Ouf, quel dommage ![]()
Un projet de refuge pour sans-abri dans Ahuntsic-Cartierville, censé ouvrir le 1er août, a du plomb dans l’aile : la Ville de Montréal n’a toujours pas pris possession de l’immeuble convoité tandis qu’un mouvement d’opposition s’organise dans le voisinage.
Résumé
Ahuntsic-Cartierville Incertitude autour d’un projet contesté de refuge pour sans-abri
PHOTO CHARLES WILLIAM PELLETIER, COLLABORATION SPÉCIALE
Le Centre Bois-de-Boulogne, dans Ahuntsic-Cartierville, était jusqu’à tout récemment un centre de soins palliatifs de la Fondation Gracia, qui l’a mis en vente le printemps dernier.
Un projet de refuge pour sans-abri dans Ahuntsic-Cartierville, censé ouvrir le 1er août, a du plomb dans l’aile : la Ville de Montréal n’a toujours pas pris possession de l’immeuble convoité tandis qu’un mouvement d’opposition s’organise dans le voisinage.
Publié hier à 20h20
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L’histoire jusqu’ici
Octobre 2023
Les Jardins Gordon, un immeuble acheté par la Ville de Montréal à Verdun, deviennent un refuge d’urgence pour les sans-abri, à la suite de la fermeture du refuge du Complexe Guy-Favreau.
16 juin 2024
Le conseil municipal autorise l’achat du Centre Bois-de-Boulogne pour y installer un refuge de 50 places.
3 juillet 2024
De nombreux citoyens font part de leur opposition à l’ouverture de ce centre dans leur secteur lors d’une rencontre d’information virtuelle organisée par la Ville de Montréal.
22 juillet 2024
La Société de développement social licencie temporairement 30 employés en raison de la fermeture du refuge de Verdun le 31 juillet, et de l’absence d’entente pour ouvrir un nouveau refuge.
Pendant ce temps, un refuge de 50 places installé dans l’édifice des Jardins Gordon, à Verdun, fermera ses portes le 31 juillet, alors qu’on n’a toujours pas trouvé de nouveau toit pour environ 25 de ses résidants.
La Société de développement social (SDS), qui gère les Jardins Gordon, a mis à pied temporairement 30 employés lundi en raison de cette fermeture.
« Il y a du sable dans l’engrenage et tout ça est sur la glace », confie Martin Raymond, directeur général de la SDS, qui devait aussi exploiter le futur refuge dans le nord de la ville.
« On devait emménager le 1er août, mais ça ne sera pas possible parce que la vente à la Ville n’est pas finalisée. »
« La vente à la Ville de Montréal ne se fera probablement pas », indique le courtier chargé de la vente de l’immeuble, Denis Perreault, refusant de dire pourquoi les discussions achoppent.
Le Centre Bois-de-Boulogne, situé sur l’avenue du même nom, était jusqu’à tout récemment un centre de soins palliatifs de la Fondation Gracia, qui l’a mis en vente le printemps dernier pour 3,4 millions.
Le 17 juin, le conseil municipal a approuvé l’achat de l’immeuble. Comme la Ville devait se donner du temps pour faire ses « vérifications diligentes », il était prévu de conclure un bail de quatre mois avec la Fondation Gracia et de sous-louer l’immeuble à la SDS pour qu’elle puisse y installer son refuge de 50 lits dès le 1er août.
Or, ce bail n’a toujours pas été signé, confirme le cabinet de la mairesse Valérie Plante, qui dit poursuivre les négociations avec la propriétaire. Nos messages à la Fondation Gracia sont demeurés sans réponse.
Craintes citoyennes
Pendant ce temps, des citoyens de ce secteur paisible font connaître leur opposition au projet de différentes façons : des pétitions, la distribution de tracts et une manifestation, prévue pour samedi.
PHOTO CHARLES WILLIAM PELLETIER, COLLABORATION SPÉCIALE
Des résidants inquiets, photographiés devant le Centre Bois-de-Boulogne, s’opposent au projet de refuge pour sans-abri dans leur quartier.
Ils mettent surtout de l’avant la proximité du futur refuge avec un centre de la petite enfance (CPE) juste à côté, plusieurs autres garderies et des écoles (trois primaires et deux secondaires).
« On va mettre en danger les poupons de la garderie, il y aura des scènes disgracieuses et des personnes intoxiquées », dénonce Ana Somarriba, mère de deux enfants, qui habite tout près.
Est-ce que les droits de 50 itinérants sont plus importants que ceux de 4000 enfants ? On veut aider, mais pas au détriment d’autres populations.
Ana Somarriba, résidante d’Ahuntsic-Cartierville
« Ça va affecter la qualité de vie dans le voisinage, renchérit Laury Furlanetto. La cigarette, l’alcool et la drogue seront interdits dans le refuge, alors ça va se passer à l’extérieur. Est-ce qu’ils vont les superviser aussi à l’extérieur ? Nous ne sommes pas prêts à être confrontés à des gens intoxiqués ou ayant des problèmes de santé mentale. »
Les résidants en colère estiment que tout s’est fait trop rapidement et que la Ville n’a pas analysé les impacts d’un tel projet dans le secteur. « Selon quels critères ont-ils décidé que c’était le meilleur endroit ? », demande Maria Donato.
Question d’éducation
Pour Martin Raymond, de la SDS, les craintes des citoyens démontrent surtout qu’il y a beaucoup d’éducation à faire auprès de la population au sujet des services qui sont offerts dans de tels refuges. « Les gens ont en tête l’image de l’itinérance au centre-ville, où il y a beaucoup de consommation et de problèmes de santé mentale, dit-il. Mais aux Jardins Gordon, on a bien réussi notre intégration. Il y a beaucoup de choses qu’on peut faire pour amoindrir les impacts. »
Les Jardins Gordon sont destinés à devenir des logements sociaux.
À la Ville de Montréal, on répond que les « besoins et préoccupations de la population » seront pris en compte, mais que la crise de l’itinérance oblige à chercher des solutions.
« Les besoins sont criants et multiples pour la mise en place de nouvelles ressources permanentes sur l’ensemble du territoire montréalais. C’est pour cela que notre équipe multiplie les efforts aux côtés du réseau de la santé et des organismes communautaires pour trouver de nouveaux lieux permettant d’accueillir les plus vulnérables de notre société », indique le responsable de l’itinérance au comité exécutif, Robert Beaudry, dans une déclaration écrite.
L’opposition à l’hôtel de ville, de son côté, affirme que l’administration Plante s’y prend mal pour espérer sortir de la crise.
« L’administration Plante sème le chaos partout où elle décide d’ouvrir des refuges dans des quartiers où il y a plusieurs établissements scolaires et centres de la petite enfance, et ce, sans prendre en considération les impacts », affirme, dans une réponse écrite, le chef de l’opposition, Aref Salem, qui rappelle que le même problème se pose dans le quartier Rosemont, avec le projet de refuge dans l’église Sainte-Bibiane1.
« La crise de l’itinérance ne se réglera pas avec une série de décisions prises à la va-vite, sans véritable plan. »
1. Lisez la chronique de Maxime Bergeron « Ce refuge dont personne ne veut »
La congrégation qui s’oppose à ce refuge a supposément une mission auprès des femmes indigentes, donc j’assume qu’ils hébergent déjà plusieurs personnes en difficulté. Et probablement de nombreuses personnes, vu les besoins. Comment se passe la cohabitation?
On apprend dans ce reportage3 radio à l’émission Le 15-18 que l’église Sainte-Bibianne n’est pas destiné à être un SHU (service d’hébergement d’urgence) mais d’être de l’hébergement de 2e étape/transition.
En même temps, avant les négociations de vente, un organisme était en train de transformer le presbytère en centre d’hébergement pour les personnes atteintes du VIH/SIDA
Sur un autre sujet lié à l’itinérance, Maxime Bergeron écrit sur un projet-pilote de deux OBNL, Mission Bon Accueil et de la Maison du Père, pour sortir les personnes de la rue en signant des baux dans des logements existants
Le programme « Bienvenue », lancé en 2021, met en lien des propriétaires et gestionnaires comme Feriel Manai avec des sans-abri. Il s’agit d’itinérants « fonctionnels », qui n’ont pas de graves problèmes de santé mentale ou de toxicomanie. La plupart ont même des emplois.
Les intervenants de la MBA font un travail de démarchage considérable pour leur dénicher un appart. Ils appellent des propriétaires, un par un, dans l’espoir de les convaincre de signer un bail avec un sans-abri. Gros pari.
L’organisme offre en échange des garanties importantes. Il paie les quatre premiers mois de loyer, fournit des meubles, et donne jusqu’à 2200 $ d’épicerie. La MBA se porte aussi responsable si des dommages sont causés.
Après une première location, puis une deuxième, jusqu’à sa huitième aujourd’hui, Feriel Manai assure n’avoir jamais eu de problème – ni de paiement ni de comportement – avec les ex-itinérants qu’elle héberge. « Franchement, ça se passe très bien. »
[…]
Le programme Bienvenue de la MBA, par exemple, coûte à peine 11 000 $ en moyenne à l’État pour chaque nouveau bail signé. Une aubaine, par rapport aux sommes astronomiques dépensées par le gouvernement pour chaque nouvelle personne qui aboutit à la rue.
Chronique d’Allison Hanes sur le même sujet
“The idea was you find people who have had a bad few months, who have some revenue, and you give them a move-in kit, you find them the right place in the right location, and you pay four months of their rent. And then you follow up and give them a bunch of stuff,” Watts explained. “So we started doing that, and guess what? We house 100 people. In the first wave, I think it was 73 that we got in… We thought this was one-time-only, we’re never going to see this money again, let’s just see how many we can do. It’s been renewed eight times now, every time for a little bit more and a little bit more. And so now we last week housed the 400th person.”
La fondation Gracia, à qui appartient l’immeuble en vente sur la rue Bois-de-Boulogne, un ancien centre de soins palliatifs, ne veut plus vendre à la Ville en raison de la levée de boucliers des résidants du quartier, qui ont organisé des assemblées, des pétitions ainsi qu’une manifestation, prévue pour samedi.
Triste…
Un refuge pour sans-abri qui devait être implanté dans l’arrondissement d’Ahuntsic-Cartierville, à Montréal, au début du mois d’août, ne verra finalement pas le jour. Le propriétaire de l’immeuble où ce refuge devait être aménagé ne veut plus vendre son bien à la Ville en raison du manque d’acceptabilité sociale du projet.
Le Centre Bois-de-Boulogne devait accueillir les 50 places d’un refuge situé dans l’arrondissement de Verdun qui sera bientôt converti en logements abordables. Ce refuge accueillait de manière temporaire la clientèle de l’ancien YMCA du Complexe Guy-Favreau, qui a fermé ses portes l’automne dernier.
A temporary shelter for the unhoused — the former Jardins Gordon seniors residence in Verdun — was set to close Wednesday to prepare for the construction of affordable housing for seniors.
“Very unfortunate, especially for the people that are using those services right now,” said Marie-Pier Therrien, spokesperson for the Old Brewery Mission.
According to a city of Montreal spokesperson, more than half the clients have been relocated to other resources and work is underway to find alternatives for the remainder. The spokesperson said the shelter should have closed at the end of June but that there was a one-month extension.
La fermeture sans succession du refuge temporaire Gordon, dans l’arrondissement Verdun, laisse un vide de 50 places en hébergement d’urgence, une perte qui risque d’aggraver la crise de l’itinérance qui sévit à Montréal.
Un nouvel emplacement avait été trouvé dans Ahuntsic-Cartierville pour prendre le relais, mais son propriétaire a soudainement fait volte-face et bloqué la vente du terrain à la ville de Montréal le 26 juillet dernier. Il a justifié sa décision en soulignant le manque d’acceptabilité sociale du projet.
Une étude commandée par l’Union des municipalités du Québec (UMQ) en 2023 conclut qu’il coûte à l’État plus de 70 000$ par année pour chacune des personnes vivant dans la rue, une somme qui dépasse l’entendement.
On estime que de 5000 à 10 000 personnes vivent en situation d’itinérance au Québec, la moitié à Montréal, le reste distribué entre les principales grandes villes de la province.
Entre les prestations, l’hospitalisation et les nombreuses ressources déployées sur le terrain pour le traitement, l’accompagnement et la réduction des méfaits, les gouvernements de tous les paliers dépensent des centaines de millions chaque année… et le problème ne fait qu’empirer. Si rien n’est fait, estime la firme AppEco qui a réalisé l’étude, les coûts pourraient bientôt friser le demi-milliard de dollars.
https://www.journaldemontreal.com/2024/07/31/le-vrai-cout-de-litinerance--70-000--par-itinerant
Chronique de Paul Journet dans La Presse
Pourquoi se contenter de tourner le fer dans la plaie quand on peut y insérer un marteau-piqueur ? La perspective de pouvoir bientôt gouverner le pays ne change pas Pierre Poilievre.
Avec le délicat sujet de la drogue, il relaie toutes les peurs, tant celles qui sont justifiées que celles qui s’appuient sur des faits inventés. Ce n’est pas toujours subtil, mais ça fonctionne.
Pour le comprendre, un petit détour par la pandémie est utile. Une même injonction revenait à la télé dans les bouches des politiciens, experts et autres commentateurs : il faut « écouter la science ». Cela a aggravé l’impression dans une partie de la population que les « élites » – à défaut d’un meilleur mot – croyaient détenir la vérité et dictaient aux autres leur conduite en administrant un remède dont ils laissaient les autres subir le pire des effets secondaires.
Un phénomène semblable se passe avec la crise des opioïdes. La Maison Benoît-Labre, un centre pour sans-abri qui sert aussi de site de consommation supervisée à Montréal, en constitue un bon exemple. Il est situé juste à côté d’une école primaire et d’une garderie, avec les problèmes de cohabitation que cela suppose.
Selon une analyse coûts-bénéfice de santé publique, on pourrait y voir un moindre mal. Malgré les inconvénients, la Maison Benoît-Labre sauve des vies. Et même s’il était souhaitable de déménager ce centre, on peinera à trouver un site en ville qui ne soit pas situé à proximité de lieux fréquentés par les enfants.
La Mission Bon Accueil ouvrira cet hiver un refuge pour personnes en situation d’itinérance dans le quartier Sainte-Marie. Une initiative que plusieurs habitants du coin saluent, mais que d’autres accueillent avec une certaine réticence.
Résumé
Itinérance dans Sainte-Marie Un projet de refuge porteur d’espoir… et d’inquiétudes
PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE
Le 2222, rue Ontario Est a été acheté jeudi par la Mission Bon Accueil.
La Mission Bon Accueil ouvrira cet hiver un refuge pour personnes en situation d’itinérance dans le quartier Sainte-Marie. Une initiative que plusieurs habitants du coin saluent, mais que d’autres accueillent avec une certaine réticence.
Publié à 1h24 Mis à jour à 5h00
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L’organisme a acheté jeudi le bâtiment situé au 2222, rue Ontario Est, où elle créera une cinquantaine de « studios de transition » d’ici janvier prochain. La Mission Bon Accueil compte y loger temporairement des personnes en situation d’itinérance pour une période allant jusqu’à trois mois, afin de les accompagner vers un toit permanent.
« Plus on va mettre en place des logements accessibles de toutes sortes, moins on va voir de personnes vulnérables dans nos communautés », affirme le président-directeur général de la Mission, Sam Watts, qui considère comme une « vraie réussite » cette acquisition d’une valeur de 4,5 millions.
Implanter un refuge à Montréal est un défi de taille, notamment pour assurer une cohabitation entre ceux qui ont un toit et ceux qui n’en ont pas. Ainsi, à la fin juillet, La Presse rapportait qu’un projet de ressource d’hébergement proposé par la Ville de Montréal dans Ahuntsic était tombé à l’eau, faute d’acceptabilité sociale dans le quartier.
PHOTO ROBERT SKINNER, ARCHIVES LA PRESSE
Sam Watts, président-directeur général de la Mission Bon Accueil
Mais la Mission Bon Accueil saura mener à bien ce projet en « assurant un engagement avec le voisinage » et en offrant un accompagnement constant aux usagers du centre, selon le président-directeur général. « La mission opère une ressource similaire dans le pavillon Macaulay, au centre-ville, et les problèmes avec le voisinage sont très rares », ajoute-t-il.
Par ailleurs, la ressource de la rue Ontario n’offrira pas de services de réduction des méfaits, comme un site d’injection supervisée. « On se concentre vraiment sur le logement », précise Sam Watts.
Des appuis et des réserves
Le problème de l’itinérance est loin d’être étranger aux habitants du quartier Sainte-Marie, dans le Centre-Sud, où on retrouve déjà une importante concentration de ressources pour les personnes en situation d’itinérance.
Pour plusieurs citoyens qui se sont entretenus avec La Presse, l’arrivée d’un nouveau refuge dans le quartier est nécessaire. « S’il peut y avoir une ressource de plus pour eux, pourquoi pas ? Il y a déjà tellement d’itinérance dans le quartier », souligne Maria Pinetz, qui habite non loin depuis six ans.
PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE
Maria Pinetz estime que l’arrivée d’une ressource pour personnes en situation d’itinérance dans le quartier n’aura pas trop d’effet sur son sentiment de sécurité.
Jocelyne Cantara, elle, est plus réticente. « C’est toujours la même question : on le sait, qu’il y a un besoin pour ce genre de ressources là, mais est-ce qu’on veut les risques que ça entraîne ? », s’interroge la retraitée qui habite dans Sainte-Marie depuis son enfance.
Pour celle qui observe une précarité grandissante dans son quartier, l’idée d’une concentration de personnes en situation d’itinérance rue Ontario est insécurisante. « Ma peur, c’est que ça amène plus de comportements dangereux ou de consommation », ajoute Jocelyne Cantara, qui estime que l’enjeu va diviser les citoyens du quartier.
Vivre avec la précarité
Pour Valentine Abraham, la cohabitation avec les personnes en situation d’itinérance est déjà inévitable dans le Centre-Sud. « C’est confrontant de vivre ici parce qu’on n’a pas le choix de voir la misère humaine au quotidien, mais c’est important pour développer notre empathie », ajoute-t-elle.
PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE
Valentine Abraham accueille favorablement l’arrivée d’une ressource d’hébergement d’urgence près de son atelier.
L’artiste peintre, dont l’atelier se situe à deux pas du 2222, rue Ontario Est, accueille chaleureusement l’ouverture d’un nouveau refuge. « Créer des ressources, ça veut dire sortir les gens de la rue, et au bout du compte, ça veut dire avoir une ville plus sûre », affirme-t-elle.
Selon Étienne Laberge, qui habite à un coin de rue du bâtiment, cette ressource amènera sans doute des dérangements qu’il faudra apprendre à tolérer. « Oui, ça va peut-être me taper sur les nerfs par moments, mais ça peut juste être une bonne chose pour ceux qui en ont besoin », ajoute-t-il.
La Ville de Montréal s’est dite « consciente des craintes de la population sur d’éventuels enjeux de sécurité urbaine », dans un courriel à La Presse. « Plusieurs actions seront entreprises au courant des prochaines semaines pour présenter à la population le projet de l’organisme et les actions de cohabitation sociale qui seront mises en place », a-t-elle précisé.
Ottawa est la plus récente ville à se tourner vers l’intelligence artificielle (IA) pour gérer sa crise des sans-abri.
La Ville s’associe à un chercheur de l’Université Carleton qui travaille sur un système qui permet de prédire le risque d’itinérance chronique d’une personne.
Ce système utilisera des données sur les personnes en situation d’itinérance, notamment l’âge, le sexe, le statut d’Autochtone et de citoyenneté, ainsi que des facteurs tels que le nombre de fois où les services d’un refuge leur ont déjà été refusés.
Il utilisera également des données externes telles que des informations sur la météo et des indicateurs économiques.
Quelle tristesse
Itinérance: hausse des amputations liées à des cas de diabète non traité
Alors que l’itinérance est de plus en plus visible dans la Vieille Capitale, un nouveau phénomène a fait surface : les amputations liées à un diabète non traité. C’est que de nombreuses personnes itinérantes souffrent du diabète et ne sont malheureusement pas prises en charge. Et ça mène parfois à des amputations.
Un nouveau campement, en espérant que la ville le retire assez vite et ne tolère pas quand ça occupe littéralement tout l’espace, surtout en plein cœur du centre-ville dans un lieu hautement touristique et piéton
L’équipe mobile de médiation et d’intervention sociale (ÉMMIS) va être dans les 19 arrondissements en 2025
As of next year, Montreal will be expanding its social intervention squad, EMMIS, all over the city.
The squad, which works in tandem with police, responds to conflicts or other issues people in precarious living situations may experience. Launched as a pilot project in 2021 in the Ville-Marie and Sud-Ouest boroughs, EMMIS expanded to the Plateau-Mont-Royal and Mercier–Hochelaga-Maisonneuve last year. It also operates in the Metro.
The city and Quebec’s Public Security Ministry are spending $50 million to have EMMIS deployed all over Montreal.
La version en français.
Résumé
Itinérance Des intervenants seront déployés dans tous les arrondissements dès 2025
PHOTO DOMINICK GRAVEL, ARCHIVES LA PRESSE
Pour Valérie Plante, l’une des clés pour permettre une meilleure cohabitation entre les personnes vulnérables et les autres citoyens tient en un acronyme : ÉMMIS.
Après avoir été testée avec succès dans plusieurs arrondissements de la ville de Montréal, l’Équipe mobile de médiation et d’intervention sociale (ÉMMIS) sera déployée sur l’ensemble du territoire de la métropole en 2025. Elle épaulera les commerçants et les citoyens lors d’enjeux de cohabitation avec des personnes vulnérables. Une annonce accueillie froidement par l’organisme communautaire RAP Jeunesse.
Publié à 15h14 Mis à jour à 16h35
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« La réponse ne peut pas juste être la répression. Il faut vraiment miser sur la prévention », soutient Valérie Plante, lors d’un point de presse, mardi.
Pour elle, face à l’augmentation du nombre de personnes en situation d’itinérance, à la crise des surdoses, à la multiplication des enjeux de santé mentale, l’une des clés pour permettre une meilleure cohabitation avec les autres citoyens tient en un acronyme : ÉMMIS.
PHOTO PATRICK SANFAÇON, LA PRESSE
La mairesse de Montréal, Valérie Plante
L’Équipe mobile de médiation et d’intervention sociale (ÉMMIS) a d’abord été testée dans l’arrondissement de Ville-Marie, en 2021, avant d’être étendue à trois autres. Elle est constituée d’intervenants qui patrouillent dans les rues, à pied ou en voiture, et qui interviennent pour désamorcer des situations de crise dans l’espace public, en appui aux policiers et aux organismes communautaires.
En 2023, plus de 15 000 interventions ont ainsi été réalisées dans les 4 arrondissements où l’ÉMMIS est actuellement présente. Depuis l’hiver 2024, elle œuvre aussi dans le métro de Montréal, où elle est intervenue plus de 1000 fois.
Devant le succès de l’initiative, la mairesse a annoncé que la Ville allait l’étendre à l’ensemble du territoire de la métropole, graduellement, en 2025. L’équipe, qui compte actuellement 52 intervenants, augmentera ses effectifs pour atteindre 90 personnes.
La population et les commerçants pourront également contacter le 211 dès 2025 pour demander une intervention devant une situation problématique, où ils seront redirigés vers l’ÉMMIS. En cas d’urgence, en revanche, le 911 reste le numéro à contacter.
Une « solution parmi d’autres »
« L’ÉMMIS peut aussi nous permettre de collecter des informations sur le terrain et de les ramener vers les paliers gouvernementaux supérieurs », explique la mairesse.
La mairesse Valérie Plante a cependant insisté sur le fait qu’ÉMMIS n’était qu’une solution parmi d’autres pour tenter d’améliorer la cohabitation entre les personnes vulnérables et les autres citoyens.
« Est-ce qu’on doit en faire plus ? Oui ! Et qu’est-ce qu’il faut ? Des logements ! », a-t-elle lancé.
Cet élargissement de l’offre de l’ÉMMIS est rendu possible grâce à des ententes établies avec plusieurs organismes, comme la Société de développement social (SDS) et Équijustice. « Ce n’est pas une baguette magique, mais cela peut vraiment faire une différence en diminuant les tensions dans l’espace public », croit Vincent Morel, directeur de l’ÉMMIS pour la SDS.
Une annonce accueillie froidement
René Obregon-Ida, directeur de l’organisme RAP Jeunesse, a déploré en entrevue avec La Presse le manque de communication au sujet de la répartition du travail entre l’ÉMMIS et les organismes communautaires dans les nouveaux arrondissements où elle sera déployée, alors que la Ville affirme travailler « en collaboration » avec eux pour « améliorer et adapter les services offerts dans l’ensemble des arrondissements ».
« On n’a eu aucune rencontre à ce sujet », soupire-t-il. « L’ÉMMIS est censée rediriger les gens vers des ressources, mais est-ce qu’elle les connaît seulement ? »
Ce déploiement de l’ÉMMIS découle d’un financement de 50 millions de dollars, provenant de la Ville de Montréal et du ministère de la Sécurité publique du gouvernement provincial, jusqu’en 2028.
« La Ville aurait pu utiliser cet argent pour consolider ce qui est déjà en place », lâche René Obregon-Ida.
De son côté, Benoit Langevin, porte-parole de l’Opposition officielle en matière d’itinérance, a déploré le long délai de déploiement du projet. Il a également dénoncé le faible nombre d’intervenants et l’absence d’entente avec un organisme pour assurer le service de l’ÉMMIS dans trois arrondissements — ce qui rend son efficacité « questionnable », dit-il.
« En fin de compte, ce sont encore une fois les personnes les plus vulnérables qui paieront pour la mauvaise gestion de Projet Montréal », a-t-il commenté, par voie de communiqué.
Entrevue de la ,mairesse au Téléjournal. Elle parle de l’élargissement d’ÉMMIS dans la 2e partie de l’entrevue
à partir de 7:27













