référendaire si la hauteur et densité ne dépassent pas de 50% le zonage (article 71 du PL16 qui modifie l’article 123.1 de la Loi sur l’aménagement urbain).
C’est en vigueur depuis le 1er septembre.
123.1. Malgré les troisième et quatrième alinéas de l’article 123, n’est pas propre à un règlement susceptible d’approbation référendaire une disposition qui vise à permettre la réalisation d’un projet qui est relatif:
[…]
N’est pas non plus propre à un tel règlement une disposition qui, dans une zone où un usage résidentiel est permis:
[…]
b) la variation n’excède pas la moitié de la valeur initiale de la norme, lorsque la norme s’applique uniquement à :
i. une zone dans laquelle se situe un point d’accès à un service de transport collectif qui est exploité sur rail ou sur une autre voie qui est destinée exclusivement au transport collectif;
ii. une zone contiguë à une zone visée au sous-paragraphe i;
Cependant, cet article n’enlève pas les PIIA.
Oui, cette nouvelle politique va aider. Cependant, j’ai l’impression que des plans de zonages plus précis des secteurs que la ville considère comme les zones TOD à densifier permettraient de mieux guider les promoteurs vers ces zones. “Dans ces zones que nous considérons TOD, nous accepterons du 6 étages parce que nous voulons fortement densifier et transformer ceux-ci. Nous vous encourageons donc à venir construire ici”. Ce genre de plans donneraient l’heure juste au promoteurs sur les intentions de la ville. Pour le moment, j’ai l’impression qu’ils ne savent pas s’ils vont perdre du temps avec un projet ou non.
Idéalement, la ville changerait ses plans d’implantation/urbanisme ou créerait des PPU pour chacun des secteurs des stations de métro dans des délais plus rapide. Elle pourrait aussi faire la demande à Québec d’obtenir des pouvoirs temporaires afin de pouvoir changer ses zonages ou faire des PPU avec moins d’embûches possibles (sans risque de référendum) en justifiant la crise du logement. Faire preuve de proactivité.
J’ai l’impression que les nouvelles mesures du gouvernement ne permettront pas de réellement changer complètement des quartiers, mais feront pousser des tours par-ci par-là. Bref, en ce moment, ces nouvelles politiques s’applique par projet au lieu de demander la création d’une vision/plan d’ensemble.
Les plans de zonages des villes découlent du PMAD (et techniquement du plan d’aménagement de la MRC, je ne sais pas comment ça se passe pour les agglomérations). Si le PMAD dicte 40 logements / hectare à côté d’un terminus de bus, la ville est obligée de faire respecter cette densité pour tout nouveau projet.
Le PMAD ayant été fait au début des années 2010, les densités sont certainement insuffisantes, mais ce sera facilement correctable lors de la mise à jour du PMAD (qui devrait s’en venir il me semble).
Oui le nouveau PMAD s’en vient de même que le nouveau Plan d’urbanisme et de mobilité (PUM) de Montréal. De l’info partielle que j’ai, le PUM devrait relever les densités dans plusieurs secteurs
Je suis tombé sur ce vieux vidéo https://youtu.be/nImFJ7KKjAo?si=9yYE498cquY1fljR de Oh urbanity. Vers le milieu du vidéo, ils parlent de banlieue qui ont de bonne densité en coupant sur la largeur des rues. J’ai été élevé sur le Plateau Mont-Royal et maintenant vie dans l’Est de la ville. Je capote comment les rues dans l’Est sont large( je peux me stationner en double sans jamais déranger personne.) J’espère qu’on arrivera un jour à ravoir des rues de taille “normal”.
C’est comme ça dans tous les quartiers périphériques de Montréal. Les rues résidentielles dans Saint-Michel, Anjou, Saint-Léonard ou Saint-Laurent sont démesurément larges. En contrepartie, les trottoirs sont inconfortablement étroits et ne disposent même pas d’extension pour la végétation.
Un tout à l’auto vraiment triste. Si au moins, il y avait des avantages. Par exemple pour le déneigement si une portion de la rue servait à recueillir la neige et diminuer le nombre d’opérations de chargements. Mais, non , on n’utilise même pas cet espace qui est inutilisé 90% du temps.
Les villes face au phénomène du «pas dans ma cour», en pleine crise du logement
Photo: Guillaume Levasseur archives Le Devoir
Une manifestation a eu lieu en septembre dernier contre un centre d’inhalation supervisée de drogues, qui pourrait ouvrir ses portes en début d’année prochaine près d’une école primaire du quartier Saint-Henri, à Montréal.
Zacharie Goudreault
11 décembre 2023
Transports / Urbanisme
En pleine crise du logement, des voix s’élèvent dans les villes du Québec pour dénoncer le phénomène du « pas dans ma cour », qui retarde de nombreux projets immobiliers, mais aussi des ressources destinées aux personnes en situation d’itinérance, entre autres. Or, l’urgence du contexte actuel ne doit pas servir de prétexte pour faire fi de consultations souvent nécessaires à l’obtention de l’acceptabilité sociale, préviennent deux expertes. Tour d’horizon.
Tirée de l’expression anglaise « not in my backyard », l’expression « pas dans ma cour » a fait l’objet de nombreuses études sociologiques au fil des années. Le concept vise à décrire l’opposition active de citoyens à l’arrivée près de leur domicile d’infrastructures qui pourraient bouleverser leur quotidien ou encore réduire la valeur de leur propriété.
« Il y a des gens qui ne sont pas du tout mal à l’aise de dire : c’est un bon projet, mais faites-le ailleurs », constate Marie-Ève Maillé, qui est conseillère stratégique en communication et médiation environnementales. En 2017, elle a publié l’essai Acceptabilité sociale. Sans oui, c’est non avec Pierre Batellier, dont un chapitre complet porte sur le concept du « pas dans ma cour ». Une expression qui mérite d’être utilisée avec prudence, cette « étiquette » étant souvent utilisée pour « marginaliser un discours d’opposition qui peut avoir une valeur et une légitimité », nuance l’experte.
Une minorité bruyante
Dans les derniers mois, ce phénomène a notamment causé des maux de tête à des organismes venant en aide aux personnes en situation d’itinérance, dont le nombre a augmenté de 44 % au Québec en quatre ans, selon un dénombrement réalisé l’an dernier. C’est le cas de la Maison Benoît Labre, dans l’arrondissement du Sud-Ouest. L’organisme a dû faire face dans les derniers mois à l’opposition de plusieurs familles inquiètes par son projet de centre d’injection et d’inhalation supervisées dans son quartier, à proximité d’un parc et d’une école primaire. Le nouveau centre d’accueil de l’organisme, qui comprendra également 36 logements pour sans-abri ayant des problèmes de dépendance, pourra finalement ouvrir en 2024 après avoir reçu le feu vers de la Direction de la santé publique, qui a jugé ce projet nécessaire dans un contexte de crise des surdoses.
« On a beaucoup d’appuis, mais on n’entend pas ces gens-là. On entend seulement ceux qui s’opposent au projet et qui sont très “vocaux” », soupire la directrice générale de la Maison Benoît Labre, Andréane Désilets. Une levée de boucliers qui aurait pu être évitée si les autorités effectuaient un meilleur « travail d’éducation » sur l’importance d’avoir davantage de ressources pour desservir les sans-abri au Québec, mais aussi pour déconstruire certains mythes, selon elle. « Les gens qui étaient contre le projet pensaient qu’on allait fournir de la drogue aux utilisateurs, alors que c’est faux », souligne Mme Désilets.
Plusieurs villes du Québec ont quant à elles fait face cette année à l’opposition de citoyens à des projets d’éoliennes, de plus en plus nombreux afin de soutenir l’augmentation de production d’énergie d’Hydro-Québec. « C’est la peur de l’inconnu », constate Jean-Guy Hamelin, maire de Saint-Michel, une petite municipalité de la Montérégie où de nombreuses éoliennes ont été aménagées dans les dernières années. « Il y avait une certaine crainte des citoyens comme quoi la valeur des maisons allait [se] dévaluer, mais ça n’a jamais été le cas chez nous », souligne M. Hamelin.
L’immobilier au ralenti
Les promoteurs immobiliers sont pour leur part nombreux à déplorer que le rythme de construction de logements soit actuellement ralenti par des citoyens qui s’opposent à la densification urbaine.
« C’est un phénomène qui est vraiment un problème », lance en entrevue le coprésident et fondateur de Pur Immobilia, Philippe Bernard, qui affirme avoir vu certains de ses projets immobiliers ralentis ou revus à la baisse à Saint-Lambert et à Montréal, en raison de l’opposition citoyenne à ceux-ci. « Il y a des projets qui sont bons pour la communauté, qui sont structurants et il y a beaucoup de ces projets qui sont bloqués par une poignée de citoyens, soupire le promoteur. Et la motivation première, c’est : “pas dans ma cour”. »
Le vice-président Développement immobilier chez Quorum, Maxime Laporte, a quant à lui dû se résoudre à renoncer, dès les premiers mois, à un projet de 111 logements qu’il souhaitait réaliser sur le site d’un vieux garage situé à proximité de la future station du Réseau express métropolitain (REM) de Sunnybrooke, dans l’ouest de l’île de Montréal, en raison de l’opposition de quelques dizaines de citoyens qui ont fait ouvrir un registre demandant la tenue d’un référendum sur le changement de zonage du site. Le conseil d’arrondissement de Pierrefonds-Roxboro a ensuite fait avorter le projet pour éviter une démarche consultative coûteuse.
« Tout le monde veut des logements, mais pas dans [sa] cour », déplore M. Laporte, selon qui les villes devraient disposer de la capacité de mieux « gérer ce mécontentement-là » afin que celui-ci n’empêche pas des projets immobiliers de prendre forme.
Acceptabilité sociale
Dans ce contexte, la présidente-directrice générale de l’Institut de développement urbain du Québec, Isabelle Melançon, voit d’un bon oeil un amendement inclus au projet de loi 31 du gouvernement Legault. Celui-ci aura pour effet de permettre aux villes où le taux d’inoccupation est de moins de 3 % sur le marché locatif d’autoriser des projets de trois logements ou plus sans tenir compte de leur réglementation d’urbanisme. Une mesure qui pourrait accélérer l’approbation de plusieurs projets immobiliers nécessaires pour contrer la crise du logement, estime Mme Melançon. « On nous demande de construire. Si on peut enlever une embûche, je pense que c’est une bonne chose. »
Or, les consultations publiques demeurent essentielles à la viabilité des projets, notamment afin d’éviter que ceux-ci soient contestés devant les tribunaux par des résidents après avoir vu le jour, relève Stéphanie Yates, professeure au Département de communication sociale et publique de l’Université du Québec à Montréal. En d’autres mots, « c’est beaucoup plus long de ne pas consulter et de faire face à une inacceptabilité sociale que de consulter et d’obtenir des projets responsables », résume-t-elle.
L’experte note d’ailleurs qu’on associe souvent à tort « une réaction de refus » de citoyens à des projets immobiliers à du « pas dans ma cour », alors que, dans les faits, « ils veulent seulement être informés » des répercussions qu’auront ceux-ci sur leur quotidien. « Si j’apprends du jour au lendemain que j’ai un édifice de 22 étages qui s’en vient à côté de chez moi, peut-être que je vais m’y opposer parce que je me demande qui va être là, quel type d’habitation ce sera et les impacts sur le trafic », énumère la professeure.
Ainsi, estime l’experte, la « recette de l’acceptabilité sociale », c’est de prendre le temps de « mieux informer, mais aussi de mieux écouter les appréhensions des citoyens, pour pouvoir trouver un terrain d’entente sur la réalisation de ces projets ».