Consommation

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« Une petite faim ? »

Un numéro qui a systématiquement du succès dans les spectacles de l’humoriste montréalais Oussama Fares porte sur Uber Eats. Il y décrit à quel point les courriels et notifications de ce service l’incitent à commander fréquemment de la nourriture…

Stratégies marketing De la tentation

Pourquoi est-on aussi tentés de commander de la nourriture ? Pour mieux comprendre certaines stratégies utilisées par des plateformes de livraison, nous avons soumis cinq captures d’écran liées au service Uber Eats à Julien Troiville, professeur au département de marketing de l’École des sciences de la gestion de l’UQAM…

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Les nouveautés qui entrent en vigueur ce mercredi

Voici les mesures de la Loi protégeant les consommateurs contre les pratiques commerciales abusives et offrant une meilleure transparence en matière de prix qui entrent en vigueur ce mercredi, tel qu’indiqué sur le site de l’OPC.

Concernant la vente de produits alimentaires (hors restaurants)

Lorsqu’un aliment est vendu au rabais, le prix courant doit être clairement indiqué à côté du prix offert. C’est la même chose pour l’affichage d’un prix réservé aux membres d’un programme de fidélisation.
De la même façon, lorsqu’un prix de groupe est offert pour plusieurs aliments qui peuvent être achetés séparément (par exemple, trois pots de yogourt pour 6 $), le prix à l’unité doit être suffisamment visible par rapport au prix de l’ensemble.
Le prix membre d’un article ou encore le prix réduit pour achat multiple peuvent être plus gros que le prix courant, mais ne peuvent pas dépasser de plus de 25 % sa taille.
Lorsqu’un aliment est taxable (par exemple, un plat préparé ou un emballage de cinq barres granola), cette information doit se trouver à proximité du prix affiché.
L’unité de mesure permettant la comparaison de prix entre divers produits doit être la même pour les produits de même genre. Par exemple, pour toutes les sortes de jus vendues dans un même commerce, il pourrait s’agir du prix pour 100 ml. Cette mesure s’applique aussi à la nourriture pour animaux.

Politique d’exactitude des prix

Le seuil prévu pour la Politique d’exactitude des prix passe de 10 $ à 15 $. Il est maintenant aussi applicable aux prix indiqués dans les circulaires ou les publicités, peut-on lire sur le site de l’OPC.

Grosseur des prix affichés

La grosseur des prix sur une étiquette est fixée à au moins 28 points, et le prix par unité de mesure à au moins 16 points. Cette mesure concerne tous les commerces qui utilisent un lecteur optique à la caisse.

Concernant les pourboires

Les commerçants qui suggèrent des montants de pourboire aux consommateurs, par exemple sur un terminal de paiement, devront s’assurer que ceux-ci sont calculés avant la TPS et la TVQ.

Les montants devront être présentés de manière uniforme, sans inciter le consommateur à privilégier un choix plutôt qu’un autre. Une option pour laisser le consommateur déterminer lui-même le montant devra aussi être présentée.

2ème article

Projet de loi 72 sur les pourboires La fin des malaises ou le début d’une certaine grogne

À partir de ce mercredi, la pression ressentie par des consommateurs baissera d’un cran. Ceux qui s’attablent au restaurant se retrouveront avec entre les mains des terminaux de paiement qui permettront de calculer le pourboire sur le montant avant les taxes, comme le veut la convention. Si la plupart des restaurateurs interrogés sont prêts pour ce changement, ces nouvelles dispositions suscitent de la grogne chez certains serveurs.

Résumé

Pour qui c’est une bonne nouvelle d’avoir une baisse de salaire ? Pour nous, ça veut dire travailler plus pour gagner moins », lance sans détour Kyrianne Ouellette, ancienne serveuse au pub L’Île noire, où elle occupe désormais un poste de gestion.

La Loi protégeant les consommateurs contre les pratiques commerciales abusives et offrant une meilleure transparence en matière de prix et de crédit, en vigueur depuis mercredi, exige notamment une reprogrammation des terminaux de paiement qui permettront désormais aux clients d’un bar ou d’un restaurant d’ajouter le pourboire sur le total du montant de la facture avant la TPS et la TVQ. Avant la mise en application de la loi, les consommateurs qui payaient par carte se faisaient remettre un module où le service était calculé après l’ajout des taxes. Pour une facture de 100 $ (avant taxes), ils laissaient en fait un pourboire sur un total de 114,98 $, par exemple.

De plus, les suggestions de pourboire doivent maintenant être présentées de façon neutre et être « tout aussi visibles les unes que les autres ». Pas question que le 20 % soit mis en évidence par rapport aux autres. « Il ne sera donc plus possible de mettre des émojis ou des descriptions, telles “Bon service”, “Très bon service” ou “Service exceptionnel” à côté des options de pourboire et une option pour que le consommateur détermine lui-même un montant devra être facile à choisir », a rappelé l’Association Restauration Québec (ARQ) sur sa page Facebook.

Ce nouveau modus operandi entraînera inévitablement une diminution de revenus pour les employés payés au salaire minimum avec pourboire puisque les clients laisseront de moins grosses sommes, dénonce vivement Kyrianne Ouellette, qui travaille dans le milieu depuis une dizaine d’années. Ceux-ci reçoivent un taux horaire de 12,90 $, salaire en vigueur depuis le 1er mai. La quinzaine de personnes qui travaillent au pub L’Île noire s’inquiètent des conséquences, ajoute Mme Ouellette.

« On n’a pas d’avantages sociaux, pas d’assurances. Les pourboires viennent un peu compenser ça, souligne-t-elle. Tout le monde dans tous les secteurs veut des augmentations de salaire, parce que tout le monde en arrache. »

Avec cette nouvelle loi, elle craint qu’il y ait un certain « découragement » dans l’industrie. Elle ne saurait dire, pour le moment, si ces dispositions auront des conséquences négatives sur le recrutement.

Mme Ouellette assure néanmoins comprendre que les consommateurs se sentent sous pression et reconnaît qu’il y a eu des abus dans les demandes de pourboire allant du garagiste au boulanger. Elle affirme toutefois que les salariés qui dépendent des pourboires ne devraient pas être « pénalisés ».

Des restaurateurs prêts

Du côté des restaurants Stella Pizzeria, l’une des propriétaires, Nathalie Côté, s’attend à ce qu’il y ait du mécontentement dans ses équipes attitrées au service. « Mais dans un mois, plus personne ne va en parler », croit-elle. Mme Côté estime que les conséquences sur le salaire annuel seront minimes. Et selon elle, bien des clients vont continuer à verser 18 % de pourboire.

PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE

Ceux qui s’attablent au restaurant se retrouveront avec entre les mains des terminaux de paiement qui permettront de calculer le pourboire sur le montant avant les taxes, comme le veut la convention.

Si ses terminaux ont été reprogrammés pour la date butoir du 7 mai, la restauratrice est d’avis que bien des consommateurs ne sont pas au courant des nouvelles dispositions de la loi. « Ils vont être agréablement surpris. »

Contacté la veille de l’entrée en vigueur de la réglementation, Pierre Moreau, consultant exécutif pour Groupe Grandio (La Cage, Cochon Dingue, Moishes), a de son côté assuré que les 65 restaurants du regroupement avaient fait les ajustements nécessaires une journée à l’avance, histoire d’éviter les pépins le moment venu.

Si ces changements engendrent des frais, il rappelle que « ça fait partie des coûts d’opération d’une entreprise » de devoir se conformer aux lois. En ce qui concerne les employés, M. Moreau reconnaît qu’il ignore comment ils réagiront. « Le changement, c’est toujours perturbant. »

« C’est bien pour le client, ajoute Pierre Moreau. Il a l’heure juste. C’était un peu particulier de payer le pourboire après les taxes. »

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what!? Le député libéral qui pense que ça ferait du sens de caisse libre-service à la SAQ!? Il ne comprend pas le commerce de détail. Plusieurs magasins veulent maintenant s’en débarrasser parce qu’ils se font voler — volontairement et involontairement — et que ça n’accélère pas le service. En plus, les employés à la SAQ vérifient que les clients ont l’âge légal pour acheter de l’alcool. Peu importe le nombre de caisses automatiques que tu mets, ça prend au moins quelqu’un qui vérifie la clientèle et un autre qui s’occupe du fonctionnement des caisses. C’est déjà la moyenne de caisse ouverte dans les SAQ. Grosses économies.

Sinon, on dirait que le président va se faire remplacer aux prochaines élection. Il a l’air de faire pas mal de politique au lieu de donner de vrais détails sur ses choix de bouger les succursales. La baisse de fréquentation est à prévoir parce que les gens boivent moins qu’avant et qu’on est dans une période économique difficile. Les gens ont moins d’argent superflu à dépenser. Il ne donne pas de vraies raisons. C’est très dommage. Ça ne me surprendrait pas que ces déménagements de succursales sont des deals avec des épiciers et des propriétaires privés dans des minicentres d’achats.

J’aurais aimé ça pouvoir voir le témoignage complet de M Farcy. Les commerces de proximités dans les petits centres urbains, c’est un enjeu qui intéresse beaucoup de monde. Vivre la voiture! /s

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Un deuxième restaurant de Québec cessera de demander le pourboire. À l’instar du restaurant Alentours, Ambre Buvette inclura dorénavant le pourboire dans le prix affiché sur son menu. Le chef propriétaire Étienne Nadeau espère ainsi améliorer les conditions de travail de ses employés.

Le restaurateur de Québec réfléchissait à l’idée d’adopter ce modèle depuis un bon moment déjà. Il admet que l’entrée en vigueur de la loi 72, qui encadre le calcul des pourboires, a entraîné plusieurs complications logistiques qui ont accéléré sa prise de décision.

C’était une belle occasion de faire la transition, explique-t-il.

Étienne Nadeau estime que ce virage permettra d’offrir une plus grande stabilité salariale aux membres de son équipe.

Ils vont faire les mêmes salaires qu’avant. C’est juste que maintenant ça va être assuré. […] Il n’y aura pas de fluctuations, ça ne variera pas de semaine en semaine ni selon l’achalandage.

Une citation de Étienne Nadeau, chef propriétaire d’Ambre Buvette

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Pourquoi le Québec n’a pas décidé d’aller All-in avec des prix incluant toutes les taxes (lorsque applicables) et services? C’est une occasion ratée. Cela aurait été une bonne façon de nous démarquer du reste de l’Amérique du Nord. Pourtant tout le monde est d’accord sur le principe avec les billets d’avion ou le carburant. La SAQ le faisait aussi il n’y a pas si longtemps.

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En tant que telle, rien n’empêche un commerçant d’indiquer des prix toutes taxes comprises, on le fait déjà, comme tu le mentionnes, avec l’essence. Pour le pourboire, effectivement, on pourrait juste offrir des salaires plus élevés dès le départ, avec le service inclus dans le prix. Mais comme certaines personnes l’ont déjà dit, les serveur·ses ne sont pas nécessairement en faveur. Il y a des cas où le pourboire rapporte pas mal plus que ce que l’employeur va offrir à la place. Deux de mes enfants travaillent dans des casse-croûtes, et il arrive qu’ils doublent leur salaire avec le pourboire. Même ma mère, qui était dans une brasserie, pouvait sortir pour + de 1000$, dans les années '90, en pourboire, par quart de travail lors de certains événements !

Je suis d’accord que ce serait une bonne idée pour le prix sur les étiquettes, mais c’est probablement le pire moment pour le faire. Pas besoin d’assomer les gens encore plus après l’inflation qu’on vient de subir. Personellement, je voterais pour l’abolition du pourboire. La pandémie était le prétexte parfait, plusieurs personnes qui travaillaient dans le service s’étaient requalifiées. Ça aurait été un excellent incitatif pour que les gens retournent visiter les restaurants. Il est maintenant trop tard.

Changement de mission à la SAQ: le gouvernement doit reculer

16 mai 2025 à 04h00

La succursale de la SAQ au centre-ville de Chicoutimi a fermé ses portes en avril. (Tom Core/Archives Le Quotidien)

POINT DE VUE / Pour le Syndicat des employé-es de magasins et de bureaux de la SAQ–CSN, les récentes décisions du gouvernement visant à fermer huit succursales de la Société des alcools du Québec tout en ouvrant 34 nouvelles agences et une centaine de micro-agences ne passent pas du tout. Ces décisions imposent des conséquences économiques et sociales qui ne peuvent être ignorées par les pouvoirs publics en plus de déplacer le réseau des succursales de la SAQ et sa clientèle vers le secteur privé.


L’expérience a été vécue dans plusieurs régions au Québec: la fermeture de services de proximité, dont les SAQ font partie, compromet la vitalité des autres commerces environnants. Nous craignons que des secteurs ne soient tout simplement plus desservis, ce qui réduirait le service à la clientèle, particulièrement dans les régions éloignées.

Rappelons que la mission principale de la SAQ est d’offrir des services de vente des produits de l’alcool de qualité, en respect des normes éthiques responsables et des lois encadrant ces activités. Nous voyons donc d’un mauvais œil la création de micro-agences dans les dépanneurs en milieu densément peuplé comme Montréal, Laval et Longueuil, qui pourraient commercialiser des petits formats de spiritueux, sans le même engagement législatif quant à la vente de ces produits. Au lieu des micro-agences, nous proposons l’introduction d’un nouveau type de bannière pour maintenir la vente de ces produits à la SAQ, afin de contrôler toutes les facettes de la commercialisation et d’offrir le meilleur service à notre clientèle.



Nous anticipons également des enjeux de santé publique. Avec la multiplicité des micro-agences, la vérification de l’âge et de la sobriété des clientes et clients par des tiers nous inquiète. Nous appliquons déjà ces principes dans le cadre de notre travail. Ainsi, nous demandons que la mission de la SAQ soit bonifiée par l’ajout d’une perspective de santé publique, dans l’optique de rehausser la responsabilité reliée à la vente de produits alcoolisés.


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Des maires demandent que cessent les fermetures de SAQ

Lors de la récente étude de crédits de la SAQ, le ministre des Finances Eric Girard a défendu l’automatisation des transactions et a affirmé que la mission de la SAQ n’était pas modifiée. De son côté, Jacques Farcy, président de la SAQ, a affirmé à tort que les micro-agences n’allaient pas accroitre l’offre puisque les dépanneurs vendent déjà de l’alcool. Nous sommes plutôt d’avis que la vente de spiritueux en dépanneur va clairement multiplier l’offre de produits les plus forts en teneur d’alcool.

Le syndicat est aussi d’avis que les clients devraient avoir l’option de commander en ligne directement à partir de l’inventaire en succursale (Cliquez-Achetez-Ramassez). Une solution technologique facile et rapide à réaliser, à coût bien moindre que l’entrepôt à un demi-milliard de dollars prévu dans les plans actuels du gouvernement.

Finalement, nous souhaitons participer aux changements qui sont actuellement imposés en siégeant au conseil d’administration de la SAQ. Pour nous, il est important de conserver notre fleuron québécois qu’est la SAQ.

En ce sens, nous avons démarré une campagne d’information et de sensibilisation visant à dénoncer cette nouvelle vague de privatisation partielle des activités de la SAQ menée par le gouvernement de François Legault.

Une pétition lancée par des acteurs de la société civile demande la mise en place d’un moratoire sur les fermetures de succursales de la SAQ jusqu’à l’adoption d’une politique de responsabilité territoriale et sociale élargie.



- Par Martin Lachance, président du SEMB-SAQ–CSN

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