3 novembre 2022 à 12h22 - Mis à jour 3 novembre 2022 à 17h16 2 minutes de lecture
Dès l’été prochain, une nouvelle activité viendra illuminer les montagnes de Charlevoix. Comme son nom le laisse deviner, le Vol de l’Oiseau mécanique permettra de survoler le Massif au long d’un parcours spectaculaire tout en son et lumière.
Depuis leur télésiège, dans la nuit, les visiteur.euse.s auront bientôt l’opportunité de voir Charlevoix autrement grâce à l’expérience multisensorielle créée par le collectif Atelier Occhio. Composé d’experts en conception d’œuvres lumineuses (Yves Aucoin, Martin Labrecque) et d’un dramaturge et metteur en scène (Olivier Kermeid), le collectif a mis sur pied un parcours lumineux inédit, visant à transporter les spectateur.trice.s dans leur imaginaire et à sublimer la nature environnante.
Sur 6 km, les paysages et les jeux de lumières se succèderont sur une trame musicale créée par le compositeur Philippe Brault et le concepteur sonore Jacques Boucher pour une expérience encore plus immersive.
Avec cette nouvelle activité qui débutera au mois de juin 2023, le Massif de Charlevoix espère attirer davantage les foules pendant la saison estivale.
«Le Vol de l’Oiseau mécanique nous permettra de poursuivre notre objectif de diversifier la programmation familiale quatre saisons à la montagne pour consolider notre vision de développer un centre récréotouristique en nature de calibre international», a ainsi déclaré Daniel Gauthier, co-fondateur du Cirque du Soleil et président du conseil d’administration de Groupe Le Massif.
Il est possible de se procurer des billets dès maintenant sur le site web du Massif de Charlevoix. Billet adulte 38$, ado 27,50$, enfant 18,25$ et gratuit pour les 6 ans et moins.
Mardi j’ai justement parcouru deux sentiers de randonnée pour atteindre le sommet de la montagne du Massif de Charlevoix. Un premier sentier facile, la Promenade qui part du chalet au bas des pistes, offre à son extrémité un beau point de vue sur le fleuve. Le deuxième, les Crêtes, nous mène tout en haut de la montagne en cumulant au total 786 mètres sur lequel s’ajoute le Button, monticule artificiel de 30m de hauteur avec ses 152 marches qui révèle un point de vue spectaculaire sur les environs. Il faut dire que le Button sert de point de départ pour la compétition de descente (Championnat de ski). C’est la forme pyramidale au sommet que l’on remarque de loin.
Cette randonnée est difficile parce qu’elle monte la partie la plus abrupte du Massif sur 7.1 km, donc 14.2 km aller-retour, incluant le Button. À noter qu’il n’y a pas de frais pour ces sentiers pédestres.
PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, ARCHIVES LA PRESSE
Site sur lequel est censé voir le jour le projet GéoLAGON
(Québec) Le conflit qui oppose les promoteurs du projet GéoLAGON à de nombreux élus de Charlevoix a pris une tournure inusitée ces derniers jours, lorsqu’un grand propriétaire terrien de la région a décidé de bloquer un sentier de randonnée très fréquenté à Petite-Rivière-Saint-François pour signifier son mécontentement.
« Je ne suis pas un chamailleur. Mais à un moment donné, ils me touchent dans mon portefeuille, puis j’ai l’argent pour suivre et je connais la poutine », lâche au bout du fil Vital Lévesque.
M. Lévesque a vendu les terrains qui doivent servir au GéoLAGON, ce projet qui prévoit une piscine hors terre de 120 000 pi2 – soit deux terrains de football – chauffée à 38 °C toute l’année et entourée de centaines d’unités de location à court terme du genre Airbnb.
Une image du concept de village hôtelier élaboré par le promoteur du projet GéoLAGON
La MRC de Charlevoix, qui a d’importantes réserves quant au projet, a adopté le 8 février une résolution qui bloquait essentiellement les grands projets domiciliaires en zone forestière pendant 90 jours. Les élus ont dit vouloir se donner le temps de consulter les citoyens. Ils en ont adopté une seconde la semaine dernière pour préciser la première.
« C’est un zonage ciblé, très, très ciblé », peste Vital Lévesque, qui croit que les résolutions visent directement le projet GéoLAGON.
L’homme explique avoir vendu 13 millions de pieds carrés aux promoteurs du projet, mais n’avoir reçu qu’un acompte. Il a peur que la transaction tombe à l’eau.
Il craint aussi que la valeur des quelque 7 millions de pieds carrés de terrain en zone forestière qu’il lui reste à Petite-Rivière ne fonde comme neige au soleil.
La petite élite locale, les hôteliers de Baie-Saint-Paul sont contre ça [le GéoLAGON]. Chacun se chicane pour sa galette, comprenez-vous ?
Vital Lévesque, qui a vendu les terrains qui doivent servir au GéoLAGON
Un sentier fermé
Cet avocat retraité a donc décidé d’envoyer un message : il va fermer le sentier de randonnée Gabrielle-Roy, qui passe par ses terres de Petite-Rivière. Le propriétaire permettait depuis 15 ans aux randonneurs d’y passer.
« Il y a interdiction de circuler. On va mettre une affiche d’interdiction. C’est la seule façon de me faire entendre, sinon c’est d’aller en injonction », note M. Lévesque.
L’homme n’en est pas à son premier coup d’éclat. Sa décision d’interdire le passage de motoneiges sur une de ses terres à Saint-Siméon, toujours dans Charlevoix, a été contestée devant les tribunaux. Il a gagné contre la MRC et le gouvernement en Cour supérieure, mais l’État a porté l’affaire devant la Cour d’appel.
« À Saint-Siméon, j’ai fait comme à la guerre de 14-18, des tranchées avec des pelles mécaniques. Je leur ai montré », lâche-t-il. Il promet d’être plus délicat à Petite-Rivière : un simple panneau avertissant de la fermeture du sentier sera mise en place.
La MRC « déçue »
Ce énième rebondissement dans l’affaire GéoLAGON a été reçu avec circonspection à l’hôtel de ville. Le maire de Petite-Rivière-Saint-François, qui appuie le projet, a refusé de nous parler.
PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, ARCHIVES LA PRESSE
Jean-Guy Bouchard, maire de Petite-Rivière-Saint-François
« On laisse aller. On a convenu de ne pas donner d’entrevue », a dit Jean-Guy Bouchard. « Pour le promoteur, le projet est toujours sur la table. »
Des utilisateurs du sentier se sont dits déçus de la décision de M. Lévesque. « Je trouve ça un peu ordinaire. Parce qu’il n’est pas d’accord avec une décision politique, il pénalise tout le milieu touristique du secteur. Je trouve que ce n’est pas cohérent », indique Guillaume Néron, membre fondateur de la coopérative l’Affluent, qui propose un café et de l’hébergement tout près du sentier Gabrielle-Roy.
M. Néron pense que cela témoigne de l’urgence d’entamer une réflexion sur le gestion des sentiers pédestres en terrains privés. « Ça se passe un peu partout. On commence à le vivre dans Charlevoix, mais en Estrie ça fait longtemps, dit-il. J’invite les institutions politiques à ne pas céder à ces pressions-là. »
PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, ARCHIVES LA PRESSE
Pierre Tremblay, maire des Éboulements et préfet de la MRC de Charlevoix
Le préfet de la MRC de Charlevoix se dit quant à lui « déçu » de la décision de fermer le sentier. « Mais c’est sûr que c’est un terrain privé, on ne peut rien faire », dit Pierre Tremblay, maire des Éboulements.
Quant aux résolutions de la MRC qui limitent la construction d’ensembles résidentiels en zone forestière pour 90 jours, il indique qu’elles pourraient être reconduites, le temps d’organiser une consultation publique.
« Les deux résolutions ne visaient pas particulièrement le GéoLAGON », assure le préfet. « On était déjà en réflexion sur la révision du schéma d’aménagement pour essayer de contrôler les effets de projets comme GéoLAGON, mais pas particulièrement celui-là. C’est celui qui a provoqué l’étincelle. »
De nombreux élus et citoyens de Charlevoix ont émis des réserves importantes sur le projet dans les derniers mois. « Est-ce qu’on a besoin d’un tel projet qui n’a rien à voir avec Charlevoix, avec ce qu’est Charlevoix, sa nature, ses paysages, son fleuve, ses rivières, ses lacs, ses parcs ? », demandait récemment la mairesse de Saint-Urbain, Claudette Simard.
Les amateurs de ski n’auront bientôt plus à attendre la collaboration de Dame Nature afin de pratiquer leur sport favori. Dès le mois de mai, un premier centre de glisse intérieur au Québec verra le jour au centre commercial Fleur de Lys. Nommé Préski, les installations compteront sur deux simulateurs «adaptés à tous les calibres de skieurs».
Mené par Loïc Guyot-Messier, Simon Turcotte Milette et Anne-Sophie Monarque, trois jeunes entrepreneurs de 27 à 29 ans issus du monde du ski, le projet permettra à petits et grands de s’initier au ski ou encore de parfaire leurs aptitudes. Même les athlètes de haut niveau pourront en profiter, comme le font les skieurs de l’équipe nationale française sur des simulateurs similaires en Europe, explique M. Turcotte Milette. «En montagne, on a des bosses et des trous. Sur une surface comme celle-là, on peut répéter le même mouvement tout le temps et développer les bons patrons-moteurs qu’on a juste à répéter lorsqu’on arrive sur neige. De plus, on n’a pas les mêmes forces G. On n’avance pas, on fait du sur-place. On peut donc répéter plus souvent parce qu’on a moins de pression sur nos skis et qu’on travaille moins fort».
Gracieuseté
Une idée née pendant un échange étudiant
L’idée de lancer un centre de ski intérieur au Québec a commencé à germer dans la tête de Simon Turcotte Milette et d’Anne-Sophie Monarque il y a quelques années alors qu’ils étaient en Australie pour un stage étudiant. À cette occasion, les deux étudiants en kinésiologie ont pu rencontrer un des fabricants du type de simulateur qui se retrouvera dans leur nouveau centre. «On a fait trois heures de route et on les a essayés. Depuis ce temps-là, on avait envie de démarrer le projet ici», raconte Simon Turcotte Milette.
Celui qui est aussi entraîneur de ski depuis une dizaine d’années dit avoir été charmé par la possibilité de faire du ski à l’année à moindre coût. «J’étais dans un club de compétition lorsque j’étais plus jeune. Ce qui a empêché que je me développe en tant qu’athlète, c’est le coût. En région, j’aurais dû débourser jusqu’à 45 000 $ par année en raison des voyages hors-saison. Ce qu’on espère pouvoir faire avec ça, c’est de réduire le coût en retirant un ou deux voyages du calendrier», indique-t-il.
Expérience
Quant à l’expérience offerte par le futur centre, elle débutera de la même manière pour tous les skieurs et ce peu importe leur niveau. Ceux-ci devront en effet créer un compte d’utilisateur sur le site de l’entreprise et participer à une première séance découverte pendant laquelle leurs aptitudes seront évaluées. «Par la suite, on pourra réserver des plages horaires en fonction du niveau», explique Loïc Guyot-Messier. Ces séances d’une heure seront offertes au coût de 60$ par personne. De plus, les skieurs n’auront pas à apporter leurs propres skis puisque l’entreprise les fournira étant donné la nature de la surface du simulateur.
Les frères William et Jonathan Trudel, propriétaires de Fleur de Lys
Les co-fondateur du projet Loïc Guyot-Messier, Simon Turcotte Milette et Anne-Sophie Monarque.
Les frères William et Jonathan Trudel, propriétaires de Fleur de Lys, entourés par les co-fondateur de Préski, Loïc Guyot-Messier, Simon Turcotte Milette et Anne-Sophie Monarque.
Photos:
Aperçus: Gracieuseté
Conférence de presse: Benjamin Aubert, Métro
Les frères Trudel «séduits»
L’arrivée du centre de ski intérieur Préski à Fleur de Lys en mai permettra au centre commercial de poursuivre son projet de redéveloppement en ajoutant une offre de divertissement. Pour les frères William et Jonathan Trudel, propriétaires de Fleur de Lys, l’ajout de ce centre intérieur de glisse cadrait particulièrement bien avec leur vision du futur du secteur.
«Fleur de Lys va complètement se transformer au cours des prochaines années et va devenir un milieu de vie intégré où on pourra habiter, se divertir, se nourrir, aller étudier, aller à l’université. On pourra faire plein de choses avec des services de proximité. De plus en plus, les gens veulent des activités réelles ou le corps et l’esprit peuvent bouger», explique William Trudel.
Le président fondateur et chef de la direction de Trudel Corporation dit avoir démontré un intérêt particulier pour le projet dès qu’il a été approché par le trio d’entrepreneurs. «On a voulu être rassuré que c’était une technologie reconnue mondialement, que c’était sécuritaire et que ça pouvait être bon autant pour les athlètes que le grand public. Et c’est le cas!», soutient-il en cachant mal son enthousiasme.
Sans dévoiler davantage de détails, M. Trudel a aussi laissé entendre que d’autres projets reliés au monde du divertissement pourraient voir le jour à Fleur de Lys prochainement. «On travaille sur différents projets qui vont dans le sens du divertissement où on fait des choses, où l’esprit travaille et où le corps travaille», a-t-il affirmé.
«La course au recrutement» est commencée dans Charlevoix
Annie Lafrance
Le Soleil
Même si la neige fait toujours partie du paysage, les établissements hôteliers et touristiques de Charlevoix pensent déjà à l’été. Pour éviter une diminution des services, plusieurs ont devancé leur période de recrutement estival et déroulent le tapis rouge pour séduire les futurs employés saisonniers.
«Chaque année, c’est la course au recrutement!», lance l’hôtelier Dominique Truchon. «Mais elle est encore plus intense cette année!»
Le propriétaire de l’auberge et bistro Chez Truchon a déjà réussi à engager quelques employés supplémentaires, dont un couple de serveurs de Montréal. Mais il lui en manque toujours. «En période estivale, on double notre staff», dit-il.
Il n’est pas le seul à faire la course. De nombreux établissements hôteliers de la région se concurrencent et tentent de séduire souvent les mêmes candidats.
Le chef et hôtelier Dominique Truchon espère combler ses postes saisonniers avant la fin du printemps.
Mariane L. St-Gelais, archives Le Quotidien
À l’Auberge des 3 canards, des postes de cuisiniers et de préposés aux chambres sont présentement affichés. Les mêmes sont demandés chez les établissements voisins.
Employeur majeur de la région, Fairmont Le Manoir Richelieu a pour sa part débuté sa campagne de recrutement dès le début janvier. «On a déjà une banque de candidats, mais il en faudrait plus», constate la directrice des ventes et du marketing, Caroline Ouellette.
Ne pas revivre l’été dernier
S’ils s’y prennent à l’avance, c’est qu’ils ne veulent pas revivre l’été 2022. Manquant de personnel, certains établissements ont été contraints de réduire leur offre de services ou de couper leurs heures d’ouverture. Selon Tourisme Charlevoix, l’été est une saison cruciale pour ces établissements qui n’ont toujours pas retrouvé les taux d’occupation d’avant la pandémie.
L’an dernier, Charlevoix faisait partie des régions les plus touchées par la pénurie de main-d’œuvre en tourisme avec 36,1% de postes à combler.
Pour l’Association hôtellerie du Québec, il faut faire vite. Si elle dit «accueillir favorablement les sommes prévues (par Québec) pour la régionalisation de l’immigration et pour encourager les retraités à revenir au travail, les hôteliers auraient toutefois souhaité que les modifications soient effectives plus rapidement, plutôt qu’en janvier 2024, et que Québec offre de l’aide pour le recrutement à l’international», avait répondu la présidente Véronyque Tremblay, au lendemain du dépôt du budget provincial.
Des mesures bientôt annoncées
Le directeur général du Conseil québécois des ressources humaines en tourisme (CQRHT), Xavier Gret, dit être à l’écoute et conscient de l’urgence. C’est pourquoi il annoncera dans les prochains jours des mesures structurantes pour stimuler le recrutement et la rétention dans l’industrie touristique au Québec. Celles-ci concerneront les hôteliers de Charlevoix, notamment.
Selon nos sources, l’une des mesures viserait à ramener au sein de l’industrie des travailleurs qui l’ont quittée dans les dernières années. Une autre concernerait les processus d’arrivée des travailleurs étrangers temporaires.
Il faut dire que le recrutement à l’international fait désormais partie des stratégies des acteurs touristiques. Même les plus petits. «L’an dernier, j’ai recruté deux travailleurs au Maroc. Mais je les attends toujours, 15 mois plus tard. Les délais sont encore trop longs», soupire M. Truchon, qui espère les accueillir d’ici juin.
Lorsqu’ils arrivent, encore faut-il les loger. Comme d’autres régions, Charlevoix manque de logements pour héberger les travailleurs saisonniers. Si les gros joueurs comme le Massif de Charlevoix et le Club Med continuent de construire de nouvelles d’unités d’hébergement, tous n’ont pas les mêmes moyens financiers.
Le Germain Charlevoix dit offrir des lieux d’hébergement à proximité pour les employés occupant un poste à temps complet et arrivant de l’extérieur de la région. L’établissement participera également ce printemps à des foires de l’emploi pour compléter son équipe saisonnière.
De son côté, le propriétaire de Chez Truchon complétera sous peu l’agrandissement de sa résidence principale pour y aménager des chambres pour les stagiaires et des employés qui débarqueront cet été.
La techno en renfort
Pour donner un coup de pouce à ses employés, Fairmont Le Manoir Richelieu compte notamment sur la technologie. L’établissement est le premier au pays (et le seul de la chaîne Fairmont) à offrir à sa clientèle l’assistant virtuel Alexa.
Fairmont Le Manoir Richelieu est le premier hôtel au pays à proposer la technologie Alexa Smart Properties for Hospitality à sa clientèle.
Fairmont Le Manoir Richelieu
En partenariat avec Amazon Canada, l’hôtel vient d’équiper l’ensemble de ses 405 chambres d’appareils Echo Show 8 qui utilisent la technologie Alexa Smart Properties for Hospitality. Plutôt que d’appeler la réception, les clients peuvent demander à Alexa de recevoir des serviettes à la chambre ou de réserver au restaurant en lui posant des questions simples.
«Le service est à ses débuts, mais nous comptons le bonifier d’ici l’été», avance Mme Ouellette. Selon elle, cette solution est à la fois appréciée des clients et du personnel. «Ça vient soutenir et alléger la tâche des employés à la réception et à la conciergerie qui peuvent se concentrer à répondre à des demandes plus complexes», soutient-elle.
La technologie pourrait même être favorable au recrutement. «Les jeunes employés trouvent ça cool! Ils en parlent autour d’eux et le bouche-à-oreille fait son œuvre. Du moins, on l’espère!», indique le directeur de l’hébergement, François Lachance.
Voici un compte rendu de l’événement météorologique exceptionnel à Baie-Saint-Paul dont j’ai été témoin hier.
Je suis sain et sauf incluant ma voiture dans le sous-sol du garage de mon immeuble au centre-ville qui a été épargnée de peu. En effet un petit ruisseau à peine visible de la rue à 100 mètres de chez moi a bouché la calvette-ponceau avec des amoncellements de débris qui ont inondé les 2 garderies voisines.
Par précaution les installations électriques du secteur ont été débranchées causant une panne générale en ville. Par bonheur la pelle mécanique du chantier d’un immeuble en construction devant chez moi a été vite réquisitionnée par les autorités. Elle a servi pour débloquer le barrage de débris et sauvé de l’inondation spontanée les garages souterrains des blocs appartements où j’habite. Personnellement je n’aurais jamais cru qu’un si petit ruisseau puisse faire autant de dégâts en si peu de temps.
Il faut dire que partout au coeur de Baie-Saint-Paul s’était la stupeur générale, j’ai parcouru tout le secteur à pied hier après-midi et j’ai été grandement impressionné par la fureur des rivières qui coulaient à une vitesse inimaginable charriant d’innombrables débris. Or, à la fin de l’après-midi, Baie-Saint-Paul est devenu un piège pour tous les automobilistes et camions qui voulaient traverser la région. Ils ne pouvaient plus entrer ni sortir de la ville, des ponts ayant été emportés (route 138) ou les rues inondées. Ils faut voir cette vidéo pour avoir une idée de la situation. Inondations dans Charlevoix | « Du jamais vu » | La Presse
En regardant ce matin les photos de l’article de La Presse, je remarque avec surprise sur la huitième photo la poubelle verte que j’ai ramené vers la rue pour éviter que la rivière ne l’emporte. En effet j’étais allé constater l’état des lieux jusqu’au fleuve et je revenais au centre-ville par la rue Ste-Anne tout près du pont de la rue Leclerc, quand j’ai décidé d’intervenir spontanément pour éviter d’en faire un débris supplémentaire vers les eaux du St-Laurent.
Il faut dire que les rivières charrient actuellement des tonnes de débris et d’objets usuels en provenance des propriétés riveraines, quand ce ne sont pas tout simplement des roulottes, des chalets ou des cabanons, sans compter les innombrables arbres déracinés qui prennent la direction du fleuve, comme si on pratiquait encore la drave. Ces troncs massifs qui se déplacent à 40-50 km\h (parfois plus selon la largeur du flot), peinent à passer sous les ponts et font un bruit d’impact très étrange à entendre.
Finalement les marées jouent aussi un rôle important dans ce marasme, puisqu’à marée haute hier après-midi il y avait un reflux dans la rivière du Gouffre qui faisait lui-même remonter les eaux au centre-ville. Néanmoins en dépit de la marée baissante vers 16h, à cause des averses répétées l’eau avait tout de même encore réussi à monter, menaçant la stabilité du pont lui-même (route 362). Moi qui suis sensible à l’environnement et qui ramasse naturellement les déchets sur mon chemin, notamment sur la plage pour faire ma part, j’imagine le choc écologique et ses conséquences environnementales causées au fleuve et à la jolie baie.
Le plus étrange dans tout ça, c’est que dans Charlevoix, seule BSP a subi la rivière atmosphérique à cause de sa topographie, les vents venant du fleuve s’engouffrant profondément dans ce corridor naturel jusqu’aux montagnes. Plus à l’est à quelques kilomètres ce ne fut qu’une journée printanière maussade ordinaire à cette période de l’année. Il faut dire qu’il restait plus d’un mètre de neige dans les hauteurs de part et d’autre de la profonde vallée de BSP. Ainsi additionnée aux pluies abondantes et la chaleur de l’air (13C) nous avons par conséquent essuyé la tempête parfaite.
D’après la météo on attend encore aujourd’hui d’autres importantes averses et même de la neige pour cette nuit.
Morale de cette histoire: on ne peut plus jurer de rien et en dépit de nos infrastructures de protections qui nous ont toujours protégés des extrêmes. La nature semble maintenant vouloir déjouer nos plans et se déchainer par intermittence. Alors gare à ceux qui négligent ses avertissements, car ça n’arrive pas seulement qu’aux autres.
Merci c’est gentil. Je compatis pour les gens qui ont perdu leur maison ou des biens personnels, mais encore plus pour les deux pompiers volontaires (et leur famille) qui ont été emportés par les eaux tumultueuses, qui ne leur ont laissé aucune chance. Il fallait voir la furie des rivières et leur impact sur les ponts pour réaliser qu’il était impossible de s’en tirer sans subir le choc mortel des nombreux débris et des ponts puisqu’il n’y avait plus de dégagement sous ces derniers. D’ailleurs rendu au fleuve la force cinétique du courant emportait tout bien loin au large au milieu du St-Laurent.
Hier les policiers avaient remorqué deux zodiacs au quai de BSP, mais les mettre à l’eau aurait été suicidaire tellement le courant était violent et l’eau boueuse. Il faut dire que les corps ont été entrainés sur plus d’une vingtaine de kilomètres à partir de Saint-Urbain avant d’arriver au fleuve et qu’il aurait été impossible de nager dans ce bouillonnement infernal, même avec une ceinture de sécurité. Des hélicoptères et un avion C30 survolaient hier et aujourd’hui les eaux à basse altitude au cas où, mais en vain.
Aujourd’hui le courant est moins fort et l’eau a baissé tout en demeurant encore très dangereuse. Le pont de la route du fleuve (362) a été réouvert vers l’heure du diner, une fois que l’inondation s’est résorbé de ce côté de la ville et la structure inspectée par les ingénieurs. Tandis que la baie ce matin à marée basse était jonchée de débris et de nombreux arbres abandonnés partout le long du littoral jusqu’aux eaux libres. Vraiment triste à voir…
(Québec) Dans les prochaines années, des milliers de barrages parsemant le territoire québécois devront être rénovés ou reconstruits, un travail imposant qui coûtera des centaines de millions de dollars. Mais qui doit payer pour ça ? Les riverains, qui bénéficient des lacs créés par ces ouvrages, ou l’ensemble des contribuables, même ceux qui ne peuvent s’y tremper l’orteil en pleine canicule ? Les villes demandent de l’aide.
La municipalité de Cowansville a investi 700 000 $ pour préserver l’étang Bull au seul profit de cinq propriétaires privés, dont le fondateur de Cavalia, Normand Latourelle. Il n’y a aucun accès public à cette nappe d’eau.
À Cowansville, des centaines de milliers de dollars d’argent public ont été investis pour préserver « un étang auquel il n’y a aucun accès public », au « seul profit » de cinq propriétaires terriens, dont le fondateur de Cavalia, Normand Latourelle. Cette situation n’est pas unique au Québec.
La ville de 16 000 habitants a effectué ces travaux – qui ont coûté près de 700 000 $ – en 2022 pour mettre à niveau des barrages qui maintiennent un niveau d’eau agréable sur l’étang Bull, situé sur le territoire d’une autre municipalité, à Brigham, dans la région de Brome-Missisquoi.
La Ville a pris cette décision même si une résolution du conseil municipal précisait qu’elle « ne peut effectuer une importante dépense pour des fins récréatives et de villégiature au seul profit de propriétaires privés situés à l’extérieur de son territoire, sur un étang où il n’y a aucun accès public et qui est enclavé par les propriétés privées ».
La mairesse de la ville, Sylvie Beauregard, a décliné la demande d’entrevue de La Presse, mais son service des communications a signalé que la « consolidation » de l’ouvrage a été préférée à la démolition « en raison des coûts ».
Une bonne partie de cette somme est épongée par un programme de subvention du gouvernement du Québec destiné aux villes et qui a pour objectif « d’accroître la sécurité des barrages » et qui paie jusqu’à 66 % des coûts des travaux, jusqu’à concurrence de 500 000 $.
Même si le lac est privé, Cowansville était propriétaire des barrages qui l’ont créé à partir d’un ruisseau, quelque part au début du XXe siècle. À l’époque, il servait de prise d’eau à la ville, ce qui n’est plus le cas depuis des décennies, comme l’a rapporté le quotidien La Tribune lorsque ce sujet a émergé dans les médias locaux en 2019.
L’entrée privée pour la digue-barrage de l’étang Bull
M. Latourelle, qui a bénéficié de ces travaux, indique que les propriétaires riverains en ont payé une partie – il n’a pas voulu dire combien – et qu’il s’agit d’une bonne entente pour le public. Il évoque également un argument environnemental. « Détruire le barrage, ça enlèverait l’eau du lac et il y a un écosystème qui s’y est installé et qui ne pourrait plus y vivre », affirme-t-il.
Mais pour les propriétaires, ça reste une bonne affaire : le démantèlement des ouvrages de retenue aurait fait disparaître 75 % de la surface du lac. L’homme d’affaires Gaétan Frigon, qui était alors en processus de vente de ses deux propriétés riveraines, le reconnaît : sans lac, les demeures auraient perdu beaucoup de valeur. « Je m’étais engagé aux nouveaux propriétaires. Si la Ville détruisait les barrages, la valeur de la maison n’était plus la même. L’entente a protégé mon investissement », souligne-t-il.
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Barrages partout
La situation vécue dans cette petite municipalité de l’Estrie n’est pas unique. Des barrages comme celui de l’étang Bull, il y en a des milliers partout dans le sud du Québec. Au cours du dernier siècle, des promoteurs ou des entreprises forestières ont créé ou agrandi des lacs à l’aide de barrages, souvent artisanaux. « Les gens y ont installé des chalets, qui se sont transformés en maisons, puis parfois, en très grosses maisons. Et les villes se sont retrouvées avec les barrages lorsque des chemins sont tombés dans le domaine municipal », raconte Jacques Demers, président de la Fédération québécoise des municipalités (FQM).
Il y a des barrages partout. Et la problématique sera de plus en plus intense, ça, c’est clair.
Jacques Demers, président de la FQM
La FQM estime que ce chantier coûtera des centaines de millions de dollars et que si le resserrement en 2022 de la Loi sur la sécurité des barrages était « essentiel pour assurer la sécurité et la pérennité de ces infrastructures stratégiques », « l’ajout de nouvelles responsabilités doit s’accompagner d’un financement adéquat ».
Mais qui doit payer pour ça ? À Saint-Côme, la question s’est posée. Avant son remplissage au milieu des années 1960, l’emplacement du lac Côme était un pâturage traversé par un ruisseau. Le lac est privé, et appartient aux propriétaires riverains. Mais c’est la Ville qui est propriétaire du barrage, depuis que les rues ont été municipalisées. Désuet, il devait être reconstruit. Coût de la facture : 2,2 millions. « On s’est questionnés », lance le maire, Martin Bordeleau.
Le lac est privé, mais si on enlève le barrage, il n’y a plus de lac. Ça veut dire une perte d’évaluation et de taxes foncières.
Martin Bordeleau, maire de Saint-Côme
Mais la Ville ne pouvait pas accepter de « prendre la facture au complet ». Elle a finalement assumé 24,9 % du coût des travaux, juste en deçà du seuil qui aurait permis à des citoyens de demander un référendum sur la question. « On trouvait illogique qu’un lac sans accès public soit payé par l’argent des citoyens. On a mis les 24,9 % en matériaux », a expliqué M. Bordeleau. Comme à Cowansville, le reste a été déboursé par le programme d’aide financière à la mise aux normes de barrages municipaux (PAFMAN) et les villégiateurs.
41 barrages pour une seule ville
À Saint-Adolphe-d’Howard, dans les Laurentides, il y a 41 barrages, dont 13 à forte contenance. « Tous ces barrages ont besoin d’avoir des suivis réguliers. Et quand vient le temps de faire une réfection, ça peut coûter des centaines de milliers de dollars. Comme si on avait les expertises pour faire ça… On est pognés avec ça. Ce n’est pas facile », laisse tomber le maire Claude Charbonneau. Il souligne que dans bien des cas, le coût de la rénovation du barrage est beaucoup trop important pour le faire payer par les riverains, pas assez nombreux.
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Et la tâche du maire s’alourdit. L’an dernier, la municipalité s’est retrouvée avec un barrage de plus sous sa direction, gracieuseté de Revenu Québec (RQ), qui en hérite parfois quand un propriétaire meurt ou lorsqu’une entreprise ferme. « Ils m’ont dit : “Soit vous le prenez, soit on l’envoie à terre et on assèche le cours d’eau” », dit l’élu.
Actuellement, RQ administre d’ailleurs provisoirement 16 barrages privés et est à la recherche de villes ou d’associations de propriétaires riverains pour s’en occuper.
C’est vraiment énorme ce qui s’en vient, ce qui se passe. Aujourd’hui, tu ne fais rien avec 1 million. Ça va coûter une fortune aux villes.
Claude Charbonneau, maire de Saint-Adolphe-d’Howard
À Val-des-Lacs, la municipalité a déboursé un demi-million de dollars pour le barrage du lac Quenouille. En contrepartie, « un comité travaille à l’aménagement d’une plage publique sur le lac », précise le maire, Paul Kushner. Les maires font tout pour trouver des solutions, car la vue d’un lac asséché est rarement agréable.
Autre problème soulevé par les élus municipaux : le manque de bras pour effectuer ces travaux. Les entreprises spécialisées sont déjà au maximum de leur capacité. Une réalité confirmée par Michel Dolbec, directeur de projet Énergie chez WSP Canada.
Il évalue le parc de barrages à rénover à près de 2000 barrages à forte contenance, détenus par environ 800 propriétaires publics ou privés. « Ça déborde. On refuse de l’ouvrage », laisse-t-il tomber.
Et pourtant, les villes devront bouger : comme une maison, un barrage doit avoir un entretien régulier, sinon il se dégrade rapidement, affirme M. Dolbec. Aujourd’hui, les municipalités « ont un parc important d’infrastructures et elles ont beaucoup d’investissements à faire », note-t-il. Surtout que les barrages n’ont pas toujours été construits dans les règles de l’art. « Parfois, ç’a été fait par une gang de beaux-frères qui ont monté ça en une fin de semaine. » La facture de la mise aux normes peut alors devenir très salée.
Un programme critiqué
Les élus des villes critiquent le programme d’aide financière à la mise aux normes de barrages municipaux (PAFMAN). Ils demandent plus de fonds et estiment que le ministère de l’Environnement devrait confirmer sa participation avant le début des travaux, pas après qu’ils sont effectués, ce qui crée de l’incertitude pour de petites municipalités qui prennent un grand risque financier en faisant des emprunts importants pour les financer.
La mairesse qui veut offrir « le bonheur de se baigner l’été »
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À Sainte-Anne-des-Lacs, il y a, sans surprise, beaucoup de lacs. Et pourtant, la moitié des résidants n’ont accès à aucun point d’eau pour s’y baigner. La mairesse souhaite changer les choses, mais des riverains s’y opposent. Dans ce contexte, qui devra payer les coûts « exorbitants » pour la réfection de barrages de lacs privés en manque d’amour ?
« Qui paie pour ça ? C’est une bonne question. On a un barrage de forte contenance […]. Il maintient le niveau d’eau d’un lac 100 % privé, et les 20 riverains veulent l’appui de la municipalité, car ils ne sont pas capables d’assumer seuls les coûts d’entretien. Mais d’autres citoyens disent : on n’a pas accès à la baignade, pourquoi on viendrait payer même une partie de cette facture ? C’est ça, le défi. Et c’est là-dedans qu’on souhaite s’embarquer », lance Catherine Hamé Mulcair, mairesse de cette ville des Laurentides.
Mme Hamé Mulcair a lancé l’automne dernier une politique d’accès à l’eau. Alors que la moitié des citoyens n’y a pas accès, la ville est propriétaire de terrains jouxtant des lacs. « Quelque chose ne fonctionne pas », laisse-t-elle tomber.
Mais elle le reconnaît elle-même, sa proposition d’ouvrir un accès à cinq lacs soulève un « tollé » et est très impopulaire.
Le conseil municipal déchiré
Le débat a déchiré le conseil municipal, comme l’a rapporté le média indépendant Accès, qui couvre la région des Laurentides. Deux conseillers ont tenté sans succès un vote pour annuler la politique d’accès à l’eau. Ils dénonçaient l’absence de considération des risques environnementaux, de la qualité de vie des citoyens et des « droits des propriétés des riverains ». Les opposants citent notamment les risques liés à la prolifération de myriophylles à épi ou de moules zébrées, mais ce n’est pas le seul argument.
Des résidants se sont fait entendre sous une publication de la mairesse l’automne dernier. « J’ai longtemps cherché une maison avec accès notarié à un lac. Je l’ai finalement trouvée. Elle ne répondait pas à tous mes critères, mais j’ai accès à un lac et j’en ai payé le prix », a écrit l’un d’eux. Un autre s’est plaint d’avoir « travaillé toute [sa] vie pour économiser une mise de fonds pour une maison avec accès au lac privé ». « Pourquoi voulez-vous m’enlever ce privilège que j’ai payé ? », a-t-il déploré.
Dans un contexte de réchauffement climatique, on aura des étés de plus en plus chauds. L’accès à l’eau ne devrait pas être un privilège pour la moitié des résidants dans une municipalité où il y a autant de lacs. Je dis ça en ayant un accès à l’eau.
Une résidante de Sainte-Anne-des-Lacs
D’autres déplorent le fait de devoir se déplacer dans la ville voisine de Sainte-Adèle pour utiliser leur planche à pagaie ou leur kayak.
La mairesse est donc retournée à la table à dessin. Elle a mandaté un comité citoyen formé de riverains et de non-riverains de trouver les « conditions gagnantes » pour « aller chercher l’acceptabilité sociale auprès des riverains pour partager un peu le bonheur de se baigner l’été ».
« Ils sont absolument terrorisés. Ils ont raison de craindre la contamination du myriophylle ou des moules zébrées. Il y a un souci légitime pour la santé des lacs, mais est-ce que ce n’est pas la meilleure façon de sensibiliser l’ensemble des citoyens à la santé des lacs en s’assurant qu’ils ont eux aussi un sentiment d’attachement », plaide-t-elle.
Car la question de l’accès à l’eau croise nécessairement celle de l’entretien des ouvrages de retenue qui permettent à ces lacs d’avoir un niveau d’eau agréable. Et ces infrastructures ne répondent souvent plus aux nouvelles normes édictées par le ministère de l’Environnement pour des raisons de sécurité (voir autre texte) et doivent être mises à niveau. Le coût des travaux peut atteindre des centaines de milliers, voire des millions de dollars. Et la mairesse le précise : elle est en faveur des règles strictes concernant la sécurité des barrages.
Catherine Hamé Mulcair, mairesse de Sainte-Anne-des-Lacs
Les infrastructures des années 1960, barrages, ponceaux, routes, fossés, c’est souvent artisanal. C’était gossé à la main par un gars et une pépine. Il n’y a aucun concept d’ingénierie qui fait partie de ces ouvrages et avec les changements climatiques, ça vient tester les infrastructures.
Catherine Hamé Mulcair, mairesse de Sainte-Anne-des-Lacs
Sa ville doit gérer quatre barrages de forte contenance, sans compter d’autres ouvrages de régulation, dont une digue qui mesure 6 mètres de haut et 150 mètres de long. Elle se trouve à proximité du cœur du village. « On n’a aucune idée de ce qu’il y a dedans. On fait souvent des blagues à la ville, on se dit, il y a peut-être 1 char ou 20 chars de cachés là-dedans. On n’en a aucune idée. On est en processus d’étude de sécurité », lance-t-elle.
Financer ces travaux
Sa crainte : que la digue cède en raison de « pluies intenses ». Elle a d’ailleurs eu des inquiétudes ce printemps, alors que d’autres municipalités des Laurentides ont été touchées par des inondations.
« Les infrastructures des années 1960, barrages, onceaux, routes, fossés, c’est souvent artisanal », explique la mairesse de Sainte-Anne-des-Lacs, Catherine Hamé Mulcair. Ici, un ponceau au bout du lac Ouimet qui devra être refait.
« Plusieurs fois par jour, on avait des cols bleus qui faisaient les tours des barrages et des digues pour s’assurer que tout tenait encore. Et on avait des pompes pour faire passer l’excès d’eau par-dessus les barrages, pour éviter que les chemins partent. C’est fou », laisse-t-elle tomber.
Mais pour entretenir ce parc d’infrastructure hérité d’une époque à laquelle des promoteurs créaient des lacs pour vendre des terrains, Mme Hamé Mulcair se heurte, comme beaucoup d’autres élus municipaux, à deux problèmes : la pénurie d’ingénieurs et d’entreprises intéressés par ces contrats, et le financement.
Le programme provincial ne détermine s’il rembourse les coûts qu’une fois que les travaux sont effectués, et ses fonds sont limités. « C’est un gamble », lance-t-elle. Et lorsque la Ville décide de payer, sa décision peut se faire battre par référendum. « Ça peut aller en référendum. On n’est pas rendus là […], mais pour toutes les municipalités propriétaires de barrages, c’est un gros point d’interrogation », lance-t-elle.
Pourquoi il y a autant de barrages dont la seule fonction est récréative ? D’où c’est légal de détourner des cours d’eau et d’inonder des terres juste pour avoir une propriété jolie ?? Chaque lac c’est des marais détruit et les propriétaires réussissent à parler de risques écologique sans honte ?? Et pourquoi il y a des aides d’état pour des barrages qui apportent rien à la collectivité ? On va leur donner des fonds pour rénover leurs chalets-manoirs aussi ??
On hérite d’ouvrages réalisés à une autre époque. La valeur écologique des milieux humides n’est largement reconnue que depuis quelques décennies tout au plus. Il était autrefois pratique courante de créer des lacs artificiels pour toutes sortes de raisons, notamment pour stimuler la vente de terrains.
Une fois que le mal est fait, la question demeure pertinente à savoir qu’est-ce qu’on fait avec ces ouvrages?
Les municipalités sont des démocraties, donc elles doivent plaire à leurs électeurs souvent très attachés à “leurs” lacs.
La valeur des propriétés, donc des taxes municipales qui en découlent, est liée à la présence d’un plan d’eau.
Une fois le lac créé depuis des décennies, il est devenu un milieu humide à part entière, et son assèchement a des conséquences écologiques non-négligeables.
En cas de bris les conséquences peuvent être graves en aval, donc il y a aussi un aspect de sécurité publique.
Pour toutes ces raisons (j’en oublie certainement), l’entretien de ces ouvrages devient une question pertinente, et pas toujours aussi simple que de la dépeindre comme un “droit-acquis” de riches riverains.
Lorsque la municipalité défraye des coûts importants, je crois toutefois qu’il est souvent légitime de demander un accès public. Je suis moins sensible à l’argument voulant réserver l’usage des plans d’eaux à ceux qui peuvent se le payer… mais qui refusent d’éponger la facture pour maintenir les plans d’eau en question!
Un exemple récent particulièrement intéressant est le lac de la Sapinière à Val-David. La propriétaire du barrage (privé) est en litige avec la ville qui voulait l’exproprier de façon déguisée pour bâtir une école (elle a gagné en cours finalement), et lorsque le barrage devait être rénové, elle a décidé de ne pas payer la facture et de plutôt assécher le lac. Tous les autres riverains se sont retrouvés devant une grande mare de boue nauséabonde et tout l’écosystème qui s’était créé a été anéanti. La ville voulait ici le beurre et l’argent du beurre, en refilant la facture à la propriétaire qu’ils empêchaient d’utiliser sa propriété. Je suis certain que les autres municipalités ne sont pas pressées de suivre cet exemple ruineux…
L’aspect de la sécurité ne fait que encourager un abandon controlé de ces barrrages. A minima les propriétaires devrait être légalement obligés d’entretenir des barrages qui mettent en danger l’aval, et s’ils refusent le lac doit être vidé.
On dirait que beaucoup d’espaces se prétendant naturels au québec sont pas très différent de la floride mais en plus froid.
Les droits du vivant et de la communauté passent derrière le terraforming des promoteurs, et il semble que la fonction première des communes locales est de se plier en quatre pour les proprios, tout le reste est secondaire.
Mon commentaire ne se voulait pas un dédouanement des responsabilités des propriétaires riverains, mais plutôt une mise en contexte historique avec quelques nuances. Ce n’est pas aussi simple que de dire on fait sauter tous les barrages; les conséquences écologiques et fiscales sont non-négligeables même en faisant abstraction de la joute politique…
De plus, un milieu “naturel” crée ou altéré par l’homme n’est pas automatiquement dénué de valeur écologique. Peu de milieux dans la région métropolitaine sont réellement vierges, et pourtant ils ne sont pas dénués d’intérêt pour autant, et pas seulement pour leur caractère bucolique et récréatif. Détruire un milieu humide créé depuis >50 ans n’est pas forcément plus écologiquement viable que de détruire un milieu humide “naturel”.
C’est donc une question complexe, et on peut bien vouloir casser du sucre sur le dos des propriétaires riverains, mais ce n’est qu’une partie de la problématique.
Ça se fait encore malheureusement (mais bien moins).
Juste à côté de Val-David, à Sainte-Marguerite, le projet du Domaine des 4 collines a barré une tourbière pour faire un lac privé aux citoyens de cet horrible projet.
Ouais, c’est pas faux honnêtement, j’ai totalement fait un bel appel à la nature.
Cependant je suis encore du parti de faire sauter^[1] tous ces barrages, en partie par opposition à l’urbanisme du fait accompli, qui vient récompenser ceux assez riches pour faire n’importe quoi, (souvent illégalement bien que ce soit pas le cas ici) et ne pas avoir de problèmes avec parce que la destruction de bâti est peu populaire.
Aussi qu’il ne s’agit pas que d’une décision sur le coup, il faut calculer le long term. Est-ce qu’on a envie de payer éternellement pour entretenir des infrastructures inutiles ? C’est juste du gaspillage
Finalement et je sens que ça va pas plaire ici, mais je suis du parti que cette colonisation de terres volées devrait être limitée au minimum nécessaire et éviter les gaspillages égocentrés, (et je parle de colonisation autant en termes de terres volées que de nature détruite) et y a pas de plus grand gaspillage égocentré que des manoirs dans la forêt, chacun avec des terrains de la taille d’un quartier, utilisant d’énormes ressources et engendrant de la pollution pour entretenir le train de vie d’une élite.
Donc je suis pour tout ce qui va renverser la vapeur et rendre ce mode de vie infaisable.
Et soyons honnêtes : avoir des bourgeois qui perdent des millions quand leur maison sur le lac devient maison sur le marais, c’est quand même hilarant.
[1] ie des vidages contrôlés du niveau de l’eau pour créer le moins de dégats environmentaux possible, mais c’est plus drôle de dire qu’on va tout péter
J’ai de la famille qui a un chalet sur le bord d’un lac dans Lanaudière. À l’origine, le petit barrage qui a servi à “agrandir” le lac a été construit dans les années 30 ou 40 (si je me rappelle bien) pour faciliter le flottage du bois provenant de la coupe forestière des montagnes alentours.
Dans les années 50-60, les exploitations forestières sont allées plus au nord, les terrains en bordure du lac ont été vendus à des particuliers qui ont construit d’abord des cabanes de chasses, quiont progressivement tous été rénovés en chalets.
Le barrage original a été rénové 1 ou 2 fois par l’association des propriétaires autour du lac, il me semble. Je ne sais pas s’il y a eu des subventions municipales/provinciales à l’époque. Mais je suppose que bien les lacs avec barrage ont une origine similaire provenant de l’industrie forestière.
Tiens un projet intéressant en suisse où on commence a mesurer le bruit sur les routes ordinaires. (Les autoroutes sont déjà couvertes de murs antibruit). Ça serait bien que le bruit en général soit un vrai sujet ici, plutôt que spécifiquement le bruit du rem.
[vidéo dans le tweet]