Ville de Québec - Édifices patrimoniaux

Discussion et actualités sur les édifices patrimoniaux de la ville de Québec


Hôtel de ville de Québec (source: Wikipedia)


Monastère des Augustines | Gérer comme une augustine

PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, LA PRESSE

Les cinq Augustines du Monastère du Vieux-Québec. Leur présence est très discrète pour la clientèle de l’hôtel, mais elle est là et contribue assurément à cette ambiance de bien-être que l’on sent dès que l’on passe la porte.

Il y a huit ans, le Monastère des Augustines a modifié sa vocation. L’entreprise est désormais aux prises avec les mêmes préoccupations que celles œuvrant dans le même créneau : pénurie de main-d’œuvre, inflation… Mais dans cet endroit hors du commun, on s’inspire de la philosophie des Augustines pour gérer les affaires et les gens.

Publié à 0h55 Mis à jour à 5h00

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Texte : Stéphanie Bérubé
Texte : Stéphanie Bérubé La Presse


Photos : Edouard Plante-Fréchette
Photos : Edouard Plante-Fréchette La Presse

« Les Augustines sont considérées comme une des premières communautés de femmes entrepreneures au pays », lance Isabelle Duchesneau, directrice générale du Monastère des Augustines. « Elles ont fondé, bâti, géré les hôpitaux, poursuit-elle. Elles faisaient tout. »

Il y a une dizaine d’années, les Augustines ont entrepris la transformation de leur immense monastère du Vieux-Québec. Elles voulaient assurer la pérennité des lieux, parce que le groupe déclinait et la relève se faisait rare. La réflexion sur la conservation de leur patrimoine, précurseure à ce changement, avait duré plus de 20 ans.

« Elles se sont posé la question, poursuit la directrice générale : qu’est-ce qu’on fait avec ce patrimoine de près de 400 ans ? »

Les sœurs n’ont jamais réfléchi en silo. Leur objectif est de s’installer dans une communauté, la faire prospérer, en prendre soin. Elles prennent soin de l’individu, mais elles prennent soin du collectif.

Isabelle Duchesneau, directrice générale du monastère des Augustines

Un modèle innovant

Avant de décider de la suite des choses, les sœurs ont commandé des études, des ateliers, des consultations pour comprendre comment elles pouvaient continuer de servir la communauté, autrement. Et éventuellement, sans elles.

PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, LA PRESSE

L’hôtel de 65 chambres est le cœur des activités commerciales et finance la mission des Augustines. L’entreprise compte maintenant 130 employés.

Cela a mené à la création de deux organismes en 2009, un OBNL (le Monastère des Augustines) et une fiducie dont le mandat est de protéger le patrimoine des Augustines, dont cet incroyable monastère, ses artefacts et les archives. La fiducie, propriétaire du bâtiment, s’occupe de son entretien. Elle est aussi la gardienne des intentions des Augustines. « Elles se sont assurées que tout ce qui allait se faire au monastère éventuellement serait fait avec l’intention de protéger leur mémoire, précise Isabelle Duchesneau. C’est dans la constitution. C’est à vie. »

Isabelle Duchesneau est au Monastère depuis 2012, au début de la conversion. Son rôle : mettre en place un modèle d’affaires pour cette entreprise atypique, qui avait des intentions très claires.

PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, LA PRESSE

« Les sœurs nous ont légué leur patrimoine matériel et immatériel. Et dans le patrimoine immatériel, il y a leur façon de gérer. C’est extraordinaire d’aller piger là-dedans », dit Isabelle Duchesneau, directrice générale du Monastère.

Le Monastère est reconnu comme un modèle d’affaires innovant, particulièrement dans le monde de l’économie sociale. On voit souvent les OBNL comme étant des organismes uniquement subventionnés.

Isabelle Duchesneau, directrice générale du Monastère

Or, ce n’est pas le cas ici, puisque 80 % des ressources proviennent des revenus autonomes, dont la plus grande partie vient des chambres. Une autre part de 15 % provient de fonds publics, particulièrement sur des projets précis, et les 5 % restants, de fonds philanthropiques. Cela exclut les investissements publics nécessaires à la transformation, au tout début du projet.

Prendre soin

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Un contexte difficile

Le créneau du tourisme de santé globale et bien-être a été choisi pour cadrer avec la philosophie des Augustines, mais il tombait aussi au bon moment : ce qu’on appelle en anglais le tourisme du « wellness » est en plein essor.

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Le Monastère a bâti sa culture d’entreprise afin de poursuivre les valeurs des sœurs, maintenant et le jour où il n’y en aura plus au monastère. Le défi sera de passer cette philosophie aux générations futures.

Les gens voyagent pour être mieux. Ils incluent des traitements ou du mouvement dans leurs vacances. On veut se ressourcer. L’environnement des Augustines propose exactement ça.

Dès le départ, c’était indéniable pour moi que le Monastère avait le potentiel d’un rayonnement international.

Isabelle Duchesneau, directrice générale du Monastère

En 2020, le Monastère a atteint son équilibre budgétaire, explique la directrice générale. Et malgré la pandémie, qui a fait mal au secteur de l’hôtellerie, les années suivantes, 2021 et 2022, ont permis de dégager des surplus.

PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, LA PRESSE

Il reste cinq Augustines au monastère de Québec. De gauche à droite, sœur Carmelle Bisson, sœur Lise Tanguay, sœur Sylvie Morin, sœur Berthe Lemay et sœur Sarah Mc Donald.

Cette année, les choses sont différentes : l’inflation rattrape le Monastère. Même pour un créneau de bien-être. Le taux d’occupation se maintient, autour de 70 %, mais les dépenses ne suivent pas. Les gens choisissent des chambres moins chères et achètent moins à la boutique, explique la directrice, qui travaille sur une révision du plan d’affaires.

La mission demeure : le bien-être, celui qui commence par soi. En ce sens, les Augustines étaient des précurseures. Elles vivaient le moment présent bien avant que le discours soit récupéré par l’industrie du mieux-être.

Aujourd’hui, cette mission est toujours remplie notamment en permettant à une certaine clientèle de trouver un répit au Monastère, qui offre un tarif solidaire aux proches aidants, aux soignants ou aux gens qui doivent aller à Québec pour accompagner un malade. Les surplus des dernières années ont été redistribués pour ces programmes sociaux.

« Les sœurs ont fait ça dans le passé. Pour gérer leurs hôpitaux, elles offraient aux richissimes de la vraie vaisselle, de la coutellerie de luxe, rappelle Isabelle Duchesneau. Elles les mettaient dans des chambres privées payantes. Avec cet argent, elles accueillaient les plus pauvres, gratuitement. »

PHOTO EDOUARD PLANTE-FRÉCHETTE, LA PRESSE

Et la religion ?

« La religion est expérimentée dans un volet historique, dit Isabelle Duchesneau. On ne retrouve pas des bouddhas au Monastère. On va retrouver des statues de la Vierge et de Jésus. C’est notre patrimoine, c’est notre histoire collective. Mais on ne prône pas la religion, on prône la spiritualité, au sens large. »

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Peut-être un bon exemple à suivre pour le musée des hospitalières/Hôtel-Dieu ou pour l’ancien hôpital de la miséricorde ?

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Un bon exemple à suivre, cependant les augustines ont toujours été à la barre de leur institution et ont su prendre le virage affaires au bon moment. Tandis que les autres bâtiments, à Montréal, sont dans une autre situation et dépendent d’autorités plus ou moins impliquées dans leur avenir immédiat. Or l’Hôpital de la Miséricorde notamment peut être considérée comme orpheline et représente le même défi que bien d’autres édifices institutionnels majeurs qui se cherchent eux aussi désespérément une nouvelle vocation.

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Un moulin à eau français… malgré les Anglais

Par Francis Higgins, Le Soleil

8 avril 2024 à 08h30

Le moulin de La Chevrotière à Deschambault-Grondines|800x0

Le moulin de La Chevrotière à Deschambault-Grondines formait le cœur de la seigneurie locale aux 18e et 19e siècles, avec l’église et le manoir. (Pierre Lahoud)

VU DE LÀ-HAUT / «L’historien volant» Pierre Lahoud fait de la photo aérienne depuis près de 50 ans. Son objectif : immortaliser la beauté et l’histoire du Québec. Il partage gracieusement avec les lecteurs du Soleil ses meilleurs clichés pris du haut des airs.


Dans la chronique-entrevue d’aujourd’hui, un vol au-dessus du moulin de La Chevrotière, à Deschambault-Grondines, dans la région de Portneuf, à environ une heure à l’est de Québec. Il s’agit du premier d’une série de trois articles sur des bâtiments historiques et patrimoniaux.

Résumé

Un moulin à eau français… malgré les Anglais

Par Francis Higgins, Le Soleil

8 avril 2024 à 08h30

Le moulin de La Chevrotière à Deschambault-Grondines|800x0

Le moulin de La Chevrotière à Deschambault-Grondines formait le cœur de la seigneurie locale aux 18e et 19e siècles, avec l’église et le manoir. (Pierre Lahoud)

VU DE LÀ-HAUT / «L’historien volant» Pierre Lahoud fait de la photo aérienne depuis près de 50 ans. Son objectif : immortaliser la beauté et l’histoire du Québec. Il partage gracieusement avec les lecteurs du Soleil ses meilleurs clichés pris du haut des airs.


Dans la chronique-entrevue d’aujourd’hui, un vol au-dessus du moulin de La Chevrotière, à Deschambault-Grondines, dans la région de Portneuf, à environ une heure à l’est de Québec. Il s’agit du premier d’une série de trois articles sur des bâtiments historiques et patrimoniaux.


À voir aussi

«Ce superbe moulin à eau a été construit par le seigneur Joseph Chavigny de La Chevrotière à Deschambault au début du 19e siècle, vers 1802 si je me souviens bien. Ce moulin — l’un des plus beaux du Québec — est remarquable à bien des égards, notamment en raison de son immense taille», raconte l’historien, auteur et photographe Pierre Lahoud.



«À cette époque, les seigneurs avaient des obligations envers leurs censitaires. L’une d’elles était de construire un moulin à farine. Le seigneur de La Chevrotière était clairement assez fortuné pour faire bâtir un édifice de cette ampleur.»

[ Ne manquez pas les photos de Pierre Lahoud: inscrivez-vous à l’infolettre Vivre ici! ]

«L’architecture de ce bâtiment patrimonial rappelle exactement les monuments français de la période : le toit est pentu, à versants droits, il n’y a pas de larmiers, ces avant-toits qui se dégagent des murs, entre autres. Encore en 1802, sous le régime britannique, on construisait à la façon des Français», poursuit-il.

«Même si les Anglais avaient gagné la guerre en 1760, la présence française était toujours bien présente à travers l’architecture et dans les façons de construire.»

— Pierre Lahoud

«Moi, j’ai connu ce bâtiment en ruines au milieu des années 1970. Il avait été pratiquement abandonné. Parfois, la volonté politique peut-être manquante ou désagréable, disons.»

«Dans ce cas-ci, [l’ancien maire de Québec] Jean-Paul L’Allier était ministre de la Culture à ce moment. Si je me rappelle, il aurait insisté pour qu’on restaure le moulin. C’est la preuve que certaines volontés politiques peuvent parfois avoir du sens», selon M. Lahoud.



«Grâce à ces efforts, ce monument historique est depuis repris par un organisme nommé Culture et Patrimoine Deschambault-Grondines, qui tient au moulin des expositions avec des artistes et des artisans.»

Propos recueillis par Francis Higgins

Info : pierrelahoud.co­m

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Le propriétaire du moulin du Petit-Pré — qui serait l’un des plus vieux en Amérique du Nord — se fait rassurant par rapport à son entretien, et soutient que son objectif est toujours d’ouvrir l’endroit au public.


Résumé

Ces bâtiments négligés

L’un des plus vieux moulins en Amérique est toujours inoccupé

Par Félix Lajoie, Le Soleil

17 août 2024 à 05h00

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Acheté en 2016 par l'homme d'affaires Jacques Leclerc, le moulin du Petit-Pré n'a jamais réouvert ses portes. Devant le bâtiment se trouvent des sculptures de Pierre Bourgault, érigées au début des années 80, qui représentent des pièces du mécanisme du moulin.|800x533.3333333333334

Acheté en 2016 par l’homme d’affaires Jacques Leclerc, le moulin du Petit-Pré n’a jamais réouvert ses portes. Devant le bâtiment se trouvent des sculptures de Pierre Bourgault, érigées au début des années 80, qui représentent des pièces du mécanisme du moulin. (Frédéric Matte/Le Soleil)

Le propriétaire du moulin du Petit-Pré — qui serait l’un des plus vieux en Amérique du Nord — se fait rassurant par rapport à son entretien, et soutient que son objectif est toujours d’ouvrir l’endroit au public.


«Le moulin du Petit-Pré est à l’abandon depuis plusieurs années […] Il est placardé et abandonné. ll n’attend plus que le feu pour disparaître», écrivait en juillet dernier au Soleil un lecteur*,* Marcel Plourde, visiblement inquiet pour l’état du bâtiment.

Construit dès 1695 à Château-Richer, sur l’avenue Royale, il serait «le plus ancien moulin, sinon l’un des plus vieux» encore debout en Amérique du Nord, confirme Alex Tremblay-Lamarche, directeur de la Société du patrimoine urbain de Québec.



«En 1759, à la conquête, le moulin est vraiment en ruines. Wolfe et ses troupes se disaient: si jamais on ne peut avoir la Nouvelle-France, on va la laisser en feu et à sang. C’est dans ce contexte-là que le moulin du Petit-Pré va être brulé», ajoute M. Tremblay-Lamarche.

Mis à part la galerie avant qui a été récemment rénovée, les signes d’activité sont très rares au moulin du Petit-Pré. (Frédéric Matte/Le Soleil)

Également victime d’incendies accidentels en 1702 et 1877, le moulin est retapé chaque fois. Laissé dans un piètre état au début du siècle dernier, il a été acquis par le ministère des Affaires culturelles en 1965, puis rénové par ce dernier en 1973. De 1982 jusqu’au début des années 2000, le moulin abrite des bureaux, notamment ceux de la MRC locale.

Dès 2001, l’activité culturelle y fourmille: mise en place d’un vignoble, implantation d’un café et d’une boulangerie avec production de farine sur place. L’endroit reçoit même des prix d’associations touristiques, et un symposium artistique annuel y voit également le jour.

Un moulin qui n’a jamais réouvert

Pourtant, la Corporation pour la mise en valeur du moulin du Petit-Pré, propriétaire depuis 2002, s’est résignée à fermer l’endroit en 2013, puis à vendre le bâtiment en 2016, à la suite de nombreuses difficultés financières.

L’homme d’affaires Jacques Leclerc, ancien propriétaire de Nutriart et aujourd’hui codétenteur des radios WKND 91,9 et BLVD 102,1 avec ses deux fils, s’est alors porté acquéreur.

Au début des années 2000, l'endroit abritait un café et une boulangerie.

Au début des années 2000, l’endroit abritait un café et une boulangerie. (Frédéric Matte/Le Soleil)

Ce n’est pas le seul moulin ancestral que M. Leclerc possède, puisque ce dernier est également propriétaire du moulin de Beaumont, situé dans la localité du même nom, dont les meules sont périodiquement actives et accessibles au public.


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Vendu, le Moulin du Petit-Pré rouvrira cet été
Situé à Château-Richer, le Moulin du Petit-Pré était laissé à l'abandon depuis l'été 2013. Il s'agit du plus ancien moulin à farine commercial en Amérique du Nord.

Un moulin de 1695 laissé à l’abandon
<p>La grande roue à godets et les énormes meules sont toujours sur place, intactes. </p>

Alors qu’en 2016, l’objectif était semblable pour le moulin du Petit-Pré, huit ans plus tard, force est de constater que les plans ne se sont pas déroulés comme prévu.

«Vous savez, quand j’ai acheté l’endroit en 2016, la corporation qui le possédait était en faillite. Ce n’était pas rentable», commence Jacques Leclerc, en entrevue avec Le Soleil.

L’homme d’affaires retraité poursuit en admettant «qu’il ne se passe pas grand-chose là.»

«Mais on a remis le courant dès qu’on l’a acheté, on chauffe un minimum l’hiver, donc le bâtiment ne se dégrade pas», affirme M. Leclerc, avant d’ajouter que la galerie avant du bâtiment a été en partie retapée cet été.

Selon le propriétaire actuel, l’annexe du moulin est en bon état et c’est la partie du bâtiment la plus «fidèle à l’esprit de l’époque». (Frédéric Matte/Le Soleil)

«J’ai des gens qui m’aident, on y va régulièrement pour entretenir le bâtiment et le terrain», assure l’homme d’affaires.



Il soutient que son objectif est toujours d’ouvrir le moulin au public, mais que plusieurs évènements sont venus retarder le projet, tel que la pandémie et la reconstruction du pont situé tout près du moulin.

«Tout le monde me parle de la toiture. Oui elle est maganée mais il n’y a aucune infiltration d’eau à l’intérieur. Mais on va la refaire l’année prochaine», promet M. Leclerc.

La toiture du moulin attire les regards des passants, mais pas pour les bonnes raisons.

La toiture du moulin attire les regards des passants, mais pas pour les bonnes raisons. (Frédéric Matte/Le Soleil)

Il affirme être actuellement à la recherche du matériel idéal pour remplacer le bardeau de cèdre de la toiture, afin de donner une bonne durée de vie au bâtiment, tout en respectant le style de l’époque et les règlements municipaux.

Le maire espère

Le maire de Château-Richer, Gino Pouliot, compte développer dans les prochaines années les attraits patrimoniaux de sa ville. Il aimerait bien que le moulin du Petit-Pré devienne l’un des charmes de sa localité.

«C’est sur que nous, à la Ville, on a une attention particulière envers ce bâtiment-là», souligne M. Pouliot.

«On avait de gros dossiers en infrastructure dernièrement, mais on a prévu d’entrer en contact prochainement avec M. Leclerc pour avoir une discussion franche avec lui concernant l’avenir du moulin.»

— Gino Pouliot, maire de Château-Richer

«L’année dernière, j’ai rencontré un promoteur qui voulait s’associer à M. Leclerc pour lancer un projet, mais je n’ai jamais eu de nouvelles», ajoute-t-il.

À l’arrière du bâtiment, certaines fenêtres ont été placardées. (Frédéric Matte/Le Soleil)

Au sujet de ce partenariat, M. Leclerc prétend que les discussions ont avorté à cause de différences de visions. Questionné à savoir quand le moulin sera ouvert au public, M. Leclerc indique qu’aucun échéancier n’est prévu pour l’instant, mis à part la rénovation de la toiture l’année prochaine.

«On continue à travailler dessus, on ne lâche pas. Moi, c’est mon rêve de voir ce moulin-là fonctionner, il n’y en a pas de plus beau et de plus vieux. J’ai juste 63 ans, donc je devrais être capable de réussir avant de partir!» termine M. Leclerc.



De son côté, le directeur de la Société du patrimoine urbain de Québec souligne que la longue histoire du bâtiment, ponctuée de tentatives pour le faire vivre, démontre bien qu’il est difficile d’entretenir et de rentabiliser un moulin aussi vieux et imposant.

«Il faut aussi noter que le moulin n’est pas cité ou classé: donc le propriétaire a plus de liberté pour le modifier et le rénover, mais il n’a pas droit aux aides financières du gouvernement pour rénover», conclut M. Tremblay-Lamarche.


UN FUTUR SITE PATRIMONIAL?

Le statut actuel du moulin du Petit-Pré pourrait toutefois changer. Une proposition de déclaration du moulin comme site patrimonial a été déposée le 20 mars dernier. Par courriel, le ministère de la Culture et des Communications confirme que la proportion est actuellement «en analyse.»

«Les propositions de statut sont transmises de façon confidentielle, il n’est donc pas possible de révéler l’identité du proposeur», ajoute le ministère.

La déclaration du moulin comme site patrimonial lui conférerait une protection en vertu de la Loi sur le patrimoine culturel. Le propriétaire aurait ainsi accès à des programmes de subvention pour effectuer des rénovations, mais disposerait de moins de liberté pour modifier le bâtiment.

«Les propriétaires de biens patrimoniaux détenant un statut en vertu de la Loi sur le patrimoine culturel peuvent également bénéficier d’un accompagnement personnalisé du ministère et de conseils d’experts pour l’entretien, la conservation et la mise en valeur de leur patrimoine», conclut le ministère de la Culture.

Article de Radio-Canada sur les rénovations du Salon bleu à l’Assemblée nationale


La disposition des sièges au Salon bleu aura été modifiée lorsque les députés reviendront y siéger, à l’automne 2026.
Photo : Assemblée nationale du Québec


Les banquettes du fond seront légèrement surélevées, ce qui permettra notamment une meilleure visibilité pour les députés d’arrière-ban.
Photo : Assemblée nationale du Québec

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Le nouveau propriétaire de deux maisons d’ouvrier en démolira une et rénovera l’autre. Il ne reste plus qu’une dizaine de ces maisons témoins d’une classe ouvrière jadis bien présente dans le centre-ville de Québec.


Résumé

Ces bâtiments négligés

Le passé ouvrier de Québec disparaît, une maison à la fois

Par Félix Lajoie, Le Soleil

29 août 2024 à 04h30|

Mis à jour le29 août 2024 à 14h59

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La maison Roberge-Goulet, une maison d'ouvrier de Saint-Roch construite entre 1866 et 1877, sera démolie prochainement.|800x528.2666666666667

La maison Roberge-Goulet, une maison d’ouvrier de Saint-Roch construite entre 1866 et 1877, sera démolie prochainement. (Frédéric Matte/Le Soleil)

Le nouveau propriétaire de deux maisons d’ouvrier en démolira une et rénovera l’autre. Il ne reste plus qu’une dizaine de ces maisons témoins d’une classe ouvrière jadis bien présente dans le centre-ville de Québec.


Construite entre 1866 et 1877, la maison Roberge-Goulet serait l’une des plus vieilles maisons d’ouvrier bâties dans le quartier Saint-Roch après le Grand incendie de 1866, qui avait ravagé les faubourgs de la ville.

«Quand je suis entré dans la maison la première fois, il y avait deux pouces d’eau dans le sous-sol. Les anciens propriétaires avaient déjà reçu plusieurs avis de non-conformité», soutient Maxime Chabot, promoteur immobilier et propriétaire de l’édifice de la rue Prince-Édouard depuis mai dernier.



Selon M. Chabot, qui est président et copropriétaire de l’entreprise votrelogement.ca, la structure de la maison «est pourrie» et peu d’entretien a été fait dans les dernières années avec un intérieur «quasi d’origine».

Selon le propriétaire de la maison et promoteur immobilier, Maxime Chabot, les investissements requis pour rénover la maison sont simplement trop élevés. (Frédéric Matte/Le Soleil)

Le 25 juillet dernier, la Commission d’urbanisme et de conservation de Québec (CUCQ), véritable chien de garde du patrimoine à Québec, a donné raison au propriétaire en acceptant sa demande de démolition, malgré un intérêt patrimonial jugé «bon» par la Ville.

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Développer la Basse-Ville

«On va bâtir probablement un six logements, avec un édifice qui va respecter la ligne de la rue et qui va se marier avec le niveau des autres édifices avec une belle intégration de l’architecture en façade», promet M. Chabot, qui ajoute que le projet demandera des investissements d’environ deux millions.

Ce dernier avoue être «très vendu Basse-Ville», un quartier avec un énorme potentiel, mais avec plusieurs bâtiments dont l’entretien a été négligé, souligne-t-il.

«Éventuellement c’est un secteur que je veux moi-même venir habiter, si seulement le tramway pouvait finir par se mettre en branle officiellement, ça serait encore plus un incitatif pour le quartier», lance M. Chabot.

«Il y a quelque chose à faire avec ça»

Afin d’investir et de développer la basse-ville, le promoteur a également mis la main sur une autre maison d’ouvrier du secteur, celle-ci située sur la rue Renaud.

Toutefois, la CUCQ a refusé la demande de démolition du promoteur, qui n’aura d’autre choix que de rénover la construction datant de 1889, qui est également dotée d’un «bon» intérêt patrimonial, selon la Ville.

La CUCQ a refusé la demande de démolition de cette maison d’ouvrier qui daterait de 1889. (Caroline Grégoire/Le Soleil)

«Honnêtement, comme promoteur, j’aurais aimé pouvoir la démolir, ça aurait été plus simple pour ma nouvelle construction. Mais je suis d’accord avec la conclusion de la CUCQ: il y a quelque chose à faire avec le bâtiment et le terrain en arrière, c’est vrai qu’elle n’est pas aussi délabrée que l’autre», concède M. Chabot.

Ce dernier soutient que l’édifice rénové conservera son toit mansardé et que la maison d’ouvrier «sera reconnaissable» dans le nouvel ensemble de six logements qui devrait voir le jour à l’été 2026, dans un projet d’environ 2,5 millions.

Le patrimoine des petites gens

La rue des Commissaires Est compte deux maisons d’ouvrier à l’apparence semblable. (Jocelyn Riendeau/Le Soleil)

Martin Dubois, propriétaire et fondateur de la firme Patri-Arch, souligne que «la modeste architecture» de ces maisons d’ouvrier (ou maison de faubourg) «n’a pas beaucoup de valeur pour monsieur madame tout le monde.» Résultat: leur nombre diminue avec les années qui passent.



«En plus ce sont souvent des maisons qui ont été plus ou moins bien rénovées. La Ville a un bon souci de les conserver et la CUCQ a un droit de regard, mais elles mériteraient peut-être un véritable statut de protection», soulève M. Dubois.

Jean-Louis Vallée, président de la Fédération Histoire Québec, enchérit: selon lui, une forme «d’élitisme patrimonial» nuit depuis longtemps à la conservation de ces petites maisons d’ouvrier.

Une des plus vieilles maisons d’ouvrier de la Ville de Québec se trouve sur la rue des Voltigeurs. Elle aurait été construite entre 1835 et 1840. (Jocelyn Riendeau/Le Soleil)

«Souvent au Québec on va conserver le patrimoine de nos élites, des politiciens, de nos artistes et des gens connus qui ont réussi dans la vie. Mais face au patrimoine des petites gens, bien on lève le nez, sauf quand c’est très vieux et lié au régime français», souligne M. Vallée.

«Il reste que ces maisons sont les traces d’une grande partie de la population… population qui faisait vivre l’élite! On fait ainsi des raccourcis dans l’histoire pour oublier des gens qui n’avaient pas vraiment le droit de parole à l’époque», ajoute-t-il.

Qui en veut une?

Dans les anciens faubourgs d’ouvrier que sont Saint-Roch, Saint-Sauveur et Saint-Jean-Baptiste, il reste environ une dizaine de ces maisons d’ouvrier, qui se comptaient par centaines à l’époque.

Une autre maison de faubourg, celle-ci située sur la rue des Menuisiers-Laberge. Malgré les apparences, ce type de construction compte seulement un étage habitable, soit le rez-de-chaussée. (Jocelyn Riendeau/Le Soleil)

«Les plus vieilles, construites vers 1840, 1850, ont un toit à deux versants, tandis que celles bâties plus vers 1860-70, vont avoir un toit mansardé», note M. Dubois.

La plupart de ces petites maisons vont disparaître des faubourgs à la suite d’incendies majeurs, comme celui de 1845, de 1866, de 1870 ou encore celui de 1876…(!)

Les ravages dans le quartier Saint-Sauveur causés par le Grand incendie de Québec en 1866. (Bibliothèque Archives Canada)

Sur la rue des Voltigeurs se trouve l’une des plus anciennes maisons de faubourg de Québec. Construite entre 1835 et 1840, l’intérêt patrimonial de la maison est évalué comme «exceptionnel» par la Ville. Une autre maison d’ouvrier très semblable peut être aperçue sur la rue des Menuisiers-Laberge.



Sur la rue Richelieu se cache une autre maison de faubourg, un peu plus récente, mais plus imposante. Elle aussi dotée d’un intérêt patrimonial «exceptionnel», elle aurait été construite entre 1840 et 1859.

La maison d’ouvrier de la rue Richelieu aurait été construite par le maître-menuisier Antoine Martel, qui partageait la propriété avec son fils, ce qui explique la division. (Jocelyn Riendeau/Le Soleil)

Avis aux amoureux du patrimoine: en haute ville, à deux pas de l’hôtel Le Concorde, une maison d’ouvrier avec un intérêt patrimonial «exceptionnel» est en vente depuis deux semaines au prix de 395 000 $.

«Le propriétaire habite la maison depuis les années 80 si je ne me trompe pas, et il avait fait des rénovations à l’époque, mais c’est sûr que l’intérieur n’est vraiment pas au goût du jour», détaille Olivier Péladeau-Pelletier, courtier immobilier chargé de la vente de la propriété.

Selon lui, il s’agit d’une propriété unique avec un terrain très bien situé, idéale pour un couple.

Cette maison de faubourg située sur la rue de l’Amérique-Française est présentement en vente. (Jocelyn Riendeau/Le Soleil)

«Il y a un énorme potentiel, une maison en plein cœur du centre-ville, dans ces prix là, avec un garage intégré et une cour arrière, c’est vraiment une rareté, mais disons qu’elle a besoin d’un peu d’amour», conclut-il.

Résumé

ChroniqueZoom sur la rue Saint-Stanislas en 1929

La rue Saint-Stanislas, en août 1929.

La rue Saint-Stanislas, en août 1929

Photo : City of Toronto Archives, Globe and Mail fonds, Fonds 1266, Item 18127

Publié à 5 h 52 HAE

Un tramway en route vers place D’Youville, une passante marchant sur un trottoir de bois, une série de commerces depuis longtemps disparus : la rue Saint-Stanislas a beaucoup changé en 100 ans, comme on le constate en explorant attentivement cette image.

La rue Saint-Stanislas, en août 1929.

La rue Saint-Stanislas, en août 1929

Photo : City of Toronto Archives, Globe and Mail fonds, Fonds 1266, Item 18127

Datée du 6 août 1929, cette superbe photo est issue du fonds du Globe and Mail, conservé aux archives de Toronto. Elle fait partie des souvenirs de voyages d’un couple passé par la capitale durant son séjour au Québec. Et il se pourrait bien qu’elle soit inédite, selon le spécialiste en patrimoine Martin Dubois et l’historien Jean-François Caron, qui ne se sont pas fait prier pour la regarder de plus près. Car il est clair qu’elle fourmille de petits détails intéressants!

1. Un mur du 19e siècle et un trottoir de bois

Une passante élégante arpente un vieux trottoir de bois.

Une passante élégante dans le Vieux-Québec des années 1920

Photo : City of Toronto Archives, Globe and Mail fonds, Fonds 1266, Item 18127

AILLEURS SUR INFO : Un débat fatal pour Trump? Pas si vite…

Le mur qui longe l’élégante marcheuse de cette photo se trouvait en façade de l’ancien temple Wesley, autrefois. Il faisait partie d’un ensemble conçu en 1848, selon les plans d’Edward Staveley. C’est là que se trouve la Maison de la littérature aujourd’hui.

Le temple Wesley a accueilli plusieurs communautés protestantes avant d’être abandonné au profit du temple Chalmers, situé tout près, sur la rue Sainte-Ursule. En 1940, il était si mal en point qu’il a failli être remplacé par une maison à logements. Il a été racheté par la Ville de Québec grâce au don d’un généreux citoyen, le sénateur Lorne Webster. C’est lors des travaux entrepris par l’Institut canadien pour y loger la bibliothèque de la ville que le mur d’origine et sa grille de fer forgé ont été démolis.

  • L'ancien temple Wesley et son mur d'origine, à la fin du 19e siècle

  • Le temple méthodiste Wesley, à la fin du 19e siècle

Photo : BAnQ

  • Le temple Wesley après sa transformation en bibliothèque, en 1944

  • Le temple Wesley en 1944, après les modifications apportées par l’Institut canadien

Photo : BAnQ / Fonds JE Livernois Ltée

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Le temple Wesley en 1944, après les modifications apportées par l’Institut canadien

Photo : BAnQ / Fonds JE Livernois Ltée

Le temple méthodiste Wesley, à la fin du 19e siècle

Photo : BAnQ

Vous avez sans doute aussi remarqué le trottoir de bois qui court sur la partie gauche de la rue. Celui de droite est pourtant en ciment. Un spectacle qui peut sembler étrange aujourd’hui, mais qui n’avait rien d’étonnant à l’époque.

La partie est de la rue affiche un trottoir en ciment, alors que la partie ouest a un trottoir de bois.

Le trottoir de ciment de la partie est de la rue

Photo : City of Toronto Archives, Globe and Mail fonds, Fonds 1266, Item 18127

En effet, jusqu’au début du 20e siècle, c’était aux propriétaires de fournir les matériaux de recouvrement de leur bout de trottoir. La Ville ne fournissait que la pierre en bordure. L’utilisation du ciment et du béton a cependant été encouragée par la Ville dès 1870. Il est donc possible que les propriétaires de droite aient recouru au ciment, plus résistant, pendant que leurs voisins d’en face préféraient le bois, une solution plus économique.

Cependant, la Ville s’était dotée d’un nouveau règlement, en 1928. Désormais, c’était d’elle que relevait le revêtement des trottoirs. Il est donc possible qu’en 1929, celui de droite venait tout juste d’être refait par ses soins. Une chose est sûre, le vieux trottoir de bois de la partie gauche n’en avait plus pour longtemps.

2. Le clocher d’une chapelle reconvertie

L'ancien clocher de la chapelle anglicane Holy Trinity, sobrement ornementé.

L’ancien clocher de la chapelle Holy Trinity

Photo : City of Toronto Archives, Globe and Mail fonds, Fonds 1266, Item 18127

Le temple Wesley n’est pas la seule église de Saint-Stanislas à avoir changé de vocation. C’est aussi le cas de l’ancienne chapelle Holy Trinity, située en bas de la rue Saint-Jean, et dont on voit le pignon sur cette photo. Elle abrite le Conservatoire d’art dramatique de nos jours.

Cette église anglicane, succursale de la cathédrale Holy Trinity, est apparue dans le paysage en 1824, avant d’être désaffectée, en 1960. Elle a été complètement réaménagée un an plus tard. Le clocher est toujours là, mais il semble avoir subi certaines transformations au passage.

Un détail amusant? L’une des premières succursales de la toute nouvelle Commission des liqueurs, l’ancêtre de la SAQ, était installée au 22, rue Saint-Stanislas, presque en face de la chapelle anglicane. Sa spécialité? Le vin de messe!

Un tramway en chemin sur la rue Saint-Jean. On distingue quelques silhouettes à l'intérieur, assises en avant, sinon, il semble presque vide. Plusieurs voitures sont aussi stationnées en bas de la rue Saint-Stanislas.

Un tramway filant vers l’ouest sur la rue Saint-Jean

Photo : City of Toronto Archives, Globe and Mail fonds, Fonds 1266, Item 18127

3. Un tramway filant vers l’ouest…

Au cœur de la photo, le tramway attrapé au vol sur la rue Saint-Jean a sûrement retenu aussi votre attention. Mais où va-t-il donc? Vers place D’Youville? Ou plus loin encore?

Jean Breton, spécialiste de l’histoire du tramway à Québec, est catégorique : cette rame avait été mise en service en 1920, et construite par Ottawa Car. La position de ses trois boîtes sur le toit est caractéristique, fait-il remarquer. Et selon le circuit du temps, il se dirigeait sans doute vers l’avenue des Érables, dans le quartier Montcalm, après être passé par place D’Youville.

La boucle se faisait aussi en sens inverse, de l’avenue des Érables à la place d’Armes, en faisant un détour par Grande Allée avant de redescendre sur la rue Saint-Jean.

… et un festival de poteaux

Le tramway, qui roulait à l’électricité depuis 1897, permet d’aborder un autre détail intéressant : celui des poteaux électriques. On n’en dénombre pas moins de neuf sur cette photo. Imaginez à l’échelle de la ville!

Des fils aériens et des poteaux en quantité obstruent la vue et l'horizon sur une photo ancienne.

De nombreux poteaux électriques et leur réseau de fils aériens

Photo : City of Toronto Archives, Globe and Mail fonds, Fonds 1266, Item 18127

Ces poteaux de bois chancelants et leur réseau de fils aériens sillonnant le Vieux-Québec ne posaient pas qu’un problème esthétique. Ils étaient carrément dans les jambes. Ce qui explique que l’enfouissement des fils électriques était déjà réclamé… en 1896. Et pas qu’à Québec.

Or, si Montréal s’est doté d’un règlement pour enfouir ses fils dès 1910, Québec n’a fait de même qu’en 1971. Un chantier qui s’est terminé en 1989, dans la côte du Palais. Au moins, les travaux d’Hydro-Québec se seront avérés doublement utiles, puisqu’ils ont aussi permis de mettre à jour les fondations de la porte du Palais, qui se dressait devant l’Hôtel-Dieu autrefois. Une belle surprise, quand même!

Une impressionnante rangée de commerce, dont celui du plombier Pierre Parent, à l'angle de la rue Cook.

Une impressionnante rangée de commerces, dont celui du plombier Pierre Parent, à l’angle de la rue Cook

Photo : City of Toronto Archives, Globe and Mail fonds, Fonds 1266, Item 18127

4. Des commerçants plein la rue

Les poteaux électriques n’étaient pas les seuls à proliférer sur la rue Saint-Stanislas. Les commerçants aussi. Sur la photo, on compte plusieurs affiches de buanderies, dont celles d’un certain Sun Lung – elles appartenaient souvent à des Chinois –, deux hôtels annonçant leurs chambres, sans compter le commerce de Pierre Parent, situé à l’angle de la rue Cook. C’était un plombier. C’était à la fois sa résidence et sa boutique, ce qui est resté fréquent pour les artisans jusqu’au 20e siècle, précise Jean-François Caron.

La publicité des tailleurs Raymond, Binet et Cie, visible derrière leur commerce de la rue Saint-Jean.

La publicité des tailleurs Raymond, Binet et cie, derrière leur commerce de la rue Saint-Jean. Le minaret de la façade a été transformé depuis.

Photo : City of Toronto Archives, Globe and Mail fonds, Fonds 1266, Item 18127

Certains commerçants de la rue Saint-Jean s’affichaient aussi sur Saint-Stanislas. C’est le cas des maîtres tailleurs Raymond, Binet et cie, dont l’affiche n’a pas échappé à l’œil de lynx de Martin Dubois. Leur commerce était situé dans le bâtiment où l’on voit cette publicité. William Hutchison, qui vendait ses pianos sur l’autre coin de rue, vivait aussi sur la rue Saint-Stanislas.

La rue comptait aussi parmi ses résidents un médecin, un assistant-pharmacien, un libraire, un cuisinier, une corsetière, un propriétaire de taverne, ainsi que Tom Harry, propriétaire du Pékin, un restaurant chinois connu de la rue Saint-Jean, sans oublier Alyre Prévost, un sculpteur et statuaire réputé pour son art religieux.

Une rue du Vieux-Québec pittoresque sur laquelle on voit une passante marchant sur un trottoir de bois le long d'un mur ancien, beaucoup de maisons et de petits commerces, et un tramway filant sur la rue Saint-Jean en direction ouest.

La rue Saint-Stanislas en 1929

Photo : City of Toronto Archives, Globe and Mail fonds, Fonds 1266, Item 18127

La rue Saint-Stanislas, dans le Vieux-Québec.

La rue Saint-Stanislas en 2024

Photo : Gracieuseté / Jacques A. Fortin

5. Une artère profondément transformée

Refaire une photo ancienne n’est pas toujours simple, et je peux vous confirmer que la version moderne de cette image nous a donné bien du fil à retordre. Il nous a d’abord fallu du temps pour comprendre que les deux maisons situées à l’avant-plan, celle du plombier et celle située sur la gauche, près du mur, avaient toutes les deux été démolies. Sur le coup, ce n’était pas si clair.

Bien d’autres détails ont aussi changé, comme l’aménagement de la petite place publique située devant le temple Wesley, ainsi que le mur du parvis de l’église, plus massif qu’autrefois. Même la distance à laquelle apparaissent les montagnes semblait déroutante, jusqu’à ce qu’il devienne évident que le photographe avait utilisé un téléobjectif.

C’est en superposant trois points de repères inchangés à la photo ancienne – une des maisons de brique de droite et les deux maisons à oriels de gauche – que nous avons finalement conclu que pour refaire cette photo, il fallait se tenir exactement au centre de la petite place publique située devant la Maison de la littérature, sur le second palier.

Sources :

  • David Tremblay / Archives de la Ville de Québec
  • David Mendel / Un temple pour l’Institut / Cap-aux-Diamants
  • Jean-François Caron, Martin Dubois, Jean Breton et Jacques A. Fortin
  • BAnQ / Journal Le Soleil ( 1896 / 1989 )

Retour du clocher de l’église Saint-Sauveur

Samedi matin, la flèche de l’église Saint-Sauveur a effectué son grand retour. Absente de la ligne d’horizon du quartier du même nom depuis 2017, son retour marque une étape charnière dans la restauration du clocher, démantelé en août de cette année-là pour des raisons de sécurité.

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Ce n’est pas un édifice mais un pont, le fameux pont de Québec que le fédéral rachète pour le sauver enfin de la détérioration qui le minait depuis des décennies.

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Philip Laberge, résident du Texas, vit un véritable «rêve» depuis qu’il a acquis la maison Laberge, résidence du pionnier de la lignée familiale et l’un des plus vieux bâtiments de la province.


«Tous les Laberge que je rencontre, aux États-Unis comme au Canada, on est tous liés avec cette magnifique maison Laberge», se réjouit Philip Laberge, qui ne compte plus les rencontres qu’il a faites et les histoires qu’il a entendues depuis qu’il possède la maison classée patrimoniale en 1974.

La maison Laberge, située à L’Ange-Gardien, aurait été construite vers 1661 selon M. Laberge, mais en 1674 selon le ministère de la Culture. Chose certaine, il s’agit de la maison du pionnier Robert de la Berge, et l’un des plus vieux bâtiments encore debout au Québec.

«C’est un véritable rêve pour moi, de pouvoir conserver et protéger la maison. Elle est incroyablement importante pour l’histoire des Laberge et pour avoir une idée de comment les gens vivaient à l’époque», souligne M. Laberge, en entrevue avec Le Soleil.



La toiture de la maison Laberge, qui était originellement recouverte de bardeaux de cèdre, est recouverte de tôle canadienne depuis de nombreuses années. (Frédéric Matte/Le Soleil)

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Incendie dans le Vieux-Québec

Au cours des trois dernières années, le lieu de culte, qui a été désacralisé en 1992 et est aujourd’hui administré par le Musée de la civilisation de Québec, a fait l’objet de travaux rigoureux de la part d’une vingtaine de restaurateurs, techniciens et artisans. Un travail minutieux accompli entre autres à coup de cotons-tiges et de seringues.

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Le reportage du Téléjournal est sur YouTube

La Chapelle du Séminaire retrouve son éclat d’antan

La Chapelle du Séminaire rouvre ses portes après trois ans de travaux s’élevant à 5,2 M$. Cette restauration constitue le plus important chantier du Centre de conservation du Québec depuis sa création, il y a 45 ans.

Résumé

Deux millions pour reconquérir le fort Jacques-Cartier

Par Félix Lajoie, Le Soleil

15 décembre 2024 à 04h00

Le manoir Allsopp, qui fait partie du site du fort Jacques-Cartier à Cap-Santé, devrait contenir un espace muséal prochainement. (Shirley BISHOP/MRC de Portneuf)

Les vestiges de l’un des derniers bastions de la résistance française pendant la Conquête seront de nouveau occupés grâce à des investissements de plus de deux millions de dollars.


«Pour la Ville de Cap-Santé, c’est vraiment une mission réussie», se réjouit le maire Michel Blackburn, tel un général de guerre victorieux.

En 2019, la municipalité avait acquis les vestiges du fort Jacques-Cartier et le manoir Allsopp pour 500 000 $, une décision qui avait été critiquée par des citoyens qui s’inquiétaient d’un tel investissement pour une communauté d’un peu plus de trois mille résidents.



«Tant et aussi longtemps que le fort et le manoir sont des propriétés privées, la mise en valeur du site est impossible, même si c’est classé par le ministère», explique le maire Blackburn.

Le manoir Allsopp a été construit au milieu du 18e siècle et servait de quartier général et d’hôpital pendant la Conquête. (MRC de Portneuf)

«Le gouvernement aurait pu devenir propriétaire, mais on avait peur de perdre le contrôle sur l’avenir du site et ne pas pouvoir en faire pleinement profiter la région», ajoute Michel Bertrand, président de la Société d’histoire de Portneuf, qui s’est beaucoup impliqué dans le projet.

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Le conseil de Cap-Santé a donc eu «le courage» de devenir propriétaire du site patrimonial afin de créer «une bougie d’allumage» pour trouver un partenaire qui pourrait mettre le site en valeur, indique M. Blackburn.

En novembre dernier, la MRC de Portneuf est devenue ce partenaire tant recherché, alors que les 18 élus ont choisi unanimement de faire du site leur «projet signature» pour qu’il devienne un attrait culturel et touristique majeur de la région.

Un projet de 2 191 394 $

Ainsi, la MRC a acquis l’ensemble patrimonial au prix que l’avait payé la Ville de Cap-Santé en 2019, et compte revaloriser le site pour en faire un musé «innovant et interactif».

L’endroit devrait également comporter un espace de recherche et d’exposition en archéologie lié aux vestiges du fort Jacques-Cartier.



Le gouvernement du Québec, via le ministère des Affaires municipales et de l’Habitation, contribuera au projet à la hauteur de 1 453 935 $. Le coût total du projet annoncé est de 2 191 394 $.

«La somme investie contribuera à positionner la MRC de Portneuf comme lieu de référence pour la compréhension de l’histoire du Québec et pour la conservation responsable et innovante de son patrimoine bâti», souligne Andrée Laforest, ministre des Affaires municipales.

«On a la richesse d’être les dépositaires d’un site extraordinaire de l’histoire de l’Amérique française à Cap-Santé, et maintenant c’est toute la région de Portneuf qui va pouvoir en profiter», souligne le maire Blackburn.

Un fort de campagne

Selon le ministère de la Culture et des Communications, le fort Jacques-Cartier «est la seule» des quelques fortifications de campagne de la guerre de Sept Ans «à nous être parvenue presque intacte.»



Construit dès le 27 septembre 1759 sur ordre de François de Lévis, le fort constitue la tête de pont des troupes françaises entre la capitulation de Québec et celle de Montréal.

Modélisation représentant le fort Jacques-Cartier lors de la guerre de Sept Ans. Les troupes françaises s’y sont réfugiées après la défaite sur les plaines d’Abraham. (Ministère de la Culture)

De son côté, le manoir Allsopp a été érigé au milieu du 18e siècle. Situé à proximité de l’emplacement du fort, le bâtiment qui à l’époque est une maison de ferme, sera utilisé comme un quartier général et un hôpital pour les opérations du fort.

Le fort est attaqué par les Britanniques le 10 septembre 1760. À la suite d’une courte bataille, la garnison française dépose les armes.

En 1830, le manoir est acquis par la famille Allsopp et sert de résidence pour les seigneurs de Jacques-Cartier et d’Auteuil jusqu’à la fin du régime seigneurial en 1854.

Super article sur l’architecture de la ville de Québec ! J’y ai même découvert le projet de la Maison de la littérature ainsi que la vue sublime de la cour intérieure L’Aile de la Procure du Petit Séminaire de Québec, que je ne connaissais pas.

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Déjà que le Vieux Québec est un livre ouvert d’Histoire et d’architecture ancienne qui nous séduit à chaque pas. On ne se lasse pas non plus d’admirer l’impressionnante cour intérieure du Petit Séminaire qui nous transporte subitement sur le vieux continent plusieurs siècles en arrière.

Tandis que la cathédrale Holy Trinity sert régulièrement de salle de concerts de musique sacrée, un autre haut lieu de la culture dans la vieille capitale.

Quant à la Maison de la Littérature, elle fait partie du réseau intégré de bibliothèques de Québec, elle est spécialisée en auteur(e)s québécois d’ici et d’ailleurs et sa collection est vraiment considérable. Maison de la littérature | Maison de la littérature

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Près d’un mois après sa fermeture, l’escalier du Faubourg est de nouveau accessible et sécuritaire pour les citoyens de Québec.


Reliant les quartiers de Saint-Roch et de Saint-Jean-Baptiste, l’escalier du Faubourg avait été fermé à titre préventif le 22 novembre dernier. Une «dégradation» d’une partie de sa structure avait causé sa fermeture.

Suite à l’évaluation de la structure, la Ville de Québec a pris la décision d’installer un support temporaire.




À lire aussi…


Une «détérioration» de l’escalier du Faubourg force sa fermeture
rénovation Escaliers Escaliers du Faubourg

L’escalier du Faubourg ne risque pas d’être le seul à subir des rénovations dans les prochaines années, puisque, d’ici trois ans, la Ville de Québec souhaite réaliser des travaux sur quatre autres escaliers. Tous dans La Cité-Limoilou.

Les escaliers des Franciscains, Frontenac, Lépine et de la Chapelle seront tous évalués, afin de déterminer les interventions nécessaires pour les garder en bon état.

Photo reportage impressionnant

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