Ville de Québec - Nouvelles économiques et commerciales

Les citoyens du coin de Duberger-Les Saules ne se cogneront plus à une porte fermée. Désirant maintenir une offre alimentaire dans le secteur après la fermeture du IGA, le supermarché Xinya se prépare à faire ses premières ventes.


Vendredi matin, l’épicerie spécialisée dans les produits asiatiques située sur le boulevard Père-Lelièvre ouvre enfin ses portes.

Résumé

Une nouvelle épicerie asiatique à Québec

Par Chloé Pouliot, Le Soleil

2 août 2024 à 05h00

L'ancien local du IGA Marché Denis dans le secteur de Duberger-Les Saules accueille une nouvelle bannière alimentaire.|800x533.3333333333334

L’ancien local du IGA Marché Denis dans le secteur de Duberger-Les Saules accueille une nouvelle bannière alimentaire. (Chloé Pouliot/Le Soleil)

Les citoyens du coin de Duberger-Les Saules ne se cogneront plus à une porte fermée. Désirant maintenir une offre alimentaire dans le secteur après la fermeture du IGA, le supermarché Xinya se prépare à faire ses premières ventes.


Vendredi matin, l’épicerie spécialisée dans les produits asiatiques située sur le boulevard Père-Lelièvre ouvre enfin ses portes.

Une ouverture qui survient deux ans après la signature du bail à la Place Duberger.



D’importants travaux pour mettre le local au goût du jour ont été nécessaires, confie Sui Cheah, la femme derrière la comptabilité et les communications de l’établissement, lors du passage du Soleil.

«On pensait pouvoir ouvrir plus tôt, mais on a essayé de joindre les compagnies [de rénovation] au mois de septembre. On nous a dit que c’était impossible en raison du manque de main-d’œuvre. Pas avant six mois.»

Les employés du supermarché Xinya préparent l’ouverture lors du passage du Soleil, jeudi. (Chloé Pouliot/Le Soleil)

Il aura fallu attendre mars 2023 pour que le chantier chiffré à quelques millions de dollars commence. «On a eu beaucoup de mauvaises surprises», laisse-t-elle entendre.

— C’est d’ailleurs l’une des raisons qui avaient poussé le propriétaire du IGA Marché Denis à fermer boutique en 2022. La construction du bâtiment remonte aux années 1960.

N’empêche, le président Yong Xue a plutôt vu une opportunité de lancer ce projet qui l’habitait depuis cinq ans déjà. D’autant plus que le locateur tenait à ce qu’une nouvelle offre alimentaire prenne le relais.

Un manque dans le secteur

En parcourant les allées, des aliments typiques dans la préparation de mets asiatiques défilent sur les tablettes.

C’est sans oublier les essentiels du quotidien, dont des fruits et des légumes, de la viande et des fruits de mer et des produits laitiers. Un comptoir de prêt-à-manger et un second de bubble tea trônent également au fond de l’épicerie.

Quelques adresses ont déjà ce créneau à Québec, dont la Montagne Doré, l’épicerie Chanhda et le marché oriental Jang Teu.

En occupant une grande surface, le supermarché Xinya vise pourtant à se distinguer en offrant une plus grande diversité de produits.

Le superviseur du nouveau marché Xinya, Huangwei Jin, aux côtés du président Yong Xue (Chloé Pouliot/Le Soleil)

De plus, il s’agissait d’un manque dans le secteur Duberger-Les Saules, où 11,3 % de la population est issue de l’immigration, d’après le dernier portrait sociodémographique effectué par la Ville de Québec.

«Il y a beaucoup de résidents dans ce coin. Ça leur prend une épicerie, c’est nécessaire», met sur la table le superviseur du marché Huangwei Jin.



«On voulait construire un nouveau supermarché asiatique pour que les gens issus de l’immigration comme nous – les Chinois, les Vietnamiens, les Cambodgiens, les Philippins, les Africains – retrouvent le même goût», renchérit-il.

L’équipe derrière le nouveau marché compte ajouter des produits canadiens à l’offre sur les tablettes. (Chloé Pouliot/Le Soleil)

Les vastes supermarchés de Montréal et de Toronto ont été l’inspiration pour imaginer l’épicerie. M. Xue a d’ailleurs visité plusieurs d’entre eux et recueilli de précieux conseils avant de lancer l’opération à Québec.

Même s’il est l’un des maîtres d’œuvre derrière les restaurants Sakura BBQ Coréen, Sushi Sakura et les deux Chika Ramen à Québec, ce dernier n’a pas l’intention de s’arrêter avec l’ouverture d’une seule épicerie.

Trois est le chiffre chanceux de ce jeune entrepreneur de 33 ans.

Infos pratiques

  • 2300, boulevard Père-Lelièvre
  • Cérémonie d’ouverture le 10 août dès 10 h 30

Les Galeries de la Capitale sont vendues pour l’équivalent de 325 M$

L’acheteur, Primaris REIT, se décrit comme un spécialiste de la relance des centres commerciaux

https://www.journaldemontreal.com/2024/09/26/les-galeries-de-la-capitale-sont-vendues-pour-lequivalent-de-lequivalent-de-325-millions-de

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Résumé

Le taux d’inoccupation commerciale en baisse dans la région de Québec

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Le Téléjournal Québec

Taux d’inoccupation commercial de 2,9 % à Québec

Le reportage de Louis-Philippe Arsenault

Photo : Radio-Canada / Guillaume Croteau-Langevin

Publié hier à 17 h 41 HAE

Le taux d’inoccupation commerciale est en baisse dans la région de Québec. Il atteint 2,9 % en 2024, soit une baisse de 1,3 % depuis l’an dernier.

Ces données ont été compilées dans l’Étude sur l’inoccupation et la vacance au niveau des commerces sur rue 2024 de l’équipe de la firme Côté Mercier, Service de données.

Cette étude recense 8563 établissements sur 63 artères commerciales du territoire de 12 régions administratives du Québec, y compris la région de la Capitale-Nationale. Le taux d’inoccupation à l’échelle provinciale est de 3,8 %.

Le taux de Québec est une bonne chose. Ça veut dire qu’on a une certaine attractivité. Ça veut dire aussi qu’on fait de bonnes affaires lorsqu’on est sur une artère commerciale, explique Christian-Pierre Côté, spécialiste et analyste de données.

Christian-Pierre Côté sur la rue Saint-Joseph.

Les commerces situés sur une artère commerciale font de bonnes affaires à Québec, observe Christian-Pierre Côté, spécialiste et analyste de données.

Photo : Radio-Canada / Louis-Philippe Arsenault

AILLEURS SUR INFO : Fitzgibbon « a été démissionné » à cause de son « honnêteté intellectuelle », croit Rizqy

Pour le meilleur et pour le pire

À Québec, c’est sur la rue Saint-Joseph que le taux d’inoccupation est le plus élevé, à 6 %. À l’autre bout du spectre, la 3e Avenue, le boulevard Pierre-Bertrand, l’avenue Myrand et la route de l’Église affichent un taux d’inoccupation de 0 %.

Sur la route de l’Église, ce taux est passé de 11 % à 0 % en une année. Son réaménagement semble avoir porté fruit. Le propriétaire de la librairie Laliberté, qui a pignon sur rue depuis cinq ans, est témoin de la progression de cette artère commerciale.

La route de l'Église. On aperçoit la librairie Laliberté.

Le taux d’inoccupation de la route de l’Église est passé de 11 % à 0 % en une année.

Photo : Radio-Canada / Louis-Philippe Arsenault

On savait que ça deviendrait une artère prometteuse. Il y a de la place pour les cyclistes, pour les piétons et pour le transport en commun, qu’on espère voir un jour arriver. Il y a une dynamique qui s’installe sur la rue, fait remarquer le propriétaire, Christian Laliberté.

Christian Laliberté devant des étalages de livres.

Le propriétaire de la librairie Laliberté, Christian Laliberté, a été témoin de la transformation de la route de l’Église.

Photo : Radio-Canada / Louis-Philippe Arsenault

Le constat est le même au salon de coiffure XO. Le réaménagement de l’artère et la densification du secteur ont contribué à attirer de nouveaux commerces. Selon la coiffeuse Isabelle Royer, la route de l’Église se porte à merveille. On a vu une augmentation considérable de la clientèle dans les dernières années. Nous, ça nous a amené beaucoup de nouveaux clients.

Isabelle Royer dans son salon de coiffure.

Selon Isabelle Royer, coiffeuse au salon XO, la route de l’Église se porte à merveille.

Photo : Radio-Canada / Louis-Philippe Arsenault

La situation est toutefois moins rose sur la rue Saint-Joseph, qui a vu son taux d’inoccupation vaciller entre 8,5 % et 5,9 % en quatre ans. On n’a pas d’artère problématique à Québec mis à part Saint-Joseph, souligne Christian-Pierre Côté.

On est peut-être allés mettre des commerces un peu trop haut de gamme pour la clientèle qu’on trouve aux alentours, suppose-t-il.

Il y a quelques semaines, des commerçants du secteur ont d’ailleurs fait connaître leurs inquiétudes au sujet de l’itinérance qui prend de l’ampleur dans le quartier. Certains ont affirmé craindre des fermetures et une perte de croissance sur l’artère.

Le phénomène de l’itinérance n’a jamais été aussi présent dans le quartier Saint-Roch, selon la Société de développement commercial (SDC) Saint-Roch.

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Le complexe vacant de Medicago à Québec est vendu pour la somme de 17 millions de dollars. Deux hommes d’affaires québécois, Hugues Harvey, président d’Harveycorp, et Marc LeBel, fondateur d’Anapharm, en ont fait l’acquisition dans le but d’en faire un « pôle » pour entreprises et organismes du domaine biomédical.

L’usine située au 2300, avenue d’Estimauville a fermé ses portes en février 2023.

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Résumé

La Sépaq rénovera son siège social de Place de la Cité

Par Olivier Bossé, Le Soleil

8 novembre 2024 à 04h00

Après avoir étudié la possibilité de déménager son siège social, la Sépaq a décidé de rester à Place de la Cité pour les 20 prochaines années. La société d’État en profite pour se lancer dans un grand chantier de rénovation de ses bureaux de Québec.

La Société des établissements de plein air du Québec (Sépaq) procédera à la modernisation des espaces de travail de son quartier général à partir de l’an prochain, a appris Le Soleil.

Les bureaux du siège social sont situés dans la plus haute des trois tours du centre commercial et d’affaires Place de la Cité, sur le boulevard Laurier, à Sainte-Foy.

La Sépaq occupe les 10e, 12e et 13e étages de la tour PwC sur un espace total d’environ 36 000 pieds carrés ou 3345 mètres carrés.

Accueillant à l’origine 225 travailleurs, le > siège social emploie aujourd’hui 325 personnes, qui œuvrent à ce jour en majeure partie en télétravail.

Les rénovations seront concentrées sur les 12e et 13e étages, pour le moment aménagés en bureaux fermés.

Aucun budget chiffré ni d’échéancier détaillé ne sont évoqués pour l’instant dans l’ensemble de ce projet.

Martin Soucy est président-directeur général de la Sépaq depuis janvier. (Jean Roy/Archives La Tribune)

Avec son siège social installé à Place de la Cité depuis 2005, la Sépaq voit le bail de location de 20 ans arriver à terme à la fin de l’été 2025. La société d’État devait notifier un an à l’avance le locateur, Groupe Mach, si elle comptait rester ou partir.

«Des recherches ont d’abord été effectuées dans le marché pour voir si une relocalisation des bureaux de la Sépaq serait avantageuse», révèle le responsable des relations avec les médias de la Sépaq, Simon Boivin, dans sa réponse écrite.

«À la lumière des informations obtenues, il a été décidé de renouveler pour 20 ans le bail à Place de la Cité plutôt que de déménager, car cette option était la plus économique.»

— Le porte-parole de la Sépaq, Simon Boivin

Un nouveau bail à Place de la Cité vient donc d’être signé jusqu’en 2045.



On ne sait pas encore combien ça va coûter

En bientôt 20 années bien sonnées d’activités à cet endroit, la Sépaq a déjà fait rénover un étage sur trois.

«La volonté de réaménager des locaux pour s’adapter à l’évolution de l’organisation date d’avant la pandémie. […] Au final, la superficie occupée sera légèrement inférieure à ce qu’elle est présentement», indique le porte-parole de la Sépaq. La mise en branle du projet de rénovation survient au moment où l’employeur recommence à obliger les travailleurs à venir au bureau au moins une fois par semaine, depuis le 1er novembre. Une deuxième journée en personne sera exigée à partir du 1er avril.

Les nouveaux espaces de travail deviendront principalement à aire ouverte. «La Sépaq opte pour une approche de travail hybride structuré, dont les effets positifs sur la productivité et le bien-être des employés ont été démontrés», souligne M. Boivin.



Côté finances, «le coût des travaux n’est pas déterminé».

«Nous en sommes toujours à l’étape de la planification des espaces. Nous envisageons débuter les travaux en 2025, mais il n’y a pas de date arrêtée. Nous sommes toujours en collecte d’information», assure-t-on.

La société d’État n’aura pas à louer d’autres locaux ailleurs de façon temporaire pendant la rénovation de ses locaux.

«Il sera possible de réaliser les travaux en déplaçant les employés à l’intérieur de la tour de bureaux de Place de la Cité sans frais.»
—  Simon Boivin, pour la Sépaq

Fondée en 1985, la Sépaq gère 23 parcs nationaux, 13 réserves fauniques, huit établissements touristiques, Sépaq Anticosti et un parc marin. L’ensemble de ses lieux a reçu plus de 9,4 millions de jours de visite en 2023-2024.

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C’est la fin pour Benjo: le célèbre magasin de jouets du quartier Saint-Roch fermera ses portes après les Fêtes

https://www.journaldequebec.com/2024/11/14/cest-la-fin-pour-benjo--le-celebre-magasin-de-jouets-du-quartier-st-roch-fermera-ses-portes-apres-les-fetes

C’est vraiment regrettable. Pendant ce temps, un groupe de citoyens conteste le projet de l’îlot Dorchester en avançant des arguments tels que : « le bâtiment est trop haut », « le quartier n’a pas besoin d’un hôtel », « il manque de logements sociaux », et « un grand supermarché n’est pas nécessaire ». Oui, étonnamment, ces revendications concernent un espace qui est, pour l’instant, un simple stationnement depuis 40 ans.

Pourtant, les solutions semblent claires pour revitaliser ce quartier où, depuis les années 80, de nombreux projets ambitieux ont été annulés ou réduits. Il nous faut de la densité, une véritable mixité sociale (pas seulement des logements sociaux), ce qui améliorerait la sécurité, créerait de l’emploi et stimulerait l’économie locale. Avec des commerces uniques et des initiatives locales, plutôt que des chaînes que l’on retrouve partout, ce quartier pourrait enfin (re)devenir une destination, comme il l’était autrefois, jusqu’à la fin des années 70, avec des grands magasins comme La Liberté, Magasin Ash, et Paquet.

Espérons que cet énième exemple puisse ouvrir les esprits et encourager l’approbation de projets nouveaux et audacieux pour redonner au centre-ville de Québec l’ambition qu’il mérite !

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Je partage entièrement cet avis, cet ilot créé un grand vide économique qui tue la vitalité du quartier et nuit à son développement. N’oublions pas qu’un grand projet mixte comme celui proposé, aura plusieurs retombées économiques, en consolidant le tissu urbain et en redonnant de la valeur à tout le voisinage. En plus ce seront de précieux revenus pour la Ville et des services supplémentaires pour le secteur. Quant à offrir plus de logements sociaux dans St-Rock, il faudrait les disséminer un peu plus ailleurs pour éviter de les concentrer dans un quartier qui en est déjà saturé.

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La plus vieille épicerie d’Amérique du Nord ferme ses portes à moins de trouver quelqu’un pour reprendre les activités et revoir l’offre

L’avenir incertain de l’épicerie J.A. Moisan

Des jours incertains attendent l’épicerie J.A. Moisan de Québec qui est probablement la plus ancienne épicerie en Amérique du Nord. Cinq ans après son rachat et des millions de dollars en investissements plus tard, les opérations ne sont plus soutenables pour la propriétaire actuelle qui souhaite maintenant trouver un repreneur.

Résumé

Minuit et une» pour Saint-Roch

Par Chloé Pouliot, Le Soleil

8 janvier 2025 à 04h30

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Baisse d’achalandage, enjeux de cohabitation et perte d’attractivité de la rue Saint-Joseph Est: l’alarme a sonné depuis plusieurs mois. (Frédéric Matte/Le Soleil)

1ER DE 2 / Ils ont le quartier tatoué sur le cœur, mais sentent l’environnement d’affaires s’effriter. Des commerçants de Saint-Roch exigent que le secteur retrouve l’effervescence d’il y a dix ans. Et ils ont leur mot à dire sur la manière d’y arriver.


Ne pas choisir Saint-Roch pourrait être une erreur, estime Jean-Michaël Noël.

Celui qui est PDG de Noctem Artisans Brasseurs a opté pour ce quartier en 2015. «On avait un petit écosystème favorable pour notre entreprise au coin Parvis et Charest. Je pense encore que c’est le cas», affirme-t-il, en entrevue avec Le Soleil.



Jean-Michaël Noël, PDG de Noctem Artisans Brasseurs (Caroline Grégoire/Le Soleil)

Malgré le succès de la microbrasserie, l’entrepreneur ne se cache pas la tête dans le sable. Le bouillonnement qu’il a vécu à ses débuts a flétri.

«On tirait profit des latenight dans le passé. Ce n’est plus notre réalité», note-t-il, en désignant un changement d’habitudes de la part de ses clients.

Il pointe également du doigt l’exil des travailleurs, qui s’attroupaient auparavant aux tables de l’enseigne sur l’heure du dîner ou lors d’un 5 à 7. «Ces bureaux-là pour la plupart ont encore des politiques de télétravail très flexibles, qui font en sorte que les gens sont moins présents dans le quartier.»

Pour la directrice générale de la librairie Pantoute, les mots de sa clientèle en disent long sur la vitalité commerciale du secteur.

«Plusieurs de nos clients en parlent. Ils ont l’impression que Saint-Roch va redevenir le Mail Saint-Roch», met de l’avant Isabelle Verrette, qui travaille à la succursale depuis 22 ans.

«On continue à avoir une clientèle qui nous est très fidèle. Mais ça fait quelques années que l’on voit qu’il y a une diminution de l’achalandage», remarque-t-elle.



Cette dernière observe également que le sentiment de sécurité tend à s’effriter.

«Plus le quartier a de locaux vacants, moins c’est attrayant.»

— Isabelle Verrette, directrice générale de Pantoute Saint-Roch

«Ça amène plus de vandalisme. Moins de propreté aussi. C’est sûr que c’est préoccupant», poursuit-elle.

Chez Champagne Chocolatier, la propriétaire Natalie Déchène a vu son chiffre d’affaires être coupé de moitié. Elle ne veut toutefois pas baisser les bras.

Natalie Déchène, propriétaire de Champagne Chocolatier (Jocelyn Riendeau/Le Soleil)

«J’ai adopté le quartier. J’ai appris à connaître plein de belles personnes. J’ai appris à connaître l’itinérance. L’amalgame de tout. Ça a été une belle rue. Elle va redevenir une belle rue», dit la femme d’affaires.



Il arrive toutefois «minuit et une», craint-elle.

«Depuis la pandémie, il n’y a personne qui a été suffisamment proactif. Ils ont laissé aller. […] Tout le monde met cela sur le dos de tout le monde. Pendant ce temps-là, le quartier est en train de mourir», souffle-t-elle.

Plus que des promesses

Baisse d’achalandage, enjeux de cohabition et perte d’attractivité de la rue Saint-Joseph Est: l’alarme a sonné depuis plusieurs mois.


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Itinérance: les commerçants de Saint-Roch lancent un «cri d’alarme»

Questionnés sur leurs souhaits pour la prochaine année, les commerçants avec lesquels Le Soleil s’est entretenu s’attendent à voir des actions concrètes. Et vite.

«L’important, c’est d’amener des commerces», clame la chocolatière.

Solliciter l’aide des promoteurs pour transformer les bureaux inoccupés en logements devrait arriver à la tête des priorités pour retrouver le dynamisme de Saint-Roch, ajoute-t-elle.

Isabelle Verrette estime qu’il est nécessaire «que la Ville comprenne que Saint-Roch a besoin d’investissements réguliers comme n’importe quel centre-ville».

«À la base, [la librairie] a ouvert ici avec les subventions de la Ville pour revitaliser Saint-Roch. S’il n’y avait pas eu cela, Pantoute ne serait pas là», exemplifie-t-elle.



Isabelle Verrette, directrice générale de la succursale Pantoute de Saint-Roch (Jocelyn Riendeau/Le Soleil)

Nul autre choix que de s’adapter entre-temps, indique de son côté le copropriétaire du Noctem. «Il faut qu’on travaille sur nous, parce qu’on ne peut pas travailler sur l’ensemble de notre environnement.»

«Si on trouve que le quartier s’est dégradé vite, on peut s’attendre à ce qu’il se rétablisse vite.»

— Jean-Michaël Noël, PDG de Noctem Artisans Brasseurs

Reste qu’une «perception négative» ne doit pas perdurer.

«La mauvaise presse, ça peut jouer. Je crois qu’il ne faut pas perdre l’optimisme par rapport aux possibilités que le quartier a», affirme celui qui voudrait voir plus d’événements festifs prendre d’assaut les rues de Saint-Roch.

«Tous un peu dépassés»

Autant le gouvernement, la Ville de Québec que les commerçants ont été «dépassés» par les événements, admet la directrice générale de la SDC Saint-Roch, Marie-Pier Ménard.

«C’est en occupant le secteur qu’on peut tenter de redorer l’image du quartier. Je pense que l’itinérance va toujours être présente. On ne peut pas l’éliminer à 100 % même si on le voulait tous», laisse-t-elle entendre.

Marie-Pier Ménard, directrice générale de la SDC Saint-Roch. (Frédéric Matte/Le Soleil)

Un plan d’action est d’ailleurs en ébauche pour le mois de février. Création d’événements et incitatifs pour de nouveaux commerces figurent parmi ses ambitions pour les prochains mois.

Elle ne pourra toutefois les réaliser seule.

Du côté de la Ville de Québec, Pierre-Luc Lachance, conseiller municipal du district de Saint-Roch-Saint-Sauveur, indique être déjà en mouvement. «On va l’être encore plus. On va s’assurer qu’il y ait une cohésion sociale et que le monde vive bien dans Saint-Roch», affirme-t-il.

«Il ne faut pas alimenter le sentiment que tout va mal dans Saint-Roch.»

— Pierre-Luc Lachance, conseiller municipal

À court terme, l’élu affirme vouloir lancer une offensive de nettoyage de graffiti, avoir des policiers plus visibles et aller à la rencontre des grands employeurs afin qu’ils soient partie prenante d’une vision pour le quartier.

«On veut absolument ramener des employés dans le centre-ville. […] Ce n’est pas juste de dire aux autres de le faire, mais de le faire nous-mêmes», indique celui qui tient à donner l’exemple.

S’il dit être conscient des défis actuels, M. Lachance se veut rassurant.

«On est dans l’action pour éviter qu’une crise aussi profonde [qu’elle l’était à l’époque du maire Jean-Paul L’Allier] ne revienne», se défend-il.

«On est loin d’abandonner Saint-Roch. Au contraire…» affirme le conseiller municipal Pierre-Luc Lachance. (Frédéric Matte/Le Soleil)


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Résumé

Les Escomptes Lecompte veulent rester dans Saint-Roch

Par Chloé Pouliot, Le Soleil

9 janvier 2025 à 04h30

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Après 40 ans dans le quartier Saint-Roch, la propriétaire de cette institution est confrontée à des défis plus grands que jamais. (Caroline Grégoire/Le Soleil)

2E DE 2 / Tandis que la 40e bougie des Escomptes Lecompte vient d’être soufflée, les festivités peinent à être au rendez-vous. «Il y a des commerces qui tombent au combat en ce moment. Est-ce qu’on est les prochains?»


Le calcul est effectué dans le bureau de la propriétaire, Sylvie Lecompte.

Avec les Escomptes Lecompte, Brico Déco et Lecompte de Noël qui occupait temporairement le local de l’ancien Laliberté, ce sont plus de 33 500 pieds carrés sur la rue Saint-Joseph Est qu’elle a sous son aile.



«On a quand même trois grandes surfaces de magasins. Si on déménage, ça va devenir tristounet dans Saint-Roch», lance la commerçante, en entrevue avec Le Soleil.

C’est loin d’être son souhait.

Sylvie Lecompte est propriétaire des enseignes Escomptes Lecompte, Brico Déco et Lecompte de Noël sur la rue Saint-Joseph Est (Caroline Grégoire/Le Soleil)

Reste que Mme Lecompte se dit être obligée d’envisager l’option si le vent ne tourne pas de sitôt. «Je voudrais ne pas avoir à le considérer. J’adore Saint-Roch comme ce n’est pas possible.»

Avec l’aura d’un magasin général, l’enseigne a su prospérer depuis 1984 en s’adaptant au retrait du toit du Mail Saint-Roch, à la pénurie de main-d’œuvre ou encore, aux casse-têtes de la pandémie.

Un sentiment d’impuissance prend pourtant le dessus devant les changements que subit à présent le quartier.

Chute drastique de la clientèle de bureau, enjeux de cohabitation et vol à l’étalage en forte augmentation sont sur les lèvres de la propriétaire. «On est en train de briser notre tissu social et économique», affirme-t-elle, avec inquiétude.

«L’itinérance, ce n’est pas cela qui est le gros problème. C’est tout ce que ça amène autour», précise Mme Lecompte, qui pointe du doigt des enjeux de santé publique et de sécurité.



Cette dernière remarque que «le petit banditisme» a de plus en plus d’emprise dans le secteur. Elle estime être confrontée à 15 fois plus de vols à l’étalage qu’il y a trois ans.

Son chiffre d’affaires en pâtit. La rétention des employés aussi.

«Je me fais voler plusieurs centaines de milliers de dollars», déplore la propriétaire des Escomptes Lecompte. (Caroline Grégoire/Le Soleil)

«On vient à un moment où on n’est plus capable de protéger nos inventaires. C’est là qu’on a un gros problème de rentabilité», admet-elle.

Les employés doivent alors intervenir au risque d’être bousculés. «On est obligé de faire une job qu’on n’avait pas à faire autrefois. C’est hors norme ce qui nous arrive», lâche-t-elle, tout en soulignant ne pas avoir les moyens d’engager des agents de sécurité à temps plein.



«On est déterminés»

Sylvie Lecompte l’avoue: dévoiler au grand jour les défis auxquels elle doit faire face au quotidien l’inquiète. «Quels commerçants vont vouloir venir s’installer après?» s’interroge-t-elle.


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«Minuit et une» pour Saint-Roch

La Cordée délaisse Saint-Roch

Elle tient toutefois à ce que sa voix soit entendue auprès des décideurs publics. «J’entends les cris du cœur des autres commerçants. On est déterminés, on est travaillants. On est têtus en général. On veut continuer d’y croire», affirme la femme d’affaires.

«Ce qui va nous donner de l’espoir, ce sont des actions concrètes. Pas de nous redire la chanson d’être tolérants», ajoute-t-elle.

«C’est 40 ans à vouloir faire plaisir à la clientèle, à vouloir la surprendre et à vouloir la revoir», résume la propriétaire, qui désire que l’histoire se poursuive longtemps. (Caroline Grégoire/Le Soleil)

En tête de liste, Mme Lecompte souhaite la présence de policiers pédestres 24h sur 24 dans le quartier, en plus de voir s’ériger des logements au cœur du centre-ville.

Si la Ville de Québec a augmenté la présence policière dans le secteur, la commerçante déplore que le nombre d’effectifs déployés et leur horaire demeurent confidentiels.

«On se raccroche à ce qu’on entend: une ville forte et fière. On se raccroche à une itinérance zéro. On se fait mettre en attente de», conclut-elle.

«Ça prend des actions profondes. Sans cela, qu’est-ce qui va arriver?»

— Sylvie Lecompte, propriétaire des Escomptes Lecompte

Tandis que les deux autres magasins Escomptes Lecompte sont sur une belle lancée, seule l’adresse du quartier Saint-Roch titube, confie l’entrepreneure.

«J’ai de la misère à être festive, parce que je voudrais encore avoir des années devant moi. Mais ma relève, je vais la prendre où? Ma nièce va prendre les magasins de Victoriaville et de Trois-Rivières. Mais comment va-t-elle vouloir prendre le mien?»

Résumé

La Cordée délaisse Saint-Roch

Par Chloé Pouliot, Le Soleil et Annie Lafrance, Le Soleil

8 janvier 2025 à 20h19|

Mis à jour le8 janvier 2025 à 20h32

En 2022, le magasin de plein air La Cordée avait ouvert ses portes dans Saint-Roch. (Lacordee.com)

Un autre coup dur pour la rue Saint-Joseph Est. Le magasin de plein air La Cordée remballe son inventaire pour quitter définitivement le quartier.


Un avis de licenciement collectif daté du 7 janvier est affiché dans la porte du magasin à l’angle des rues de la Couronne et Saint-Joseph Est.


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L’aventure de Benjo tire à sa fin

«Minuit et une» pour Saint-Roch

La compagnie spécialisée dans l’équipement de plein air y indique que «la succursale fermera ses portes définitivement».

«La Cordée concentrera ses activités commerciales de la région de Québec à la succursale située au 600, rue Bouvier, Québec ainsi que sur son site Web», est-il précisé dans le document.

Un avis de licenciement collectif est bien en vue dans la porte de la succursale de Saint-Roch. (Valérie Gaudreau/Le Soleil)

Ce départ du quartier Saint-Roch entraînera la mise à pied de 14 employés. Les congédiements seront effectifs dès le 9 février prochain.

Après avoir retardé son ouverture, La Cordée avait finalement accueilli ses premiers clients en 2022. Son arrivée dans le centre-ville avait comblé le vide laissé par le départ d’un de ses concurrents, Mountain Equipment Company, en 2017.

La bannière fait partie du portefeuille de Mach Capital. Il s’agit de la société d’investissement du géant immobilier Groupe Mach.

Ce dernier est propriétaire de plusieurs édifices dans le quartier Saint-Roch, dont celui abritant le magasin La Cordée.

Une nouvelle direction

En novembre dernier, le président Cédric Morisset a quitté son poste, trois ans après avoir pris les rênes de l’entreprise qui cumule plus de 70 ans.

Durant son mandat, il avait piloté l’arrivée de La Cordée dans Saint-Roch.

«Le moment est venu pour moi de tourner la page et de laisser la place à une nouvelle direction», a alors écrit M. Morisset sur sa page LinkedIn le mois dernier.

Il dit avoir bon espoir pour l’avenir de l’entreprise.

«Avec l’arrivée de Matt Gowar comme nouvel investisseur, qui se joint à Mach Capital comme propriétaire actuel, et de Robert Brunet comme nouveau capitaine du bateau, La Cordée est entre de bonnes mains», a avait-il commenté par écrit.

C’est en quelque sorte un retour aux sources pour Robert Brunet, lui qui avait fondé Le Yéti en 1985, qui a été intégré à La Cordée en 2015.

Résumé

Lettre d’amour à mon quartier Saint-Roch

Par Valérie Gaudreau, Le Soleil

13 janvier 2025 à 04h00

Des événements comme St-Roch XP dynamise le quartier et la célèbre rue Saint-Joseph. (Caroline Grégoire/Le Soleil)

CHRONIQUE / J’aime le quartier Saint-Roch. Depuis toujours. Ces temps-ci, il est comme un vieil ami qui trébuche parfois. Mais qu’on peut aider à relever.


Ah, Saint-Roch! Les gens qui me connaissent savent que je vais radoter ici, mais ce quartier, c’est mon monde.

J’y habite, j’y travaille, dans les locaux du Soleil, boulevard Charest Est. J’achète dans les commerces de Saint-Roch. Je fréquente ses salles de spectacles, ses restos, ses microbrasseries. Je suis impliquée auprès des journalistes du magazine de rue La Quête de L’Archipel d’entraide, je fais de la radio à CKIA qui déménagera sous peu au carré Lépine, voisin de Lauberivière.

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Ma vie dans quelques coins de rue. Ces mêmes coins de rue qui ne l’ont pas facile depuis la pandémie.

J’ai beau aimer mon quartier, comme vous, comme les commerçants et les élus, je vois bien la hausse de l’itinérance, les problèmes de santé mentale, l’effet dévastateur de cette cochonnerie de drogue, les vitres cassées et les commerces qui ferment.

Mais Saint-Roch, ce n’est pas que ça. Faisons attention de ne pas tenir un discours démobilisateur où le négatif entraîne le négatif.

Mettre des lunettes roses et dire que tout va bien Madame la Marquise est exagéré. Mais dépeindre Saint-Roch comme une zone sinistrée où on s’enfarge dans les seringues entre deux d’immeubles désaffectés est tout aussi faux.

Il faut prendre conscience des défis, mais sans céder à la panique.

Des fermetures de commerces, il y en aura d’autres. À Saint-Roch comme partout en ville. Le télétravail, le commerce en ligne, la crise sociale affectent tous les centres-villes en Amérique du Nord.

Oui, on le ressent de façon plus aigüe dans ce quartier où le relatif déclin est mis en exergue par la relance si réussie des 25 dernières années.

Mais Saint-Roch en a vu d’autres.

Revenu de loin

Le quartier part de loin et mesurer le chemin parcouru aide toujours à se donner un peu de perspective.

Bon, encore une anecdote personnelle! Tant qu’à y être. Mon père a passé sa carrière à la Caisse populaire à côté du parvis de l’église Saint-Roch.

J’ai eu mon premier emploi d’étudiante dans le «St-Roch n’ roll» des années 1990.

La désolante époque de «plywood city», la vraie, de la prostitution de rue et de la guerre des motards.

Puis, les changements. Résultats des efforts spectaculaires de revitalisation sous Jean-Paul L’Allier avec le jardin qui porte aujourd’hui son nom. J’ai vécu la démolition salvatrice du toit du Mail au tournant du siècle. La naissance d’un «nouvo» Saint-Roch en devenir, vitaminé par l’arrivée d’institutions comme l’ÉNAP, les subventions aux entreprises de jeux vidéo, l’arrivée de commerces et de restos branchés.

La démolition du toit du Mail centre-ville au tournant des années 2000 a été la bougie d’allumage de la revitalisation de la rue Saint-Joseph. (Steve Deschênes/Archives Le Soleil)

On a bien roulé sur la frénésie de la métamorphose.

Mais plus de 25 ans plus tard, le vernis craque, comme en témoignaient la semaine dernière les excellents reportages de ma collègue Chloé Pouliot auprès des commerçants. Inquiets? Oui. Désespérés? Non.

Nuancés, complets, ces textes donnaient la parole aux gens qui sonnent l’alarme, mais aussi à ceux et celles qui croient à Saint-Roch et qui ont l’intention ferme d’y rester malgré les défis. Des gens comme Jean-Michaël Noël, patron de Noctem Artisans Brasseurs, comme la proprio d’Escomptes Lecompte Sylvie Lecompte ou Natalie Déchène qui tient Champagne Chocolatier à bout de bras.

Ironie du sort: le jour même de la publication, mercredi on apprenait la fermeture prochaine de La Cordée. Moins de deux mois après le magasin de jouets Benjo, ça fait du pied carré à combler.

Qui est coupable? Les taxes, l’inflation? L’itinérance? Le stationnement? Le choix du type de commerce? Le maire Bruno Marchand, que le chef de l’opposition Claude Villeneuve accuse de «jouer de la harpe pendant que Saint-Roch brûle»? La formule fait image, mais la réponse n’est pas si simple.

Une multitude de facteurs expliquent ces temps durs et des solutions existent.

Le gouvernement Legault devra agir pour vrai pour soutenir les organismes qui luttent contre l’itinérance et pour le logement. Il y a des limites à ce que la Ville de Québec peut faire.

Le conseiller de Saint-Roch—Saint-Sauveur, Pierre-Luc Lachance, assurait au Soleil mercredi être «déjà en mouvement». Il promet des annonces ces prochains jours. On a hâte. La réponse devra être ferme et concrète.

Déjà, il a avancé vouloir nettoyer les graffitis, accroître la présence policière et rencontrer les grands employeurs «afin qu’ils soient partie prenante d’une vision pour le quartier».

Pas simple de voir quelle prise ou incitatif une administration municipale peut avoir auprès des entreprises. Mais il est inévitable qu’une grosse partie de la vitalité de Saint-Roch passe par ses travailleurs.

Prétendre qu’on a perdu tout le chemin parcouru est faux. Saint-Roch, mon ami, tu vibres et tu vibreras encore. (Frédéric Matte/Archives Le Soleil)

Le virage du début des années 2000 a pour beaucoup été attribuable à l’industrie du jeu vidéo. En plus d’être en perte de vitesse, ce secteur a été modifié en profondeur par le télétravail.

Il faut ramener dans Saint-Roch des travailleurs des secteurs privés ou publics, remplir les espaces à bureaux et commerciaux, faire vivre les magasins, les restos au dîner et les bars au 5 à 7.

Ce serait déjà une bonne piste pour retrouver le dynamisme si chèrement acquis.

Saint-Roch peut se relever, les racines de la revitalisation sont toujours profondes. Il ne faut pas baisser la garde pour ne surtout pas revenir en arrière. Mais prétendre qu’on a perdu tout le chemin parcouru est faux.

Saint-Roch, mon ami, tu vibres et tu vibreras encore. Avec ta vue culturelle, ta magnifique bibliothèque Gabrielle-Roy flambant neuve, ta rivière Saint-Charles. Avec ta mixité sociale, conservée malgré l’embourgeoisement.

Enfin, une invitation à ceux et celles d’entre vous qui ne connaissez pas Saint-Roch. Venez donc faire un tour. N’ayez pas peur. On est bien ouverts à la visite.

Comme celle qu’on rend à un ami affaibli pour l’encourager et l’accompagner en attendant de trouver le bon traitement.

Le quartier Saint-Roch et les secteurs périphériques du centre-ville de Québec dans leur ensemble « peinent à se relever » de la pandémie par rapport aux autres centres-villes canadiens, selon un rapport publié mardi par l’entreprise CBRE, spécialisée dans la location d’espace de bureaux.

La société d’investissement en services immobiliers affirme aussi que plusieurs de ses clients locataires d’espaces de bureaux souhaitent quitter le secteur, alors que le taux d’inoccupation atteint 19,6 % pour les bureaux.

“On a des clients qui nous demandent de sortir de là, confirme le vice-président directeur, Patrick Soucy. Ce n’est pas la majorité, et ce ne sont pas les grands locataires de Saint-Roch, nuance-t-il, mais évidemment, s’il y a plusieurs petits locataires qui décident de sortir, ça va avoir un impact.”

Les entreprises de 10 000 pieds carrés et plus ne se posent pas cette question-là. Elles sont très bien établies, elles sont dans le secteur, elles sont là parce qu’elles aiment ça. C’est un secteur qui est toujours en demande. […] C’est un endroit qui a un nightlife important, de la belle restauration, des commerces.

La présence autochtone de Québec s’élève maintenant à 84 mètres au-dessus de la ville. Le Hilton, un des hôtels les plus visibles et emblématiques de la capitale, passe aux mains de quatre nations qui ont mis leur force en commun pour acquérir une participation majoritaire dans l’institution érigée en 1974.

Les nations naskapie de Kawawachikamach, près de Schefferville, micmaque du Gespe’gewa’gi, en Gaspésie, huronne-wendate, à proximité de Québec, et crie, aux abords de la Baie James, ont créé une nouvelle entité baptisée Arento — ou « amitié » en langue wendat. Ensemble, elles ont investi pour devenir propriétaire majoritaire d’un des plus importants hôtels de la capitale, un établissement de 569 chambres qui brille encore d’une cure de jouvence de 70 millions de dollars réalisée en 2020.

L’acquisition de ce « fleuron hôtelier » qui se découpe dans le paysage de la capitale marque, selon les quatre nations, « une étape significative dans le renforcement de la participation économique des Premières Nations dans plusieurs secteurs au Québec ».

Les sommes investies et les retombées espérées par les quatre nations demeurent sous le sceau d’une entente de confidentialité. Cependant, la transaction soulève déjà l’enthousiasme à titre de « vitrine culturelle extraordinaire » et de tremplin vers « l’autonomie financière » des Premières Nations.

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Résumé

«Il faut lever des projets» pour relancer Saint-Roch

Par Émilie Pelletier, Le Soleil

18 janvier 2025 à 04h00

Le promoteur immobilier Trudel envisage de faire sortir de terre une série de bâtiments comprenant quelque 400 logements et 150 chambres d’hôtel. (Groupe Trudel)

Un nouveau développement immobilier et commercial sur l’îlot Dorchester pourrait-il donner un électrochoc à un Saint-Roch en perte de vitesse? Plusieurs commerçants croient que oui. Mais il faudra plus, insistent des gens d’affaires à la recherche de solutions pour relancer leur quartier.


«Saint-Roch a besoin de nouveaux projets comme ça», insiste la directrice générale de la Société de développement commercial (SDC) du centre-ville, Marie-Pier Ménard.

La perte d’élan commercial du quartier a défrayé la manchette ces dix derniers jours. La fermeture successive des magasins Benjo et La Cordée a nourri le narratif voulant que l’environnement d’affaires de Saint-Roch s’effrite.

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Une fois les constats faits, plusieurs commerçants se disent tournés vers la suite. La recherche de solutions est enclenchée.

En entrevue au Soleil, ils partagent un attachement profond, voire un «amour», pour leur quartier. Ils sont unanimes: Saint-Roch peut — et va — rebondir.

Mais d’ici là, il y a beaucoup à faire.

Plus de résidents, plus de touristes

Ramener des gens semble faire consensus pour inverser le déclin commercial de Saint-Roch.

«Personne ne veut venir se promener dans un quartier où il n’y a personne», analyse Guillaume Carpentier, cofondateur de La Brasserie artisanale La Korrigane.

La rue Saint-Joseph Est, au cœur du quartier Saint-Roch. (Frédéric Matte/Archives Le Soleil)

«S’il n’y a plus de passants sur notre rue, on ne vendra pas», confirme Tony Tannous, copropriétaire de La Galette Libanaise.

Le restaurateur note qu’ils sont moins nombreux à arpenter l’artère commerciale où son commerce a élu domicile, rue Saint-Joseph. Les résidents autant que les touristes.

«Il va falloir qu’on se bouge et qu’on lève des projets.»

— Tony Tannous, copropriétaire de La Galette Libanaise

À quelques coins de rue, le promoteur immobilier Trudel envisage de faire sortir de terre une série de bâtiments comprenant quelque 400 logements et 150 chambres d’hôtel, pour remplacer les 100 000 pieds carrés de l’actuel stationnement Dorchester. Une épicerie à volume, des commerces de proximité et des espaces verts publics promettent aussi de meubler le quadrilatère.


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Selon le dernier calendrier communiqué par Trudel, le projet de l’îlot Dorchester, évalué entre 200 et 300 millions de dollars, devrait être livré au printemps 2027.

Assez pour «diversifier» l’offre dans le quartier, selon Tony Tannous. «Je l’accueille à bras ouverts. Ça va amener plus d’activité. Supposons qu’il y a 1000 personnes qui vont habiter là et qu’elles viennent manger deux fois par année, c’est toujours bien 2000 repas de plus que j’aurai servis», chiffre-t-il.



Des commerçants voisins du projet de l’îlot Dorchester envisagent des retombées provoquées par l’arrivée de nouveaux résidents et de touristes dans le quartier. (Groupe Trudel)

Comme voisin de l’îlot Dorchester, le Maelstrøm n’en espère pas moins. «À terme, pour nous, c’est une explosion économique qu’on attend», projette le directeur des opérations, Frédéric Boudreau.

Les difficultés liées à l’itinérance dénoncées par des commerçants de la rue Saint-Joseph s’observent moins sur la rue Saint-Vallier Est, où les affaires vont «surprenamment bien», selon M. Boudreau. À part des cas «isolés», la cohabitation n’est pas «problématique» et le secteur demeure «assez tranquille».

N’empêche, lui, comme d’autres, ne dirait pas non à une possibilité d’attirer encore plus d’achalandage.

«On est enthousiastes pour le résultat final de la chose. Une fois bâti et habité, on ose croire que ça va doubler, voire tripler notre achalandage», anticipe Léa Ratycz-Légaré, copropriétaire des Salons d’Edgar.

«On espère que les gens vont être plus forts que les travaux.»

— Léa Ratycz-Légaré, copropriétaire des Salons d’Edgar

Comme le Maelstrøm, elle ne cache toutefois pas que «le pendant nous fait peur». Avec la construction, les rues barrées et le retrait de cases de stationnement font craindre au restaurant un accès plus complexe.

«Encore de la place» pour des commerces

Vrai que Saint-Roch a connu son lot de fermetures ces derniers temps. Mais «il y a encore de la place pour du commercial», maintient la directrice générale de la SDC Saint-Roch.

Surtout avec une offre résidentielle et touristique bonifiée, l’îlot Dorchester «peut faire partie de la relance», croit-elle, alors que Trudel prévoit lui-même inclure des commerces de proximité dans son projet.

Leur but, ce n’est pas de faire un Saint-Joseph 2.0.»

— Marie-Pier Ménard, directrice générale de la SDC Saint-Roch

«C’est un super beau projet, mais ce n’est pas juste l’îlot qui va faire en sorte que ça va repartir. Il faut que les gens se réintéressent à Saint-Roch», nuance Guillaume Carpentier, de La Korrigane.

Sortir Saint-Roch de la «tempête parfaite», «c’est l’effort de tous, invite-t-il. Je suis convaincu que ça va revenir, ça n’aura été qu’une mauvaise passe. J’espère juste que ce ne sera pas trop long et que ce ne sera pas pire que c’est en ce moment», partage celui qui a ouvert la brasserie en 2010.



Opposition réelle

Si ces derniers voient dans le redéveloppement de l’îlot Dorchester un moyen de donner un nouveau souffle au quartier, n’en demeure pas moins que le projet fait aussi face à une opposition.

Le conseil de quartier de Saint-Roch a d’ailleurs tenu une assemblée spéciale jeudi soir, pour entendre les commentaires d’une centaine de citoyens avant de prendre position sur le projet.

Le projet fait aussi face à une opposition. (Groupe Trudel)

L’instance doit recommander ou non le changement de zonage réclamé par Trudel, notamment pour permettre la construction d’immeubles plus hauts que ce que prévoit l’actuel plan particulier d’urbanisme (PPU).

«Les gens se rassemblent sur le fait qu’on veut un projet avec du logement qui va contribuer à la qualité de vie et au dynamisme du quartier, il n’y a pas de doute. Les craintes sont dans l’implantation et de savoir que ça va être en cohérence» avec le milieu, note la présidente du conseil de quartier, Alexia Oman, ne cachant pas certaines «tensions» entre les visions du projet.

Alexia Oman, présidente du conseil de quartier Saint-Roch (Archives Le Soleil)

«Les gens y voient du positif pour le logement, le commercial, mais pas à n’importe quel prix», résume-t-elle.

Une «locomotive», promet Trudel

En entrevue au Soleil, le promoteur William Trudel prend l’appui de nombreux commerçants comme preuve que Saint-Roch ne peut pas se permettre de dire non au projet soumis. Pour lui, l’îlot Dorchester pourrait constituer une «locomotive de développement», vante le président et chef de la direction de Trudel.

«On croit encore à Saint-Roch. On veut faire partie de la solution.»

— William Trudel, président et chef de la direction de Trudel

De retour d’un voyage dans plusieurs grandes villes du monde, dont Dubaï, Los Angeles et Sydney, William Trudel dit s’être inspiré des «meilleures pratiques» et promet la «version finale» du projet à venir dans quelques semaines.

«J’ai demandé à l’équipe de conception de redonner un tour de roue pour l’amener encore plus dans la modernité tout en respectant le cadre bâti et l’environnement existant, en considération de ce que les gens nous ont demandé», s’engage le développeur.

Les frères William et Jonathan Trudel. (Yan Doublet/Archives Le Soleil)

Il prévient cependant qu’à lui seul, l’îlot Dorchester ne pourra pas régler «tous les problèmes de la société».

«On n’arrivera pas à avoir 100 % d’heureux et zéro désagrément. Développer Québec sur un modèle de six étages comme certains le voudraient, ça n’arrivera plus jamais», tranche M. Trudel.

La Ville de Québec fera bientôt connaître des «orientations plus claires» sur le développement soumis par Trudel, a fait savoir le maire Bruno Marchand, lundi.

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Enfin un article positif sur l’îlot Dorchester !

Ça redonne espoir pour Saint-Roch. Affaire à suivre !

Malgré tout ce n’est pas gagné parce que la population du quartier a une forte résistance au développement de logements autres que sociaux. Pourtant immédiatement dans le quadrilatère voisin de l’ilot Dorchester on achève un immeuble de plusieurs logements sociaux (50).

On doit nécessairement diversifier l’offre de logements dans St-Roch pour ne pas que ce quartier devienne seulement un ghetto pour démunis, qui ne fera rien pour le sortir du marasme dans lequel il s’enfonce peu à peu.

Voici les différents projets actuellement en chantier ou projetés https://monsaintroch.com/2024/chantiers-et-nouveaux-logements-tournee-2024-dans-saint-roch/

Oui, malheureusement, je le sais bien. J’espère que la ville prendra une décision guidée par le bon sens.

@acpnc Savez-vous ce qu’il est advenu du projet Le Pied à Terre de GM Développement ? Annoncé en grande pompe en 2019, juste avant la pandémie, il a été mis en pause par la suite… et depuis, c’est le silence radio. Ce serait vraiment bien de voir ce projet ressurgir. Si ma mémoire est bonne, il avait déjà obtenu son permis de construction et n’avait suscité aucune contestation.

https://www.journaldequebec.com/2019/02/16/un-edifice-phare-dans-saint-roch

J’ai cherché dans Monsaintroch 2020 et il n’y a rien d’autre que cet extrait Le Projet 800

Lancé en mai dernier sur le stationnement du Ashton du boulevard Charest Est, cet immeuble de 12 étages à vocation mixte est une réalisation de GM Développement en partenariat avec le promoteur GSE Immobilier. Outre des espaces commerciaux et à bureaux, l’édifice devrait héberger un hôtel d’une centaine de chambres.

Quand on clique sur immeuble de 12 étages il n’y a aucun résultat. Donc j’imagine que c’est sûrement annulé.

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