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Le garage Bellechasse de la STM coûtera plus cher que prévu, soit 584 millions $
Le projet de la STM a été lancé sous l’administration Coderre en 2017, trois mois avant l’élection de Valérie Plante.
Le futur garage Bellechasse de la STM coûtera plus cher que prévu et sera opérationnel plus tard, fin 2024.
PHOTO : RADIO-CANADA / BENOÎT CHAPDELAINE
19 h 43 | Mis à jour à 20 h 05
Le coût du futur garage d’autobus de la Société de transport de Montréal (STM) de la rue Bellechasse, à Montréal, est maintenant estimé à 584 millions $, soit plus du double que le budget prévu initialement en 2017.
Lors de son annonce en 2017, le Centre de transport Bellechasse devait coûter 254 millions $. Puis, en 2020, la facture des installations visant à remplacer le garage voisin de la rue Saint-Denis, ouvert en 1957, a grimpé à 370 millions $.
Évolution des coûts du projet du garage Bellechasse de la STM
- 2017 : 254 M$
- 2020 : 370 M$ (+46 %)
- 2022 : 584 M$ (+ 130 %)
Les obstacles et les retards se sont multipliés pour ce projet de la STM, situé dans l’arrondissement Rosemont–La Petite-Patrie, depuis son lancement en 2017, alors que Denis Coderrre était maire de Montréal.
Le projet de garage a changé en 2020 afin notamment de répondre aux plaintes et aux préoccupations des citoyens. D’abord hors terre, les installations sont devenues un projet souterrain de trois étages pouvant permettre de stationner 200 autobus et d’en faire l’entretien.
Le projet du garage Bellechasse a été modifié, passant d’un édifice de trois étages à un bâtiment souterrain, ce qui a entraîné les coûts à la hausse et le report de l’ouverture.
PHOTO : RADIO-CANADA / BENOÎT CHAPDELAINE
Le roc, plus friable qu’évalué au départ, a retardé et compliqué sérieusement les travaux, afin d’éviter les glissements de terrain.
Il y a des choses imprévisibles, dit Domique Olliver, la présidente du comité exécutif de la Ville de Montréal, au sujet de la hausse des coûts et du retard pris par le projet.
De son côté, la directrice générale de la STM, Marie-Claude Léonard, assure qu’on a géré ce projet-là en utilisant au mieux nos connaissances. On a peut-être avancé rapidement pour passer d’un concept à l’autre, leçon que j’ai dit qu’on avait apprise. […] Il faut se rappeler qu’on était en 2018-2019, que les autobus roulaient au maximum de leur capacité et qu’on avait vraiment une demande à laquelle on devait répondre pour satisfaire […] notre clientèle.
Effet domino
L’opposition officielle à l’Hôtel de Ville attribue l’augmentation fulgurante des coûts à la promesse électorale du parti Projet Montréal, en 2017, d’augmenter rapidement le parc d’autobus.
On le sait, dit Christine Black, responsable des transports à l’opposition officielle, car les 300 autobus avaient été annoncés en très grande pompe et ça a mis de la pression.
Dans ce contexte-là, on voit que les promesses, les commandes ont été faites de façon très politique et sans études, ou en tout cas, avec des études faites très rapidement, et aujourd’hui, malheureusement, on en subit les conséquences, dénonce Mme Black.
En poste depuis quelques mois, la directrice générale de la STM ne voit pas les choses du même oeil.
Moi, je n’ai pas senti cette pression-là… Quand on enclenche un projet, on a toujours la volonté de le faire en respectant les coûts et l’échéancier pour qu’à la fin on aie un centre de transports à juste coût, en fonction du contexte qu’on a vécu, explique Marie-Claude Léonard.
Le conseil municipal sera appelé la semaine prochaine à adopter un règlement d’emprunt de 214 millions $ pour terminer la construction du garage Bellechasse.
Avec les informations de Benoît Chapdelaine et de Mathieu Prost