Densité et étalement urbain

Oui, mais même là cette densification amène forcément une augmentation du traffic. Au quartier Solar, il n’y a pas d’épicerie à proximité, alors les nouveaux résident prennent leur voitures, le TC dans ce coin n’est pas conçu pour permettre au gens de facilement faire leur épicerie, surtout hors pointe.

C’est bien beau un TOD, mais un TOD qui n’offre qu’un transport vers un point seulement (le centre-ville de Montréal) c’est pas un vrai TOD selon moi. Il manque beaucoup du coté planification TC tout azimut sur la rive-sud… et je ne retient pas mon souffle sur la réorganisation du réseau du RTL. Ce qui a été présenté jusqu’à maintenant ne démontre pas une volonté de d’encourager et facilité le déplacement en TC, surtout hors pointe.

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Tu as tout à fait raison, ça fait longtemps que je dis que ce projet est artificiel parce qu’on n’a pensé qu’aux résidences sans égards aux autres besoins d’une population enclavée et dépendant en grande partie de l’horaire du REM. Je mentionnais comme exemple ma propre expérience frustrante au métro Longueuil dans les années 80. Pas étonnant qu’on ait réservé de grandes surfaces de stationnements automobiles parce ce site est autrement un désert en services de proximité, tout à fait contraire aux objectifs recommandés en matière de densification urbaine.

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Toute urbanisation est artificielle. Ce qui est problématique est que le quartier est déficitaire en services, comme le sont plusieurs quartiers “traditionnels” ou résultants d’un exercice de planification plus poussé. À une fréquence minimale aux 5 minutes, l’horaire du REM est un peu inconséquent. Il faut noter aussi que ces stationnements pourraient servir de réserve pour l’intégration d’équipements ou de services manquants au quartier. Ce n’est pas la perfection en terme de TOD ou POD, mais le quartier est loin d’être irrécupérable et aura au moins initier la municipalité à de meilleures façons d’aménager son territoire. Brossard part de loin, et ses pratiques évoluent clairement avec Solar, et évolueront encore avec Panama.

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D’où l’importance d’offrir des services de proximité. Les principales lacunes du solar à cet égard semblent assez faciles à corriger. Le quartier a le principal avantage d’offrir une bonne mixité d’usages résidentiels et commerciaux. Les locaux commerciaux ne sont pas tous loués, je pense qu’offrir une épicerie de quartier ne sera pas trop un problème. Entre le centre commercial à côté et le secteur Panama un arrêt au Nord, la plupart des services manquants seront facilement accessibles en transport en commun fréquent et rapide. Il ne manque plus qu’au RTL d’améliorer la desserte du secteur avec son réseau bus et à la ville de réaménager les alentours pour faciliter les déplacements actifs et mettre en place les équipements collectifs manquants (clinique, centre communautaire, centre sportif, bibliothèque, piscine publique, école, etc).

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Scusez-le, mais je crois que nous avons trouvé un nouveau humoriste pour le prochain Festival Juste Pour Rire, en le jeune maire de Saint-Bruno-de-Montarville.

À entendre dans le clip, partagé dans l’article ci-dessous, sur le prochain “écoquartier” [SIC :joy:] que la municipalité veut développer derrière le magasin Wal-Mart, près des Promenades Saint-Bruno. Une école, une épicerie et un parc devraient y être construits, mais il faut prendre cela avec un peu de prudence… puisque c’est justement ce qui manque dans le quartier Solar à Brossard. :thinking:

Un nouveau développement immobilier prend forme à Saint-Bruno

FM103,3 | SAINT-BRUNO-DE-MONTARVILLE - Publié le 19 mai 2022 à 14h05 | Maryse Garant

Un nouveau développement immobilier prend forme à Saint-Bruno
Photo: Capture d’écran

La Ville de Saint-Bruno-de-Montarville sort de ses cartons un projet de développement de 2800 portes.

Le projeti sera construit derrière le magasin Wal-Mart, près des Promenades Saint-Bruno.

Le maire Ludovic Grisé-Farand assure que ce projet de l’administration précédente date d’environ 2014.

Il faut tenir compte des contraintes imposées récemment au centre-ville sur le nombre d’étages des édifices.

Ainsi, il considère que ce secteur plus commercial cadre mieux avec des constructions en hauteur.

Ce nouveau quartier doit comprendre des maisons de ville et des immeubles locatifs qui pourront s’élever jusqu’à 6 étages.

Il est prévu d’y construire une école, une épicerie et un parc.

Le maire Grisé-Farand se défend de faire de l’étalement urbain.

Clip audio (22 sec.)

M. Grisé-Farand ajoute que ce projet permet à la ville de respecter ses ratios de densification.

Ce ratio est auprès de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM).


→ C’était trop tordant :rofl:, que je n’ai pas pu m’empêcher de faire une libre retranscription ici:

"C’t’un écoquartier des Promenades et c’n’est pas de l’étalement urbain non plus, parce qu’on vient à améliorer une zone qui est déjà très densifiée avec les Promenades Saint-Bruno.
Pis, si vous regardez sur Google Maps, la grosseur du terrain, c’est vraiment p’tit, là. Donc, on maximise, on densifie un terrain… ce qui est bon pour les changements climatiques."

- maire Ludovic Grisé-Farand

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L’art de parler et de rien dire en meme temps. Il parle clairement le newspeak (reference à1984) :rofl:


Photo: Valérian Mazataud Le Devoir Pendant sa campagne électorale, la mairesse Catherine Fournier s’est engagée à protéger plus de 1500 hectares de milieux naturels sur le territoire de Longueuil.

Repenser la densification urbaine à Longueuil

Rémi Leroux

Élue l’automne dernier sur un programme qui vise « l’exemplarité environnementale » de la Ville de Longueuil, Catherine Fournier, accompagnée de son équipe, a déjà lancé plusieurs chantiers afin de répondre à l’urgence climatique. Rencontre avec la nouvelle mairesse de 30 ans, bien décidée à relever les défis environnementaux d’une grande ville de banlieue.

Les villes de banlieue, qui peinent encore aujourd’hui à contrer l’étalement urbain, doivent adopter de nouvelles approches pour améliorer le cadre de vie de leurs habitants tout en contribuant à l’action climatique. Quelles sont celles que vous privilégiez à Longueuil ?

L’urgence climatique impose aux municipalités d’avoir des approches complémentaires aussi bien sur le plan de la protection des milieux naturels, du verdissement et du développement des transports actifs et collectifs que de la densification de l’habitat. Nous n’avons plus le choix. L’un de nos engagements principaux durant la campagne était la protection de plus de 1500 hectares de milieux naturels.

On le sait, les milieux naturels nous rendent des services écologiques tellement importants, en filtrant notre air, en contribuant à abaisser la température ambiante, en captant les gaz à effet de serre… Préserver les boisés et les milieux humides est le geste numéro un que peuvent poser les villes. Et nous sommes très chanceux, à Longueuil, car même si notre territoire est très étalé, les milieux naturels que nous avons ont une valeur écologique moyenne à élevée.

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Le sujet de l’heure, la densification urbaine, semble également incontournable. Comment vous y attaquez-vous à Longueuil ?

Il y a des enjeux importants d’acceptabilité sociale lorsqu’on parle de densification. Elle doit se faire dans le respect des identités locales, de l’identité des quartiers, de l’intégration architecturale. Notre responsabilité, c’est aussi de nous assurer d’avoir les infrastructures pour recevoir cette densification. Dans l’arrondissement de Saint-Hubert, de nombreux triplex ont été construits ces dernières années, ce qui a fait augmenter la population du secteur. Or, cela s’est répercuté sur le débit d’eau potable aux heures de pointe et a créé du mécontentement de la part des habitants.

Photo: Rémi LerouxLa mairesse de Longueuil, Catherine Fournier

Les gens pensent souvent que la densification, ce sont de grandes tours de condos. Certains quartiers peuvent s’y prêter, comme le quartier du métro. Mais là encore, si les services et les infrastructures ne suivent pas, ça ne fonctionnera pas. Dans les quartiers déjà bâtis, on peut faire de la densification différemment, de la densification « douce ».

En ce moment, la réglementation des villes n’est pas adaptée et ne favorise pas, par exemple, le logement bi- ou multigénérationnel ou la construction de logements d’habitation accessoires. Pourtant, dans le Vieux-Longueuil, par exemple, il y a des gens qui ont de très grands terrains et qui pourraient construire des logements accessoires, des minimaisons. Ce sont des pistes que nous allons explorer, notamment lors du Sommet pour l’habitation qui se tiendra en août prochain, que je coorganise avec mon collègue et maire de Laval, Stéphane Boyer.

Le nouveau Plan d’urbanisme de Longueuil 2021-2035 a été adopté avant votre arrivée. Il aborde en surface les solutions de densification. Est-ce contraignant ?

On peut faire des ajustements, des changements de zonage, par exemple. Sans refaire l’exercice, qui est un travail de longue haleine, on peut tourner autour, contribuer à l’enrichir pour qu’il soit encore plus fidèle à nos orientations. Accroître l’offre de logements disponibles et favoriser la mixité sociale, densifier le territoire, développer les services et le transport collectif…

Pour moi, l’urgence climatique et la crise de l’habitat ont manifestement des débouchés communs, des pistes de solution partagées, et c’est notre responsabilité de déterminer les plus efficaces et de les mettre en œuvre.

Sur le territoire de votre municipalité, très étendu, le défi du transport collectif est également central…

Nos villes, les grandes banlieues, ont été construites autour de l’auto solo. On souhaite aujourd’hui que les gens aient le choix entre prendre leur auto, leur vélo, les transports en commun, marcher, mais aussi qu’ils réfléchissent à se départir, par exemple, d’une de leurs deux voitures. Ce n’est qu’en augmentant et en diversifiant l’offre de transport qu’on fera reculer l’auto solo.

En même temps, nous devons composer avec le déficit structurel de financement du transport collectif, surtout après deux ans de pandémie et d’effondrement de la fréquentation. Veut-on simplement remonter la pente prépandémie ou créer de l’offre supplémentaire ? Certains tarifs ont dû être augmentés dans le cadre de la refonte tarifaire de l’ARTM [Autorité régionale de transport métropolitain].

Même si la majeure partie de l’augmentation est assumée par les municipalités, une petite part revient aux usagers. On s’entend que ce n’est pas idéal quand tu veux promouvoir l’utilisation des transports en commun, que ça n’envoie pas forcément le bon signal. Mais la réalité budgétaire est aussi à prendre en compte.

Durant la campagne, vous vous êtes également engagée à dresser un inventaire des gaz à effet de serre (GES) de la Ville de Longueuil…

Longueuil n’a pas d’objectifs de réduction de ses GES. Pour s’en fixer, encore faut-il avoir le portait précis des émissions que nous générons. C’était un engagement, et la réalisation de l’inventaire est en cours. Nous avons également adhéré au printemps à la campagne internationale « Objectif zéro », qui vise la mise en œuvre d’un plan d’action climatique inclusif et résilient vers la carboneutralité, basé sur les pratiques les plus efficaces désignées par la science.

Nous allons également mettre en place et adopter cette année, grâce à l’appui du Centre québécois du droit de l’environnement, une charte verte qui va définir les droits environnementaux des citoyens, mais aussi la responsabilité de la Ville.

Finalement, en ce qui concerne la participation citoyenne, nous avons créé des comités consultatifs. De nombreuses villes en ont depuis longtemps, mais ce n’était pas le cas de Longueuil. Nous avons en particulier créé le Comité consultatif en environnement, pour lequel nous avons reçu de nombreuses candidatures de citoyennes et citoyens qui ont le goût d’aider la Ville dans ses prises de décision. Cela témoigne de l’intérêt de la population pour les questions environnementales.

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Crise du logement Saint-Bruno refuse l’accessibilité

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE

Vue aérienne d’une partie du centre-ville de Saint-Bruno-de-Montarville

La nouvelle administration de Saint-Bruno vient d’adopter un plan d’aménagement urbain pour 2022-2026. Préparé en catimini, ce document va à l’encontre de toute logique concernant des enjeux pourtant majeurs et actuels : crise du logement, densification, étalement urbain, embourgeoisement, environnement et dynamisation des centres-villes.

Publié à 17h00

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Brendan O’Dowd Président, Investissement BPP

Ainsi, il interdit toute construction dépassant deux étages au centre-ville. Sans appel, sans consultation préalable et sans recourir à des experts-conseils, l’équipe du maire Ludovic Grisé Farand a tranché.

À peine six mois après sa prise du pouvoir, elle fait table rase du vaste travail de planification réalisé pendant le règne de l’ex-maire Martin Murray et salué partout pour sa clairvoyance et sa pertinence. Moult dossiers immobiliers, tant à l’étude que déjà approuvés, pourraient donc devenir caducs et irrecevables.

Centre-ville sacrifié

Quelle raison est évoquée pour scléroser radicalement un secteur névralgique – et comportant tous les services à distance de marche – en le privant soudain d’habitations abordables et respectueuses des normes d’urbanisme ? La peur d’affecter son cachet ! Pourtant, une partie dudit cachet provient justement de la cohabitation harmonieuse de bâtiments de deux, trois ou quatre étages.

Encore plus loufoque, le plan qualifie le centre-ville de Saint-Bruno… de noyau villageois. Comme s’il s’agissait d’un village historique d’antan ou d’une villégiature !

De plus, le centre-ville n’est pas saturé sur le plan immobilier, car de nombreux terrains demeurent disponibles pour y installer des familles, ce qui dynamiserait le quartier, ses boutiques, commerces, restos, etc.

Choix inexplicable et injustifiable

L’administration Grisé Farand désire plutôt développer des terrains adjacents aux lointaines Promenades Saint-Bruno, à six kilomètres du centre-ville. Alors qu’il y a unanimité sur la nécessité de densification, le maire mise à fond de manière rétrograde sur l’étalement urbain. Sans égard aux conséquences sociales, économiques et environnementales.

À l’ère de l’autonomie alimentaire, Saint-Bruno sacrifiera des terres agricoles fertiles pour ériger des tours à condos longeant l’autoroute 116. Et à l’heure de l’achat local, le maire favorise les grandes bannières étrangères présentes aux Promenades Saint-Bruno et les commerces de Saint-Hubert, à un kilomètre du projet. Il tourne ainsi le dos aux entrepreneurs et aux commerçants qui procurent une âme à sa ville et font travailler des Montarvillois.

Familles abandonnées

Le Comité consultatif d’urbanisme avait déjà donné son aval à divers projets immobiliers offrant plusieurs dizaines de logements abordables près des commerces et des services de base. On ne parle pas ici de massives tours à condos, mais d’habitations accessibles, en symbiose avec le secteur concerné.

Avec son approche controversée, le maire Grisé Farand va isoler des familles dans un secteur où les déplacements piétonniers sont impensables et où la polluante voiture s’avère indispensable. Et en restreignant les constructions neuves au centre-ville, Saint-Bruno créera une rareté et provoquera une nouvelle hausse sectorielle des loyers au détriment des citoyens.

Des villes comme Sherbrooke, Granby, Drummondville, Gatineau, Laval et Longueuil se sont engagées à stimuler la densification urbaine dans un contexte de développement durable. Pourquoi Saint-Bruno reste-t-elle prise dans les années 1970 en conservant le mode désuet et néfaste de l’étalement urbain ?

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Pourquoi Saint-Bruno reste-t-elle prise dans les années 1970 en conservant le mode désuet et néfaste de l’étalement urbain ?
Pour une raison simple, l’étalement urbain est inévitable et même souhaitable mais en y allant de manière organisée. Les gens ont le droit de choisir leur mode de vie et il y a encore de la marge, beaucoup de marge.

Il n’y a pas de marge. L’empiètement sur les terres agricoles ou naturelles est une destruction permanente de la proximité de notre sécurité alimentaire ou de la biodiversité aux portes de nos villes. Ces milieux sont tous uniques, ils ne sont pas compensés par l’étendu de notre territoire.

L’organisation urbaine frappe un mur partout autour de la planète. On parle de densification par nécessité sur plusieurs plans bien concrets. Congestion routière, pollution, coût et efficacité des infrastructures, dépendance à la voiture…

L’étalement urbain n’est pas le développement urbain (qui lui est souhaitable), c’est le principe de faire grandir le périmètre urbain plus vite que la population. C’est un concept qui est fondamentalement non-soutenable, par sa définition fondamentale.

Offrir le mode de vie aux gens qu’ils souhaitent consistent à rendre ce choix soutenable et viable sur le long terme. Sinon ce choix va disparaître par contrainte. Si on veut que les gens puissent choisir l’unifamiliale, il faut trouver le moyen de l’intégrer à des développements mixtes et intelligents sur la forme et la fonction.

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Je pense que c’est irréconciliable. Il y aura toujours les vœux pieux et la réalité qui rattrape. Concernant la sécurité alimentaire ne vous inquiétez pas. C’est seulement le nouvel argument pour faire peur.

Je suis d’accord, sauf que la réalité la plus fondamentale restera toujours les ressources disponibles pour soutenir l’activité humaine. C’est un mur absolu. Le voeux pieux, c’est de répondre sans limite aux volontés individuelles.

C’est loin d’être un concept nouveau. On tente de protéger les terres agricoles depuis 1978. Et franchement les études actuelles sur la sécurité alimentaire à travers le monde ne permettent pas un grand optimisme. Je crois qu’il serait plus sage de ne pas raser notre production agricole pour une poignée d’habitation.

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Les défis environnementaux à l’échelle de la planète ne nous laisse plus de marge, c’est une illusion qui ne tient plus la route. Comme @vincemtl avec qui je partage entièrement le propos, il est plus que temps de rationaliser notre occupation du territoire en prenant le virage du développement durable. On ne le fait pas quidé par la peur, mais par rationalité en reconnaissant les capacités limitées de notre environnement, tout en nous assurant de la pérennité de la qualité de vie des générations futures.

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Je n’oserai pas comparer l’utilisation du territoire ici avec l’Inde par exemple. Ici la population est faible et le territoire plutôt grand. Il faut composer avec notre réalité. Si vous optez pour un modèle à la Ceausescu vous allez rencontrer beaucoup de résistance.

L’impératif d’occuper le territoire de façon plus dense n’est pas (généralement) dicté par une limite par rapport à la quantité de territoire disponible ou constructible. On parle souvent plus des considérations environnementales (empiètement sur les terres arables, écologie, etc.), mais à mon avis l’occupation dense et la mixité des usages sont surtout dictés par des impératifs économiques.

En construisant moins dense, on requiert une quantité similaire d’infrastructure linéaire (rues, routes, égouts, eau potable, électricité, câble, cellulaire, …) tout en ayant moins de monde sur lesquels on peut se fier pour absorber les coûts. De façon similaire, les services publics (écoles, police, pompiers, ammbulances, …) ont un rayon de service agrandi artificiellement. C’est sans compter que l’usage d’énergie et de matériaux est beaucoup plus grand.

On a le droit d’avoir une préférence pour ce style de vie, mais on devrait reconnaître que c’est un luxe et non un droit. C’est mon opinion politique, mais je crois qu’on a beaucoup d’éléments qui contribuent beaucoup plus à la qualité de vie des gens (santé, éducation, services sociaux) qui sont à prioriser au-dessus du maintien du style de vie banlieusard (qui ne concerne qu’une minorité de gens, d’ailleurs). Et nos choix économiques devraient se faire en conséquence.

On voit souvent venir des comparaisons du style “densité = communisme”. C’est très boîteux pour de multiples raisons:

  • Le style de planification urbaine (et de bâtiment) le plus souvent associé au “commie-block”, c’est la Krushchyovka (Khrushchevka - Wikipedia). La conception de ces bâtiments était d’abord et avant tout destinée à fournir autant d’habitations que possible au plus faible coût possible: les déficits d’habitation venant de la dévastation de la Deuxième Guerre Mondiale n’étaient toujours pas résorbés dans les années 50-60. C’était une réponse drastique à une crise drastique, et les liens avec nos propres cironstances dans un pays riche sont douteux.
  • Si l’objection est purement cosmétique, je mettrai à l’attention de tous le fait que les quartiers les plus denses sont rarement ceux qui comportent le plus de tours. On a le Plateau à Montréal ou le quartier Saint-Roch à Québec, des quartiers 5-6x plus denses qu’un quartier de bungalows classiques avec très peu de tours. Densité et hauteur ne vont pas toujours de pair.
  • De l’autre côté, le développement de vastes banlieues pavillonaires est carrément impossible sans un énorme interventionnisme d’état. Comme je le disais plus haut, un style de vie étalé est intrinsèquement beaucoup plus dispendieux qu’un style de vie compact: il faut donc beaucoup d’interventions d’État pour le maintenir. Il faut de grandes charges publiques au niveau des infrastructures, et il faut aussi intervenir auprès des marchés immobiliers afin de strictement empêcher les propriétaires d’utiliser leurs terrains à leur plein potentiel. Une vaste quantité de banlieues étalées ne peut pas résulter d’une logique purement capitaliste, même si les gens désiraient absolument tous vivre en banlieue pavillonaire.

Si les gens peuvent choisir leur style de vie, pourquoi Saint-Bruno juge-t-il nécessaire d’empêcher les gens de choisir de vivre en appart ou en habitation plus dense dans son centre? Si tout le monde voulait (et pouvait) vivre en unifamiliale à Saint-Bruno, ça ne serait pas nécessaire de venir interdire quoi que ce soit.

Je pourrais bien sûr me lancer dans une longue tirade sur les racines historiques du zonage unifamilial, mais je ne pense pas que c’est nécessaire. Si l’objectif était réellement de laisser les gens choisir, on n’en serait pas à la situation actuelle.

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@dntolhurst Excellente intervention avec des arguments concrets et tout à fait convaincants, parce que basés sur des réalités clairement économiques et avec un recul suffisant pour en faire la démonstration objective. :+1:

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Bien dit. Je pense qu’un mythe fondamental qui n’a pas encore été renversé est que tout cela est le résultat d’un choix de vie personnel et non d’un mode de vie directement fabriqué par des subventions gouvernementales et un zonage restrictif. Évidemment, aujourd’hui la mentalité et la mode de vie s’est solidifié dans notre culture, mais le “libre marché” n’aurait jamais laissé une utilisation des terres qui est un gâchis inefficace se propager si largement sans que le gouvernement ne construise et ne paie pour tout ce qui est nécessaire à son maintien. Et cette style de vie est aussi sans précédent dans l’histoire ou la culture, qui a toujours été de regrouper les gens dans des villes denses pour des raisons pratiques et économiques… pour ne pas dire que le gouvernement devrait laisser le marché libre être responsable de toutes les décisions et du développement. Mais les banlieues d’aujourd’hui fait très peu de sens économiquement, même sans l’argument de la planète, qui est plutôt un idée du 21eme siècle

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Bah je pense qu’il y a quand même des trous dans l’argumentation, mais bon c’est dur de venir exprimer sa pensée de façon concise par rapport à quelque chose comme ça. Il y en a beaucoup plus à dire sur les conséquences économiques, je dirais même que c’est tentaculaire.

De l’autre côté, l’économie existe pour nous servir et non le contraire. On ne peut pas dire que l’étalement urbain est objectivement économiquement mauvais, puisque pour certains il pourrait s’agir d’une préférence finale. Ce que l’on peut faire, par contre, c’est décrire ce que l’on doit laisser de côté pour arriver à donner un pavillon à tous en banlieue. Et tant qu’à moi, ce coût est beaucoup trop lourd.

Je suis quelqu’un qui tend plus à gauche et qui tend donc à être naturellement sceptique des arguments basés sur la déréglementation et le cumul des préférences personnelles. Mais tout indique qu’on serait en bien meilleure posture à bien des égards en adoptant une approche plus libérale par rapport à notre usage des sols.

La période 1880-1920 était à la fois une période d’urbanisation importante et une période de capitalisme décomplexé à bien des endroits au Québec et en Amérique du Nord. Ce n’est pas pour rien qu’on hérite de cette période les quartiers les plus denses, les plus mixtes au niveau des usages, et les plus économiquement productifs aujourd’hui.

Bien sûr, ce qu’il reste aujourd’hui, c’est les habitations solides destinées aux classes moyennes, et non pas les taudis ouvriers. On a beau dire aujourd’hui que ce sont de beaux quartiers, vivables et efficaces, mais ce n’a pas toujours été le cas pour tous. D’où l’importance de libéraliser nos usages, tout en gardant une main ferme sur le volant afin de s’assurer d’avoir des résultats désirables pour tous.

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Justement, Bucuresti est une ville agréable pour les piétons et particulièrement verte, y compris dans les quartiers construit durant la période communiste, tout en étant peu étalée, donc les terres agricoles et milieux naturels ne sont pas loin de la ville. Ce n’est pas vraiment le meilleur (ou pire) exemple à prendre.

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La Presse et le conseil municipal de Saint-Bruno ne doivent pas trop s’aimer ces temps-ci :face_with_peeking_eye:


PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE
Joël Gagné devant sa propriété, à Saint-Bruno

« Je vais me battre »

Suzanne Colpron

Un citoyen au bord de l’expropriation raconte le « cauchemar » dans lequel il est plongé depuis que la Ville a modifié son règlement sur le zonage

Il avait une promesse d’achat de 1,6 million pour sa maison. La Ville de Saint-Bruno-de-Montarville a modifié le zonage de multifamilial à unifamilial et lui a offert 550 000 $. À défaut d’une entente de gré à gré, elle va l’exproprier.

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Cette histoire, c’est celle de Joël Gagné, percussionniste à l’École nationale de cirque et père de deux jeunes adultes de 25 et 26 ans élevés à Saint-Bruno.

Tout allait bien pour lui. L’homme de 56 ans avait un bon plan pour assurer sa sécurité financière : une maison bigénérationnelle qu’il habite avec sa conjointe et sa belle-mère sur un terrain de 27 000 pieds carrés près du centre-ville de Saint-Bruno, dans une zone permettant le multilogement.

Il savait que s’il vendait, le potentiel était intéressant à cause du zonage.

Il a même offert à la Ville d’acheter sa maison, fin février, pour construire des logements sociaux ou une garderie sur le terrain. Mais elle lui a fait savoir, le 1er mars, qu’elle n’était pas intéressée.


PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE
Vue aérienne du terrain de Joël Gagné

Il a donc communiqué avec des promoteurs. Développement immobilier Lampron lui a fait une offre de 1,6 million après s’être assuré auprès des autorités municipales que le zonage permettait de construire un immeuble de condos de quatre étages et de « 25 portes, minimum », précise le promoteur Benjamin Lefebvre.

La promesse d’achat a été signée le 11 mars.

Changements sans préavis

Le hic, c’est que les choses ne se sont pas passées comme prévu.

Le 13 avril, le promoteur a appris que la Ville refusait d’étudier son projet de condos parce que le zonage de son secteur allait changer.

Un projet de règlement modifiant le zonage a été présenté à la séance du conseil municipal du 22 mars. Puis, le 17 mai, les élus ont adopté des modifications au règlement pour limiter la hauteur des immeubles du centre-ville à deux étages et réviser les typologies résidentielles dans certaines zones.

Pas de chance, un de ces changements touche 12 bungalows, dont celui de M. Gagné sur l’avenue de la Rabastalière Est.

Mais ce n’est pas la seule surprise qui l’attendait.

À la séance du conseil du 17 mai, une résolution a été adoptée pour acquérir sa propriété de gré à gré ou par voie d’expropriation. M. Gagné n’en savait rien, car ce point a été ajouté à l’ordre du jour. Il l’a appris en suivant la séance diffusée en direct jusqu’à minuit.

C’est à la suite de l’adoption d’une modification au règlement de zonage qui a explicitement pour objectif de favoriser le « zonage unifamilial » que le terrain et la maison de M. Gagné seront expropriés pour permettre la construction d’un immeuble destiné à une garderie qui ne sera pas une résidence unifamiliale.

Le lot sera vendu 500 000 $ aux propriétaires de la garderie et la Ville payera la différence si le prix convenu est plus élevé. En fin de compte, si les parties ne s’entendent pas, c’est le Tribunal administratif qui fixera le montant de l’indemnité.

Manque de terrains

Le 22 avril, le directeur général de la Ville, Vincent Tanguay, a téléphoné à M. Gagné pour lui offrir 550 000 $.

« Ce n’était pas des mensonges quand on disait qu’on manquait de terrains à Saint-Bruno pour une garderie », a expliqué le maire, Ludovic Grisé Farand, à la séance du conseil du 17 mai. On l’a dit plusieurs fois. La preuve, c’est qu’aujourd’hui, on doit exproprier pour y arriver. »


PHOTO MARTIN TREMBLAY, LA PRESSE
Ludovic Grisé Farand, maire de Saint-Bruno

« C’est un terrain qui est très bien placé, a-t-il ajouté. C’est collé sur le parc Rabastalière, à côté de la pataugeoire. Les petits vont pouvoir aller se faire du plaisir dans le parc, c’est vraiment à deux minutes de marche, même pas. »

M. Gagné, qui a depuis retiré sa maison du marché, est outré.

« La Ville change mon zonage de multifamilial à unifamilial pour acquérir mon terrain à moindre coût et rechange ensuite le zonage pour y mettre une garderie », lance-t-il.

« C’est comme si on jouait au Monopoly et que tu me disais : “Maintenant, tes hôtels valent le prix d’une maison, et moi, je profite du fait que je viens de changer le règlement pour t’acheter.” »

« Je vais me battre », jure M. Gagné, qui a déposé une plainte à la Commission municipale du Québec, le 25 avril, et cogné à plusieurs portes, en plus de contacter la chambre de commerce et l’Association des propriétaires de Saint-Bruno.

« Je n’en dors plus la nuit, confie-t-il. C’est mon seul sujet de conversation. Je n’en ai pas d’autres. Je suis dans un cauchemar. Juridiquement, la Ville a agi de manière légale. Mais éthiquement et moralement, ça n’a aucun bon sens. »

QUELQUES DATES

28 février
Joël Gagné offre à la Ville de Saint-Bruno-de-Montarville d’acheter sa maison.

1er mars
La Ville refuse.

11 mars
M. Gagné reçoit une promesse d’achat de 1,6 million d’un promoteur immobilier.

22 mars
La Ville présente un projet de règlement modifiant le zonage de certaines zones.

11 avril
M. Gagné reçoit un appel de la Ville, désireuse d’acheter sa maison.

13 avril
Le promoteur retire sa promesse d’achat à la suite du refus de la Ville d’étudier son projet.

22 avril
Le directeur général de la Ville de Saint-Bruno offre 550 000 $ à M. Gagné par téléphone pour sa maison.

25 avril
M. Gagné dépose une plainte à la Commission municipale du Québec. Il souhaite que soit maintenu le zonage multifamilial.

17 mai
La Ville adopte des modifications au règlement de zonage et annonce l’acquisition par voie d’expropriation ou de gré à gré du terrain de M. Gagné pour construire une garderie.

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