Ce sont des vues vers le fleuve, depuis le Fleuve, et des vues vers des bâtiments d’importance depuis plusieurs points de vue jugés importants. Des vues qui méritaient un respect, qui agissent comme repères, et comme rappels historiques. Qui ont de la valeur.
Vous pensez qu’on exagère, mais le Plan d’urbanisme et ceux qui l’ont rédigé, et ceux qui ont mené les réflexions derrière ses paramètres, souvent des experts dans leur domaine, eh bien ils ne sont pas de votre avis.
Et je ne crois pas qu’on puisse parler d’exagération quand, littéralement, ça ne nuit à personne de protéger ces vues. Ni même à la capacité des promoteurs de faire 1- leurs profits et 2- de la densité et 3- de l’excellence en matière d’architecture. Ça n’empêche rien d’utile et de bénéfique à la ville. Ça ne bloque pas de projets. Ça ne crée aucune injustice ni préjudice. Ce sont des règles communes, pour tous, bien expliquées, bien argumentées, bien connues.
Ceux qui exagèrent, ce sont les quelques promoteurs qui pensent qu’avec un beau gros chèque, on peut faire ce qu’on veut où on veut et faire fi de tout le reste, ceux qui pensent qu’on devraient faire une exception pour eux parce que eux, ils sont spéciaux, et finalement ceux qui pensent que d’aller toujours et encore et toujours plus haut est nécessairement et invariablement bon et incontournable, comme je ne sais quelle destinée divine.
Ces positions, elles, sont exagérées.
Finalement, le Sunlife, ce fut longtemps le plus haut bâtiment de tout l’Empire britannique. Le symbole de l’âge d’Or de Montréal. Sa visibilité claire et nette dans notre paysage a tout a fait un sens historique, et ça, c’est une valeur infiniment plus grande que n’importe quelle tour à condo construite dans les 30 dernières années puisse espérer avoir un jour.