Densité et étalement urbain

Ouverture du REM: ils ne veulent pas d’un Griffintown à Brossard

La mairesse veut développer un nouveau centre-ville autour de la station Panama

Guy Boily et Lucie Muller

Guy Boily et Lucie Muller ne veulent pas que leur banlieue devienne un quartier de type centre-ville comme Griffintown, à Montréal. ANOUK LEBEL / JDEM


PARTAGE



ANOUK LEBEL

Mercredi, 26 juillet 2023 00:00

MISE À JOUR Mercredi, 26 juillet 2023 00:00

Des résidents de Brossard craignent de voir leur banlieue paisible se transformer en une réplique d’un quartier du centre-ville comme Griffintown avec l’arrivée de la station Panama du Réseau express métropolitain (REM).

• À lire aussi: «Je vais juste prendre mon véhicule»: des résidents de la Rive-Sud découragés de devoir payer pour se stationner au REM

• À lire aussi: «C’est dur de ne pas être cynique»: le REM ne s’arrêtera pas à Griffintown de sitôt

«Quand on s’est établis ici il y a 35 ans, c’était pour être dans un secteur résidentiel, on voulait une vie calme. On veut que notre cour arrière, ça reste un havre de paix. On n’est pas à New York, on est à Brossard!» lance Lucie Muller.

La retraitée a élevé ses deux grands enfants dans une maison unifamiliale en face de la place Portobello, un centre commercial où le promoteur First capital souhaite se lancer dans le développement résidentiel.

Guy Boily et Lucie Muller

Lucie Muller craint que des tours de condominiums poussent en face de chez elle, à la place Portobello. ANOUK LEBEL / JDEM

Non loin de là, un autre promoteur a obtenu l’autorisation de construire une première tour commerciale et résidentielle de 8 étages.

«Ça va complètement dénaturer le coin, il n’y a rien aux alentours qui a plus de quatre étages», affirme Guy Boily, qui a acheté sa maison dans le secteur en 1978.

«Développement sauvage»

Sa maison se trouve dans le secteur T, une zone résidentielle séparée de la nouvelle station Panama par l’autoroute 10.

Près de la gare, le groupe Prével a acquis avec la société immobilière TGTA certains lots de la place Panama, un autre centre commercial du promoteur First capital, qui a obtenu l’autorisation de construire des édifices allant jusqu’à 30 étages.

Guy Boily et Lucie Muller

PIERRE-PAUL POULIN / LE JOURNAL DE MONTRÉAL / AGENCE QMI

Guy Boily et Lucie Muller

PIERRE-PAUL POULIN / LE JOURNAL DE MONTRÉAL / AGENCE QMI

Les résidents de longue date parlent d’un «développement sauvage» mené par les promoteurs devant lesquels la population locale ne fait pas le poids.

«Si je voulais vivre à Manhattan, j’irais à Griffintown», peste le conseiller municipal indépendant Claudio Benedetti en faisant référence au quartier le plus dense de la métropole américaine, connu pour son effervescence et ses gratte-ciel.

Il affirme que les systèmes d’égouts et d’aqueduc ne fourniront pas si de tels quartiers voient le jour à Brossard.

D’Unisolar à Panama

Élue en 2017, la mairesse de Brossard, Doreen Assaad, veut marquer un grand coup en faisant de la station Panama le nouveau centre-ville de la municipalité en croissance.

«C’est nous le conseil qui allons définir la vision du projet, en collaboration avec les promoteurs», explique-t-elle.

Elle dit avoir appris de l’imposant Solar Uniquartier autour de la station du Quartier, où le promoteur Devimco a construit des centaines d’unités résidentielles qui côtoient commerces, bureaux et même un campus universitaire.

Guy Boily et Lucie Muller

Le Solar Uniquartier, un nouveau développement aux airs de Griffintown près de la station Du Quartier, à Brossard. JOËL LEMAY / AGENCE QMI

«Pour nous, c’est ça, un projet de développement urbain à haute densité, autour d’un moyen de transport important. Sinon, ça encourage l’étalement urbain, ce n’est pas envisageable dans le futur», souligne la mairesse.

Si le zonage actuel permettait 57 000 nouvelles unités d’habitation dans tout le territoire de Brossard d’ici 2060, la Ville envisage d’en développer environ la moitié – 30 000 –, principalement le long du tracé du REM.

https://www.journaldemontreal.com/2023/07/26/ouverture-du-rem--ils-ne-veulent-pas-dun-griffintown-a-brossard

2 « J'aime »

à Griffintown, les stationnements de surface sont réduits/éliminés
Au Solar Uniquartier, le promoteur en construit :rofl:

6 « J'aime »

Vivre au coin de l’A-10 et du boulevard Taschereau et appeler ça un havre de paix… faut le faire!

19 « J'aime »

C’est ben correct, il faut en avoir pour tout les goûts, il faut pas non plus forcer tout le monde à un seul mode d’habitation ou de quartier.

C’est clair, mais ton “goût” ne peut pas, à lui seul, être un frein à la densification quand tu habites à 5 km de Montréal sur le bord d’une autoroute et d’un nouveau TEC.

21 « J'aime »

oui exact. on voit les problèmes à San Francisco, où les gens veulent maintenir le zonage unifamilial vu que c’est très avantageux pour la valeur des maisons et des terrains. la pression est énorme, se loger est hors de prix, et les gens doivent habiter dans leur voiture même s’ils travaillent à temps plein. c’est un cas extrême, mais on peut certainement apprendre de cette erreur!

4 « J'aime »

c’est pas mon goût. Si une municipalité avec des gens élu par la population de cette dernière décident que le meilleur pour leur quartier c’est un certain type d’habitation, je ne vois pas il ou est le problème. Il y a des options en masse à Montréal et aux alentours. On vit encore en démocratie libéral et non dans du communisme bien conformiste.

Avoir du plateau ou du griffintown partout n’est pas une solution, malgré que je sois un méga fan de la densité à l’européenne, il reste que les gens ont le dernier mot et ça ne devrait pas être l’idiologie d’urbanisme bien entassé et bien pensante qui l’emporte.

1 « J'aime »

Je crois que c’est ça qui doit changer. C’est pas aux citoyens de décider comment développer. Oui, ils ont un rôle vital d’un point de vue consultatif et sur les enjeux urbains mais ici oon parle d’un TOD très bien situé. On est en crise climatique. Chacun doit prendre un peu sur soi. Je préfère voir 100 personnes quitter ce quartier et aller plus loins et voir quelques milliers de personnes s’établir au TOD Panama que ces 100 personnes rester et tant pis pour les autres.

La ville c’est un phénomène complexe et en mouvement. Les quartiers changent et les habitants aussi…

20 « J'aime »

Crise climatique, un autre dogme pour en excuser un autre. Que tu le veuille ou non, les gens savent ce qui est bien pour eux et ça devrait jamais être autrement. Que ce soit pour l’habitation, la voiture, le loisir l’orientation sexuelle, la religion etc tant que ça n’empiète pas sur la liberté d’autrui. Ce qui est bien ici c’est qu’il y a de tout pour tout le monde, du unifamilial a la tour de 62 étages en passant par le chalet perdu en forêt.

les gens savent ce qui est bien pour eux, effectivement, mais ils ne savent pas nécessairement ce qui est préférable pour le bien commun.

dans le cas du couple cité dans l’article, clairement, ils préfèrent la quiétude de la banlieue. très bien. mais est-ce que ça veut dire que celle-ci doit absolument se trouver là où ils habitent présentement? je ne crois pas.

la banlieue va continuer d’exister partout ailleurs, même si on densifie à cet endroit-là spécifiquement. et comme @Vincent2043 le mentionne, cette densification va bénéficier beaucoup plus de personnes. juste le fait d’augmenter l’offre en logement est bénéfique pour nos problèmes avec le manque de logements.

13 « J'aime »

Il n’y a pas de manque de logement, il y a des gens qui veulent vivre dans un endroit qui dépassent leur moyens c’est tout. J’ai pas les moyens de vivre au centre de Londres ou Paris, le problème c’est pas le logement c’est le manque de cash.

1 « J'aime »

They don’t constantly hear the lawn mowers I hear every single time I visit Brossard? Sometimes I can barely speak to people outside.

3 « J'aime »

Il y a un manque de logements au Québec. Il est estimé à plus de 100 000 en ce moment, ça touche pratiquement toutes les villes. Et la quantité qu’il faudrait construire pour atteindre un marché plus abordable d’ici 2030, la SCHL parle de 620 000 logements.

À ce point, on joue dans cet aspect du débat:

Ce manque de logement ne fait pas que nuire à la liberté d’autrui, cela empêche carrément de combler un besoin fondamental.

Quand on parle de trop faible densité, on parle de quartiers qui sont non-soutenables. Par définition, c’est un déficit, qu’il soit financier, environnemental, etc… Qui est directement passé à l’ensemble de la population. Et dans ce sens, cela devient un choix de société plutôt que purement une question de préférence personnelle.

Je crois que tu as raison qu’il faut intégrer les préférences des gens dans l’aménagement, qu’il faut savoir écouter, mais en même temps il ne faut pas perdre de vue des obligations communes difficile à ignorer sur les défis que sont l’accès au logement, l’environnement, l’aménagement du territoire, la dépendance à la motorisation, la rentabilité de nos infrastructures communes, et j’en passe… C’est un exercice de balance.

Aussi, on fait une très mauvaise job à simplement vendre les avantages de la densité. On se concentre plus sur les défauts de cette dernière, plutôt que des avantages décisifs comme la proximité des service, la baisse de la sédentarité, le poids financier individuel et collectif, la qualité des aménagements publics, etc… Ensuite faut pas se demander pourquoi on s’accroche à une certaine vision de la qualité de vie banlieusarde. Un choix aussi fondamental que l’aménagement du territoire doit se faire en pleine connaissance de cause et d’objectivité.

16 « J'aime »

c’est une vision assez restreinte de la problématique. il faut qu’une diversité de personne puisse se permettre de vivre près des centres, pour combler la diversité d’emplois nécessaire au bon fonctionnement de la Ville. il faut voir ce qui se passe sur la côte ouest aux US, ça ne fonctionne pas du tout.

3 « J'aime »

Sérieusement, qu’ils vendent leur maison, qu’ils ont acheté en 1978, avec un profit faramineux, et qu’ils déménagent dans une banlieue qui ressemble au Brossard de 1978, et ce pour beaucoup moins cher que ce qu’ils obtiendront pour leur maison actuelle. Ils doivent tellement être stressés, qu’ils s’achètent une paix d’esprit au plus sacrant! D’autres voudront probablement s’établir là en toute connaissance de cause. Peut-être que bientôt la Ville permettra de construire des triplex dans ce quartier et ils pourront en bénéficier. À quoi ça sert de bloquer des projets encore?!!

10 « J'aime »

I just realized, the sectors this article is mostly about, where people are complaining, is where Claudio Benedetti is. He’s brought up in the article, but basically he’s the ONE person in Brossard that usually is against Brossard Ensemble (he’s Independent). I’m glad generally Brossard is for densification, this is the final area that should get someone from the same party as the Mayor of Brossard.

3 « J'aime »

Il y a un argument que je vois souvent en banlieue et même ailleurs et qui est employé dans l’article, mais avec lequel j’ai de la difficulté.

Un milieu de vie, ça change. Un quartier se construit en changeant l’environnement qui était en place avant, une maison change au fil des rénovations et de l’usure, les propriétaires changent, les enfants naissent, grandissent et quittent le quartier, alors pourquoi faudrait-il que les quartiers restent inchangés quand tout porte au changement?

En disant que Brossard n’est pas Griffintown ou Manhattan ou n’importe quelle autre exagération, on assume que Brossard est quelque chose de figé. En faisant ça, on oublie qu’avant (il n’y a pas si longtemps que ça), Brossard était l’arrière-pays de Laprairie, que c’était un territoire exclusivement agricole, sans même un noyau villageois. La construction de la banlieue et le développement du secteur ont complètement changé la vocation du secteur, pour le meilleur et pour le pire. Les différentes vagues de constructions ont à leur tour changer les quartiers pour former le Brossard d’aujourd’hui.

Bien qu’il y ait des caractéristiques propres à Brossard qu’il faut quand même respecter, ça me semble complètement impensable de vouloir que Brossard reste dans sa forme actuelle, puisque ça n’a jamais été comme ça (y compris avant l’urbanisation, la forme agricole a beaucoup évoluée au gré des années).

Finalement pour répondre au fait qu’il n’y a pas manque de logement, il faut vraiment avoir la tête dans le sable pour affirmer ça. C’est tout simplement objectivement faux. Je ne prétend pas vouloir habiter au centre-ville, sur le Plateau ou dans Griffintown. Je dois habiter à Montréal ou dans sa région pour mes études et mon emploi, ce n’est pas un choix et je vais certainement prendre 10 ans de retard sur l’accès à la propriété par rapport à la génération précédente. Comment expliquer aussi que même dans des villages de région, de nombreuses familles / personnes n’arrivent pas à se trouver un logement ?

12 « J'aime »

De la pur exagération médiatique, à ce que je sache on voit aucune famille vivre dans la rue. Ces personnes dont vous parlez, a 99.999999% ils ont un toit sur la tête.

C’est factuellement faux.

Si une famille doit habiter dans le sous-sols des parents des adultes de la famille faute de mieux, est-ce que c’est OK et qu’il n’y a pas de problème?

Si la pénurie de logement est tout simplement de la fabulation, qu’est-ce qui explique que l’offre est inférieure à la demande? (Ce qui est justement une pénurie…)

5 « J'aime »

Si on a pas les moyens de s’offrir un appartement, on devrait pas avoir les moyens de fonder une famille :man_shrugging: lâchons la victimite