Ville de Québec - Nouvelles économiques et commerciales

24 janvier 2025

Un dernier tour de clé dans la porte du 685 de la rue Saint-Jean, à Québec, et le rideau tombera ce soir sur un univers cultivé un client à la fois depuis 1871. La vénérable épicerie J.A. Moisan tire aujourd’hui sa révérence après 154 ans d’existence, emportée par une économie en berne, certes, mais aussi par l’érosion du lien humain dans le commerce.

Mille et une autres raisons ont achevé l’épicerie de la rue Saint-Jean. Le manque de places de stationnement, la pandémie, la rareté du tourisme dans le faubourg, l’économie détraquée, la piétonnisation de l’artère pendant l’été, énumère la propriétaire, ont tous contribué à enfoncer le dernier clou dans le cercueil de J.A. Moisan. Sans compter les permis à obtenir, les taxes à acquitter, l’électricité à payer — autant de frais qui, cumulés, dépassaient 30 000 $ par mois.

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Je déplore cette perte du point de vue patrimonial car cette épicerie était devenue avec le temps en quelques sorte un musée à caractère sentimental et populaire. Par contre rien ne garantit la survivance de l’aspect original des lieux, une fois repris.

Autrement dans un monde hautement compétitif où la concurrence est féroce, ce commerce était désavantagé parce que relevant plus du dépanneur que d’une véritable épicerie au concept contemporain, ne profitant pas non plus d’une bannière connue pour l’appuyer. Mais offrant beaucoup de produits originaux bien que pas nécessairement d’usage courant.

D’ailleurs le voisinage est un milieu plutôt défavorisé où l’itinérance est très visible. Il y a à la base une mixité de population qui peu à peu vieillit et se transforme démographiquement. À noter qu’il y a une épicerie Marché Richelieu à quelques coins de rue plus à l’est et une autre Épicerie Scott, Épicerie Européenne et finalement La Carotte Joyeuse (épicerie santé) toute à courte distance à pied de J.A.Moisan.

Voici un tableau du quartier: Découvrir Saint-Jean-Baptiste | Les quartiers de Québec

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Affaires

Une famille d’hôteliers depuis 50 ans

Par Annie Lafrance, Le Soleil

25 janvier 2025 à 04h00

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Aujourd’hui à la retraite, Alain Girard est entouré de ses filles Corinne et Aude Lafrance-Girard, qui forment la troisième génération à la tête de l’Hôtel Château Laurier Québec. (Frédéric Matte/Le Soleil)

Il y a 50 ans, Robert Girard faisait l’acquisition de l’Hôtel Château Laurier Québec, attiré par sa «localisation» de choix. Aujourd’hui, c’est sa petite-fille Aude qui dirige l’établissement qui trône entre les plaines d’Abraham et la Grande Allée.


«Mon père hésitait entre le Château Laurier et Le Clarendon. La localisation près du parlement, c’est ce qui avait fait pencher la balance», se souvient Alain Girard, qui a dirigé l’établissement durant près de 40 ans.

Robert Girard avait acquis le Château Laurier en 1975 alors qu’il était courtier immobilier. Ayant un sens aiguisé pour les affaires, il avait transigé environ 120 établissements avant d’acheter le sien.



De père en filles

Depuis, l’établissement est toujours dans la famille. Une troisième génération a pris les commandes il y a deux ans. «Une immense fierté» pour Alain Girard, qui agit aujourd’hui à titre de mentor auprès de ses filles. «Je suis à 80 % retraité et 20 % dans les opérations», lance l’hôtelier dans l’âme qui habite «tout juste à côté».

S’il laisse carte blanche à ses filles Aude et Corinne, c’est parce qu’il leur a transmis les valeurs de l’entreprise familiale, qu’il a lui-même dirigée avec ses cinq frères et sœurs.

Avant de suivre les traces de son père, Aude Lafrance-Girard a tout de même hésité avant de plonger. «J’avais besoin de prendre confiance par moi-même», confie-t-elle. Elle a cumulé les expériences pour d’autres établissements, puis a gravi les échelons un à un, une fois de retour au bercail.

Sa sœur Corinne a pour sa part travaillé dans une clinique vétérinaire et a étudié la musique avant de prendre en charge le volet patrimoine et culture au sein de l’entreprise familiale.

«Elles ont leur façon de faire et c’est parfait ainsi», lance fièrement le paternel.

À ses côtés, Aude Lafrance-Girard acquiesce.



«Si on est ici aujourd’hui, 50 ans plus tard, c’est parce que les valeurs familiales sont toujours présentes. Le respect et la confiance aussi.»

— Aude Lafrance-Girard, présidente de l’Hôtel Château Laurier Québec

Visionnaire

Au fil des ans, la famille Girard a effectué plusieurs agrandissements. Alain Girard se rappelle de l’immense chantier en 2005 qui avait nécessité une exécution minutieuse dans un secteur patrimonial et achalandé, et cinq ans au préalable «pour avoir les permis requis».

«Mon père, c’est un visionnaire. Investir dans la Grande Allée, en achetant les immeubles voisins, il fallait y croire. Même chose pour le stationnement intérieur de cinq étages. Aujourd’hui, on ne manque pas de stationnements!» poursuit Aude.

«La Grande Allée, j’y ai toujours cru et c’est encore mon artère préférée», répond celui qui a longtemps été le porte-parole des commerçants et à la direction de l’Office du tourisme.

Aujourd’hui, sa fille Aude s’implique auprès de la SDC Grande Allée. Une façon de poursuivre le travail de son père, dit-elle.



L’an dernier, l’Hôtel Château Laurier s’est offert une cure de rajeunissement. Un chantier express de plus de 4,5 millions de dollars qui a permis à l’établissement de mettre au goût du jour le tiers de ses 271 chambres.

La vision de la famille, c’est aussi d’avoir été parmi les premiers à adopter une politique de développement durable, il y a près de 15 ans, et le premier établissement hôtelier en Amérique à recevoir la certification francoresponsable.

«J’ai toujours été attaché à la culture et à la francophonie. C’est notre signature, mais c’est aussi un marché mondial d’importance. On doit en être fier!»

— Alain Girard

La suite? «On a plusieurs projets de rénovations sur la table, mais on y va un à la fois. On n’a pas d’investisseurs externes, on investit nous-mêmes», précise Aude.

Vers des acquisitions

Pas question de vendre ou de s’affilier à une chaîne. Le futur de l’hôtellerie indépendante passera par des acquisitions, soutient la famille Girard, qui dit être «en mode exploration».

Si elle ne veut pas avancer de nom d’établissement qu’elle a dans sa mire, ni même confirmer de ville pour le moment, elle dit être «prête à prendre de l’expansion».

Actuellement, le Groupe Cogirès qu’elle dirige regroupe l’Hôtel Château Laurier Québec, l’Hôtel Château Bellevue, le Traiteur George V et Le Croquembouche.

Pour son 50e anniversaire, la façade de l’établissement sera mise en lumière et en valeur, avec l’ajout d’une murale extérieure, afin qu’elle soit «mieux vue de la Grande Allée».

«On veut célébrer le 50e pour nos employés. C’est grâce à eux qu’on est toujours là», résume Aude.

Le 50e anniversaire sera célébré en 2025, avec notamment l’ajout d’un nouvel éclairage et d’une murale extérieure. (Frédéric Matte/Le Soleil)

En cinq dates

  • 1948: Ouverture du Château Laurier, qui compte alors 57 chambres
  • 1975: Acquisition par Robert Girard
  • 2005: Agrandissement majeur : l’hôtel passe à 289 chambres
  • 2022: Arrivée de la troisième génération à la direction
  • 2025: 50e anniversaire de l’entreprise familiale et du Groupe Cogirès

«L’écart économique est révélateur: chaque dollar dépensé dans une petite entreprise injecte 0,66 $ dans l’économie locale, comparativement à seulement 0,08 $ pour un achat chez un géant comme Amazon», écrit Jean-Benoit Dumais. (Frédéric Matte/Archives Le Soleil)

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Les librairies indépendantes: gardiennes de notre culture et de l’économie locale

25 janvier 2025 à 04h00

«L’écart économique est révélateur: chaque dollar dépensé dans une petite entreprise injecte 0,66 $ dans l’économie locale, comparativement à seulement 0,08 $ pour un achat chez un géant comme Amazon», écrit Jean-Benoit Dumais. (Frédéric Matte/Archives Le Soleil)

POINT DE VUE / Dans chaque région du Québec, les librairies indépendantes jouent un rôle essentiel dans la mise en valeur de la lecture et de la culture québécoise. Elles sont bien plus que de simples points de vente: elles sont des carrefours culturels, des lieux où les œuvres de chez nous prennent vie et trouvent leur public.


Pourtant, un danger menace. En misant sur les grandes chaînes, les grandes surfaces ou sur des services Web comme Amazon, qui n’ont aucune empreinte significative dans notre culture locale, nous risquons d’éteindre ce réseau vibrant qui reflète si bien notre identité.

Comme leaders de notre société d’aujourd’hui, garants de celle de demain, nous ne pouvons pas baisser les bras. Pour notre part, nous nous y refusons. La coopérative des Librairies indépendantes du Québec est la preuve qu’on peut connaître le succès sur le Web et aller dans le sens de ce que les gens veulent.



C’est dans cet esprit que notre coopérative, Les Librairies indépendantes du Québec (LIQ), se mobilise pour préserver et renforcer la spécificité des librairies indépendantes.

Nous accompagnons nos membres grâce à des outils technologiques de pointe, des services adaptés et le partage d’expertise entre librairies.

Lorsque la pandémie a bouleversé les habitudes de consommation, nous avons réagi avec détermination. Plutôt que de céder le terrain aux géants du Web, nous avons investi avec nos partenaires dans notre plateforme en ligne, leslibraires.ca, offrant ainsi aux Québécois une alternative locale pour acheter des livres en ligne. Ce choix stratégique a permis aux librairies indépendantes de résister et même de prospérer dans un marché de plus en plus compétitif.

Malheureusement, les librairies ne sont pas les seules PME à devoir composer avec les impacts de la pandémie, l’inflation et des défis logistiques liés aux commerces en ligne et à l’expédition.

Pendant ce temps, des acteurs comme Amazon continuent d’éroder l’économie locale et le tissu social. Selon un rapport de la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante, 76 % des commerces de détail jugent difficile de rivaliser avec les géants en ligne, et les pratiques d’Amazon rendent la compétition encore plus complexe pour ceux qui y offrent leurs produits.

L’écart économique est révélateur : chaque dollar dépensé dans une petite entreprise injecte 0,66 $ dans l’économie locale, comparativement à seulement 0,08 $ pour un achat chez un géant comme Amazon. Ce chiffre souligne l’impact profond des choix de consommation: dépenser localement, c’est soutenir nos emplois, nos services et notre dynamisme entrepreneurial.

Soutenons nos librairies indépendantes, car elles sont les gardiennes de notre culture et les ambassadrices de notre identité collective.

Chaque livre acheté chez elles est un geste pour préserver notre patrimoine culturel et enrichir nos communautés.

Jean-Benoît Dumais, directeur général, Les Librairies indépendantes du Québec, coopérative (LIQ)

Résumé

La plus ancienne artère commerciale affiche complet

Par Annie Lafrance, Le Soleil

2 février 2025 à 04h00

Le quartier Petit Champlain n’a pas de local commercial vacant actuellement. Il y aurait même une liste d’attente, selon la coopérative qui en fait la gestion. (Frédéric Matte/Archives Le Soleil)

2 DE 2 / Le quartier Petit Champlain fait des envieux. Alors que certaines artères commerciales peinent à combler leurs locaux vacants, le secteur touristique affiche complet.


Quel est le secret de certaines artères commerciales de Québec? Le Soleil propose un tour d’horizon des rues et secteurs les plus prisés.


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Le secret bien gardé des artères de proximité

Il n’y a aucun local vide dans le Petit Champlain. Du moins, aucun dans les 29 immeubles que gère la Coopérative et ses 44 membres commerçants.



Quelle est sa recette? Ce modèle coopératif unique en fait sa réussite, répond Carolanne Fournel, directrice des communications et du marketing.

«Sans la coopérative, on ne serait pas dans la même situation.»

— Carolanne Fournel, directrice des communications et du marketing pour la Coopérative Quartier Petit Champlain

Depuis 40 ans

À ses yeux, il n’y a pas de doute que la formule coopérative, qui célébrera ses 40 ans cette année, engendre «un plus grand sentiment d’appartenance au quartier».

Résultat: il y a moins de départs, les commerçants restent plus longtemps et certains habitent même le quartier. Une poignée d’entre eux, comme le Sculpteur Flamand, Blanc Mouton et Ibiza, sont présents depuis les débuts. D’autres, comme Oclan, Le Capitaine d’abord et Le Cochon dingue, depuis plus de 30 ans.

La formule crée une plus grande solidarité aussi. «Lorsque la pandémie a frappé, on a pu soutenir financièrement les commerçants», rappelle la représentante de la Coopérative.

Selon Carolanne Fournel, la formule coopérative pourrait inspirer d’autres artères commerciales. (Erick Labbé/Archives Le Soleil)

Après un creux de vague post-pandémie, les affaires semblent avoir repris. Et ce, malgré l’inflation et l’incertitude économique, constate-t-elle.

«Ici, ce sont des produits coups de cœur. La compétition est peut-être moins forte qu’ailleurs», constate-t-elle.



Il y a bien sûr de périodes de fort achalandage, avant Noël par exemple, et des journées plus tranquilles. «C’est cyclique et c’est normal.»

Animer le quartier

Hors des afflux touristiques, la clientèle locale est au rendez-vous, assure-t-elle, et contribue à la pérennité des commerces. Les fins de semaine, les familles déambulent dans les rues piétonnières du secteur, surtout lorsque des événements extérieurs sont proposés, comme les spectacles de cirque de FlipFabrique ou ces jours-ci, les activités carnavalesques.

Afin de célébrer le 40e anniversaire de la coopérative, une série d’activités spéciales seront organisées en 2025, promet-on.

Comme d’autres Sociétés de développement commercial (SDC) de Québec, la Coopérative a le mandat d’animer son secteur en plus de la place Royale. Pour y arriver, elle engage une équipe en sous-traitance: pour installer les sapins de Noël, le ciel de parapluies et illuminer le secteur, notamment.



«On crée des événements et des décors au rythme des saisons. Pour que ça demeure le plus beau quartier de la ville. Il y a une fierté pour les commerçants et c’est sûr que ça a une incidence sur les ventes», soutient Mme Fournel.

Une liste d’attente

Lorsqu’un commerce ferme ou déménage, il est rapidement remplacé. Mais pas par le premier venu, prévient la porte-parole de la Coopérative. «On a plusieurs critères à respecter, comme la provenance des produits vendus et la complémentarité avec le reste du quartier», précise-t-elle.

Un processus d’analyse et d’entrevues est mené par le conseil d’administration.

«Ça arrive souvent que des projets soient refusés. On a présentement une liste d’attente de commerçants qui souhaiteraient s’établir ici.»

— Carolanne Fournel, directrice des communications et du marketing

Du nouveau

Il y a quand même du mouvement. Un 29e bâtiment s’est ajouté au parc immobilier il y a cinq ans. Quelques départs au cours des deux dernières années ont amené des petits nouveaux au sein de la coopérative. Parmi eux, Atelier Créature a ouvert une boutique il y a sept mois.

Installé au 61 1/2, rue du Petit Champlain depuis juin dernier, Atelier Créature propose des vêtements et objets faits localement. (Caroline Grégoire/Archives Le Soleil)

Fermé depuis la mi-janvier, le casse-croûte Chez Samy cèdera bientôt sa place au restaurant Alphonse, confirme-t-on.

Tandis que le resto-pub Q-de-Sac est actuellement en rénovation.

N’empêche, la coopérative n’est pas sans défis. La porte-parole cite les enjeux de main-d’œuvre, de l’accessibilité au quartier et de répondre aux besoins de la clientèle. «On le sait que les produits sont des coups de cœur, ce n’est pas à la portée de tous. Mais on essaie d’offrir une plus grande diversité, tout en maintenant la qualité.»

D’autres quartiers pourraient-ils s’inspirer de cette formule? «On a déjà eu des discussions avec d’autres municipalités. On croit que le modèle pourrait être reproduit ailleurs», soutient Carolanne Fournel.

La Ville de Québec arrive au deuxième rang des villes canadiennes les plus attrayantes pour les entreprises en termes de coûts d’exploitation, selon une étude de la firme KPMG publiée lundi. Un résultat encourageant à l’heure où le spectre des tarifs douaniers américains continue de planer sur l’économie de la capitale.

À la demande de la Ville de Québec, KPMG a mis à jour les résultats d’une étude comparative des coûts sensibles à la localisation des entreprises à travers le Canada qui avait été réalisée en 2021.

Les données actualisées indiquent que Québec a gravi deux échelons au palmarès des villes offrant les coûts d’exploitation les plus bas, passant du quatrième rang en 2021 au deuxième rang en 2025. Seule Moncton, au Nouveau-Brunswick, fait meilleure figure.

Québec obtient un indice de 94,5, soit 5,5 points sous la moyenne canadienne, établie à 100. Moncton domine ses rivales d’un bout à l’autre du pays avec un indice de 92,5.

KPMG attribue la performance de la capitale québécoise à ses coûts particulièrement avantageux en matière d’électricité, d’installations (loyers moyens) et de main-d’œuvre.

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Après 40 ans d’existence, une succursale Ashton ferme ses portes à Québec

Établi depuis près de 40 ans, le restaurant situé sur la rue Saint-Joseph Est fermera ses portes en raison de défis en lien avec la construction d’une tour résidentielle à côté du restaurant et une baisse d’achalandage.

Fermeture en raison de perte de stationnement, et construction sur le terrain voisin :woman_shrugging:t2:

Au lieu de penser que l’immeuble voisin en construction = clientèle potentiel qui va se déplacer à pied

Après 40 ans d’activité sur l’artère commerciale du quartier Saint-Roch, le restaurant Ashton de la rue Saint-Joseph fermera ses portes dans dix jours.

Dans un communiqué envoyé jeudi matin, l’entreprise indique que l’achalandage du restaurant réputé pour ses poutines et ses sandwichs au rosbif a chuté de 50 % au cours des deux dernières années.

La construction d’un immeuble à logements de 12 étages sur le terrain voisin a notamment rendu l’accès au restaurant impossible à partir du boulevard Charest, en plus de faire disparaître le stationnement pour les clients. Avec la diminution du télétravail, ces deux facteurs sont cités comme les principales raisons qui ont miné l’achalandage.

Au moins d’autres personnes ont compris

Bien qu’il soit « triste » de voir une institution comme Ashton quitter ses locaux, le copropriétaire de l’immeuble a rapidement saisi l’occasion de renouveler l’offre de restauration.

« Le local est déjà loué à de jeunes entrepreneurs, de jeunes cuisiniers qui ont de l’expérience dans le quartier et qui vont arriver avec un nouveau concept », annonce Patrick Breton-Labbé. L’entrepreneur croit d’ailleurs fermement en l’avenir du quartier, malgré les fermetures récentes.

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Des restaurateurs qui y croient

«Il y a beaucoup de potentiel sur la rue. Il s’agit d’avoir un projet et un produit qui répondent à la demande du coin. Il faut s’adapter.»
—  Patrick Breton-Labbé, copropriétaire du Groupe BL

Les investisseurs encore présents, selon la Ville

Cet optimisme se ressent aussi à la Ville de Québec.

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Le maire de Québec, Bruno Marchand, était présent à la conférence de presse de Vantage Data Centers, jeudi. (Frédéric Matte/Le Soleil)

Résumé

Vantage Data Centers investit 500 millions à Québec

Par Céline Fabriès, Le Soleil

27 février 2025 à 13h45|

Mis à jour le27 février 2025 à 19h32

Le vice-président principal et directeur général de Vantage au Canada, Maxime Guévin, présentait, jeudi, le futur bâtiment qui complétera le campus de Québec. (Frédéric Matte/Le Soleil)

Vantage Data Centers investit 500 millions de dollars à Québec pour ajouter un quatrième bâtiment à son campus.


Depuis 2018, l’entreprise américaine a injecté un total de 1,2 milliard de dollars dans le Parc technologique de Québec pour développer son campus QC2.

«Sans aide gouvernementale, c’est-à-dire sans subvention ni financement pardonnable», souligne Maxime Guévin, vice-président principal et directeur général de Vantage au Canada.



«La Caisse de dépôt et placement du Québec nous a donné un coup de pouce cet été, mais nous remboursons le prêt avec intérêts», ajoute-t-il.

La mise en service de QC24 est prévue entre la fin 2026 et le début 2027. La nouvelle installation mettra de l’avant des émissions de carbone réduites, la conservation de l’eau, des mesures énergétiques de pointe et un plan de gestion de l’énergie assurant une performance opérationnelle optimale. Elle sera également alimentée à près de 100 % par l’énergie renouvelable d’Hydro-Québec.

Avec une superficie de 20 000 pieds carrés, QC24 permettra la création de 100 emplois permanents bien rémunérés.

Une fois pleinement opérationnels, les quatre bâtiments de Québec occuperont un total de 86 000 mètres carrés et offriront une capacité informatique de 86 mégawatts.

Le campus s’étend sur 30 acres, soit l’équivalent de 23 terrains de football de la NFL.

Un engagement écologique

Vantage Data Centers intègre une approche écologique à ses activités. Le site produit une chaleur qui pourrait être redistribuée, et des discussions sont en cours avec le gouvernement et la Ville de Québec à cet effet.

«Nous avons des pourparlers avec le gouvernement pour chauffer éventuellement l’immeuble du Complexe scientifique», évoque M. Guévin.



Le maire de Québec, Bruno Marchand, était présent à la conférence de presse de Vantage Data Centers, jeudi. (Frédéric Matte/Le Soleil)

Celui-ci cédera également une partie du terrain gratuitement à la Ville pour la construction d’une serre ou d’un dépôt à neige.

«L’hiver, les dépôts à neige atteignent leur capacité maximale en février. Nous pourrions utiliser la chaleur pour faire fondre la neige accumulée sur notre terrain. Quant à la serre, elle pourrait servir de jardin communautaire», explique-t-il.

Une incertitude liée aux tarifs douaniers

La construction de ce quatrième bâtiment pourrait coûter bien plus cher que les 500 millions annoncés en raison de la guerre commerciale entre le Canada et les États-Unis.

«Certains de nos équipements sont exclusivement fabriqués aux États-Unis. Si des tarifs douaniers sont imposés, nous serons contraints d’augmenter nos prix auprès de nos clients, ce qui pourrait rendre le Québec moins compétitif.»

— Maxime Guévin, vice-président principal et directeur général de Vantage au Canada

«Mais comme Québécois, je comprends que le Canada n’aura pas le choix de répliquer si M. Trump met sa menace à exécution. Et bien que Vantage soit détenue par des fonds privés américains, nous avons une entité canadienne et nous payons des taxes ici. Mon équipe prend 95 % des décisions pour les projets au Canada», ajoute-t-il.



Le manque d’électricité freine l’expansion au Québec

Les centres de données sont très convoités à l’échelle mondiale, et les investissements se chiffrent en milliards de dollars. Vantage Data Centers héberge des clients internationaux et québécois, notamment des banques, des institutions financières et des compagnies d’assurance.

Depuis 2023, les entreprises doivent obtenir l’approbation du ministère de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie pour tout projet d’une puissance de cinq mégawatts ou plus.

Pour la construction de ses quatre campus, Vantage avait obtenu l’électricité avant l’adoption de la Loi 2. Mais depuis, la société a dû mettre sur la glace un projet de 1,2 milliard à Saint-Bruno et un autre de 400 millions dans l’Ouest de Montréal.

«Je ne connais pas beaucoup d’entreprises qui ont investi 2,5 milliards au Québec sans aide du gouvernement. À Saint-Bruno, nous avions prévu de chauffer le complexe sportif de la ville», souligne M. Guévin.

«Ailleurs, on nous déroule le tapis rouge. Nos prochains investissements au Canada se feront probablement en Ontario.»

— Maxime Guévin

Sans compter tous les emplois qui en découlent. Au Québec, près de 1000 personnes ont un emploi en raison de la présence de Vantage Data Centers dans la province.

Vantage Data Centers a débuté ses activités à Québec en 2015 avec l’acquisition de 4Degrés Centres de données en 2018 pour 259 millions de dollars. Depuis, le deuxième bâtiment a été achevé en 2019, et le troisième sera finalisé cette année.

En plus de ses installations à Québec, la société possède trois campus dans la région de Montréal. Une fois achevés, les quatre sites offriront une capacité de calcul totale de 178 mégawatts.

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Cela fait beaucoup d’investissement récents dans ce domaine à Québec.

Microsoft construit aussi sur 3 sites, soit à Donnacona, Lévis et l’Ancienne-Lorette. Je pense aussi qu’ils ont un terrain dans le parc industriel St-Augustin.

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Une épicerie de la haute-ville hantée par une maraîchère de Lotbinière

Par Pascale Lévesque, Le Soleil

2 mars 2025 à 04h00

Léa Charest, la maraîchère de la Ferme hantée de Lotbinière installe chaque semaine son petit marché dans le supermarché IGA Deschênes du quartier Montcalm à Québec. (Pascale Lévesque/Pascale Lévesque)

Depuis cinq ans, chaque semaine, beau temps, mauvais temps, Léa Charest quitte sa ferme de Lotbinière et parcourt 75 kilomètres jusqu’au IGA Deschênes du quartier Montcalm à Québec pour y vendre ses pousses et ses légumes. Un marché dans le supermarché qui a conquis les citadins en quête croissante de produits frais et locaux.

Dimanche soir. Le camion de Léa est stationné devant l’entrée de l’épicerie du chemin Sainte-Foy. À l’intérieur, entre les citrons et les cantaloups, elle a installé ses caisses de radis, de mélanges de laitues, de carottes, d’oignons et de fines herbes. Les pousses de tournesol sont en abondance, tout comme ses marinades maisons et sa fameuse choucroute.

«On fait ça depuis 2020, on n’a jamais raté une seule semaine, et petit à petit, c’est devenu un happening!» lance l’agricultrice qui a grandi dans les rues de l’arrondissement avant d’être happée par la vocation maraîchère et de déménager en campagne.

Léa Charest la maraîchère de la Ferme Hantée de Lotbinière installe chaque semaine son petit marché dans le supermarché IGA Deschênes du quartier Montcalm à Québec. (Pascale Lévesque/Pascale Lévesque)

Inspirée par les paniers

«Disons que j’ai été fortement inspirée par les paniers des Jardins Bios Campanipol de Sainte-Geneviève-de-Batiscan auxquels ma famille était abonnée, ce sont eux qui m’ont enseigné les rudiments du métier.»

Pour Léa, l’authenticité est au cœur du succès de son petit marché.

«Ça s’appelle la certification des mains gercées de terre, doublée de celle du vrai échange, dans le blanc des yeux», dit celle qui connait tous ses clients par leur nom. Des échanges qui, en prime, repoussent la solitude.

Frédéric Leblond est un fidèle du kiosque de la Ferme Hantée. Ce soir-là, il a fait expressément le détour pour venir chercher son mélange préféré de laitues et pousses préparé par la maraîchère Léa Charest. (Pascale Lévesque/Pascale Lévesque)

Une routine bien rodée

La routine de la Ferme Hantée [Quel jeu de mot, quand même!] du rang Saint-Eustache, à Lotbinière en Chaudière-Appalaches, est bien rodée, mais aussi celle des habitués qui accourent pour remplir leur panier. Frédéric Leblond a fait un détour après une journée passée au Tournoi pee-wee, juste pour mettre la main sur son sac de laitues mixtes préférées.

«Je magasine ici parce que c’est un produit local, frais, pis y’a rien de mieux, insiste-t-il. C’est délicieux. C’est sain, c’est santé, et c’est surtout tellement bon que c’est ce qu’on sert quand on reçoit de la visite!»

Même chose pour Claude, un expat de France qui était las d’avoir principalement des carottes américaines à croquer en hiver. Avec Léa, il est sûr d’avoir du choix.

«Elles sont de super bonne qualité!» lâche-t-il en les mettant dans son chariot.

Claude, un expat français, est sans cesse en quête de fraîcheur dans ses emplettes. Pour lui la présence de la Ferme Hantée est une occasion de diversifier son panier. (Pascale Lévesque/Pascale Lévesque)

Une relation commensale

Léa gère et note les ventes, alors que les transactions se font à la caisse du supermarché qui se prend une redevance de 20 % sur le prix en échange de l’espace et de l’accueil fourni.

«C’est une formule avantageuse, dit la fermière qui a déjà eu sa propre épicerie dans Limoilou. Pour nous, comme maraîcher, c’est assez simplifié. Et à ne pas sous-estimer: on a un toit qui nous protège des intempéries!» Tout comme de l’extrême chaleur en été.

C’est un vrai succès. Une bonne centaine d’affamés pragmatiques se massent au comptoir de la fermière qui gère l’affluence comme Pierre Houde qui commente un match de hockey.

La Ferme Hantée comme dans… la fermentée. La maraîchère Léa Charest offre aussi des produits de lactofermentation, notamment du kimchi et de la choucroute. (Pascale Lévesque/Pascale Lévesque)

Chaque samedi et dimanche

Tellement que la Ferme Hantée… hante maintenant le IGA chaque jour de fin de semaine! Des clients peuvent même faire des commandes personnalisées qu’ils viennent chercher au IGA, qui rappelons-le, est une bannière du géant de l’alimentation canadien Sobeys.

Si le ballet est presque devenu banal après cinq ans de collaboration, l’idée de l’agricultrice dans laquelle l’épicière Sandra Deschênes a embarqué est spectaculairement inusitée. Voire révolutionnaire, parce que c’est à l’intérieur.

«C’est le père de Léa, Luc Martineau, qui m’a d’abord approchée. Je trouvais ça bien, je trouvais que c’était une bonne idée!» se souvient l’épicière qui en a fait une initiative personnelle.

M. Martineau, un ancien infirmier de 68 ans qui a fait carrière à l’Hôpital du Saint-Sacrement, se décrit comme un hippie en quête de projets de société. Il a embrassé sans hésiter celui de sa fille il y a plus de dix ans et, à le voir rayonner sur les 40 hectares de la ferme de Lotbinière où Le Soleil, l’a rencontré, on comprend qu’il ne l’a jamais regretté.

Située à Lotbinière et s’étendant sur une terre de plus de 40 acres, la Ferme Hantée fait pousser ses légumes et sa verdure dans les champs et en serre durant la belle saison. (Pascale Lévesque/Pascale Lévesque)

Mais les défis sont là. Avec la faillite de la Coopérative pour l’agriculture de proximité écologique (CAPÉ) en décembre dernier et la fermeture de plusieurs points de chute en ville, la collaboration de l’équipe Deschênes s’avère salutaire.

«Ce n’est pas évident pour les petits producteurs comme eux d’écouler leur marchandise et en même temps, c’est quasiment impossible de rentrer dans une épicerie comme fournisseur pour les fermes de cette taille,» argue Sandra Deschênes.

À Lotbinière, la production de légumes, fines herbes et pousses va bon train.

«On fait les sacs le vendredi et on les écoule durant la fin de semaine», indique Luc Martineau, qui profite de la visite pour parler des différentes innovations qui se sont ajoutées au fil des années.

Si les champs et les serres sont actifs en été, en hiver, la verdure se cultive dans plusieurs salles à température contrôlée.

À l’intérieur de la grande de la Ferme Hantée à Lotbinière, on trouve une salle de lavage où on y nettoie les légumes, et plusieurs pièces à température contrôlée consacrées à la culture de verdure, fines herbes et pousses. (Pascale Lévesque/Pascale Lévesque)

N’empêche que jamais la Ferme Hantée n’aurait le volume suffisant pour alimenter le marché IGA Deschênes si elle devait le faire au-delà de son initiative des week-ends.

«Le point positif, c’est que ça augmente l’offre locale en magasin, plaide l’épicière. Non seulement c’est attendu des clients, mais c’est bien perçu. C’est bon pour l’image.»

Une amie champignonnières se joint à la fête

Dimanche dernier, Iris Chabout, de la champignonnière urbaine Ô Champignon située dans le quartier Saint-Sauveur, accompagnait d’ailleurs Léa en bonifiant son offre avec des barquettes de pleurotes joufflus.

Sandra Deschênes a eu de la vision en prenant l’initiative personnelle d’accueillir une maraîchère dans son épicerie. Les grandes chaînes d’épicerie ont souvent essuyé des critiques pour la piètre mise en valeur des produits d’ici dans leurs étals.

Organisé deux fois par semaine, le samedi et dimanche à la fin de la journée, le petit marché de la Ferme Hantée attire une centaine de clients par occasion. (Pascale Lévesque/Pascale Lévesque)

Si elles ont promptement réagi à la demande locavore provoquée par la pandémie et, plus récemment, par l’hostilité des États-Unis à l’égard du Canada. Ce concept de marché dans le supermarché pourrait devenir salutaire dans facilité d’accès à l’achat local et incidemment, la quête québécoise et canadienne vers une plus grande autonomie alimentaire.

Est-ce que d’autres épiciers pourraient adopter l’idée? Léa Charest croit que oui.

«Tout ce que ça prend c’est un maraîcher à son affaire, un lieu, idéalement avec du stationnement, un toit… et des clients!» conclut-elle.

Uniqlo à Sainte-Foy

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C’est comme le troisième lien, le projet revient tout le temps et les raisons de refuser n’ont pas changé. C’est non.


Résumé

Un casino à Sainte-Foy?

Par Céline Fabriès, Le Soleil

19 mars 2025 à 04h00

Alain April devant les membres de la Chambre de commerce et d’industrie de Québec, mardi, au Château Frontenac. (Frédéric Matte/Le Soleil)

«Toute grande destination touristique se doit d’avoir un casino», affirme le directeur général de l’hôtel Le Bonne Entente, Alain April.


Invité de la Chambre de commerce et d’industrie de Québec, mardi, Alain April a provoqué de nombreux murmures dans la salle lors de sa conférence au moment où il a prononcé le mot casino.

Et ce casino, il ne le veut pas n’importe où. «Pour les touristes, le Vieux-Québec, c’est le fun, mais le pôle qui peut se développer au niveau touristique et économique c’est Sainte-Foy, c’est le boulevard Laurier. Sainte-Foy, c’est la porte d’entrée de la ville de Québec. Et en ce moment pour le marché touristique, il n’y a pas grand-chose à Sainte-Foy», explique M. April en entrevue avec Le Soleil.



«On a l’Aquarium, mais il doit se bonifier. On a trois centres d’achats qui sont magnifiques, mais on peut faire un Royalmount. Et économiquement, une ville qui se respecte doit avoir un casino.»

— Alain April, directeur général de l’hôtel Le Bonne entente

L’idée d’un casino à Sainte-Foy n’est pas nouvelle. En 2019, l’ancien chef de la Nation huronne-wendat, Konrad Sioui, avait ouvert la porte à un tel projet sur les terrains de la Défense, avant de se rétracter sous la pression de l’ex-maire Régis Labeaume.

M. Sioui avait par contre insisté sur le fait que la Nation huronne-wendat devait être impliquée pour un éventuel projet. Interrogé par Le Soleil en marge de la conférence, le grand chef Pierre Picard a fermé la porte à une participation de la Nation.

«Sur les terrains de la Défense, nous avons une perspective immobilière avec des logements accessibles. D’une manière plus large, un casino n’est pas dans les cartons», tranche-t-il.

Compétition avec La Malbaie

La région de la Capitale-Nationale possède déjà un casino, à La Malbaie. Mais celui-ci peine à rivaliser avec le Salon de jeux de Québec.

Une situation qui, selon Alain April, ne devrait pas freiner Loto-Québec. «J’ai beaucoup de respect pour La Malbaie, mais Loto-Québec a besoin de revenus, et le potentiel est bien plus grand à Québec», soutient-il.

Le président de la Chambre de commerce et d’industrie de Québec, Frédérik Boisvert, se montre ouvert à l’idée, à condition qu’elle obtienne l’adhésion de la population. «Ce serait une industrie marquante pour l’ouest de la ville. Mais il faut voir comment la population accueillerait la proposition», nuance-t-il.



«Montréal a son casino. Mont-Tremblant aussi. On dit qu’on est une capitale nationale: on l’est ou on ne l’est pas», lance M. Boisvert, ajoutant que la Chambre étudierait toute proposition sérieuse.

Voir grand

Pour Alupa Clarke, directeur général de l’Association hôtelière de la région de Québec, le développement de Sainte-Foy est essentiel à la croissance touristique.

«Le Vieux-Québec et le Château Frontenac sont des atouts formidables. Mais sans eux, attirer des touristes serait une autre paire de manches. Un casino pourrait devenir un puissant produit d’appel et consolider le pôle hôtelier près des ponts», estime-t-il.

Alain April, lui, voit encore plus loin. Selon lui, le tourisme mondial est en pleine mutation et Québec doit trouver des moyens de se démarquer.

«On a de solides acquis, mais il faut arrêter de travailler en silo. Les leaders du tourisme doivent s’unir pour dire au gouvernement nos besoins. On va créer des milliers d’emplois et des revenus de taxes», plaide-t-il.

Lors de sa conférence, M. April a également évoqué l’idée d’attirer des croisières en hiver, d’obtenir plus de vols internationaux pour l’aéroport de Québec et de transformer le Carnaval en un véritable carnaval d’hiver des Amériques.

«L’Arabie saoudite est devenue riche avec le pétrole, mais ses jeunes entrepreneurs misent maintenant sur le tourisme. Ils développent à toute vitesse. Nous, on n’a même pas encore retrouvé nos touristes d’avant la COVID. Est-ce qu’on les veut nos parts de marché?» questionne-t-il.

Québec, estime Bruno Marchand, a bien vécu sans casino. «On n’en a pas eu et ça n’a pas empêché nos chiffres touristiques d’être en augmentation, d’être meilleurs que la majorité des villes canadiennes. Est-ce que ça peut amener un atout? On en fera une démonstration. Que les gens qui y croient nous disent en quoi aujourd’hui la situation est différente d’il y a 20 ou 30 ans», a-t-il conclu.

Le gouvernement pas emballé non plus

À l’Assemblée nationale, les ministres du gouvernement Legault ont aussi réservé un accueil tiède à l’idée lancée mardi dans un congrès de gens d’affaires.

Le ministre des Finances et responsable de Loto-Québec, Eric Girard, a refusé à plusieurs reprises de commenter la proposition, son cabinet se limitant à indiquer qu’il n’émettrait aucun commentaire.

Même absence de réaction du côté de la ministre du Tourisme, Caroline Proulx.



Seul le ministre responsable de la Capitale-Nationale, Jonatan Julien, a accepté de se prononcer sur le dossier.

En route vers le conseil des ministres, M. Julien a souligné «qu’actuellement, il y a quand même un centre de jeu à Beauport qui fonctionne très bien».

Le ministre responsable de la Capitale-Nationale, Jonatan Julien. (Erick Labbé/Archives Le Soleil)

Mais il n’a pas fermé la porte à double tour à la proposition d’un nouveau casino. «Cette proposition-là, on va regarder ce qu’il y en est», a-t-il affirmé.

«Ce n’est pas la première fois qu’elle vient sur le plancher, mais on va la regarder.»

Le Casino de Charlevoix, point final

À l’instar du maire de Québec, le maire de La Malbaie, Michel Couturier, souligne que l’idée ne date pas d’hier.



«Il n’y a rien de nouveau, à part que M. April a lancé ça devant la Chambre de commerce. Moi ce que je sais, c’est que ce n’est aucunement fondé, il n’y a pas de dossier pour ça auprès du gouvernement», lâche M. Couturier.

Il souligne que le premier ministre avait été très clair en 2019, le Casino de Charlevoix à La Malbaie est «celui de la Capitale-Nationale, point final».

«On est toujours attentif à ça, mais en même temps, on ne va pas faire de bataille là où il n’y en a pas», conclut-il.

Résumé

Saint-Roch perdra plus de 280 fonctionnaires de la CNESST

Par Marc Allard, équipe d’enquête

27 mars 2025 à 04h00

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Les fonctionnaires de la CNESST qui travaillent dans le quartier Saint-Roch seront relocalisés en 2029. (Jocelyn Riendeau/Le Soleil)

Saint-Roch subira le départ de plus de 280 fonctionnaires de la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST), d’ici quatre ans, une autre tuile pour la vitalité économique du quartier.


La CNESST confirme que ses 288 employés actuellement en poste dans l’immeuble Le Cartier, au 750, boulevard Charest Est, seront relocalisés au siège social de l’organisme, situé au 1600, avenue D’Estimauville. Le déménagement est prévu en 2029, au terme du bail entre la CNESST et le Groupe Mach, qui est propriétaire de l’immeuble.

La CNESST se dit «consciente des enjeux sociaux présents dans le quartier Saint-Roch et de l’insécurité que cela peut générer auprès d’employés». Mais c’est une raison économique qui la pousse à plier bagage de Saint-Roch.



Alors que les employés de l’État ont la possibilité de télétravailler jusqu’à trois jours par semaine, la CNESST mise sur «la maximisation de l’utilisation du siège social […] de manière à générer des économies de loyers», indique Antoine Leclerc-Loiselle, porte-parole de la CNESST.

Inauguré en 2022, le siège social a d’ailleurs «été pensé de manière à y intégrer les employés» de son bureau du boulevard Charest Est, ajoute-t-il.

L’immeuble Le Cartier, situé au 750, boulevard Charest Est, abrite des employés de la CNESST et de l’Office québécois de la langue française. (Jocelyn Riendeau/Archives Le Soleil)

Une promesse déjà contredite?

L’annonce du déménagement des 288 employés de la CNESST survient alors que le gouvernement québécois promet de ne pas se désengager du secteur. La semaine dernière, à l’Assemblée nationale, le ministre responsable de la Capitale-Nationale, Jonatan Julien, a martelé que la fonction publique allait accentuer sa présence dans Saint-Roch au cours des prochaines années.

Pour Marie-Pier Ménard, directrice de la Société de développement commercial (SDC) Saint-Roch, le déménagement à venir de 288 fonctionnaires nécessite des éclaircissements.

«Le ministre Julien avait confirmé qu’il allait y avoir des travailleurs et qu’ils n’allaient pas quitter le secteur, donc je m’attends à une réponse de sa part. Et je m’attends aussi à avoir des explications transparentes sur cette décision-là.»

— Marie-Pier Ménard, Société de développement commercial Saint-Roch

La SDC Saint-Roch croit que le gouvernement gagnerait à être sensibilisé aux conséquences du départ de centaines de fonctionnaires sur la vitalité économique du quartier.

«C’est important d’intervenir en amont. Je l’ai toujours dit, on aimerait que la SDC soit consultée dans ces décisions-là, pour qu’on puisse expliquer les impacts de faire quitter 288 travailleurs dans le secteur», dit Mme Ménard, qui participait mercredi au Sommet Saint-Roch avec des dizaines d’acteurs des milieux commercial, politique, communautaire et artistique pour l’avenir du quartier.

Le maire de Québec, Bruno Marchand. (Caroline Grégoire/Archives Le Soleil)

Le maire de Québec, Bruno Marchand, qui participait aussi au Sommet, milite pour que les fonctionnaires restent dans le quartier. «Le gouvernement du Québec a un rôle social, dit-il. Le gouvernement du Québec est un citoyen corporatif. Le gouvernement du Québec ne peut pas faire, quand il y a des défis à un endroit: “Nous, on va attendre que les défis soient réglés, on reviendra peut-être plus tard”.»

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La semaine dernière, Le Soleil révélait que l’Office québécois de la langue française (OQLF) a formulé une «demande officielle» à la Société québécoise des infrastructures afin de quitter le 750, boulevard Charest Est, après une série d’incidents avec des personnes en situation d’itinérance qui ont ébranlé le sentiment de sécurité des employés.

En raison de cette insécurité, les employés de la CNESST, qui partagent le même édifice, souhaitent aussi déménager, indiquait le Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec.

Résumé

Achalandage monstre au Grand Marché de Québec

Par Gabrielle Pichette, Le Soleil

27 mars 2025 à 18h00|

Mis à jour le28 mars 2025 à 07h04

Ouvert depuis 2019, le Grand Marché de Québec a fêté son cinquième anniversaire, l’an dernier. (Caroline Grégoire/Archives Le Soleil)

Avec une augmentation de l’achalandage et un taux d’occupation de presque 100 %, l’année 2024 aura été un franc succès pour le Grand Marché de Québec. Le marché public a même reçu l’arrivée de quatre nouveaux commerces.


Au lendemain de l’Assemblée générale annuelle de la Coopérative des horticulteurs (CHQ), gestionnaire du Grand Marché de Québec, plusieurs indicateurs confirment la vitalité du marché public.

Plus de 850 000 personnes ont fréquenté les lieux en 2024. L’augmentation de l’achalandage se serait répercutée jusque dans les coffres de plusieurs commerçants, qui auraient enregistré leur meilleur chiffre d’affaires des dernières années, selon la CHQ.



Fier des résultats de l’année 2024, le directeur général du Grand Marché de Québec, Mario Goulet, s’attend à de grandes choses pour l’année 2025. «Les résultats des premiers mois de 2025 étant très positifs, nous sommes sûrs d’être sur la bonne voie.»

Le directeur général du Grand Marché de Québec, Mario Goulet, souhaite poursuivre les actions afin que le Grand Marché soit un lieu recherché par les consommateurs et les entreprises locales. (Caroline Grégoire/Archives Le Soleil)

L’an dernier, une quinzaine d’événements ont également été organisés par le Grand Marché. De nombreux partenaires, organismes, associations et entreprises de la région de Québec ont aussi choisi l’endroit pour y tenir une quarantaine d’événements publics et privés.

«Ensemble, poursuivons notre mission et faisons en sorte que les années à venir soient encore plus fructueuses pour notre communauté», explique Alexandra Morin, présidente du conseil d’administration de la CHQ, dans un communiqué, jeudi.

En avril 2024, la Ville de Québec et la CHQ sont parvenues à une nouvelle entente. Ce nouveau modèle d’affaires permettra de réduire les charges de cette dernière.

L’entente prévoyait entre autres la prise en charge par la Ville d’une partie des coûts d’énergie et de chauffage ainsi que des frais de déneigement.

Nouveaux commerçants

Situé en plein cœur du site d’ExpoCité, le Grand Marché de Québec compte 33 kiosques permanents et plus de 80 étals saisonniers.



Depuis le début de l’année, plusieurs nouveaux commerces s’y sont toutefois installés. Le taux de location des espaces atteint maintenant 92 %.

La Cour arrière de Québec a notamment pris possession des locaux auparavant occupés par SNO Microbrasserie Nordik et compte aménager une terrasse donnant sur la place Jean-Béliveau au courant de l’été.

Le Monde des Bières, la Pâtisserie Chimney’s et une succursale d’Origine en Vrac, une épicerie écoresponsable basée sur un concept de magasinage zéro déchet se sont également installés au sein de la grande famille du Grand Marché.

En plus de l’arrivée de ces nouvelles enseignes, plusieurs commerces déjà installés au Grand Marché ont pris de l’expansion au cours des derniers mois. Vert de Vie, Akor Traiteur et Les Créations Fleur & Papillon ont choisi d’investir davantage dans leurs activités commerciales.

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Ça débloque pour Saint-Roch

Par Valérie Gaudreau, Le Soleil

29 mars 2025 à 04h30

Au cœur de cette réflexion sur la cohabitation dans le quartier Saint-Roch, l’incontournable bibliothèque Gabrielle-Roy. (Jocelyn Riendeau/Le Soleil)

CHRONIQUE / C’est moi ou les nouvelles s’enchaînent pour le quartier Saint-Roch?


Oui, on parle beaucoup de Saint-Roch ces derniers temps. Depuis des mois la crise de l’itinérance prend de l’ampleur, on craint pour la vitalité commerciale, pour la présence des fonctionnaires dans le secteur alors que Le Soleil révélait jeudi que 280 employés de la CNESST quitteront le quartier d’ici quatre ans.

Beaucoup de mauvaises nouvelles. Mais des bonnes aussi.

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Cette nouvelle réalité a été comme un électrochoc qui tout à coup mène à une vague d’annonces. Et, surtout, donne la chance d’entendre ceux qui aiment ce quartier qui en a vu d’autres, mais qui a besoin d’amour.

Bon, vous me voyez venir. Ce n’est pas la première fois que j’invite à ne pas céder à la panique pour le sort de ce quartier que j’aime tant.

Je l’ai déjà écrit, Saint-Roch, j’y habite, j’y travaille, j’y sors, j’y achète.

Je suis clairement du côté de celles qui croient en ce quartier. Pas question de mettre de lunettes roses sur la crise sociale qui affecte tous les centres-villes avec l’itinérance, les effets dévastateurs de la crise du logement, du télétravail, des mauvaises drogues et des problèmes de santé mentale.

Mais ce contexte difficile mobilise aussi.

En 10 jours, on a appris que Moment Factory prépare un spectacle à grand déploiement dans l’église Saint-Roch, que la Ville de Québec injecte 2 millions pour améliorer la sécurité et la propreté dans le quartier.

Peu avant, la Ville venait de donner le feu vert donné au vaste projet résidentiel et commercial à l’ilôt Dorchester.



Mercredi, j’ai assisté au Sommet sur St-Roch piloté par la Société de développement commercial (SDC).

J’y ai entendu et rencontré de vrais amoureux de leur quartier, des commerçants, restaurateurs, microbrasseurs, organisateurs d’événements. Des gens du monde communautaire, social, des élus et des citoyens qui y croient.

Ma collègue Chloé Pouliot vous parle ici des réflexions et conclusions de cette journée.

J’en retiens des idées porteuses, comme un nouveau festival de mode et une compétition urbaine de ski et planche à neige, évoquée par la dynamique directrice générale à la SDC Saint-Roch, Marie-Pier Ménard.



La directrice générale à la SDC Saint-Roch, Marie-Pier Ménard était au cœur d’un Sommet qui a réuni mercredi des commerçants qui veulent changer la perception négative du quartier. (Frédéric Matte/Archives Le Soleil)

J’en retiens des gens qui ne ferment pas les yeux sur les problèmes.

Mais qui ont décidé de «changer le narratif», de tabler sur la mixité qui a toujours fait l’identité de Saint-Roch pour propulser ce quartier humain, communautaire et culturel.

La bibliothèque comme un phare

Au cœur de cette réflexion sur la cohabitation se trouve l’incontournable bibliothèque Gabrielle-Roy.

J’ai rencontré jeudi avec ma collègue Léa Harvey le directeur de la bibliothèque Éric Therrien.

Depuis sa réouverture l’été dernier après d’imposantes rénovations, l’institution compose avec la présence de gens vulnérables à l’intérieur comme à l’extérieur.

Même avant l’ouverture, on savait que la cohabitation allait s’imposer comme un grand défi.

La bibliothèque avait embauché une intervenante sociale. Une deuxième personne entrera en poste ces prochains jours.

La bibliothèque a augmenté la présence d’agents de sécurité pour faire de ce lieu un endroit accueillant et ouvert pour tous. Mais où la population, les familles et les enfants doivent aussi se sentir en sécurité en bouquinant.

Il m’arrive d’être saisie en voyant des attroupements devant cette bibliothèque que je fréquente. Ou de me désoler en constatant les sacs empilés sur les fauteuils du rez-de-chaussée.



Mais même si cette réalité peut être confrontante, c’est aussi le rôle d’une bibliothèque, ce «troisième lieu», ouvert et inclusif dont l’animation sociale et culturelle va bien au-delà de la location de livres.

Le directeur de la bibliothèque Gabrielle-Roy, Éric Therrien. (Jocelyn Riendeau/Le Soleil)

«Je pense que notre rôle est de devenir un tremplin pour quelqu’un qui vient se poser ici, qui n’a pas trop de repères», dit Éric Therrien.

Et vous si on en croit le maire Bruno Marchand, présent au Sommet de mercredi, d’autres annonces sont à venir pour le quartier.

Des annonces comme autant de tremplins pour rebondir. Et éviter de couler.

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Affaires locales

Un an plus tard, la côte d’Abraham aura sa pizzeria

Par Chloé Pouliot, Le Soleil

1er mai 2025 à 18h00

La famille Abbatiello prévoyait inaugurer sa succursale du quartier Saint-Jean-Baptiste en juillet 2024. (Caroline Grégoire/Archives Le Soleil)

La famille Abbatiello prévoyait inaugurer sa succursale du quartier Saint-Jean-Baptiste en juillet 2024. Après des démarches plus «compliquées» que prévu, elle a finalement obtenu les feux verts tant désirés.


«Les demandes de permis, on a l’habitude. On a une habilité pour les faire. Mais cette fois-ci, ça a été quelque chose», fait savoir Frédéric Abbatiello, vice-président construction et copropriétaire de Pizza Salvatoré.

En mars 2024, Le Soleil révélait que la chaîne voulait donner une deuxième vie à ce terrain laissé à l’abandon depuis au moins une dizaine d’années dans la côte d’Abraham.



Le bâtiment de 500 pieds carrés devait alors accueillir une franchise au cours de l’été. L’ouverture aura lieu un an plus tard, le 29 juillet prochain.


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Pizza Salvatoré vise la côte d’Abraham

Pas de salle à manger pour le Pizza Salvatoré de la côte d’Abraham

La bannière prévoit généralement deux à trois mois afin d’obtenir les autorisations requises pour lancer la construction d’un restaurant. «Dans ce cas-ci, ça a pris un an et demi», lâche M. Abbatiello.

«Tout le monde avait son mot à dire. Ça a été complexe», laisse entendre celui qui pèse chacun de ses mots.

La Ville de Québec, les Comités consultatifs d’urbanisme et le ministère de l’Environnement ont été impliqués dans le dossier.

En raison des usages ultérieurs du terrain, l’entreprise a eu l’obligation de fournir une étude environnementale à jour, ce qui a bousculé ses prévisions. L’objectif étant de détailler la méthode de décontamination du sol.

«Le ministère nous a dit que l’étude n’était pas recevable, parce que ça fait plus d’un an que l’étude a été faite. Il faut la refaire chaque année», a-t-il appris.

Choix de revêtements, sélection de la couleur des matériaux et type d’éclairage ont également été ajustés afin de respecter les exigences du secteur.



Le 29 juillet, il est prévu que la succursale de la côte d’Abraham recevra ses premières commandes. (Pizza Salvatoré)

À présent, Pizza Salvatoré affirme avoir les feux verts requis pour aller de l’avant avec le projet. Déjà à la tête de la franchise du quartier Saint-Sauveur, Audrey Ouellet et Cédryk Richer seront à la barre du comptoir.

«Honnêtement, on ne regrette pas. La localisation, on l’adore. Ça va nous permettre de servir rapidement la clientèle de la haute-ville», conclut M. Abbatiello.

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