Trottinettes électriques en libre-service

Discussion sur les Trottinettes électriques en libre-service
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Oh dear… je ne suis pas certaine. Il faudrait certainement mieux encadrer leur utilisation pour ne pas en voir trainer partout en ville.

Montréal pourrait donner une deuxième chance aux trottinettes en libre-service

Ulysse Bergeron
16 mars 2022

Même si aucune trottinette en libre-service ne roulera à Montréal et Longueuil cet été, les deux villes en envisagent le déploiement sur leur territoire dès 2023, malgré l’échec retentissant d’une première tentative dans la métropole québécoise en 2019.

L’administration de Valérie Plante évalue « les scénarios possibles pour 2023 », confirme par courriel au Devoir Hugo Bourgoin, chargé de communication à la Ville. Il ajoute qu’au cours des derniers mois, Montréal « a eu des discussions avec différents opérateurs de trottinettes électriques », et qu’une « décision quant au modèle choisi sera prise et annoncée au cours des prochains mois ».

En 2019, Lime avait déployé 200 trottinettes à Montréal. Qualifiant le projet d’échec, l’administration y avait mis un terme à l’hiver 2020. Une des raisons évoquées : seulement 20 % des trottinettes avaient été stationnées dans des aires réservées à cet effet. La police avait délivré 333 contraventions aux conducteurs, dont 324 pour non-port du casque.

« Montréal ne veut pas se transformer en police des trottinettes, avait alors déclaré le conseiller municipal Éric Alan Caldwell, responsable du projet. Si on veut un règlement qui fonctionne, c’est la responsabilité des opérateurs de faire en sorte que le déploiement se fasse de façon claire et ordonnée. »

Discussions à Longueuil

Et Montréal n’est pas la seule ville à envisager le déploiement de services de trottinettes sur son territoire. Dans les derniers mois, Longueuil a elle aussi eu des discussions avec des entreprises établies au Canada, dont les américaines Bird et Lime ainsi que l’australienne Neuron.

À l’instar de la métropole, aucun service n’est prévu cet été, note Louis-Philip Prévost, conseiller spécial de la nouvelle mairesse de Longueuil, Catherine Fournier. Les délais étaient trop courts, indique-t-il : « Il faut adopter un règlement municipal pour ensuite faire la demande au ministère des Transports, ce qui prend un peu de temps. Et on doit établir des ententes avec les entreprises en question. »

Dans un bref courriel envoyé au Devoir, un représentant de Neuron confirme son intérêt, sans toutefois détailler la teneur des discussions : « Nous nous en remettons à la Ville de Montréal et à la Ville de Longueuil pour tout futur programme de micromobilité sur leur territoire. »

Établie dans cinq pays et présente dans quatre municipalités canadiennes depuis l’an dernier, l’entreprise australienne a inscrit deux représentants au Registre des lobbyistes du Québec pour obtenir l’autorisation des deux villes afin d’implanter et exploiter son service de trottinettes électriques.

Lime et Bird ont également entamé des démarches similaires. Dans le cas de Bird, importante entreprise américaine inscrite à la Bourse de New York, ses représentations auprès de Montréal visent aussi la modification du Règlement relatif aux véhicules non immatriculés en libre-service sans ancrage.

Derrière la métropole

Pour ne pas répéter l’expérience montréalaise de 2019, plusieurs éléments doivent être considérés. « Est-ce qu’il doit y avoir des ancrages ? Combien tout cela va-t-il coûter à la Ville, parce que ce ne sera pas à coût nul ? Est-ce que le port du casque devra être obligatoire ? » dit M. Prévost.

Si Longueuil va de l’avant, ce sera conditionnel à la décision de Montréal, ajoute-t-il. « Montréal est juste à côté. Le pont Jacques-Cartier relie nos deux centres-villes. Si on fait une comparaison avec Bixi, 50 % de nos déplacements se font en direction de Montréal. On ne peut pas aller de l’avant si eux n’embarquent pas. Les services sont intégrés. »

Longueuil privilégierait un modèle s’articulant autour de la concurrence qui diffère du projet de Montréal en 2019, où plusieurs exploitants offriraient leurs services. En ce sens, l’approche ressemblerait à celle d’Ottawa, qui a sélectionné l’an dernier trois entreprises — Bird, Lime, Neuron — pour déployer 1200 trottinettes sur son territoire. « Ce ne sera pas une entente exclusive avec une seule entreprise », assure M. Prévost.

D’ici à ce que les trottinettes fassent leur apparition, Longueuil misera sur le développement du réseau Bixi. « Il y a un appétit pour cela, ici. Chez nous, contrairement à Montréal, il n’y a pas encore de vélos électriques, ce qui est envisagé. »

Les deux villes devront surtout recevoir l’aval du ministère des Transports du Québec, dont le projet pilote destiné aux trottinettes en libre-service se termine en 2023. « Il faudrait voir s’il ne faudrait pas allonger cette période », dit M. Prévost.

Le projet pilote du gouvernement établit l’âge autorisé pour louer un de ces véhicules ainsi que les chemins publics qu’il est possible d’emprunter. « Il reste encore du travail avant que tout cela soit autorisé », ajoute le conseiller spécial de la mairesse de Longueuil.

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Pas ça…

Pas très pratique pour faire ses courses.
Un petit sac d’épicerie dans chaque main, bon courage!

Le seul moyen de réellement encadré, c’est de créer des stations désignés, comme les Bixi, et que si la ville en voit un ‘‘trainer’’ hors des stations, c’est saisie immédiate. Les ‘‘stationnements’’ sur rue que la ville avait faite ont été un désastre.

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Ça n’aurait tout de même que très peu d’impact si les utilisateurs peuvent mettre fin à leur location alors que la trottinette n’est pas dans une station. C’est ça le problème en ce moment, les règles ont beau exister les applications n’en tiennent pas compte et l’utilisateur n’a aucune conséquence à laisser sa trottinette n’importe où, si ce n’est qu’une hypothétique amende dans plusieurs mois. Et ni les compagnies, ni la ville n’a les moyens pour faire la police en temps réel. Il faut que chaque compagnie mette en place l’option dans leur application qui géolocalise la trottinette dans la zone avant d’autoriser l’abandon.

Sauf que n’importe quels nouveaux utilisateurs qui ne sont pas familiers avec le concept, s’ils voient une ‘‘borne’’ Lime ou autres, ils vont être beaucoup plus portés instinctivement à aller stationner leur trottinette là, au lieu d’essayer de trouver un marquage au sol dans le rue quelque part dans les environs, qui n’a pas été occupé par un camion de livraion ou un stationnement rapide…

Bien d’accord avec toi là-dessus, ça prend une indication claire que c’est une station. Mais je soutiens quand même que ça prend l’impossibilité de l’abandonner ailleurs. Les trottinettes du genre ne sont pas conçues pour avec une attache à une borne comme on voit sur les Bixi par exemple.

En plus une station, ça n’a pas besoin d’être très élaboré. J’ai utilisé les vélos de Donkey Republic à Copenhague cet hiver (les vélos orange sur Maps plus bas) et ils fonctionnent comme ça: ils n’ont pas de bornes à proprement parler, mais ils doivent être laissés dans des stations. Ces stations sont des simples rack à vélos public, et on ne peut pas en laisse plus que 2-3 par rack sinon l’application ne nous le permet pas. Ça reste assez informel, mais assez clair pour l’utilisateur novice.

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Y’a un autre univers de problèmes potentiels avec les trottinettes électriques. J’aurais bien aimé m’en acheter une mais ça reste illégal en ce moment au Québec. Le problème c’est que c’est comme avec les vélos, une minorité de gens ne suivent pas les règlements de la route et en trottinette électrique c’est encore plus dangereux parce que y’a moins de stabilité à cause des plus petites roues et comme les rues de Montréal sont pas en très bon état… aussi, certaines personnes vont sur les trottoirs avec leur trottinette ce qui met les piétons en danger.

Faut aussi prendre note que plusieurs trottinettes électriques sur le marché comme par exemple le Phantom de Apollo Scooters (qui sont d’ailleurs à Montréal) peuvent aller jusqu’à 55KM+/heure, et ont des moteurs beaucoup plus puissants que ce qui est permis pour les vélos électriques.

Donc voilà, la légalisation amènera probablement d’autres problèmes que le stationnement chaotique.

En effet c’est un problème vraiment pas évident à régler, notamment au niveau de la sécurité, autant pour le conducteur que pour les piétons. Déjà l’état lamentable de certaines rues, les obstacles comme les cônes omniprésents et parfois imprévisibles et la circulation dense et difficile au centre-ville, font que cette activité parait au premier abord plus dangereuse que tout autre moyen de transport.

Je comprends la Ville qui non seulement veut protéger les usagers et le public piétonnier, mais souhaite aussi en même temps éviter une avalanche de poursuites pour le mauvais entretien d’un certain nombre de rues en ville, qui peuvent devenir une cause principale d’accidents. N’oublions pas non plus l’incidence sur les assurances et les indemnisations, puisque l’interdiction au niveau provincial devrait les exclure automatiquement de la couverture de la SAAQ.

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J’me demande si c’est vraiment une bonne chose de ramener cela à Montréal… :thinking:

MONTRÉAL, le 31 mai 2022 /CNW Telbec/ - L’Opposition officielle à l’hôtel de ville de Montréal a tenu une conférence de presse cet après-midi au cours de laquelle elle a demandé qu’un service de trottinettes électriques en libre-service avec ancrage soit déployé dans la métropole pour 2023. Afin d’éviter que le scénario du projet pilote de 2019 se répète, les élus d’Ensemble Montréal exigent que BIXI soit mandaté pour opérer le service.

surtout que l’opposition officielle n’en voulait plus en janvier 2020… :roll_eyes:

Selon le chef de l’opposition, le conseiller municipal Lionel Perez, l’expérience des trottinettes électriques a surtout causé des problèmes, entraînant notamment des comportements délinquants de la part des usagers qui laissaient les trottinettes « n’importe où sur la voie publique ». Des trottinettes ont même été retrouvées dans le métro et dans le canal de Lachine, rappelle-t-on.

https://www.lapresse.ca/actualites/grand-montreal/2020-01-16/montreal-l-opposition-officielle-dit-non-aux-trottinettes-et-oui-a-bixi


Pour rappel, voici quelques articles et un éditorial sur le sujet: :unamused:

Nooon…

Québec prolonge de deux ans son projet-pilote de trottinettes électriques


*Adil Boukind, Archives Le Devoir *
La première tentative montréalaise d’implanter ces engins avait suscité de nombreuses critiques.

Ulysse Bergeron
18 h 33

Le projet pilote des trottinettes électriques en location libre-service sera prolongé pour deux ans par le gouvernement du Québec ce qui permettra aux villes intéressées de déployer ces véhicules sur deux roues sur leur territoire jusqu’en juillet 2024.

La reconduction de ce projet pilote a été annoncée en douce dans la Gazette officielle du Québec cette semaine.

Des modifications ont été apportées à la nouvelle mouture du programme pour faciliter le déploiement des flottes de trottinettes. Par exemple, les exploitants ne seront plus dans l’obligation d’offrir de formation en personnes aux utilisateurs de trottinettes électriques.

Toutefois, les entreprises de trottinettes électriques devront continuer d’offrir aux utilisateurs une formation par l’entremise d’une application mobile qui comprend de l’information sur la façon de conduire une trottinette électrique de façon sécuritaire ainsi que les règles de circulations en lien avec ce type de véhicules.

Les nouvelles dispositions du projet pilote entreront en vigueur le quinzième jour qui suit la date de la publication de l’arrêté, soit le 30 juin 2022.

Le projet pilote laisse toujours aux responsables locaux le soin de déterminer les détails techniques, notamment l’obligation ou non de point d’ancrage pour ces engins motorisés.

« La mobilité est une priorité de notre administration et nous sommes ouverts à évaluer les trottinettes avec ancrage à Montréal. Nous allons suivre avec attention le projet pilote mené par le Gouvernement du Québec », a commenté par écrit le cabinet de la mairesse Valérie Plante.

En 2019, l’unique année d’essai dans la province avait suscité de nombreuses critiques. À Montréal, l’administration avait mis un terme à l’initiative évoquant que seulement 20 % des trottinettes avaient été stationnées dans des aires réservées et que la police avait donné plus de 300 contraventions.

L’opposition au conseil municipal a pressé l’administration en place de mandater BIXI pour gérer le retour des trottinettes électriques à Montréal. Cette motion a été rejetée.

Opinion impopulaire : ça ne me dérange pas tellement que les trottinettes électriques ne soient pas laissées dans les emplacements prévus.

Pour avoir vu leur utilisation dans plusieurs villes d’Europe, ça ne m’a vraiment pas gêné et elles étaient très utilisées pour des déplacements plus courts.

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Ça serait pas un problème, si les gens savait se gérer et si certains utilisateurs faisait le strict minimum, aka pas les laissés dans le milieu d’une rue, pas les pitcher dans le Canal etc.

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Peut-être qu’avec un système de consigne qui serait seulement remboursée une fois la trottinette retournée à un point d’ancrage prévu à cette fin, finirait par avoir raison de la désinvolture des usagés?

Je les voient partout au Centre-Ville d’Ottawa et le monde en sert pas mal. Tant qu’ils ne sont pas laissés en plein milieu du trottoir ou piste cyclable, et qu’ils ne sont trop nombreux, ça me dérange pas du tout.

Trottinettes électriques en libre-service L’ennemie de Paris

PHOTO MARTIN BUREAU, AGENCE FRANCE-PRESSE

À Paris, les utilisateurs de trottinettes électriques en libre-service sont réputés pour leurs comportements téméraires.

Les trottinettes électriques en libre-service ont laissé un mauvais souvenir à Paris et à Montréal. Pour que leur retour soit garanti au Québec, des ajustements doivent être apportés.

Publié à 5h00

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Envoyé spécial


Philippe Teisceira-Lessard
Philippe Teisceira-Lessard La Presse

Passeront-elles de la place de la Concorde au boulevard de la Concorde ? Du parvis de Notre-Dame à l’île Notre-Dame ?

Alors que les trottinettes électriques en libre-service préparent leur retour au Québec, elles quittent Paris. La capitale française a récemment voté, en référendum, pour les bannir des rues et des trottoirs de la ville dès la fin du mois d’août.

Les résultats à sens unique du scrutin – 89 % des voix exprimées contre les trottinettes – cachent une fracture générationnelle entre jeunes et vieux Parisiens, a pu constater La Presse sur place, fin avril.

« Il y a un problème de génération », a assuré Fabrice Naud, un trottineur dans la force de l’âge rencontré rue de Rivoli. Il est propriétaire de son propre engin, mais partage les pistes avec les utilisateurs des trottinettes en libre-service, réputés pour leurs comportements téméraires.

Feux grillés, dépassements risqués, vitesse excessive, passager excédentaire : ils sont dangereux « surtout pour eux, mais pour les autres aussi », explique M. Naud.

Les quelques vieux qui utilisent les trottinettes en libre-service, ils ont les mêmes comportements que les jeunes. Sauf qu’il y a plus de jeunes qui les utilisent.

Fabrice Naud, un habitué des trottinettes

Lui-même n’était pas à Paris le jour du référendum, mais il aurait été déchiré s’il avait pu participer : « Je n’avais envie de faire ni du jeunisme ni du vieillisme. »

Les jeunes touristes les aiment aussi beaucoup. Anderson Sirio, un Brésilien qui visitait la Ville Lumière avec sa copine, s’apprêtait à monter avec elle – une pratique interdite. « On s’en va à la tour Eiffel », a-t-il dit. « Ça permet de voir la ville. C’est mieux que de prendre le métro. »

PHOTO PHILIPPE TEISCEIRA-LESSARD, LA PRESSE

Trottinettes et vélos en libre-service abandonnés en vrac rue Valette, dans le quartier des écoles, fin avril

En plus du comportement sur le bitume, les détracteurs des trottinettes ont un autre reproche important envers ces engins : ils se retrouvent un peu partout en ville, souvent couchés sur les trottoirs. Le nombre d’opérateurs, le nombre de trottinettes et les zones de dépôt ont été resserrés l’an dernier.

« Oh, là, là ! Ça va de mal en pis ! », soupire pourtant Christine Larcher en prenant une photo d’un amas de trottinettes rue Valette, tout près du Panthéon. Le stationnement loué par Mme Larcher est fréquemment bloqué par ces dépôts improvisés instables. « Régulièrement, je suis obligée de sortir de ma voiture pour les enlever », a-t-elle déploré.

« Ce n’est pas surveillé, il n’y a pas de policiers. »

« La déception est immense »

Le référendum parisien était consultatif, mais la maire Anne Hidalgo s’est engagée « à respecter le résultat ». À peine 7 % des électeurs se sont exprimés dans les bureaux de vote – à peine 21 – ouverts pour l’occasion. Les entreprises qui exploitent les trottinettes en libre-service ont dénoncé la tenue d’un vote uniquement en « présentiel », alors que les jeunes qui constituent l’essentiel de leur clientèle participent peu à ces exercices.

David Belliard, l’élu responsable du dossier à l’hôtel de ville de Paris, n’a pas voulu accorder d’entrevue à La Presse sur le sujet.

Lime, Dott et Tier – les trois exploitants actuellement présents à Paris – ont déploré la mort annoncée d’un moyen de transport écologique utilisé par 40 000 personnes à Paris.

« La déception est immense, pour les équipes, les usagers et nos proches qui nous soutiennent depuis le début, a indiqué Nicolas Gorse, patron de Dott, sur les réseaux sociaux. C’est aussi un pas en arrière pour Paris dans la transition vers les mobilités décarbonées. »

Les entreprises n’ont pas répondu à la demande d’entrevue de La Presse.

Ina Richard aussi est déçue. Elle arrive rue Bleue pour garer sa trottinette avant de continuer son chemin. « Je suis une utilisatrice fréquente », explique-t-elle, disant alterner entre trottinettes et vélos en libre-service. Elle n’a pas pu voter au référendum : « Ce n’était que pour les gens qui habitent sur Paris. Moi j’habite en banlieue. »

« Après, je peux comprendre aussi : les gens à trottinette font un peu n’importe quoi. J’ai aussi une voiture, et quand je viens sur Paris, les trottinettes et les vélos, c’est chiant », a-t-elle laissé tomber. « Ils ne font pas attention, ils passent et ne regardent pas. »

Les trottinettes électriques n’ont pas dit leur dernier mot au Québec

Après un départ chancelant au Québec, l’industrie de la trottinette électrique tente de remonter en selle. Le déploiement de plusieurs projets pilotes cet été devrait permettre à la province, mais aussi à la Ville de Montréal, de voir « à quel point la technologie a évolué » depuis les ratés initiaux, assurent bon nombre d’entreprises.

PHOTO HUGO-SÉBASTIEN AUBERT, ARCHIVES LA PRESSE

Les trottinettes électriques en libre-service ont été interdites à Montréal en 2020 après un projet-pilote non concluant.

« On est prêts à montrer comment nous avons grandi en tant qu’entreprise, en tant que partenaire. Les villes qui vont nous faire confiance à partir de maintenant vont voir très rapidement les nouveaux types de technologie et de véhicules dont nous disposons », affirme le responsable des relations gouvernementales pour l’est du Canada chez Lime, Robert Gardner, en entrevue avec La Presse.

Trois ans après l’abandon des trottinettes électriques en libre-service à Montréal, Laval a annoncé en avril qu’elle entendait tenter l’aventure cet été, avec un projet pilote. La Ville assure qu’elle imposera plusieurs conditions à l’opérateur pour freiner le stationnement illégal, ce qui avait mené à l’échec de l’expérience montréalaise.

Plusieurs autres villes auraient également des discussions en ce moment. Même Montréal n’a pas complètement fermé la porte : les trottinettes seront autorisées pendant l’été au parc Jean-Drapeau.

Parmi les conditions imposées par le ministère des Transports et de la Mobilité durable, on note par exemple une technologie de géoréférencement afin d’indiquer clairement aux utilisateurs la localisation précise des stations de stationnement. Cette technologie pourrait permettre d’empêcher un utilisateur de mettre fin à la réservation de toute trottinette mal stationnée. Québec réclame aussi de prévoir des zones de circulation à vitesse restreinte.

Ces derniers mois, plusieurs opérateurs de trottinettes électriques, dont Lime, Bird, Lyft ou encore Neuron Mobility, se sont inscrits au Registre des lobbyistes du Québec. La raison est presque toujours la même : faire adopter par le Ministère « des orientations favorables envers les trottinettes électriques en libre-service sans ancrage, par exemple en adoptant une réglementation municipale encadrant leur usage ».

« C’est leur dernière chance »

Pour l’expert en planification des transports à l’Université de Montréal Pierre Barrieau, la réalité est que peu ou pas d’entreprises « ont réellement su régler les problèmes qu’on a vus à Montréal en [2019, au cours du projet pilote], à savoir le stationnement illégal et les comportements délinquants ».

La technologie, ça reste qu’elle ne peut détecter quand les gens sont à deux sur une trottinette, ou quand ils sont en état d’ébriété.

Pierre Barrieau, expert en planification des transports à l’Université de Montréal

« Si ces entreprises jugent que leur technologie a évolué, qu’ils en fassent la démonstration. Mais c’est clairement leur dernière chance », glisse M. Barrieau. À ses yeux, la trottinette électrique « a finalement peut-être plus sa place en banlieue qu’en milieu urbain très dense », où les écarts potentiels sont « nombreux », selon lui.

M. Gardner, lui, assure que l’industrie « comprend que différentes juridictions veulent différentes technologies ». « On veut justement collaborer et montrer le meilleur que nous avons à offrir », dit-il. Il n’hésite pas à qualifier de « fiasco » l’arrivée du service à Montréal, qui avait abandonné les trottinettes électriques dès février 2020 en constatant qu’à peine 20 % des trottinettes utilisées en 2019 étaient stationnées dans les aires réservées. Mais depuis, « plusieurs choses ont changé », poursuit l’homme d’affaires.

« Les sanctions financières contre un individu qui met incorrectement fin à un trajet, par exemple, c’est juste beaucoup plus élevé qu’en 2020. En Caroline du Sud, où nous avons institué ce type de stationnement obligatoire, nous avons un taux de réussite de 96 % pour nos trajets. C’est un énorme changement », assure Robert Gardner.

« Convaincu » d’y arriver

Chez Bird Canada, la cheffe du marketing et des partenariats, Sara Evans Saunders, se dit « enthousiaste » devant la possibilité d’étendre ses activités au Canada et au Québec. Son groupe, qui dessert déjà 13 villes canadiennes, dont Ottawa, Edmonton et Calgary, se dit « convaincu que les trottinettes peuvent jouer un rôle important dans l’amélioration de la mobilité dans les villes québécoises ».

Quant aux technologies, tout est en place, assure-t-elle. « Chaque trottinette est suivie par GPS. La Ville peut exiger notamment des restrictions sur la vitesse de roulement dans certaines zones et sur les lieux où les véhicules sont stationnés. Notre technologie possède maintenant plus de 200 capteurs qui peuvent signaler l’état de chaque trottinette et déclencher des contrôles automatiques afin d’améliorer l’efficacité et l’état du parc », soutient la gestionnaire.

Bird dit aussi avoir mis au point « une technologie permettant de créer des espaces de stationnement virtuels qui obligent le conducteur à se garer dans une zone déterminée, et qui vérifient l’espace de stationnement à l’aide de l’appareil photo de votre téléphone portable ». « Nous exploitons ce modèle avec succès dans de nombreuses villes à travers le monde », jure Mme Evans Saunders.

Cinq participants jusqu’ici

Jusqu’ici, le ministère des Transports et de la Mobilité durable affirme que son projet pilote compte cinq participants : les villes de Montréal et de Westmount ainsi que trois entreprises, Bird Canada, Lime et Neuron Mobility. Laval, de son côté, n’a pas encore officiellement confirmé sa participation au projet, mais devrait le faire très bientôt. « Aucune autre participation n’est confirmée pour le projet à ce jour », affirme la porte-parole du Ministère, Sarah Bensadoun. En ce qui concerne le lobbyisme, ajoute-t-elle, « les entreprises Bird Canada et Neuron Mobility ont transmis au cours des derniers mois des demandes pour participer au projet pilote avec de nouveaux modèles de trottinettes électriques ». Bird Canada a été autorisée à participer au projet avec le modèle Bird Three, et Neuron Mobility avec le modèle N3.

Les trottinettes électriques deviennent légales au Québec


Une trottinette électrique circule sur la rue Rachel.
Photo: iStock

Mateo Gaurrand-Paradot
6 juillet 2023 à 8h12 - Mis à jour 6 juillet 2023 à 8h13 2 minutes de lecture

Alors que l’usage d’une trottinette électrique était interdit sur la voie publique, Geneviève Guilbault, ministre des Transports, modifie le Code de la sécurité routière et autorise son usage.

L’arrêté en question entrera en vigueur le 20 juillet, et à compter de ce moment, les trottinettes pourront rouler sur les routes du Québec limitées à 50km/h ou moins ainsi que sur toutes les pistes cyclables. Tout comme pour les cyclistes, les usagers des trottinettes électriques ne pourront pas circuler sur un trottoir, excepté en cas de nécessité.

Les trottinettes électriques en libre-service n’étaient pas complètement illégales jusqu’à la, car un projet pilote permettait à des municipalités d’autoriser un tel service sur leur territoire. Depuis cet été, les trottinettes électriques en libre-service sont de retour dans le parc Jean-Drapeau.

Plusieurs points de sécurité routière qui s’appliqueront pour les conducteurs de trottinettes :

  • Il faut être âgé d’au moins 14 ans pour conduire une trottinette électrique. Une preuve d’identité doit être gardée sur soi par le conducteur.
  • Le port du casque est obligatoire.
  • Les trottinettes électriques ne peuvent transporter de passagers.
  • Il est obligatoire d’indiquer son intention de tourner, soit par un clignotant, soit par un geste du bras.
  • Il est interdit de porter des écouteurs sur une trottinette électrique.
  • Il est interdit de boire de l’alcool, ou de consommer toutes drogues, en circulant en trottinette.
  • L’usager d’une trottinette électrique doit se soumettre aux règles du code de la sécurité routière concernant les feux d’intersections, les arrêts et les priorités de passage.

L’autorisation des trottinettes électriques par décret n’est pas forcément définitive. En effet, le décret est valide jusqu’au 20 juillet 2026.

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Parlant de trottinettes, qu’est il arrivé du projet à Laval? Je n’en ai encore vu aucune.

Rare CAQ W.