Ailleurs au Québec - Projets et actualités

Des abris végétalisés pour protéger les dernières goélettes

Deux des trois goélettes sous les nouvelles structures.

Les goélettes du Musée maritime de Charlevoix ont été mises à l’abri sous d’immenses structures.

Photo : Eugénie Émond

Radio-Canada

Publié hier à 11 h 37 HAE

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Le Musée maritime de Charlevoix termine la construction de toits végétalisés pour protéger trois goélettes du Saint-Laurent.

Le projet de 7,9 millions de dollars comprend d’immenses structures sous lesquelles les navires de bois sont dorénavant à l’abri des intempéries sur le site extérieur du Musée de Saint-Joseph-de-la-Rive. Une fondation de béton a aussi été aménagée pour surélever les goélettes.

Nos goélettes qui sont entièrement faites de bois ne séchaient pas. Donc, pour assurer une pérennité, on a construit ces abris. C’est très innovant. Ça n’a jamais été fait, à ma connaissance, raconte le directeur général du Musée, Benoît Berthiaume.

Boîtes de sédums, la plante choisie pour recouvrir les abris des goélettes.

Ces plantes, des sédums, seront posées sur les abris des goélettes.

Photo : Eugénie Émond

Depuis jeudi, des ouvriers s’affairent à couvrir de plantes une partie de la toiture.

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Avec le budget, on a réussi à couvrir 35 % de la toiture. Dans nos budgets prochains, on va essayer de se rendre à 100 %, souligne M. Berthiaume.

L’initiative s’inscrit dans une optique d’aménagement durable, mais elle a aussi un aspect esthétique. On a beaucoup de points de vue en montagne. On voit d’un peu partout le toit de ces abris-là, explique M. Berthiaume.

Les travaux devraient s’étaler jusqu’au mois d’octobre.

Ces abris étaient rendus nécessaires pour préserver les navires, dont l’état se détériore. L’hiver, de grandes toiles seront ajoutées pour fermer les structures.

Protéger des navires rarissimes avec un toit vert.ÉMISSION ICI PREMIÈRE.Première heure.

Protéger des navires rarissimes avec un toit vert

Les trois goélettes de bois exposées au Musée maritime de Charlevoix sont parmi les dernières au Québec. Deux d’entre elles sont classées biens patrimoniaux, dont la célèbre Marie-Clarisse II qui célèbre cette année ses 100 ans.

Avec les années, avec l’humidité, le bois s’est détérioré. Comme dirait un médecin, on a stoppé l’hémorragie avec les toitures. C’est le but de ça. Après ça, on va leur donner de l’amour pour les prochaines années pour les remettre à niveau.

Le Musée maritime de Charlevoix a aussi un projet de passerelle aérienne pour donner un meilleur accès au fleuve aux visiteurs, qui pourrait se réaliser dans les prochaines années.

D’après les informations d’Eugénie Émond

Anticosti ajoutée au patrimoine mondial de l’UNESCO

PHOTO DAVID BOILY, ARCHIVES LA PRESSE

Anticosti compte plus de 1440 espèces de fossiles qui attirent des chercheurs de partout dans le monde.

(Montréal) L’île d’Anticosti et ses nombreux fossiles ont été inscrits sur la Liste du patrimoine mondial de l’UNESCO, mardi. Il s’agit du troisième lieu au Québec, après l’arrondissement historique du Vieux-Québec et le Parc national de Miguasha, à être ajouté sur cette liste de sites uniques dans le monde.

Publié à 10h12 Mis à jour à 11h59

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Émilie Bilodeau
Émilie Bilodeau La Presse

C’est la paléontologie extraordinaire de l’île qui a permis à Anticosti d’être nommée sur la Liste du patrimoine mondial lors de sa 45e session annuelle qui se tenait à Riyad, en Arabie saoudite, mardi.

Anticosti compte plus de 1440 espèces de fossiles qui attirent des chercheurs de partout dans le monde. L’étude de ces fossiles a permis de démontrer que les changements de climat et du niveau de la mer ont causé l’extinction de presque toute la vie océanique sur la planète à la fin de la période de l’Ordovicien (il y a entre 447 et 437 millions d’années).

Cet intervalle de l’histoire de la Terre n’était pas représenté, à ce jour, au patrimoine mondial de l’UNESCO.

« L’île d’Anticosti nous aide à mieux comprendre comment le changement climatique et l’élévation du niveau de la mer à l’époque ont contribué à un moment décisif de l’histoire – la première extinction massive mondiale de la vie sur Terre », a expliqué Steven Guilbeault, ministre de l’Environnement et du Changement climatique et ministre responsable de Parcs Canada, dans un communiqué de presse. Celui-ci a d’ailleurs félicité les organisations qui ont mené une campagne pour que l’île soit ajoutée à la Liste de l’UNESCO.

La mairesse d’Anticosti, Hélène Boulanger, qui milite depuis plusieurs années pour que sa municipalité soit nommée lieu patrimonial, s’est également réjouie de l’annonce. Elle a toutefois mentionné qu’il reste beaucoup de travail à faire pour mettre en valeur les atouts de l’île et pour préparer l’accueil de touristes.

« Nous devons nous préparer à recevoir un nombre beaucoup plus important de visiteurs, et nos infrastructures d’accueil doivent être mises à niveau. Nous avons besoin d’une meilleure desserte en transport et d’une nouvelle offre d’hébergement, mais aussi d’autres infrastructures et services de base. Un Centre d’interprétation de calibre mondial permettra également d’accueillir les visiteurs, de partager les connaissances au public et de mettre en lumière la Valeur universelle exceptionnelle d’Anticosti », a indiqué Mme Boulanger, dans un communiqué.

L’île d’Anticosti est située au large du golfe du Saint-Laurent et a une superficie de 7943 km2 ; 201 personnes y habitent de manière permanente.

D’autres réactions

Anticosti est un véritable joyau du Québec, du Canada, et du monde entier. Cette île extraordinaire nous dévoile des secrets au sujet de notre passé et de l’impact que le changement climatique a eu sur la Terre il y des millions d’années. Son inscription à la Liste du patrimoine mondial est un moment historique dont nous devrions tous et toutes être fiers !

Diane Lebouthillier, ministre des Pêches, des Océans et de la Garde côtière canadienne et députée pour Gaspésie—Les Îles-de-la-Madeleine

Faisant partie de notre Nitassinan, l’île d’Anticosti est d’une grande importance pour nos valeurs spirituelles, notre identité et notre culture. L’union des forces de nos communautés, municipales, régionales, gouvernementales et scientifiques a permis cette reconnaissance au Patrimoine mondial de l’UNESCO. Nous souhaitons continuer cette collaboration pour la suite de l’aventure.

Jean-Charles Piétacho, chef innu de Ekuanitshit

Nous nous réjouissons de la reconnaissance d’Anticosti. Cela fera rayonner la culture innue ici et à l’international. Nous souhaitons continuer la collaboration avec les acteurs locaux, régionaux et nationaux afin de permettre la mise en valeur de ce site exceptionnel.

Réal Tettaut, chef de la communauté de Nutashkuan

Partout au Québec, ce sont des dizaines de milliers de personnes qui se sont mobilisées pour sauver Anticosti des forages pétroliers et gaziers, et soutenir sa candidature à l’UNESCO. Les générations actuelles et futures pourront remercier la mobilisation citoyenne qui a permis de protéger ce joyau collectif et d’assurer un avenir durable à la communauté de l’île.

Alice-Anne Simard, directrice générale de Nature Québec

Aujourd’hui est une journée historique. Anticosti est une île emblématique qui se distingue à l’échelle mondiale par l’abondance, la diversité et l’état de conservation des fossiles présents sur son territoire.

Benoit Charrette, ministre de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs et ministre responsable de la région des Laurentides, gouvernement du Québec

Une inscription sur la Liste du patrimoine mondial est synonyme de reconnaissance de la valeur universelle exceptionnelle d’un site et procure une visibilité d’envergure à l’échelle internationale. Anticosti devient ainsi le troisième site québécois à se voir attribuer par l’UNESCO cette distinction, avec l’arrondissement historique du Vieux-Québec et le parc national de Miguasha dans la péninsule gaspésienne.

Martine Biron, ministre des Relations internationales et de la Francophonie et ministre responsable de la Condition féminine, gouvernement du Québec

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Anticosti est un pure joyau dont on peut tous être très fier et qu’on a su préserver de l’exploitation en en faisant un sanctuaire naturel protégé, non seulement au nom des québécois, mais aussi pour la science, l’environnement et le bénéfice de toute l’humanité.

Son accession au patrimoine mondial de l’Unesco est en conséquence le trophée le plus prestigieux que l’on puisse espérer recevoir et une reconnaissance mondiale de son inestimable valeur.

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Je suis passé devant cet été - je ne savais pas qu’il était fermé!

Ils n’en auront probablement pas les moyens, mais ils devraient s’inspirer du cyclorama du Gettysburg National Military Park Museum. Il y a quelques vidéos dans le bas de la page. Ils ont trouvé une superbe façon de mettre en valeur leur cyclorama plus que centenaire.

Un petit extrait, qui ne rend malheureusement pas justice au cyclorama. Ils en ont fait une oeuvre vivante, avec projections, effets spéciaux, décors en 3D, etc. Comme il y est interdit d’y filmer des vidéos, voici un extrait trouvé sur youtube :

Mais bon, c’est sûr que l’histoire de la guerre de sécession attire plus que les bondieuseries ces jours-ci.

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:frowning_face:

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J’étais à La Malbaie cet été et suis passé devant…bien dommage!

Dommage en effet, mais tout cela est symptomatique d’une économie trop dépendante de la villégiature. En fait il se construit beaucoup dans Charlevoix mais surtout pour de la location touristique, donc très difficile de se loger que ce soit en location permanente ou pour acheter. Avec comme conséquence que la population résidente vieillit et son nombre stagne, d’où la difficulté à faire vivre des activités culturelles plus variées sur toute l’année. :worried:

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Espace Péribonka La signature de Péribonka

PHOTO STÉPHANE GROLEAU, FOURNIE PAR MDO

L’Espace Péribonka

Le nouvel édifice public de Péribonka, construit aux abords du lac Saint-Jean, conjugue avec élégance le passé et l’avenir de ce village de 500 âmes. Ses pare-soleil torsadés originaux, créés à Montréal, sont des joyaux d’ingénierie et d’architecture textile.

Mis à jour à 12h00

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André Laroche
André Laroche Collaboration spéciale

Le nom de Péribonka incarne deux éléments importants de la culture populaire québécoise : ses campagnes servent de décor au roman de Louis Hémon Maria Chapdelaine, et son quai fait office de fil de départ de la Traversée internationale du lac Saint-Jean depuis ses débuts en 1955.

Fière de cet héritage, cette communauté a uni ses efforts ces dernières années pour se doter d’un bâtiment à l’architecture à la fois unique et fidèle à son identité. « Elle voulait une signature visuelle qui ferait le pont entre ses origines et sa vision pour l’avenir », résume Alexandre Simard, architecte principal chez MDO Maîtres d’Œuvre Architectes de Chicoutimi.

Comment une si petite municipalité a-t-elle pu parvenir à se payer un édifice de 17 millions de dollars ? En fondant tous ses besoins en un seul projet : un nouvel hôtel de ville, une caserne de pompiers, une bibliothèque municipale, des salles polyvalentes pour ses organismes communautaires et l’intégration de l’église du village, convertie pour y loger le musée Louis-Hémon.

Ce n’est pas tout. L’ensemble architectural, construit sur le site d’une ancienne école, abandonnée depuis de nombreuses années, inclut aussi une maison classée patrimoniale, considérée comme le symbole des premiers établissements coloniaux de la région.

Lieu de pèlerinage

PHOTO STÉPHANE GROLEAU, FOURNIE PAR MDO

Le résultat est à la fois sobre et somptueux.

Le résultat ? Un édifice à la fois sobre et somptueux, en forme d’enceinte de bois, de pierre et de verre, au cœur de laquelle trône la demeure ancestrale. Ce choix est une petite révolution en soi. « Il a fallu se montrer convaincant », admet Carl Hovington, architecte et chargé de projet chez MDO.

La maison, habitée par Hémon à l’époque où il a écrit son œuvre, est considérée depuis longtemps comme un lieu de pèlerinage populaire, malgré son relatif éloignement du village. Le plan initial prévoyait son déménagement tout près du musée, où aurait été reconstitué son environnement campagnard pour respecter son contexte historique, selon les normes du ministère de la Culture.

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« Même dans un champ, la maison aurait été décontextualisée, car elle aurait été déplacée près de la route provinciale. Elle aurait subi les dommages de la pollution automobile, en plus des intempéries causées par la proximité du lac Saint-Jean. De plus, le bruit de la circulation n’aurait pas été propice à l’immersion du visiteur », souligne M. Hovington.

« Nous avons donc convaincu le ministère de la Culture de la placer plutôt au cœur du projet, à titre de principale pièce muséale, et de positionner les autres parties du projet tout autour d’elle comme un écrin protecteur. Elle devient ainsi le bijou du musée », explique Alexandre Simard.

Des pare-soleil innovants

PHOTO STÉPHANE GROLEAU, FOURNIE PAR MDO

Les différentes parties du projet sont positionnées autour de la maison d’époque.

Concevoir une bibliothèque inspirante était également un élément incontournable pour cette communauté associée à la littérature. Autrefois coincée dans l’ancien presbytère, la bibliothèque occupe désormais une vaste partie de l’édifice. Son plafond cathédrale crée un équilibre avec l’ancienne église adjacente.

« La bibliothèque est destinée à devenir un lieu de rassemblement comme était l’église autrefois », glisse M. Simard.

PHOTO STÉPHANE GROLEAU, FOURNIE PAR MDO

La bibliothèque se veut un lieu de rassemblement.

Ses grands espaces propices à la lecture sont inondés de lumière naturelle grâce à sa façade sud complètement vitrée. Cet immense fenestrage permet également aux visiteurs de jouir de la magnifique vue sur la rivière Péribonka qui afflue vers le lac Saint-Jean.

« Un plein ensoleillement comporte tout de même des désavantages, concède Alexandre Simard. La chaleur peut devenir inconfortable en été et le soleil détériore les livres. Il nous fallait atténuer ces deux éléments. »

La solution ? Une série de longs pare-soleil verticaux à la forme torsadée. Créées par la firme montréalaise Sollertia, spécialisée dans l’architecture textile, ces longues bandes de polyester et de PVC permettent de jouir d’une vue exceptionnelle sur le paysage tout en bloquant les rayons du soleil.

PHOTO STÉPHANE GROLEAU, FOURNIE PAR MDO

Les pare-soleil développés par la firme montréalaise Sollertia

Ce projet a nécessité beaucoup de recherche et de développement pour créer les formes inusitées, recherchées par les architectes, reconnaît Claude Le Bel, président et fondateur de Sollertia.

PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, ARCHIVES LA PRESSE

Claude Le Bel, président et fondateur de Sollertia

« Une bande de tissu, comme un foulard, va plier à son milieu quand on veut la tordre. À Péribonka, il nous fallait créer des formes de vague qui allaient à l’encontre du mouvement naturel de la membrane. Pour y parvenir, nous avons dû créer une structure unique à chaque pare-soleil », explique cet ancien directeur technique et chef monteur au Cirque du Soleil.

L’équipe de Sollertia a dû aussi relever le défi de fixer ses pare-soleil à la façade vitrée où les points d’ancrage sont limités. « Avec les architectes et les ingénieurs, nous avons inventé de nouveaux ancrages capables de supporter la forte charge des vents à cet endroit », indique M. Le Bel.

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L’ensemble est aussi résistant, sinon plus, que son équivalent en acier ou en aluminium, assure-t-il. De plus, il offre l’avantage d’être translucide, donc de ne pas bloquer complètement la lumière du soleil tout en réduisant sa chaleur.

L’effet voulu est atteint, se réjouissent les architectes. « Les pare-soleil donnent l’impression de pages ouvertes, ou encore de voiles sur le lac. Dans les deux cas, la symbolique est en accord avec la nature de l’édifice et son environnement », concluent-ils.

Consultez le site de l’Espace Péribonka

Consultez notre article sur Sollertia

En savoir plus

  • 1700 m⁠2
    Superficie de l’Espace Péribonka
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Je suis tombé sur cette publication sur un réseau social. Voici le lien vers Kollectif, qui présente ce Lab-école du Saguenay. Magnifique.
https://kollectif.net/actualites/lecole-de-letincelle-lab-ecole-saguenay/

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J’adore. Chaque fois qu’on voit des bibliothèques, des centres sportifs, des théâtres se construire au Québec, ça me rappelle à quel point la politique sur les concours d’architecture est bénéfique pour notre société.

Ce sont des joyaux.

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Magnifique :heart_eyes:

On se croirait dans une utopie finlandaise, j’adore.

Maintenant, s’ils pouvaient assurer un entretien minimal du parc scolaire existant ce serait déjà un gros plus. Pas nécessaire de tout reconstruire à court terme pour donner un résultat aussi spectaculaire que ce projet (ce serait trop beau et trop cher pour être vrai), juste s’assurer que les plafonds décrépis ne tombent pas sur la tête des élèves… Et oui, en élevant le standard et en rénovant les écoles pour se rapprocher de cet idéal on pourrait finir par avoir des écoles dont on pourrait être fier, un peut comme nos bibliothèques sont devenues sources de fierté dans les dernières décennies.

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Je regarde le centre aquatique ou encore la bibliothèque en construction à Laval, on est malheureusement loin de la définition de joyau! Il reste du travail à faire en terme d’architecture, même dans les projets collectifs.
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Regardez le centre aquatique de Brossard, la bibliothèque de Varennes ou de Drummondville…

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à l’Université Laval

Université Laval : un pavillon « à la fine pointe » pour les sciences de l’éducation

Le pavillon pourra notamment accueillir des groupes scolaires pour aider la transition entre les milieux scolaire et universitaire.

Maquette d'un bâtiment vitré sur un campus universitaire
Le pavillon La Passerelle deviendra le coeur de la Faculté des sciences de l’éducation, selon la rectrice de l’Université Laval, Sophie D’Amours.
PHOTO : FOURNIE PAR L’UNIVERSITÉ LAVAL

David Rémillard
Publié à 13 h 57 HNE

Un pavillon « à la fine pointe » de la technologie des sciences de l’éducation, appelé La Passerelle, sera construit à l’Université Laval pour attirer davantage d’étudiants en enseignement. Le gouvernement Legault injecte 19,2 millions de dollars dans le projet et espère ainsi aider à contrer la pénurie de personnel qui sévit dans les écoles du Québec.

Érigé près de l’actuel pavillon J.A.-DeSève, ce nouveau pavillon deviendra le coeur de la Faculté des Sciences de l’éducation à l’Université Laval, a déclaré jeudi la rectrice Sophie D’Amours, parlant d’une annonce majeure qui va transformer l’institution.

Selon une description du projet présenté en conférence de presse, La Passerelle aura la capacité d’accueillir 175 étudiantes et étudiants supplémentaires en enseignement, en psychoéducation, en orientation, en intervention sportive et en administration scolaire.

Les espaces comprendront notamment des salles d’apprentissage actif et collaboratif ainsi que des espaces de travaux pratiques, le tout dans des installations à la fine pointe de la technologie. On y trouvera également des classes pilotes permettant de simuler des situations réelles avec des groupes issus d’écoles de la région, peut-on lire dans un résumé du projet.

Des groupes scolaires pourront en effet être accueillis à l’Université Laval à des fins pédagogiques, notamment pour rapprocher les milieux universitaire et scolaire. Il permettra de mieux faire le pont entre le milieu universitaire, la recherche, l’insertion professionnelle et le perfectionnement du personnel scolaire, a mentionné Mme D’Amours.

Selon l’échéancier, le début des travaux de construction est prévu pour 2026 et l’ouverture à temps pour la rentrée de l’automne 2028.

Attirer des profs

Pour le gouvernement du Québec, aux prises avec une pénurie d’enseignantes et d’enseignants, ce pavillon incarne la valorisation de la profession. L’Université Laval, pour sa part, a poussé le projet pour faire partie de la solution aux problèmes de l’État québécois.

On espère ainsi envoyer un signal fort vers les jeunes et les attirer vers des études en éducation.

Ce nouveau modèle amène aussi avec lui la promesse d’un plus grand nombre de diplômés pour répondre à la forte demande de personnel dans nos écoles, a affirmé au cours d’une allocution Pascale Déry, ministre de l’Enseignement supérieur du Québec.

Outre l’environnement de travail, le gouvernement et l’Université Laval veulent moderniser les méthodes d’enseignement et adapter le cursus en conséquence. Selon Mme Déry, le pavillon sera le théâtre d’une diversité d’approches pédagogiques où on va mettre l’étudiant au centre, son engagement et l’apport de son expérience personnelle.

Abandons

Le ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, était également présent à l’annonce de jeudi matin. Ce dernier a rappelé que plusieurs étudiantes et étudiants abandonnent leur parcours universitaire en éducation avant d’avoir complété leur formation.

Il faut attirer davantage de jeunes dans nos facultés d’éducation. Il s’en inscrit 5000 par année. Au bout de 4 ans, il nous en reste que 3000, a-t-il dit, s’interrogeant sur les causes de ces abandons.

Je suis convaincu qu’avec le pavillon dont on annonce aujourd’hui la construction, c’est justement le genre d’environnement qui, je crois, va nous donner les moyens et va donner les moyens à l’Université Laval d’en retenir davantage.

Une citation de Bernard Drainville, ministre de l’Éducation

M. Drainville croit que le nouveau milieu d’enseignement universitaire sera mieux adapté pour permettre aux futurs enseignantes et enseignants d’intégrer les écoles nouvelle génération que souhaitent construire la province.

L’Université Laval accueille actuellement 2000 étudiants inscrits à la Faculté des Sciences de l’éducation, tous programmes confondus.

Université Laval : un pavillon « à la fine pointe » pour les sciences de l’éducation

Un pavillon « à la fine pointe » de la technologie des sciences de l’éducation, appelé La Passerelle, sera construit à l’Université Laval pour attirer davantage d’étudiants en enseignement. Le gouvernement Legault injecte 19,2 millions de dollars dans le projet et espère ainsi aider à contrer la pénurie de personnel qui sévit dans les écoles du Québec.

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Centres de données Microsoft investira 500 millions US au Québec

PHOTO PATRICK SANFAÇON, ARCHIVES LA PRESSE

Microsoft compte un millier d’employés au Québec et deux bureaux, un à Québec et un à Montréal (notre photo).

Microsoft construira dans les deux prochaines années quatre centres de données dans la grande région de Québec, un investissement de quelque 500 millions US qui sera annoncé ce mercredi matin.

Publié à 1h00 Mis à jour à 5h00

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Karim Benessaieh
Karim Benessaieh La Presse

Les quatre complexes dont la construction commencera dans les prochains mois seront situés à L’Ancienne-Lorette, Donnacona, Saint-Augustin-de-Desmaures et Lévis. Ils s’ajoutent au centre de données que Microsoft avait ouvert à Québec en 2016. Les quatre installations serviront la clientèle d’affaires du Québec et de l’est du Canada pour le service infonuagique Microsoft Azure, deuxième au monde en parts de marché avec 23 %, derrière AWS d’Amazon, selon Statista.

Ces centres de données, selon le communiqué rédigé par Microsoft, permettront d’augmenter de plus de 240 % les capacités informatiques québécoises au cours des trois prochaines années. À l’échelle du Canada, l’infrastructure infonuagique de Microsoft augmentera de 750 %.

On promet l’utilisation de « matériaux à faibles émissions de carbone » pendant la construction, ainsi que l’utilisation d’énergies renouvelables et de mesures pour réduire la consommation de diesel pendant les opérations.

« Cette augmentation de la capacité va permettre aux Québécois de garder leurs données chez eux : c’est important », explique en entrevue Michel Biron, directeur du secteur public pour l’est du Canada chez Microsoft.

Formation en cybersécurité

Ces investissements totalisant un demi-milliard de dollars américains démontrent l’importance du Québec pour l’entreprise fondée par Bill Gates et Paul Allen en 1975, selon M. Biron.

« Juste au Québec, c’est près de 3200 partenaires d’affaires qui œuvrent au quotidien avec la technologie de Microsoft […]. L’écosystème de Microsoft au Québec, c’est 58 000 emplois à temps plein chez nos différents partenaires. Microsoft elle-même a un peu plus de 1000 emplois au Québec. »

On annoncera par ailleurs l’ouverture d’un centre de formation consacré à la cybersécurité en collaboration avec KPMG Canada, un investissement de 1,7 million qui permettra la « formation gratuite et pratique en français » de 11 000 personnes dans sa première phase.

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Un site archéologique autochtone visé pour du développement résidentiel à Rimouski

La ville de Rimouski à travers les arbres.
Un de ces terrains offre une vue imprenable sur la ville de Rimouski.
PHOTO : RADIO-CANADA / SÉBASTIEN ROSS

Michel-Félix Tremblay
Publié à 5 h 00 HNE

La Ville de Rimouski cible l’un des plus anciens sites attestant de la présence des Premières Nations au Québec pour du développement résidentiel. C’est ce que propose son plan quinquennal de développement et redéveloppement.

Le plan, accessible en ligne, identifie une trentaine de zones présentant un potentiel pour accueillir des projets immobiliers. Rimouski connaît une crise du logement sans précédent.

Parmi ces secteurs, on compte le terrain où des fouilles réalisées en 1991 ont permis de retrouver des milliers d’artéfacts appartenant à des nomades de culture Plano. Ces ancêtres des Autochtones d’aujourd’hui ont habité Rimouski, du moins temporairement, il y a plus de 9000 ans, pour chasser le caribou et pêcher.

Et il reste encore des milliers et des milliers d’artéfacts sur place, confirme l’archéologue Claude Chapdelaine, celui-là même qui a été responsable des travaux il y a 32 ans.

Ce serait une gaffe monumentale de construire ici, ajoute le professeur émérite du Département d’anthropologie de l’Université de Montréal.

Une carte du site archéologique.
En jaune, le secteur identifié pour du développement. Des rues projetées apparaissent même sur la carte de l’arpenteur général du Québec. La Ville de Rimouski dit ne pas savoir pourquoi et a demandé le retrait de ces rues.
PHOTO : RADIO-CANADA

C’est carrément un manque de respect envers la communauté, rétorque vivement le chef des Mi’gmaq de Gespeg, Terry Shaw. Leur territoire ancestral se confond avec celui des Wolastoqiyik Wahsipekuk dans le secteur de Rimouski.

Ça n’a pas de bon sens de viser un développement en sachant qu’il y a de quoi dans le souterrain. On n’a peut-être pas de titres sur ce territoire, mais on a des droits qui sont reconnus et qui nous donnent certains pouvoirs.

Une citation de Terry Shaw, chef, Mi’gmaq de Gespeg

L’article 11 de la déclaration des Nations unies sur le droit des peuples autochtones, qui a été ratifiée par le Canada et qui a force de loi depuis 2021, mentionne qu’ils ont notamment le droit de conserver, de protéger et de développer les manifestations passées, présentes et futures de leur culture, telles que les sites archéologiques.

Il n’y a pas de projet concret pour l’instant à cet endroit, mais un homme d’affaires rimouskois a acheté, il y a quelques mois, deux des quatre terrains qui composent le site archéologique oublié.

Marc Pigeon, propriétaire de Technipro, une entreprise de construction, ignorait la riche histoire de sa nouvelle propriété avant l’appel de Radio-Canada. Rien n’en fait mention dans l’acte notarié de la transaction.

Des objets en pierre taillés par des Amérindiens il y a 9000 ans.
Quelques artéfacts retrouvés à Rimouski en 1991 qui datent de 9000 ans. Jamais ils n’ont été exposés dans la région depuis leur découverte. Ils sont toujours sous la garde de l’Université de Montréal, mais ils seront bientôt transférés à la réserve du gouvernement du Québec, à Québec.
PHOTO : RADIO-CANADA

M. Pigeon qualifie de très embryonnaire le projet qu’il anticipe pour ces terrains, et dit vouloir se renseigner davantage.

Depuis au moins 30 ans, des promoteurs ont montré de l’intérêt à faire du développement immobilier sur ces terrains, nous a confirmé la Ville. D’ailleurs, des rues projetées apparaissent sur la carte de l’Arpenteur du Québec.

S’il n’y a pas de pressions, ils vont le faire (construire), personne ne sera au courant et quand ça va arriver, on va brailler et on va dire “mon Dieu, comment ça se fait qu’on ne les a pas avertis”

Une citation de Claude Chapdelaine, archéologue à la retraite et professeur émérite

Bien qu’en principe quiconque trouve des artéfacts archéologiques doit aviser le ministère, par exemple lors de la construction d’une rue, cela ne constitue pas une garantie de préservation du site, s’inquiète l’archéologue Claude Chapdelaine.

Un terrain avec une vue partielle sur le fleuve.
Il n’y a pas de projet concret pour l’instant à cet endroit, mais un homme d’affaires rimouskois a acheté, il y a quelques mois, deux des quatre terrains qui composent le site archéologique oublié.
PHOTO : AFP / SÉBASTIEN ROSS

À la Ville, on se défend en disant que la zone n’est pas jugée prioritaire. Ça démontre une volonté, oui, mais pas une permission automatique, nuance le maire Guy Caron.

Toutes les décisions sont prises au cas par cas, toutes les contraintes seront prises en considération lorsque la décision de développer sera prise.

Une citation de Guy Caron, maire de Rimouski

Un site oublié de tous

Étonnamment, le Plan de développement et de redéveloppement mentionne que le potentiel de conservation de l’endroit est inexistant. Pourtant, lors de sa découverte en 1991, il s’agissait du plus ancien site archéologique du Québec.

Personne à la Ville de Rimouski ne semblait connaître le riche passé de ce terrain, avant aujourd’hui. Le plan d’urbanisme de la Ville, dont la dernière version remonte à 2014, est complètement muet à ce chapitre.

On n’avait pas l’information, avoue tout simplement le directeur du Service de l’urbanisme, Jean-Phillip Murray.

Le plan d’urbanisme de 2014 identifiait aussi ce secteur pour du développement futur. Lorsque les fonctionnaires de la Ville ont refait l’analyse en 2022 et 2023, il ne s’est trouvé personne pour lever la main et mentionner qu’il pourrait être délicat de construire des maisons sur un site archéologique autochtone.

Un homme et son tamis.
Les fouilles de 1991. La bretelle de l’autoroute se trouverait aujourd’hui en arrière-plan.
PHOTO : RADIO-CANADA

Tout le monde dort sur ses deux oreilles tant que le site n’est pas en danger. Là, le site, il est en danger, se désole l’archéologue Claude Chapdelaine. Mais, en homme positif qu’il est, il espère que cette fois, la Ville entendra le message.

Ce qui arrive souvent, c’est qu’on place l’archéologie devant un fait accompli. Là, présentement, il n’y a pas encore de fait accompli.

Une citation de Claude Chapdelaine, archéologue et professeur émérite de l’Université de Montréal

À qui la responsabilité?

Il n’y a pas que la Ville qui n’a pas protégé le site archéologique : le gouvernement du Québec non plus. Le ministère de la Culture nous a confirmé qu’il ne pourrait pas empêcher un promoteur de construire sur ces terrains.

Les sites dont il est question ne possèdent pas de statut en vertu de la Loi sur le patrimoine culturel, ce qui signifie qu’aucune autorisation du ministre n’est nécessaire pour la réalisation de travaux sur ces terrains.

Une situation qui attriste le chef Terry Shaw. Je trouve ça un peu malheureux, surtout quand on parle aujourd’hui de réconciliation. C’est très important de faire ressortir l’histoire.

Le ministère, qui n’a pas donné suite à notre demande d’entrevue, a précisé par courriel qu’il accompagne la Ville dans le plan de développement annoncé afin que l’ensemble des composantes patrimoniales, notamment l’archéologie, soient prises en compte.

Curieusement, celui qui était responsable de ce plan, le directeur du Service de l’urbanisme, Jean-Phillip Murray, ne semble pas avoir reçu de directives de la part du ministère à propos du site archéologique. Si on a une information claire du ministère, comme de quoi il y a un potentiel archéologique, c’est sûr que ce sera un élément à considérer.

Rien pour clarifier la situation, dans un autre courriel, le ministère mentionne qu’il s’est assuré que la municipalité ait inscrit ces sites à ses outils d’urbanisme et qu’ils puissent être considérés lors de projets de développement futurs.

Qui dit vrai? Chose certaine, le site n’est pas inscrit dans les outils d’urbanisme de la Ville, comme le prétend le ministère. Dans une suite de courriels interminables, Radio-Canada a demandé au ministère de préciser ses affirmations. Au moment de publier, nous n’avions pas reçu de réponse.

Zone de glissement de terrain

La raison principale qui explique pourquoi il n’y a pas eu encore de construction sur ces terrains n’a aucun lien avec sa riche histoire, mais plutôt avec des contraintes naturelles. Il y a des zones de glissement de terrain, ça limite donc le potentiel de développement, précise le directeur du Service de l’urbanisme. Une portion du site archéologique n’est cependant pas touchée par cette contrainte.

La section sud-est se situe aussi dans une zone agricole. Par contre, lors du renouvellement du plan de zonage prévu d’ici deux à trois ans, la Ville n’exclut pas d’y permettre l’usage résidentiel, question de cohérence avec son plan de développement et de redéveloppement présenté en octobre.

Le maire Guy Caron n’a pas voulu trop s’avancer sur la décision qui sera prise, mais il a convenu que la présence d’un site archéologique fait partie des données à prendre en considération dans le nouveau plan d’urbanisme.

Pour sa part, le chef Terry Shaw espère que, cette fois, la Ville consultera les Premières Nations. L’histoire nous appartient à nous, et ce n’est pas à eux [la Ville] de faire certains choix, mais c’est leur responsabilité de nous consulter et de nous aviser.

Un petit trésor

Longtemps entreposés dans un local de l’Université de Montréal et même, pour certains, dans le sous-sol de Claude Chapdelaine à Carignan, en Montérégie, les quelque 25 000 objets retrouvés à Rimouski — rappelons qu’il en reste au moins autant sous la terre — dorment désormais dans un entrepôt du gouvernement du Québec.

Des objets en pierre taillés par des amérindiens il y a 9000 ans.
Quelques artéfacts retrouvés à Rimouski, datant de 9000 ans.
PHOTO : RADIO-CANADA

Personne à Rimouski, que ce soit la Ville, le Musée régional ou l’UQAR, ne l’a contacté pour rapatrier, et éventuellement exposer, les objets les plus précieux de la collection.

En 2021, à l’occasion du 325e de l’établissement des Européens à Rimouski, l’archéologue à la retraite avait pourtant lancé un appel aux Rimouskois pour qu’ils se réapproprient leur histoire.

Deux ans plus tard, rien. Il s’est donc résigné, le 16 octobre dernier, à remettre les plus anciens objets de l’histoire rimouskoise au gouvernement, qui les a entreposés avec des milliers, peut-être des millions d’autres, dans un entrepôt de Québec.

Il y a un manque d’intérêt pour la culture liée au patrimoine, ça, c’est clair, déplore Claude Chapdelaine.

Il y a quelques années, les plus beaux objets de la collection ont intégré une exposition intitulée Clovis, chasseur de caribou. L’expo s’est promenée au Québec et même en Ontario, mais jamais à Rimouski.

Claude Chapdelaine est à la retraite depuis quelques années, mais la passion ne l’a jamais quitté. J’ai encore de l’énergie, se plaît-il à rappeler. À tel point qu’il rêve un jour de revenir fouiller le site de Rimouski.

Un des seuls endroits où je reviendrais fouiller demain matin, c’est Rimouski, parce que c’est un petit trésor, ce site-là. Il est petit, mais il est riche!

Une citation de Claude Chapdelaine, archéologue et professeur émérite de l’Université de Montréal

Selon lui, avec un budget de 50 000 $ et même moins, il pourrait diriger bénévolement de nouvelles fouilles pendant deux mois. L’argent servirait à payer des étudiants, l’hébergement et les autres dépenses.

Mais je ne ferai aucune démarche, il faut qu’on vienne me l’offrir.

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Groupe Brivia Un grand de l’immobilier dans l’embarras

PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, LA PRESSE

Projet immobilier du Groupe Brivia sur le Versant Soleil à Mont-Tremblant

Ralentissement économique, flambée des coûts de construction et factures de financement plus salées, l’hiver s’annonce rude pour l’industrie de la brique et du mortier. Même les promoteurs les plus en vue ne sont pas épargnés. Le Groupe Brivia en est un exemple.

Publié à 1h08 Mis à jour à 5h00

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André Dubuc
André Dubuc La Presse


Julien Arsenault
Julien Arsenault La Presse

L’entreprise peine à conclure son financement de construction pour son projet au Versant Soleil à Mont-Tremblant. Ce retard a entraîné une cascade de mauvaises nouvelles, comme des licenciements, en plus d’irriter un prêteur. Mais la direction de Brivia se veut rassurante.

Le promoteur derrière la tour de condos de 61 étages du 1 Square Phillips, au centre-ville de Montréal, dit travailler sans relâche pour finaliser le financement requis pour lancer la construction des 82 premières unités de sa vaste propriété au Versant Soleil à Mont-Tremblant, explique à La Presse Vincent Kou, chef des investissements et du développement du Groupe Brivia.

Dans l’intervalle, le chantier de Tremblant a été mis sur pause, des sous-traitants ne sont pas payés et l’un de ses prêteurs, Institutional Mortgage Capital (IMC), a déposé début décembre un préavis de 60 jours pour exercer son recours hypothécaire.

« Il y a eu des fournisseurs, à cause du retard, qui ont décidé de déposer certaines hypothèques légales sur notre propriété, dit M. Kou. C’est cette situation qui fait en sorte qu’on est en défaut avec IMC. »

PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, LA PRESSE

Les lots en chantier se situent au nord du rond-point du chemin des Pléiades, à l’ouest de la propriété du casino de Loto-Québec.

« Le projet a pris beaucoup de retard parce qu’il manque une tranche de financement en place, poursuit-il. Le financement est plus lent à mettre en place à cause du ralentissement dans l’industrie. »

On est en discussion active avec les fournisseurs et avec notre prêteur pour remédier à la situation prochainement. C’est une question de jours avant que toute cette situation soit réglée.

Vincent Kou, chef des investissements et du développement du Groupe Brivia

Le financement à trouver, de plus de 40 millions, servira à payer les fournisseurs, à rembourser IMC et à lancer la construction pour de bon.

Longs délais

Selon nos informations, des fournisseurs ont quitté le chantier parce qu’ils avaient de la difficulté à se faire payer. D’autres entrepreneurs dans la région hésitent à faire affaire avec le promoteur en raison des longs délais avant de se faire payer.

La Presse a pu parler avec deux d’entre eux. Ils ont encore espoir de recevoir leur argent. « Les canaux de communication sont ouverts avec Brivia », a confirmé l’un d’eux, qui a insisté pour ne pas être nommé, ne voulant pas nuire à ses affaires.

Selon M. Kou, son entreprise a atteint ses critères de prévente de 70 % des 82 unités à Tremblant pour commencer la construction. Il n’y a pratiquement pas eu de réservations annulées depuis. « On a pris une approche très transparente avec nos acheteurs en les informant du retard. Notre engagement envers le projet est vraiment ferme », dit-il.

Le dirigeant mentionne que Brivia a investi passablement d’argent dans l’ouverture du chemin et d’autres infrastructures requises pour les deux premières phases du projet.

En 2022, Brivia avait acquis un terrain de 140 000 mètres carrés (1,5 million de pieds carrés) des mains de la Station en vue de construire 520 logements en six phases sur plusieurs années. Les lots se situent au nord du rond-point du chemin des Pléiades, à l’ouest de la propriété du casino de Loto-Québec.

Licenciements

Brivia a licencié le quart de son effectif de 80 personnes au Canada en novembre. À Montréal, où se trouve son bureau principal, 18 salariés ont perdu leur emploi.

La détérioration des conditions de marché est venue impacter l’industrie immobilière. Brivia en subit les conséquences au même titre que les autres développeurs au Québec et ailleurs au Canada. On agit de façon responsable et on a pris les mesures nécessaires pour s’assurer de la pérennité et de la viabilité de nos projets et de l’entreprise.

Vincent Kou, chef des investissements et du développement du Groupe Brivia

Le Groupe Brivia a été l’un des promoteurs les plus en vue à Montréal ces dernières années avec la construction de projets d’envergure comme le YUL et le QuinzeCent, sur le boulevard René-Lévesque Ouest, près du Centre Bell. Outre le 1 Square Phillips, Brivia poursuit la construction du Mansfield, voisin de l’édifice Sun Life. Brivia a aussi acquis des terrains à Griffintown et à Pierrefonds.

Qu’advient-il de ses projets dans le contexte actuel ? lui a-t-on demandé. « Le 1 Square Phillips, phases 1 et 2, le Mansfield, le QuinzeCent, ce sont des projets en construction avec le financement en place. Les chantiers avancent selon l’échéancier. Le marché est au ralenti au niveau des ventes. Financièrement, ces projets sont solides et vont se poursuivre. »

Ipso Facto est le partenaire financier de Brivia pour le 1 Square Phillips, tandis que BMO dirige le syndicat bancaire du Mansfield.

Vincent Kou souligne aussi que les acomptes des acheteurs d’unités sur plan sont très bien protégés par les règles très strictes en place au Québec.

Pour résoudre ses enjeux de financement, Brivia ne peut pas se tourner vers son partenaire chinois Gansu Tianqing Group Real Estate, dont la filiale canadienne a participé au YUL, au QuinzeCent et au Mansfield. Le gouvernement communiste interdit aux promoteurs nationaux d’investir de nouvelles sommes à l’étranger depuis 2017.

À juste titre : bon nombre de promoteurs immobiliers chinois, qui ont alimenté l’activité économique dans ce pays, sont dans la tourmente alors que l’économie ralentit. Selon un article du Financial Times publié le 23 octobre dernier, plus de la moitié des 50 plus grands promoteurs de l’empire du Milieu étaient en situation de défaillance.

Le Groupe Brivia en bref

  • Fondation : 2000
  • Effectif à temps plein : environ 80
  • Président et fondateur : Kheng Ly
  • Sièges sociaux : Montréal et Vancouver
  • Projets en cours : Square Phillips (phases 1 et 2), Mansfield, QuinzeCent, YUL Centre-ville

En savoir plus

  • 3
    Provinces (Québec, Ontario, Colombie-Britannique) où Brivia compte des projets à différents stades de développement

SOURCE : Groupe Brivia

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C’est quand mème un grand projet!

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