Résumé
Québec veut déjà plus de minimaisons pour loger ses itinérants
Par Olivier Bossé, Le Soleil
13 août 2025 à 13h12|
Mis à jour le13 août 2025 à 14h56
Les six studios situés dams le secteur D’Estimauville doivent accueillir leurs premiers résidents à la mi-septembre. (Frédéric Matte/Le Soleil)
Les six nouvelles habitations modulaires à peine inaugurées, la Ville de Québec veut plus de ces minimaisons pour loger des personnes itinérantes. Et les deux autres gouvernements l’encouragent à suivre cette «solution parfaite».
«On en a besoin beaucoup, mais il faut diversifier le type d’offres qu’on fait. […] Je ne dis pas qu’il n’y aura jamais 100, mais ça ne serait assurément pas 100 à la même place», a affirmé mercredi la conseillère municipale Marie-Pierre Boucher, élue responsable des dossiers de l’itinérance et du logement à Québec.
Sous le chaud soleil de mercredi matin, Mme Boucher représentait l’administration du maire Bruno Marchand à l’inauguration des minimaisons tenue sur le terrain qui accueille les quatre modules métalliques, dans le secteur D’Estimauville près de Beauport.
Cuisinette et douche sont séparées par une porte. (Frédéric Matte/Le Soleil)
Les premiers résidents emménageront à la mi-septembre. On espère accueillir 25 personnes sur l’ensemble de l’année avec des séjours de un à deux mois chacune.
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Trois des quatre boîtes sont composées de chacune deux petits studios avec lit, cuisinette et petite salle de bain, tandis que l’autre sera réservée à une salle de rencontre, buanderie et salle d’eau.
Imaginez le format d’une maison mobile aux allures de conteneur maritime, divisée en deux pour celles où les gens habiteront.
«Pour les petites poches d’itinérance, c’est la solution parfaite», a déclaré le ministre québécois des Services sociaux, Lionel Carmant, qualifiant également le concept de «vraiment génial».
Toutes les commodités de base se retrouvent dans un espace restreint. (Frédéric Matte/Le Soleil)
Climatisation, chauffage, lit, table, chaise, évier, mini-frigo, four micro-ondes, grille-pain, armoire, douche et toilette, le tout dans un espace d’environ 150 pieds ou 14 mètres carrés avec porte d’entrée, fenêtre à l’avant et porte-patio à l’arrière.
La tourbe de gazon venait tout juste d’être déroulée et l’électricité ne semblait pas encore raccordée.
L’endroit se situe sur le boulevard Sainte-Anne, entre l’édifice de l’Agence du revenu du Canada et le stationnement incitatif parc-o-bus.
Les prochaines dans Vanier?
L’itinérance augmente partout au Québec.
Pour la première fois, le secteur de Beauport a justement fait partie du dénombrement des personnes en situation d’itinérance réalisé partout au Québec, à la mi-avril.
Quels seraient les prochains quartiers visés à Québec ou dans la région?
Le ministre Carmant a dévoilé avoir discuté du sujet avec son collègue député caquiste de la circonscription Vanier-Les Rivières, à Québec.
Le ministre caquiste Lionel Carmant a révélé que son collègue député de Vanier-Les Rivières s’intéresse au concept de minimaisons pour personnes sans abri. (Frédéric Matte/Le Soleil)
«Il n’y a rien de prévu, mais si on reçoit d’autres projets, par exemple mon collègue de Vanier-Les Rivières, Mario Asselin, peut-être qu’il y avait des besoins qui émergeaient dans sa région. Je pense qu’on a ici une solution parfaite pour les petites municipalités», a indiqué le ministre chargé du dossier de l’itinérance au gouvernement Legault.
Le député fédéral de la circonscription fédérale de Québec-Centre Jean-Yves Duclos, lui-même ancien ministre à Ottawa et économiste spécialisé en pauvreté, s’est aussi dit très en faveur de développer davantage de ces espaces de logement transitoire.
Gatineau a déjà plus de 80 unités réunies au même endroit et Baie-Saint-Paul en une. Montréal et Longueuil ont aussi des projets d’habitation temporaires modulaires en marche.
Combien ça coûte?
Tous les intervenants venus vanter le projet au micro mercredi ont chanté ses louanges en termes de coûts réduits et de rapidité.
Au moment où la commande a été passée en usine pour les quatre modules, il a fallu trois mois pour construire, livrer et installer le tout. Même si l’aménagement ne semblait pas complété à 100 %.
Frédéric Keck, directeur adjoint, Partenariats et Itinérance au CIUSSS de la Capitale-Nationale, était entre autres entouré du député Jean-François Simard, de la conseillère Marie-Pierre Boucher et du ministre Lionel Carmant. (Frédéric Matte/Le Soleil)
L’ensemble du projet pilote à D’Estimauville coûtera 1,7 million jusqu’au 31 mars 2028, donc pour deux ans et demi.
De ce montant, 442 000 dollars iront à l’encadrement psychosocial et l’accompagnement fournis par les organismes le Gite Jeunesse et le Groupe de recherche en animation et planification économique (GRAPE).
Tout ce qui est bâtiment a coûté 825 000 dollars. Cela équivaut à 137 500 la porte, considérant qu’il y aura six habitations. Ou plutôt 117 857 la porte, arguent ses promoteurs, puisqu’il faut compter sept portes avec le module dédié aux espaces communs.