Billettique et tarification métropolitaine

Je sens qu’ils essaient d’en faire trop, de ratisser trop large, ce qui contribue à la complexité et au délai de livraison.

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Virage numérique à l’ARTM Guilbault réclame d’accélérer le pas

PHOTO PATRICK SANFAÇON, LA PRESSE

La ministre des Transports, Geneviève Guilbault

Québec s’impatiente et demande à l’Autorité régionale de transport de métropolitain (ARTM) de « devancer l’échéancier » du système de paiement par téléphone et carte bancaire dans le transport collectif. Dans le Réseau express métropolitain (REM), une nouvelle signalisation arrivera par ailleurs dès vendredi à la gare Centrale.

Publié à 11h33 Mis à jour à 12h50

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Henri Ouellette-Vézina
Henri Ouellette-Vézina La Presse

C’est ce qu’a soutenu jeudi le cabinet de la ministre des Transports, Geneviève Guilbault, à l’issue d’une rencontre qui s’est tenue dès le début de la journée avec le directeur général de l’ARTM, Benoit Gendron. L’objectif, soutient le gouvernement, était de « faire le point sur différents dossiers ».

« On a notamment demandé à l’ARTM, de façon concrète, de devancer l’échéancier pour le paiement par téléphone cellulaire et carte bancaire. On leur demande de nous proposer des scénarios. Ça n’a pas de bon sens que ça prenne autant de temps », soutient le directeur des communications de la ministre, Maxime Roy.

Plus tôt, jeudi, La Presse révélait que l’Autorité régionale doit présenter ce jeudi à ses administrateurs un plan de 162 millions qui devrait permettre aux usagers d’entrer dans la modernité d’ici quatre ans, en 2027. Ce plan se ferait en quatre temps : d’abord, la recharge mobile d’OPUS au début 2024, puis l’ajout du paiement par carte ou par téléphone au courant de 2025 ou 2026 et, enfin, un système numérique réunissant plusieurs modes de transport sur une seule et même plateforme d’ici 2027.

Si l’échéancier prévu est respecté, il aura donc fallu, à terme, près d’une dizaine d’années pour compléter la transition vers ce nouveau système. Dès juin 2018, l’idée de réunir tous les services de mobilité comme le métro, les autobus, Communauto, BIXI ou Téo Taxi – par l’entremise d’un seul « compte client » – avait été évoquée par le président de la STM de l’époque, Philippe Schnobb.

Plus de communication

Sur le plan financier, Québec reconnaît que le montage financier du projet est « complexe », mais demande malgré tout une réévaluation des économies possibles, s’il y a lieu. « La priorité, ça reste surtout d’accélérer ce chantier-là », persiste toutefois M. Roy.

La ministre réclame aussi plus globalement que l’ARTM « communique mieux avec les usagers et les différentes parties prenantes » de l’écosystème du transport collectif. « On veut qu’ils remettent vraiment l’usager au centre des décisions, qu’on revienne à l’essentiel finalement », illustre encore Maxime Roy.

Jointe par courriel, l’Autorité régionale de transport s’est dite en accord avec les propos de la ministre, en assurant que le travail a « déjà débuté en ce sens » avec la participation active des sociétés de transport.

Selon le porte-parole de l’organisme, Simon Charbonneau, le plan de 162 millions révélé par La Presse « n’intégrait pas les éléments d’optimisation de l’échéancier reflétant le travail des derniers jours, travail qui se poursuit ». « Certains éléments requièrent un niveau de validation plus élevé avant de les présenter publiquement. Une annonce à ce sujet aura lieu au début d’octobre. Nous pourrons faire état des avancées à ce moment », a poursuivi M. Charbonneau en ce sens.

Une nouvelle signalisation REM

C’est finalement dès vendredi que les « ajustements » promis du côté de la signalisation à la gare Centrale feront leur apparition, a pu confirmer La Presse auprès de l’ARTM. Selon nos informations, de nouveaux affichages seront apposés dès le début de la journée.

Initialement, des actions avaient été promises au courant du mois de septembre, mais il semble que la pression s’est accentuée pour accélérer davantage les travaux d’installation de la nouvelle signalisation.

La semaine dernière, l’histoire rapportée par La Presse de l’étudiant Dashiell Friesen avait notamment fait grand bruit. En disant vouloir prendre les choses en main, ce jeune homme étudiant le graphisme à l’Université Concordia avait conçu et imprimé des dizaines d’autocollants avant de les apposer sur le sinueux parcours intérieur qui relie la station Bonaventure du métro et la station de la gare Centrale du REM.

L’ARTM, elle, s’était justifiée en soutenant que « le cas du lien entre le REM et le métro est particulier puisque celui-ci implique plusieurs parties prenantes et des considérations patrimoniales remontant jusqu’à Parcs Canada ». Avant de procéder, des discussions devaient aussi avoir lieu avec les groupes privés immobiliers Cominar et le Groupe Petra, qui possèdent certains des couloirs traversés par les voyageurs, avait également rappelé l’Autorité.

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Qui plus est, cartes payantes à renouveler aux 4 ans… Je ne comprends pas pourquoi, les cartes OPUS ne sont pas consignées au lieu d’être achetées et jetées. Il y a 10 ans durant un séjour à Londres, je m’étais procuré une Oyster card qui m’avait entièrement été remboursée lorsque ramenée à un comptoir du service à la clientèle.

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Paiement numérique L’ARTM vise les usagers occasionnels du transport collectif

PHOTO DOMINICK GRAVEL, ARCHIVES LA PRESSE

L’ARTM note aussi que l’introduction de nouveaux supports de titres pour remplacer OPUS, comme les codes QR, permettra « de développer des forfaits et des offres tarifaires sur mesure ».

Payer directement avec sa carte de crédit ou son téléphone mobile pour monter à bord des transports en commun convaincrait des milliers d’usagers occasionnels de prendre l’autobus ou le métro plus souvent, révèle un document de travail de l’Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM). Celle-ci anticipe toutefois des risques financiers derrière cette transition.

Publié à 1h59 Mis à jour à 5h00

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Henri Ouellette-Vézina
Henri Ouellette-Vézina La Presse

Environ 67 % des déplacements additionnels provoqués par la réforme numérique proviendraient de clients « occasionnels » ou « sporadiques », autrement dit les personnes utilisant le transport collectif moins d’une fois par semaine, apprend-on dans le plan d’affaires du Projet numérique de mobilité (PNM), que nous avons obtenu.

Fin août, La Presse a révélé que la vaste transition numérique que prépare l’ARTM coûterait plus de 144 millions, avec un budget pour les imprévus de 18,5 millions, pour un total de 162 millions.

Lisez l’article « Virage numérique dans le transport collectif : encore quatre ans d’attente »

L’organisme évalue toutefois que ces investissements rapporteraient près de 364 millions en retombées d’ici 2035, en plus de faire exploser le nombre de déplacements pour en totaliser 155 millions d’ici 12 ans.

Bref, les usagers occasionnels ou sporadiques compteraient pour 104 millions de ces 155 millions de déplacements supplémentaires. L’objectif avoué de l’ARTM est ainsi de « convertir » ces utilisateurs épisodiques en usagers « réguliers » du transport collectif.

Appelé à réagir, le porte-parole de l’ARTM, Simon Charbonneau, a indiqué que son groupe « ne peut pas commenter un document qui n’a pas été formellement adopté par son conseil d’administration ». « Cependant, je peux vous dire que la mobilisation des partenaires est énergisante », a-t-il fait valoir.

A priori, ce virage numérique doit se faire en plusieurs étapes : d’abord, en 2024, on ajouterait un système de recharge mobile de la carte OPUS. Puis, en 2025 ou 2026, le paiement par carte bancaire et l’achat en ligne de billets validés avec le téléphone seraient activés. Enfin, en 2027, un système de paiement intégré serait déployé, possiblement au moyen d’une application mobile, en réunissant le métro, le bus, le REM, l’autopartage, le vélopartage, le taxi ou encore le covoiturage.

Sans surprise, c’est l’achat de titres par téléphone qui ferait le plus bondir l’achalandage du transport collectif. À elle seule, cette mesure serait responsable d’une hausse de 31 % des trajets. Le paiement par carte bancaire suit toutefois de près avec 28 %. Un meilleur planificateur de trajets aiderait aussi à augmenter les déplacements de 26 %.

L’ARTM note aussi que l’introduction de nouveaux supports de titres pour remplacer OPUS, comme les codes QR, permettra « de développer des forfaits et des offres tarifaires sur mesure », notamment par l’entremise des employeurs, mais aussi des organisateurs de grands évènements et des municipalités elles-mêmes.

Plusieurs risques à considérer

Une aussi grande transition ne se fera pas sans risque, prévient toutefois l’organisme. Dans son rapport, l’ARTM dévoile les grandes lignes de ce qu’elle appelle « l’analyse de sensibilité » de sa transition.

D’abord, un retard de seulement un an sur la livraison du projet ferait gonfler la facture de 3,3 %, pour un total de 5,3 millions. Pire encore, un tel retard ferait aussi chuter les flux monétaires – soit les entrées et les sorties d’argent – de 39,6 millions, une chute de 17 %.

On ignore encore ce que deviendraient ces hausses si le retard était de plusieurs années. Selon nos sources, de l’inquiétude demeure encore à l’interne et dans le monde du transport quant à la capacité de l’ARTM de livrer ce projet en quatre ans, vu l’imposant « développement technologique » que cela commande. L’idée d’une telle transition numérique avait émergé dès 2018, mais n’a encore jamais vu le jour.

Lisez l’article « Système de paiement et de planification : récit d’un virage raté »

Tout dépendra aussi du contexte économique, ajoute l’Autorité.

À elle seule, une augmentation des taux d’intérêt d’environ 1 % ferait hausser de 7 millions le coût total. Et si un bond d’un point de pourcentage de l’inflation survenait, il faudrait encore trouver tout près de 2,2 millions supplémentaires.

Une diminution d’environ 10 % des déplacements appréhendés ferait aussi largement diminuer les flux monétaires liés au projet de 36,3 millions, soit environ 16 %.

En additionnant tous ces coûts, ce premier avertissement lancé par l’ARTM fait donc état d’une hausse probable de 9 % de la facture, l’équivalent de 14,6 millions de dollars. Autrement dit, si tout se passe bien, le coût de la transition numérique atteindrait alors près de 177 millions.

Parmi d’autres dangers qui ont déjà été ciblés, l’organisme a aussi cité par le passé la « transition » qu’il y aura à faire avec le système de billettique du fournisseur actuel, mais aussi le délai probable pour rendre disponible une information pour les usagers « précise et complète ».

Subvention d’envergure, ou pas ?

Pour l’instant, l’ARTM chiffre la « subvention estimée » des différents ordres de gouvernement à 70 %, soit environ 114 millions. Dans ce scénario, la contribution nette de l’ARTM serait d’un peu plus de 48 millions. Or, ce scénario est basé sur l’hypothèse que l’Autorité obtiendra du gouvernement une subvention comme « projet d’envergure ». Si cela n’était pas le cas, l’aide de Québec chuterait de 22 points de pourcentage, signalent les experts dans le document, qui précisent que l’ARTM devrait alors verser pas moins de 84,5 millions à elle seule.

L’histoire jusqu’ici

22 août 2023

La Presse révèle qu’un étudiant de l’Université McGill a réussi à programmer un logiciel permettant de recharger la carte OPUS en ligne avec son téléphone cellulaire. La nouvelle pousse l’ARTM à réagir, assurant que le travail est en cours.

31 août 2023

L’ARTM présente à ses administrateurs un plan de 162 millions qui devrait permettre aux usagers d’entrer dans la modernité d’ici quatre ans, en 2027. Québec demande dans la foulée de « devancer l’échéancier » du système.

23 octobre 2023

L’ARTM dépose officiellement le plan d’affaires de sa transition numérique.

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Si on offrait un meilleur service, plus de monde nous utiliserait

Un cynique dirait qu’ils ont ignoré le 28-31% de potentiel pendant des années alors que la plupart des autres systèmes de transports l’ont déjà implémenté ou sont en voie de le faire.

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Un article de ce matin sur Le Monde que je trouve intéressant - https://www.lemonde.fr/economie/article/2023/10/26/dans-les-transports-en-commun-la-carte-bancaire-comme-coupe-file_6196497_3234.html?lmd_medium=al&lmd_campaign=envoye-par-appli&lmd_creation=ios&lmd_source=default

C’est un article payant mais si vous êtes intéressés, je peux offrir l’article à 5 personnes.

Deux passages intéressants :

Cette validation ultra-simple, baptisée « open payment » par les jargonneux, fonctionne depuis juin 2022 sur tout le réseau lyonnais. Ce coupe-file est un succès, avec 55 % des tickets vendus à l’unité, treize millions au total depuis juin 2022. Keolis, l’opérateur du réseau, constate la forte notoriété du service.

“Le succès du dispositif dépasse toutefois cette clientèle occasionnelle, puisqu’il convient également aux abonnés qui ont oublié leur titre de transport. On observe un pic le premier jour du mois, jour où la file d’attente s’allonge devant les automates.”

Si c’est trop hors sujet, je peux déplacer mon post dans transports ailleurs dans le monde. Mais comme on parlait paiement, j’ai préférée poster ici.

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Comment ça marche au juste?

Je comprends que tu passes l’équivalent de ta carte interac ou crédit. Après ca va facturer selon le trajet à la fin?

Je suis présentement à Toronto. Quand j’utilise ma carte de crédit dans les bus/trams/métro de la TTC, ça pré autorise le montant d’un passage régulier, puis ça ne confirme que la somme tellement nécessaire. J’ai plusieurs transactions à 0$ dans mon historique. J’espère que ce sera la solution retenue. C’est un peu plus intuitif que le paiement ouvert à Laval où il faut demander une correspondance au chauffeur après avoir payé son passage.

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C’est déjà comme ça à Laval, mais ils ne l’indiquent pas vraiment.

“Correspondance automatique : tapez à nouveau votre carte dans votre prochain bus, à l’intérieur de 120 minutes. Aucuns frais ne seront débités sur votre carte pour la correspondance. Aucun billet de correspondance ne vous sera remis.”

https://stlaval.ca/tarifs/paiement

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Excellente nouvelle! Je me rappelle encore de l’ancien fonctionnement que je trouvais peu intuitif.

Enjeux à part, mais j’espère que l’ARTM assouplira les règles de correspondance un jour. L’interdiction de faire une correspondance sur la même ligne de bus/métro/train s’avère souvent assez punitive. Ça m’est arrivé à quelques reprises d’arriver au travail, réaliser que j’avais oublié mon chargeur de laptop à la maison et devoir faire un détour par différentes lignes ou prendre un Bixi pour ne pas me faire débiter deux titres supplémentaires même des mes “3” voyages étaient effectués dans le même bloc de 2h.

Pour un parent qui amène ses enfants à la garderie avant de se rendre au travail, cette contrainte les oblige à éviter de continuer leur voyage sur la même ligne, débiter deux titres par voyage (4 par jour) ou se procurer un titre 24h.

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C’est la démonstration que les gens qui tarifient n’utilisent pas le service.

Eating your own dog food devrait être une pratique implémenté, surtout en TeC, mais on dirait que ce n’est pas le cas. C’est comme la menace de fermer le métro à 23h advenant une coupure de budget; ça fait bien peur mais le simple fait de mettre ce scénario sur la table devrait être une raison valable pour virer le gestionnaire qui l’a proposé sur le fait.

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J’ai eu l’opportunité de faire une entrevue avec un gestionnaire à la STM dans le cadre de mon cours universitaire de gouvernance TI et sans entrer dans les détails pour protéger la confidentialité des informations partagées durant cette entrevue, le sous-financement annoncé par le gouvernement serait une TRÈS mauvaise nouvelle pour la STM et ses projets futurs.

L’ARTM doit absolument faire comprendre au gouvernement l’importance de financer adéquatement cette transition numérique pour pouvoir la mener à terme et éviter un fiasco similaire au déploiement du portail numérique de la SAAQ plus tôt cette année.

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Dans la limite de ce que tu peux divulguer, les projets TI affectés sont-ils des projets de la STM ou des projets de l’ARTM qu’elle a délégué à la STM?

6 messages ont été fusionnés à un sujet existant : Transport en commun - Discussion générale

Salut!

Il me semble que quelqu’un avait mentionné qu’un fork du code avait été fait sur le projet du gars qui permettait la recharge cia son cellulaire avec opus en ligne.

Est e que quelqu’un a des détails sur ça?

Merci :slight_smile:

Ça peut être en message privé.

Here is a link to the code, it’s archived from before it was taken down:

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fun fact: les employés des sociétés de transport et de l’ARTM ont une carte opus équivalente à un titre tous modes ABCD illimité à l’année. et le télétravail est bien ancré dans la culture de travail. donc effectivement, ceux qui sont en charge du paiement et des titres n’ont pas à vivre l’expérience des usagers au jour le jour.

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That fare, as well as a lanyard would go well with my halloween costume, I’m dressing up as an ARTM employee (because I did their job for them, regarding the signs, and they’re spooky):


Also unrelated, we should be getting new ticket vending machines sometime next year that support tap to pay, right? At least I hope that’s still the case…

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Don’t make me dream in vain, please :pray:

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It’s real! From the ARTM:

Hopefully they’ll look better than the OMNY machines in NYC that just started operations today:
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