Consommation

Il y a des facteurs fondamentaux qui peuvent expliquer les mouvements de prix du pétrole et de l’essence. Mais il n’y a que l’arrogance d’une industrie aussi dominante que celle du pétrole pour expliquer l’imposition, d’un coup sec, d’une hausse brutale de 10 % à ses clients, soit de 15 à 20 cents le litre, en quelques heures.

Peu d’entreprises peuvent se permettre un tel affront.

Résumé

AnalyseL’arrogance de l’industrie pétrolière

Une pompe à essence affiche le prix de 189,9 cents le litre pour de l'essence ordinaire et le prix de 209,9 cents le litre pour de l'essence Plus.

Le prix de l’essence a bondi le jeudi 18 avril 2024 au Québec et en Ontario.

Photo : Radio-Canada

Publié à 4 h 00 HAE

Il y a des facteurs fondamentaux qui peuvent expliquer les mouvements de prix du pétrole et de l’essence. Mais il n’y a que l’arrogance d’une industrie aussi dominante que celle du pétrole pour expliquer l’imposition, d’un coup sec, d’une hausse brutale de 10 % à ses clients, soit de 15 à 20 cents le litre, en quelques heures.

Peu d’entreprises peuvent se permettre un tel affront.

L’explication que donne l’industrie pour justifier la hausse du prix à la pompe, c’est que l’essence d’été coûte plus cher que l’essence d’hiver en raison de l’ajout de certains éléments dans la composition de l’essence afin de la rendre moins volatile.

Sur le web, le Guide de l’auto indiquait récemment qu’en hiver, on utilise du butane pour permettre un allumage plus rapide par temps froid, alors que l’été, on produit de l’essence alkylate, qui réduit la volatilité et dont le coût de production atteindrait de 5 à 8 cents de plus par litre.

De ce fait, au printemps, l’arrivée des beaux jours entraîne une augmentation des déplacements routiers. Et plus on avance vers les beaux mois d’été, plus la demande augmente alors que la saison des vacances s’amorce. Cette demande supplémentaire entraîne alors une pression à la hausse sur les prix de l’essence.

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Comme l’explique Anne-Marie Lecomte dans un texte publié jeudi matin sur notre site, les tensions géopolitiques provoquent aussi une hausse de l’incertitude. La réaction attendue d’Israël face à l’attaque de l’Iran la fin de semaine dernière suscite beaucoup de préoccupations et d’inquiétudes.

L’Iran est un acteur de premier plan en matière de production et d’exportation de pétrole. Un blocage du détroit d’Ormuz par Téhéran pourrait avoir un effet sur le tiers des exportations mondiales de pétrole, soit environ 20 millions de barils par jour. C’est colossal.

Et l’incertitude qui persiste sur la suite des choses fait également pression sur les prix des produits pétroliers.

Le poids des taxes

Maintenant, plusieurs pointent les taxes qui s’appliquent sur l’essence pour expliquer cette hausse. Ce n’est pas tout à fait exact.

Sur chaque litre d’essence que nous achetons, environ 30 % du prix va aux taxes. Prenons l’exemple de Montréal. Mercredi, le prix du litre d’essence s’y élevait à 176,6 cents, alors que jeudi, il est monté à 190,5 cents. Le niveau de taxe est passé de 55,2 cents à 57 cents d’une journée à l’autre.

Selon les estimations de la Régie de l’énergie du Québec, ce qui a monté de mercredi à jeudi, c’est la marge du détaillant. Elle est passée de 9,8 cents le litre à 22,5 cents à Montréal. Or, la moyenne annuelle est de 11,2 cents.

Par ailleurs, la tarification fédérale du carbone est passée de 65 à 80 $ la tonne le 1er avril. Sur le prix de l’essence, l’effet est de 3,3 cents, pour un total de 17,6 cents.

Ce n’est donc pas cette taxation qui explique la majeure partie de la hausse du prix de l’essence cette semaine. Et je vous rappelle que la tarification fédérale sur le carbone ne s’applique pas au Québec.

Variations brutales

Dans toute cette histoire, le problème fondamental, c’est la variation brutale à la hausse du prix de l’essence. C’est sur ce point que les gouvernements devraient intervenir pour encadrer les variations de prix et pour obliger les pétrolières et les stations-service à mieux informer le consommateur des mouvements à l’œuvre.

Il n’y a pas de raisons logiques pour expliquer que, mercredi après-midi, le prix du litre pouvait s’établir à 1,76 $ et que, jeudi, il devait se retrouver à 1,91 $. Il n’y a pas eu de catastrophe mercredi soir sur le marché du pétrole. Même qu’on constate que le prix du pétrole n’explose pas.

Pourquoi? Selon The Economist, deux grands facteurs expliquent la hausse plutôt lente du prix du pétrole.

D’abord, la production de pétrole, de nos jours, est moins concentrée au Moyen-Orient qu’elle ne l’était il y a 50 ans. En 1974, cette région représentait 37 % de la production. Aujourd’hui, c’est 29 %.

Les États-Unis et le Canada occupent aujourd’hui une place plus importante dans l’offre mondiale de pétrole.

Ensuite, la production et les exportations de la Russie se sont maintenues malgré les sanctions imposées par les pays occidentaux à la suite de l’invasion de l’Ukraine. De plus, les membres de l’OPEP ont une capacité de production excédentaire de 4,5 millions de barils par jour, l’équivalent de la production de l’Irak.

La demande demeure aussi très forte, mais la croissance économique mondiale est faible. Et la Chine connaît également un ralentissement de sa croissance économique.

La réalité, c’est que l’évolution des prix pétroliers était déjà connue par l’industrie. Entre les tensions géopolitiques et l’arrivée de l’essence d’été, tous les mouvements attendus sur les prix sont prévisibles pour l’industrie, qui aurait dû mieux communiquer l’information aux clients ou mieux calibrer ces mouvements en les appliquant progressivement.

Rien d’urgent ne s’est produit au cours des dernières heures et, donc, rien ne justifie une hausse aussi forte, une majoration surprenante et choquante pour les consommateurs.

Il faut bien reconnaître que nous sommes encore, en grande partie, dépendants de l’industrie pétrolière, qui n’hésite pas un seul instant à profiter de cet avantage concurrentiel.

Les pétrolières affichent des profits exceptionnels.

Lorsque les véhicules électriques occuperont une place conséquente sur nos routes, probablement d’ici une décennie, l’industrie ne pourra pas afficher la même arrogance envers sa clientèle, en appliquant des hausses brutales de 15 à 20 cents en quelques secondes. Cette époque achève.

En attendant, que peuvent faire les gouvernements?

Il est inutile de penser que l’État va contrôler le prix de l’essence, à moins de nationaliser toute l’industrie. Toutefois, il est certainement envisageable d’exiger de la part des pétrolières une plus grande transparence et une plus grande prévisibilité dans l’établissement des prix afin d’éviter les variations trop brusques.

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Même si la pratique est dénoncée depuis des années, des commerçants continuent de détruire de la marchandise flambant neuve avant de la jeter aux poubelles, comme je l’écrivais à la fin de l’hiver. Je n’étais pas au bout de mes surprises. On m’a appris qu’Ottawa, loin de décourager ce gaspillage, verse plutôt de l’argent aux entreprises qui sortent les ciseaux.
Publié à 1h22 Mis à jour à 6h30

Résumé

Ottawa favorise la destruction de marchandises neuves

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, ARCHIVES LA PRESSE

Des détaillants jettent encore de la marchandise neuve… mais habilement et volontairement lacérée.


Marie-Eve Fournier
Marie-Eve Fournier La Presse

Même si la pratique est dénoncée depuis des années, des commerçants continuent de détruire de la marchandise flambant neuve avant de la jeter aux poubelles, comme je l’écrivais à la fin de l’hiver. Je n’étais pas au bout de mes surprises. On m’a appris qu’Ottawa, loin de décourager ce gaspillage, verse plutôt de l’argent aux entreprises qui sortent les ciseaux.

Publié à 1h22 Mis à jour à 6h30

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Vous avez bien lu.

Un magasin de vêtements qui se retrouve avec des piles de pantalons qui n’intéressent pas ses clients peut les détruire et obtenir le remboursement des droits de douane qu’il a payés lors de leur importation. C’est assez tentant, car s’il en fait don à un organisme de charité, il n’obtiendra pas un sou⁠1.

L’ampleur du phénomène de la destruction demeure un mystère, malheureusement.

L’Agence des services frontaliers du Canada (ASFC), qui gère ce programme, dit n’avoir aucune idée de la valeur totale des biens qui sont détruits, bon an, mal an. Elle affirme aussi ne pas savoir quelles industries se prévalent de cette mesure ni quels types de produits sont les plus concernés.

C’est assez curieux, puisque le formulaire K32 que les entreprises doivent remplir pour toucher un remboursement (drawback, dans le jargon de l’ASFC) contient des cases dans lesquelles il faut justement décrire la marchandise détruite « avec suffisamment de détails » et en préciser la valeur.

L’Agence sait uniquement que depuis quatre ans, elle a remis tout près de 20 millions de dollars à des entreprises dans le cadre de son « Programme de marchandises surannées ou excédentaires ».

L’évaluation à partir de ce montant de la valeur des biens saccagés est hasardeuse, puisque chaque catégorie de biens est frappée d’un tarif douanier précis. Pour les vêtements qui ne sont pas importés des États-Unis ou du Mexique (pays avec lesquels il y a un accord de libre-échange), le taux est de 18 %. Une chaise de bureau : 7,5 %. Un sac à dos : 11 %. Des chaussures : 20 %, révèle l’outil en ligne d’évaluation des tarifs douaniers d’Ottawa⁠2.

Ce qui est clair, en revanche, c’est que la quantité de biens neufs qui finissent leur vie dans un conteneur est forcément considérable. Et que leur valeur se compte en millions de dollars.

Quelle est la logique derrière tout ça ? Ottawa répond qu’il veut aider les entreprises à être concurrentielles à l’échelle internationale en ne les obligeant pas à ressortir la marchandise excédentaire du Canada pour récupérer les droits de douane payés. « En autorisant la destruction de ces marchandises, m’a expliqué l’Agence par courriel, les frais d’expédition liés à l’exportation de marchandises sans valeur sont ainsi éliminés. »

Équiterre, qui a découvert l’existence du « Programme de marchandises surannées ou excédentaires » en même temps que moi, juge qu’il est « sorti d’une autre époque » et « immoral ». De fait, que ce soit pour des raisons écologiques ou sociales, il n’est pas normal qu’il soit plus payant de jeter que de donner aux personnes dans le besoin.

PHOTO OLIVIER JEAN, ARCHIVES LA PRESSE

Amélie Côté, analyste en réduction à la source chez Équiterre

C’est hyper choquant qu’un programme du fédéral accentue la crise du gaspillage. Jeter des biens dans un contexte comme le nôtre, c’est absurde.

Amélie Côté, analyste en réduction à la source chez Équiterre

Dans une lettre transmise le 11 avril, Équiterre a d’ailleurs exhorté la ministre des Finances, Chrystia Freeland, « à mettre fin à ce programme absurde, pour que le gaspillage éhonté des objets neufs cesse ».

À l’heure actuelle, toute entreprise qui détient des biens « surannés ou excédentaires » peut récupérer les droits de douane payés, si trois autres conditions sont remplies. Les articles ne peuvent pas être utilisés au Canada, ils doivent être « non endommagés avant leur destruction » et « détruits selon les instructions de l’ASFC ».

L’Agence m’a précisé que les vêtements retournés en magasin à cause d’une fermeture éclair cassée ou d’un rétrécissement, par exemple, ne se qualifient donc pas. Ils sont plutôt considérés comme des marchandises usagées ou endommagées. Les directives pour une destruction conforme aux règles ne m’ont pas été communiquées. Aucune photo des biens détruits n’est exigée.

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, ARCHIVES LA PRESSE

Des détaillants jettent encore de la marchandise neuve… mais habilement et volontairement lacérée.

Difficile de dire, donc, si tous les vêtements et les trois paires de bottes découpés⁠3 qui se trouvaient dans le conteneur d’un Winners visité par ma copine en février ont donné droit à un chèque d’Ottawa. Mais pourquoi détruirait-on des retours de marchandises si ça ne procure aucun avantage pécuniaire ?

Certaines personnes qui travaillent dans la vente au détail m’ont dit que cela empêchait ceux qui fouillent dans les poubelles, mieux connus sous le nom de dumpster divers, de se faire rembourser de la marchandise jetée. Le stratagème frauduleux peut certainement être déjoué avec un peu d’imagination et de bonne volonté.

Avec ces deux qualités, le gouvernement pourrait, de son côté, interdire la destruction de vêtements neufs, comme l’a fait l’Union européenne, ou du moins encourager les dons.

« Le plus durable, c’est de donner », comme me l’a si bien dit le président des magasins Aubainerie, Jean-Frédérick Pépin. Mais il faut quand même donner un élan à la durabilité.

  1. Le don de marchandises faisant partie des stocks d’une entreprise peut donner droit à un crédit d’impôt, si l’organisme de charité lui fournit un reçu. Or, l’entreprise doit alors inclure, dans ses revenus, la juste valeur marchande des marchandises données. L’augmentation est alors compensée par la déduction du don, de sorte que le résultat net est nul.

2. Consultez la page web « Estimer les droits et les taxes » de l’ASFC 3. Lisez « Détruire des biens neufs à l’exacto : ça suffit ! »

Trouver un livre de recettes pour seulement 4,25 $ au Village des Valeurs, ou encore un range-couvert à 2,85 $ chez Renaissance, ça peut sembler être des aubaines… sauf si l’étiquette de Winners encore collée sur le livre prouve qu’il ne vaut que 2,99 $ et que le site web d’IKEA indique que le range-couvert ne coûte que 0,99 $.

Résumé

Friperies Quand un article d’occasion coûte plus cher qu’un neuf

PHOTO MARTIN TREMBLAY, LA PRESSE

Des objets du Dollarama vendus plus cher dans les friperies Renaissance

Trouver un livre de recettes pour seulement 4,25 $ au Village des Valeurs, ou encore un range-couvert à 2,85 $ chez Renaissance, ça peut sembler être des aubaines… sauf si l’étiquette de Winners encore collée sur le livre prouve qu’il ne vaut que 2,99 $ et que le site web d’IKEA indique que le range-couvert ne coûte que 0,99 $.

Publié à 1h32 Mis à jour à 5h00

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Tatiana Mulowayi-Pelletier
Tatiana Mulowayi-Pelletier La Presse

« C’est spécial quand je vois ça ; en dessous, tu vois l’étiquette du Dollarama, 4 $ ou 3 $, puis là, tu vois que [le Village des Valeurs] l’a mis à 4,99 $. »

Jessica Laplante-Tremblay magasine souvent dans les friperies afin de trouver des articles abordables pour décorer sa maison et habiller ses trois jeunes enfants. Toutefois, les prix des articles vendus dans des commerces comme le Village des Valeurs lui font douter qu’acheter de seconde main soit toujours une aubaine, surtout lorsque ces friperies revendent des articles d’autres enseignes plus cher que leurs prix originaux.

Sa vidéo « Vient au Village des Voleurs » dénonçant ce problème a accumulé près de 75 000 visionnements sur TikTok.

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Elle n’est pas la seule à avoir constaté ces disparités de prix dans les magasins d’occasion. « Une paire de leggings : on a regardé la grandeur et on a vu l’étiquette du Dollarama qui était 4 $, et le pantalon était rendu 9,97 $ [au Village des Valeurs] », dénonce Annie Lavallée, éducatrice au primaire qui achète dans les friperies par souci écologique.

Un problème répandu

Dans la semaine du 10 juin, La Presse a visité trois succursales du Village des Valeurs et six succursales de Renaissance à Montréal et à Laval. Dans toutes sauf une, nous avons trouvé des articles d’autres commerces arborant encore leur étiquette originale montrant un prix moins élevé que celui de revente dans les friperies.

PHOTO PATRICK SANFAÇON, LA PRESSE

Village des Valeurs du boulevard Pie-IX

Dollarama, IKEA, Winners, Walmart : les articles surfacturés proviennent souvent de détaillants facilement reconnaissables.

Un ensemble de salière et poivrière en piteux état était affiché à 5,99 $ au Village des Valeurs du boulevard Pie-IX. Le même ensemble neuf chez Dollarama ? 4,25 $.

Une tasse à café vendue 4,97 $ chez Walmart est revendue 8,85 $ au Renaissance du quartier Côte-des-Neiges.

En cherchant sur le site web d’IKEA, on découvre rapidement que le pot à plante Socker, revendu à 2,99 $ au Village des Valeurs, vaut 1,99 $ chez l’entreprise suédoise.

50 ¢… 1 $… 3 $

Ces différences de prix peuvent sembler minimes, mais pour certains clients, c’est une question de principe.

Ça me choque, je me dis : c’est des dons qu’ils reçoivent, pourquoi les vendre plus cher ?

Annie Lavallée, éducatrice au primaire

Ce n’est pas la première fois que de telles disparités de prix ont été remarquées dans les grandes chaînes de friperies. En février 2024, CBC a notamment fait un reportage sur un problème similaire dans les succursales du Value Village (société parente du Village des Valeurs au Canada) à Toronto.

Lisez le reportage de CBC (en anglais)

« Pour les consommateurs, ça crée un malaise parce qu’il y a une incohérence entre le positionnement, l’orientation de l’enseigne de seconde main, et la pratique en tant que telle, [soit] le prix qui est affiché », affirme Myriam Ertz, experte en consommation durable et en marketing.

Plusieurs de ces articles mal étiquetés identifiés par La Presse ont été trouvés dans des succursales de Renaissance, qui est pourtant un organisme à but non lucratif ayant pour mission la réinsertion socioprofessionnelle. Ce statut lui permet d’ailleurs de ne pas imposer de taxes sur ses articles.

PHOTO PATRICK SANFAÇON, LA PRESSE

Friperie Renaissance du boulevard Pie-IX

Les politiques de prix par catégories pourraient avoir joué un rôle dans ce phénomène, estime Mme Ertz. « Le prix minimum pour vendre un livre dans certaines friperies, ça va être peut-être 1 $ ou 4 $ […], mais ça s’avère [que] c’est plus élevé que le prix de vente dans l’enseigne de type Dollarama. »

L’inflation, qui affecte aussi l’économie de seconde main, pourrait être un autre facteur. « Les coûts sont plus élevés pour les friperies et elles doivent répercuter ça sur leur prix de vente », explique la professeure de l’Université du Québec à Chicoutimi.

Des erreurs d’étiquetage ?

Une représentante de Renaissance soutient qu’il s’agit simplement d’erreurs d’étiquetage.

« Ce sont des humains. On a beaucoup de participants [employés] à chaque magasin. Chaque friperie est un lieu d’apprentissage pour les gens qu’on réinsère sur le marché du travail », affirme Linda Pimparé, directrice adjointe, communications et marketing, de Renaissance.

Elle affirme que les clients qui remarquent ces différences de prix peuvent négocier un ajustement de prix. « Il faut qu’ils aillent à la caisse et on va trouver une solution », assure Linda Pimparé.

Le Village des Valeurs abonde dans le même sens. « En moyenne, un magasin Value Village/Village des Valeurs au Canada fixe le prix et la marchandise d’environ 30 000 articles par semaine », explique pour sa part Sara Gaugl, directrice des communications de l’entreprise américaine. « Nous invitons nos clients à discuter avec un responsable du magasin s’ils pensent qu’un article a été mal évalué par inadvertance, afin que nous puissions y remédier rapidement. »

Virginie Tremblay en a fait l’expérience. Pour cette mère de famille, ces prix disparates ne sont pas si graves. « Je pense que les gens au tri en voient beaucoup et des fois, ils peuvent ne pas porter attention », soutient celle qui visite des friperies depuis sa jeunesse, en fouillant parmi la sélection de vêtements pour bébés d’un Renaissance. « Tu peux leur dire : hé, ça, c’est pas la bonne valeur, est-ce qu’il y a une erreur ? Des fois, ils vont t’accommoder, des fois, non. »

La Presse a aussi fait le test et les réponses ont été variées. Lors de nos trois tentatives chez Renaissance, deux articles ont été réduits. Au Village des Valeurs, un article a été réduit, l’autre non.

Que dit la loi ?

L’article 224c) de la Loi sur la protection du consommateur énonce qu’« aucun commerçant, fabricant ou publicitaire ne peut, par quelque moyen que ce soit, exiger pour un bien ou un service un prix supérieur à celui qui est annoncé ». « Ainsi, le consommateur est en droit d’exiger le prix le plus bas indiqué, peu importe si l’étiquette collée sur l’article provient d’un autre magasin. En cas de refus de la part du commerçant, le consommateur pourrait communiquer avec l’Office [de la protection du consommateur] afin de porter plainte », assure Marie-Pier Duplessis, conseillère en communication de l’organisme provincial.

Personnellement je n’ai rien changé dans mes bonnes habitudes de pourboires, au resto c’est 15% et ça restera à ce niveau, d’autant qu’avec l’inflation le montant du pourboire a lui aussi automatiquement augmenté.

Quant à la restauration rapide, là aussi les prix sont dorénavant nettement supérieurs. Il n’y a d’ailleurs aucune raison de cliquer sur les options présentées dans le terminal. J’inscris alors pas de pourboire et offre 1 ou 2 dollars généralement en monnaie si je suis satisfait de la célérité du service.

De toute façon avec le terminal rien ne garantit que l’argent ira au personnel. J’ai travaillé dans des restaurants dans mes jeunes années et certains propriétaires ne se gênaient pas de piger dans les pourboire ou d’exiger un % des sommes recueillies à la fin de la journée.

Rien n’a véritablement changé de ce côté là, puisqu’il y aura malheureusement toujours de la cupidité par des pratiques d’abus bien dissimulées. Tout cela par un relâchement plus répandu des règles dans une majorité d’activités commerciales qui vont maintenant jusqu’au logement. :frowning_face:

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La décision de Loblaw de supprimer les rabais sur les achats multiples chez Maxi pourrait égaliser les règles du jeu pour tous les consommateurs, mais les effets à long terme sur les prix et le choix restent aléatoires. Même si certains perçoivent cette mesure comme une victoire, elle pourrait priver les grandes familles et les groupes d’une chance d’économiser.

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Panier d’épicerie Fin des rabais sur les achats multiples : une bonne affaire, vraiment ?

PHOTO MARTIN TREMBLAY, ARCHIVES LA PRESSE

La semaine dernière, Loblaw a annoncé la fin des rabais pour les achats à volume, par exemple, « 2 pour 5 $ » ou « 3 pour 10 $ ».


Sylvain Charlebois
Sylvain Charlebois Directeur principal, Laboratoire de sciences analytiques en agroalimentaire, Université Dalhousie, collaboration spéciale

La décision de Loblaw de supprimer les rabais sur les achats multiples chez Maxi pourrait égaliser les règles du jeu pour tous les consommateurs, mais les effets à long terme sur les prix et le choix restent aléatoires. Même si certains perçoivent cette mesure comme une victoire, elle pourrait priver les grandes familles et les groupes d’une chance d’économiser.

Publié à 0h55 Mis à jour à 6h30

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La semaine dernière, Loblaw a annoncé la fin des rabais pour les achats à volume, par exemple, « 2 pour 5 $ » ou « 3 pour 10 $ ». Cette stratégie créait un sujet de discorde parmi les consommateurs depuis des années. Le Comité parlementaire et le Bureau de la concurrence ont longtemps critiqué cette pratique, et même le ministre François-Philippe Champagne a appelé à sa fin.

Plusieurs groupes démographiques, notamment les personnes vivant seules ou les personnes âgées qui consomment moins de nourriture, considéraient cette pratique, connue sous le nom de « rabais sur le volume », comme discriminatoire. Selon un sondage mené par l’Université Dalhousie et Caddle l’année dernière, 38,1 % des Canadiens n’aimaient pas cette stratégie et souhaitaient sa fin. La seule autre stratégie de l’industrie plus détestée était la réduflation, lorsque la quantité d’un produit alimentaire est réduite tandis que le prix demeure le même.

Les rabais sur le volume ont fait leur apparition il y a des années en réponse à une augmentation des achats en gros par les consommateurs. Un modèle largement inspiré par Costco, qui encourageait les consommateurs à acheter en grande quantité, soutenant l’idée que des quantités plus importantes offraient de meilleures affaires. À mesure que les rabais sur le volume gagnaient en popularité, les critiques se multipliaient. Beaucoup affirmaient que cela conduisait à plus de gaspillage alimentaire, car les consommateurs se voyaient obligés d’acheter plus de nourriture pour obtenir une meilleure affaire.

Cependant, une étude récente publiée dans l’European Economic Review a révélé que la fin des rabais sur le volume avait des conséquences inattendues. Les épiciers dans certaines régions d’Europe ont commencé à offrir plus de rabais sur les unités individuelles, motivant les ménages à haute consommation à faire leurs courses plus fréquemment et à acheter davantage. Loblaw a probablement lu cette étude.

Inversement, une étude dans Health Economics suggérait que les achats multiproduits incitaient davantage de consommateurs à acheter de plus grandes quantités d’aliments malsains.

Mettre fin à cette pratique découle certainement d’une décision politique astucieuse pour Loblaw et sera probablement considéré comme une victoire par de nombreux consommateurs. Cependant, les véritables répercussions dépendront de la façon dont Maxi fixera ses prix à l’avenir. Les achats multiproduits ou les rabais sur le volume bénéficiaient à la fois aux détaillants et aux fournisseurs ayant des excédents de stock ou souhaitant promouvoir certains produits. Il est donc fort possible que les relations entre Loblaw et ses fournisseurs aient changé.

Ce changement ne garantit pas une baisse des prix et ne signifie pas que les offres deviendront plus abordables pour les petits ménages. Il assure simplement que tout le monde se verra traité de la même manière, ce qui ne se traduit pas nécessairement par un traitement bonifié ou plus abordable.

En fin de compte, nul ne sait si cette décision est la meilleure pour les consommateurs, car elle pourrait en priver certains de l’occasion d’économiser grâce aux rabais sur le volume. Les grandes familles et les groupes tiraient des avantages de ces réductions. Les rabais sur le volume aidaient également la chaîne d’approvisionnement à gérer les stocks plus efficacement. La solution idéale serait d’offrir la même remise au prix unitaire à ceux qui la demandent. Une pratique déjà en vigueur chez certains épiciers.

Les prix chez Maxi devront faire l’objet d’une surveillance accrue pour déterminer si ce changement profite réellement aux consommateurs. Si Loblaw promet des bas prix, en particulier chez Maxi, l’entreprise devrait honorer cette promesse sans les rabais sur les achats multiples et éviter d’utiliser cette décision pour augmenter les prix pour tous, simplement pour apaiser une minorité vocale. Il sera également pertinent de voir si d’autres épiciers suivront cet exemple.

Le fardeau de l’inflation ne touche pas de la même façon riches et pauvres. La hausse des prix pour les produits bon marché est presque deux fois plus marquée que celle pour les produits haut de gamme depuis quatre ans, selon une étude de chercheurs affiliés à la Banque du Canada. Cette inégalité appelée « cheapflation » s’observe autant au Canada qu’ailleurs dans le monde.

Non seulement les plus nantis résistent mieux que d’autres aux aléas de la hausse des prix, mais celle-ci les concerne bien moins que leurs concitoyens plus pauvres.

Le prix des produits « haut de gamme » a augmenté de 11 % en moyenne entre 2020 et 2024. Les produits « bas de gamme », eux, ont vu leur valeur bondir de 25 % durant la même période. Autrement dit, le coût d’un panier d’épicerie d’aliments de basse qualité a augmenté presque deux fois plus vite que celui d’un panier de produits « premium ».

Les chercheurs nomment ce phénomène « cheapflation », que l’on pourrait traduire par « inflation inégalitaire » ou « inflation à deux vitesses ».

3 articles

Les algues d’ici De la mer à l’assiette

Bien qu’on les côtoie depuis des millénaires et qu’elles suscitent un intérêt récent chez les foodies et les adeptes de « superaliments », les algues demeurent peu connues de ce côté-ci du globe. Leur potentiel en cuisine reste un vaste territoire à sonder, comme celui des côtes de l’estuaire et du golfe du Saint-Laurent dont elles colorent abondamment les fonds. De quoi vouloir faire une saucette en eau salée pour y faire la lumière.

Résumé

Alimentation

Les algues d’ici L’herbier salin du Saint-Laurent

PHOTO BERNARD BRAULT, ARCHIVES LA PRESSE

Algues des rives du parc Forillon, en Gaspésie

La question qui s’impose dans un article à caractère gourmand est de savoir si nos algues se mangent ou non. « On ne connaît pas de spécimens qui soient toxiques dans les grandes algues du Saint-Laurent », répond Éric Tamigneaux, qui enseigne au programme d’aquaculture du Cégep de la Gaspésie et des Îles.

Publié à 11h00

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Isabelle Morin
Isabelle Morin La Presse

Considérant que Pêches et Océans Canada en répertorie plus de 200 espèces au Québec, le terroir ou « merroir » à défricher est grand. Ce recensement serait par ailleurs sous-estimé, selon notre intervenant. « Les travaux qui s’intéressent aux algues se sont arrêtés dans les années 1980, alors que leur identification se faisait essentiellement sur la base de la forme et de la couleur. Depuis, les techniques d’identification génétique nous ont permis de comprendre que certaines algues se ressemblent, mais appartiennent à des espèces totalement différentes. »

Cela dit, parmi celles que l’on connaît, toutes n’ont pas le même intérêt en cuisine. Certaines sont insipides ou inintéressantes par leur texture ou leur forme. Plusieurs recèlent toutefois des saveurs uniques qui commencent tout juste à piquer notre curiosité.

Quand Éric Tamigneaux a commencé à s’intéresser aux algues du Québec, il y a 15 ans, il passait encore pour un rêveur.

Il y avait une certaine aversion pour le produit. On me répondait qu’on ne ferait jamais manger d’algues aux Québécois. On cultivait alors les moules, les pétoncles et la mye sur nos côtes, mais pas d’algues.

Éric Tamigneaux, professeur-chercheur en aquaculture au Cégep de la Gaspésie et des Îles

Le chercheur réalise un premier projet de culture d’algues en bassin qui ouvrira la porte à d’autres initiatives.

L’industrie bouge vite et de nouveaux acteurs apparaissent, constate-t-il. Ils sont cependant encore peu nombreux et concentrés principalement en Gaspésie, bien que des projets émergent sur la Côte-Nord et aux Îles-de-la-Madeleine.

Le « merroir » du Saint-Laurent

Longtemps confinées aux comptoirs à sushis, les algues ont progressivement fait leur apparition sur les rayons des épiceries. Le contexte est favorable, mais l’erreur à ne pas commettre est de vouloir importer des idées d’Asie sans chercher à les adapter à la culture nord-américaine, estime Éric Tamigneaux.

La gaspésienne Seabiosis vise un certain confort culinaire pour conquérir de nouvelles papilles. L’entreprise se spécialise dans la transformation d’algues, qu’elle vend sous forme de relish, de marinades, de salades, d’épices ou de pestos, « des produits que les consommateurs peuvent utiliser même s’ils n’ont jamais entendu parler d’algues ou de façons de les apprêter », mentionne la cofondatrice Élisabeth Varennes, qui s’approvisionne auprès de cueilleurs d’algues et d’aquaculteurs locaux.

Il y a beaucoup d’éducation et de démocratisation à faire. La ressource en elle-même est chère, mais il faut comprendre que chaque algue est cueillie à la main dans des conditions difficiles.

Élisabeth Varennes, cofondatrice et directrice de la recherche et du développement, Seabiosis

Si l’intérêt et la demande pour le produit augmentent, le décalage entre les tendances culinaires et ce que l’on met au menu de tous les jours reste grand, selon celle qui est directrice de la recherche et du développement de Seabiosis.

« Les gens font souvent une association négative entre les algues échouées qu’ils ont vues sur des plages nauséabondes et les algues comestibles. Mais ce qu’on propose, ce sont des algues pêchées directement en mer, qui sont fraîches, pleines de saveurs, de minéraux et de bienfaits. » Élisabeth Varennes préfère d’ailleurs parler des algues comme de « légumes de mer » qui s’apprêtent comme on le ferait pour une asperge ou un cornichon. Question de perception.

Un potager en mer

« Il y a la même diversité d’espèces et autant de différences entre une algue verte, rouge ou brune qu’entre un poisson, un crustacé et un mollusque », indique Antoine Nicolas, qui exploite Océan de saveurs, considéré au Québec comme le pionnier en matière de cueillette d’algues. Le producteur gaspésien est aussi le seul à bénéficier de l’entente de Fourchette bleue avec 200 supermarchés Metro, où ses produits sont désormais vendus.

Sans être des plantes, car elles ne possèdent ni fruits, ni graines, ni racines, les algues partagent avec les végétaux terrestres cette façon de synthétiser l’énergie lumineuse par photosynthèse, explique-t-il. C’est pourquoi, dans nos conditions et selon la transparence des eaux, on les trouve dans des profondeurs de 0 à 40 m, là où la luminosité est encore présente.

« Elles n’ont pas le même secteur de vie, les mêmes comportements ou la même physiologie que les plantes. Il y a des milliards d’années de différence dans leur apparition. On est sur des formes de vie qui sont plus primitives », précise le chasseur d’algues qui, depuis ses débuts en 2012, a alimenté plus de 150 restaurants de la province. L’ouverture envers le produit est présente chez nos chefs, observe-t-il. Le bacon de mer est un favori, comme la laitue de mer au goût d’oseille ou d’épinard, pour donner dans des comparaisons familières. Leur goût est toutefois unique.

Des produits à découvrir

Des produits à découvrir

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L’herbier luxuriant du Saint-Laurent

Pour séduire le consommateur, les acteurs du secteur ne manquent pas d’arguments. L’éventail de saveurs et des textures associées aux algues est large. L’un des intérêts des algues est ce côté umami qui provient de leur teneur en glutamate naturel, cet exhausteur de saveurs qui permet de rehausser les plats, les sauces et les bouillons. Et sur ce plan, comme d’un point de vue gustatif, les algues d’ici se comparent facilement à la moyenne des algues provenant du Japon, comme l’a conclu un projet mené l’an dernier par Éric Tamigneaux. La faible densité de population et d’industrialisation de nos régions côtières fait par ailleurs en sorte que la qualité de l’eau y est exceptionnelle.

Sur le plan nutritionnel, les algues sont des éponges qui absorbent les minéraux des eaux par toutes les parties de leur anatomie. Elles sont riches en azote, en phosphore et en iode, mais également en molécules antioxydantes qu’elles développent pour se défendre contre les ultraviolets. Certaines sont particulièrement riches en protéines – le nori, par exemple, qui rivalise avec le bœuf sur ce plan. Elles ont toutefois l’avantage d’être pauvres en lipides et riches en fibres. Puisqu’elles ont développé des alginates qui leur permettent de retenir l’eau et d’éviter de trop se déshydrater à marée basse, elles sont aussi utilisées pour leurs propriétés épaississantes dans plusieurs produits alimentaires.

« Autrement dit, résume Éric Tamigneaux, il y a peu de raisons de ne pas manger d’algues d’un point de vue diététique et beaucoup d’arguments sur le plan gustatif ! »

Consultez le site de Seabiosis Consultez le site d’Océan de saveurs

Résumé

Les algues d’ici Savourer le potager de mer

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Salées ou légèrement sucrées, croquantes ou en flocons, les algues sont un « herbier » d’une riche diversité sur le plan culinaire, et de plus en plus accessible pour qui souhaite s’y initier et l’intégrer à son assiette au quotidien.

Publié à 11h00

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Isabelle Morin
Isabelle Morin La Presse

On retrouve les mêmes trois familles d’algues où que l’on soit dans le monde – les brunes, les vertes et les rouges. Chacune a sa propre lignée évolutive et a développé un mode de survie, une physiologie et une composition moléculaire qui lui sont propres.

Du point de vue des textures, les algues brunes, particulièrement riches en iode, sont souvent plus charnues et croquantes. Une fois cuites, elles perdent leur pigmentation brune pour passer au vert. Elles ont alors l’apparence d’un légume et peuvent s’y substituer. Quant aux algues rouges et vertes, généralement en forme de feuilles, elles sont souvent vendues en flocons. Riches en protéines, elles en contiennent entre 30 et 50 % de leur poids.

Des bienfaits et des saveurs

L’approche la plus simple pour inscrire les algues au menu sans changer ses habitudes alimentaires est de les réduire en poudre ou en flocons une fois séchées, pour les saupoudrer ou les incorporer à un plat. Les algues contiennent du sel de potassium qui n’a pas les effets nocifs connus du chlorure de sodium. En tant qu’exhausteurs de goût, elles se substituent au sel de table ou au sucre pour rehausser les saveurs. On trouve différentes versions d’épices et de fines herbes à base d’algues sur le marché.

PHOTO BERNARD BRAULT, ARCHIVES LA PRESSE

Antoine Nicolas, photographié en 2018 au parc Forillon, en Gaspésie

Pour aller chercher un maximum de bienfaits, le secret est d’en incorporer de petites quantités tous les jours dans son alimentation, propose Antoine Nicolas, d’Océan de saveurs. « Dans une grosse pincée, vous avez assez d’oligo-éléments au quotidien. On peut en saupoudrer partout, du cocktail à la poutine en passant par les smoothies, les poke bols et la crème glacée. Je fais la mienne avec de la crème fouettée, des fruits congelés et du kombu royal. L’effet sucrant est subtil, mais le côté umami et les sels minéraux viennent renforcer le goût des fruits. »

Cuisiner les légumes de mer

PHOTO TIRÉE DU SITE D’OCÉAN DE SAVEURS

Plusieurs recettes sont présentées sur les sites des entreprises qui proposent des produits à base d’algues. Ici, le pesto aux algues du chef Daniel Vézina, sur Océan de saveurs.

Les algues sont souvent vendues séchées, entières ou en flocons. Apprêtées telles quelles ou réhydratées, elles peuvent être utilisées en salade, comme légume d’accompagnement, dans une soupe, une omelette, une sauce, un pesto… Marinées, elles se dégustent comme des olives, des cornichons ou des câpres. Grillées, elles gagnent un goût fumé. On peut aussi les utiliser comme aumônières pour envelopper des légumes, une viande ou un poisson.

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Tous les principaux épiciers canadiens adhèrent désormais à un code de conduite, ouvrant la voie à des lignes directrices de l’industrie en préparation depuis plusieurs années.

Les ministres fédéral, provinciaux et territoriaux de l’Agriculture en ont fait l’annonce jeudi lors de leur réunion annuelle à Whitehorse, indiquant que les récalcitrants Walmart et Costco avaient désormais accepté de signer le code.

“Il s’agit d’une étape positive vers plus d’équité, de transparence et de prévisibilité dans la chaîne d’approvisionnement alimentaire et pour les consommateurs”, ont déclaré les ministres dans un communiqué.

Résumé

Le dernier obstacle est levé au code de conduite des épiciers

Un sac d'épicerie réutilisable vert est rempli de fruits et de légumes.

Les cinq plus grands épiciers du Canada ont subi d’intenses pressions publiques et politiques alors que les prix des produits d’épicerie ont augmenté de plus de 22% en quatre ans. (Photo d’archives)

Photo : iStock

La Presse canadienne

Publié hier à 22 h 03 HAE

Tous les principaux épiciers canadiens adhèrent désormais à un code de conduite, ouvrant la voie à des lignes directrices de l’industrie en préparation depuis plusieurs années.

Les ministres fédéral, provinciaux et territoriaux de l’Agriculture en ont fait l’annonce jeudi lors de leur réunion annuelle à Whitehorse, indiquant que les récalcitrants Walmart et Costco avaient désormais accepté de signer le code.

Il s’agit d’une étape positive vers plus d’équité, de transparence et de prévisibilité dans la chaîne d’approvisionnement alimentaire et pour les consommateurs, ont déclaré les ministres dans un communiqué.

La confirmation du soutien des cinq principaux détaillants — Loblaw, Walmart, Costco, Metro et Empire, propriétaire de Sobeys et IGA — constitue une étape importante, a déclaré Michael Graydon, chef de la direction de Food, Health & Consumer Products of Canada et président du conseil provisoire du Bureau du Code de conduite.

Il était essentiel que tous les détaillants s’impliquent, car c’est un secteur très compétitif, a-t-il souligné. C’était en quelque sorte une situation de tout ou rien. Et je pense qu’ils ont tous respecté cela et sont venus à la table.

Le code volontaire sur les produits d’épicerie vise à uniformiser les règles du jeu pour les fournisseurs et les petits détaillants en mettant en place des lignes directrices pour des négociations équitables.

En plus de l’adhésion des épiciers, des fournisseurs clés de toutes tailles ont accepté le code, a déclaré mercredi le conseil provisoire du Bureau du Code de conduite aux ministres dans un rapport, ajoutant que son objectif est de mettre en œuvre le code d’ici juin prochain.

Le ministre fédéral de l’Agriculture, Lawrence MacAulay, s’est dit ravi.

Maintenant, nous avons les cinq grands détaillants qui ont signé, c’est une bonne nouvelle pour l’ensemble de la chaîne d’approvisionnement, a-t-il déclaré.

M. MacAulay a affirmé qu’il croyait que le code apporterait plus de transparence, d’équité et de prévisibilité dans l’industrie alimentaire, bien qu’il ait souligné qu’il n’était pas destiné à faire baisser les prix des produits alimentaires.

Les progrès du code semblaient compromis l’automne dernier alors qu’il était presque terminé, certains grands détaillants affirmant qu’ils n’étaient pas prêts à y adhérer.

Les dirigeants de Loblaw et de Walmart Canada avaient déclaré aux députés lors d’une réunion d’un comité de la Chambre des communes qu’ils craignaient que le code n’entraîne une hausse des prix de détail.

Par conséquent, les appels à rendre le code obligatoire se sont multipliés, le comité de la Chambre des communes étudiant les prix des aliments disant à Loblaw et Walmart en février que s’ils ne signaient pas, il recommanderait que le code ait force de loi — une option que le ministre fédéral de l’Agriculture disait explorer.

En mai, Loblaw a déclaré qu’il accepterait le code à condition que d’autres acteurs de l’industrie fassent de même, affirmant que ses inquiétudes avaient été atténuées par les modifications apportées au document.

Le code est désormais équitable et il n’entraînera pas une hausse des prix, avait alors déclaré le chef de la direction, Per Bank.

Après l’annonce de Loblaw, l’attention s’était tournée vers Walmart Canada et Costco, mais les deux détaillants ont maintenant convenu d’appuyer le code.

Au bout d’une longue chaîne d’approvisionnement

Les cinq plus grands épiciers du Canada ont subi d’intenses pressions publiques et politiques alors que les prix des produits d’épicerie ont augmenté de plus de 22 % en quatre ans, se traduisant par des accusations de profits exagérés et l’appel au boycottage de Loblaw par certains consommateurs plus tôt cette année.

Les épiciers se sont défendus contre ces accusations, affirmant aux députés que leurs entreprises n’étaient pas responsables de la hausse des prix des denrées alimentaires.

La vérité est que nous sommes au bout d’une très longue chaîne d’approvisionnement alimentaire qui comporte des intrants économiques à chaque étape et à chaque niveau, a déclaré le président et chef de la direction d’Empire, Michael Medline, au comité en mars 2023.

Plus récemment, M. Bank et le président de Loblaw, Galen Weston, ont repoussé ce qu’ils ont qualifié de `critiques malavisées’ à l’encontre de l’épicier alors que les appels au boycottage prenaient de l’ampleur en ligne.

Les entreprises d’alimentation ont également étendu leur présence du côté des produits au rabais pour répondre à la demande croissante des consommateurs en faveur de prix plus bas, et ces magasins ont été des moteurs majeurs de la croissance des ventes.

Au milieu des pressions exercées sur les épiciers pour qu’ils stabilisent les prix et acceptent le code de l’épicerie, le Bureau de la concurrence a également lancé des enquêtes sur les sociétés mères de Loblaw et Sobeys pour comportement anticoncurrentiel présumé.

Le bureau examine l’utilisation de contrôles de propriété dans le secteur, des dispositions dans les baux commerciaux visant à restreindre les autres locataires potentiels et leurs activités. Il soutient que de telles dispositions limitent la concurrence non seulement pour les petits épiciers canadiens, mais également pour les nouveaux venus étrangers potentiels dans le secteur.

Le ministre de l’Industrie, François-Philippe Champagne, a déjà déclaré qu’il souhaitait la venue d’un épicier étranger pour contribuer à renforcer la concurrence.

Je trouve ça très intéressant qu’on commence à exploiter notre territoire. Le problème reste que ces produits sont inaccessibles pour la majorité de la population autant en terme de distribution que de prix.