Campements urbains et autres enjeux liés à l'itinérance

À l’approche de la rentrée scolaire, Montréal demande le déménagement des services de jour de la Maison Benoît Labre, notamment le centre d’injection de drogues, situé à un jet de pierre d’une école primaire, ce qui rend la cohabitation difficile.

Résumé

Maison Benoît Labre Montréal demande le déménagement du centre d’injection de drogues

PHOTO JOSIE DESMARAIS, ARCHIVES LA PRESSE

L’installation près de l’école Victor-Rousselot de la Maison Benoît Labre a entraîné une explosion des gestes d’incivilité dans le quartier Saint-Henri.

À l’approche de la rentrée scolaire, Montréal demande le déménagement des services de jour de la Maison Benoît Labre, notamment le centre d’injection de drogues, situé à un jet de pierre d’une école primaire, ce qui rend la cohabitation difficile.

Publié à 3h04 Mis à jour à 5h00

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Isabelle Ducas
Isabelle Ducas La Presse


Philippe Teisceira-Lessard
Philippe Teisceira-Lessard Équipe d’enquête, La Presse

Par ailleurs, la Ville envisage également l’installation d’abris modulaires pour loger les personnes en situation d’itinérance, en raison du manque de places dans les refuges et de la hausse du nombre de campements dans plusieurs quartiers.

De toute évidence, les problèmes de cohabitation entre les citoyens et les personnes itinérantes ou utilisatrices de drogues semblent préoccuper les élus municipaux montréalais.

Lundi soir, au conseil municipal, plusieurs questions du public portaient sur ces enjeux.

Anthony Capanelli, un voisin de la Maison Benoît-Labre, dont l’installation, il y a quelques mois, près de l’école Victor-Rousselot, dans le quartier Saint-Henri, a entraîné une explosion des gestes d’incivilité dans le quartier, est venu demander aux élus s’ils avaient des solutions pour permettre aux citoyens et aux écoliers de retrouver une certaine quiétude.

PHOTO PATRICK SANFAÇON, ARCHIVES LA PRESSE

Le maire de l’arrondissement du Sud-Ouest, Benoit Dorais

J’ai eu des discussions avec le ministre Lionel Carmant [responsable des Services sociaux], pour lui demander de déménager les services du centre de jour dans un autre endroit plus propice.

Benoit Dorais, maire de l’arrondissement du Sud-Ouest

La Maison Benoît-Labre propose un centre de jour ouvert en tout temps pour les personnes itinérantes ainsi que deux cubicules pour la consommation de drogues. Au-dessus de ces locaux, 36 studios offrent un toit à des ex-itinérants aux prises avec des problèmes de dépendance et de santé mentale. Les logements ne seraient pas touchés par un éventuel déménagement.

La présence de cette clientèle à proximité d’une école primaire, d’un parc et d’un quartier résidentiel a entraîné une succession d’incidents qui sèment l’inquiétude chez les voisins du centre.

Lisez la chronique « Crack, nudité et agression au bâton : les premiers mois chaotiques de Benoît-Labre »

Benoit Dorais a reconnu que les craintes des résidants étaient fondées, malgré la mise en place de différentes mesures pour tenter d’améliorer la propreté et la cohabitation.

Abris modulaires

Sur un autre enjeu qui préoccupe la population – les campements d’itinérants –, le responsable du dossier au comité exécutif, Robert Beaudry, a révélé que la Ville songe à installer des abris modulaires pour recevoir les personnes sans logis, puisque les refuges ont rarement des places disponibles.

« Plusieurs villes réfléchissent par exemple au modulaire [comme solution de logement temporaire]. À la Ville de Montréal, on y réfléchit aussi », a affirmé M. Beaudry.

On veut voir si on est capables de développer rapidement de telles installations, sur des terrains qui doivent recevoir des logements sociaux éventuellement. Mais en attendant, on pourrait y aménager des installations modulaires qui sont sécuritaires.

Robert Beaudry, responsable du dossier au comité exécutif

Robert Beaudry répondait à une question de Guillaume Groleau, un participant au campement installé en juillet près du pont Jacques-Cartier pour protester contre la politique de démantèlement des campements de la Ville de Montréal.

« Les campements sont un moyen de survie légitime, a dénoncé M. Groleau. Pourquoi les démanteler dans un contexte de crise du logement, alors que les refuges débordent et que les évictions sont en hausse ? »

Lisez le dossier « Les évincés de la rue »

L’opposition prise à partie

Un peu plus tôt, Robert Beaudry a accusé les élus municipaux de l’opposition de nuire aux efforts de la Ville de Montréal pour loger les itinérants, en incitant les citoyens à combattre l’arrivée de telles installations dans leur quartier.

En jeu : l’échec récent de l’ouverture d’un refuge dans Ahuntsic-Cartierville, après une levée de boucliers du voisinage. Le propriétaire actuel de l’immeuble ciblé a finalement refusé de vendre à la Ville de Montréal.

« On a travaillé sur l’acceptabilité sociale, pendant que l’opposition travaillait à mobiliser la population contre un projet qui aurait pu très bien s’intégrer », a asséné M. Beaudry, visiblement fâché. « On était prêts à prendre le temps, on était prêts – dans la situation actuelle de crise de l’itinérance – à mettre les ressources en place pour avoir un projet intégré, alors que l’opposition travaillait contre ce type de projet. »

« Notre engagement pour les Montréalais qui souffrent, qui sont dans la rue, c’est de trouver des solutions rapides et efficaces pour leur donner un toit », a-t-il continué, appelant ses vis-à-vis à se « regarder dans le miroir ».

M. Beaudry était questionné par l’élu de l’opposition Benoit Langevin. « Ils font juste ça, blâmer les autres sur le dossier de l’itinérance. Ce n’est jamais de leur faute, ils n’ont aucune responsabilité », a dénoncé M. Langevin. « L’administration Plante sème le chaos partout où elle décide d’ouvrir des refuges près des écoles et des centres de la petite enfance [CPE] sans prendre en compte les impacts. »

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Incroyable le raisonnement et l’attitude de cette administration.
Qu’ils construisent ces refuges en face de chez eux ou bien dans les locaux administratifs de la ville.

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On peut éviter cette attitude méprisante. Ça va dans les deux sens.

Les élus vivent et travaillent en ville, en plein milieu de milliers d’autres familles. Peu importe où l’on installe ces centres il va y avoir des voisins. Pas juste des élus. C’est le même débat, c’est la même difficulté, c’est le même monde qui est affecté.

Pendant que personne ne veut avoir ces centres proche de chez eux pour des raisons compréhensibles, les gens restent dans la rue et la situation se détériore.

C’est un problème de santé publique et de la complexité à implémenter les ressources, pas un problème à se renvoyer sur de mauvais sentiments.

Si on refuse que les villes s’occupent de l’emplacement de ces centres, qu’on leur retire la responsabilité. la santé publique peut prendre la responsabilité (je dirais même que ce serait prendre sa responsabilité), et imposer des projets sur le territoire du Québec. Je suis certain que ça va faire le grand bonheur des villes de ne plus avoir à gérer cela, car il n’aura jamais des endroits pertinents et complètement consensuels. Faire ces centres est une machine à plaintes. S’ils peuvent déléguer et faire porter l’odieux à Québec, je suis certain qu’ils vont être 100% d’accord.

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Je n’apprécie pas cette caractérisation mais au moins c’est une admission que la ville a une attitude méprisante envers les résidents des quartiers qui subissent de ces décisions aléatoires.

La ville peut loger ces refuges dans ces locaux administratifs. Les élus qui crient scandale quand les résidents ne veulent pas ces refuges peuvent en ouvrir un dans leur quartier pour donner l’exemple.

2 « J'aime »

Comme plusieurs locaux, eux aussi le plus souvent dans des secteurs résidentiels ou mixtes, proches de parcs et écoles?

Si tu lis une admission de quoi que ce soit ici, je pense que tu as besoin d’un recul sur la portée d’une opinion. Je ne parle pas au nom de la ville.

La seule raison de souhaiter qu’un refuge s’installe à côté d’une personne précise, et au diable la pertinence, les conséquences, l’opportunité ou la viabilité d’une telle installation, c’est spécifiquement pour faire subir les inconvénients dans le quotidien de cette personne (que ce soit pour qu’elle “donne l’exemple” ou autre). Si tu as une autre raison, sens-toi libre de la justifier cependant.

C’est une façon de faire que je trouve extrêmement improductive. C’est du pelletage aveugle de la problématique, qui ne repose sur rien de concret qu’une personnalisation du problème, qui s’approche du désir de vengeance, ni plus ni moins.

La ville est peut-être très mauvaise à évaluer ses emplacements et à gérer les conséquences, mais l’idée de tomber dans ce raisonnement est immensément plus problématique.

Si des locaux de la ville font l’affaire pour des critères réalistes et objectifs, faisons-le. Si un espace à proximité d’un élu fait l’affaire, utilisons-le sans intervention personnelle déplacée de ceux-ci pour s’éviter un problème. Comme je dis, pourquoi ne pas carrément dépolitiser cela. Mais placer ces centres spécifiquement pour que ce soit dans le quotidien d’un élu, comme critère, non. C’est complètement contreproductif.

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Reportage d’Hugo Meunier pour Urbania

L’ampleur du campement saisit.

Au moins une vingtaine de tentes sont installées sur les rues Bourassa et Després, autour de l’organisme La Halte du Coin, un refuge d’urgence aménagé depuis quatre ans dans l’église Notre-Dame-de-Grâce, dans le Vieux-Longueuil. Le refuge, qui héberge 35 personnes, sera relocalisé un peu plus tard – soit le 22 août – dans un immeuble municipal situé à un kilomètre de là.

Un soupir de soulagement pour les gens du quartier, exaspérés par cette cohabitation forcée avec ce campement patenté aux abords d’un parc, d’un terrain de tennis, d’une bibliothèque et d’une école primaire.

Il y a de belles histoires comme celle-ci

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Au Téléjournal

Itinérance : un refuge de Longueuil relocalisé

La Halte du Coin, un refuge d’urgence pour les personnes sans-abris à Longueuil, sera relocalisée jeudi. La cohabitation avec une école, une bibliothèque et un parc était devenue difficile surtout qu’un campement s’est érigé au fil du temps.

Le reportage de Marie-Josée Paquette-Comeau.

Résumé

Maison Benoît Labre Des boîtes à lunch pour éloigner les sans-abri

PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, ARCHIVES LA PRESSE

La Maison Benoît Labre, dans Saint-Henri

Cent coupons pour obtenir auprès d’un autre organisme un repas à emporter seront offerts aux sans-abri fréquentant la Maison Benoît Labre afin de tenter de les éloigner du secteur où leur présence est de plus en plus dénoncée.

Publié à 2h30 Mis à jour à 5h00

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Isabelle Ducas
Isabelle Ducas La Presse

Ce qu’il faut savoir

La présence du centre de jour pour sans-abri de la Maison Benoît Labre dérange, dans le quartier Saint-Henri, notamment parce qu’il est situé à côté d’un parc et d’une école primaire et qu’il attire des centaines de personnes.

Les gestes d’incivilité, d’indécence et de violence se multiplient depuis l’ouverture du centre, il y a quatre mois.

Un autre organisme, la Mission Bon Accueil, offrira 100 coupons pour des repas à emporter à la clientèle du centre pour tenter de réduire l’achalandage dans le secteur.

Alors que le ministre responsable des Services sociaux, Lionel Carmant, évoquait mardi une « relocalisation » du centre de jour de la Maison Benoît Labre, situé près d’une école primaire dans le quartier Saint-Henri, La Presse a appris que la solution préconisée pour le moment était de tenter d’envoyer une centaine de personnes chercher des repas deux kilomètres plus loin, à la Mission Bon Accueil.

Ouvert depuis quatre mois, le nouveau centre de jour de la Maison Benoît Labre sert quotidiennement 300 déjeuners, 500 dîners et 400 soupers, selon les données publiées sur la page Facebook de l’organisme communautaire. Le voisinage dit vivre dans la peur en raison des comportements inquiétants et indécents de certains usagers.

La Mission Bon Accueil a accepté d’augmenter son offre de repas à son pavillon Macauley pour tenter d’attirer une partie de cette clientèle. Mais le PDG de l’organisme, Sam Watts, reconnaît que les 100 repas, que les sans-abri devront aller récupérer à 25 minutes de marche, pourraient avoir peu d’effet sur l’achalandage de la Maison Benoît Labre.

« Les personnes itinérantes ont des choix, elles pourront prendre les coupons ou non, et il faut leur laisser le choix », a-t-il souligné en entrevue téléphonique, mercredi.

Nous, on est flexibles et on répond toujours présent quand on nous demande d’aider. On va dépanner temporairement, en offrant du take-out [repas à emporter] pour commencer, et on va voir si ça aide.

Sam Watts, PDG de la Mission Bon Accueil

Et où les sans-abri s’installeront-ils pour consommer ces repas ? « Dans le parc à côté ou ailleurs dans le quartier », répond M. Watts.

« Plan de match »

Les sans-abri se rendent également au centre de jour de la Maison Benoît Labre pour se reposer et prendre une douche. Pour le moment, aucune mesure n’a été annoncée pour rediriger les usagers qui ont besoin de ces services.

Les consommateurs de drogues dures qui veulent utiliser les locaux de consommation supervisée pourront aussi continuer à le faire – il y en aurait de huit à dix par jour.

Parmi les autres mesures mises en place pour tenter de rassurer les habitants du quartier, M. Carmant a évoqué la présence de deux agents d’intervention, devant et derrière le bâtiment de la Maison Benoît Labre, en entrevue à Radio-Canada mercredi matin. Son cabinet a refusé la demande d’entrevue de La Presse.

Le ministre a fait état d’un « plan de match » pour la rentrée scolaire qui a été discuté lors d’une rencontre du comité de bon voisinage mis sur pied dans le quartier. Il a été impossible d’en obtenir les détails, malgré nos demandes.

Un plan d’action intersectoriel contenant diverses mesures est actuellement en place afin d’assurer une cohabitation et le partage des espaces publics dans le quartier Saint-Henri, notamment pour éviter que la population itinérante ne se concentre autour de la Maison Benoît Labre.

Jean-Nicolas Aubé, porte-parole du CIUSSS du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal

« Ces actions sont menées en concertation avec l’arrondissement du Sud-Ouest, la Ville de Montréal, le SPVM, le Centre de services scolaire de Montréal, la Maison Benoît Labre et le CIUSSS du Centre-Sud-de-l’Île-de-Montréal (CCSMTL). Ce plan est évolutif et de nouvelles actions s’ajoutent au fur et à mesure de l’évolution de la situation », a répondu Jean-Nicolas Aubé, porte-parole du CCSMTL.

La Ville de Montréal a réitéré sa demande pour le déplacement du centre de jour, comme l’avait annoncé le maire de l’arrondissement du Sud-Ouest, Benoit Dorais, lundi soir au conseil municipal.

« Nous poursuivons les discussions en ce sens avec les partenaires et la Santé publique. Notre volonté est de pouvoir assurer une meilleure cohabitation sociale tout en soutenant la réponse aux besoins des plus vulnérables. De multiples solutions doivent être mises en place pour y arriver », a fait valoir l’attaché de presse Simon Charron, mercredi dans une réponse écrite à nos questions.

Au sujet du déploiement d’ÉMMIS dans tous les arrondissements

Le déploiement de l’Équipe mobile de médiation et d’intervention sociale (ÉMMIS) sur l’ensemble du territoire de Montréal en 2025 est une solution que l’administration Plante présente pour favoriser la cohabitation entre citoyens et itinérants dans la Ville. Dans le milieu communautaire à Ahuntsic-Cartierville, on souhaite une meilleure coordination avec les acteurs locaux avant un tel déploiement.

Reportage à Noovo

Itinérance: des résidents de Côte-des-Neiges–Notre-Dame-de-Grâce se mobilisent

Des résidents de Côte-des-Neiges–Notre-Dame-de-Grâce ont décidé de lancer une pétition afin d’inciter l’arrondissement à prendre les choses en main face à l’augmentation de personnes en situation d’itinérance dans le parc Martin-Luther-King depuis le début de l’été.

Ce qu’il faut savoir

• Un nombre grandissant de personnes en situation d’itinérance plantent leur tente le long du canal de Lachine.

• Parcs Canada, qui administre le site, autorise les campements temporaires.

• Certains résidants s’inquiètent de voir plus de tentes apparaître, mais ceux qui se sont installés sur le site espèrent un peu de stabilité.

• Selon une experte, les personnes en situation d’itinérance se dispersent davantage qu’elles ne se réunissent dans des campements, par peur de se faire démanteler.

Résumé

Itinérance De plus en plus de tentes le long du canal de Lachine

PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE

Nichées entre les branches d’un arbre ou plantées sur des étendues gazonnées, des tentes solitaires ponctuent les abords du canal de Lachine.

Christine Ménard préférerait avoir un toit sur la tête. Faute d’options, elle fait comme un nombre grandissant de personnes en situation d’itinérance et plante sa tente le long du canal de Lachine, où les campements temporaires sont autorisés.

Publié à 1h01 Mis à jour à 5h00

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Fannie Arcand
Fannie Arcand La Presse

Ce qu’il faut savoir

• Un nombre grandissant de personnes en situation d’itinérance plantent leur tente le long du canal de Lachine.

• Parcs Canada, qui administre le site, autorise les campements temporaires.

• Certains résidants s’inquiètent de voir plus de tentes apparaître, mais ceux qui se sont installés sur le site espèrent un peu de stabilité.

• Selon une experte, les personnes en situation d’itinérance se dispersent davantage qu’elles ne se réunissent dans des campements, par peur de se faire démanteler.

« On n’est pas cons, on essaie de s’installer loin entre les arbres, pour ne pas déranger personne », souligne-t-elle, assise dans une tente vert olive aux côtés de son conjoint endormi, alors qu’une pluie incessante s’abattait sur Montréal, mercredi.

Chaque jour ou presque, le couple élit domicile à un nouvel endroit, le long du canal de Lachine. Être en constant déplacement est « dur en maudit », selon Christine Ménard, mais moins que dans un refuge, où il y a « trop de monde, trop de violence et de boisson ».

INFOGRAPHIE LA PRESSE

Nichées entre les branches d’un arbre ou plantées sur des étendues gazonnées, des tentes solitaires comme celle de Christine Ménard ponctuent les abords du canal, du bassin Peel à l’écluse de la Côte-Saint-Paul, située environ 4,5 km plus à l’ouest, a pu constater La Presse.

Et ces tentes sont là en toute légalité. Parcs Canada, qui administre le lieu historique du Canal-de-Lachine, a confirmé dans un courriel à La Presse qu’elle autorise les campements temporaires aux abords du canal « dans la mesure où ils sont sécuritaires ».

Certaines tentes s’y trouvent depuis des mois, mais plusieurs sont apparues récemment. La Presse en a dénombré une dizaine lors de son passage, mercredi.

PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE

Une dizaine de tentes étaient parsemées à travers le site du canal de Lachine, mercredi.

Des tentes dispersées

Plutôt que d’être rassemblées dans des campements, les tentes du canal de Lachine sont parsemées à travers le site. Un constat qui n’étonne pas Caroline Leblanc, doctorante en santé communautaire à l’Université de Sherbrooke et consultante en itinérance.

Les gens savent maintenant que plus ils s’assemblent en grand nombre, plus les chances de démantèlement sont grandes.

Caroline Leblanc, doctorante en santé communautaire à l’Université de Sherbrooke

Le démantèlement du campement Notre-Dame, dans Hochelaga-Maisonneuve, où une centaine de tentes se sont amassées à l’hiver 2020, a eu un impact majeur sur l’approche des autorités face aux campements, selon la chercheuse. « La tolérance est pas mal rendue à zéro pour les gros campements, et même pour les plus petits », affirme-t-elle.

Lisez « Le campement Notre-Dame démantelé »

Les tentes ne passent pas inaperçues auprès de ceux qui habitent près du canal. « C’est quelque chose que je remarque de plus en plus, et je trouve ça dommage que le gouvernement n’en fasse pas plus pour leur offrir un endroit adéquat où dormir », déplore Phaedra de Saint-Rome, qui promène son chien sur la piste cyclable.

PHOTO MARCO CAMPANOZZI, LA PRESSE

Certaines tentes sont au même endroit depuis des mois, mais plusieurs sont apparues récemment.

Selon Imane Zohri, venue marcher avec sa fille, le sentiment de sécurité s’est appauvri le long du canal. « Avant, c’était correct, mais maintenant, le soir, on voit plus de chicanes et plus de consommation, affirme-t-elle. Je ne suis pas contre les personnes itinérantes, je trouve juste ça triste. »

Une cohabitation complexe

Installée depuis une semaine près du canal, Kamila Kalechkova attend que la pluie passe dans sa tente recouverte de bâches multicolores, en ce mercredi de la fin du mois d’août. « J’étais dans un campement avant, mais mon copain a fait une crise et il a saccagé toutes mes choses », explique-t-elle en anglais.

La jeune femme espère pouvoir rester un certain temps au même endroit, après avoir dû déménager presque chaque semaine, cet été. « C’est impossible de faire quoi que ce soit de sa vie quand on se fait déplacer encore et encore », déplore-t-elle, la voix tremblante.

Selon Caroline Leblanc, une plus grande tolérance envers les campements s’impose, à l’heure où les ressources en matière d’itinérance fonctionnent déjà au maximum de leur capacité.

En ce moment, on n’a pas d’autres solutions pour loger les gens de manière sécuritaire. Les campements vont devoir faire partie de la solution.

Caroline Leblanc, doctorante en santé communautaire à l’Université de Sherbrooke

PHOTO DOMINICK GRAVEL, LA PRESSE

Parcs Canada a déplacé une dizaine de tentes qui se trouvaient trop près de la piste cyclable, au début de la saison estivale.

En autorisant les campements temporaires près du canal de Lachine, Parcs Canada dit adopter « une approche inclusive envers l’ensemble de la population qui vise l’amélioration de la cohabitation dans l’espace public et la sensibilisation à l’itinérance ».

L’agence fédérale dit toutefois avoir déplacé une dizaine de tentes qui se trouvaient trop près de la piste cyclable, au début de la saison estivale.

La responsabilité de l’occupation du site du canal de Lachine relève de Parcs Canada, qui peut faire appel à la police ou à la collaboration de la Ville de Montréal au besoin. Jointe par La Presse, la Ville indique par l’entremise d’un porte-parole ne pas avoir été sollicitée à ce jour, mais demeure prête à prêter son assistance.

Lorsque le froid arrivera, l’agence fédérale affirme qu’elle sera disposée à accompagner les personnes installées aux abords du canal dans leurs démarches de relocalisation. « Au besoin, les personnes seront dirigées vers des ressources communautaires locales », a-t-elle souligné.

Christine Ménard, elle, espère ne plus vivre dans une tente, en décembre. « C’est mon rêve de trouver un appart d’ici là, parce que passer l’hiver dehors, c’est l’enfer », affirme-t-elle.

Le ministre responsable des Services sociaux, Lionel Carmant, a demandé au ministère de la Santé et des Services sociaux et à la Direction générale de la santé publique « d’évaluer les options pour mieux encadrer l’établissement de ces ressources pour éviter que de telles situations se reproduisent à l’avenir », affirme son cabinet dans une déclaration écrite.

Selon nos informations, ces « options » sont une loi ou un règlement prévoyant qu’un centre de jour pour sans-abri ou un site de consommation supervisée de drogue ne peut être implanté aux abords d’une école ou d’une garderie. Dans le cas de la Maison Benoît Labre, le ministre soutient qu’il a été impliqué trop tard dans le processus, alors que tout avait déjà été décidé. Québec veut maintenant intervenir en amont, en fixant des conditions à respecter pour ouvrir de tels services.

Le ministre Carmant se dit « conscient des enjeux de cohabitation sociale » à Montréal. Il travaille « de concert avec la Ville de Montréal, les élus locaux, les organismes communautaires et les comités citoyens pour trouver des solutions », ajoute son cabinet.

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Peut-être ils peuvent réfléchir un peu à la situation dans son ensemble et demander pourquoi les services pour les sans-abri sont essentiellement des endroits où les gens traînent et consomment de la drogue sans cesse? Peut-être devrions-nous plutôt investir dans la santé mentale et le traitement de la toxicomanie, ainsi que dans des logements permanents où les gens ne traîneront pas dehors ? Peut-être qu’ils pourraient aussi commencer à appliquer des règles de comportement public très élémentaires, comme ne pas harceler les autres ? Ce qui devrait déjà s’appliquer à tout le monde ? Cela nécessiterait cependant une étape supplémentaire au-delà de dire « cohabitation »…

ils n’ont aucune idée de comment sortir les gens de cette situation, même si ce sont des choses que d’autres pays ont faites avec succès. Mais ils savent certainement comment se sentir mal pour eux tout en les déplaçant comme du bétail! Quelle aide !

Reportage à CBC

Can resources for unhoused people and residential communities co-exist?

Following cohabitation issues with nearby residents, Quebec plans to relocate some of the day services at Maison Benoît Labre in Montreal’s Saint-Henri neighbourhood. But advocates who work with homeless people say communication and co-operation are key for a good relationship between vulnerable people who use these resources and neighbouring residents.

De tels villages existent dans plusieurs villes, notamment en Ontario, en Nouvelle-Écosse, en Oregon et en Californie.

Résumé

Montréal Des bâtiments modulaires pour loger des sans-abri

PHOTO MARIKA VACHON, ARCHIVES LA PRESSE

Robert Beaudry, responsable de l’itinérance au comité exécutif de la Ville de Montréal

La Ville de Montréal installera des bâtiments modulaires pour offrir du logement à 60 personnes en situation d’itinérance d’ici six mois, mais n’a pas encore décidé où ils seront implantés.

Publié à 1h39 Mis à jour à 5h00

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Isabelle Ducas
Isabelle Ducas La Presse

Ce qu’il faut savoir

  • La Ville de Montréal lance un appel d’offres pour des bâtiments modulaires, afin d’offrir des logements à 60 personnes en situation d’itinérance d’ici six mois, sur deux sites.
  • Les bâtiments temporaires comporteront des chambres séparées, des toilettes, des douches et des espaces communs.
  • Les terrains où le projet pilote sera implanté n’ont pas encore été choisis.

« On prévoit un projet pilote de 60 unités, dans deux sites distincts, avec un organisme qui offrira du soutien communautaire », explique Robert Beaudry, responsable de l’itinérance au comité exécutif, en entrevue avec La Presse mardi.

La Ville fait face à une hyper grosse crise de l’itinérance, alors il faut penser à l’extérieur de la boîte et trouver des alternatives pour les gens qui dorment dehors.

Robert Beaudry, responsable de l’itinérance au comité exécutif de la Ville de Montréal

Un appel d’offres sera lancé ce mercredi pour permettre à la Ville de faire l’acquisition de modules pour ce projet de logement social, qui sera déployé avec l’aide de l’Office municipal d’habitation de Montréal (OMHM).

On prévoit offrir ces logements temporaires à des personnes qui attendent un logement social permanent.

Les bâtiments comporteront chacun 30 chambres séparées, des toilettes, des douches et des espaces communs.

Défi de cohabitation

Où seront-ils installés, dans un contexte où chaque projet offrant des services aux itinérants provoque une levée de boucliers de la part du voisinage ?

La Ville envisage différents terrains, municipaux ou privés, mais n’a pas arrêté son choix, répond Robert Beaudry. Il faudra assurément que les endroits choisis puissent être raccordés rapidement aux réseaux d’aqueduc, d’égouts et d’électricité.

Il souligne qu’il ne s’agit pas ici de refuges pour sans-abri, mais de logements à vocation sociale, où habiteront des ex-itinérants qui sont prêts à emménager dans un logement permanent.

Il pourrait s’agir de personnes âgées qui ont été évincées de leurs logements, de couples ou d’immigrants qui ont eu du mal à se loger, énumère l’élu. L’endroit sera accessible aux personnes handicapées.

Oui, il y aura certainement des défis quant à la cohabitation, mais pour ce projet, on est six mois en amont, alors on va avoir le temps de travailler avec le voisinage.

Robert Beaudry, responsable de l’itinérance au comité exécutif de la Ville de Montréal

La Ville promet des opérations de communication, de sensibilisation et d’échanges avec les citoyens pour assurer une intégration harmonieuse de ce projet dans leur milieu.

M. Beaudry rappelle aussi la consultation publique qui a été annoncée par la Ville au sujet des problèmes de cohabitation dans l’espace public, en raison de l’implantation de ressources pour sans-abri dans différents quartiers. Ces consultations, menées par l’Office de consultation publique de Montréal (OCPM), permettront d’avoir le pouls des citoyens et des personnes itinérantes elles-mêmes, souligne-t-il.

Accompagnement

L’organisme communautaire qui offrira les services d’accompagnement sur place n’est pas encore connu, et le financement du projet n’a pas encore été confirmé par Québec, ajoute Robert Beaudry. « Le CIUSSS [du Centre-Sud] va travailler avec nous pour trouver un organisme qui peut offrir ces services. Quand on saura combien les installations coûtent, on va définir les modalités de financement avec le réseau de la santé. »

L’élu insiste aussi sur le caractère temporaire de ces bâtiments modulaires. L’objectif, dit-il, c’est de loger des gens en attendant que se concrétisent des projets de logements sociaux permanents pour répondre à la demande, dans un contexte où l’itinérance est en hausse et s’observe notamment par la multiplication des campements.

« Il s’agit d’un outil supplémentaire qui s’ajoute aux autres, qui permet de déployer rapidement des services en situation d’urgence », fait-il valoir.

Ce projet pilote est différent du projet de minimaisons qui est envisagé par la Ville de Québec. La capitale explore la possibilité d’installer des villages de minimaisons sur des terrains en périphérie du centre-ville.

En juin dernier, un représentant municipal indiquait que le projet était en « processus de conception ».

De tels villages existent dans plusieurs villes, notamment en Ontario, en Nouvelle-Écosse, en Oregon et en Californie.

Résumé

Camping sauvage

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE

Des tentes plantées au parc Jeanne-Mance, à la lisière entre le Plateau-Mont-Royal et le centre-ville


Maxime Bergeron
Maxime Bergeron La Presse

Je n’avais pas visité le parc Jeanne-Mance depuis quelques semaines et ce que j’y ai vu mardi m’a soufflé.

Publié à 1h39 Mis à jour à 5h00

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C’était magnifique et animé, comme toujours. Joueurs de volleyball en action sur les terrains sablonnés, étudiants en pique-nique, chiens en balade avec leurs maîtres, et le mont Royal, au sommet de sa verdoyance : Montréal à son meilleur.

Mais c’était aussi crève-cœur. Au milieu de toute cette vie, une bonne douzaine de sans-abri avaient planté leurs tentes, égrenées sur une centaine de mètres. Certains fumaient du crack, d’autres essayaient tant bien que mal de dormir sous le soleil brûlant de midi.

Rien pour décourager les gens de fréquenter le parc, mais rien de réjouissant non plus, bien au contraire.

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE

Des campeurs installés avec leurs quelques possessions au parc Jeanne-Mance

Quelques jours plus tôt, j’ai vu des installations de fortune similaires près de la rue Notre-Dame Est, dans Hochelaga-Maisonneuve.

Encore là : pas un mégacampement, comme celui qui a été démantelé en 2020. Mais les tentes, assez espacées, se comptaient tout de même par dizaines.

Les scènes du genre se multiplient à Verdun, dans Rosemont, dans Ahuntsic, le long du canal de Lachine… Du camping sauvage, souvent en solo, ou en petit groupe, au cœur de la ville.

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE

Un campeur de fortune et ses effets personnels éparpillés près de la rue Notre-Dame, dans l’est de Montréal

Une pratique officiellement interdite par les autorités, mais qui semble de plus en plus tolérée.

Montréal est sur le point de proposer certaines options de rechange aux campements.

Elle n’est pas la seule.

Un peu partout en Amérique du Nord, ces derniers mois, des villes ont annoncé ou déployé des mesures pour mieux encadrer les campeurs urbains. Pour leur offrir un peu plus de dignité, et tenter de limiter les frictions avec le voisinage.

Ces démarches sont pragmatiques, pour deux raisons : il n’y a pas assez de places dans les refuges d’urgence pour accueillir tous les sans-abri, et les vrais logements manquent cruellement.

En somme : on a beau sommer les campeurs de déguerpir, ils n’ont souvent nulle part d’autre où aller. Triste, mais vrai.

On assiste donc ces jours-ci à une multiplication des mesures « provisoires » (un mot à la définition élastique) pour essayer de gérer un peu mieux les campements.

Je note deux grandes catégories : la désignation de sites « autorisés » pour le camping, et la construction de minimaisons ou d’habitations modulaires.

Halifax, en Nouvelle-Écosse, est l’une des villes canadiennes où les démarches en ce sens ont été poussées le plus loin. Plus de 1300 personnes sont sans domicile fixe dans la municipalité de 430 000 habitants – un ratio énorme.

PHOTO DARREN CALABRESE, ARCHIVES LA PRESSE CANADIENNE

Victoria Park est l’un des premiers sites désignés par la Ville d’Halifax pour accueillir légalement les campeurs de fortune.

Le conseil municipal a déjà identifié une demi-douzaine de sites, surtout des parcs, où des campements de 4 à 12 tentes sont autorisés. Neuf autres terrains sont envisagés pour y permettre l’érection de tentes.

Même si elle maintient qu’il s’agit d’une solution « temporaire », la Ville a quand même édicté des critères précis pour le choix des sites. Ils doivent être situés à une distance minimale de 50 mètres des écoles, garderies et autres installations délicates.

Ils doivent aussi offrir des toilettes et des sources d’eau potable, à défaut de quoi ces services seront fournis par la municipalité. L’enjeu de la cohabitation avec les autres utilisateurs – par exemple les gens qui fréquentent ces parcs – est également pris en compte.

Bref, il s’agit d’offrir des commodités de base aux occupants de ces camps, en générant le moins de nuisances possible avec les riverains.

Un pis-aller sur toute la ligne : Halifax cherche à trouver « la meilleure des pires options » dans un contexte de crise aiguë, a résumé l’un des responsables de l’administration municipale à CBC.

En rappelant, du même souffle, que le financement et la construction de logements sociaux relèvent des ordres de gouvernement supérieurs. Ce qui est vrai en Nouvelle-Écosse comme au Québec…

Halifax a aussi construit des habitations modulaires, qui ressemblent à des roulottes de chantier. Elles accueillent depuis 2022 une soixantaine de sans-abri sur deux terrains distincts.

C’est l’autre tendance lourde dans la lutte contre l’itinérance. Plusieurs autres villes ont emboîté le pas dans les derniers mois.

Gatineau construit en ce moment un « village » modulaire pour les itinérants. Québec a annoncé son propre projet de minimaisons en juin dernier. Et la métropole ira bientôt dans cette direction, révèle aujourd’hui ma collègue Isabelle Ducas.

La Ville de Montréal tentera d’abord l’expérience avec une première tranche de 60 logements modulaires, répartis dans deux sites. Ils seront dotés de douches, toilettes et autres espaces communs. Un milieu de vie transitoire entre la rue et un éventuel logement social.

Qui paiera pour ces habitations ? Où seront-elles situées ? Pas encore clair.

Des débats corsés sont à prévoir dans les quartiers où elles seront implantées. La planification bâclée de certaines ressources pour sans-abri a exacerbé la méfiance chez bien des gens. Le choix des sites sera scruté à la loupe.

La question des campements « traditionnels », constitués de tentes, devra aussi être tranchée une fois pour toutes à Montréal. Continuera-t-on à les tolérer, ou pas ? Offrira-t-on des services de base dans certains sites désignés, comme à Halifax ? Y aura-t-il enfin une politique précise ?

Réponses à venir sous peu, me dit-on.

Un constat de plus en plus clair semble toutefois se dessiner, à Montréal comme ailleurs au pays. Comme l’a noté la défenseure fédérale du logement, Marie-Josée Houle, dans un rapport cinglant publié en février 2024, le démantèlement systématique des campements ne règle en rien la situation des gens à la rue.

Les sans-abri ne s’évaporent pas dans la nature, et les logements adaptés à leur condition ne se matérialisent pas par magie. Voilà la réalité à court, moyen et, probablement, long terme.

Radio-Canada offre plus de détails dans cet article:

La Ville développe deux projets pilotes pour deux arrondissements distincts. Lesquels? Cela reste à voir. Montréal songe au site Louvain, dans l’arrondissement d’Ahuntsic-Cartierville, ou encore l’Hippodrome dans Côte-des-Neiges–Notre-Dame-de-Grâce, où l’administration Plante compte développer un vaste écoquartier.

Je grince les dents quand je vois Louvain…
On y parle de développement immobilier depuis 2009 et on se traîne les pieds, allant de consultation en consultation.
Y parquer des itinérants signifierait le report sine die du projet, car s’il y a des incivilités comme à Benoît Labre, les riverains vont péter une coche. Déjà qu’ils ne voyaient pas d’un bon oeil le logement social…

Edit: ah oui, en plus il y a deux écoles primaires à moins d’un km, en plus de deux centres de réadaptation juste en face.
Franchement, la ville serait mieux d’installer ces logements au Blue Bonnets; au moins, à proximité, il y a le Wal-Mart pour aller acheter de la bouffe.

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Encore mieux, intégrez un vrai projet de logements permanents dans le projet de l’hippodrome. Idéalement près du côté Décarie pour ne pas trop l’isoler. Le « village », Je peux déjà prédire que ça deviendra un bidonville. Quelque chose qui est “temporaire” n’est presque jamais entretenu correctement. De plus, si ce projet est construit sur l’un ou l’autre de ces sites, considérez-le comme permanent. Il n’y a aucune chance qu’ils le démolissent pour construire le projet de l’hippodrome après. C’est une demi-mesure, inspirée par des villes qui échouent face a leurs problèmes

Il y a 10 ans, le concept d’un village sans-abri aurait semblé complètement stupide… C’est comme un favela ça ? Je n’aurais imaginé cela qu’en Californie

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Reportage à CTV

Montreal to build modular housing to combat homelessness

The City of Montreal is building 60 modular housing units to combat the growing homelessness crisis in the city, which are expected to be ready in March 2025.