Campements urbains et autres enjeux liés à l'itinérance

Signe de son engagement à protéger les plus vulnérables cet hiver, la Ville de Montréal annonce qu’elle met à la disposition des personnes en situation d’itinérance une partie du bâtiment Lucien-Saulnier pour y opérer une halte-chaleur.

Des locaux de l’emblématique édifice Lucien-Saulnier ont ainsi été réaménagés afin de garantir 30 places sécuritaires et au chaud, alors que les refuges atteignent leur pleine capacité sur le territoire. Ce bâtiment, qui a servi d’hôtel de ville temporaire au cours des dernières années, dispose d’espaces chauffés que Montréal offre gratuitement. La halte-chaleur ouvrira ses portes le vendredi 20 décembre 2024 et sera opérationnelle le soir et la nuit, de 19 h à 7 h, au cours des prochains mois.

La Ville de Montréal souhaite rassurer la population, les institutions ainsi que les commerçants et les commerçantes du secteur. Les mesures nécessaires ont été mises en place pour que l’implantation de ce service essentiel se passe bien dans l’espace public. Cette halte-chaleur sera encadrée par des intervenants de l’Équipe mobile de médiation et d’intervention sociale de la Ville de Montréal (ÉMMIS) et des agents de la firme SECO Sécurité. Notons qu’il s’agit là d’un encadrement exceptionnel déployé par la Ville en attente d’une solution plus adaptée, encadrée par le réseau de la santé, notamment par des ressources d’intervention sociale.

Par ailleurs, à l’aube des grands froids annoncés au cours des prochains jours, le Centre de coordination des mesures d’urgence de Montréal déclenche son Plan particulier d’intervention – Froid extrême, et ouvrira un centre d’hébergement d’urgence (CHU) temporaire au YMCA Centre-Ville, situé au 1 440, rue Stanley, dans l’arrondissement de Ville-Marie.

Le CHU ouvrira ses portes dès samedi soir, 21 décembre, et il sera opérationnel de 17 h à 7 h. Pouvant accueillir 50 personnes, il bénéficiera de la présence des agents de sécurité embauchés par l’agglomération qui veilleront au bon fonctionnement. Un local sera mis exclusivement à la disposition des femmes, et le SPVM assurera une vigie constante en déployant des patrouilles dédiées pour visiter les endroits fréquentés par les personnes en situation d’itinérance.

Sitôt ouvertes, sitôt fréquentées. Les nouvelles places offertes dans trois haltes-chaleur au centre-ville de Montréal ont rapidement trouvé preneur dans la nuit de samedi à dimanche, semblant ainsi avoir donné un « bon coup de main » à un refuge pour sans-abris en ce week-end de froid glacial.

C’est du moins l’observation faite par la Maison du Père, qui offre un abri pour les hommes en situation d’itinérance au cœur de l’arrondissement de Ville-Marie.

Ajout : reportage du Téléjournal

Vague de froid et chute de neige : les refuges débordés à l’approche de Noël

La vague de froid devrait s’étirer encore quelques jours dans le sud du Québec, et à cela s’ajoute la neige qui commence déjà à s’accumuler au sol. Si la combinaison permet de célébrer un Noël blanc, elle est toutefois sans pitié pour les personnes sans-abri.

Les refuges et les haltes-chaleur de la région de Montréal débordent et peinent à accueillir tous ces gens vulnérables.

Le reportage de Louis-Philippe Trozzo

Pour plus de détails, consultez notre article web : « On ne veut laisser personne dehors » : le cri du cœur du CAP St-Barnabé | Radio-Canada

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À peine un mois après le démantèlement de leur campement de fortune, des sans-abri ont de nouveau planté leurs tentes sur le terrain vague bordant la rue Notre-Dame à Montréal. Faute de places dans les refuges, des organismes communautaires appellent les autorités à la tolérance et demandent de trouver des solutions durables.

Au début du mois, une partie du campement improvisé le long de la rue Notre-Dame a été démantelée par les autorités. Une dizaine de sans-abri ont dû plier bagage ou se déplacer ailleurs, contrevenant à des règlements municipaux.

Malgré le froid, une poignée de nouvelles tentes ont essaimé ces derniers jours sur ce vaste terrain vague appartenant au ministère des Transports. Bien que leur nombre soit nettement inférieur à celui d’il y a un mois, la scène arrache le cœur de certains résidents.


Un texte dans le Devoir sur l’itinérance « invisible »

La forme la plus courante de l’itinérance est « cachée ». Ces personnes ont un toit au-dessus de leur tête, mais vivent de façon précaire, au jour le jour, dans des cabanes en forêt ou des garages transformés en logement. D’autres dorment dans leur voiture, dans le salon de parents ou d’amis, ou s’entassent à plusieurs dans des appartements insalubres.

Ce mode de vie instable, dû en bonne partie à l’explosion du prix des logements, crée une vague de détresse et d’anxiété parmi la population. Ces gens sont à risque élevé de se retrouver à la rue. Il suffit d’un imprévu — perte d’emploi, maladie, séparation, décès d’un proche — pour qu’ils soient plongés dans l’itinérance « visible », celle qui saute aux yeux dans la majorité des régions du Québec.

La forme d’itinérance « la plus présente au Québec » est l’itinérance cachée, qu’on ne voit pas dans l’espace public, concluent les coauteurs. Ils ont mené leur collecte de données avant et pendant la pandémie, donc avant l’explosion de la crise du logement et de l’itinérance.

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D’une certaine manière c’est pourquoi le terme utilisw en France ‘sans domicile fixe (SDF)’ est d’une manière plus représentative du phénomène en question.

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Voilà. La méthode couramment employée par les autorités publiques est cruelle et déshumanisante. Mais je suppose qu’elle est à l’image de ce qu’ils pensent des sans-abris…

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Itinérance: ouvrir les églises à leur mission

30 décembre 2024 à 04h00

La lutte à l’itinérance s’inscrit ainsi au cœur de la mission sociale du gouvernement. (Jocelyn Riendeau/Archives Le Soleil)

POINT DE VUE / Les grands froids de janvier et février sont à nos portes. Celles des églises sont fermées aux plus démunis. L’énoncé de mission de l’Église catholique est pourtant clair: «s’ouvrir à la relation aux autres, dans un esprit de dialogue et de partage». À de rares exceptions, le partage est glacial, il se limite aux marches du parvis de l’église.


L’itinérance est un drame humain pour ceux qui en sont victimes et ébranle la cohésion sociale. La lutte à l’itinérance s’inscrit ainsi au cœur de la mission sociale du gouvernement.

La mesure de l’ouverture des églises les nuits d’hiver serait particulièrement efficace. Des églises, il y en a partout, en ville et en campagne. Il n’y a pas de meilleure façon de servir le bien commun que d’offrir gite et couvert les nuits d’hiver. Offrir une adresse civique également, comme élément de base de la réinsertion sociale.

Les esprits mesquins trouveront plein d’empêchements. L’endroit n’est pas conçu pour cela. Ce ne serait pas sécuritaire. Les primes d’assurance augmenteraient. La coordination inter juridictionnelle serait trop compliquée. Des objets religieux pourraient être profanés. Des lampions pourraient être éteints…

Balivernes. Ce ne serait pas si compliqué. Le gouvernement pourrait assurer le financement des primes d’assurance supplémentaires et la sécurité. Un rôle de surveillance pourrait être confié à certaines personnes en situation d’itinérance.

Il s’agirait d’une situation temporaire, mais fort utile, le temps que les logements sociaux sortent de terre. Des intervenants travailleraient à l’élaboration de plans de réinsertion, pour que ce soit pour plusieurs leur dernier hiver de misère. Des liens se noueraient. Certains pourraient décider de cohabiter l’hiver suivant.

Rien n’est plus dommageable à une organisation que d’agir en contradiction avec sa mission. C’est comme si la SOPFEU concentrait son action dans le Grand Nord. Guère étonnant que la religion catholique et le gouvernement actuel n’aient pas la cote.

Ne pas ouvrir la porte des églises aux plus démunis par moins 30 les nuits d’hiver est juste inhumain. Au regard de la mission de l’Église et de celle du gouvernement, ne pas au moins tempérer la grosse misère, c’est scandaleux!

Noël Pellerin, économiste

Campement Notre-Dame à Montréal : de retour 1 mois après son démantèlement

Un mois après son démantèlement, le campement de la rue Notre-Dame à Montréal est de retour. Faute de place dans les refuges, des sans-abris ont réinstallé leurs tentes. Les organismes communautaires demandent une plus grande tolérance de la part des autorités.

Le reportage de Charlotte Dumoulin.

Pour plus de détails, consultez notre article web sur le sujet : Des abris de fortune s’installent de nouveau près de la rue Notre-Dame | Radio-Canada

Pendant l’hiver, la crise de l’itinérance s’invite dans les hôpitaux

De plus en plus de sans-abris donneraient un faux prétexte aux infirmières pour passer quelques heures, ou la nuit, en salle d’attente aux urgences. Une situation qui inquiète tant le personnel soignant que les organismes en itinérance qui craignent que cette tendance ne s’accentue.

Le reportage de Gabrielle Proulx

Pour plus de détails, lisez aussi notre article : Les itinérants de plus en plus nombreux à se réfugier à l’urgence | Radio-Canada

De plus en plus de personnes en situation d’itinérance ont recours aux salles d’urgence dans les centres hospitaliers en guise de refuge, notamment lors des périodes de grand froid, constate l’Association des médecins d’urgence du Québec.

Ils se présentent aux urgences sous un faux prétexte médical, soit pour se réchauffer ou pour dormir. Et leur nombre va en augmentant.

Au Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CHUM), les responsables disent avoir renforcé la sécurité et déployé davantage de travailleurs sociaux pour leur venir en aide.

À l’hôpital Notre-Dame, on estime qu’une dizaine de personnes dans cette situation passe la nuit aux urgences.


Itinérance: les refuges débordent

Alors que la nouvelle année débute, les ressources d’hébergement pour les personnes en situation d’itinérance débordent à Montréal.

N’importe qui peut se retrouver en situation d’itinérance

Avocat de formation, Lorenzo Berardinetti a été conseiller municipal à Scarborough, dans l’est de Toronto, pendant 15 ans, puis député libéral provincial pendant 15 autres années.

Défait lors de la débâcle des libéraux de Kathleen Wynne en 2018, il a d’abord voulu prendre un peu de temps pour se reposer et décider de la suite des choses.

Des difficultés personnelles, un divorce et un grave problème de santé, qui l’a laissé dans le coma pendant un mois, ont drainé ses économies, jusqu’à ce qu’il n’ait d’autre choix que de se présenter à un refuge d’Ajax, en banlieue de Toronto.

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Résumé

Chef Guillaume: de l’itinérance à la cuisine

Par Paule Vermot-Desroches, Le Nouvelliste

4 janvier 2025 à 04h00|

Mis à jour le4 janvier 2025 à 06h29

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Il y a à peine quatre ans, Guillaume Petit était un sans-abri. Aujourd’hui, il est chef de la production chez Solutions alimentaires Dany Willard. (Paule Vermot-Desroches/Le Nouvelliste)

CHRONIQUE / La journée de travail vient de se terminer. L’uniforme de cuisinier de Guillaume Petit est enduit de farine, signe qu’il a travaillé fort. Dans le corridor qu’il emprunte pour aller se changer à la salle des employés, les photos des membres de son équipe sont toutes affichées. «Ici travaillent des humains extraordinaires pour nourrir d’autres humains extraordinaires», peut-on lire. On n’aurait pas pu mieux dire!


Chez Solutions alimentaires Chef Willard, Guillaume Petit vient à peine d’être nommé chef de la production. Une promotion méritée, certes, pour celui qui est entré dans l’entreprise il y a environ un an. Une promotion, aux yeux du monde, qui devrait toutefois prendre les allures d’une immense victoire, qui devrait nous redonner espoir à tous.

Il y a quatre ans, c’est dans la rue que Guillaume vivait… Comme bien des gens qui dorment dans les rues du centre-ville de Trois-Rivières, dans les rues de Shawinigan. Comme des centaines de visages anonymes qui, depuis les dernières années, meublent de plus en plus notre espace urbain, à la recherche d’un peu de chaleur et de dignité pour tenter de survivre dans un monde où tout se vit dans la marge.



J’ai rencontré Guillaume il y a un peu plus de trois ans. Il venait d’être diplômé. Diplômé de quoi? Du Programme accès justice en intervention communautaire (PAJIC). Un programme développé en partenariat avec la cour municipale de Trois-Rivières et l’organisme Point de Rue, afin de permettre aux personnes marginalisées de s’engager dans un parcours de réhabilitation. En échange de la réussite de cet engagement, la cour municipale est prête à passer l’éponge sur l’ardoise des billets d’infraction qui s’accumulent bien souvent pour cette clientèle, et qui représentent un fardeau financier les aspirant encore plus dans une spirale sans fin.

Guillaume avait été l’un des premiers Trifluviens à compléter ce programme. Son diplôme, il en était fier.

En 2021, Guillaume Petit devenait l’un des premiers Trifluviens à compléter le programme PAJIC. On le voit ici, à l’époque, avec l’intervenante de Point de Rue, Geneviève Charest. (Sylvain Mayer/Archives Le Nouvelliste)

Mais tout n’était pas pour autant gagné pour lui. Quand on vit avec l’alcoolisme depuis une décennie, à boire du matin au soir jusqu’à en vomir du sang, à errer d’un divan à un autre chez des amis prêts à nous accommoder une nuit ou deux, rien n’est jamais gagné.

À perdre son logement, son permis de conduire, même le droit de pouvoir voir ses enfants. Quand on vit avec ce lourd passé, on peut vite replonger au détour d’un moment de découragement ou d’une mauvaise fréquentation qu’on avait pourtant effacée de notre vie.

Mais Guillaume a eu envie d’être heureux. Envie d’aller mieux. Le diplôme du PAJIC n’allait pas être son dernier. Il est retourné à l’école pour terminer ses équivalences du secondaire, pour ensuite entamer un cours en cuisine au centre Bel-Avenir.

«À ce moment-là, j’étais encore techniquement un sans-abri, parce que je n’avais pas d’adresse à moi. C’était de l’itinérance invisible, ça a toujours été ça un peu. Quand j’allais à l’école, je dormais sur le divan d’un ami. Quand j’allais faire mes stages la fin de semaine, je dormais chez mon ex-beau-père», se souvient-il.

Une étape à la fois

Tranquillement, une étape à la fois, il a tout récupéré. Son permis de conduire, sa voiture. Il a obtenu son diplôme en cuisine, trouvé du travail dans un restaurant de Bécancour, puis dans un autre restaurant de Trois-Rivières. Il a trouvé un logement, et ses enfants ont recommencé à venir passer une fin de semaine sur deux chez lui.



Il y a un an, une opportunité s’est présentée chez Solutions alimentaires Chef Willard. Il y est entré comme cuisinier… et s’est trouvé là comme un poisson dans l’eau.

Guillaume Petit, comme chef production, dirige une brigade de six à huit personnes chaque jour. (Paule Vermot-Desroches)

«Je n’en suis pas revenu comment le propriétaire, Dany Willard, était quelqu’un d’humain. C’est quelqu’un qui a écouté quand je lui ai raconté par où j’étais passé, qui n’a pas eu peur de me faire confiance. C’est quelqu’un qui prend soin de son monde, et ça nous donne le goût de travailler. J’ai un énorme sentiment d’appartenance ici», confie celui qui s’est récemment fait offrir le poste de chef de production, et qui gère maintenant une brigade de six à huit personnes.

L’équipe cuisine pas moins de 4000 plats par semaine pour nourrir des personnes âgées qui habitent dans des résidences, ou encore des menus destinés à des garderies ou des entreprises. À long terme, l’entreprise vise le développement d’une clientèle qui pourrait aller jusqu’à 12 000 repas par semaine.

Pour Guillaume, cuisiner pour ces gens prend tout son sens.



«On a l’impression de prendre réellement soin du monde quand on cuisine pour les personnes âgées. Un jour, dans ma vie, j’ai moi aussi eu besoin qu’on prenne soin de moi. Quand je travaille ici, c’est un peu comme si je redonnais».

— Guillaume Petit, chef production chez Solutions alimentaire Dany Willard

N’empêche, l’obtention de ce nouveau poste, qui a été bien souligné aux yeux du public sur les réseaux sociaux de l’entreprise, lui fait vivre malgré lui le sentiment d’être un imposteur. «J’ai encore du mal à y croire, encore du mal à penser que je mérite ce qui m’arrive. Dans ma vie, j’ai été programmé à penser que j’étais un cave, un maillet, un bon à rien. C’était ça que mon père me disait quand j’étais petit», confie-t-il, non sans émotion.

«L’alcool, ça éteint ton potentiel»

Pourtant, Guillaume a travaillé fort pour arriver là où il est. Et au travail, ça se voit, c’est un leader né! Seulement, l’alcool avait éteint ça en lui depuis si longtemps.

«L’alcool, ça éteint ton potentiel. Depuis que j’ai cessé de boire, je me suis remis à la musique, aux arts martiaux. Je fais de la planche à neige, du patin, du long board. Chaque jour je vais prendre une marche pendant une heure ou deux. Je suis un hyperactif. Quand je suis au travail, il n’y a pas une poubelle qui traîne, je ramasse tout, je nettoie tout le temps. Si j’avais continué à boire, j’aurais éteint tout ça», croit-il.

Guillaume n’a aucune gêne à parler de cette période de sa vie, puisqu’il croit que son expérience peut en aider d’autres. D’ailleurs, sur le mur devant son poste de travail, une plaque a été vissée. On y lit «Le bar de Guillaume». Une petite plaisanterie de son équipe, qui savait qu’il le prendrait en riant.

Est-on jamais tiré d’affaire lorsqu’on souffre de la maladie de l’alcoolisme? «Absolument pas! C’est un jour à la fois. Il y a quelques mois, j’ai vécu une séparation, et j’ai senti que j’allais replonger. J’aurais tellement eu envie d’en prendre une. Mais maintenant, je me joue le film au complet dans ma tête, et je sais comment ça va finir. C’est assez pour me convaincre de ne pas y retoucher», mentionne-t-il.

Chaque jour, il travaille pour les autres, certes, mais il travaille aussi sur lui pour continuer sur cette route qu’il ne croyait plus revoir.

Parfois, il lui arrive de retourner auprès des personnes de la rue, d’aller leur porter un peu de nourriture, de piquer une jasette rapide. Il sait trop bien la valeur que ça a aux yeux de ceux de qui on détourne trop souvent le regard.

«Je ne sais pas si je peux en inspirer d’autres. Peut-être. Ce que je sais, c’est que pendant longtemps, on a pensé que j’étais un gars fini. Mais je suis là aujourd’hui. C’est pas vrai qu’on ne peut pas s’en sortir. Mais ça prend de l’aide, des efforts, du temps. Ça prend du monde qui croit en nous autant que nous, on a envie de croire en nous».

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Avec le -20 dehors aujourd’hui, nul besoin de spécifier que la station Bonaventure est un refuge pour ceux qui cherchent à se réchauffer et/ou à dormir. C’est plein le long des passages, mais somme toute calme et sans anicroche. Pendant ce temps à la gare Windsor juste en haut…

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On ne manque peut-être pas d’espace, mais c’est certain qu’on manque de toits, à voir le monde qu’il y a dans les campements :confused:

C’est bien beau d’avoir une vision utopique d’une ville avec des centaines de milliers d’habitants de plus, si on ne propose pas de solution pour héberger tout ce beau monde, ça revient à vouloir une ville de sans-abris.

Edit: était-ce bien nécéssaire de déplacer mon commentaire ? Le commentaire auquel je répondais n’est plus lié et on perd ainsi le contexte.

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Autrefois, je partageais votre point de vue : je pensais que le coût élevé des loyers ou les problèmes d’emploi étaient les principales raisons pour lesquelles ces personnes se retrouvaient sans domicile fixe.

Cependant, lorsque j’ai appris que de nombreuses personnes dans des situations bien plus précaires, comme les étudiants étrangers Indien en Ontario, parvenaient à survivre grâce à leurs propres efforts, ma perspective a changé. Ces étudiants, parfois jusqu’à 25 personnes, vivent dans un sous-sol. Peu importe la temperature, ils continuent de faire des livraisons Uber à vélo après les cours et mangent des repas simples mais obtenus grâce à leur travail acharné. Depuis, je n’ai plus aucune compassion pour les sans-abri à Montréal.

Si quelqu’un préfère mendier dans le métro ou dans la rue plutôt que de travailler dans un supermarché ou une usine, préfère dépenser l’argent obtenu en mendiant dans SQDC, du tabac, de l’alcool ou d’autres substances illicites plutôt que pour de la nourriture ou des logements, ou encore préfère dormir dans la rue au lieu de chercher un logement partagé, alors aucune somme d’argent investie par le gouvernement ne pourra jamais résoudre durablement le problème de l’itinérance.

If those edge cases are the new baseline for what’s humane, scalable and viable, than we might as well cut all government spending.

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Une connaissance qui travaille dans le milieu social m’a dit que pour 95% des gens qui se retrouvent dans la rue, la première raison est des problèmes de santé mentale. Ces problèmes de santé mentale ramène par après des problèmes de consommation et de manque d’argent et de l’incapacité a gérer ça et travailler.

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Ok, donc maintenant pour obtenir de la compassion il est nécessaire de vivre dans des conditions insalubres, travailler jusqu’à l’épuisement et sacrifier son intimité. Got it.

Personne mendie par préférence. Je vous invite à aller vous renseigner.

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I’m not suggesting that these are phenomena a society should endorse. What I mean is that compared to international students from relatively less affluent countries, the homeless people in our city seem to have it much easier. They don’t need to learn a new language from scratch, nor do they have to worry about paying for tuition. If they want to, there are plenty of government-run training programs available to teach them essential job skills. Just yesterday, I saw a student-looking person working hard at the McDonald’s near Côte-des-Neiges metro station, while a homeless person was stand by the door holding it open for customers. Right next to him was a huge hiring poster. Why can’t they just walk in and ask for a job?

Les problèmes mentaux, problèmes de santé, pas d’adresse fixe pour s’organiser, pas la documentation nécessaire… La liste est longue, et franchement, si la solution était aussi simple, nous n’aurions pas un problème d’itinérance. Il y a des gens dans une situation légitimement inapte au travail.

C’est bien d’avoir des ressources pour organiser les gens pour accéder à ces emplois s’ils sont aptes, cependant. Il y a des organismes qui sortent les gens de la rue, et ils ne font pas un travail inutile.

Enfin, mon avis est qu’on peut simplement éviter de porter un jugement et être pragmatique : il y a des investissements qui fonctionnent partout dans le monde. On a juste à faire les mêmes investissements. Peu importe que la raison pour y être nous semble bonne ou non, on devrait probablement sortir le monde de la rue.

Il me semble que plus le filet social d’un pays est mauvais, plus l’itinérance est répandue.

En dehors de ça, on fait juste se tirer dans le pied à entretenir un problème pour des questions morales et personnelles.

Ça me semble applicable pour les services sociaux en général.

AJOUT

Il y a beaucoup de littératures scientifiques sur le “housing first”, juste pour être précis sur une approche où l’impact des investissements semble concret. Généralement, les études pointent vers une amélioration certaine des conditions d’habitation.

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