Chantiers de construction et travaux de voirie - Discussion générale

Notre-Dame West in St.Henri between Workman and Atwater. It was redone in 2016-2017. Intersections are in coloured concrete pavers No need to repaint each year!

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le réaménagement de la rue notre dame dans Saint Henri est une réussite. Est ce que il un plan de le continuer vers l’est ?

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Des travaux d’aqueduc ont été faits l’an dernier entre Vinet et Atwater, mais il n’y a pas eu de réaménagement. La rue n’a pas été éventrée dans sa largeur comme dans la partie Ouest

Je ne me souviens d’avoir vu d’autres travaux à venir sur Notre-Dame… Les travaux de réméagements en surface dépendent bcp du Service de l’eau. C’est le remplacement des aqueducs qui dicte le calendrier

Ah oui, il y a le secteur bcp plus à l’Ouest qui doit être refait, c’est dans le cadre des réaménagements avec les travaux de Turcot

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Boulevard des Galeries-d’Anjou | La reconstruction du pont d’étagement reprendra dans une semaine


PHOTO MARTIN TREMBLAY, ARCHIVES LA PRESSE
Le boulevard des Galeries-d’Anjou près du pont d’étagement.

Après une pause hivernale, la reconstruction du pont d’étagement du boulevard des Galeries-d’Anjou reprendra dès lundi prochain, au-dessus de l’autoroute 40. Ce vaste chantier entamé en 2021 doit se terminer d’ici la fin 2023. Plusieurs entraves seront de nouveau à prévoir dans les prochains mois.

Publié à 13h35
Henri Ouellette-Vézina
LA PRESSE

« Ces interventions visent à réaliser les phases 1 à 4 du projet, notamment la reconstruction des ponts d’étagement en direction nord et sud et les travaux de finition », a rappelé le ministère des Transports et de la Mobilité durable (MTMD), dans un communiqué paru lundi.

Sur l’autoroute 40, des fermetures complètes, tant le soir que la nuit ou la fin de semaine, devront donc être réalisées dans les prochaines semaines. « En direction ouest, des fermetures de nuit de bretelles dans l’échangeur Anjou seront requises par défaut », prévient d’emblée le ministère.

Pour ce qui est des voies de desserte de l’autoroute 40, soit le boulevard Métropolitain, on prévoit pour l’instant des fermetures partielles et complètes le soir, la nuit ou la fin de semaine, à la hauteur du boulevard des Galeries-d’Anjou. Des fermetures d’accès vers la voie de desserte sont aussi à prévoir. La bretelle menant vers la rue Jean-Talon Est et le boulevard des Galeries-d’Anjou pourrait également être fermée à plusieurs moments, avec des détours clairement signalés.

Les autorités devront aussi procéder à des fermetures complètes du boulevard des Galeries-d’Anjou en direction sud sur le pont d’étagement. Des détours seront alors organisés par les rues Jarry et du Champ-d’Eau, pour se rendre au centre commercial et dans le secteur situé au sud de l’autoroute 40.

Enfin, sur la rue Jean-Talon Est, des fermetures partielles de nuit ou encore « de longue durée » pourraient survenir dans les prochains mois.

Ces entraves se feront sentir « aussi bien sur le réseau autoroutier que local », prévient le MTMD. « Les entraves seront précisées par voie de communiqués de presse dès qu’elles seront connues. Les détours seront balisés par une signalisation temporaire », signale-t-il également, en précisant au passage qu’en cas de « conditions météorologiques défavorables ou de contraintes opérationnelles » imprévues, le début du chantier pourrait devoir être reporté.

Les usagers sont invités à utiliser la plateforme Québec 511 afin de vérifier l’état des entraves en direct, et ainsi mieux planifier leurs déplacements.

Travaux routiers Comment en finir avec les cônes orange inutiles


PHOTO JOSIE DESMARAIS, LA PRESSE | Quiconque passe par Montréal doit contourner d’innombrables chantiers et leurs cônes orange.

Quiconque passe par Montréal doit contourner d’innombrables chantiers et leurs cônes orange. Ces symboles d’une ville en perpétuel chantier n’ont pourtant rien d’une fatalité, soutiennent des experts, militants, entrepreneurs et élus. À la veille du Sommet sur les chantiers dans la métropole, La Presse présente les solutions à privilégier.

26 mars 2023 | Publié à 5h00 | HENRI OUELLETTE-VÉZINA | LA PRESSE

Rénover la ville autrement

« Les cônes orange, il y en a trop et ils sont trop gros, reconnaît d’emblée Émilie Thuillier, responsable des infrastructures au comité exécutif de la Ville de Montréal. En ce moment, les règles pour leur présence et leur disposition, c’est calibré sur des autoroutes et des rues où ça roule très vite. En ville, sur des rues à 30, 40 ou 50 km/h, on ne devrait pas avoir les mêmes normes. » L’enjeu se trouvera au centre des discussions cette semaine alors que Montréal organise le 30 mars le Sommet sur les chantiers dans la métropole, où Émilie Thuillier dit vouloir trouver « des solutions très concrètes » à l’omniprésence des chantiers dans la métropole.


PHOTO JOSIE DESMARAIS, LA PRESSE | On doit revoir la façon de gérer les chantiers, estime Émilie Thuillier, responsable des infrastructures au comité exécutif de la Ville de Montréal.

Cet évènement réunira des élus de partout au Québec, mais aussi des entreprises dans le milieu de la construction, des experts, de grandes organisations et des organismes communautaires. « Il y a plusieurs discussions qu’on veut avoir, dit Mme Thuillier. Sur l’occupation du domaine public par exemple, on veut mettre fin aux entrepreneurs qui s’installent une semaine avant leur chantier, avec toute la signalisation. C’est inutile, et ça bloque tout le monde », lance-t-elle.

« On peut faire mieux sans avoir plus aussi », persiste la conseillère, qui appelle à « changer la façon dont on gère les chantiers, tout le monde ensemble ». « On en veut, des chantiers. S’il y en a beaucoup à Montréal, c’est parce que l’économie va bien. Mais il faut aussi bien les tenir. Un cône, ça coûte 137 $ en moyenne sur le marché. Comment ça se fait que les entrepreneurs les laissent traîner comme ça ? Nous, on peut se doter d’une façon de les récupérer s’ils ne les veulent pas », insiste encore Mme Thuillier.

L’administration Plante dit avoir « documenté plusieurs éléments irritants majeurs » des travaux dans la métropole, en vue du Sommet sur les chantiers. « Ce qu’on veut, c’est dégager des solutions nouvelles et ambitieuses. On a besoin de rénover la ville autrement », conclut-elle.

Mieux recenser les chantiers

« On ne sait souvent pas réellement qui est responsable des travaux », constate Catherine Morency, titulaire de la Chaire mobilité à Polytechnique Montréal. Pour elle, le principal enjeu est la difficulté à avoir une vue d’ensemble des chantiers dans la métropole. « La priorité, pour moi, c’est de mieux inventorier les chantiers. Avec de vraies données, on serait en mesure d’offrir de meilleures options de trajectoires », fait-elle valoir.


PHOTO JOSIE DESMARAIS, LA PRESSE | Pour améliorer la mobilité, il faut revoir la façon dont on se déplace, note Catherine Morency, titulaire de la Chaire mobilité à Polytechnique Montréal.

« Les gens qui circulent s’en vont toujours d’un point A à un point B, mais entre les deux, il faut réfléchir à la trajectoire complète. Peut-être que c’est dès le départ qu’on change le trajet. Si on reculait dans ce trajet, peut-être qu’on verrait que la personne peut se stationner au métro, plutôt que d’aller au centre-ville et être prise partout dans des petites rues. Il faut surtout ouvrir la quantité d’options », poursuit Mme Morency.

Pour le reste, dit-elle, la population doit aussi comprendre « qu’il y a tout simplement trop de voitures à Montréal ». On compte 1 million de véhicules immatriculés dans l’île et 2,6 millions dans les couronnes. « Réallouer l’espace, c’est la solution principale. Mathématiquement, le nombre d’automobiles, ça ne rentre plus dans la ville. On ne peut plus imaginer que l’ensemble des véhicules va pouvoir continuer à circuler aisément, surtout avec la quantité de chantiers qu’on a et qui s’en vient, vu le déficit d’entretien de nos infrastructures », insiste la professeure.

Une application pour « tout coordonner »

Peut-on penser réunir toutes les entraves en une seule application, pour mieux les gérer ? C’est le combat de la PDG d’OPA Technologies, Caroline Arnouk, qui tente depuis quelques années de faire valoir à la Ville de Montréal que son application « pourrait être une bonne solution ». Son entreprise, qui a déjà fait affaire avec les gouvernements provincial et fédéral dans les dossiers de l’échangeur Turcot et du pont Samuel-De Champlain, propose aux gouvernements un logiciel qui permet, en un clic, de « détecter des situations de conflit de circulation sur le territoire ».


PHOTO JOSIE DESMARAIS, LA PRESSE | L’application d’OPA Technologies permet de mieux coordonner les chantiers et éviter les situations de conflits de circulation, explique la PDG de l’entreprise, Caroline Arnouk.

« En gros, sur le logiciel, vous entrez tous vos projets et la programmation des chantiers. Après ça, vous faites un clic de détection de conflits, et là vous pouvez venir prioriser les chantiers en termes de fermetures de rues. Puis, vous entrez vos détours partout, et à nouveau, vous voyez s’il y a des conflits. Tout est en temps réel », explique Mme Arnouk.

Une fois qu’un projet tombe en chantier et qu’il y a une fermeture complète, « on peut envoyer la donnée à Waze rapidement, en vertu d’un partenariat qu’on a signé avec eux ». « Là, les gens ont accès à la bonne information au bon moment dans une application qui est déjà très utilisée. Tout ça est protégé par un brevet canadien », poursuit la PDG d’OPA Technologies.

« C’est une solution qui a été implantée, rodée, essayée dans plusieurs villes, donc on est prêts pour aider Montréal », poursuit encore l’entrepreneure, qui rappelle que son logiciel permet aussi de « transférer les données aux entrepreneurs, pour qu’eux s’assurent de demander leur permis de construction à la bonne période ». « C’est la même chose pour la Ville : elle a alors un portrait global de l’attribution des permis sur son territoire », soutient-elle à ce sujet.

Faire plus pour les commerces

L’administration Plante devrait en priorité « gérer les entraves sur nos rues commerciales », estime le directeur général de Vivre en ville, Christian Savard. « On va faire Sainte-Catherine Ouest bientôt. Qu’il y ait des entraves pour la circulation dans des rues secondaires, ça fait partie du développement économique de la ville, mais le commercial, c’est là qu’on doit devenir particulièrement exemplaire. Ça fait un mauvais nom à Montréal, partout », affirme-t-il.


PHOTO JOSIE DESMARAIS, LA PRESSE | La gestion des « microchantiers ou des fins de chantier » est une grande partie du problème, note Christian Savard, directeur général de Vivre en ville. « Le matériel et les cônes demeurent sur place beaucoup trop longtemps », dénonce-t-il.

À ses yeux, le principal problème réside dans la gestion des « microchantiers ou des fins de chantier ». « C’est là que j’ai davantage l’impression que ça traîne en longueur, et que ça défigure la ville, le matériel et les cônes demeurant sur place beaucoup trop longtemps. C’est ça qui, au fond, donne parfois l’impression que le centre-ville, c’est l’entrepôt des cônes. Tous ces petits chantiers, vu qu’ils ne sont pas majeurs, on dirait qu’on les néglige », poursuit M. Savard à ce sujet.

Il dit néanmoins avoir de plus en plus de mal à croire à un réel changement de culture de ce côté. « J’ai de la misère à y croire, comme plusieurs. Il n’y a pas un maire ou une mairesse qui ne l’a pas dit dans les 10 ou 15 dernières années, mais il semblerait que personne ne le fasse. Si on était dans une culture où on retire la signalisation quand elle n’est pas utile, où on rend la signalisation plus esthétique, on n’aurait pas du tout le même débat. Là, on est dans une culture du “ce n’est pas grave, on va revenir dans trois semaines”. Et ça, c’est aux gens sur le terrain, ultimement, que revient de changer cette culture », explique encore M. Savard.

Des travaux la nuit ?

L’une des solutions pourrait aussi être de tenir davantage de chantiers « 24 heures sur 24 », avance Sarah Bensadoun, porte-parole au ministère des Transports et de la Mobilité durable (MTMD). C’est déjà le cas de certains travaux majeurs, comme celui du tunnel Louis-Hippolyte-La Fontaine. Une politique révisée en 2019 par le Ministère existe d’ailleurs pour encadrer ce type de chantiers sans interruption, déjà ciblés par plusieurs administrations municipales, dont l’administration Plante, comme une solution porteuse, lorsque cela est possible.


PHOTO JOSIE DESMARAIS, LA PRESSE | Augmenter le nombre de chantiers « 24 heures sur 24 » pourrait permettre d’accélérer les travaux, note Sarah Bensadoun, porte-parole au ministère des Transports et de la Mobilité durable.

« Parfois, ça vaut la peine de payer plus, mais de travailler sur un laps de temps beaucoup plus court, surtout si ça signifie des avantages pour les usagers de la route. La durée du chantier est ainsi beaucoup plus courte, on peut même carrément diminuer de moitié dans certains cas », fait-elle valoir.

La solution ne s’applique pas à « tous les types de chantiers », rappelle toutefois la porte-parole du Ministère. « On parle surtout de réfection ou de reconstruction de structures, d’autoroutes ou d’échangeurs, ou encore d’élargissement d’autoroutes, voire de remplacement de signalisation et d’éclairage. Ça touche aussi tous les autres travaux en dehors des voies de circulation », dit-elle.

Jusqu’ici, le gouvernement ne vise que trois régions pour ses travaux « 24 heures sur 24 » : les villes de Montréal, Québec et Gatineau. « Il y a tout un aspect financier, mais aussi de disponibilité des ressources, à considérer. Pour l’entrepreneur, ça implique une disponibilité de l’équipement et de la main-d’œuvre sur des horaires non traditionnels. Les montants sont donc forcément plus élevés, mais ce qu’on regarde, c’est le coût par rapport aux bénéfices », conclut Mme Bensadoun.

Pénaliser davantage le laisser-aller

Le problème « fondamental » des chantiers dans la métropole, « ce sont les enseignes et la signalisation résiduelle qui traînent dans les rues », estime l’expert en planification des transports à l’Université de Montréal Pierre Barrieau.

« Souvent, dans l’industrie, c’est une question de nonchalance. Et je pense que la seule façon qu’on peut combattre cette nonchalance, malheureusement, ce sont des amendes plus salées. C’est la seule solution concrète pour mettre fin à l’abus de la voie publique », insiste-t-il.


PHOTO JOSIE DESMARAIS, LA PRESSE | Pour combattre la nonchalance des entrepreneurs qui laissent traîner des cônes et d’autres éléments de signalisation, Pierre Barrieau, expert en planification des transports à l’Université de Montréal, propose d’instaurer des amendes plus salées.

M. Barrieau propose à la Ville de tenir, par exemple, un projet pilote où il serait possible de réaliser de « 30 à 40 chantiers de façon optimisée, avec des délais courts et des équipes consacrées, puis des incitations financières ». « Je suis convaincu que ça ferait en sorte qu’on optimise nos chantiers, et du même coup, le problème des enseignes qui traînent. »

L’autre enjeu, enchaîne l’expert, est le fait que les entrepreneurs balisent souvent les chantiers avec de la signalisation « avant que ceux-ci ne soient même vraiment actifs ». « Un chantier ne devrait pas avoir le droit d’être balisé plus qu’un jour à l’avance, et surtout, il ne devrait être balisé que pour la durée nécessaire, pas pour toute la durée du chantier. Ça ferait déjà une grosse différence sur la perception d’être pris constamment dans les chantiers », soutient M. Barrieau.

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Dire que la métropole à déjà été la ville aux 100 clochers, malheureusement elle est désormais la ville au 100 000 cônes oranges.

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Des belles installations printanières… ce qui m’étonne c’est qu’on doit intervenir quoi 15ans après la réfection du Quartier des Spectacles ?




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Alléluia!

Je suis vraiment soulagé de ne pas être seul avec cette impression. C’est lourd.

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I spoke with a past creative director of Place des Arts who worked for Quartier des spectacles, and he was saying how this work might be complex because the entire Place des Arts was electrified with fibre cables everywhere in order to allow artwork instillations. When I told him about this work that was being done he said he wasn’t surprised that the city didn’t plan these together

Gestion bordélique des chantiers Montréal sort (enfin) l’artillerie lourde


PHOTO JOSIE DESMARAIS, ARCHIVES LA PRESSE | Un véhicule de l’Escouade mobilité lors d’une intervention récente sur un chantier du boulevard Saint-Laurent, dans l’arrondissement du Plateau-Mont-Royal

Marquez bien le 12 mai prochain sur votre calendrier.

28 mars 2023 | Publié à 5h00 | MAXIME BERGERON | LA PRESSE

Ce sera le deuxième anniversaire de la « Charte des chantiers » de la Ville de Montréal.

Ce document dévoilé en grande pompe laissait miroiter des chemins ensoleillés vers des « chantiers exemplaires » et « respectueux de la collectivité locale ».

Quiconque a mis le bout du nez dans une rue de la métropole depuis deux ans connaît la suite.

Le grand vent de changement n’a pas soufflé sur Montréal.

Plutôt l’inverse.

C’est plutôt comme si un raz-de-marée avait déversé des milliers de cônes orange et de panneaux de signalisation partout sur le territoire, dans un désordre ahurissant.

L’administration Plante reconnaît que ses beaux principes édictés sur papier en 2021 n’ont pas produit les résultats escomptés. Elle sortira bientôt le bâton pour forcer les entrepreneurs de tout acabit à garder leurs chantiers en ordre. Et s’imposera du même coup une discipline beaucoup plus serrée.

Les mesures envisagées sont nombreuses, musclées et concrètes, selon mes sources. Elles seront implantées au plus tard d’ici l’automne.

Il était temps.


La Chambre de commerce du Montréal métropolitain a causé une onde de choc à la mi-janvier, en publiant une étude fracassante sur l’état des chantiers au centre-ville de Montréal1.

Le rapport révélait que 94 % des rues ont été entravées par des travaux, en tout ou en partie, au cours de la dernière année. Un constat brutal, mais nécessaire, qui semble avoir provoqué une prise de conscience collective.

La Ville dévoilera jeudi une série de mesures pour remettre de l’ordre dans la maison, dans le cadre de son « Sommet sur les chantiers ». Cet évènement réunira une centaine de participants, dont plusieurs importants entrepreneurs qui effectuent des travaux sur le territoire de la métropole.

Montréal s’attaquera à trois grandes catégories d’irritants : les cônes et panneaux orange (surabondants et hideux), l’occupation désordonnée du domaine public et la coordination déficiente entre tous les chantiers (privés, municipaux et provinciaux).

La Ville a remarqué que de nombreux entrepreneurs installent leurs cônes et autres panneaux bien avant le début officiel d’un chantier. Résultat : des bouts de rues, des trottoirs et des pistes cyclables sont souvent bloqués de façon inutile sans que personne ne sache trop pourquoi.

L’administration Plante a aussi noté qu’un nombre important de chantiers sont lancés, puis arrêtés pendant des jours, voire des semaines, sans aucune raison valable. Des chantiers « fantômes ».

Plusieurs mesures dissuasives seront mises en place pour s’attaquer à cette occupation aléatoire du domaine public.

Les agents de l’Escouade mobilité (eh oui, ils existent) seront plus nombreux et dotés de nouveaux pouvoirs, ai-je appris. Ils pourront imposer des amendes corsées en cas d’inactivité. Ils auront même la capacité de « démobiliser » les chantiers après deux avis d’infraction.

Autre nouveauté : les entrepreneurs ne pourront désormais installer leur signalisation que 12 heures avant le début d’un chantier, selon les plans actuels de la Ville. Tout devra être retiré 12 heures au plus tard après la fin des travaux.

Cette règle visera autant les promoteurs privés et leurs sous-traitants que la Commission des services électriques, Hydro, Bell, Énergir, les cols bleus… Bref, tous ceux qui sortent leurs grues et leurs marteaux-piqueurs à Montréal.


Montréal veut aussi rendre les chantiers moins laids et envahissants.

Le format (énorme) des cônes orange et leur nombre sont dictés par la règlementation provinciale. Ce qui explique qu’un petit chantier sur l’avenue de Monkland ait le même gabarit qu’un gros sur l’autoroute 15.

La Ville est en discussions avec le ministère des Transports pour revoir les normes de signalisation. Les pourparlers visent à adopter de nouvelles règles mieux adaptées à la réalité et à la vitesse de circulation plus faible des rues de la métropole. On peut penser à des cônes plus discrets et plus espacés.

L’objectif est de trouver un juste équilibre entre la protection des travailleurs de la construction et l’embellissement (ou plutôt le désenlaidissement) des chantiers. De viser une meilleure fluidité, aussi.

Selon mes sources, la ministre des Transports, Geneviève Guilbault, est bien au fait du problème et travaille « à vitesse grand V » avec le Ministère pour trouver une solution, qui pourrait être annoncée dès la fin d’avril.


PHOTO CHARLES WILLIAM PELLETIER, ARCHIVES COLLABORATION SPÉCIALE | La ministre des Transports, Geneviève Guilbault

Quoi qu’il advienne de ces discussions, la Ville entend être beaucoup plus sévère dans la gestion des cônes orange. Il est question d’imposer l’ajout d’un code QR ou d’une micropuce à chaque cône, pour savoir quel entrepreneur l’a installé, et sévir en cas de non-respect des délais autorisés.


« Le nerf de la guerre » touchera la coordination entre tous les chantiers, qui fait gravement défaut à la Ville depuis des années.

Montréal est une courtepointe d’arrondissements dotés d’une grande autonomie. Cela peut sembler incroyable, mais ceux-ci délivrent presque automatiquement 98 % des permis d’occupation du domaine public, sans se concerter entre eux.

La Ville modifiera ses façons de faire pour centraliser toutes les informations dans une seule et même plateforme informatique, appelée AGIR. Un plan de maintien de la fluidité sur les grands axes devra obligatoirement être présenté pour que les arrondissements accordent les permis.

Quelles seront les prochaines étapes ?

Le premier pas aura lieu ce jeudi, lorsque les mesures seront annoncées dans le cadre du Sommet. L’administration entend récolter des commentaires des participants pour peaufiner l’application de certains volets de sa réforme.

L’objectif est de faire embarquer les entrepreneurs, et non de les décourager de venir faire des travaux à Montréal. De travailler en collaboration avec le secteur privé.

La Ville modifiera ensuite sa règlementation, tant au niveau central que dans les arrondissements, pour resserrer considérablement les règles d’occupation du domaine public, d’ici à l’automne prochain. Un accent majeur sera mis sur les grandes artères et le centre-ville.

Montréal accordera enfin de nouvelles ressources à son Escouade mobilité, qui ne compte que 16 employés. Ceux-ci ont fait 2073 interventions pour des entraves non autorisées l’an dernier, un nombre sans doute minime par rapport à l’ampleur réelle du problème. D’ex-inspecteurs du Bureau du taxi, aboli discrètement en décembre dernier, se grefferont à l’équipe.

Tout cela est très prometteur.

Mais comme c’est souvent le cas avec l’immense machine bureaucratique qu’est la Ville de Montréal, il est loin d’être acquis que cette volonté se traduira en résultats concrets sur le terrain. L’administration devra garder le cap malgré les critiques et les obstacles qui s’annoncent nombreux.

Valérie Plante s’est présentée comme la « mairesse de la mobilité »… en 2017. Elle et ses troupes auront une occasion en or de tenir (enfin) cette vieille promesse électorale.

Lisez l’étude de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain

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S’il vous plaît oui! Il est plus que temps. La situation actuelle est absurde

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Pourquoi juste en automne ? L’urgence c’était il y a 5ans…

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Reportage au Téléjournal 18h sur le Sommet sur la gestion des chantiers qui aura lieu demain

Montréal : changer la ville avec un sommet sur les chantiers

Avec les cônes abandonnés et les rues fermées, il n’est pas toujours facile de circuler dans les rues de Montréal.

Un sommet sur la gestion des chantiers aura lieu jeudi (30 mars 2023).

Le reportage de Mathieu Prost

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Ils font un sommet pour changer les choses. Je comprends que c’est une étape nécessaire pour régler le tout.

Mais en même temps, ce n’est pas comme si Montréal était le seul endroit au monde où des chantiers existent. C’est comme si on voulait chercher une solution distincte à un problème commun simplement parce qu’on se croit distinct.

On verra si ce sommet changera quelque-chose. Je ne retiens pas mon souffle.

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Communiqué de la Ville

Sommet sur les chantiers - Montréal mobilise ses partenaires pour améliorer concrètement la gestion des chantiers

30 mars 2023

Montréal, le 30 mars 2023 - Soucieuse de mobiliser l’ensemble de ses partenaires envers l’amélioration concrète de la gestion des chantiers, la Ville de Montréal présente des solutions ambitieuses pour améliorer leur coordination, limiter les impacts de l’occupation du domaine public et réduire la signalisation superflue sur l’ensemble du territoire.

Au cours de ses travaux préparatoires au Sommet sur les chantiers, la Ville de Montréal a documenté les principaux enjeux présents sur son territoire pour lesquels elle propose des mesures concrètes. Une attention particulière est portée au centre-ville, aux grandes artères et à certains secteurs névralgiques.

Regroupant une centaine de personnes, dont des donneurs d’ouvrage, des promoteurs immobiliers, des entrepreneurs, des représentants de la société civile, des experts et des représentants de la Ville, le Sommet est l’occasion pour la Ville de présenter les solutions qu’elle entend mettre en place dès 2023 et dans les années à venir. Les discussions et les solutions proposées dans le cadre du Sommet permettront d’ajuster ces mesures.

Mettre un frein aux irritants liés aux entraves à la circulation

Bien que le nombre de chantiers à Montréal témoigne du dynamisme économique de la métropole, la Ville propose une série d’actions pour limiter les entraves inutiles à la circulation et assurer la sécurité des déplacements sur le territoire :

  • Alors que plusieurs chantiers se mettent en place bien avant le début réel des travaux et sont démontés plusieurs jours après la fin de ceux-ci, la Ville de Montréal propose qu’un délai maximal de 12 heures soit fixé pour l’installation et le démontage de la signalisation des chantiers. Cette mesure vise à réduire considérablement les chantiers fantômes et libérer plus rapidement la voie publique et les trottoirs occupés ;
  • Bien que des raisons valables puissent justifier la suspension temporaire d’un chantier, la Ville propose d’octroyer des pouvoirs supplémentaires à son Escouade mobilité afin de démobiliser les chantiers inactifs et retirer les permis d’occupation du domaine public après deux avis d’inactivité non justifiés ;
  • Pour faire respecter ces mesures, la Ville de Montréal propose d’augmenter la valeur des constats d’infraction émis par l’Escouade mobilité. Les montants seront déterminés ultérieurement, au terme du Sommet sur les chantiers.

Assurer une meilleure coordination des chantiers

La Ville dispose de la plateforme AGIR (Assistant à la gestion des interventions dans la rue), un outil de gestion interne qui regroupe notamment tous les permis d’occupation du domaine public émis par les arrondissements, quel que soit l’entrepreneur ou le donneur d’ouvrage, ainsi que l’ensemble des entraves liées aux chantiers. Elle permet aussi la planification à long terme des futurs chantiers. Les informations des partenaires, tels que la CSEM, la STM et les RTU, y sont également consignées grâce à l’intégration des données provenant de l’application Info-RTU. Sa création et son déploiement se sont réalisés sur plusieurs années et sa bonification se fait en continu.

  • La Ville de Montréal exigera dorénavant un plan de maintien de la circulation comme condition à l’obtention d’un permis sur les artères prioritaires. Ce plan devra comprendre l’espace occupé et les détours anticipés. Il fera l’objet d’une analyse par la Ville avant l’émission du permis ;
  • Reconnaissant que les arrondissements disposent d’une fine connaissance de leur territoire et sont responsables de l’émission des permis d’occupation du domaine public, la Ville de Montréal propose de mobiliser l’expertise de son service central des infrastructures du réseau routier, le SIRR, en amont de l’octroi des permis qui touchent le centre-ville, les grandes artères et les secteurs névralgiques. De cette façon, les professionnels disposant de la vision d’ensemble de la circulation et des entraves routières pourront s’assurer d’une meilleure coordination et d’un impact minimal sur l’ensemble du réseau.

Diminuer le nombre et la taille des cônes oranges et préserver l’esthétisme des rues de la métropole

La Ville de Montréal est consciente que le nombre, la taille et la couleur des cônes et des autres outils de signalisation affectent la qualité de l’environnement urbain montréalais. C’est d’ailleurs pour cette raison que l’Escouade mobilité sillonne, depuis 2018, tout le territoire montréalais et a procédé à plus de 92 000 interventions depuis sa mise en place, en 2018. Tout en assurant la sécurité des travailleurs et de la population, la Ville de Montréal est en discussion avec le ministère des Transports et de la Mobilité durable du Québec (MTMD) afin d’adapter certaines normes du Tome V de Signalisation routière à la réalité urbaine de la métropole.

  • Assurer, en collaboration avec le MTMD, le remplacement des cônes par des bollards de plus petite taille ou tout autre dispositif de signalisation sécuritaire ;
  • Réduire, en collaboration avec le MTMD, le nombre de cônes nécessaires lors d’entraves en milieu urbain ;
  • Il est également envisagé d’identifier les équipements de signalisation, incluant les cônes oranges, par une puce ou un code QR, pour permettre d’en retrouver le propriétaire et faciliter la récupération du matériel oublié ou abandonné ;
  • Dans un souci de propreté et pour pouvoir facilement identifier les chantiers, il sera également demandé d’installer des bâches ou bannières sur Ies clôtures des chantiers d’importance.

« Notre administration a fait ses devoirs et présente à ses partenaires des solutions concrètes pour améliorer la gestion des chantiers sur l’ensemble du territoire. Nous sommes fiers des mesures ambitieuses présentées ce matin, qui sont le résultat d’un travail de longue haleine, que nous menons depuis notre arrivée en poste, en 2017. L’industrie de la construction est essentielle au dynamisme économique du Québec et les chantiers permettent la mise à niveau de nos infrastructures pour répondre aux besoins d’aujourd’hui. Nous voulons collaborer avec l’ensemble de nos partenaires et des donneurs d’ouvrage pour préserver ce dynamisme, tout en limitant au maximum les irritants que nous avons identifiés et qui relèvent d’une responsabilité collective », a déclaré la responsable des infrastructures, des immeubles et du maintien des actifs au comité exécutif de la Ville de Montréal, Émilie Thuillier.

« Nous saluons les mesures concrètes proposées aujourd’hui par la Ville de Montréal particulièrement en ce qui a trait à l’adaptation des normes du MTQ à la réalité de la métropole ainsi qu’au rehaussement de la fluidité et à la sécurité des déplacements. Nous sommes d’avis que le plan d’action annoncé aujourd’hui, lequel accorde une attention particulière au secteur névralgique du centre-ville, réduira l’impact négatif des chantiers sur son attractivité et sa compétitivité », a ajouté le directeur général de la Société de développement commercial Montréal centre-ville, Glenn Castanheira.

« Tourisme Montréal salue la mobilisation de la Ville ainsi que de l’ensemble des partenaires publics et privés afin de mettre un frein à l’épidémie de cônes abandonnés dans la métropole. C’est un enjeu qui nous préoccupe depuis plusieurs années. Nous sommes satisfaits des solutions proposées dans le cadre du Sommet qui, nous voulons le croire, auront un impact réel et rapide », affirme le président-directeur général de Tourisme Montréal, Yves Lalumière.

Dans le cadre du Sommet sur les chantiers, la mobilisation des partenaires, associations, entrepreneurs privés et paliers gouvernementaux est essentielle à la mise en place d’actions concrètes pour assurer la fluidité des déplacements et une meilleure planification et gestion des chantiers. La Ville de Montréal invite les participants à proposer des idées, des pistes de solutions, et à discuter de celles avancées par la Ville et des changements à court terme qui pourront être mis en place.

Soulignons que ces mesures sont le résultat d’une série d’actions mises en place depuis 2017 par la Ville de Montréal, dont la Charte montréalaise des chantiers, adoptée en 2021.

À propos de l’Escouade mobilité

  • 23 561 interventions en 2022
  • 929 interventions pour la Sécurité aux abords des écoles
  • 7 841 interventions pour le transport collectif
  • 10 784 interventions dans les corridors piétons
  • 5 841 interventions sur les pistes cyclables
  • 8 325 interventions pour des cas d’obstruction
  • 2 073 interventions pour des entrave non autorisées
  • 91 % des situations réglées en 24 h
  • 5 957 constats d’infraction donnés
  • 3 122 balises et panneaux de signalisation ramassés

Exemples de catégories faisant l’objet de ces constats d’infraction:

  • 2 080 constats pour l’obstruction des voies de circulation
  • 1 480 constats pour l’obstruction des voies réservées aux autobus
  • 728 constats pour l’obstruction des pistes cyclables
  • 302 constats pour le non respect de passages piétons
  • 568 constats pour des occupations non conformes
  • 355 constats pour non respect des arrêts d’autobus
  • 226 constats pour la signalisation non conforme

https://ville.montreal.qc.ca/portal/page?_pageid=5798,42657625&_dad=portal&_schema=PORTAL&id=34930

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J’ai entendu des échos du sommet. Il semble que ça s’est vraiment bien passé. Il y avait une bonne collaboration entre tous les partenaires pour améliorer les choses

Un sommet pour améliorer la gestion des chantiers

Mis à jour le 31 mars 2023
Temps de lecture : 2 min

Comment peut-on réduire les impacts des chantiers sur les activités économiques et sur le quotidien de la population? Le Sommet sur les chantiers vise à mobiliser tous les acteurs impliqués dans la réalisation de travaux d’infrastructure pour trouver des pistes de solution.

À Montréal, seulement 30 % des travaux dans nos rues sont réalisés par la Ville et ses arrondissements. Alors que 70 % sont réalisés par d’autres organismes et entreprises privées.

En mars dernier, une centaine de personnes dont des représentants de la Ville, de la société civile (ex. association de piétons, de camionneurs, cyclistes, commerçants, etc), des experts dans le domaine, des promoteurs immobiliers, des propriétaires et des entrepreneurs se sont réunis pour parler de la gestion des chantiers.

L’objectif : s’entendre pour trouver des actions concertées et innovantes afin d’améliorer la mobilité et l’accès aux commerces et institutions.

Pistes de solutions avancées lors du sommet

Un comité de suivi sera formé pour assurer la mise en place d’une série de pistes de solutions discutées lors du sommet.

Dès 2023

  • La Ville assurera une surveillance accrue afin que :
    • les éléments de signalisation soient installés et retirés 24 h avant et après le début et la fin du chantier.
    • l’habillage de chantier soit nettoyé et réparé tout au long du chantier.
  • Les ressources et les plages de surveillance de l’Escouade mobilité seront bonifiées.

À moyen terme

  • Élargir l’accès à la plateforme informatique géolocalisée AGIR à tous les partenaires afin d’avoir une programmation plus complète.
  • Mettre en place de nouvelles exigences pour les permis d’occupation sur les grands axes de mobilité.
  • Se doter de mécanismes pour intervenir sur les chantiers inactifs, par exemple en forçant leur démobilisation.
  • Revoir la question de la facturation des permis et des amendes.
  • Donner plus de pouvoir à l’Escouade mobilité.
  • Réviser en continu des outils de communication en collaboration avec les partenaires.

Captation vidéo

Regardez les mots d’ouverture et de fermeture du Sommet.

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Je me dois de féliciter 2 inspecteurs de la ville que j’ai rencontré par hasard ce matin près des rues Robert-Bourassa et William. Alors que j’allais appeler le 311 concertant plusieurs panneaux et cônes oranges éparpillés un peu partout sur le trottoir et la chaussée, je vois deux inspecteurs sur le site d’un chantier, je vais donc les aborder pour leur demander d’appeler une équipe pour venir ramasser les panneaux. Ils m’ont dit que ce n’était pas possible car des travaux étaient sur le point de commencer à cet endroit. Par contre, ils étaient d’accords pour dire que le site était bordélique et ont donc eux-mêmes déplacés les panneaux afin de mettre un peu d’ordre et de libérer l’espace. J’en ai profité pour leur donner un petit coup de main.

Si c’était toujours comme cela, ca serait beaucoup plus efficace que des grands sommets à tous les 2 ans pour discuter et palabrer. Être sur le terrain et passer à l’action de suite, c’est souvent ce qui manque à la ville.

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Danger d’effondrement d’un édifice Sainte-Catherine bloquée pour une semaine au centre-ville

PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE

La rue Sainte-Catherine est fermée entre l’avenue McGill College et le boulevard Robert-Bourassa, parce qu’un édifice menace de s’effondrer.

Un tronçon de la rue Sainte-Catherine est fermé pour au moins une semaine en raison du risque d’effondrement d’un bâtiment historique.

Mis à jour hier à 20h30

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Philippe Teisceira-Lessard
Philippe Teisceira-Lessard La Presse

Les véhicules ne peuvent plus circuler sur le tronçon de l’artère commerciale situé entre le boulevard Robert-Bourassa et l’avenue McGill College, en plein cœur du centre-ville.

C’est le risque d’effondrement de l’édifice Jaeger (situé 682, rue Sainte-Catherine Ouest) qui entraîne cette fermeture, ont confirmé le gestionnaire de l’immeuble et la Ville de Montréal. Les deux bâtiments voisins – dont le Club Super Sexe – ont brûlé dans un gigantesque incendie en 2021.

La façade latérale de l’édifice Jaeger, à découvert pour la première fois depuis des décennies, menace maintenant de s’effondrer. L’immeuble avait lui aussi été endommagé par le feu, mais tenait toujours debout.

« Le bâtiment a des problèmes structurels que nous avons constatés avec nos conseillers en structure au début de la semaine. Nous avons entamé certaines démarches pour protéger le domaine public et pour protéger le public aussi », a dit André Jude, qui gère le bâtiment, en entrevue téléphonique.

« Nous avons agrandi la zone de sécurité aujourd’hui avec la Ville. Il y a d’autres protections qui vont être montées ce soir [vendredi] », a-t-il continué.

En début de soirée, la Ville de Montréal a indiqué que la fermeture durerait au moins « une semaine ». « Pour faciliter l’accès aux commerces, le trottoir du côté nord demeure accessible », a indiqué le relationniste municipal Gonzalo Nunez, par courriel. L’arrondissement a mandaté un ingénieur indépendant afin de déterminer les actions rapides qui devront être mises en place pour assurer la réouverture de la rue Sainte-Catherine et la sécurité du public.

M. Nunez a ajouté que ce sont les fonctionnaires de l’arrondissement de Ville-Marie (qui suivent « de près » l’état de cet immeuble) « qui ont demandé au propriétaire de fournir un rapport d’ingénieurs ».

« Inacceptable »

Par la voix de leur porte-parole, les commerçants du centre-ville ont exprimé leur colère face à cette situation. « On se désole de la situation qui est très préoccupante. On espère que tant les propriétaires que la Ville pourront sécuriser les lieux le plus rapidement possible pour réouvrir l’artère », a déclaré Glenn Castanheira, de Montréal Centre-Ville. « Passer […] une semaine avec une rue Sainte-Catherine bloquée, c’est inacceptable. » Sur les réseaux sociaux, il a ajouté que l’immeuble en cause était « négligé ».

Selon Héritage Montréal, l’édifice Jaeger possède une « magnifique façade néo-gothique en terra-cotta vitrifié de 1914 méconnue et mal entretenue ». « Le bâtiment est vacant depuis quelques années. Il est visiblement en défaut d’entretien. En mars 2023, des éléments de maçonnerie se détachent du bâtiment », ajoute le groupe sur sa plateforme.

André Jude assure que le bâtiment était dans un état « acceptable » jusqu’à l’incendie criminel. « Le bâtiment date du XiXe siècle, avec des modifications effectuées par des précédents propriétaires au début du XXe siècle », a-t-il dit.

Le 682, rue Sainte-Catherine Ouest appartient à une compagnie à numéro propriété du milliardaire Ben Ashkenazy, magnat new-yorkais de l’immobilier.

« Avec un portfolio de plus de 100 bâtiments évalués ensemble à 12 milliards, Ashkenazy Acquisition a un historique de performance supérieur en matière d’achat et de gestion d’actifs premium », indique son site internet. L’entreprise possède notamment le Forum de Montréal, avec des investisseurs locaux.

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eh ben, c’est intéressant. Encore un édifice patrimonial qui a été massacré…

Du retard dans le remplacement des conduites d’eau en plomb à Montréal


Les nombreux trous sur une rue où l’on doit remplacer les tuyaux en plomb.
PHOTO : RADIO-CANADA

Radio-Canada
Publié à 20 h 04

Montréal a du mal à tenir le rythme pour le remplacement des conduites d’eau en plomb. Tellement que l’objectif de rendre tout le réseau de distribution sans plomb d’ici 2032 est maintenant inatteignable.

Malgré les nombreux contrats octroyés et la multiplication des chantiers, l’échéancier ne cesse de s’allonger. La cadence annuelle promise n’est pas atteinte.

La Ville de Montréal compte remplacer cette année 3500 des quelque 50 000 entrées d’eau en plomb dans les immeubles de son territoire bâtis avant 1970.

À ce rythme, l’opération ne sera pas achevée avant 2036, soit quatre ans plus tard que prévu et 30 ans après l’identification du problème.

Manque de communication

Une opération de remplacement a lieu ces jours-ci rue Boyer, dans l’arrondissement de Rosemont–La Petite-Patrie.

Une résidente de cette rue, Candide Proulx, n’a toutefois su à quel moment se feraient les travaux devant chez elle que lorsqu’elle a appelé le service 311.

On m’a dit : “Ah oui, on ferme votre rue la semaine prochaine pour deux mois”. Je n’avais eu aucune communication. Il y a eu un cafouillage sur le fait que ce soit la Ville ou l’entrepreneur qui doit communiquer avec moi. La Ville m’a dit que c’est l’entrepreneur qui devrait communiquer avec nous, alors qu’il me semble que c’est la Ville qui devrait faire cela, raconte Mme Proulx.

Candide Proulx n’a jamais reçu le pichet promis pour filtrer son eau en attendant les travaux.

Un entrepreneur rencontré par Radio-Canada rue Boyer affirme que la tâche de remplacement est délicate en raison des problèmes qui peuvent retarder le travail comme des bris de tuyaux, ou encore la présence des réseaux d’électricité et de gaz.

Plus à l’est, dans le quartier Tétreaultville, une autre résidente, Deborah Crawley, dit pour sa part utiliser son pichet tous les jours depuis 2020, moment où on lui a annoncé les prochains travaux.


Exemple de conduite dont les contribuables devront payer le remplacement.
PHOTO : RADIO-CANADA

Le porte-parole de l’opposition officielle en matière d’infrastructures, Alan DeSousa, presse l’administration Plante d’accélérer la cadence.

On a une obligation de rassurer du monde pour qu’ils puissent avoir une assurance que ça va être fait dans un délai assez rapide. Deuxièmement, on doit aussi avoir une prévisibilité pour leur permettre d’accumuler l’argent pour faire les travaux à un moment donné, explique-t-il.

Car si la Ville doit remplacer la partie privée des conduites d’eau en plomb, la facture reviendra aux propriétaires. Elle sera plus ou moins élevée, selon la longueur des conduites, et sera envoyée l’année suivant les travaux.

Le plomb dans l’eau présente surtout un risque pour les enfants de 0 à 5 ans et les femmes enceintes, selon la Direction régionale de santé publique de Montréal.

Si on se dit que ça va prendre plus de 10 ans, c’est vraiment dommage pour les gens qui sont plus préoccupés, peut-être, ou qui ont des jeunes enfants, commente Candide Proulx.

Avec les informations de Mathieu Prost et de Benoît Chapdelaine

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