Résumé
Un imposant projet immobilier sur un terrain vague de Charlesbourg
Par Émilie Pelletier, Le Soleil
23 avril 2025 à 04h00
Le secteur a commencé à grouiller récemment. Une grue est apparue et l’excavation est en cours sur le lot, propriété de Hectare Immobilier. (Jocelyn Riendeau/Le Soleil)
Le visage de la 57e Rue Ouest changera au cours des deux prochaines années. La Bastille, un projet immobilier de 318 logements, sortira bientôt de terre, a appris Le Soleil.
Le secteur a commencé à grouiller récemment. Une grue est apparue et l’excavation est en cours sur le lot, propriété d’Hectare Immobilier.
Ce terrain en friche, sur la 57e Rue Ouest, ne le sera bientôt plus.
Le promoteur voit grand, avec un développement résidentiel de 318 portes, réparties en deux phases.
La première, qui compte 158 logements, est en construction et doit être livrée en juillet 2026. La seconde comportera 160 logements, à temps pour juillet 2027.
Parmi les unités locatives de taille 3 ½ à 5 ½, certains logements devraient en être de type «abordables».
Deux piscines extérieures, deux salles communes, terrasse en toiture, cuisine commune, zone de divertissement, deux salles d’entraînement seront aussi compris dans le projet, en plus d’un vaste stationnement intérieur.
«Prêt à construire», emplacement «exemplaire»
Au terme d’environ deux ans de construction, deux nouveaux bâtiments de cinq étages s’ajouteront ainsi au décor.
Les travaux sont commencés sur le terrain de Hectare Immobilier, sur la 57e Rue Ouest. (Jocelyn Riendeau/Le Soleil)
Un emplacement «privilégié» qui a d’ailleurs motivé l’achat du terrain, en juin 2024, se félicite le copropriétaire Sébastien Boucher, en entrevue au Soleil.
«La localisation pour nous était exemplaire. On avait le sentiment d’offrir les avantages de Lebourgneuf, sans l’inconvénient principal qui est celui de la congestion qui existe à l’extrémité ouest de Lebourgneuf», justifie-t-il.
Plus encore, le terrain était «prêt à construire», ajoute le développeur.
Hectare Immobilier a ainsi obtenu le feu vert de la Ville de Québec, qui lui a délivré le permis de construction à la mi-mars 2025.
Le projet n’a pas été soumis à la consultation publique, puisque les plans déposés respectaient la réglementation municipale et n’impliquaient aucun changement au zonage en vigueur.
«C’est un critère important, parce que quand on initie un processus d’amendement de zonage, […] c’est un processus ardu et on doit engager des sommes importantes sans savoir ce sera quoi le sort de cette demande.»
«C’est une réalité, parce que des terrains prêts à construire, il n’y en a plus tant dans la ville de Québec.»
— Sébastien Boucher, copropriétaire, Hectare Immobilier
À la lumière de son expérience dans un précédent projet, il évalue que la démarche peut engendrer des délais de plus d’un an et des investissements d’environ 150 000 à 200 000 $ avant l’obtention des dérogations.
Il faut dire que Hectare Immobilier n’en est pas à son premier projet d’envergure à Québec.
Il est aussi derrière les développements Le Pivot (410 unités près de la rivière Saint-Charles), Le Clif (151 logements à Charlesbourg, sur le boulevard Henri-Bourassa) et Les Compères (110 unités dont la livraison est prévue en juin sur la 4e Avenue Ouest).
Contestation attendue
Le secteur qui verra pousser La Bastille est déjà fort en récents développements immobiliers.
Autour, des complexes résidentiels, des édifices à bureaux de même que des résidences pour personnes âgées, en bordure de l’autoroute Laurentienne et du boulevard de l’Atrium, s’érigent.
Mais à l’arrière du terrain, un quartier résidentiel à faible densité ponctue aussi le paysage.
Un quartier résidentiel à basse densité est situé derrière le terrain de Hectare Immobilier. (Jocelyn Riendeau/Le Soleil)
Dans un contexte où «il y a beaucoup de contestation à l’égard des nouveaux projets», Sébastien Boucher ne s’attend pas à ce que le sien fasse exception.
«Il y a des gens qui vont être affectés assurément», admet le copropriétaire Hectare Immobilier, insistant toutefois pour dire que le projet ne sera pas «collé» sur les propriétés existantes.
«Je sais que ça ne va pas faire leur affaire. Il ne faut pas penser que je suis insensible à ça, mais c’est la réalité: le terrain est là, il était vacant et il est zoné comme ça depuis longtemps.»
— Sébastien Boucher, copropriétaire, Hectare Immobilier
«À quoi s’attendre d’autre qu’une forme de déception? Les gens, actuellement, ont l’arrière de leur propriété qui donne sur un terrain vacant et dont la vue n’est aucunement obstruée. Je ne m’attends pas à ce que personne lève la main en disant: c’est le fun, la Ville comble ses besoins en logement, ils vont nous bloquer un peu la vue et on s’en réjouit», partage-t-il.
Le chantier de Hectare Immobilier est en branle, pour une livraison finale de La Bastille à l’été 2027. (Jocelyn Riendeau/Le Soleil)
Mais en 2025, le développeur estime que les voisins de terrains de grande superficie, propices à la densification, doivent «s’attendre» à voir pousser des complexes résidentiels, «dans un contexte où on a besoin de logements pour loger des gens».
Il soutient que même sans son projet, le terrain de la 57e Rue Ouest aurait fini par être développé, un jour ou l’autre, et peut-être même plus haut encore.
Hectare Immobilier promet de présenter le concept de La Bastille à ses voisins dès que possible, mais seulement lorsque le visuel sera disponible et qu’il sera «100 % représentatif» du projet final attendu.