Quelques observations… (N’hésitez pas à me dire si j’ai tort sur certains éléments ou même tout.)
D’abord, la firme a relevé trois sources d’économies potentielles qui permettraient de dégager 134 millions d’économies. Les experts proposent, par exemple, d’imiter la pratique d’exo qui sous-traite à l’externe le service de chauffeurs.
Extrait tiré de l’article de La Presse.
En mars 2024, Sylvain Yelle, le directeur d’exo, a affirmé que l’utilisation de la sous-traitance permettait de faire des économies monétaires de 20% par heure de service. Par contre, exo semble avoir moins de contrôle sur la livraison du service. Exo a été particulièrement touché par un manque d’effectifs au cours des dernières années. En octobre 2023, Marc Rousseau, directeur exécutif de l’exploitation chez exo, citait le manque d’effectifs comme une cause majeure d’un taux de livraison de 98,3%, une « situation pas acceptable ».
En mai 2023, la MRC de Joliette semblait avoir des difficultés similaires avec la sous-traitance des opérations du circuit 50 à Keolis, qui sous-contractait elle-même d’autres compagnies pour offrir le service. L’histoire qui suit n’est pas nette, mais aujourd’hui, la MRC de Joliette opère désormais elle-même le circuit 50.
En mai 2022, même le cabinet du ministre caquiste des Transports affirmait que l’adoption d’un modèle d’affaires plus classique par exo permettrait « d’améliorer sa performance opérationnelle ».
Le gouvernement du Québec soutient le déploiement du programme exobus, une initiative majeure d’exo qui vise à transformer le modèle d’affaires de l’organisme puisque celui-ci deviendra propriétaire d’un parc d’autobus 100 % électriques et des infrastructures nécessaires à leur entretien. Ce projet, qui est en adéquation avec les cibles gouvernementales en matière de réduction des gaz à effet de serre (GES), permettra aussi à exo d’améliorer sa performance opérationnelle.
Extrait tiré d’un communiqué de presse du cabinet du ministre des Transports de mai 2022.
On propose aussi de réduire le nombre de véhicules en entretien préventif ou en réserve, pour maximiser le nombre de bus en circulation.
Je ne commenterai pas sur cette recommendation parce que je ne m’y connais pas assez.
On suggère également de multiplier les projets innovants comme le « transport à la demande », déjà en place dans quelques municipalités du Grand Montréal. Plutôt que de miser sur des lignes assurant un service régulier, les clients doivent demander le passage d’un autobus près de leur domicile.
Extrait tiré de l’article de La Presse.
Il y a une nuance à faire ici. Chez exo, le service service à la demande permet d’avoir « une meilleure offre avec les mêmes moyens » d’après Sylvain Yelle en juin 2024. Le rapport semble pointer vers une utilisation du transport à la demande pour faire des économies financières. Bref, le transport à la demande peut être utilisé dans divers buts.
Le rapport évoque ensuite des compressions de 180 millions qui seraient faites par les sociétés elles-mêmes. Enfin, des économies d’environ 32 millions sont décrites comme d’« autres pistes d’optimisation », qui consistent surtout à partager certaines infrastructures entre les sociétés de transport.
Extrait tiré de l’article de La Presse.
Il ne faut pas oublier que chaque territoire a ses propres spécificités. Par exemple (un exemple de mon cru), former un·e agent·e pour offrir du service à la clientèle pour l’ensemble du territoire de l’ARTM me semble un défi quasi-impossible. Le rapport annuel 2023 de l’ARTM indique que les OPTC se partagent plus de 600 lignes de bus.
Bref, avec mon peu de connaissances sur le sujet, j’ai beaucoup de craintes quant au contenu de ce fameux rapport. Il y a probablement des manières d’économiser, mais il faut le faire sans diminuer la qualité du service, sans perdre l’expertise et sans perdre la flexibilité de la structure actuelle.