Campements urbains et autres enjeux liés à l'itinérance

Je ne comprendrai jamais ces coûts. N’est-il pas possible de construire une structure à 3 millions de dollars pour loger temporairement 54 itinérants ? Pourquoi 27 millions ? Cela représente 500 000 $ chacun. Le monde est devenu fou.

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Le prix moyen de construction d’un logement est rendu à 400 000 $ par porte, même pour les OBNL qui font du social/communautaire

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Vers une stratégie sur l’itinérance pour la grande région de Montréal


Marie-France Coallier archives Le Devoir Un rapport contenant une série de recommandations pour combattre l’itinérance sera soumis en septembre prochain aux membres du comité exécutif de la CMM.

Zacharie Goudreault
14 h 05
Montréal

La Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) rédigera dans les prochains mois une stratégie en itinérance destinée à l’ensemble des 82 municipalités qu’elle représente, en réponse à l’augmentation rapide du nombre de sans-abri dans de nombreuses villes de banlieue.

« On va se dire la réalité, les personnes qu’on voit en itinérance, ce n’est plus seulement à Montréal. Ça touche vraiment l’ensemble des couronnes, autant au nord qu’au sud », relève le maire de Mascouche, Guillaume Tremblay. Ce dernier préside la commission de l’habitation et de la cohésion sociale de la CMM, qui a reçu le mandat en assemblée du conseil vendredi matin de rédiger une stratégie métropolitaine en itinérance.

« Ce sont des tentes qui sont mises dans des parcs. On n’est pas habitué à ça en tant que villes de banlieue », ajoute M. Tremblay. Le dernier dénombrement des personnes en situation d’itinérance au Québec a d’ailleurs fait état d’une augmentation de 100 % du nombre de sans-abri recensés en Montérégie entre 2018 et 2022, un pourcentage qui grimpe à 109 % dans les Laurentides. En comparaison, une croissance de près de 49 % de l’itinérance a été notée pendant cette période sur l’île de Montréal.

« À Mascouche, il y a 10 ans, jamais au grand jamais on aurait pensé voir de l’itinérance dans notre ville. Maintenant, on en voit, poursuit M. Tremblay, joint en marge de l’assemblée de la CMM. C’est une réalité en lien avec nos problématiques en habitation. »

Financement

Un rapport contenant une série de recommandations sera ainsi soumis en septembre prochain aux membres du comité exécutif de la CMM, qui auront jusqu’en décembre 2024 pour adopter officiellement cette stratégie, dont les détails restent à déterminer. Entre-temps, les municipalités seront notamment consultées pour faire part de « leurs bons coups » dans la lutte contre l’itinérance, qui pourraient ensuite être appliqués à l’ensemble de la grande région de Montréal, explique Guillaume Tremblay.

La CMM entend d’autre part contribuer à mieux documenter la hausse du nombre de sans-abri dans différentes municipalités de la grande région de Montréal afin « d’affiner le portrait » que le dernier dénombrement a permis de réaliser. « On pourrait regarder du côté à faire des enquêtes plus ciblées auprès de chacune de nos municipalités pour voir si elles ont des chiffres qui nous aideraient à préciser les données qu’on a pour 2022 », indique ainsi le conseiller en recherche de la CMM, Philippe Rivet.

Cette stratégie en itinérance servira par ailleurs de levier pour réclamer plus de fonds auprès de Québec et d’Ottawa pour s’attaquer à cet enjeu.

« Les élus de la CMM ne se mettent pas la tête dans le sable, loin de là. On sait que l’itinérance, c’est une problématique de la société. En même temps, il ne faut pas oublier qu’au niveau financier, c’est une responsabilité qui revient aux gouvernements du Québec et du Canada », relève le maire de Mascouche, qui relève que le temps presse pour agir. « Quand on a 50 % de la population du Québec [dans la grande région de Montréal], mais 65 % de l’itinérance, ça montre à quel point il faut s’en occuper. »

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En principe, à Montréal, il y a déjà un plan d’actions en itinérance élaboré par un des CIUSSS. Ce serait cool de voir un suivi de ça

Itinérance Un refuge passera du centre-ville à Verdun

PHOTO SARAH MONGEAU-BIRKETT, ARCHIVES LA PRESSE

Le refuge était installé dans le Complexe Guy-Favreau depuis la pandémie

Un refuge destiné aux sans-abris déménagera du Quartier chinois à Verdun dans les prochaines semaines, alors que Montréal fait face à une crise de l’itinérance.

Publié à 14h07

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Philippe Teisceira-Lessard
Philippe Teisceira-Lessard La Presse

Le refuge, installé dans le Complexe Guy-Favreau depuis la pandémie, doit quitter les lieux à court terme pour laisser la place à des travaux de rénovation.

Il s’installera dans l’ex-résidence pour aînés Les Jardins Gordon, achetée par la Ville de Montréal en juin dernier pour y faire du logement social. Le bâtiment est situé près de l’intersection des avenues Galt et Bannantyne.

« Compte tenu de la crise des vulnérabilités et de l’augmentation du nombre de personnes en situation d’itinérance partout dans la métropole, y compris à Verdun et dans le Grand Sud-Ouest, l’arrondissement a accepté que cet immeuble serve temporairement de service d’hébergement d’urgence », a indiqué la mairesse d’arrondissement Marie-Andrée Mauger, sur Facebook. « Nous sommes conscients que l’arrivée d’un tel service dans le quartier soulève des préoccupations au sein de la communauté. »

C’est le Journal de Montréal qui a d’abord publié l’information vendredi.

« Il nous semblait immoral de laisser un immeuble vacant cet hiver, plutôt que de le mettre temporairement à disposition pour que des personnes vulnérables soient en sécurité et au chaud », a continué Mme Mauger.

PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, ARCHIVES LA PRESSE

Marie-Andrée Mauger

Une rencontre citoyenne aura lieu dans le courant des prochaines semaines, avant l’ouverture du service d’hébergement temporaire, afin de donner plus d’information et de répondre à vos questions. Je vous remercie d’avance pour votre sollicitude et votre solidarité.

Marie-Andrée Mauger, mairesse de l’arrondissement de Verdu

Mi-août, la mairesse de Montréal disait pourtant vouloir déménager le refuge à proximité. « Il faudrait quand même que ce soit dans le même quartier (ça peut être à une plus ou moins grande distance), parce qu’on sait que les personnes qui sont déjà vulnérables, quand on les déstabilise encore plus, le problème peut s’amplifier », disait alors Valérie Plante.

Vendredi, l’opposition officielle à l’hôtel de ville a critiqué la façon dont ce dossier est mené par l’administration Plante.

« Comme à son habitude, l’administration Plante arrive à la dernière minute avec un emplacement temporaire afin de relocaliser les personnes en situation d’itinérance du Complexe Guy-Favreau », a affirmé l’élu d’opposition Benoit Langevin, par voie de communiqué. « Ça fait pourtant plus de deux mois qu’elle a annoncé la fermeture de ce refuge. Il faut arrêter d’être continuellement en réaction, surtout que les personnes vulnérables dépendent de ces ressources pour ne pas se retrouver dehors aux portes de l’hiver. »

La présence du refuge au Complexe Guy-Favreau suscitait des craintes et de l’opposition dans le quartier chinois, qui compose déjà avec une importante population itinérante.

Itinérance On fait quoi avec les campements avant l’hiver ?

PHOTO MARCO CAMPANOZZI, LA PRESSE

Un campement de sans-abri s’est installé dans le parc de La Presse, à l’angle des rues Saint-Urbain et Saint-Antoine.


Nathalie Collard
Nathalie Collard La Presse

Les campements de sans-abri se multiplient sur l’île de Montréal. Qu’arrivera-t-il quand le froid deviendra intolérable ?

Mis à jour le 27 octobre

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Depuis quelques semaines, il y a un campement de sans-abri à côté de La Presse. Ils sont une quinzaine, installés dans le parc à l’angle des rues Saint-Urbain et Saint-Antoine, entre le Quartier chinois et le Vieux-Montréal. Hommes, femmes, jeunes et moins jeunes, ça consomme beaucoup. Parfois une chicane éclate. En général, ils ne dérangent personne.

Les « campeurs » sont entourés de leurs sacs et de leurs valises. Certains d’entre eux ont déniché des parasols pour se construire un abri. Peu à peu, des tentes sont apparues. Mercredi il y en avait au moins quatre.

De temps en temps, la police débarque et vide le parc, toujours à la demande de l’arrondissement de Ville-Marie, me précise-t-on au SPVM. Les « campeurs » reviennent quelques heures plus tard.

L’hiver est à nos portes et je m’inquiète pour mes nouveaux voisins. Qui s’assurera qu’ils sont au chaud et en sécurité ? Qui est responsable ? La réponse n’est pas simple.

À la rencontre des sans-abri

Premier coup de fil à la Mission Old Brewery, le « voisin d’en face » de La Presse. Depuis l’an dernier, en collaboration avec l’Accueil Bonneau, l’organisme a mis sur pied une clinique mobile qui va à la rencontre des sans-abri. Nicholas Singcaster, un des intervenants, me fait visiter la camionnette flambant neuve dans laquelle on trouve une table, deux banquettes et une petite infirmerie tout équipée.

PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE

La camionnette qui sert de clinique mobile, un projet de la Mission Old Brewery et de l’Accueil Bonneau.

Le jour de notre rencontre, la camionnette est stationnée devant le campement où Nicholas a commencé à faire les premières approches. Qu’est-ce que tu leur dis, Nicholas ? « Je leur demande de quoi ils ont besoin », me répond le grand gaillard qui les visitera régulièrement. Il leur offre une barre tendre, essaie de voir s’il ne peut pas les diriger vers un service en particulier. Son objectif : répondre aux besoins de base et, ultimement, essayer de trouver une autre solution que la tente.

On connaît certains d’entre eux, ils fréquentent notre café et utilisent nos installations. Dans ce parc, ils sont visibles de la rue, ils se sentent en sécurité.

Nicholas Singcaster, intervenant de la Mission Old Brewery

« Depuis juin, on remarque qu’il y a de plus en plus de femmes qui sont très abîmées par la consommation, ajoute sa collègue Émilie Fortier, directrice des services en itinérance. Il y a beaucoup d’enjeux de santé mentale, de consommation. Il faut trouver d’autres solutions. »

Émilie me rappelle que pour avoir accès à une subvention au loyer, il faut remplir certains papiers. « On peut les aider à faire un rapport d’impôt et à s’inscrire à la RRQ, explique-t-elle. On les réfère à des ressources en santé mentale au besoin. »

La Mission Old Brewery met de l’avant l’approche Logement d’abord (Housing First) qui a permis de trouver un toit à quatre personnes du campement sous l’autoroute Ville-Marie, démantelé l’été dernier. Mais il y a plusieurs obstacles. « Les appartements sont conçus pour une seule personne. Or, les couples veulent rester ensemble. Et les animaux ne sont pas acceptés. Quand on leur dit qu’il y a une rencontre une fois par semaine avec un intervenant, certains refusent net. Ils sont réfractaires à la rigidité d’un horaire, au code de vie », m’explique la coordonnatrice des services, Mila Alexova.

À ma grande surprise, l’équipe de la clinique mobile n’a aucune idée si d’autres intervenants communautaires ont visité ce campement avant eux. « C’est déjà arrivé qu’on réalise que la même personne au parc Émilie-Gamelin avait vu huit intervenants différents, me confie Émilie Fortier. Il faut éviter ça. »

Le SPVM en soutien

Mon deuxième appel est pour le Service de police de la Ville de Montréal. Le commandant Alexandre Lelièvre est chef du module Intervention et soutien pluridisciplinaire. Il coordonne une équipe d’une quarantaine de personnes (30 policiers, 4 superviseurs, 5 civils conseillers en développement communautaire) qui interviennent en soutien aux postes de quartier. « Quand il y a démantèlement, on est là pour s’assurer que tout se passe de manière ordonnée et sécuritaire. »

Le commandant Lelièvre me confirme que le campement voisin de La Presse est sur le radar du SPVM. Quant à savoir combien de fois ses escouades y sont intervenues, ou ce qu’elles ont fait exactement, ce n’est pas clair.

Nous avons mené des activités de rapprochement, on a fait du référencement aux organismes communautaires, mais on ne répertorie pas chaque action…

Alexandre Lelièvre, commandant du module Intervention et soutien pluridisciplinaire du SPVM

Les agents du SPVM ont sûrement échangé de manière informelle avec le personnel de la Mission Old Brewery, mais il n’y a aucune trace de ces interactions. Après toutes ces années, j’aurais cru qu’on coordonnait beaucoup mieux les interventions sur le terrain. Personne ne semble avoir une vue d’ensemble de la situation des campements au centre-ville.

Je comprends que les sans-abri qui dorment à côté de La Presse viennent sans doute de la rue Sainte-Catherine, où le SPVM a fait une intervention l’été dernier. Résultat : les sans-abri se sont déplacés plus au sud. Qu’arrivera-t-il si on les repousse encore ? Où iront-ils ? Dans Hochelaga ? Dans le fleuve ?

J’ai aussi parlé à la commandante Krisztina Balogh, chef d’unité au poste de quartier 21, qui est responsable du territoire où se trouve le campement.

Elle me confirme que ses équipes sont intervenues à plusieurs reprises au parc de La Presse. « Le service des parcs nous a avisés qu’il y avait un ramassis de déchets, que c’était sale et surpeuplé », précise-t-elle.

Le poste de quartier 21 siège à une dizaine de comités en lien avec l’itinérance dans le quartier, mais n’est pas en mesure de me dire combien de campements se trouvent sur son territoire. « On ne les compte pas, car ça bouge trop », affirme la commandante Balogh, qui m’assure toutefois que tous les intervenants sont en mode solution en prévision de l’hiver. « On ne veut pas que quelqu’un meure d’hypothermie. On va ouvrir des haltes-chaleur. »

Et la Ville de Montréal ?

Mon dernier appel est à la Ville de Montréal. Il faut savoir qu’il n’y a pas UNE politique pour toute la ville à propos des campements, mais que « chaque arrondissement gère la situation selon sa réalité », m’explique Serge Lareault, commissaire aux personnes en situation d’itinérance. Sur le terrain, certains organismes communautaires notent toutefois que depuis quelque temps, la Ville semble être en « mode démantèlement », et que ses actions visent surtout à diminuer la « nuisance ».

Serge Lareault reprend les mots de la mairesse Valérie Plante : « Les campements ne sont pas une solution viable et sécuritaire. » Mais il reconnaît à son tour que ce n’est pas facile de trouver une place pour tout le monde.

Il faut être en dialogue constant avec les gens qui sont isolés. On n’a pas perdu le contrôle, mais c’est vrai que la problématique des campements est en augmentation.

Serge Lareault, commissaire aux personnes en situation d’itinérance de la Ville de Montréal

Pas de solution magique

Les campements sont une réalité avec laquelle la Ville de Montréal n’a pas fini de composer. Elle se retrouve coincée avec d’un côté une population de plus en plus vulnérable aux prises avec des problèmes complexes, et de l’autre des citoyens dont la tolérance est parfois mise à rude épreuve.

Depuis un an, les campements se sont multipliés. Je suis d’accord que les campements ne sont pas une solution, mais je ne pense pas que les démantèlements en série règlent quoi que ce soit. On déplace le problème, sans plus.

On en revient toujours à la même chose : il manque de logements et d’accompagnement en santé mentale.

Le campement voisin de La Presse m’a permis de constater qu’il reste encore du travail à faire pour éviter de dédoubler le travail des intervenants sur le terrain. Il manque aussi un leader qui a une vue d’ensemble du dossier des campements. L’approche demeure morcelée.

La mairesse Plante a beau lancer la balle à Québec, qui est l’ultime responsable des dossiers d’habitation et de services sociaux, c’est elle qui est prise avec le problème au quotidien. Les prochaines élections municipales auront lieu en 2025 et l’itinérance et la cohabitation sociale seront probablement un des enjeux de la campagne. Pour l’instant, les yeux sont tournés vers le gouvernement Legault et sa prochaine mise à jour économique. Y aura-t-il suffisamment d’argent pour aider les sans-abri à passer l’hiver ? Et surtout, y aura-t-il des fonds récurrents qui permettraient de développer des solutions à long terme ?

Pour mes nouveaux voisins, je l’espère.

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Itinérance à Montréal | De nouvelles places en itinérance cet hiver, affirme Lionel Carmant


PHOTO ROBERT SKINNER, ARCHIVES LA PRESSE
(Montréal) Un total de 188 nouvelles places d’hébergement pour personnes en situation d’itinérance et du financement pour élargir les services de certains refuges : Montréal obtient un total de 9,7 millions de dollars de Québec pour soutenir sa population de sans-abri cet hiver.

Publié à 10h19 Mis à jour à 15h04
Lila Dussault
LA PRESSE

C’est ce qu’a annoncé le ministre responsable des Services sociaux Lionel Carmant à Montréal vendredi. Il était accompagné pour l’occasion par Pierre Fitzgibbon, qui est notamment ministre responsable de la Métropole et de la région de Montréal, ainsi que de la mairesse de Montréal Valérie Plante.

Cette somme de 9,7 millions fait partie des 15,5 millions annoncés en septembre par Québec pour financer des projets de refuges à la grandeur de la province. Cette annonce avait été faite dans la foulée du dénombrement de 2022 montrant une augmentation de l’itinérance partout au Québec.

« Les refuges permettent d’accueillir les gens [en situation d’itinérance], ils sont un premier pas vers la réaffiliation, a expliqué M. Carmant en conférence de presse. Les services qu’on offre, on ne parle plus juste de mesures hivernales. On parle de choses qui vont être en place 24/7, toute l’année, ajoute-t-il. Ça permettra d’augmenter le nombre de lits sur le territoire et d’augmenter le nombre de places 24/7 sur le territoire. »

Pour Valérie Plante, cette annonce en est une « importante ». « Le froid s’en vient, et on a cette volonté là commune de se dire que tout le monde a le droit d’être au chaud, en sécurité, et d’être accueilli avec bienveillance », a-t-elle martelé.

La présence du ministre Fitzgibbon à cette conférence de presse témoigne de l’engagement du gouvernement Québec envers la question de l’itinérance, s’est réjouie Mme Plante.

« Je me réjouis de cet important investissement, qui fera une importante différence sur le terrain, a aussi insisté M. Fitzgibbon. La situation de l’itinérance reste difficile dans la métropole. L’aide ne peut tomber plus à point qu’aujourd’hui. »

5500 places à Montréal

À l’heure actuelle, Montréal dispose de 5500 places pour les personnes en situation d’itinérance, selon le site internet Santé Montréal mis à jour jeudi. Ces places comprennent des places transitoires, des ressources d’hébergement en dépendance, des centres de crise, des hôpitaux et des logements sociaux et supervisés.

De ce nombre, 1600 places sont des places d’hébergement d’urgence. Les sommes annoncées jeudi permettront de consolider celles-ci, d’ajouter des services ouverts 24h sur 24, 7 jours sur 7, et d’ajouter 188 places additionnelles, a affirmé M. Carmant.

Des organismes montréalais ont levé la main pour recevoir ces fonds et bonifier leurs services ou ajouter des places, a expliqué devant les journalistes Catherine Giroux, cheffe du service régional de l’itinérance pour le CIUSSS-Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal.

À titre d’exemple, le Centre des femmes de convictions de Montréal — où s’est tenue la conférence de presse — doublera sa possibilité d’accueil d’ici l’hiver, passant de 15 places dédiées aux femmes itinérantes à 30 places.

Vendredi, La Presse rapportait que plusieurs ressources en itinérance ont été contraintes de réduire leurs services dans les dernières semaines en raison de la pénurie de main-d’œuvre. Malgré les nouvelles sommes allouées, l’enjeu du personnel demeure criant pour les services en itinérance, a reconnu M. Carmant devant les journalistes.

L’importance d’un toit

« Bien que l’annonce d’un investissement supplémentaire pour consolider et créer de nouvelles places 24/7 soit un pas dans la bonne direction, elle arrive tardivement alors que le froid s’est déjà installé », a réagi Benoit Langevin, porte-parole de l’Opposition officielle à la Ville de Montréal en matière d’itinérance.

« Il faut absolument sortir de la logique saisonnière et de dernière minute qui oblige les groupes communautaires à ouvrir des ressources en plein hiver, ajoute-t-il. L’administration Plante doit impérativement se rendre imputable des actions dont elle est responsable, soit celles d’assurer que les Montréalais soient en sécurité et aient un toit au-dessus de leur tête. »

Tous les acteurs présents jeudi s’entendent pour dire que les refuges d’urgence ne doivent être qu’une composante de la réponse en itinérance. L’accent doit aussi être mis sur l’accès à un toit permanent.

En ce sens, Mme Giroux a aussi affirmé qu’en 2022-2023, 1169 personnes en situation d’itinérance avaient pu avoir accès à un logement avec soutien psychosocial, grâce aux divers programmes en itinérance de la métropole.

Pour Sam Watts, président-directeur général de la Mission Bon Accueil rencontré sur place, les lits en refuge ne doivent être que temporaires et permettre l’accès rapide à un endroit permanent.

En ce sens, plus de 200 nouveaux logements dédiés à la population en situation d’itinérance s’apprêtent à voir le jour à Montréal d’ici la fin de l’automne, a rappelé le ministre Carmant. La nouvelle Maison Benoît Labre dans le Sud-Ouest offrira 36 studios aux plus vulnérables. Du côté du centre-ville, l’immeuble Le Christin de l’Accueil Bonneau ajoutera 114 logements, et le nouveau pavillon Robert Lemaire de la Maison du Père, 54 studios.

Des studios meublés destinés aux femmes itinérantes ou à risque de l’être sont aussi toujours disponibles dans un nouveau projet de Chez Doris, rue Champlain à Montréal, a souligné la directrice générale de l’organisme Marina Boulos-Winton.

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L’explosion de l’itinérance à Montréal met les Autochtones sans-abri sous pression

Un groupe de personnes assises dans un parc.
L’association Comm-Un, située au cœur de Milton-Parc, est un lieu de rassemblement de sans-abri autochtones.
PHOTO : RADIO-CANADA / ISMAËL HOUDASSINE

Ismaël Houdassine (Consulter le profil)Ismaël Houdassine
Publié à 4 h 00 HNE

Depuis 2018, l’île de Montréal a connu une croissance de l’itinérance de près de 49 %. Cette forte hausse ne semble pas faiblir au moment où les services auprès des populations autochtones sans-abri se réduisent comme peau de chagrin, selon plusieurs intervenants qui demandent aux pouvoirs publics davantage de soutien avant l’arrivée des grands froids hivernaux.

Je n’ai pas assez de doigts pour compter mes amis morts dans la rue ces derniers mois, lâche Simiuni Nauya, les yeux baissés. Cet Inuk et artiste du Nunavik est un ancien itinérant.

Originaire du village d’Ivujivik, situé à plus de 1800 km de Montréal, Simiuni a débarqué en ville à l’âge de 10 ans, passant de famille d’accueil en famille d’accueil. J’ai fini à la rue comme beaucoup d’Inuit et j’ai passé le reste de mon temps à trouver un endroit où vivre en sécurité, raconte-t-il.

Un homme porte une casquette.
Ancien sans-abri, l’Inuk Simiuni Nauya consacre son temps à aider les itinérants autochtones à sortir de la rue.
PHOTO : RADIO-CANADA / ISMAËL HOUDASSINE

Aujourd’hui, cet homme de 38 ans vit dans son appartement à deux pas de la station de métro Berri-UQAM. Il partage son temps entre la sculpture de pierre et ses activités de bénévolat auprès des Autochtones sans-abri.

Je n’ai jamais vu autant de personnes vivant dans la rue ces temps-ci et encore plus en provenance du Grand Nord, surtout des jeunes. Ça m’inquiète beaucoup, car ces gens ne reçoivent pas l’aide à laquelle ils ont droit. On les laisse tomber et l’hiver arrive. Je crains une catastrophe, dit-il dans un français parfait.

C’est de pis en pis. Les Autochtones sont livrés à eux-mêmes à Montréal depuis la pandémie. La Ville ne leur offre pas les ressources nécessaires ou bien ne les informe pas suffisamment sur les aides dont ils peuvent bénéficier.

Une citation de Simiuni Nauya

Simiuni Nauya explique la hausse de l’itinérance chez les Inuit en partie par la crise du logement au Nunavik, qui les pousse à partir vers le sud pour trouver des conditions de vie meilleures.

Les logements là-bas sont surpeuplés, ce qui cause des problèmes immenses dans les familles. Les prix de la nourriture sont également devenus trop élevés. C’est devenu impossible pour beaucoup d’Inuit de vivre chez eux.

De la consommation d’alcool aux drogues dures

Cet Inuk se rend souvent dans les locaux de Comm-Un, une sorte de halte associative située au cœur de Milton-Parc, un secteur de la métropole devenu un lieu de rassemblement de sans-abri autochtones.

La vraie pandémie commence! On voit des Autochtones qui n’avaient pas l’habitude de consommer de la drogue se tourner maintenant vers le crack, les opioïdes et le crystal meth, constate Jonathan Lebire, un ancien intervenant communautaire qui, en 2022, a fondé l’association Comm-Un dans l’espoir de créer un lieu inclusif qui favorise les discussions et les rencontres entre sans-abri, bénévoles et travailleurs sociaux.

Avant la pandémie, les Autochtones itinérants avaient l’alcool pour principal mode de consommation. Les restrictions liées aux mesures sanitaires les ont tournés vers les drogues dures. Les surdoses font dorénavant des ravages et la Ville de Montréal ne semble pas prendre ce problème au sérieux, dit M. Lebire.

Il indique que les populations autochtones en situation d’itinérance vivent des traumatismes intergénérationnels et des douleurs liées au choc culturel. C’est en nouant des relations durables qu’on peut les aider à prendre conscience de leurs droits et de leurs besoins.

Les autorités agissent seulement dans l’urgence, notamment en période de crise. Ils créent des besoins, et ensuite, quand la crise est passée, plus rien. Ce n’est pas de cette façon qu’on va régler l’itinérance à Montréal.

Une citation de Jonathan Lebire, directeur de l’association Comm-Un

M. Lebire, qui a passé une partie de sa jeunesse dans la rue, rappelle que les Autochtones demeurent toujours surreprésentés au Québec. Les problèmes de consommation de drogue ainsi que la pénurie de logements abordables à Montréal sont les causes principales de l’augmentation du nombre d’itinérants, y compris les Autochtones.

Dans l’attente d’un hébergement d’urgence stable

Une place du centre-ville de Montréal.
Le square Cabot est devenu un lieu de rassemblement pour des dizaines d’itinérants autochtones de la métropole.
PHOTO : RADIO-CANADA / ISMAËL HOUDASSINE

Tous les quartiers sont dorénavant touchés, mais l’intervenant pointe plusieurs zones chaudes qui vont du périmètre du square Cabot, à l’ouest du centre-ville, jusqu’à Milton-Parc. En mai 2022, l’ombudsman de Montréal faisait déjà état, dans un rapport accablant, de la crise humanitaire qui touche les itinérants autochtones dans le secteur de Milton-Parc, sommant la Ville de Montréal de passer à l’action.

Malgré le nombre grandissant de personnes en situation d’itinérance, les capacités d’accueil des ressources traditionnelles ont diminué du fait des restrictions sanitaires [qui ont] engendr[é], entre autres, une pénurie de lits.

Une citation de Extrait du rapport de l’ombudsman de la Ville de Montréal

Ce rapport contenait des recommandations qui n’ont pas toutes été respectées jusqu’à ce jour, mentionne Benoît Langevin, porte-parole en matière d’itinérance et de pauvreté à l’opposition officielle de la Ville de Montréal.

Benoit Langevin en point de presse.
Benoit Langevin est conseiller de la ville dans le district de Bois-de-Liesse pour Ensemble Montréal. (Photo d’archives)
PHOTO : RADIO-CANADA / JÉRÔME LABBÉ

Au moment où on se parle, il n’y a toujours pas de ressources d’hébergement d’urgence stables. Le rapport indique pourtant clairement que c’est la responsabilité de la Ville de répondre aux besoins des populations inuit à Montréal.

M. Langevin s’interroge sur la volonté de la Ville de trouver des solutions pérennes à l’itinérance. Le rapport de l’ombudsman demandait à la mairie la construction d’un lieu de rassemblement communautaire et de diffusion culturelle pour la communauté inuit. Où se trouve-t-il?

Visiblement, les efforts sont insuffisants, clame le porte-parole en matière d’itinérance et de pauvreté. Les besoins ont augmenté, la situation ne s’améliore pas. On demande à l’administration Plante d’arrêter de mettre des pansements adhésifs, d’ouvrir et de fermer des refuges à la dernière minute.

Les budgets n’augmentent pas alors qu’on voit de plus en plus de personnes dans la rue. Il est important que la mairie mette en place des ressources adaptées aux populations autochtones, et ce, toute l’année.

Une citation de Benoît Langevin, porte-parole en matière d’itinérance et de pauvreté à l’opposition officielle de la Ville de Montréal

De son côté, la mairesse Valérie Plante dit travailler fort avec Québec en vue de la création de refuges permanents ouverts 24 heures sur 24 et sept jours sur sept, notamment celui sur la rue Sherbrooke Ouest, qui devrait ouvrir ses portes en décembre 2027.

À la Ville de Montréal, on veut s’occuper de tout le monde, que ce soit les Autochtones, les personnes vieillissantes ou les nouveaux arrivants, a-t-elle expliqué lors d’une rencontre de presse. Le gouvernement du Québec doit continuer à financer et à mettre de l’avant des ressources adaptées à ces différentes communautés.

Les pouvoirs publics font la sourde oreille

Le 2 novembre, le gouvernement du Québec a annoncé une enveloppe de 20 millions de dollars, dont 15,5 millions d’argent frais, afin de financer des projets de refuges d’hiver. En ce qui concerne les Autochtones en situation d’itinérance, le ministre responsable des Services sociaux, Lionel Carmant, affirme qu’il veut œuvrer sur la prévention.

On fait de grands efforts pour permettre aux jeunes Autochtones de rester dans leur communauté. On travaille aussi avec les refuges autochtones de Montréal pour améliorer les services auprès des populations autochtones, assure-t-il.

Il reste que pour Nakuset, directrice du Foyer pour femmes autochtones de Montréal, la situation dans la métropole est désespérante, notamment pour les femmes autochtones qui cherchent un refuge. Ça fait des mois qu’on tire la sonnette d’alarme, mais les représentants des différents paliers de gouvernement, aussi bien municipal, provincial que fédéral, ne nous écoutent pas ou proposent des initiaves cosmétiques.

On nous dit que les projets se multiplient, mais dans les faits, il n’y a pas suffisamment de place pour accueillir les personnes en situation d’itinérance.

Une citation de Nakuset, directrice du Foyer pour femmes autochtones de Montréal

Les Autochtones constituent la population itinérante la plus nombreuse dans les rues de Montréal, souligne la directrice. Nous devons refuser du monde parce que nous n’avons plus de place et les refuges sont déjà tous complets. Que faut-il pour que les pouvoirs publics se réveillent?

Une femme est assise dans un escalier.
La Mohawk Valerie Kuzyk-Chase est assise devant la porte close du refuge de jour pour femmes Chez Doris, au centre-ville de Montréal.
PHOTO : RADIO-CANADA / ISMAËL HOUDASSINE

Des refuges saturés et d’autres qui doivent fermer leurs portes

Valerie Kuzyk-Chase, une Mohawk sans-abri depuis 28 ans, est assise dans l’escalier devant la porte du refuge de jour pour femmes Chez Doris, qui a récemment annoncé la suspension temporaire de certains services jusqu’en décembre en raison d’un manque de personnel.

Qu’est-ce que vous voulez qu’on fasse? On arrive et on voit une inscription sur la porte qui annonce que c’est fermé. Je n’ai aucun pouvoir, souffle la femme de 68 ans.

Elle explique qu’elle doit se déplacer d’un refuge à un autre afin de trouver une place qui offre des services sociaux et médicaux adaptés. J’ai heureusement une place où dormir la nuit, mais je vois beaucoup d’Autochtones qui passent leur temps à trouver un endroit pour se reposer.

Le visage d'une femme qui porte des lunettes.
Marina Boulos-Winton est la directrice générale du refuge Chez Doris.
PHOTO : RADIO-CANADA / ISMAËL HOUDASSINE

La directrice générale du refuge Chez Doris, Marina Boulos-Winton, affirme que la décision de restreindre les heures de service n’a pas été facile à prendre. Nous manquons de bras. Nous faisons face à un gros problème de pénurie de main-d’œuvre, dit-elle.

Mme Boulos Winton raconte que le refuge a été aux prises avec une aggravation du phénomène de l’itinérance à Montréal qui a mis les employés à rude épreuve. Ils sont exposés à une augmentation du nombre de clients qui ont des problèmes de santé mentale et de toxicomanie. Ils voient aussi de plus en plus de victimes d’agression sexuelle.

Elle annonce du même coup que le refuge changera ses règles d’accueil lors de sa réouverture, prévue en décembre. Nous n’accepterons plus les femmes qui sont très psychiatrisées, agressives, ou qui souffrent de lourds problèmes de consommation.

Des affiches sont collées sur une porte.
L’organisme Résilience Montréal est situé à quelques mètres du square Cabot.
PHOTO : RADIO-CANADA / ISMAËL HOUDASSINE

Alors que le refuge pour femmes réduit ses effectifs, les autres organismes doivent composer à leur tour avec une hausse du nombre de demandes pour leurs services. C’est le cas de Résilience Montréal, situé en face du square Cabot, à quelques encâblures de Chez Doris.

Dès le matin, une très longue file d’attente se forme, explique David Chapman, directeur général de Résilience Montréal. Les fermetures de refuges ont une incidence directe sur notre fonctionnement, ce qui met en péril les services que nous offrons.

L’itinérance augmente, mais l’aide ne suit pas, martèle David Chapman, qui insiste sur la responsabilité des autorités publiques. La Ville de Montréal dit qu’il faut parler à Québec, qui dit qu’il faut parler au gouvernement fédéral. Chacun se renvoie la balle, mais pour finir, il y a toujours une longue file qui se forme tous les jours devant notre organisme.

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Hochelaga-Maisonneuve | Le MTQ renonce à démanteler un campement de sans-abri sur son terrain


PHOTO ROBERT SKINNER, ARCHIVES LA PRESSE
Lundi, les avocats du MTQ ont informé le tribunal qu’ils ne procéderaient pas à l’éviction de la communauté de campeurs située dans le quartier Hochelaga-Maisonneuve, expliquant qu’il n’y avait aucune urgence.

Revirement de situation pour un campement de sans-abri installé sur un terrain du ministère des Transports du Québec (MTQ), dans le quartier Hochelaga-Maisonneuve : les avocats du gouvernement ont décidé lundi de ne pas poursuivre leurs démarches devant les tribunaux pour évincer les campeurs.

Publié à 15h41 Mis à jour à 17h50
ISABELLE DUCAS
LA PRESSE

« C’est une bonne nouvelle mitigée, puisqu’en renonçant à l’éviction, on évite de mettre en danger la vie des campeurs. Cependant, en pleine crise d’itinérance, le gouvernement n’offre aucune solution alternative adaptée aux besoins de ces personnes vulnérables afin de les loger immédiatement », a commenté le directeur général de la Clinique juridique itinérante (CJI), Me Donald Tremblay, qui a aidé les personnes en situation d’itinérance à contester devant la justice l’avis d’éviction envoyé par le Ministère.

Le mois dernier, la CJI a déposé devant la Cour supérieure trois demandes d’injonction (permanente, interlocutoire et provisoire) au nom des personnes itinérantes vivant au campement de la rue Notre-Dame Est, près de l’entreprise Sucre Lantic, afin de retarder leur éviction, qui était prévue pour le 23 octobre.

Un jugement sur la demande d’injonction provisoire a ordonné au MTQ, le 26 octobre, de suspendre l’éviction jusqu’au 6 novembre. Lundi, les avocats du MTQ ont informé le tribunal qu’ils ne procéderaient pas à l’éviction de la communauté de campeurs, expliquant qu’il n’y avait aucune urgence, rapporte Me Tremblay.

La CJI avait fait valoir devant le juge que la destruction du campement, sans réelle solution de rechange pour les membres de la communauté, était susceptible de perturber leur fonctionnement habituel, de couper des liens avec leur réseau de soutien et de les rendre plus vulnérables, s’ils devaient vivre isolés les uns des autres.

C’est l’arrondissement de Mercier–Hochelaga-Maisonneuve qui avait ordonné au MTQ de démanteler le campement. Dans un avis daté du 21 septembre, un inspecteur municipal informait le MTQ que son terrain accueillait présentement un « campement de fortune » et que « cet usage n’est pas autorisé dans ce secteur » par le règlement d’urbanisme. On notait aussi l’accumulation de déchets sur le site, ce qui contrevient au règlement sur les nuisances, en donnant au propriétaire 10 jours pour tout retirer.

À l’arrondissement, on a expliqué avoir agi à la suite de la plainte d’un citoyen.

En fin de journée lundi, le MTQ a confirmé qu’il avait « suspendu jusqu’à nouvel ordre » le démantèlement du campement. Selon la porte-parole Sarah Bensadoun, c’est seulement à cause de la demande de l’arrondissement que le MTQ a distribué des avis d’éviction. S’il n’y avait pas eu d’intervention d’un inspecteur municipal, rien n’aurait été fait pour déloger les campeurs, dit-elle. « Il n’y a pas de besoin d’éviction pour ce terrain-là », ajoute Mme Bensadoun.

Vendredi dernier, un porte-parole du CIUSSS de l’Est-de-l’Île-de-Montréal a affirmé que l’organisme était intervenu auprès des habitants du campement « afin de les soutenir dans leurs démarches et accompagner les personnes qui le souhaitent vers le logement ».

« Le CIUSSS a pris contact à la mi-octobre avec les usagers, a présenté les services de l’équipe Proximité/RSSS, s’est assuré que ces derniers soient avisés de l’avis d’éviction. Aucune demande précise n’a émergé à ce moment de leur part », affirme le responsable des communications Carl Boisvert, dans une réponse écrite aux questions de La Presse.

Jusqu’à maintenant, le CIUSSS a offert des soins physiques, a pris des rendez-vous pour des cartes d’assurance maladie, s’est assuré de faire des suivis psychosociaux et a fait l’arrimage avec des équipes traitantes, indique M. Boisvert. « À chaque rencontre sur le terrain, il y avait minimalement un intervenant psychosocial et une infirmière », dit-il.

Ça va être difficile autour du Square Cabot

Resilience Montreal shelter says it is in urgent need of funding

“We’re seeing up to 350 different people coming through,” says David Chapman, co-founder and executive director of Resilience Montreal homeless shelter. With a high demand, resources for food and clothes are wearing thin. Anastasia Dextrene reports.

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Un nouveau refuge pour itinérants ouvre ses portes à Verdun

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Adil Boukind Le Devoir Le bâtiment de la rue Gordon, vacant depuis la fermeture d’une résidence pour personnes âgées, avait été acheté en juin dernier par la Ville de Montréal, qui comptait y aménager entre 70 et 90 logements abordables.

Jeanne Corriveau

30 novembre 2023

Le centre d’hébergement d’urgence Gordon pour personnes itinérantes, situé à Verdun, ouvrira ses portes vendredi soir dans la foulée de la fermeture du refuge du Complexe Guy-Favreau, au centre-ville de Montréal. Afin de rassurer les résidents du secteur, la Société de développement social (SDS), qui gère le refuge, et l’arrondissement de Verdun mettront plusieurs mesures en place pour tenter de maintenir une cohabitation harmonieuse.

Le bâtiment de la rue Gordon, vacant depuis la fermeture d’une résidence pour personnes âgées, avait été acheté en juin dernier par la Ville de Montréal, qui comptait y aménager entre 70 et 90 logements abordables. En raison des travaux majeurs qui doivent être entrepris au Complexe Guy-Favreau, il fallait trouver un autre site pour substituer à ce refuge. La Ville a donc offert au gouvernement du Québec d’accueillir de façon temporaire les itinérants dans son bâtiment de Verdun.

Le centre d’hébergement comptera 50 places et occupera le rez-de-chaussée de l’immeuble de la rue Gordon, avec d’un côté des chambres pour les hommes et de l’autre, celles destinées aux femmes et aux couples. L’accès se fera par l’arrière du bâtiment. À la différence du refuge du Complexe Guy-Favreau, celui de Verdun offrira des services 24 heures sur 24 et sept jours sur sept. « On tenait à le faire parce que la cohabitation citoyenne va être grandement améliorée », a fait valoir Martin Raymond, directeur général adjoint de la SDS, un organisme qui oeuvre auprès des itinérants depuis 2008.

Inquiétude des citoyens

Lors d’une rencontre d’information tenue par l’arrondissement le 2 novembre dernier, de nombreux citoyens avaient exprimé leurs préoccupations devant l’arrivée prochaine du centre d’hébergement dans leur quartier résidentiel. Certains craignaient les incivilités et le voisinage de personnes intoxiquées. D’autres dénonçaient l’absence de consultation citoyenne et reprochaient à la Ville de les placer devant un fait accompli. Un citoyen avait même demandé la tenue d’un référendum, une option qui n’a pas été retenue.

« La cohabitation sociale et la médiation, c’est le coeur de notre organisation. Alors on prend ça très au sérieux et on va tout faire pour rassurer les citoyens », a expliqué Martin Raymond, lors d’une visite du refuge, jeudi. « Je sais que ça s’est fait de façon précipitée, mais depuis qu’on est ici, on s’est toujours investi avec les résidents et les organismes communautaires. On veut créer des ponts et trouver des solutions. On va essayer d’amoindrir toutes les conséquences qu’il pourra y avoir. »

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Un comité de bon voisinage a été mis sur pied et une première rencontre a eu lieu lundi. Outre la surveillance policière, une patrouille composée de deux employés sera présente et très visible sur le terrain, a soutenu la conseillère d’arrondissement Céline-Audrey Beauregard. S’ils veulent signaler un incident ou tout problème de cohabitation, les citoyens pourront communiquer avec les autorités par courriel ou en signalant le 311.

Une solution temporaire

Reste que la présence du centre d’hébergement sur la rue Gordon est temporaire — jusqu’au mois de juin — puisque la Ville entend entreprendre à compter de l’été prochain les travaux visant à aménager des logements dans l’immeuble. « On l’a acheté pour faire du logement abordable », avait rappelé la mairesse Valérie Plante, le mois dernier.

L’ouverture du centre d’hébergement ne signifie pas que les 85 itinérants qui fréquentent le refuge du centre-ville se déplaceront dans Verdun, a souligné Martin Raymond. Une vingtaine d’entre eux ont déjà été aiguillés vers d’autres ressources. D’autres pourraient être accueillis dans des refuges existants ou qui doivent ouvrir bientôt leurs portes au centre-ville. Des navettes permettront aussi de déplacer les personnes en situation d’itinérance. Ces navettes existent depuis plusieurs années sur le territoire montréalais, a précisé Josefina Blanco, responsable du dossier de l’itinérance au comité exécutif de la Ville. « Il y a du travail qui se fait en amont pour que les gens connaissent tous les services qu’ils ont à leur disposition, pas seulement au centre-ville, mais partout sur le territoire de la ville de Montréal. »

Le refuge accueillera les itinérants même s’ils sont intoxiqués, à moins qu’ils soient violents ou représentent un danger pour autrui. Mais aucune consommation d’alcool ou de drogue ne sera tolérée à l’intérieur, a soutenu Martin Raymond. Près d’une vingtaine de personnes ont été embauchées par la SDS pour être prêt à accueillir dès vendredi soir les premiers itinérants.

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Une tente comme un chez-soi

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Alain Goyette

« La journée où vous démantelez ma tente, vous allez me tuer. »

Publié à 5h00

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Gabrielle Duchaine
Gabrielle Duchaine Équipe d’enquête, La Presse


Caroline Touzin
Caroline Touzin Équipe d’enquête, La Presse

C’est le second hiver qu’Alain Goyette passe dehors.

Cette année, le sexagénaire est mieux équipé. Le grand barbu aux joues creuses nous montre fièrement la génératrice qu’il vient de se procurer. Son voisin de campement en bénéficie aussi, tant qu’il contribue à payer l’essence.

Dissimulée dans un bosquet enneigé, à l’intersection de l’avenue Christophe-Colomb et du boulevard Crémazie, dans le quartier Villeray, l’installation d’Alain et de ses deux compagnons d’infortune ne « dérange personne », fait-il valoir.

Le trio n’a qu’à faire quelques pas pour tendre son verre de carton vide aux fenêtres des automobilistes immobilisés au feu rouge. C’est précisément pour cela que M. Goyette y a piqué sa tente. Il vit dans la crainte d’être chassé à tout moment.

PHOTO OLIVIER JEAN, LA PRESSE

Alain Goyette demandant de l’argent à des automobilistes

Des données inédites compilées par La Presse dans les 19 arrondissements de Montréal permettent de brosser un tout premier portrait de la situation des campements dans la métropole. Depuis le début de l’année, la Ville a démantelé au moins 460 campements de sans-abri, dont 420 dans Ville-Marie. Seulement pour cet arrondissement, c’est quatre fois plus qu’en 2021. « La majorité de ces opérations concernent des campements mineurs, d’une à cinq tentes », précise l’arrondissement dans un courriel.

Le même campement peut avoir été démantelé plus d’une fois.

On compte aussi une vingtaine de démantèlements sur le Plateau Mont-Royal et sept dans Côte-des-Neiges–Notre-Dame-de-Grâce en 2023. Il y en a eu trois dans Mercier–Hochelaga-Maisonneuve et deux dans Villeray–Saint-Michel–Parc-Extension ; mais ces arrondissements précisent ne pas faire de décompte systématique. Il s’agit donc de données partielles. La dizaine d’autres démantèlements, lorsqu’ils ont été comptabilisés, ont eu lieu un peu partout dans le reste de l’île.

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Campement temporaire en plein cœur du centre-ville de Montréal

Toujours selon notre compilation, à Montréal, plus d’une trentaine d’autres camps ont été répertoriés sans être démantelés par les autorités. Ce nombre est grandement sous-évalué, puisque la majorité des arrondissements ne répertorient pas le nombre de campements, souvent cachés, érigés sur leur territoire lorsqu’ils ne sont pas démantelés. Ceux qui le font n’ont pas tous la même terminologie ni la même méthodologie.

Pas juste au centre-ville

Loin des quartiers centraux, des arrondissements constatent la présence d’itinérants pour la première fois.

À Rivière-des-Prairies–Pointe-aux-Trembles, on parle d’un « nouveau phénomène ». « Cinq interventions ont été faites dans cinq lieux différents, pour accompagner les personnes vulnérables vers des ressources sociales appropriées avant qu’un démantèlement ne soit nécessaire », indique un porte-parole.

Dans Saint-Léonard, deux campeurs « individuels » ont été répertoriés dans deux parcs différents plus tôt cette année. À Lachine, on a observé des « cas individuels » installés sur le domaine public qui ont été « traités au fur et à mesure, en collaboration avec des organismes communautaires ». Saint-Laurent, lui, a fait démanteler l’abri d’une personne installée sur le terrain d’une bibliothèque.

Dans Ahuntsic-Cartierville, des itinérants ont planté leur tente dans des parcs où il n’y en avait jamais eu auparavant. Début décembre, La Presse a notamment observé trois tentes dans le parc Saint-Alphonse, dans lesquelles vivaient au moins deux hommes.

Questionné sur le phénomène, l’arrondissement d’Ahuntsic-Cartierville – comme plusieurs autres – répond qu’il ne tient pas le compte des campements. LaSalle, par exemple, dit aussi ne détenir « aucune statistique » sur le nombre de campements existant sur son territoire en précisant que ces situations sont prises en charge par des agents du poste de police de quartier. Le Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) a indiqué à La Presse ne pas tenir de statistiques non plus sur le sujet.

Des données incomplètes

« Comment peut-on avoir un plan de match concerté si on n’a pas de portrait d’ensemble de la crise ? », demande le porte-parole de l’opposition officielle en matière d’itinérance à la Ville de Montréal, Benoit Langevin. La Ville avance de façon « aveugle, voire amnésique », en arrivant à l’hiver chaque année en « découvrant » que des gens dorment dehors, déplore-t-il. L’opposition propose de doubler, de 6 à 12 millions, le budget consacré à l’itinérance.

PHOTO OLIVIER JEAN, LA PRESSE

Campement temporaire en plein cœur du centre-ville de Montréal

C’est Québec – par l’entremise du ministère de la Santé et des Services sociaux et de ses CIUSSS – qui a « la capacité » de dresser un portrait global, affirme la responsable de l’inclusion sociale et de l’itinérance au comité exécutif de la Ville de Montréal, Josefina Blanco.

Les CIUSSS montréalais joints par La Presse n’avaient pas davantage de statistiques à offrir.

La Ville « n’est pas dans une recherche systématique des campements ; on va agir selon les signalements », précise Mme Blanco, tout en étant « très consciente de ce qui se passe sur le terrain ».

Une « veille collective sur le territoire » s’effectue en collaboration avec les arrondissements et les organismes communautaires pour « connaître les besoins des personnes et les soutenir », assure l’élue municipale.

À Montréal, « c’est tendu », remarque la professeure à l’École de travail social de l’Université de Montréal Sue-Ann MacDonald. Selon elle, il y a « beaucoup d’incohérences » entre le discours public des autorités et la façon dont la crise est gérée sur le terrain.

Les démantèlements à répétition ne font que fragiliser des gens déjà vulnérables en les forçant à se réinstaller ailleurs, dans des lieux plus éloignés, plus cachés, et cela va exacerber leur méfiance envers les autorités, souligne l’experte des enjeux liés à l’itinérance.

« D’une violence incompréhensible »

Aux yeux des autorités municipales, « les campements urbains ne sont pas une solution durable, sécuritaire, digne de notre société riche et solidaire ».

« Nous travaillons en collaboration avec le réseau de la santé et des services sociaux et les organismes sur le terrain pour offrir aux gens dans les campements un accompagnement vers les ressources d’aide pour que ces personnes soient en sécurité, au chaud et aient ultimement un toit au-dessus de leur tête », explique Mme Blanco, qualifiant la collaboration avec le ministre délégué aux Services sociaux, Lionel Carmant, et ses équipes de « très bonne ».

La Ville opte toujours pour une approche humaine auprès de ces personnes, avec un temps d’intervention leur permettant de se relocaliser et de contacter des organismes d’aide, ajoute l’élue responsable du dossier de l’itinérance au comité exécutif.

Il y a de beaux discours. Les gens veulent faire quelque chose, on veut construire des logements, on veut que ce soit accessible, mais quand vient le temps de respecter les droits de la personne et les désirs de la personne, là, il y a vraiment des failles.

Sue-Ann MacDonald, professeure à l’École de travail social de l’Université de Montréal

« Les gens perdent des biens, des choses vraiment importantes pour eux dans leur vie », en plus de leur communauté qui s’est créée, « c’est d’une violence incompréhensible », poursuit Mme MacDonald. « Mettre des gens dehors quand ils sont déjà dehors, c’est quoi le but ? demande la professeure de l’Université de Montréal. Plaire aux autres résidants du quartier, aux commerçants ? »

« Il va falloir qu’un moment donné, ça cesse, parce que ces gens-là sont pris dans un étau, dans un cercle vicieux, et on ne répond pas à leurs besoins de base », ajoute sa consœur Caroline Leblanc, candidate au doctorat en santé communautaire à la faculté de médecine et des sciences de la santé de l’Université de Sherbrooke.

« Pour toutes sortes de raisons légitimes », plusieurs n’ont pas recours aux refuges d’urgence, rappelle la chercheuse. Or, actuellement, dans la métropole, « on n’est même pas en mesure de leur fournir de l’eau, des installations sanitaires » dans les campements. « Il y a un problème », insiste Mme Leblanc.

Alain Goyette, lui, déménagerait demain matin dans un HLM si on lui en offrait un.

PHOTO OLIVIER JEAN, LA PRESSE

Alain Goyette

« Mes genoux sont finis. J’attends une opération, mais je ne peux pas faire ma convalescence ici », lâche-t-il en désignant sa tente d’un mouvement de la tête.

Avec « ma petite pension de vieillesse, je ne peux pas payer 800 $ pour un et demie ». Si jamais la mairesse Valérie Plante veut lui rendre visite pour lui en jaser, elle est la bienvenue. « Elle vient de Rouyn, pis moi, de Val-d’Or. Là-bas, tout le monde se parle », dit-il avant de se remettre à quêter dans l’anonymat urbain, à l’ombre de la Métropolitaine.

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Campements d’itinérants Valérie Plante réitère sa défense des démantèlements

PHOTO OLIVIER JEAN, ARCHIVES LA PRESSE

Un campement d’hiver au centre-ville de Montréal.

La mairesse de Montréal a défendu mardi la politique de démantèlements périodiques des campements d’itinérants à Montréal, plaidant qu’on ne pouvait laisser des gens dormir à la belle étoile.

Publié à 11h26

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Philippe Teisceira-Lessard
Philippe Teisceira-Lessard La Presse

Dans un campement « il y a beaucoup de criminalité, il y a des risques d’incendie, il y a des attaques (comme on l’a vécu à Montréal), des viols également », a dit Mme Plante, en réponse à une question du chef de l’opposition. « La plupart des itinérants, ce qu’ils demandent ce n’est pas de dormir dans une tente, ce n’est pas de dormir dans un refuge. […] C’est d’avoir un toit au-dessus de leur tête. »

« Du logement pérenne, ça c’est la vraie dignité, ça c’est qu’une société comme la nôtre devrait accepter », a-t-elle continué. « Pas de dormir dans une tente, pas de dormir dans la rue. »

La Presse a révélé mardi matin que Montréal a démantelé au moins 460 campements de sans-abri depuis le début de l’année 2023, dont 420 dans Ville-Marie. Seulement pour cet arrondissement, c’est quatre fois plus qu’en 2021.

Le même campement peut avoir été démantelé plus d’une fois.

On compte aussi une vingtaine de démantèlements dans Le Plateau-Mont-Royal et sept dans Côte-des-Neiges–Notre-Dame-de-Grâce en 2023. Il y en a eu trois dans Mercier–Hochelaga-Maisonneuve et deux dans Villeray–Saint-Michel–Parc-Extension ; mais ces arrondissements précisent ne pas faire de décompte systématique. Il s’agit donc de données partielles. La dizaine d’autres démantèlements, lorsqu’ils ont été comptabilisés, ont eu lieu un peu partout dans le reste de l’île.

Avec Gabrielle Duchaine et Caroline Touzin, La Presse

absolument. On a l’impression que les journalistes travaillent d’arrache pied pour nous convaincre que tolérer les « campements urbains » (bidonvilles dans les parcs et sur les trottoirs) relève de l’empathie. J’aimerais qu’ils visitent les villes qui ont renoncé à tous leurs efforts pour voir ce qui se passe lorsque ces camps prolifèrent. Ils créent essentiellement une classe de citoyens qui sont complètement hors de portée des services sociaux, qui ne recevront probablement jamais de traitement pour toxicomanie, et maintenant le peu d’espace public dont ils disposent dans leurs villes est utilisé comme espace pour les tentes. Tolérer les campements ne sera jamais la solution. Arrêtez d’essayer de nous convaincre que c’est autre chose qu’un signe d’abandon de nos villes. J’ai oublié de mentionner les milliers de décès par overdose survenus dans les tentes… C’est vraiment un désastre sur tous les fronts en Amérique du Nord. Ce n’est pas parce que le Québec est en retard qu’ailleurs qu’il faut reproduire leurs erreurs.

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« Du logement pérenne, ça c’est la vraie dignité, ça c’est qu’une société comme la nôtre devrait accepter », a-t-elle continué. « Pas de dormir dans une tente, pas de dormir dans la rue. »

Ce qui est déplorable, c’est de démanteler ces campements sans offrir de réelle alternative. Je suis d’accord avec la mairesse ici, mais présentement, nous ne sommes en mesure d’offrir cela aux personnes qui vivent en campement. Donc en les démantelant, on les retourne dans la rue et dans les refuges.

Plusieurs personnes vivent dans des campements parce que cela leur permet d’avoir leur espace à eux, avec leurs affaires. Et de vivre avec les gens qu’ils veulent, pas des personnes random dans un refuge.

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à quel moment considérons-nous l’alternative comme suffisamment bonne ? Parce que d’autres villes utilisent cette logique et tout cela fait en sorte que les campements ne soient jamais démantelés. Vous ne pourrez jamais satisfaire tout le monde. Beaucoup de gens n’aiment pas le système de refuge (à cause de leurs animaux de compagnie ou à cause de leur problème de drogue), mais jusqu’à quel point tolérons-nous qu’ils aient ces problèmes de drogue et que leurs animaux vivent dans des tentes dans nos parcs ? Ce n’est pas durable. Évidemment, la solution à long terme est le logement permanent, mais encore une fois, si nous attendons un logement pour tout le monde, autant renoncer maintenant au démantèlement des campements. Et si nous abandonnons, je peux vous garantir qu’il faudra quelques années (peut-être 1 ou 2) avant que tout un parc ne soit plein comme cela a été le cas à Vancouver.

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