Campements urbains et autres enjeux liés à l'itinérance

Actualité et discussion sur la problématique de l’itinérance.

Ressources de la Ville


L’ambiance dans le Village gai a quelque peu changé depuis que l’Hôtel Place Dupuis a été choisi par la Ville de Montréal pour devenir un centre d’hébergement pour itinérants. Chaque soir, entre 50 et 100 personnes font la file plusieurs heures pour pouvoir entrer dans l’hôtel, et les altercations sont fréquentes. Des commerçants du secteur se plaignent d’une recrudescence de certains comportements nuisibles.

Des itinérants de différents secteurs de la ville ont convergé vers le Village gai depuis l’ouverture du centre d’hébergement. C’est la police qui m’a dit d’aller à la Place Dupuis, affirme Pierre, qui vivait auparavant dans l’ouest de l’île.

En raison des mesures sanitaires, l’entrée dans l’hôtel se fait au compte-gouttes, ce qui crée une importante file d’attente chaque soir. Il fait “frette”, tu deviens agressif, tu es impatient, témoigne Sandra. Et on se lève tôt. À 6 h 30-7 h, ils viennent cogner à ta porte pour que tu descendes.

Cette forte concentration de personnes marginalisée effraie certains passants, comme Alexandra, qui travaille dans une boutique de vêtement devant la Place Dupuis : Le soir, pour aller au métro, ça fait un peu peur. Il y en a qui boivent, il y en a qui dealent de la drogue, il y a des prostituées.

Il y aurait aussi plus d’actes répréhensibles qui sont commis dans les rues, selon le directeur général de la Société de développement commerciale (SDC) du Village gai de Montréal, Yannick Brouillette. Il y a une recrudescence des comportements problématiques dans le Village, soutient-il. On parle de violence, et de trafic et de consommation de stupéfiants sur la voie publique.

La semaine passée, on a appelé la police deux fois à cause d’un itinérant qui ne voulait pas se tasser, raconte la propriétaire de la boutique de vêtements Ozer, Raphaëlle Imbault. Il n’était pas méchant, mais il était vraiment perdu. La semaine passée, juste sur le coin, il y a quelqu’un qui a uriné.

Yannick Brouillette, de la SDC, demande à la Ville d’augmenter la présence policière dans le secteur de la Place Dupuis, mais aussi d’embaucher des travailleurs sociaux, des agents de liaison et des psychologues pour traiter avec la population itinérante.

L’administration municipale a déjà annoncé qu’elle allait mettre en place une brigade de cohabitation sociale avec un numéro de téléphone que les commerçants pourront composer en cas de problème.

Honnêtement, je crois que cette “cohabitation difficile” est en partie alimentée par les médias. On compte plus le nombre d’articles qui évoquent les problèmes d’itinérance dans le secteur, que je commence à me demander s’ils n’ont pas leur rôle à jouer dans le sentiment d’insécurité. J’habite dans le Village et même si je sors pas très souvent en ce moment, pandémie oblige, j’ai pas été témoin d’agressivité plus que d’habitude de la part de cette population depuis l’ouverture du refuge.

La partie qui dit “quelqu’un a uriné” ça me fait juste rire - comme si uriner dans un coin était le seul fait d’un itinérant. Cette proprio semble avoir la mémoire courte, les gars éméchés qui veulent se vider la vessie à la sortie des bars c’est monnaie courante :rofl:

Ceci dit, je salue l’initiative d’un numéro spécial pour les commerçant qui permet de ne pas avoir nécessairement recours à l’intervention policière.

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J’habite près du village aussi et je dois dire que depuis la fin de la rue piétonne (et même un peu avant) je ne prends plus mes marches sur Ste-Catherine. Je ne m’y sens pas du tout à l’aise.

Même sur René-Lévesque, rendu autour de la Maison du Père, ça devient peu invitant… en plus que là il fait noir hyper tôt…

Ca me rappelle la chronique de Patrick Lagacé parue y’a 2 mois:

Je salue par contre la présence accrue de travailleurs sociaux et intervenants pour les aider.

Edit:
Je ne veux pas insinuer que itinérance = psychiatrie. Par contre, avec la pandémie, c’est prouvé que les consommations de drogues dures, surtout chez cette population vulnérable, ont augmentées. Les risques de violence associés aussi, et surtout, l’imprévisibilité des individus intoxiqués. Et les environs St-Hubert/Ste-Catherine sont déjà connus pour être un coin habituel pour cette population.

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Un plan de cohabitation accueilli avec scepticisme par les citoyens

PHOTO BERNARD BRAULT, LA PRESSE

L’arrondissement de Ville-Marie a présenté jeudi les mesures qui seront mises en place pour assurer une meilleure cohabitation entre les citoyens et les itinérants qui fréquentent les nouveaux refuges aménagés, notamment à l’Hôtel Place Dupuis.

Une brigade d’intervenants sociaux, une brigade de propreté, plus d’éclairage, plus de policiers, des agents de sécurité, un agent de liaison avec la ville…

Publié le 19 novembre 2020 à 20h43

ISABELLE DUCAS
LA PRESSE

L’arrondissement de Ville-Marie a présenté jeudi les mesures qui seront mises en place pour assurer une meilleure cohabitation entre les citoyens et les itinérants qui fréquentent les nouveaux refuges aménagés à l’Hôtel Place Dupuis (nuit) et au Grand quai du Vieux-Port (centre de jour).

Des agents d’accueil seront aussi ajoutés à l’entrée et à la sortie de l’Hôtel Place Dupuis, et un système de réservation par carte magnétique permettra d’éviter les trop longues files d’attente, ont expliqué les responsables municipaux.

Le plan a été dévoilé lors d’une séance d’information virtuelle suivie par une centaine de personnes, en début de soirée.

Mais ces mesures n’ont pas semblé convaincre les citoyens du secteur qui participaient à la rencontre.

PHOTO BERNARD BRAULT, LA PRESSE

Des agents d’accueil seront ajoutés à l’entrée et à la sortie de l’Hôtel Place Dupuis, et un système de réservation par carte magnétique permettra d’éviter les trop longues files d’attente.

Plusieurs d’entre eux ont affirmé vivre dans l’insécurité en sortant de chez eux en raison de la concentration d’itinérants et de vendeurs de drogue, autour de la Place Dupuis et dans le Vieux-Montréal.

Certains ont été pris à partie par des sans-abris ayant des problèmes de santé mentale.

Depuis que l’Hôtel Place Dupuis a été transformé en refuge, « le quartier s’est transformé instantanément », affirme Christian Marcotte, père de deux enfants, qui habite à 500 mètres de là.

« Je ne peux plus envoyer mes deux enfants à l’école tous seuls. Les gens se piquent sur le trottoir. Est-ce qu’on attend qu’il se passe quelque chose avec un enfant ? Est-ce que vous me dites que ma place, comme famille, n’est pas au centre-ville ? », a-t-il demandé, affirmant lancer « un cri du cœur » aux responsables municipaux.

« On entend votre cri du cœur, et on va déployer les ressources nécessaires pour que vous soyez en sécurité », a répondu le directeur de l’arrondissement, Marc Labelle, ajoutant notamment que les seringues seraient ramassées pour la sécurité des enfants.

Voyons donc c’est complètement ridicule… Honnêtement je vais au IGA de la Place Dupuis tous les jours et il n’y a pas vraiment de différence, encore moins de l’aggressivité.

Oui c’est dérangeant, oui c’est pas beau, oui c’est sale. Ce n’est pas dangereux, ils ne sont pas méchants et ne veulent que se réchauffer dans un refuge.

La ville a fait la bonne chose en ajoutant des intervenants. Je me demande ce que les gens veulent de plus, à part faire disparaitre ce segment de la population et pelleter ce problème dans un autre quartier.

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De la à dire qu’il n’y a pas d’agressivité non. Je ne suis pas d’accord. Est-ce que le coin brasse? Oui, Est-ce que c’est nouveau? Non, absolument pas. Est-ce qu’il y a plus d’évènements qui demande des interventions? Je pense que oui.

Je travail dans le coin depuis plusieurs années et ça toujours été difficile. C’est un coin où il y a une concentration de service pour les personnes dans le besoin et surtout en itinérance. Avec l’ouverture de l’hôtel comme refuge, il va de soi qu’il y a une augmentation de la population itinérante dans la zone. Dire qu’il n’y pas plus de problème suite a ça, est de l’aveuglement volontaire.

Vers 4h hier matin j’ai du faire une demande d’intervention par les policiers pour une femme qui est venu frappé sa tête sur la porte de mon bus a au moins 4 reprises avec une violence rarement vu. Ce n’est pas la première fois que je vois cette femme qui se fait montré la porte du refuge pour agressivité. Et elle est souvent intoxiqué.
Le parc Émilie gamelin c’est transformé en toilette a ciel ouvert. Je suis d’accord avec les commerçants et les résidents.

Il y a comme un paradox avec tout ces services. Les gens qui vivent dans la rue ont souvent des problèmes de consommation, ou encore des problèmes de santé mentale ou même un combinaison des deux. Je ne crois pas qu’ont aide vraiment les gens en leur interdisant l’accès parce qu’il sont agressif ou encore intoxiqué. Je crois justement qu’ont devrait les prendre en charge plutôt que remettre le problème à la rue. Je comprend l’enjeu de sécurité, ou encore le budget pour avoir des intervenants. Mais je crois qu’ont balais le problème sous le tapis depuis longtemps. Il serait vraiment temps de faire un choix de société et de réellement faire quelque choses.

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Pour la question de l’intoxication dans les refuges, un wet shelter vient (ou va?) ouvrir à Montréal. C’est un concept qui a fait ses preuves dans d’autres grandes villes et qui j’espère sera un succès ici et fera des petits. Comme tu l’exprimes, il y a encore trop d’angles morts dans la prise en charge des personnes en situation d’itinérance, et il est grand temps qu’on fasse mieux.

Mon point c’est plus que beaucoup de gens du Village voudraient simplement que la Ville déplace le problème ailleurs et critiquent l’administration Plante parce qu’il y a eu l’ouverture du refuge. Je trouve ça hypocrite. Les problèmes dans le quartier datent de bien avant l’arrivée de Valérie Plante au pouvoir. Je considère aussi que la Ville a fait pas mal tout ce qu’il était possible de faire qui entre dans le champ de compétence municipal.

Le problème, il vient du provincial et du fédéral. Le vrai problème, c’est pas que les services soient concentrés dans un quartier ou un autre, mais plutôt que la toxicomanie est encore perçue de bien des façons comme un problème de sécurité publique plutôt qu’un enjeu de santé publique.

Le problème, c’est qu’on manque de travailleurs sociaux pour s’occuper de ces gens la parce que cette profession est bien trop sous-payée et sujette à des mauvaises conditions.

Dans un sens encore plus macro, le vrai problème, c’est toute la question de la santé mentale et de sa gestion par notre gouvernement provincial. S’il y a bien une chose que cette pandémie illustre bien, c’est ça. Malheureusement, un itinérant, ça n’a pas beaucoup de leviers pour faire bouger le gouvernement en santé mentale. Par contre, une mère débordée qui pète une dépression à cause de l’isolement et du télé-travail, j’ai beaucoup d’espoir que ça résonnera dans le Salon Bleu, considérant que c’est la clientèle cible du parti au pouvoir.

\endrant

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Campement Notre-Dame : « Ici, j’ai ma liberté, ma dignité »


Des organismes invitent les autorités à respecter le choix de certains itinérants à demeurer dans le campement.

PHOTO : RADIO-CANADA / IVANOH DEMERS

Delphine Jung (accéder à la page de l’auteur)

Delphine Jung

15 h 12 | Mis à jour à 15 h 30

Ils sont encore plusieurs dizaines à vivre dehors, le long de la rue Notre-Dame à Montréal. Ils se réchauffent autour d’un café chaud, arrangent leurs abris pour se protéger au mieux du froid, observent le ballet des autos le long de la route en contrebas… Si beaucoup se demandent si ce campement sera démantelé, les organismes et les itinérants estiment qu’il représente plutôt un petit coin de liberté.

Ici, j’ai ma liberté, ma dignité. C’est ce qu’on nous enlève quand on nous envoie dans un centre d’hébergement, lance Jean Borchu, emmitouflé dans une grosse doudoune bleue, une tuque enfoncée sur sa tête.

Le sexagénaire vit dans sa tente, le long de la rue Notre-Dame, depuis le 5 juillet. Comme beaucoup, il ne souhaite pas se retrouver dans l’un des hébergements d’urgence offerts par la Ville de Montréal.

[Là-bas], on est soumis à un tas de règlements parfois farfelus, sous prétexte qu’on est des drogués. On est juste des préjugés ambulants. On nous traite comme des enfants, lance-t-il, bien décidé à rester et à poursuivre l’isolation méthodique de sa tente.

Jacques Brochu a réussi à isoler au mieux sa tente pour l’hiver. Il ne compte pas quitter le campement de Notre-Dame.

PHOTO : THE CANADIAN PRESS / PAUL CHIASSON

Dans son plan d’urgence hivernal en lien avec l’itinérance, la Société de transport de Montréal (STM) a notamment fait le don d’un bus à la Mission Old Brewery. Baptisé Solidaribus, il sillonnera les rues de Montréal pour transporter des itinérants qui le souhaitent vers des refuges, et ce, dès le 30 novembre.

L’objectif est de mettre fin à l’itinérance chronique. Un jour, nous l’espérons, nous n’aurons plus besoin de navette. Mais, entre-temps, nous devons faire preuve de solidarité, a expliqué James Hugues, président et chef de la direction de la Mission Old Brewery, lors d’un point de presse mardi matin.

C’est ainsi que les campeurs de la rue Notre-Dame sont invités à quitter les lieux pour se rendre dans des hébergements tels que celui de l’Hôtel Place Dupuis. Interrogé par Radio-Canada, Michel Monette, directeur de l’organisme C.A.R.E, explique que des places pour les campeurs de la rue Notre-Dame leur sont réservées dans des structures d’appoint.

Il assure qu’aucun itinérant ne sera forcé de quitter le campement. À en croire les différents organismes qui leur viennent en aide, peu d’entre eux sont prêts à troquer leur liberté contre une place au chaud.

Avoir quelque chose qui ressemble à un chez-soi

Après avoir été expulsé de son logement 4 et demi, Serge Lévesque a déménagé ses effets personnels sur le terrain vague au début de l’été.

PHOTO : RADIO-CANADA / IVANOH DEMERS

Ils ont un sentiment d’appartenance dans le quartier désormais. Ils ont une réelle volonté d’avoir quelque chose qui ressemble à un chez-soi, un endroit stable où laisser leur stock, explique Laury Bacro, organisatrice communautaire au Réseau d’aide aux personnes seules et itinérantes de Montréal (RAPSIM).

Jean-François Mary, directeur général de l’organisme Cactus, rappelle le quotidien dans un centre d’hébergement qui rebute souvent les personnes en situation d’itinérance.

Les consommateurs sont exclus d’office, car il est interdit de consommer dans un hébergement. Ils doivent partir très tôt le matin. Ils n’ont pas d’intimité puisqu’on a retiré les portes des toilettes, il y a aussi des gens qui préfèrent dormir le jour…, énumère-t-il.

Il est suivi par Laury Bacro qui rappelle également que les femmes, même si elles bénéficient d’un étage qui leur est réservé, ne sont pas forcément à l’aise de côtoyer des hommes dans les couloirs. Certaines ont subi des agressions sexuelles et n’ont pas envie de croiser leur agresseur dans un hébergement, appuie-t-elle.

M. Monette, de C.A.R.E, souligne que, justement, dans les logements tenus par son organisme, les itinérants pourront rester toute la journée et auront accès à un lit dès 14 h. Ils bénéficieront même d’un endroit où stocker leurs affaires.

Plusieurs intervenants de la Ville de Montréal se sont présentés ce matin au campement d’itinérants sur la rue Notre-Dame à Montréal.

PHOTO : RADIO-CANADA / IVANOH DEMERS

La liberté au détriment de la chaleur

Mais si la plupart des itinérants du campement Notre-Dame ne souhaitent pas partir, c’est aussi parce qu’ils y trouvent un réseau d’entraide informel, un réseau social, croient de concert Mme Bacro et M. Mary. Ils ont accès à de la nourriture, peuvent prendre leur déjeuner à l’heure qu’ils le souhaitent, observent-ils.

Même s’ils soulignent la bonne volonté de la Ville et de la STM, les deux intervenants déplorent le fait que les autorités transposent leur vision à celle des itinérants. On projette en eux nos valeurs, alors qu’ils ne sont pas dans le même confort que nous. Ils ont développé des stratégies qui leur sont propres, insiste le directeur général de Cactus.

Leur approche est celle qui veut que le premier besoin de tous, ce soit d’être au chaud, dit Mme Bacro.

Ces gens-là sont les mieux placés pour savoir ce dont ils ont besoin. S’ils considèrent que vivre dans leur tente augmente leur qualité de vie, c’est leur choix et il faut le respecter. Il faut leur redonner droit à une certaine l’autodétermination, ajoute M. Mary.

Ces gens s’organisent collectivement, ils démontrent justement une capacité d’organisation. Il faut encourager ça, plutôt que de prendre pouvoir sur leur vie.

Jean-François Mary, directeur général de Cactus

Des dizaines de tentes longent la rue Notre-Dame depuis cet été.

PHOTO : RADIO-CANADA / JEAN-CLAUDE TALIANA

Le directeur général de Cactus plaide pour un revenu minimum garanti qui permettrait aux itinérants d’avoir un logement permanent, et pas se balader d’un hébergement à un autre. La tente répond à ce besoin précis.

Tous s’accordent à dire que le démantèlement d’un campement comme celui de Notre-Dame est contre-productif. M. Mary et Mme Bacro se souviennent de celui géré par des Autochtones, au parc Milton. On leur a pris toutes leurs affaires lors de ce démantèlement, raconte l’organisatrice communautaire.

Un campement ne doit jamais être une solution, ça veut dire que la société a failli à son devoir.

Laury Bacro, organisatrice communautaire au RAPSIM

Elle signe, avec plusieurs organismes, une lettre ouverte publiée dans La Presse listant différentes mesures : un arrêt des démantèlements des campements qui ne fait que repousser le problème, l’installation de haltes chaleur extérieures avec des parasols incandescents par exemple, ou encore l’accès à du matériel pour renforcer l’isolation des tentes et un accès à des toilettes, des douches.

De quoi permettre à tous ces gens de se sentir un peu plus maîtres de leur vie, selon Mme Bacro.

Près de sa tente, Jacques Brochu n’en démord pas : Dites qu’un itinérant de 60 ans est organisé, vous allez passer pour quelqu’un qui est complètement dans le champ. Et pourtant… je le suis.

Campement Notre-Dame : « Ici, j’ai ma liberté, ma dignité » | Radio-Canada.ca (radio-canada.ca)

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Malheureusement, on a tendance à infantiliser les personnes en situation d’itinérance. On se permet de leur imposer des règles strictes parce qu’ “après tout on leur offre gratuitement un abri” alors que c’est ce qui encourage plusieurs d’entre eux à bouder les refuges, sauf par temps de grand froid. En les maternant on ne les aide pas vraiment pour les inciter à s’en sortir non plus.

Par exemple, à la Place Dupuis, la ville voulait que le refuge temporaire soit ouvert 16 heures par jour, mais le gouvernement du Québec a limité ça à 12h (de 20h à 8h). Résultat: beaucoup le boudent parce que 8h c’est trop tôt pour quitter.

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Chronique de Mario Girard dans La Presse

La patate chaude

Olivier m’a écrit il y a quelques jours. Il vit en compagnie de sa conjointe, Marie-Ève, à un jet de pierre du campement de sans-abri de la rue Notre-Dame.

Publié le 28 novembre 2020 à 5h00
MARIO GIRARD
LA PRESSE

« Tout le monde s’est exprimé sur ça, m’a-t-il dit. Il serait peut-être temps qu’on donne la parole aux résidants qui vivent dans le quartier. »

Je suis allé rencontrer Olivier et Marie-Ève. Ils avaient tenté de rassembler d’autres résidants ulcérés par cette situation, mais sans succès. « Beaucoup de gens sont tannés de ce qui se passe ici, dit Marie-Ève. Malheureusement, personne n’ose le dire. »

Olivier et Marie-Ève ont demandé que je taise leur identité. Ils craignent des représailles.

Le jeune couple connaissait bien ce quartier d’Hochelaga-Maisonneuve avant d’y acheter un condo il y a quelques années. « On savait qu’il y avait des piqueries, racontent-ils. On nous avait parlé de la prostituée assassinée dans le square Dézéry juste avant notre arrivée. C’est d’ailleurs la fille de notre voisine qui a trouvé le corps. »

PHOTO BERNARD BRAULT, LA PRESSE

Certains sans-abri vont braver l’hiver en maintenant leur tente sur le campement de la rue Notre-Dame dans le quartier d’Hochelaga-Maisonneuve.

Quand Olivier a aperçu les premières tentes au début de l’été, il a naïvement cru que c’étaient des campeurs qui n’avaient pu trouver une place sur un terrain de camping. Puis les tentes se sont multipliées jusqu’à atteindre le nombre de 300.

« Tout à coup, on a vu apparaître un centre de distribution de nourriture, des bénévoles et toute une organisation, raconte Olivier. Personne ne nous a prévenus de cela. Des gens ont commencé à apporter des génératrices et toutes sortes d’objets. Ils ont maintenant le WiFi. »

Olivier et Marie-Ève m’ont raconté tout cela en me répétant qu’ils ne voulaient pas passer pour de gros méchants.

Nous sommes complètement déchirés. On comprend cette misère, on comprend la réalité de ces gens qui n’ont pas envie de vivre avec les règles imposées dans les refuges. Mais en même temps, on trouve cela difficile de vivre à côté de ça. Le quartier est devenu triste. Plus personne n’ose aller dans le parc.

Olivier, qui réside à proximité du campement de sans-abri de la rue Notre-Dame

Puis ces mots sont tombés. Olivier a dit : « On va être francs, le problème de l’itinérance à Montréal est une énorme patate chaude que tout le monde se refile. »

Olivier a écrit à son arrondissement. Il a reçu un courriel qui lui disait grosso modo de prendre son mal en patience et que s’il y avait des problèmes à régler, il devait communiquer avec la police.

C’est ce qu’Olivier et Marie-Ève ont fait un soir en désespoir de cause. Et devinez ce que la police a répondu ? Qu’ils devaient se tourner vers la Ville de Montréal.


J’ai rencontré Olivier et Marie-Ève lundi, tout juste avant qu’une opération « progressive » de démantèlement ne commence. Au cours d’un point de presse, mardi, la mairesse Valérie Plante a dit que le démantèlement du campement de la rue Notre-Dame serait accompagné « de discussions ».

Olivier a raison. La mairesse Plante est prise avec une patate chaude entre les mains. Elle peut difficilement ordonner une opération de démantèlement draconienne. Cela déplairait à une large part de son électorat.

Guylain Levasseur est une figure très connue du monde de l’itinérance. Il a installé sa roulotte au campement de la rue Notre-Dame afin d’aider les sans-abri. L’homme a un cœur grand comme un océan, c’est clair. « La Ville de Montréal ne règle pas le problème de l’itinérance. Elle fait semblant de le faire. Elle le cache. »

Il est devenu extrêmement difficile pour les gens de s’exprimer sur cette réalité. Il y a ceux qui voient cela de l’extérieur et ceux qui vivent cette réalité de l’intérieur.

Justement, parlons-en, de ceux qui appuient ce campement. Il est évident qu’ils ne vivent pas ici. Si la mairesse pense qu’il faut vivre avec les itinérants, qu’elle les invite dans sa cour.

Marie-Ève, qui réside à proximité du campement de sans-abri de la rue Notre-Dame

Pendant que les autorités se refilent la patate chaude, les responsables de l’itinérance à Montréal attendent que le froid fasse son œuvre. Guylain Levasseur croit que sur la centaine de personnes qui sont encore au campement, plusieurs récalcitrants vont y demeurer tout l’hiver.

Mais une visite du campement permet de voir qu’il est impossible de laisser des gens vivre dans de telles conditions. C’est leur sécurité qui est en jeu. Plusieurs personnes chauffent leur tente de nylon avec des bougies. Un bénévole m’a dit qu’il n’y avait aucun danger, car les gens mettent les chandelles au fond d’une casserole.

Cela ne m’a pas du tout rassuré.


Ce qui est certain, c’est que la situation de l’itinérance est devenue un problème majeur à Montréal en cette période de pandémie. Selon Guylain Levasseur, qui connaît tous les coins et recoins de l’itinérance dans la métropole, il y aurait une dizaine de campements en ce moment. « Ils sont cachés, vous ne les voyez pas tous », dit-il.

Il faut aller au coin d’Atwater et Sainte-Catherine où j’ai vu des hommes, debout sur une montagne de déchets, éventrer des sacs pour y trouver je ne sais quoi. À côté d’eux, une vingtaine de sans-abri étaient entassés dans un abri Tempo où l’on servait du café.

La crainte de commerçants du Village s’est avérée. La zone Saint-Hubert et Sainte-Catherine, lieu de misère à Montréal, atteint un niveau de désolation sans précédent.

Si des sans-abri préfèrent vivre dans une tente en plein hiver plutôt que de se tourner vers les services qui leur sont offerts, c’est que ceux-ci ne sont pas adaptés à leur réalité. La transformation de nombreuses chambres de l’Hôtel Place Dupuis en refuge de nuit est une formule souhaitable, mais qui ne va pas à tout le monde. Il faut s’y rendre tôt, faire la file et quitter les lieux rapidement le matin.

J’ai voulu m’entretenir avec un élu responsable de l’itinérance à Montréal. On m’a plutôt dirigé vers Serge Lareault, protecteur des personnes en situation d’itinérance, poste créé en 2016 sous l’administration Coderre.

L’itinérance n’a plus beaucoup de secrets pour Serge Lareault, l’un des fondateurs du journal L’Itinéraire, en 1993. Il explique l’augmentation du nombre de sans-abri depuis le début de la pandémie par trois facteurs :

– la visibilité soudaine de l’« itinérance cachée », composée de gens qui, en temps normal, se débrouillaient sans les refuges en passant leurs nuits dans des Tim Hortons et des McDonald’s ;

– la grande précarité de gens qui, en plus d’un maigre revenu, arrivaient à vivre grâce à la mendicité (mendier est devenu très difficile depuis le mois de mars) ;

– les nombreuses explosions de cellules familiales.

Serge Lareault croit que la mauvaise compréhension du public face à l’itinérance aggrave le problème.

Les gens ont peur des itinérants et de ceux qui souffrent de maladie mentale. Les gens du crime organisé sont nettement plus dangereux que ceux qui se parlent seuls.

Serge Lareault, protecteur des personnes itinérantes

J’ai dit à Serge Lareault que j’avais récemment écrit dans une chronique que nous ne faisions en ce moment que mettre des diachylons à gauche et à droite sur des problèmes.

« Il faut se rappeler qu’on est toujours en situation d’urgence, m’a-t-il dit. Cette pandémie nous a frappés de plein fouet. C’était difficile de prévoir qu’autant de gens allaient se retrouver en situation d’urgence sociale. Il faut créer des mesures tout en respectant les règles sanitaires. C’est très complexe. »

Les personnes en situation d’itinérance ont besoin d’un logement, le même, de préférence. Il leur faut un toit 24 heures sur 24. C’est ça, la clé. Après, c’est un travail rigoureux et acharné qui doit être fait.

La pandémie que nous connaissons fait craindre le pire. Elle nous empêche d’espérer des mesures solides et permanentes. Elle nous force à mettre dehors dans le froid des gens quand se pointe le jour.

La patate chaude que chacun se refile est en train de se transformer en grenade.

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Incendie au campement de la rue Notre-Dame

PHOTO ROBERT SKINNER, LA PRESSE

Les pompiers ont maitrisé rapidement les flammes qui ont détruit une tente.

Un incendie s’est déclaré quelques minutes avant 9 h samedi matin dans une tente du campement de sans-abris sur la rue Notre-Dame, dans l’arrondissement Mercier–Hochelaga-Maisonneuve. Une tente a été détruite, mais on ne rapporte pas de blessés.

Publié le 5 décembre 2020 à 11h07 Mis à jour à 12h51

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Antoine TrussartANTOINE TRUSSART
LA PRESSE

C’est une bougie mal installée qui serait responsable de l’incendie. « La fille s’est réveillée et la boule de feu était à côté de son visage », rapporte Louis Rouillard, qui habite au campement depuis trois mois.

Les campeurs auraient aussi accumulé trop d’objets dans leur tente, ce qui a contribué à alimenter le feu, selon M. Rouillard. Une bonbonne de propane située à proximité a aussi pris feu, mais n’a pas explosé.

Les pompiers se sont présentés sur les lieux peu après 9 h et ont maitrisé rapidement les flammes qui ont monté jusqu’à deux étages de haut, selon un autre résident qui n’a pas voulu être nommé.

PHOTO ROBERT SKINNER, LA PRESSE

Trois autres tentes ont été endommagées dans l’incendie.

« On est passés très proche d’une catastrophe humaine. On a été extrêmement chanceux ce matin », a déclaré Pierre-Lessard Blais, maire de l’arrondissement de Mercier–Hochelaga-Maisonneuve, en entrevue avec La Presse.

Il s’agit de la troisième intervention des pompiers depuis deux semaines pour maitriser des feux au campement de sans-abris.

« Il faudrait que le département d’incendie donne de l’encadrement technique » aux campeurs plus régulièrement sur les questions de sécurité en lien avec les incendies, selon M. Rouillard.

Sur cette question, des travailleurs sociaux et des pompiers du Service d’incendie de Montréal (SIM) viennent régulièrement sur place, notamment pour parler de prévention et de sécurité incendie, selon M. Lessard-Blais.

M. Lessard-Blais appelle Québec à en faire plus pour aider les sans-abris installés aux abords de la rue Notre-Dame. Il rappelle qu’un refuge a été mis sur pied dans son arrondissement et que des lits sont encore disponibles au refuge créé dans l’Hôtel Place Dupuis.

Vers 10 h, les employés de l’arrondissement étaient déjà l’œuvre pour ramasser les débris calcinés. Ils devraient tous être ramassés d’ici la fin de la journée.

Il n’y a pas d’enquête en cours au Service de police de la ville de Montréal qui considère l’incendie comme étant accidentel, selon son porte-parole Jean-Pierre Brabant.
Incendie au campement de la rue Notre-Dame | La Presse

C’était sûr que ça allait arriver… Ça va être quoi le prochain headline ? Des gens retrouvés sans vie à cause du froid ou du monoxyde de carbone ? Si le campement est pour resté, il va se ‘‘solidifier’’ et certaines tentes vont se transformer en shack, et un bidonville, c’est pas ce que l’on veut pour ces gens.

Je comprend l’urgence et la précarité dans laquelle vivent ces gens, mais imaginé si la tente aurait fait prendre en feu 15 autres tentes voisines…

J’espère que ça se passera bien malgré les circonstances

Le campement de la rue Notre-Dame en voie d’être démantelé

La Ville a choisi d’intervenir après un incendie qui a détruit une tente samedi. NOUVELLES PHOTOS RUE NOTRE DAME MONTREAL CAMPEMENT
PHOTO : RADIO-CANADA / JEAN-CLAUDE TALIANA
Valérie Boisclair
12 h 31 | Mis à jour à 15 h 47

Les dizaines d’itinérants qui ont installé leur campement depuis l’été sur la rue Notre-Dame, à l’est du centre-ville, se voient obligés de démanteler leurs tentes et de quitter les lieux.

Munis d’un avis d’éviction d’urgence, des représentants du ministère des Transports, à qui appartient le terrain, des membres du Service de sécurité incendie de Montréal (SIM), appuyés par des agents du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM), et des intervenants sociaux se sont déplacés dimanche matin.

On est vraiment ici pour leur donner un avis d’éviction immédiat. Ils ont la journée pour ramasser leurs affaires, explique Sandra Lisi, chef de secteur à la prévention au SIM.

Les autorités ont opté pour une stratégie qui consiste à signaler verbalement aux occupants qu’il leur faut partir, plutôt que d’user de la force. Elles assurent vouloir prendre le temps nécessaire pour convaincre les campeurs de se diriger vers les refuges appropriés.

La décision émane du directeur par intérim du SIM et coordonnateur de la Sécurité civile de l’agglomération de Montréal, Richard Liebmann, qui évoque des raisons de sécurité.

L’incendie qui s’est déclaré samedi en raison de l’utilisation d’une chandelle dans une des tentes semble avoir été la goutte qui a fait déborder le vase.

Bien qu’aucun blessé n’ait été déploré, cet événement est non seulement très préoccupant, mais il aurait aussi pu être tragique et entraîner des décès, a réagi dimanche la mairesse Valérie Plante.

Devant la multiplication des incidents liés à des équipements de chauffage artisanaux, la présence de dispositifs inflammables sans supervision, posant des risques pour la santé et la vie des personnes présentes sur le site, nous concluons que la sécurité des personnes est menacée et nous ne pouvons plus tolérer ce niveau de risque, a déclaré M. Liebmann.

Avec l’arrivée du temps froid, les autorités et les intervenants s’inquiètent de voir les occupants du campement avoir recours à des équipements chauffants artisanaux et à du matériel inflammable.

Des agents du SPVM se tiennent prêts avant le début de l’opération.

PHOTO : RADIO-CANADA / MATHIEU WAGNER

Des logements, non pas des refuges, réclament des campeurs

La mairesse Plante affirme qu’il revient à son administration de veiller à la sécurité des citoyens. En ce sens, nous allons faire le nécessaire pour loger les campeuses et campeurs dans un endroit sécuritaire dès maintenant, a-t-elle indiqué par communiqué.

Les campeurs seront accompagnés vers des ressources d’hébergement d’urgence, comme le refuge CAP-CARE, dans l’ancien YMCA de l’arrondissement Mercier–Hochelaga-Maisonneuve, et celui que gère la Mission Bon Accueil, à l’hôtel Place Dupuis.

Des centaines de lits y sont disponibles, précise la Ville de Montréal, qui rappelle que des mesures seront mises en place cet hiver afin de bonifier les services en itinérance, comme l’ajout de 400 lits d’urgence et de 9 haltes-chaleur.

Si tout semblait se dérouler dans le calme en milieu d’après-midi, les autorités n’ont pas précisé ce qu’il adviendrait des occupants qui décident de faire la sourde oreille.

Certains campeurs interrogés par Radio-Canada étaient mécontents à l’idée d’être déplacés vers des refuges. La solution ne passe pas par des mesures temporaires, soutiennent-ils, mais bien par des logements.

Le maire de l’arrondissement Mercier–Hochelaga-Maisonneuve, Pierre Lessard-Blais, souligne qu’à Montréal seulement, 25 000 ménages attendent un logement social.

On est extrêmement préoccupés. Les gens ne vont pas disparaître même s’ils quittent le campement Notre-Dame; ils ne vont pas disparaître lorsqu’on va fermer les refuges d’hiver le 31 mars.

Pierre Lessard-Blais, maire de l’arrondissement Mercier–Hochelaga-Maisonneuve

L’administration Plante manque de ressources à long terme pour lutter contre l’itinérance, insiste M. Lessard-Blais.

On va avoir besoin de financement de Québec et d’Ottawa pour s’assurer qu’on s’attaque réellement, de façon pérenne à cet enjeu, ajoute-t-il.

Les autorités ont fait savoir que l’opération de démantèlement du campement pourrait durer plusieurs heures.

Avec des informations de Louis de Belleval

On a tendance à singulariser le problème d’itinérance à Montréal. Pourtant toutes les villes du monde font face à cette difficile cohabitation avec la frange la plus démunie de leur population. En fait plus les inégalités sociales sont criantes, plus le phénomène est grand et répandu. À l’extrême c’est l’apparition des bidonvilles qui prend le relais avec toute la problématique de la misère et de la criminalité récurrente qui l’accompagnent donnant naissance à un horrible cercle vicieux.

Quand on recule en arrière dans l’histoire de nos sociétés, on constate qu’à toutes les époques et dans toutes les civilisations, il y a eu un problème plus ou moins marqué de mendicité et de laissés-pour-compte. Les guerres, les épidémies et les catastrophes naturelles s’ajoutaient aux immense inégalités sociales en devenant de véritables usines d’itinérance.

Aujourd’hui avec nos gouvernements plus structurés et des revenus plus stables en taxes et impôts, nous avons les moyens d’intervenir plus directement afin de circonscrire la pauvreté la plus abjecte. Toutefois sans la volonté politique on ne pourra jamais régler définitivement le problème, puisqu’il est au départ plus profond que le simple manque de logements.

En effet c’est avant tout une question de santé mentale, une responsabilité gouvernementale qui ne reçoit pas depuis trop longtemps l’attention ni les budgets pour y remédier durablement. En d’autres mots c’est un choix de société pour lequel le consensus est difficile à réaliser parce qu’il est à l’image du clivage déjà existant entre riches et pauvres.

À la rigueur je dirais que c’est à la base une question de conscience sociale, de valeurs humaines et de compassion. Mais qui se donne la peine aujourd’hui d’y réfléchir plus sérieusement, tellement nous sommes noyés dans une société de consommation générant des valeurs purement superficielles et fortement individualistes.

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De l’aide à long terme pour les sans-abri, promet Projet Montréal

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, ARCHIVES LA PRESSE

La cheffe de Projet Montréal et mairesse sortante Valérie Plante s’engage à développer 300 logements par année au cours d’un éventuel mandat pour des personnes en situation d’itinérance ou à risque, avec soutien communautaire.

Valérie Plante demande au gouvernement du Québec de se joindre à son équipe pour développer un plan sur cinq ans dédié à la situation de l’itinérance à Montréal. La cheffe de Projet Montréal s’engage à y injecter 24 millions de dollars en quatre ans.

Publié le 11 octobre 2021 à 11h15

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Mayssa Ferah

Mayssa Ferah La Presse

« À l’approche de la mise à jour économique du gouvernement du Québec, je lui demande de faire de l’itinérance l’une de ses priorités. Nous devons donner de la prévisibilité aux organismes communautaires, aux intervenants sociaux et aux personnes en situation d’itinérance. Nous devons sortir de la logique à la pièce et cesser de déplacer les personnes vulnérables d’une ressource à l’autre », estime Mme Plante. Au cours des quatre prochaines années, la mairesse de la métropole souhaite doubler les investissements dédiés à l’itinérance. Ils passeront de 3 millions à 6 millions par an.

PHOTO ROBERT SKINNER, ARCHIVES LA PRESSE

La cheffe de Projet Montréal et mairesse sortante, Valérie Plante

Valérie Plante s’engage à développer 300 logements par année au cours d’un éventuel mandat pour des personnes en situation d’itinérance ou à risque, avec soutien communautaire.

Projet Montréal réitère son soutien à l’ouverture d’un refuge ouvert 24 heures sur 24, 7 jours par semaine, conçu spécialement pour les personnes autochtones.
https://www.lapresse.ca/actualites/grand-montreal/2021-10-11/de-l-aide-a-long-terme-pour-les-sans-abri-promet-projet-montreal.php

Des solutions à long terme, comme du logement, sont nécessaires. Augmenter la surveillance et les services d’urgence ne règlent pas le problème à la source. La situation est encore très difficile dans le Village, malgré que le refuge à la Place Dupuis est terminé. Juste hier, la boutique Osez a été dévalisée pour la deuxième fois en deux semaines…

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Pour les problèmes de dépendance, fournir simplement un logement ne suffira pas, tout comme un large nombre de centres d’injection supervisés. La situation à Vancouver est un parfait exemple.