Campements urbains et autres enjeux liés à l'itinérance

J’ai demandé à Julien David-Pelletier quelles étaient, selon lui, les qualités requises pour occuper son poste.

L’empathie. Savoir être capable de parler d’égal à égal avec des personnes qui sont nos concitoyens. Même si elles sont dans la rue, elles restent des personnes comme les autres. L’autre qualité, c’est la créativité.

Julien David-Pelletier, commissaire aux personnes en situation d’itinérance à la Ville de Montréal

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Les minimaisons pour itinérants prennent forme

Par Geneviève Turcotte, Le Soleil

5 août 2025 à 04h07

Le projet pilote de modules d’hébergement transitoire destiné à des personnes en situation d’itinérance se met en branle à Québec. (Frédéric Matte/Le Soleil)

Deux premières minimaisons destinées à héberger de façon temporaire des personnes en situation d’itinérance ont fait leur apparition lundi à Québec, dans le secteur D’Estimauville.


Une grue était visible sur le terrain situé près du Parc-O-Bus lors du passage du Soleil. En tout, quatre modules seront installés dans le cadre d’un projet pilote. Les autres arriveront dans les prochains jours.

Ces modules d’hébergement transitoire accueilleront pour une période allant de 30 à 60 jours des personnes en situation d’itinérance ou vivant de l’instabilité résidentielle. Les personnes admises seront recommandées par les organismes communautaires et le réseau de la santé.



Deux premières minimaisons pour personnes en situation d’itinérance ont été installées lundi dans le secteur D’Estimauville, à Québec. (Frédéric Matte/Le Soleil)

Les bâtiments seront installés sur un terrain municipal situé sur le boulevard Sainte-Anne. Le choix du site dans le quartier Maizerets avait été annoncé par la Ville de Québec et ses partenaires en mars.

Les minimaisons seront situées sur le boulevard Sainte-Anne, dans le quartier Maizerets. (Ville de Québec)

Le terrain est voisin d’un immeuble qui abrite des bureaux de l’Agence de revenu du Canada et des Forces armées canadiennes. Le siège social de la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) se trouve de l’autre côté de la rue.

Six studios

Trois modules comprendront chacun deux studios et un module comprendra des espaces communs. Dans chaque studio, on retrouvera une cuisinette et une salle de bain. Six personnes ou couples pourront être logés à la fois, mais la date d’installation des premiers occupants n’est pas encore connue.

Un accompagnement sera offert aux personnes hébergées pour les aider à trouver un logement de façon durable. Le ou les organismes qui assureront la gestion et l’animation du milieu seront annoncés sous peu.

Ce type d’habitation comporte plusieurs avantages, soutenait la Ville au moment de l’annonce, notamment son coût «raisonnable», sa rapidité d’installation et la possibilité de déplacer les modules.

Trois modules comprendront chacun deux studios et un module comprendra des espaces communs. (Frédéric Matte/Le Soleil)

Le projet pilote d’une durée de deux ans est le fruit d’une collaboration entre CIUSSS de la Capitale-Nationale, l’Office municipal d’habitation du Québec, la Ville de Québec et le milieu communautaire.

Le projet était évalué à 1,74 million de dollars en mars. Les coûts sont partagés entre le CIUSS de la Capitale-Nationale, la Société d’habitation du Québec et la Ville de Québec.

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Résumé

Québec veut déjà plus de minimaisons pour loger ses itinérants

Par Olivier Bossé, Le Soleil

13 août 2025 à 13h12|

Mis à jour le13 août 2025 à 14h56

Les six studios situés dams le secteur D’Estimauville doivent accueillir leurs premiers résidents à la mi-septembre. (Frédéric Matte/Le Soleil)

Les six nouvelles habitations modulaires à peine inaugurées, la Ville de Québec veut plus de ces minimaisons pour loger des personnes itinérantes. Et les deux autres gouvernements l’encouragent à suivre cette «solution parfaite».


«On en a besoin beaucoup, mais il faut diversifier le type d’offres qu’on fait. […] Je ne dis pas qu’il n’y aura jamais 100, mais ça ne serait assurément pas 100 à la même place», a affirmé mercredi la conseillère municipale Marie-Pierre Boucher, élue responsable des dossiers de l’itinérance et du logement à Québec.

Sous le chaud soleil de mercredi matin, Mme Boucher représentait l’administration du maire Bruno Marchand à l’inauguration des minimaisons tenue sur le terrain qui accueille les quatre modules métalliques, dans le secteur D’Estimauville près de Beauport.



Cuisinette et douche sont séparées par une porte. (Frédéric Matte/Le Soleil)

Les premiers résidents emménageront à la mi-septembre. On espère accueillir 25 personnes sur l’ensemble de l’année avec des séjours de un à deux mois chacune.


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Trois des quatre boîtes sont composées de chacune deux petits studios avec lit, cuisinette et petite salle de bain, tandis que l’autre sera réservée à une salle de rencontre, buanderie et salle d’eau.

Imaginez le format d’une maison mobile aux allures de conteneur maritime, divisée en deux pour celles où les gens habiteront.

«Pour les petites poches d’itinérance, c’est la solution parfaite», a déclaré le ministre québécois des Services sociaux, Lionel Carmant, qualifiant également le concept de «vraiment génial».

Toutes les commodités de base se retrouvent dans un espace restreint. (Frédéric Matte/Le Soleil)

Climatisation, chauffage, lit, table, chaise, évier, mini-frigo, four micro-ondes, grille-pain, armoire, douche et toilette, le tout dans un espace d’environ 150 pieds ou 14 mètres carrés avec porte d’entrée, fenêtre à l’avant et porte-patio à l’arrière.

La tourbe de gazon venait tout juste d’être déroulée et l’électricité ne semblait pas encore raccordée.



L’endroit se situe sur le boulevard Sainte-Anne, entre l’édifice de l’Agence du revenu du Canada et le stationnement incitatif parc-o-bus.

Les prochaines dans Vanier?

L’itinérance augmente partout au Québec.

Pour la première fois, le secteur de Beauport a justement fait partie du dénombrement des personnes en situation d’itinérance réalisé partout au Québec, à la mi-avril.

Quels seraient les prochains quartiers visés à Québec ou dans la région?



Le ministre Carmant a dévoilé avoir discuté du sujet avec son collègue député caquiste de la circonscription Vanier-Les Rivières, à Québec.

Le ministre caquiste Lionel Carmant a révélé que son collègue député de Vanier-Les Rivières s’intéresse au concept de minimaisons pour personnes sans abri. (Frédéric Matte/Le Soleil)

«Il n’y a rien de prévu, mais si on reçoit d’autres projets, par exemple mon collègue de Vanier-Les Rivières, Mario Asselin, peut-être qu’il y avait des besoins qui émergeaient dans sa région. Je pense qu’on a ici une solution parfaite pour les petites municipalités», a indiqué le ministre chargé du dossier de l’itinérance au gouvernement Legault.

Le député fédéral de la circonscription fédérale de Québec-Centre Jean-Yves Duclos, lui-même ancien ministre à Ottawa et économiste spécialisé en pauvreté, s’est aussi dit très en faveur de développer davantage de ces espaces de logement transitoire.

Gatineau a déjà plus de 80 unités réunies au même endroit et Baie-Saint-Paul en une. Montréal et Longueuil ont aussi des projets d’habitation temporaires modulaires en marche.

Combien ça coûte?

Tous les intervenants venus vanter le projet au micro mercredi ont chanté ses louanges en termes de coûts réduits et de rapidité.

Au moment où la commande a été passée en usine pour les quatre modules, il a fallu trois mois pour construire, livrer et installer le tout. Même si l’aménagement ne semblait pas complété à 100 %.

Frédéric Keck, directeur adjoint, Partenariats et Itinérance au CIUSSS de la Capitale-Nationale, était entre autres entouré du député Jean-François Simard, de la conseillère Marie-Pierre Boucher et du ministre Lionel Carmant. (Frédéric Matte/Le Soleil)

L’ensemble du projet pilote à D’Estimauville coûtera 1,7 million jusqu’au 31 mars 2028, donc pour deux ans et demi.

De ce montant, 442 000 dollars iront à l’encadrement psychosocial et l’accompagnement fournis par les organismes le Gite Jeunesse et le Groupe de recherche en animation et planification économique (GRAPE).



Tout ce qui est bâtiment a coûté 825 000 dollars. Cela équivaut à 137 500 la porte, considérant qu’il y aura six habitations. Ou plutôt 117 857 la porte, arguent ses promoteurs, puisqu’il faut compter sept portes avec le module dédié aux espaces communs.

Un texte du CREMIS sur la privatisation de la lutte à l’itinérance. Un texte qu’il faut absolument lire. https://cremis.ca/publications/articles-et-medias/vers-une-privatisation-de-la-lutte-a-litinerance-au-quebec-lexemple-de-gatineau/

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La partie trop problématique du parc a été condamnée

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Je cite un extrait évocateur, sur la tendance aux ÉU:

cette forme de privatisation contribue à la judiciarisation des personnes en situation d’itinérance, en transformant des espaces publics en espaces « quasi publics ». Bien qu’ils soient légalement publics, ces espaces sont administrés de manière similaire à un espace privé, permettant ainsi aux acteurs·trices privés d’exercer un contrôle accru pour exclure ou restreindre l’accès à des individus ou des groupes jugés « indésirables ».

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Texte de Maxime Bergeron sur PRISM (Projet de réaffiliation en itinérance et en santé mentale) :

Comment ça fonctionne ? Le PRISM est comme une mini-unité de soins psychiatriques, intégrée à même certains refuges pour sans-abri. Il y en a trois à Montréal et une à Québec. Chaque unité compte en moyenne une dizaine de patients.

Ce qu’elles offrent ? Des soins 24 heures sur 24, pendant 8 à 12 semaines, prodigués par une équipe multidisciplinaire. La structure est ultralégère : un psychiatre à temps partiel, une infirmière, un travailleur social et un intervenant de l’organisme d’hébergement.

Conclusion de l’article :

Le programme a fait l’objet d’une revue scientifique exhaustive, et les résultats sont à l’avenant. Selon une étude réalisée en 2023, sur 50 personnes qui ont participé au PRISM, 43 ont terminé leur traitement. Du nombre, 77 % ont abouti en logement, et 78 % se sont engagées dans un suivi psychiatrique.

Ces personnes étaient à 63 % toujours dans leur appartement un an plus tard, avec des améliorations notables dans leur qualité de vie et leur niveau fonctionnel.

Pas mal, non ?

Lutte contre l’itinérance | Un psychiatre, une thérapie et un bail | La Presse

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Un autre “top gun” :melting_face:

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Au Téléjournal

Ajout : communiqué de la Ville

Soucieuse de soutenir les organismes communautaires jouant un rôle-clé dans la lutte contre l’itinérance, la Ville de Montréal propose un investissement de près de 22,5 M$ pour la réalisation de projets qui auront une incidence bénéfique directe auprès des plus vulnérables.

À cet effet, le comité exécutif de la Ville de Montréal analysera le 20 août prochain l’octroi de 21,3 M$, sur une période de trois ans, à 39 organismes communautaires pour la réalisation de 42 projets. Les actions déployées visent à créer des milieux de vie plus inclusifs, harmonieux et sécuritaires pour tous et toutes. Ces fonds proviennent du programme Itinérance et milieux de vie inclusifs de la Ville de Montréal, dont le deuxième appel s’est conclu le 19 juin dernier.

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La réponse du ministre:

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Attaques et harcèlement au Square Cabot: «le pire été jamais vécu»

Les attaques perpétrées par des consommateurs de drogues au Square Cabot, dans le centre-ville de Montréal, ne cessent d’augmenter cet été.

Le dernier paragraphe de l’article de Nathalie Collard dans La Presse :

Laissons les top guns dans les salles de cinéma, et entourons-nous de leaders humains et
bienveillants qui acceptent de ne pas détenir LA vérité, et qui consentent à travailler en équipe. Des élus qui ont à cœur de représenter tous les citoyens, même ceux et celles qui n’ont pas eu la même chance qu’eux dans la vie.

Pour en finir avec les top guns | La Presse

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Huit places supplémentaires seront offertes à des femmes itinérantes souffrant de problèmes de santé mentale et prises en charge par l’organisme Mission Bon Accueil, dans le quartier Saint-Henri.

L’annonce a été faite lundi matin par le ministre responsable des Services sociaux, Lionel Carmant, lors d’une conférence de presse donnée à la Mission Bon Accueil.

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Plusieurs tentes dans le parc Fleury-Mesplet rénové face à l’Accueil Bonneau.

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Le nouveau Pavillon du Plateau, situé dans une ancienne résidence pour aînés, pourra éventuellement accueillir jusqu’à 70 personnes cherchant à se reloger.

«C’est un projet d’hébergement transitoire destiné aux personnes qui vivent un premier épisode d’itinérance ou qui sont à risque d’en vivre un», explique Émilie Fortier, vice-présidente des services à la Mission Old Brewery.

Pour mieux illustrer le genre de profil ciblé par l’initiative, elle donne en exemples des individus qui n’auraient pas été en mesure de se reloger à temps à la suite d’une éviction, d’une séparation ou qui connaissent des difficultés financières momentanées.

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Reconvertir des conteneurs en logements temporaires pour personnes en situation d’itinérance? L’idée semblait ambitieuse il y a un an, mais voilà que le « Village » Transitiôn de Gatineau commence à réaliser l’effet qu’il a sur la vie de ses résidents plusieurs mois après leur arrivée. Un effet que tentent de recréer en partie des villes comme Montréal et Québec.

Montréal mène les derniers préparatifs en vue de l’ouverture officielle en septembre d’un premier village de roulottes de chantier transformées, qui serviront de logement pour une trentaine de Montréalais sans domicile fixe dans le secteur de l’Hippodrome.

Deux autres projets semblables doivent également voir le jour en 2026 dans la métropole, dans les quartiers Ahuntsic et Outremont.

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Two fed-up citizen groups to sue Montreal over disruptions from unhoused people.

The residents of an area known as Devonshire have joined Milton-Parc residents to launch a class-action suit against the city, the province and the homeless shelters in those neighbourhoods. Both groups were recently awarded financing from a provincial body that helps fund class-action suits — $12,000 each for lawyers’ fees to petition a judge for permission to launch a class-action suit.

Read more at: https://www.montrealgazette.com/news/local-politics/article1163359.html#storylink=cpy

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Dossier en 3 articles dans La Presse sur les décès de personnes en situation d’itinérance

Morts de sans-abri | Record tragique au Québec
Ils sont morts dans l’espace public. Devant la porte d’un commerce. Dans un campement urbain. Dans le métro. Sans qu’aucun de ces drames ne fasse les manchettes. Les morts de sans-abri sont une épidémie invisible qui vient d’atteindre un triste sommet. Un dossier de Caroline Touzin.

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