Ailleurs au Québec - Projets et actualités

Un investisseur européen intéressé par le Mont-Sainte-Anne

Des skieurs sur une remontée mécanique du Mont-Sainte-Anne, en hiver.

Le ministre Pierre Fitzgibbon a confirmé que le gouvernement n’investirait pas dans le Mont-Sainte-Anne comme le demandait le gestionnaire de la station. (Photo d’archives)

Photo : Radio-Canada / Jean-Philippe Martin

Publié à 6 h 12 HNE

L’entreprise e-Liberty Group voit grand pour l’industrie de ski dans l’est du Québec et se dit prêt à investir dans le Mont-Sainte-Anne, même y devenir opérateur. Elle affirme avoir fait part de son intérêt au gouvernement du Québec.

Propriété du milliardaire albertain Murray Edwards, l’entreprise Resorts of the Canadian Rockies (RCR) est actuellement gestionnaire de la station de ski du Mont-Sainte-Anne.

On est prêt effectivement à faire cet investissement a partir du moment où le gouvernement fait son [travail de négociation] avec Murray Edwards et RCR, explique Christian Mars, le président de la Compagnie des Montages de Ski du Québec et de e-Liberty Group, une compagnie suisse qui gère une billetterie en ligne pour plus d’une centaine de stations de ski en Europe.

Au Québec, l’entreprise exploite pour une première saison le Mont Grand-Fonds de Charlevoix et compte y investir 55 millions de dollars. Elle s’apprête également à prendre en charge la gestion du Mont Lac-Vert, actuellement exploité par la Municipalité d’Hébertville au Lac-Saint-Jean.

Je ne suis pas là pour dire : “je vais vous acheter votre station”, en revanche je suis là pour dire : “oui, je vais acheter de nouvelles remontées mécaniques, je vais acheter de nouveaux canons à neige, je vais investir dans la station”. Ça, oui.

Christian Mars a son bureau.

Christian Mars, président de e-Liberty Group, se dit intéressé à investir dans le Mont-Sainte-Anne.

Photo : Radio-Canada

L’homme d’affaires qui a visité les stations de Stoneham et du Mont-Sainte-Anne à Québec a constaté que d’importants investissements sont requis. Au Mont-Sainte-Anne seulement, selon lui, les premières études faites par les fournisseurs d’équipements démontrent que des investissements de 200 M$ sont nécessaires à relativement court terme. Ce montant exclut les investissements en immobilier.

Le Massif de Charlevoix a retiré son offre d’achat de la montagne en juin dernier.

Rappelons que cet automne, le ministre de l’Économie Pierre Fitzgibbon a confirmé que le gouvernement n’investirait pas dans le Mont-Sainte-Anne comme le demandait RCR.

Difficile de parler avec RCR

En entrevue avec Radio-Canada, Christian Mars explique que c’est compliqué avec RCR.

Vous avez toute une strate de cadres, de dirigeants même, mais au bout du compte il y a une seule personne [NDLR le propriétaire, Murray Edwards] qui décide.

Il affirme s’être entretenu avec plusieurs acteurs intéressés par le dossier.

Yvon Charest, le président des Amis du Mont-Sainte-Anne, confirme que le groupe a eu des discussions avec M. Mars à deux reprises et considère qu’il semble sérieux.

On veut donner des options au gouvernement, le plus qu’ils en ont, le mieux c’est, dit-il.

J’insiste, notre démarche n’est absolument ni hostile ni agressive, on dit simplement nous on a un projet, on a une stratégie, on a quelques moyens. Si vous voulez faire partie de l’aventure, rejoignez-nous, et si vous ne voulez pas, il n’y a pas de soucis.

Une citation de Christian Mars, président de e-Liberty Group et la Compagnie des Montages de Ski du Québec

Il affirme prendre cette approche avec RCR sauf que je ne discute pas avec RCR, je discute avec le gouvernement.

Un lobbyiste est inscrit au registre québécois dans le but de permettre des investissements gouvernementaux dans les centres de ski pour e-Liberty dans les régions de Capitale-Nationale et Saguenay–Lac-Saint-Jean. Il implore le gouvernement de trouver une solution au conflit entourant le Mont-Sainte-Anne au plus tard ce printemps.

Au moment d’écrire ses lignes, le bureau de Pierre Fitzgibbon, ministre de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie, n’avait pas répondu à nos questions.

Une vision pour le ski dans l’est du Québec

L’homme d’affaires franco-suisse souhaite créer une destination touristique unifiée dans l’est du Québec centrée sur le ski alpin.

Outre le fait qu’elle soit déjà l’opérateur de la station de Mont Grand-Fonds dans le Charlevoix, la Compagnie des Montages de Ski du Québec souhaite également devenir gestionnaire du Mont Lac-Vert dans au Lac-Saint-Jean à partir du 1er janvier 2024. Le conseil municipal d’Hébertville a voté le 4 décembre à l’unanimité une résolution en vue d’entreprendre le transfert de la gestion des opérations à la compagnie.

Christian Mars affirme discuter avec une troisième station de ski qu’il ne peut pas encore nommer et ajoute : je discute avec Daniel Gauthier [propriétaire du Massif de Charlevoix] pour savoir si on peut faire des choses ensemble.

Si en Europe, les stations de ski vendent du dénivelé, au Québec, la hauteur des montagnes ne le permet pas.

En revanche, vous avez de la multiactivité, explique l’homme qui souhaite vendre des forfaits via les plateformes opérées par e-Liberty Group.

Les vacanciers pourraient alors skier dans plusieurs stations de ski et participer à des activités hivernales typiquement québécoises telles que la motoneige ou de la pêche blanche.

Vous avez des tas d’avantages, mais le seul désavantage c’est que vous avez 73 stations qui se battent dans le même gâteau, laisse-t-il tomber.

De la même façon que Vail resort Company ou Alterra cherchent à unifier leurs skieurs autour des forfaits Epic et Icon, nous devons créer ce forfait sur l’Est-du-Québec, de Stoneham au Mont Lac-Vert, que ce soit par des prises de participations ou des accords commerciaux.

Une citation de Christian Mars, président de e-Liberty Group et la Compagnie des Montagnes de Ski du Québec

Il affirme pouvoir atteindre son objectif sans les montagnes sous la gouverne de RCR, mais ce sera plus long.

Depuis qu’il a pris en charge les activités du Mont Grand-Fonds, l’investisseur a acheté une nouvelle dameuse et six canons à neige qui fonctionnent aussi lors de températures marginales. Selon lui, cet investissement a permis à la station de lancer ses activités avec trois semaines d’avance. Une remontée mécanique débrayable de six places au coût de 14 M$ a été commandée et sera installée d’ici décembre 2024.

Le Massif de Charlevoix vise des sommets vertigineux

Le Massif de Charlevoix.

Le Massif de Charlevoix.

Photo : Radio-Canada / Louis-Simon Lapointe

Publié à 5 h 15 HNE

Le président et fondateur du Massif de Charlevoix, Daniel Gauthier, souhaite investir 400 millions de dollars pour poursuivre le développement international, a appris Radio-Canada.

Son plan : augmenter le domaine skiable de 50 %, ajouter des remontées pour accéder au secteur du Mont à Liguori, améliorer le système d’enneigement, ainsi que doubler le nombre d’habitations au pied et au sommet de la montagne. Pour y arriver, il cherche des partenaires et des discussions sont déjà en cours.

Celui qui a largement contribué au développement de la montagne de ski depuis son achat au tournant des années 2000 veut poursuivre le développement de la montagne et atteindre de nouveaux sommets internationaux.

En 2019, 10 % de la clientèle du Massif provenait de l’extérieur du Québec. Depuis l’arrivée du Club Med, cette proportion a augmenté à 30 % en 2023. On s’est donné comme objectif pour le futur d’augmenter ça à 50 %, raconte Daniel Gauthier.

Une télécabine au Massif.

Le plan de 400 millions de dollars de Daniel Gauthier pourrait se réaliser d’ici 7 ans. (Photo d’archives)

Photo : Radio-Canada / Louis-Simon Lapointe

Mont Grand Fonds

Conscient que 400 millions [représente] beaucoup d’argent, Daniel Gauthier cherche des investisseurs qui viendraient de l’industrie récréotouristique, idéalement du domaine du ski.

C’est pas juste une question d’argent, mais pouvoir jumeler l’expertise et voir plus grand à plusieurs. L’idée d’avoir un partenaire stratégique, c’est de se donner les moyens de nos ambitions, soutient-il.

Une montagne avec des pistes de ski en hiver avec des skieurs et une remontée mécanique

La station de ski Mont-Grand-Fonds est située à environ 15 minutes du centre-ville de La Malbaie. (Photo d’archives)

Photo : Radio-Canada

L’homme d’affaires aimerait créer un groupe de montagnes, basé sur les modèles de l’Ouest américain et canadien. La force du nombre. Mais avec qui? Nous avons déjà une liste, dit-il. Au Québec, mais aussi à l’international.

Daniel Gauthier affirme avoir eu des discussions avec Christian Mars, le président de la Compagnie des montagnes de ski du Québec. Il est le nouveau gestionnaire du Mont Grand Fonds. On reste ouvert à voir comment on pourrait travailler ensemble, assure-t-il.

Le plan de Daniel Gauthier

  • Augmenter de 50 % le domaine skiable
  • Ajouter des remontées
  • Doubler le nombre de chalets et de condos au pied et au sommet
  • Se doter d’un système d’enneigement moderne avec deux fois plus de capacité

Toujours intéressé par le MSA

L’entreprise Resorts of the Canadien Rockies (RCR) qui est gestionnaire de la station Mont-Sainte-Anne ne fait pas nécessairement partie de la liste d’investisseurs potentiels, lance d’abord M. Gauthier, faisant référence à l’offre d’achat qu’il a faite au propriétaire de RCR, le printemps dernier.

J’étais intéressé et je suis encore intéressé, l’affaire, c’est qu’il n’est pas vendeur.

Une citation de Daniel Gauthier, président et fondateur du Massif de Charlevoix

Toutefois, si les propriétaires investissent dans les installations, il serait ouvert à une forme de partenariat avec eux, toujours en lien avec son plan de développement. Ça fait longtemps que je dis que je rêve d’une passe commune deux stations, rappelle-t-il.

Dans son plan de développement, Daniel Gauthier ne cache pas qu’il souhaite aussi faire des acquisitions : on ne s’arrête pas au Mont-Sainte-Anne.

Des skieurs sur une remontée mécanique du Mont-Sainte-Anne, en hiver.

Des skieurs sur une remontée mécanique du Mont-Sainte-Anne, en hiver. (Photo d’archives)

Photo : Radio-Canada / Jean-Philippe Martin

Confiant grâce au Club Med

Daniel Gauthier a bon espoir de trouver les bons partenaires et se donne un an pour y arriver. Le premier jalon est toujours le plus difficile à placer, pour nous autres, c’était le Club Med, raconte-t-il.

Le Club Med a contribué à augmenter le nombre de visiteurs internationaux et le taux d’occupation est de plus de 80 % pour les prochains mois, selon lui. On est super content des résultats et ce que ça donne comme perspectives pour l’avenir, se félicite-t-il.

Si Daniel Gauthier gagne son pari, le plan de 400 millions de dollars pourrait se réaliser d’ici 7 ans.

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La Société de développement Angus a un projet à Rimouski

La Société Angus veut construire 500 logements au centre-ville de Rimouski

La Société Angus veut construire 500 logements au centre-ville de Rimouski

Si le projet va de l’avant, cinq immeubles en hauteur comprenant des centaines de logements abordables verront le jour.

Un terrain vague enneigé.
La première phase serait construite sur le terrain qui donne sur le boulevard René-Lepage Est.
PHOTO : RADIO-CANADA / ÉDOUARD BEAUDOIN

Édouard Beaudoin
Publié le 2 février à 6 h 55 HNE

La Société de développement Angus voit grand pour son seul projet à l’extérieur de Montréal. Ce promoteur immobilier souhaite décontaminer deux terrains au centre-ville de Rimouski pour y construire environ 500 unités locatives abordables réparties sur deux phases et dans cinq immeubles. La construction d’une première phase évaluée à 115 millions de dollars pourrait commencer dès l’automne prochain.

C’est ce que nous apprend un document déposé par cette entreprise d’économie sociale dans le cadre d’un appel d’offres relié à la réalisation de ces unités. Lundi, la Ville de Rimouski a approuvé le changement de zonage nécessaire des terrains où se situaient l’ancien centre commercial Cooprix et l’ancien garage municipal.

Une carte montre les deux lots visés.
Les deux lots visés pour le projet de la Société Angus à Rimouski
PHOTO : RADIO-CANADA / GABRIEL ROCHETTE-BÉRIAULT

La première phase de construction, qui compterait entre 300 et 320 logements sur le terrain du boulevard René-Lepage Est, comprend la construction de deux immeubles d’une hauteur maximale de 36 mètres. Dans la seconde phase, sur la rue Saint-Germain, on prévoit faire sortir de terre les 200 unités restantes, réparties dans trois immeubles d’une hauteur d’au plus 33 mètres.

Cette dernière étape commencerait au quatrième trimestre de 2026, peut-on lire dans le document déposé sur le registre des appels d’offres publics.

Plus important encore, ces centaines d’unités, composées d’une à trois chambres, seront entièrement abordables, promet l’entreprise. Celle-ci bénéficiera d’un congé de taxes foncières, gracieuseté du Plan de lutte contre la pénurie de logements de la Ville de Rimouski.

Ce qu’on veut développer, c’est du logement abordable. Et quand je dis abordable, ce n’est pas un lieu commun, c’est vraiment de l’abordabilité, a assuré le président et chef de la direction d’Angus, Christian Yaccarini.

Un milieu de vie

Le complexe immobilier ira bien plus loin que de simples tours résidentielles, a promis le dirigeant du groupe en entrevue avec Radio-Canada. On ne veut pas faire des boîtes à beurre, on veut faire quelque chose de bien, a confié Christian Yaccarini.

Christian Yaccarini est accoudé sur une rampe métallique.
Christian Yaccarini, président et chef de la direction de la Société de développement Angus
PHOTO : ULYSSE LEMERISE/FOURNIE PAR LA SOCIÉTÉ DE DÉVELOPPEMENT ANGUS

L’entreprise souhaite entre autres créer des espaces communs ainsi que des espaces commerciaux. Du commerce de proximité, sans venir cannibaliser ce qui existe déjà à Rimouski, a commenté le président. On va aller rencontrer les gens à Rimouski – les commerçants, des citoyens – pour savoir quels sont les besoins.

Si le monde nous dit qu’on a besoin d’une microbrasserie mais qu’il y en a déjà trois à Rimouski, on n’ira pas cannibaliser les trois microbrasseries. On va y aller avec finesse pour répondre aux besoins du territoire et non pas pour répondre aux besoins immobiliers.

Vue aérienne d'un quartier urbain.
Une ancienne friche industrielle à Montréal a été convertie en un quartier qui porte le nom d’Angus.
PHOTO : FOURNIE PAR LA SOCIÉTÉ DE DÉVELOPPEMENT ANGUS

Même si certains immeubles atteindront des hauteurs peu communes à Rimouski, Christian Yaccarini affirme qu’à terme, les cinq bâtiments n’atteindront pas tous la trentaine de mètres. On va varier en fonction des terrains, des percées visuelles.

On ne va pas faire un mur qui va cacher le fleuve, au contraire. Pour nous, c’est pratiquement un rêve de pouvoir développer un projet sur le bord du fleuve Saint-Laurent.

— Christian Yaccarini, président et chef de la direction de la Société de développement Angus

Le complexe locatif de cinq immeubles et de plus de 20 000 mètres carrés compterait également plus de 500 places de stationnement, dont une partie en souterrain.

De la musique aux oreilles de la Ville

Ce projet du groupe Angus tombe à point pour Rimouski, aux prises avec un taux d’inoccupation des logements toujours aussi bas et avec des mises en chantier en fort recul depuis plusieurs années.

On n’est pas un entrepreneur en construction, on est un développeur, rappelle le dirigeant du groupe Angus. Dans la région du Bas-du-Fleuve, vous avez des entrepreneurs, mais force est de constater que vous n’avez pas assez de développeurs.

Le terrain vague au nord de la station-service Shell, sur le boulevard René-Lepage Est, à Rimouski.
L’été, ce terrain n’est utile que pour du stationnement. L’hiver, il sert à accumuler la neige lors des opérations de déneigement. (Photo d’archives)
PHOTO : RADIO-CANADA / JEAN-LUC BLANCHET

La plus grande difficulté en ce moment pour un développeur, c’est de mettre la main sur des terrains. On a les terrains.

— Christian Yaccarini

C’est un partenaire de rêve pour Rimouski, affirme le maire Guy Caron. Le projet de 500 unités, en préparation depuis un an, coche plusieurs cases des objectifs de développement de la Ville, notamment l’abordabilité et la densification.

Dès le départ, le maire et la Société Angus avaient des atomes crochus, selon ses dires. On a des besoins de développement au centre-ville, mais on a aussi d’autres atouts, rappelle-t-il en montrant du doigt les deux terrains inoccupés.

Christian Yaccarini souligne pour sa part la proactivité de l’administration municipale, notamment par l’entrée en vigueur de certaines mesures dans son Plan de lutte contre la pénurie de logements. C’est la députée Maïté Blanchette Vézina qui a ouvert les canaux de communication entre la Ville et l’entreprise.

Le maire de Rimouski lors du conseil extraordinaire de la Ville du 18 décembre 2023.
Guy Caron vise la mise en chantier de 600 à 800 unités d’habitation pour 2024. (Photo d’archives)
PHOTO : RADIO-CANADA

Guy Caron est par ailleurs convaincu que, contrairement à une pléthore de projets immobiliers à Rimouski, celui-ci ira bel et bien de l’avant dans les temps impartis. La réglementation municipale permet désormais la construction en hauteur sur les terrains visés, ce qui écarte toute contestation citoyenne potentielle. J’en suis très heureux, avoue le maire.

Ne reste plus que le montage financier pour la décontamination et pour la mise en chantier. La Société de développement Angus compte solliciter la contribution financière de la Société d’habitation du Québec à cet égard. Les deux terrains seront cédés à la Société et, une fois la construction complétée, à une fiducie locale.

Les premiers travaux devraient commencer sur le terrain le plus à l’est avec la décontamination de celui-ci, une opération qui sera en partie assurée par Angus, comme elle l’a fait avec son technopôle du même nom. Comme il faut excaver, on commence par la décontamination des sols, et après, on procède à la construction, détaille M. Yaccarini.

Cependant, une chose est claire dans la tête de l’entrepreneur : le projet ira bel et bien de l’avant d’ici la fin de l’année.

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Un message a été fusionné à un sujet existant : Ottawa-Gatineau: Projets et actualités

Nouveau projet de NFOE :eyes: L’Université du Québec semble enfin travailler à réparer les erreurs passées de ses campus suburbains, isolés et renfermés sur eux même. L’UQTR sera pour la premiere fois véritablement intégrée au tissu urbain de sa ville éponyme, par son nouveau pavillon Pellerin-Marmen. Ça pourrait même être le premier jalon d’une présence accrue de l’université au cœur de Trois-Rivières. De quoi aider à dynamiser son centre-ville, en attendant le TGx :bullettrain_front: :rofl:

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Petite-Rivière-Saint-François veut se doter d’un nouvel espace récréatif multifonctionnel pour son 350e anniversaire, estimé à près de 20 millions de dollars. La Municipalité et le Centre de services scolaire (CSS) de Charlevoix espèrent commencer les travaux en 2025, mais ils attendent encore la confirmation d’une subvention pour concrétiser leur projet de Campus Petite-Rivière-Saint-François.

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UTILE va construire du logement étudiant à Rimouski!

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UTILE a inauguré son projet à Trois-Rivières

L’UTILE (Unité de travail pour l’implantation de logement étudiant) et ses partenaires financiers sont fiers d’inaugurer la Canopée, un immeuble de 179 appartements abordables pour la population étudiante. Le projet est situé au 3750, boulevard Jean-XXIII, à moins de 10 minutes à pied du campus de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR). Cet immeuble, réalisé en respect des budgets et des échéanciers, logera des étudiant⋅es dès le 1er juillet.

Le projet en bref :

  • Terrain de 56 052 pi2 et superficie totale de l’immeuble de 77 768 pi2, incluant 62 990 pi² d’espace locatif résidentiel
  • Bâtiment de 6 étages comptant 179 appartements pour la clientèle étudiante
  • Inclusions : chauffage, électricité, eau chaude, internet, four et réfrigérateur
  • Espaces communautaires intérieurs et extérieurs comprenant des salles d’études, des coins détente et une buanderie
  • Stationnement pour vélos
  • Stationnement extérieur pour voitures (52 cases)
  • Situé au 3750, boulevard Jean-XXIII, àmoins de 10 minutes à pied du campus de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR)
  • À proximité du terminus d’autobus UQTR donnant accès à l’ensemble du réseau de transport collectif de la ville
  • À distance à pied des commerces de proximité et d’espaces verts

Montage financier du projet :

Investissement total : 29,3 M$

  • Association étudiante de l’UQTR : 650 000$
  • Fonds immobilier de solidarité FTQ : 2,5 M$
  • Ville de Trois-Rivières : 4,2 M$
  • Fonds capital pour TOIT financé par la SHQ et administré par le Fonds immobilier de solidarité FTQ : 10,5 M$
  • CSII financé par la SCHL, la SHQ, Ivanhoé Cambridge, le Fonds de solidarité FTQ, la Fondation Mirella et Lino Saputo, Fondaction, la Fondation J. Armand Bombardier et administré par l’Association des groupes de ressources techniques du Québec (AGRTQ) : 14,9 M$

https://www.utile.org/nouvelles/inauguration-de-la-canopee-179-appartements-etudiants-a-trois-rivieres-realises-par-lutile-grace-a-lapport-des-gouvernements-et-de-partenaires-engages

André Desrosiers, le maire des Escoumins, le répète sur tous les tons. Il est passé par la chanson, il y a trois semaines, pour renouveler son appel aux pouvoirs publics. « La Côte-Nord a besoin d’un premier lien », entonne-t-il dans sa composition titrée Tous unis pour un pont. Car si Québec aura son troisième lien pour des raisons de « sécurité économique », d’autres régions se disent d’autant plus vulnérables aux aléas du transport.

Les quelque 100 000 résidents de la Côte-Nord ne peuvent sortir de leur région que par bateau, via les traversiers partant de Tadoussac. Sinon, il y a un pont à Chicoutimi, accessible après un détour de trois heures. « À cause qu’on n’a pas de pont, tout ce qui touche le transport, c’est toujours plus dispendieux, résume le maire en entrevue. Quand un camion est pris sur un quai et qu’il attend là, c’est des frais. Le conducteur est payé pareil. Ça devient un problème. »

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En un peu plus de 15 ans, le Massif de Charlevoix a reçu près de 200 millions en subventions et prêts des gouvernements, selon des demandes d’accès à l’information effectuées par Le Soleil. Des montants qui auraient eu avantage à être dépensés ailleurs, soutiennent des spécialistes.

Résumé

200 millions des gouvernements pour le Massif de Charlevoix

Par Félix Lajoie, Le Soleil

2 juillet 2024 à 04h00

Depuis 2007, les gouvernements québécois et canadiens ont alloué 174 982 547 $ au Groupe Le Massif et aux différentes entités qui forment le projet récréotouristique.|800x0

Depuis 2007, les gouvernements québécois et canadiens ont alloué 174 982 547 $ au Groupe Le Massif et aux différentes entités qui forment le projet récréotouristique. (Jean-Louis Bordeleau/Initiative de journalisme local)

En un peu plus de 15 ans, le Massif de Charlevoix a reçu près de 200 millions en subventions et prêts des gouvernements, selon des demandes d’accès à l’information effectuées par Le Soleil. Des montants qui auraient eu avantage à être dépensés ailleurs, soutiennent des spécialistes.


Depuis 2007, les gouvernements québécois et canadiens ont alloué 198 882 547 $ au Groupe Le Massif et aux différentes entités qui forment le projet récréotouristique.

Selon les demandes d’accès à l’information acheminées à six ministères et organismes gouvernementaux différents, le gouvernement du Québec a versé 147 562 339 $ au centre de ski, au train touristique ainsi qu’au complexe d’hébergements.



Les investissements majeurs commencent en 2007, avec une participation en capital-actions d’Investissement Québec à la hauteur de 25 millions dans le projet. La société d’État a ensuite accordé un prêt de 10 millions en 2010, et a augmenté ses parts dans le projet de 12 millions en 2011 et 2017.


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De son côté, de 2007 à 2021, le ministère de l’Économie de l’Innovation et de l’Énergie a accordé 55 225 000 $ sous diverses formes de prêts et subventions. 21 millions ont notamment été accordés au Groupe Le Massif afin de soutenir le projet du Club Med de Charlevoix.

Le ministère des Transports et de la Mobilité durable a accordé des subventions et prêts à la hauteur de 12 millions, en grande majorité pour soutenir le Train de Charlevoix et le Chemin de fer Charlevoix.

Le ministère des Affaires municipales et de l’Habitation a également financé le projet récréotouristique pour un montant total d’un peu plus de 22 millions. Pour sa part, le ministère du Tourisme a accordé tout près de 11 millions.



Le gouvernement canadien aurait octroyé un total de 51 millions de dollars au Massif et aux différentes organisations qui y sont liées. Le fédéral a entre autres alloué près de 30 millions en 2008, 10 millions lors de la venue du Club Med ainsi que différents montants pour soutenir le train touristique.

Un modèle d’affaires…

Tout en concédant que les montants «sont indécents», Renaud Brossard, vice-président aux communications à l’Institut économique de Montréal (IEDM), n’est pas surpris par le chiffre de 200 millions. Selon lui, le gouvernement du Québec a adopté cette stratégie depuis longtemps: subventionner les gros projets afin d’attirer les investisseurs et réduire leurs risques, sans avoir de certitude sur les retombées.

«Est-ce que ces subventions valent la peine ? C’est toujours très clair, la réponse c’est non. Quand le gouvernement nous présente les projets de subventions, il faut réaliser que les prévisions sur les emplois et les retombées sont assez roses et ne se matérialisent pas toujours », soutient M. Brossard.

«Le gouvernement du Québec n’a pas un très bon historique comme investisseur. On peut penser au projet de Gaspésia, de Ciment McInnis, du Plan Nord ou encore la C-Series de Bombardier. On va voir ce que ça va donner dans quelques années avec Northvolt, mais je ne suis pas très optimiste à ce niveau-là.»

— Renaud Brossard, vice-président aux communications à l’Institut économique de Montréal (IEDM)

Il souligne que «le gouvernement ne fait jamais de calculs pour s’informer sur le scénario inverse: si ça n’avait pas été subventionné, est-ce que le projet aurait eu lieu quand même?»

Étienne Charbonneau, professeur titulaire à l’École nationale d’administration publique (ENAP), affirme que cette habitude de subventionner les grosses compagnies «est devenue le modèle d’affaires» du gouvernement québécois. Le soutien accordé à Ubisoft et à l’industrie du jeu vidéo – qui éprouve présentement des difficultés – en est un autre exemple, selon lui.

…sans garanties

À l’instar de M. Brossard, il déplore que ce financement soit souvent accordé «sans savoir qu’elles seront les retombées réelles».



Questionné à ce sujet, le ministère de l’Économie a déclaré au Soleil «ne pas avoir réalisé à l’interne d’études pour quantifier les retombées économiques liées au Massif de Charlevoix».

Quant à lui, le ministère du Tourisme a répondu qu’il «détient certaines informations relatives aux retombées économiques» du projet, mais que ces dernières «sont la propriété du Massif de Charlevoix.»

«Il ne nous est donc pas possible de divulguer l’information demandée», ajoute le ministère.

Guillaume Tremblay-Boily, chercheur à l’Institut de recherche et d’informations socioéconomiques (IRIS), confirme que «c’est une pratique courante»: le gouvernement subventionne la plupart du temps sans évaluer «elle-même ou de manière indépendante» les retombées liées aux investissements. Il soutient que le gouvernement devrait exiger plus de transparence avant de financer de tels projets.

Investir ailleurs

D’après le vice-président en communications à l’IEDM, le gouvernement du Québec aurait tout avantage à «alléger le fardeau fiscal» des grandes entreprises afin de les inciter à investir ici, au lieu de les attirer avec des prêts et subventions.

«Ce n’est pas juste une question d’impôts. Le retour sur l’investissement est directement affecté par la réglementation, parce que plus c’est long et plus c’est couteux de développer un projet. Donc le gouvernement aurait tout avantage à créer un environnement d’affaires plus attrayant sans avoir besoin de toujours subventionner», suggère M. Brossard.

Il ajoute que les 200 millions auraient ainsi pu être investis dans les services de santé ou d’éducation de la province.

Tout en s’opposant à l’idée d’alléger les impôts des grandes entreprises, M. Tremblay-Boily concède que ces millions auraient «davantage de retombées positives pour l’économie» s’ils étaient investis dans les services sociaux, dans des projets structurants, au lieu de «favoriser toujours les mêmes entreprises capitalistes».

«On sait que les cégeps sont des pourvoyeurs d’emploi de qualité, incitent les gens à rester dans la région et ont un effet porteur sur l’économie locale. Dans Charlevoix, il y a le Centre d’études collégiales, qui est en fait un campus du Cégep de Jonquière. Est-ce qu’on pourrait envisager de créer un Cégep de Charlevoix, officiellement?» propose le chercheur de l’IRIS.

Des terrains loués

Dans une entrevue accordée à Radio-Canada en 2023, Daniel Gauthier, président et fondateur du Groupe Le Massif, a souligné que les montants investis dans la montagne depuis le tournant du siècle totalisent 400 millions de dollars.



De ce montant, le projet du Club Med représenterait des investissements de 130 millions.

Le Groupe Le Massif n’est pas propriétaire des terrains sur lesquels il opère. L’entreprise les exploite plutôt en vertu de trois baux d’une durée de 99 ans, signés avec la MRC de Charlevoix.

Selon les chiffres transmis par la MRC, le Massif a versé 1 370 829 $ en redevances au regroupement de municipalités depuis 2007.

Karine Horvath, directrice générale de la MRC, souligne que d’autres redevances s’appliquent, notamment lorsque l’entreprise souhaite abattre des arbres pour ouvrir des pistes de ski. Toutefois, ces redevances supplémentaires «ne représentent pas des centaines de milliers ou des millions de dollars», indique-t-elle.

On parle de tourisme mais aussi d’aménagement et de développement commercial.

Résumé

Plus de six millions pour attirer les visiteurs à Mont-Saint-Pierre

Par Jean-Philippe Thibault, collaboration spéciale

30 juin 2024 à 04h00

Une rampe de lancement est placée au sommet du mont Saint-Pierre.|800x0

Une rampe de lancement est placée au sommet du mont Saint-Pierre. (Jean-Philippe Thibault/Collaboration spéciale)

Il y a près de 20 ans, l’idée de la Station de montagne sur mer commençait à germer. Depuis, elle a poussé tranquillement jusqu’à se déployer complètement vendredi, alors que les élus et les bénévoles de Mont-Saint-Pierre – une localité de 170 personnes située à quelque 50 km à l’est de Sainte-Anne-des-Monts, en Haute-Gaspésie – ont officiellement inauguré les lieux, point d’orgue marquant la concrétisation d’un vieux rêve.


Environ 6,5 millions de dollars ont été investis afin de donner une seconde vie à plusieurs bâtiments du village et ériger un observatoire perché sur le dessus du mont Saint-Pierre, à 430 mètres d’altitude. Le but avoué est d’ultimement positionner le village comme un arrêt incontournable des touristes lors de leur tour de la Gaspésie.

«C’est un regain de vie. Comme dans nos vies personnelles, les municipalités ont des hauts et des bas. On a regardé ce qu’on pouvait faire collectivement pour revenir au sommet de la vague. On a travaillé une vingtaine d’années là-dessus.



«On est peu d’habitants, alors c’est certain qu’on a l’impression qu’on doit travailler plus fort qu’une ville comme Québec ou Rimouski», indique le maire Magella Émond, qui était premier magistrat lorsque le projet était encore embryonnaire et qui l’est encore aujourd’hui, après un passage par la préfecture.

À faire et à voir

Du village, au niveau de la mer, les visiteurs peuvent aisément apercevoir le nouvel observatoire qui jonche la montagne. La Coopérative de solidarité de développement économique, touristique et social de Mont-Saint-Pierre – créée en 2020 pour travailler assidûment sur ce vaste chantier – a complètement réaménagé le sentier du Delta de 3,2 km pour faciliter l’ascension jusqu’au sommet (il est aussi possible de s’y rendre en navette, moyennant quelques dollars).



Sur place, un circuit d’interprétation permet d’en apprendre davantage sur la morphologie des lieux.

À l’intérieur de l’observatoire est projeté sur les murs une expérience immersive créée par TKNL à propos des phénomènes géologiques de cet amphithéâtre naturel, comme celui rare des roches volantes. À l’extérieur, la vaste terrasse prête vue sur l’anse du village côté mer et vers la vallée glaciaire du Saint-Laurent côté terre, à l’entrée du parc national de la Gaspésie.



L’église a été désacralisée et offre une expérience immersive recréant les sensations d’un vol libre. (Jean-Philippe Thibault/Collaboration spéciale)

En contrebas, à l’heure où plusieurs se demandent toujours que faire de leur lieu de culte, l’église de la municipalité a été désacralisée. Elle héberge aujourd’hui la Salle du clocher, qui rend hommage à l’histoire aérienne de Mont-Saint-Pierre.

La municipalité est reconnue comme étant la capitale du vol libre au Québec et dans l’est du Canada avec ses départs de parapente et de deltaplane. L’endroit a accueilli pendant plus de 40 ans la Fête du vol libre, à l’arrêt depuis la pandémie, et a été la première en Amérique du Nord en 2017 à accueillir une compétition internationale de parapente.

Une autre expérience immersive y est proposée, où les visiteurs peuvent avoir un avant-goût d’un vol en sons et en images, en plus d’en apprendre davantage sur le vent ascendant dynamique faisant des lieux une terre promise pour le vol libre.

L’église a été désacralisée et offre une expérience immersive recréant les sensations d’un vol libre. (Jean-Philippe Thibault/Collaboration spéciale)

Un autre bâtiment chargé d’histoire a été sauvé dans la démarche de la Station de montagne sur mer. L’ancienne auberge jeunesse Les Vagues, en plein cœur du village, a accueilli dans les années 1970 jusqu’à 144 visiteurs à la recherche d’émotions fortes. Sa vétusté lui aura cependant été presque fatale; une démolition était prévue.

Il a plutôt été décidé d’intégrer au paysage l’ancienne auberge à l’abandon dans ce qui est devenu la Place du village, une billetterie et le point de départ de toutes les nouvelles activités, avec écrans tactiles de découverte et un portrait de l’ensemble de l’offre. Une terrasse a été aménagée à l’extérieur, avec une exposition temporaire dans un bâtiment adjacent, un coin bistro et un promontoire, pour en faire un lieu de convergence.

De l’autre côté de la rue, la plage a aussi été réaménagée. Au final, une quinzaine d’emplois ont été créés – la plupart saisonniers – soit l’équivalent de près de 10 % de la population locale.



L’ancienne auberge jeunesse du village est devenue La Place du Village, lieu de convergence au cœur de Mont-Saint-Pierre. (Jean-Philippe Thibault/Collaboration spéciale)

Le président de la Coopérative de solidarité de développement économique, touristique et social de Mont-Saint-Pierre, Jean-Sébastien Cloutier, se réjouit du chemin parcouru et d’avoir enfin pu couper le protocolaire ruban d’inauguration. D’autant plus que l’organisation a réussi à aller chercher une mise de fonds de 1,2 million de dollars dans le milieu. Québec et Ottawa ont quant à eux injecté près de cinq millions.

«C’est un sentiment extrême de fierté d’avoir réalisé ça. On est festifs et dans l’appréciation. On veut créer de la rétention et repositionner Mont-Saint-Pierre.

«On avait besoin de refaire nos classes pour offrir une offre provinciale, nationale et internationale. Maintenant, on l’a!» Celui-ci espère attirer 12 500 visiteurs pour cette première année d’activités.

Un couple de Trois-Rivières croisé par Le Soleil qui était à Mont-Saint-Pierre pour le travail autant que pour le plaisir se réjouit de ces nouvelles installations. «Honnêtement, on a un coup de cœur. J’aimais déjà Sainte-Anne-des-Monts avec la mer et les montagnes, mais ici on est encore plus enclavés. C’est superbe et il commence à y avoir plein de petites choses intéressantes.

«Ils parlent de continuer à développer alors on va surveiller ça. On a même regardé s’il y avait des maisons à vendre», lance en riant Annie Gilbert.

«J’étais venu il y a près de 25 ans, mais l’infrastructure n’était pas aussi développée en hébergement, en accueil et en activités, ajoute son conjoint, Bruno Blouin. Il y a eu une évolution positive. On apprécie encore plus la région, particulièrement la Haute-Gaspésie pour le paysage; la vue imprenable.

«C’est ce qui nous attire et qui fait en sorte qu’on va revenir. Avec un peu plus de programmes de rénovation pour mettre davantage en valeur l’architecture d’antan, pour moi, ça serait le paradis!»

Redynamiser la Haute-Gaspésie

L’an dernier, lors de la présentation des esquisses de la Station de montagne sur mer, elle a été qualifiée de «plus important projet de relance économique et touristique en Haute-Gaspésie».



La MRC est la plus dévitalisée au Québec. Elle se retrouve en 104e et dernière position dans la province selon le plus récent indice de vitalité économique, une mesure élaborée tous les deux ans par l’Institut de la statistique du Québec calculant le taux de travailleurs, le revenu total médian des particuliers et le taux d’accroissement annuel moyen de la population sur cinq ans.

Ce n’est pas pour rien qu’elle porte le surnom de «malbord», une expression encore utilisée aujourd’hui dans le langage courant qui est allée jusqu’à inspirer la microbrasserie de Sainte-Anne-des-Monts, qui porte ce nom.

Le sentier du Delta de 3,2 km a été complètement réaménagé, avec plusieurs marches, pour faciliter l’ascension jusqu’au sommet. (Jean-Philippe Thibault/Collaboration spéciale)

Pour le préfet Guy Bernatchez, un projet comme celui de Mont-Saint-Pierre est un exemple parfait de développement qui permettra à sa MRC de sortir de ce marasme économique et de diversifier son économie. Les villages de la Haute-Gaspésie sont déjà reconnus pour leur côté pittoresque, particulièrement ceux situés dans les criques et les anses, enclavées entre mer et montagnes.

«On a un des plus beaux décors du Québec. De mettre ça en perspective avec des installations de haute qualité comme celle-ci, ça va aider à la rétention du touriste dans notre coin, avec des séjours de plus longue durée. Je le vois comme le début d’un temps nouveau», analyse-t-il en paraphrasant au passage Renée Claude.

Depuis quelques années, plusieurs jeunes entrepreneurs posent chacun leur tour une brique dans la construction d’un nouvel édifice qui tentera de parer les assauts continus de la dévitalisation, alors que d’autres acteurs de longue date agissent comme le mortier en bonifiant leur propre offre.

Victime d’un incendie l’an dernier, Valmont plein air est de retour avec un bâtiment principal flambant neuf à Cap-Chat. Cette semaine, le musée scientifique Exploramer à Sainte-Anne-des-Monts a inauguré sa nouvelle exposition permanente Moi, le Saint-Laurent ainsi que son nouvel aquarium écosystémique.

Après 343 ans d’inaccessibilité (vous avez bien lu), la Sépaq a redonné accès en 2022 à la Seigneurie de la Rivière-de-la-Madeleine, qui a longtemps été un club de pêche privé.

Le préfet de La Haute-Gaspésie, Guy Bernatchez. (Jean-Philippe Thibault/Collaboration spéciale)

L’Auberge l’Amarrée fait des heureux à Saint-Maxime-du-Mont-Louis (1050 habitants), la Coopérative de plein air RAC à Rivière-à-Claude (140 habitants) ou la distillerie Cap-aux-Pêchés dans le même village – pas encore ouverte, mais en voie de l’être – ne sont que quelques exemples tirés au hasard de ce renouveau haut-gaspésien.

«Quand on regarde le portrait, on s’en vient pas mal diversifiés de Les Capucins à Sainte-Madeleine-de-la-Rivière-Madeleine», analyse Guy Bernatchez.

La MRC a d’ailleurs préparé un vaste plan de développement sur 10 ans jusqu’en 2033 avec des projections financières totalisant 160 millions de dollars, où le fédéral, le provincial et le privé seraient mis à contribution à parts égales. Très exactement 42 projets sont sur la table.



«Mont-Saint-Pierre aura marqué le pas. On veut continuer dans cette veine. On veut développer d’autres infrastructures dignes de ce nom, comme ici, pour avoir de plus en plus de monde sur quatre saisons», ajoute le préfet.

«En hôtellerie, on a trois bâtiments revendus qui sont en train de se revamper présentement. Ça fait du bien. Ça fait un renouveau et de la relève», fait remarquer le maire Magella Émond. Il y a quelque chose comme un vent de nouveauté qui souffle actuellement sur le village de Mont-Saint-Pierre et en Haute-Gaspésie. Restera à connaître son intensité et sa durée.

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Après avoir connu des années records grâce, entre autres, aux restrictions de voyage imposées aux Québécois durant la pandémie, l’industrie touristique charlevoisienne constate à regret un certain retour à la normale, en particulier dans le secteur de la location de chalets.

Résumé

La manne du tourisme liée à la pandémie s’essouffle dans Charlevoix

Des touristes à Baie-Saint-Paul2:24

Le Téléjournal Québec

La manne du tourisme liée à la pandémie s’essouffle dans Charlevoix

Des touristes à Baie-Saint-Paul

Photo : Caroline Perron

Publié hier à 16 h 59 HAE

Après avoir connu des années records grâce, entre autres, aux restrictions de voyage imposées aux Québécois durant la pandémie, l’industrie touristique charlevoisienne constate à regret un certain retour à la normale, en particulier dans le secteur de la location de chalets.

Prestige Charlevoix, une association de propriétaires de chalets, observe un ralentissement depuis le début de l’année.

On a regardé nos chiffres, puis on est à 50 % d’atteindre nos objectifs de l’année passée. Donc, il nous reste du chemin à faire, indique en entrevue à Radio-Canada le représentant de cette association, Alain Carrier.

La location de chalets en baisse cette année.ÉMISSION ICI PREMIÈRE.Première heure.

La location de chalets en baisse cette année

ÉMISSION ICI PREMIÈREPremière heure

Durée de 5 minutes 39 secondes5:39

Première heure - Estival 24

Goût de voyager

Il attribue en partie la baisse d’achalandage au désir des Québécois de voyager à l’extérieur du pays maintenant que les restrictions pandémiques ont été levées. Propriétaire d’une agence de voyages depuis 25 ans, M. Carrier est bien placé pour témoigner du phénomène.

Les clients veulent vraiment sortir du Québec. Ils voyagent beaucoup plus qu’avant. Ce n’est même pas comparable au niveau des chiffres qu’on avait avant la pandémie. Les gens ne restent pas au Québec, donc ils ne louent pas de chalets, explique le représentant de Prestige Charlevoix.

Solange Tardy photographiée à l’extérieur d’un chalet l'été avec, en contrebas, le fleuve Saint-Laurent.

Propriétaire d’un chalet et membre de Prestige Charlevoix, Solange Tardy observe que le marché est « vraiment plus tranquille par rapport aux années précédentes ».

Photo : Radio-Canada / Guylaine Bussière

Les effets de l’inflation et de la hausse des taux d’intérêt sur le budget vacances des familles contribuent également à la baisse observée, croit le président de Monsieur Chalet, Philippe Hamel.

On commence à sentir que les gens sont un petit peu plus serrés [financièrement]. La bonne nouvelle, c’est qu’on est dans la bonne direction pour une diminution des taux. Mais en ce moment, on commence à ressentir un peu ces effets-là, confie-t-il.

Hausse de l’offre

L’ajout de chalets sur le marché, jumelé à la diminution de la demande, a également contribué à la baisse du taux d’occupation.

Quand on prend l’industrie en général, la plupart des marchés ont augmenté d’à peu près 10 à 15 % leur offre locative, donc il y a de nouveaux chalets qui sont apparus. On parle d’une diminution d’à peu près 8 % de la demande, ce qui fait à peu près 23, 24 % de diminution au niveau de l’achalandage par propriété. C’est quand même énorme et ça peut faire mal à un propriétaire de chalet, affirme Philippe Hamel.

Le directeur général de Tourisme Charlevoix, Mitchell Dion, remarque pour sa part que les comportements des touristes ont changé depuis les années records enregistrées en 2020 et 2021.

Un phénomène qu’on a commencé à voir l’été dernier, c’est que les gens ne coupent pas nécessairement dans leur voyage, mais ils vont peut-être couper dans les dépenses une fois sur place. Donc, les gens étaient au rendez-vous, les taux d’occupation étaient intéressants, mais dans les attraits, dans les commerces, c’était un petit peu moins intéressant comme saison. J’ai l’impression que c’est un peu ce qu’on va voir cet été aussi, prédit M. Dion.

Un chalet devant une étendue d'eau.

Les réservations de chalets dans Charlevoix ont diminué au cours des dernières années.

Photo : Radio-Canada

Il mentionne qu’au cours du mois de mai, les locateurs d’hôtels et de chalets ont observé une baisse des réservations de 9 % par rapport à la même période l’an dernier. Si les hôteliers continuent à faire de bonnes affaires, les propriétaires de chalets ne bénéficient plus de conditions aussi favorables que durant la pandémie.

C’est sûr que pendant la pandémie, il y a eu une espèce de ruée vers l’or. Les résidences de tourisme étaient vraiment le format idéal. On disait aux gens d’apporter leur nourriture et tout. Donc, c’était tout à fait approprié comme forme d’hébergement. Je pense que ça a encore sa place pour des groupes plus volumineux, les familles, les choses comme ça, mais […] on voit que le comportement du consommateur change, raconte le patron de Tourisme Charlevoix.

Prix élevés

Le propriétaire de l’agence de location Hébergement Charlevoix, Daniel Guay, affirme que ses clients qui continuent à demander des prix aussi élevés que durant la période faste de la pandémie ont plus de difficulté à trouver des locataires.

Durant la pandémie, les gens étaient prêts à payer des prix astronomiques pour pouvoir avoir une maison en location, et certains propriétaires ont conservé leur liste de prix à [un niveau] tellement élevé qu’à un moment donné, les gens disent : “Eh bien, regarde, moi, à ce prix-là, je vais aller ailleurs”, raconte M. Guay.

Un écriteau avec l'inscription « Hébergement Charlevoix » est installé devant un bureau.

Les bureaux d’Hébergement Charlevoix

Photo : Radio-Canada / Guylaine Bussière

Il dit avoir sensibilisé les quelque 300 propriétaires qui composent son agence à l’importance d’adapter leurs prix à la diminution de la demande.

Ce n’est pas tout le monde qui le fait, c’est sûr et certain. Il y en a qui réagissent maintenant en disant, par exemple : “Eh bien là, moi, je n’ai pas loué pour la fin juillet.” Ils n’ont pas loué parce que, justement, ils n’ont pas baissé leurs prix, alors qu’ils auraient pu le faire, fait observer Daniel Guay.

Retour à la normale

Selon lui, le marché de la location touristique est malheureusement revenu à ce qu’il était en 2018 et en 2019, juste avant la pandémie.

On a eu la COVID qui, entre guillemets, nous a été très favorable, mais là, on est revenus comme un peu à la normale. C’est que les gens, maintenant, peuvent aller partout dans le monde, ils peuvent aller partout au Québec. Donc, c’est sûr et certain qu’on revient un petit peu à la normale, fait observer M. Guay.

Pour avoir du monde, il invite ses membres à être réalistes et à ajuster leurs prix à la nouvelle réalité.

Avec des informations de Guylaine Bussière

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