Transport en commun - Discussion générale

Normalement, le comité se réunit régulièrement pour dresser un bilan des actions, mais surtout pour mettre à jour le plan d’action. Le premier plan d’action, allant de 2018 à 2023, comprenait plus de 180 mesures et un investissement de 10 milliards, en plus de confirmer le financement de tonnes de projets.

Hélas, plusieurs rencontres ont été annulées sans préavis par le gouvernement dans les derniers mois, en janvier et en février. « On n’a plus de son, plus d’images au ministère. Et on ne comprend pas vraiment pourquoi », résume M. St-Pierre à ce sujet.

« Ça nous prend un plan clair et ambitieux, sinon on ferait juste abandonner la mobilité durable à long terme. Et ça serait très inquiétant », lance la directrice générale de Piétons Québec, Sandrine Cabana-Degani, qui siège aussi au comité depuis 2020.

Un contexte budgétaire serré

Au ministère des Transports et de la Mobilité durable (MTMD), on soutient que le nouveau plan d’action de la Politique de mobilité durable n’a pas été adopté « en raison du contexte budgétaire actuel ».

Il y a quelques semaines seulement, lors de la plus récente campagne électorale partielle dans Terrebonne, tous les candidats – incluant celui de la Coalition avenir Québec, Alex Gagné, et la péquiste élue, Catherine Gentilcore – s’étaient pourtant engagés à faire appliquer la Politique de mobilité durable s’ils étaient élus.

N’empêche, « certaines actions du plan d’action 2018-2023 pourront tout de même se poursuivre […] et vont également être mises en œuvre au cours des prochaines années », affirme la porte-parole du ministère, Alexandra Houde. Plus de congestion, moins de vision ?

Sans la mise en place d’une nouvelle Politique de mobilité durable, « les dépenses en transport continueront de représenter une part toujours plus grande du budget moyen des ménages », écrivent à l’unisson une quinzaine de groupes de la société civile, qui soutiennent les membres du comité.

Il s’agit notamment du Conseil du patronat, de la Fédération des chambres de commerce, de l’Ordre des urbanistes, mais aussi de Vivre en Ville, de Vélo Québec et d’Équiterre. Tous se disent inquiets par l’abandon de la PMD.

À l’heure actuelle, la moyenne des foyers québécois consacre 17 % de son budget au transport, dont les trois quarts sont liés à la possession d’une voiture. Le coût de la congestion est aussi sur le point d’atteindre un niveau record de 10 milliards d’ici 2030, selon la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM).

« C’est pour ça qu’on veut sonner l’alarme : en prenant des décisions à la pièce, le gouvernement risque de s’éloigner de ses cibles en mobilité électrique, en intermodalité, en sécurité routière ou en transport collectif. C’est très inquiétant », conclut Mme Cabana-Degani.

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