Ça jouera du coude sur la liaison aérienne entre Montréal-Trudeau et Paris l’an prochain. Le transporteur à bas coût French bee s’invite dans ce créneau prisé par les voyageurs et les compagnies aériennes, a pu confirmer La Presse. De quoi bousculer la dynamique des prix, du moins, à court terme.
Résumé
Transport aérien Vers « une guerre de prix » direction Paris
PHOTO TIRÉE DE LA PAGE FACEBOOK DE FRENCH BEE
Le transporteur français à bas coût French bee a des visées sur Montréal-Trudeau.
Un nouveau transporteur aérien offrira une liaison à partir de Montréal dès l’an prochain
Publié à 1h24 Mis à jour à 5h00
Ça jouera du coude sur la liaison aérienne entre Montréal-Trudeau et Paris l’an prochain. Le transporteur à bas coût French bee s’invite dans ce créneau prisé par les voyageurs et les compagnies aériennes, a pu confirmer La Presse. De quoi bousculer la dynamique des prix, du moins, à court terme.
« Il y aura une guerre de prix, c’est moi qui le dis, lance l’expert en aviation et chargé de cours à l’Université McGill John Gradek. L’entreprise voudra faire connaître son produit avec des prix intéressants. On peut s’attendre à des offres intéressantes. »
French bee n’a pas encore annoncé ses couleurs publiquement. Mardi, la compagnie n’avait pas répondu aux questions envoyées par La Presse par courriel. Elle a néanmoins informé ses employés de ses ambitions dans une récente note interne.
« Nous avons aussi confirmé le lancement de Montréal […] à partir de mai 2025 avec jusqu’à cinq vols par semaine », souligne la missive signée par la présidente Christine Ourmières-Widener, qui fait le point sur l’ensemble des activités du groupe.
Ce spécialiste français des vols long-courriers entre la France et des destinations touristiques souhaite donc s’implanter sur la liaison entre Montréal-Trudeau et Paris, où des acteurs comme Air Transat, Air Canada, Air France et Corsair rivalisent pendant la saison estivale. L’ajout d’un concurrent augmentera la capacité, ce qui devrait, en principe, sourire aux consommateurs.
Filiale du Groupe Dubreuil, un conglomérat français également propriétaire d’Air Caraïbes, French bee exploite quatre Airbus A350-900 et deux A350-1000. Ces modèles peuvent respectivement transporter 411 et 480 passagers.
En se basant sur la capacité actuelle offerte par Air Transat, Air Canada, Air France et Corsair pendant la saison estivale – des données compilées par la firme Cirium – entre Montréal-Trudeau et la région de Paris, l’arrivée de French bee pourrait se traduire par un ajout de capacité, mesurée en nombre de sièges, d’environ 10 %, selon nos calculs.
« Ils [French bee] ont une classe “premium” dans l’appareil, souligne M. Gradek. De la façon dont ils ont configuré leurs avions, ils sont capables d’offrir du service [à ceux prêts à le payer]. On parle d’un bon concurrent. »
Un modèle classique
Pas de bagage à main, de valise en soute, de repas ou d’options de modification du billet : le tarif « de base » de la compagnie aérienne reflète le modèle des transporteurs à bas prix : le moindre ajout de service entraîne des frais supplémentaires.
Difficile, à ce moment-ci, d’avoir une idée des prix qui seront offerts par French bee à partir de la métropole à destination de Paris-Orly, où ses avions atterrissent, à environ 10 kilomètres au sud de la capitale française.
Cependant, à l’extérieur de la fenêtre des Jeux olympiques de Paris – une période où la demande sera vigoureuse –, un aller-retour entre New York (Newark) et l’aéroport d’Orly était offert aux alentours de 615 $ CAN, d’après nos vérifications.
À ce prix, il faut cependant se contenter du tarif qui n’offre aucun à-côté. Le même voyage coûte près de 820 $ pour pouvoir apporter un bagage à main à bord et avoir droit à un repas.
L’exploitant de Montréal-Trudeau – Aéroports de Montréal – n’a pas voulu en dire davantage sur l’arrivée de French bee en 2025 en dépit de l’annonce interne de l’entreprise.
Par courriel, l’organisme à but non lucratif s’est limité à dire qu’il « travaille et tient des discussions de façon quotidienne avec plusieurs partenaires aériens afin de toujours mieux bonifier son offre de destinations autant annuelle que saisonnière ».
Les visées du transporteur français surviennent au moment où le Bureau de la concurrence se penche sur l’industrie aérienne dans un contexte où les nouvelles compagnies aériennes semblent avoir du mal à entrer sur le marché. L’année a jusqu’ici été marquée par la déconfiture du transporteur à bas prix albertain Lynx Air, qui avait brusquement cessé ses activités en février dernier alors qu’il était à court de liquidités.
French bee en bref
Création : 2016
Destinations (à partir de Paris) : La Réunion, Los Angeles, Miami, New York, San Francisco, Tahiti, Punta Cana
Flotte : six appareils : quatre Airbus A350-900 et deux A350-1000.
Effectif (2023) 456 personnes
Propriétaire : Groupe Dubreuil
En savoir plus
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Nombre de transporteurs qui offrent des vols réguliers ou saisonniers à Montréal-Trudeau.
Source : aéroports de Montréal