Résumé
Nouvelle loi 72 Des pourboires en baisse… et remis en question
PHOTO FRANÇOIS ROY, ARCHIVES LA PRESSE
Pour les serveurs, l’entrée en vigueur de la nouvelle loi représente un manque à gagner.
Les serveurs gagnent moins depuis l’entrée en vigueur de la loi 72, il y a un mois. Pour motiver les troupes, les restaurateurs réfléchissent à de nouveaux modes de fonctionnement. Certains ont mis fin au partage des pourboires avec les employés de cuisine… ou les ont carrément abolis en échange de salaires plus élevés.
Publié à 5 h 00
[
Nathaëlle Morissette La Presse
](La Presse | Nathaëlle Morissette)
Chaque fois qu’elle travaille, Amélya Guillemette empoche 50 $ de moins qu’avant, selon ses calculs. Cet « avant » correspond à la période précédant le 7 mai.
Car depuis cette date, la Loi protégeant les consommateurs contre les pratiques commerciales abusives et offrant une meilleure transparence en matière de prix et de crédit exige notamment une reprogrammation des terminaux de paiement, qui permettent désormais aux clients d’un bar ou d’un restaurant d’ajouter le pourboire sur le total du montant de la facture avant la TPS et la TVQ, comme le veut la convention. Avant la mise en application de la loi, les consommateurs qui payaient par carte se faisaient remettre un module où le service était calculé après l’ajout des taxes. Pour une facture de 100 $ (avant taxes), ils laissaient en fait un pourboire sur un total de 114,98 $, par exemple.
PHOTO DOMINICK GRAVEL, ARCHIVES LA PRESSE
La nouvelle loi exige notamment que les terminaux de paiement permettent aux clients d’ajouter le pourboire sur la facture avant les taxes.
Quelques semaines à peine après la mise en place de ces modifications, les appréhensions des serveurs de restaurant se sont confirmées. L’entrée en vigueur de la loi 72 a eu un effet sur la générosité des clients. « Sur une facture de 20 $, avant, les gens pouvaient laisser 5 $ de tips, mais là, c’est vraiment rendu le strict minimum avec 2,50 $ », illustre Mme Guillemette, qui travaille comme serveuse dans un restaurant Normandin de la région de Québec.
Elle ajoute qu’il n’est pas rare maintenant que les clients appuient sur l’option d’un pourboire de 13 % (avant taxes), en deçà des 15 % laissés normalement par convention.
« Les gens ne réalisent pas que le pourboire, c’est notre salaire », dit la serveuse Amélya Guillemette, en rappelant que les employés de service gagnent 12,90 $ l’heure. « On encourage les gens à comprendre notre réalité. »
De leur côté, 41 % des consommateurs canadiens trouvent que les pourboires (frais de service) sont trop élevés et que c’est un frein à la sortie au restaurant.
C’est du moins ce qu’a révélé la semaine dernière Francis Parisien, vice-président principal des ventes pour les PME au Canada chez NielsenIQ, qui faisait un bilan devant les membres du Conseil de la transformation alimentaire du Québec, en webinaire.
PHOTO DOMINICK GRAVEL, ARCHIVES LA PRESSE
Kyrianne Ouellette, du pub L’Île noire
La diminution des pourboires fait également partie de la nouvelle réalité des employés du pub L’Île noire. « Ce qu’on avait prévu se concrétise : on assiste à une baisse de salaire de 3 % à 4 % pour chaque quart de travail », souligne Kyrianne Ouellette, ancienne serveuse qui occupe désormais un poste de gestion au sein de l’établissement spécialisé en whisky et en gin.
Copropriétaire du restaurant Le Toasteur Villeray, Marc-André Goudreau fait aussi ce constat. « [Avant], les gens laissaient un pourboire de 20 %, 18 %, 15 % sur un montant après taxes. Maintenant, ils laissent le même pourcentage. Pour eux, ça ne change pas grand-chose, ils ont l’impression de laisser le même bon pourboire, mais c’est certain que le montant est plus bas. Ce sont de simples mathématiques. Donc, on voit une diminution assez marquée. »
Motiver les troupes
« Comme employeur et gestionnaire de salle, je pousse vraiment mes serveurs à offrir un service de bonne qualité, souligne-t-il. Dans le déjeuner, tout est rapide, il y a plein de menus détails. Les gens ne restent pas trois heures chez nous. Il faut leur donner un bon service en 45 minutes, une heure. »
Dans ce contexte, M. Goudreau veut garder son équipe motivée. Pour compenser cette baisse de salaire, on a mis fin à la convention de partage de pourboire avec les employés de cuisine. Et pour éviter que les gens aux fourneaux soient à leur tour pénalisés, Le Toasteur Villeray a augmenté leurs salaires.
PHOTO OLIVIER JEAN, LA PRESSE
Marc-André Goudreau, copropriétaire du restaurant Le Toasteur Villeray
Mais au final, on va augmenter nos prix en conséquence, et le client va se retrouver à payer cette différence-là de toute façon. C’est juste un transfert de type de paiement. Ça rééquilibre, mais le client se retrouve à payer un peu plus cher, parce que les assiettes vont coûter un peu plus cher.
Marc-André Goudreau, copropriétaire du restaurant Le Toasteur Villeray
« Le pourboire a perdu son sens en 2025 »
D’autres établissements, comme la buvette Ambre à Québec, ont décidé de mettre fin aux pourboires. « On abolit les pourboires. Avec la nouvelle loi 72, ça crée de l’instabilité dans les salaires », a annoncé sur Instagram le chef propriétaire, Étienne Nadeau, quelques jours après l’entrée en vigueur des modifications.
PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, ARCHIVES LA PRESSE
Étienne Nadeau, chef propriétaire de la buvette Ambre
C’est important de pouvoir verser [à nos employés] un salaire stable pour qu’ils soient capables de bien vivre de la restauration. Je pense que le pourboire a perdu son sens en 2025. Je tiens à le dire, les salaires sont ajustés en conséquence pour toute l’équipe.
Étienne Nadeau, chef propriétaire de la buvette Ambre, dans un message publié sur Instagram
« C’est un appel aux restaurateurs qui ont une conscience sociale. Pensez-y. Ayez une discussion », a-t-il lancé à la fin de son message.
À l’Association Restauration Québec (ARQ), on reconnaît que « tout le monde est en réflexion » en ce moment sur les pratiques à adopter. Le vice-président aux affaires publiques et gouvernementales, Martin Vézina, indique également que certains clients ont maintenant tendance à laisser un pourboire nettement inférieur à 15 %.
Il souligne que d’inscrire manuellement le pourboire est « une pratique qui s’est perdue » chez certains consommateurs. « On a vu des pourboires vraiment à la baisse parce que les clients avaient perdu les trucs pour calculer le 15 %. »
Augmenter les pourcentages offerts dans les terminaux de paiement, mettre fin au partage des pourboires avec la cuisine ou simplement les abolir sont autant de pratiques auxquelles réfléchissent les restaurateurs. « On ne voit pas pour le moment de tendance vers un modèle quelconque, souligne toutefois M. Vézina. Il faut connaître son personnel, sa clientèle et avoir de bonnes discussions. »
Avec la collaboration de Stéphanie Bérubé, La Presse
Bravo, un bâton de moins dans les roues de l’oligarchie. La CAQ ne se cache jamais de ces allégeances. Les grandes bannières sont capables de vendre à perte pour tuer les indépendants en s’auto-subventionnant. Même si on parle d’une ressource dont l’utilisation a atteint son apogée et qu’elle redescend, ça empêche presque totalement les entrepreneurs locaux de pouvoir compétitionner.
Si vous consommez de l’eau pétillante Perrier ou autre eau de source de Nestlé
Reportage de la Radio-Télévision Suisse
Un type d’enquête approfondi qui montre un exemple des abus et des tromperies de la grande industrie, pas seulement en Europe mais partout dans le monde. Malheureusement ce genre de comportement est plus généralisé qu’on le pense dans nos sociétés dite avancées (par opposition aux pays du tiers-monde où tout est encore moins contrôlé). Derrière tout ça, l’avidité des grandes entreprises à toujours vouloir faire plus de profits pour leurs actionnaires, au dépend des consommateurs et de l’environnement.
10 $ pour les no-show au resto ? Pas tout à fait…
PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, ARCHIVES LA PRESSE
La TPS et la TVQ sont incluses dans les 10 $ que les restaurateurs peuvent charger 10 $ à des clients qui ne se présentent pas.
Depuis jeudi, les restaurateurs peuvent demander 10 $ à des clients qui ne se présentent pas, alors qu’ils avaient une réservation. Ces 10 $ comprennent toutefois les taxes, ce qui laissera plutôt autour de 8,60 $ pour le restaurant.
Publié à 12 h 15
[
Stéphanie Bérubé La Presse
](La Presse | Stéphanie Bérubé)
Cette précision a été livrée la semaine dernière aux restaurateurs québécois. Leur association a clairement posé la question à Revenu Québec, à quelques jours de l’entrée en vigueur de cette nouvelle mesure qu’ils réclament depuis des années.
Pour les clients, ça ne change rien.
Vous avez une réservation pour deux personnes ou plus et vous ne vous présentez pas ? Le restaurant va prélever 20 $ sur la carte inscrite à la réservation, via une plate-forme de réservation.
C’est pour le commerçant que ça se complique, puisque la pénalité comprend les taxes de vente, même s’il n’y a pas eu de vente. Dans ces frais se trouvent les TPS et TVQ – qui iront chercher un peu plus de 1,30 $ pour chacun des 10 $ récupérés.
Cette soustraction n’est toutefois pas significative, estime-t-on à l’Association Restauration Québec (ARQ), car l’application de cette nouvelle mesure veut d’abord et avant tout créer un engagement du client.
« La pénalité ne sert pas à récupérer les coûts, précise Martin Vézina, vice-président aux affaires publiques et gouvernementales de l’ARQ. Ça ne compense pas. Ce qu’on veut, c’est que les gens viennent manger dans nos tables. C’est ça qui est payant. »
Toutefois, l’application de ces taxes va leur donner plus de travail, dit-il. Au niveau de la comptabilité, comme la pénalité n’est pas une vente de nourriture ou de boisson, elle sera traitée à part.
« Pour l’exploitant, ça va nécessiter de détaxer le montant et de faire le versement des taxes de la pénalité », précise Martin Vézina.
Les membres de l’ARQ ont reçu cette précision la veille de l’entrée en vigueur du nouveau règlement, donc le 16 juillet.
Rappelons que le restaurateur peut récupérer 10 $ pour une réservation de deux personnes et plus qui ne se présentent pas. Il doit toutefois envoyer un rappel à ses clients, entre six et 48 heures avant la réservation.
Le client, de son côté, peut annuler trois heures ou plus avant sa réservation, sans pénalité.
Résumé
Des magasins font une croix sur leurs caisses libre-service
19 juillet 2025 à 04h00|
Mis à jour le19 juillet 2025 à 07h00
Trois caisses libre-service ont été retirées de la succursale Canadian Tire sur le boulevard Wilfrid-Hamel à Québec. (Caroline Grégoire/Le Soleil)
CONSOMMATION / Quelques succursales Canadian Tire, Dollarama et Walmart s’inscrivent à contre-courant en retirant des caisses libre-service.
Trois caisses libre-service avaient été installées au lendemain de la pandémie à la succursale Canadian Tire sur le boulevard Wilfrid-Hamel à Québec.
Son propriétaire, Jean-Marc Leroux, vient de les retirer afin de prioriser un retour aux caisses traditionnelles.
Cette décision est d’ailleurs à la discrétion de chaque marchand associé chez Canadian Tire, puisque les magasins sont détenus et exploités de façon indépendante.
Tandis que la location de ses bornes de paiement autonome arrivait à échéance, le franchisé a décidé de miser sur le contact humain. Il observait également que les postes étaient sous-utilisés par sa clientèle.
C’est sans compter les importantes mises à jour qu’il devrait effectuer «dans un futur rapproché», alors que la technologie avance à grands pas. «Est-ce qu’on renouvelle? C’est souvent [un bail] sur le très long terme. J’ai décidé pour mon magasin de ne pas continuer et de revenir avec plus de caisses comme avant», conclut M. Leroux, qui ajoutera deux caisses traditionnelles à son magasin.
Du côté de Dollarama, environ un quart de ses 425 magasins au Québec sont aujourd’hui équipés de caisses libre-service. Celui implanté sur la rue Soumande à Québec a pourtant fait disparaître les siennes récemment.
Depuis le début du déploiement de la technologie en 2016, le détaillant à bas prix mobilise «des caisses libre-service dans certains magasins à fort achalandage afin d’accélérer le traitement des transactions», explique l’entreprise basée à Montréal dans un courriel transmis au Soleil.
Environ un quart des 425 magasins Dollarama au Québec sont équipés de caisses libre-service. (Jocelyn Riendeau/Archives La Tribune)
«Afin d’optimiser l’utilisation de son parc de caisses libre-service à l’échelle de son réseau national, il arrive que Dollarama retire des caisses d’un magasin pour les redéployer dans un autre», précise la société qui exploite 1616 points de vente à l’échelle du Canada.
Chez Walmart Canada, les besoins de chaque succursale et de ses clients sont étudiés au cas par cas «afin de déterminer la combinaison de caisses à tapis roulant et de caisses libre-service disponibles pour les clients», écrit Steeve Azoulay, directeur principal des affaires publiques, sans préciser quels sont les magasins touchés par ces ajustements.
«Des caisses libre-service sont actuellement disponibles dans nos succursales du Québec et des associés sont présents dans la zone de caisses libre-service pour aider les clients au besoin», ajoute-t-il.
Une tendance à l’abandon?
Après avoir sondé des détaillants à travers la province, Michel Rochette, président du Conseil canadien du commerce de détail - Québec, affirme que ces retraits sont des cas d’exception.
Selon ses dires, la norme est davantage au perfectionnement de la technologie qu’à son abandon.
«Il n’y a pas une volonté de diminuer le nombre de caisses automatisées. Il y a des technologies qui évoluent, il y a des dispositions qui changent, il y a de nouveaux équipements qui arrivent», avance-t-il, à partir des échos qu’il a obtenus sur le terrain.
L’objectif étant de rendre les systèmes plus intuitifs pour la clientèle et de réduire la présence d’employés en soutien. Mais aussi de répondre davantage aux besoins des consommateurs.
Les retraits des caisses libre-service sont des cas d’exception, d’après les observations du président du Conseil canadien du commerce de détail - Québec. (Martin Chamberland/Archives La Presse)
«Il fut un temps où les clients avaient deux à trois articles et ils allaient à une caisse automatisée. Parfois, ils arrivent [maintenant] avec un panier plein. Comment s’assure-t-on que ce soit rapide et que la façon de disposer les produits sur la machine, puis dans les sacs soit optimale? C’est toujours cela qui est en révision», conclut M. Rochette.
Quelques témoignages de détaillants faisant marche arrière sont arrivés aux oreilles de Manuel Champagne, directeur général de Détail Québec. Plus d’une raison est évoquée afin de justifier ce recul.
«Les transactions ne sont pas toujours aussi fluides et efficaces. C’est même parfois plus long lorsqu’un article bloque pour une raison particulière», remarque le porte-parole.
«Même si elles sont là depuis un certain temps, ça demeure quand même un irritant pour un bon nombre de consommateurs.»
— Manuel Champagne, directeur général de Détail Québec
La prévention contre le vol est un autre argument qui pèse dans la balance des commerçants. «Aux postes traditionnels avec la présence de caissier ou de caissière, il y a moins de vol, parce qu’il y a la présence d’une personne qui passe chaque item un par un», ajoute celui qui voit qu’il est à présent plus facile de faire du recrutement de personnel.
Des succès à répéter
Même s’il préfère d’ordinaire ne pas nommer de bannières, M. Champagne soutient que Décathlon et Uniqlo sont des exemples de réussite. «C’est facile, on met tout dans un panier. Les [capteurs] mesurent bien chaque étiquette de prix. On n’a pas à passer un item après l’autre», détaille-t-il.
Malgré l’automatisation des transactions, des employés sont présents afin d’accueillir chaque client. «En bout de piste, les consommateurs, comme nous sommes des êtres humains, on cherche vraiment à entrer en relation. On veut avoir une expérience client», observe celui qui croit que le libre-service est bien là pour rester.
Fondée en 1976, l’enseigne française Décathlon compte désormais sur 11 magasins à l’échelle de la province. (Stéphane Lessard/Archives Le Nouvelliste)
Le président du Conseil canadien du commerce de détail - Québec partage son avis.
La technologie n’a pas dit son dernier mot, alors que des innovations sont visibles, notamment, dans les supermarchés de l’autre côté de la frontière. «Tout ce qui est mis dans le panier, au fur et à mesure, est comptabilisé. Vous avez besoin de passer à une caisse pour le paiement, mais vous n’avez pas besoin de sortir les articles de votre panier», donne-t-il pour exemple.
Au Québec, des dépanneurs de la bannière Couche-Tard évaluent également l’implantation du paiement automatisé.
«Tant qu’on ne sera pas certain d’avoir trouvé la technologie la plus optimale pour le consommateur, on va continuer d’évoluer et d’innover», glisse M. Rochette.
PAYER SANS PASSER À LA CAISSE
Une jeune pousse québécoise a d’ailleurs développé sa propre solution de magasinage sans contact.
En 2020, Leav a lancé une plateforme qui permet aux clients de magasiner sur leur téléphone intelligent à partir d’un code QR, sans devoir passer à la caisse.
Que ce soit dans l’une des boulangeries Mamie Clafoutis ou chez Doyon Després, il suffit de scanner les articles avec votre téléphone, de payer en ligne, puis de présenter la facture à votre sortie du magasin.
Cette techno d’ici est aussi utilisée dans 25 boutiques La Vie en Rose à travers le Canada. Éric Champagne, vice-président responsable des technologies pour le détaillant, a commencé à l’implanter en 2021.
Après un projet-pilote en 2021, le détaillant La Vie en Rose a commencé à déployer la technologie développée par Leav dans plusieurs de ses points de vente. (LEAV)
En période d’achalandage élevé, tout comme les fins de semaine, des clients choisissent davantage cette option afin de compléter leurs emplettes plus rapidement.
Au magasin de la Place Rosemère, dans la région métropolitaine de Montréal, 5 % des transactions passent par la plateforme Leav.
«J’ai autant de systèmes de point de vente que j’ai de clients en magasin. Si j’ai 100 clients dans un magasin, je peux difficilement faire 100 transactions en même temps. En utilisant les appareils du consommateur et non mes appareils à moi, je peux éviter toute ligne d’attente», se réjouit le vice-président.
Reste que cette innovation a des limites dès qu’un consommateur a besoin de plus d’accompagnement dans son parcours d’achat. «Aussitôt, qu’une clientèle va en cabine, cette technologie-là va un peu moins bien», reconnaît-il.
Résumé
Metro multiplie la conversion de ses épiceries en Super C
22 juillet 2025 à 04h00
Metro a investi 3,8 millions pour convertir le magasin Metro sur le chemin Sainte-Foy à Québec en Super C. (Jocelyn Riendeau/Le Soleil)
CONSOMMATION / Que ce soit à Gatineau, à Rimouski ou encore, à Berthierville, des succursales Metro ont adopté les couleurs jaune et rouge du Super C. Cette transition gagne en vitesse au Québec, alors que bien des consommateurs courent les bas prix.
Le géant de l’alimentation comptait 103 magasins Super C en sol québécois à la fin de son année financière en 2023.
Il en dénombre désormais 116.
Le 17 juillet, Super C a inauguré son 115e magasin sur le chemin Sainte-Foy à Québec. Au même moment, on coupait le ruban d’une toute nouvelle succursale à Sherbrooke découlant d’un investissement de 12,3 millions.
Sur les 13 ouvertures ayant eu cours en deux ans, six résultent de la conversion d’une épicerie Metro en Super C.
«Chaque marché est analysé [au cas par cas] au Québec pour permettre l’accélération de la bannière Super C, mais dans le bon modèle et le bon quartier», détaille Loïc Cloutier, vice-président principal de Super C, en entrevue avec Le Soleil.
À lire aussi
La quête du «plus petit» chez Maxi
«On n’a pas de plan de conversion si on compare à notre compétiteur», ajoute-t-il, en faisant référence au virage emprunté par Loblaw dans les dernières années.
En trois ans, ce dernier a converti 60 marchés Provigo en Maxi, dont 29 seulement en 2024. Il ne reste qu’une vingtaine de Provigo en activité, majoritairement dans la grande région de Montréal.
«On travaille nos plus petits magasins en allant chercher de la hauteur», souligne Loïc Cloutier. (Jocelyn Riendeau/Le Soleil)
Chez Metro, chaque transition vers l’enseigne à bas prix est validée par une étude de marché.
«Il y a des consommateurs pour le conventionnel, il y a des consommateurs pour l’escompte. Il y en a qui font les deux. On répond vraiment à des besoins différents», soutient-il, satisfait de la cohabitation des magasins Super C et Metro sur l’ensemble du territoire.
«Un vent favorable»
Loïc Cloutier admet toutefois qu’un «vent favorable» souffle sur les bannières au rabais, et ce, depuis bien des années.
Dans son rapport annuel de 2024, le PDG de Metro, Éric La Flèche, n’a pas hésité à attribuer le succès de sa dernière année financière à la popularité de Super C au Québec ainsi qu’à Food Basics en Ontario.
Le chiffre d’affaires du détaillant alimentaire a alors atteint 21,2 milliards, ce qui représente une hausse de 2,4 % par rapport aux résultats de 2023.
Depuis deux ans, les clients de la bannière Super C ont accès au programme de fidélisation Moi. (Jocelyn Riendeau/Le Soleil)
Un changement dans la façon dont le consommateur fait ses emplettes est à l’origine de ce mouvement.
«Ce qu’on appelle des smart shoppers: les clients sont conscients de la valeur et recherchent de la valeur pour bien maximiser leurs investissements dans l’alimentaire», décortique M. Cloutier.
Et cet engouement pour les épiceries au rabais n’est pas près de nous quitter, est-il d’avis, d’où le déploiement accéléré de la bannière Super C, tant par le biais de conversions que par l’ouverture de nouveaux sites.
Et chez Metro?
Parallèlement, les bannières Metro et Metro Plus perdent légèrement du terrain au Québec. Si 197 magasins étaient en activité en 2023, on en recense aujourd’hui 185.
Même si la croissance est «plus forte» chez Super C, les succursales Metro ne sont pas pour autant au ralenti, argue M. Cloutier.
«C’est sûr qu’on n’a pas les mêmes plans d’investissement. Il n’y a pas autant de nouveaux sites. Mais les magasins existants se portent très bien», tranche-t-il.
D’après ses observations, l’offre en matière d’épiceries à bas prix a tardé à se développer sur le marché québécois, alors que les bannières traditionnelles fleurissaient.
Un rattrapage était de mise. «Le marché du Québec était, si on veut, surdéveloppé au niveau du conventionnel si on se compare au reste du Canada. On s’attend à balancer un peu plus comme ce qu’on voit en Ontario et dans le reste du Canada», anticipe-t-il.
En 1987, Metro procède à l’achat des 14 magasins d’alimentation Super Carnaval, ajoutant ainsi la bannière à bas prix à son réseau. (Jocelyn Riendeau/Le Soleil)
TROIS QUESTIONS AU V.-P. DE SUPER C
Question Après la conversion d’un Metro en Super C, les clients restent-ils fidèles à leur adresse?
Réponse Étant donné qu’on a cette force en produits frais, qu’on a des experts bouchers en magasin et qu’on travaille en hauteur pour aller chercher l’assortiment, on réussit à maintenir une grande partie de la clientèle Metro.
Q Au fil des ouvertures, les magasins Super C semblent se rapprocher géographiquement des consommateurs. Est-ce le cas?
R C’est un des changements que l’on voit dans les dernières années. L’accélération de Super C, ça nous rapproche des consommateurs définitivement. […]
Historiquement parlant, les magasins à escompte – si on remonte à 10 ou 15 ans – il fallait faire une certaine distance pour s’y rendre. C’était des magasins de destination. On a encore cette capacité-là d’attirer les clients de plus loin, parce qu’on veut se déplacer pour profiter du rapport qualité-prix. Mais en même temps, de se rapprocher de la population dans les quartiers, ça donne un avantage additionnel aux consommateurs.
Q En plus des nouveaux sites, des agrandissements et des conversions chez Super C, vous relocalisez également certains de vos magasins. Pourquoi?
R L’étalement urbain, c’est ce que ça fait. Les populations commencent à grandir dans ces petites régions-là [comme à Lavaltrie, dans la région de Lanaudière]. Les petits magasins – c’est un beau problème –, il faut les relocaliser et donner un site qui est convenable pour la quantité de population qu’on y retrouve maintenant.
METRO EN BREF
- Depuis 1947
- Plus de 21 milliards de chiffre d’affaires en 2024
- Siège social à Montréal
- Détient Metro, Super C, Adonis, Première Moisson, Jean Coutu et Brunet
- 97 000 employés à l’échelle du Canada
Résumé
Fini le carton, Leclerc mise sur des emballages plus compacts
24 juillet 2025 à 04h10
Propriété de la famille Leclerc depuis 1905, la biscuiterie prend un virage pour réduire ses emballages. (Jocelyn Riendeau/Le Soleil)
Vous les avez peut-être déjà aperçus sur les tablettes de votre épicier. Désormais, autant les truffés que les plaquettes Célébration ne sont emballés que dans le plastique.
«Ce n’est que le début», annonce d’entrée de jeu Frédéric Langlois, vice-président principal ventes, marketing et innovation au Groupe Leclerc, assis à une table avec Le Soleil.
Rencontré au siège social à Saint-Augustin-de-Desmaures, il détaille les prochains jalons de ce vaste projet d’optimisation des emballages, dont la réflexion s’est amorcée il y a plus de trois ans.
«Ça fait un bon bout de temps que l’entreprise veut enclencher une initiative. On réfléchit aux différentes approches qu’on peut avoir au niveau de notre empreinte environnementale», souligne-t-il.
Au mois de mai, les truffés et les plaquettes Célébration ont été les premiers à voir la taille de leur boîte être réduite. Le carton utilisé depuis une quinzaine d’années à la biscuiterie a été remplacé uniquement par un film de polypropylène métallisé.
L’emballage des biscuits Leclerc est désormais refermable, ce qui permet de garder la fraîcheur du produit. (Jocelyn Riendeau/Le Soleil)
Ces emballages plus compacts utilisent 51 % moins de matériaux – toutes matières confondues –, dont 16 % moins de plastique, aux dires du fabricant.
Même si le passage du carton au plastique peut paraître «contre-intuitif», Éric Padovani, directeur santé, sécurité et environnement chez Leclerc, assure qu’il s’agit d’un choix justifié environnementalement parlant.
«Même le carton recyclé, on ne peut pas le recycler à l’infini», explique-t-il.
«On est obligé d’inclure des fibres vierges à l’intérieur. Ça utilise énormément d’eau comme procédé et ça utilise aussi des produits chimiques, parce qu’il faut dissoudre les encres qui sont à l’intérieur pour le faire devenir blanc. Même si ce processus-là apparaît vert, au final, il ne l’est pas», nuance M. Padovani.
Frédéric Langlois, v.-p. principal travaille chez Leclerc depuis 32 ans. À l’écran, Éric Padovani, en direct depuis une usine de la biscuiterie aux États-Unis. (Jocelyn Riendeau/Le Soleil)
Un virage à plus de 6,5 millions
Leclerc compte changer le contenant de ses autres produits, une ligne de production à la fois.
«D’ici mars, on devrait avoir converti tous nos emballages de biscuits. Ceux qui sont en sachet dans des boîtes, ça va rester», résume M. Langlois, soulignant que l’entreprise s’attaquera par la suite aux barres collations.
Adapter les équipements dans ses huit usines exige à terme un investissement de plus de 6,5 millions. C’est sans oublier les pertes de production, qui découlent de l’ajustement des machines.
Un investissement de plus de 6,5 millions a été nécessaire pour lancer ce virage. (Jocelyn Riendeau/Le Soleil)
Si ce virage permet de réduire l’empreinte écologique de l’entreprise, est-il payant financièrement?
Le coût de production d’une boîte de biscuits est pratiquement le même, glisse M. Langlois. C’est plutôt des économies éventuelles de transport et d’entreposage qui permettra à Leclerc d’avoir un retour sur l’investissement.
«En plus de diminuer le matériau d’emballage, on gagne sur la partie transport. […] On est capable de mettre plus d’unités par palette et par camion. On utilise donc moins de camions sur les routes pour transporter des quantités équivalentes de biscuits», renchérit Éric Padovani, estimant que 20 % moins de véhicules devront faire des livraisons.
Acheter avec nos yeux
Cette transition n’est pourtant pas sans risque, avoue le vice-président principal.
«On achète avec les yeux en premier. Vous avez vu qu’on a réduit beaucoup l’emballage. La perception pourrait être que j’en ai moins pour mon argent. Ce n’est pas le cas», affirme-t-il, tout en assurant que le poids du produit est demeuré à 240 g.
Soulignons que la réduction de la quantité chez Leclerc a été pointée du doigt par le passé, alors que le chiffre imprimé sur les boîtes a glissé de 300 g à 270 g pour finir à 240 g au fil des années. «Dans ce projet-là, on a choisi de ne pas changer le poids. C’est ça qui est le plus important», clame M. Langlois.
D’un format cartonné, les biscuits Leclerc passeront à un contenant plastifié plus compact. (Jocelyn Riendeau/Le Soleil)
Ce dernier affirme également qu’un plus petit format est synonyme d’une perte de visibilité sur les tablettes des épiceries.
Auparavant, la barquette de plastique dans laquelle reposaient les biscuits était surélevée en son centre, gonflant ainsi la taille de la boîte aux côtés des concurrents. Cet espace vacant a disparu avec la transition vers un emballage plus compact.
«C’est un risque qu’on a décidé de prendre, parce que c’est la bonne chose à faire. Si le risque a un impact, il est trop tôt pour le dire», renchérit-il.
Lors du passage du Soleil, des truffés étaient sur la ligne de production. (Jocelyn Riendeau/Le Soleil)
Son collègue a pour son dire que les temps ont changé. «Ce qu’on cherchait, c’était d’avoir un beau facing dans les magasins pour être présent et attirer l’œil. Et donc, attirer le client. Là, on est rendu à être beaucoup plus rationnel», tranche M. Padovani.
«Les consommateurs sont prêts à ce changement. On le verra avec les chiffres», ajoute celui qui est persuadé que Leclerc convaincra les clients de se tourner vers ses biscuits pour ce choix.
TROIS QUESTIONS SUR LES VENTS CONTRAIRES
QUESTION La flambée du prix du cacao se poursuit, et ce, depuis deux ans. Quels en sont les impacts chez Leclerc?
RÉPONSE DE FRÉDÉRIC LANGLOIS C’est vraiment l’impact du prix de la fève mondialement qui est hors de contrôle. Oui, nos ventes ont légèrement diminué, mais c’est malheureusement ce qu’il faut pour que le prix redescende. La demande était trop forte. […] Depuis quelques années, on absorbe une bonne partie de ce que ça coûte. Ça ne redeviendra jamais au niveau que c’était.
Q Quelles sont les solutions devant vous?
R Dans le cas des Célébration, [le chocolat représente] 45 % du produit. […] On n’a pas voulu changer la qualité du produit. On aurait pu aller vers du chocolat composé. C’est tellement une marque iconique pour nous – les produits Célébration – qu’on n’a pas voulu toucher à cela. […] On a diversifié la gamme. On a introduit de nouveaux produits, dont les mini-Célébration qui ont moins de chocolat si on veut.
Malgré une légère chute des ventes, Frédéric Langlois se réjouit de voir que le nombre de clients qui achètent des produits au prix régulier sont en augmentation. (Jocelyn Riendeau/Le Soleil)
Q Vous avez trois usines et un entrepôt du côté des États-Unis. Comment les politiques de notre voisin du Sud vous affectent-elles?
R Pendant le temps que [Donald Trump] est au pouvoir, il faut rester sur nos gardes. […] Il y a de l’incertitude pour le 1er août. On transfère de l’inventaire trop d’avance comme tout le monde fait. Ça occasionne des frais qui sont non nécessaires. […] On est chanceux dans un certain sens, parce que nos produits – on exporte beaucoup – et beaucoup de nos matières premières font partie de l’Accord Canada-États-Unis-Mexique. On n’est pas impacté là-dessus.
Un article d’un magazine de Saskatchewan qui s’inspire d’une consultation publique à Québec suite à la fermeture de l’épicerie Provisions Inc.
L’article défend l’idée d’épiceries publiques pour forcer les grandes chaînes à réduire leurs prix, à privilégier l’approvisionnement local et à améliorer les conditions de travail et de rémunération des employés du secteur.
J’ajouterais le bénéfice de pouvoir répondre aux besoins des quartiers dits “déserts alimentaires” - un sujet qui revient parfois dans les discussions autour de certains quartiers à Montréal.
Extraits:
Provisions Inc. always dressed up for the season, that year covered in soft yellow lights and adorned with evergreen boughs. People were rushing in and out. Founded in 1949, the grocery store was then run by the third generation of the Drouin family. In a neighbourhood that boasts three other grocery stores, a specialty cheese store, a butcher shop, and two fish markets, Provisions Inc. had survived seven decades as an independent store. I passed the carollers on my way in.
But the grocery industry is difficult and the Drouin cousins were tired of operating Provisions Inc. They put the store up for sale and, to this day, it remains empty. The couple who last bought it from the Drouin family tried to operate it and then fled Quebec, claiming through their lawyers that Provisions Inc. financially ruined them.
Indeed, it will always be a hard go for a new, independent grocer in a world that is dominated by IGAs, Costcos, Maxis, Metros (a Provisions Inc. neighbour), and wholesalers tailored to the needs of large corporations.
About a year ago, the neighbourhood council asked residents what they wanted to replace Provisions Inc. The discussion coalesced around one idea: a grocery store run publicly and/or not for profit. The city would need to be involved, we reasoned, either through purchasing the building or perhaps even running it.
In 2023, Loblaw made $59.5 billion in profits. That number rose to $61 billion in 2024. In 2023, Metro made $1.02 billion in profits. That number fell to $931.7 million in 2024. For its 2023 fiscal year, Sobeys made $68.6 billion in profits. That number rose to $72.5 billion in its 2024 fiscal year. In total, that’s $263.6 billion in profits in just two years, taken from average people and pocketed by Canada’s biggest grocers.
A public option would inject competition and force these corporations to reduce their prices as they fight for access to Canadian shoppers, he reasons.
There would be other benefits too, like using the system to shore up Canadian supply chains through privileging Canadian farms and food manufacturers, or paying decent wages, thereby raising average wages within the grocery sector.
And critically, a public grocery option could change how people see food in Canada: from something that is a commodity to something that is a human right that all people deserve access to, regardless of their income.
Food too expensive? It’s time for public grocery stores
Briarpatch magazine (SK) le 6 août 2025
Vu sur lemmy.ca/c/canada
Je n’ai pas lu l’article mais l’une des choses qui sautent aux yeux dans l’extrait que tu as mis est que l’auteur confond les revenus avec les profits. Les profits de Loblaw en 2024 étaient de $2.17B pas $61B…
Don’t get me wrong on parle de gros montants mais c’est assez grossier comme erreur. Bref, pour un lecteur comme moi son article perd toute crédibilité.
Oui c’est une erreur de taille, merci! L’article devrait être corrigé en remplaçant une couple de “profits” par “revenue”.
Ce qu’on veut illustrer ici ce ne sont pas les chiffres dans l’absolu, mais la croissance. Le faire en pourcentage aurait été plus judicieux.
C’est un magazine indépendant déjà ancré et qui s’intéresse aux luttes de classe. La source est citée pour justement moduler la lecture.
J’ajoute que j’ai trouvé intéressant les liens avec le Québec et avec plusieurs discussions ici.