Transport en commun - Discussion générale

Grands projets de transport Une gestion en montagnes russes

PHOTO FRANÇOIS ROY, ARCHIVES LA PRESSE

François Legault, premier ministre du Québec

Tommy Chouinard

Tommy Chouinard La Presse

(Québec) Les dernières semaines ont pris la forme de montagnes russes pour le gouvernement Legault dans la gestion de grands projets de transport dans les régions de Québec et de Montréal. À l’approche des élections générales, les rebondissements ont été nombreux… et ce n’est pas fini.

Publié à 6h00

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Le troisième lien « ajusté »

La première mouture du « troisième lien », l’un des plus grands tunnels au monde, représentait un projet pharaonique aussi coûteux que risqué. Le gouvernement cherche à rendre son projet plus acceptable avec sa nouvelle version, mais le défi reste important dans ce dossier qui est devenu national, comme le REM à Montréal. On voit difficilement comment les caquistes pourraient se passer d’un appui clair du maire de Québec, Bruno Marchand, à leur projet… qui ne présente toutefois pas de gains pour ce dernier ; il menace d’augmenter les coûts d’entretien du réseau routier de la Ville et de la priver de revenus de taxes à cause de l’étalement urbain. Le gouvernement se servira de l’annonce récente de travaux de 4 millions de dollars sur des routes de Lévis pour dire, lors de la campagne électorale, qu’il a respecté sa promesse de commencer le chantier avant la fin du mandat. Il donne une interprétation bien limitée à son engagement. Comme le dossier d’affaires doit être achevé en 2025, le débat ne sera probablement pas encore fini lors de la prochaine campagne électorale, dans quatre ans. La mise en service est prévue en 2032 seulement. C’est encore loin d’être réglé. D’autant plus que les caquistes auront fort à faire pour convaincre le fédéral d’assumer 40 % de la facture que l’on dit réduire à 6,5 milliards – ce qui est incertain. Et rappelons qu’Ottawa entend mener sa propre évaluation environnementale du projet parce que celui-ci « traverse l’un des plus grands cours d’eau au pays ».

Cafouillage sur le tramway

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, LA PRESSE

Bruno Marchand, maire de Québec

Avec son cafouillage dans le dossier du tramway de Québec, le gouvernement Legault a fait de Bruno Marchand une vedette nationale. Il a renoncé à lui imposer dans un décret des conditions – dont celle, floue, sur l’« acceptabilité sociale » – pour que le projet aille de l’avant. Ces conditions-surprises, c’était une stratégie de la « gang de Québec », inquiète de l’essor du Parti conservateur du Québec ; l’expression vient de représentants gouvernementaux. François Legault a tranché, comme il l’a dit lui-même, mais bien des ténors montréalais ont fait savoir qu’ils ne comprenaient pas ces tergiversations, d’autant que le tramway fait partie des promesses électorales de la CAQ. Après avoir rallié à sa cause la mairesse de Montréal, Valérie Plante, et l’Union des municipalités du Québec, Bruno Marchand a gagné la bataille. Il lui reste maintenant à rehausser l’appui au tramway, en baisse depuis quelques mois. Il a lancé les consultations promises en campagne électorale, mais on attend toujours les modifications au projet pour répondre aux critiques.

Annonce précipitée sur la Rive-Sud

PHOTO MARCO CAMPANOZZI, ARCHIVES LA PRESSE

Le premier ministre François Legault et la mairesse de Longueuil, Catherine Fournier, en conférence de presse à Longueuil, le 14 février dernier

Le 14 février, juste avant le déclenchement de l’élection partielle dans Marie-Victorin, François Legault a confirmé subitement le prolongement prochain du REM sur la Rive-Sud. C’est l’une de ses promesses électorales. Il a révélé que la Caisse de dépôt et placement a conclu qu’un tel projet est-ouest serait rentable. Encore une fois, M. Legault a devancé la Caisse, qui est muette depuis et qui, en février, se limitait à dire que des « études préliminaires » étaient en cours. En mars, François Legault a précisé en entrevue à Télévision Rive-Sud que le tracé envisagé se situe entre La Prairie et Boucherville – où le maire est toutefois très réfractaire au projet et n’a pas encore eu de rencontre avec le gouvernement à ce sujet. Le train électrique passerait dans l’axe du boulevard Taschereau. L’ex-députée de Marie-Victorin et nouvelle mairesse de Longueuil, Catherine Fournier, a toujours eu des inquiétudes quant à une structure aérienne qui défigurerait le Vieux-Longueuil. Québec a évoqué une structure au sol, mais François Legault a aussi indiqué ceci le mois dernier : « Dans Longueuil, évidemment, on ne peut pas mettre ça juste aérien, il y a une partie qui doit être faite de façon souterraine. » À suivre…

Report du REM de l’Est

PHOTO SARAH MONGEAU-BIRKETT, ARCHIVES LA PRESSE

Valérie Plante, mairesse de Montréal

Améliorer le transport collectif dans l’est de Montréal est un engagement électoral de la CAQ, qui misait en 2018 sur un tramway. François Legault a plutôt confié le mandat à la Caisse d’y prolonger le REM. Mais depuis l’annonce du projet de 10 milliards, CDPQ Infra essuie bien des critiques. Si Valérie Plante ne donne pas un appui clair au projet, la filiale de la Caisse l’abandonnera. Les pourparlers sont difficiles. Dans ce contexte, CDPQ Infra a décidé d’attendre à l’automne avant de déposer le projet au BAPE, ce qui reporte les audiences qui étaient prévues ce printemps à l’origine. Pour le gouvernement, ce scénario a l’avantage de maintenir le projet en vie – ce qui est important pour lui compte tenu de ses deux sièges dans l’Est – tout en repoussant après les élections les débats entourant la structure aérienne sur le boulevard René-Lévesque et l’intégration urbaine. Mais il ne pourra y avoir de mise en chantier à la mi-2023 ni de mise en service en 2029 comme prévu. Québec négocie toujours pour répondre à la demande de Valérie Plante de donner à la Ville une place à la table décisionnelle. Après des années de tergiversations et bien des discussions sur la facture, le feu vert a été donné le mois dernier pour prolonger de 6 km la ligne bleue du métro au coût de 6,4 milliards de dollars. La mise en service est repoussée en 2029.

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Revenus tirés du marché du carbone

Québec réduit la part destinée au transport collectif


PHOTO OLIVIER JEAN, ARCHIVES LA PRESSE
Le gouvernement Legault a décidé qu’il réduisait de près de deux tiers la somme minimum tirée du marché du carbone qu’il doit obligatoirement investir dans le transport collectif chaque année.

La somme minimum sera amputée de près des deux tiers

Publié à 5h00
VINCENT LARIN
LA PRESSE

Le gouvernement Legault a décidé qu’il réduisait de près des deux tiers la somme minimum tirée du marché du carbone qu’il doit obligatoirement investir dans le transport collectif chaque année.

La nouvelle, annoncée par un décret publié mercredi dans la Gazette officielle, à la veille de la mise à jour du projet de troisième lien Québec-Lévis, inquiète l’Alliance TRANSIT.

Le regroupement d’organismes pro-transport collectif y voit « un très mauvais signal » des intentions du gouvernement Legault quant à sa vision du développement du secteur.

La part minimale des sommes tirées du marché du carbone et destinées « au financement de mesures applicables aux transports et plus particulièrement au transport collectif et à la mobilité durable », auparavant fixée à 66 %, est maintenant réduite à 25 %, apprend-on dans le décret.

Notons que Québec a accumulé cette année dans son Fonds d’électrification et de changements climatiques (FECC) – autrefois appelé Fonds vert – une somme beaucoup plus importante que prévu grâce au marché du carbone, soit 1,3 milliard plutôt que 800 millions.

Les sommes en provenance de ce Fonds peuvent financer des projets de transport non collectif, mais doivent servir à la réduction des gaz à effet de serre (GES).

Comme le rappelle toutefois le cabinet du ministre de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques, Benoit Charette, il était déjà prévu que la part du FECC destinée au transport soit revue, et ce, en vertu de l’adoption de la Loi visant principalement la gouvernance efficace de la lutte contre les changements climatiques et à favoriser l’électrification (projet de loi 44), en 2020.

Mais l’Alliance TRANSIT, qui avait déjà émis des inquiétudes quant au financement du transport collectif au moment de l’adoption de ce projet de loi, s’alarme devant cette importante baisse. « C’est vraiment très bas [cette part de 25 %], on est surpris. On ne pensait pas que ce serait aussi bas », s’inquiète son coordonnateur, Samuel Pagé-Plouffe.

Projets autres que le transport

Québec indique déjà qu’il entend affecter une plus grande part de l’argent du FECC à d’autres projets de réduction des émissions de GES que le développement du transport collectif, alors que la proportion des investissements qui y sont destinés est déjà entamée.

En effet, pour l’année 2021-2022, 400 millions environ ont été accordés aux projets de transport via le FECC, soit environ 31 % du montant total, indique Rosalie Tremblay-Cloutier, attachée de presse du ministre de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques.

Une somme record de 55 milliards en projets en transports collectifs est déjà prévue par notre gouvernement au Programme québécois des infrastructures (PQI).

— Rosalie Tremblay-Cloutier, attachée de presse du ministre de l’Environnement et de la Lutte contre les changements climatiques

« Il est donc primordial de pouvoir prendre une plus grande partie du FECC pour des mesures visant à électrifier nos transports, à décarboner nos bâtiments, à réduire les émissions de nos entreprises et à adapter notre territoire au climat qui change », explique Rosalie Tremblay-Cloutier.

À noter, la somme de 55 milliards prévue au PQI pour le transport collectif inclut des investissements à venir, mais qui ne sont pas encore en chantier, ou encore les élargissements d’autoroute pour installer des voies réservées.

Si on exclut ces projets, le PQI 2022-2032 prévoit toujours plus d’argent pour le réseau routier que pour le transport collectif, soit 30,7 contre 13,4 milliards. Le gouvernement Legault s’était pourtant engagé à investir également dans les deux domaines.

Le décret de mercredi est de mauvais augure, juge l’Alliance TRANSIT, dans le contexte où la Politique de mobilité durable de Québec prévoit une augmentation de 5 % par année de l’offre de transports en commun, ce qui va normalement de pair avec davantage d’investissement.

Déjà le financement de la mobilité durable est une source d’inquiétude très importante. On est à la croisée des chemins, les villes cherchent des sources de financement et le gouvernement reconnaît que c’est un défi.

— Samuel Pagé-Plouffe, coordonnateur de l’Alliance TRANSIT

Québec se « tire dans le pied »

Selon le professeur Pierre-Olivier Pineau, titulaire de la Chaire de gestion du secteur de l’énergie de HEC Montréal, cette nouvelle n’est pas nécessairement une mauvaise chose pour ce secteur, à condition que Québec annonce bientôt comment il compte financer le transport collectif de façon durable.

« Ce qu’il faut, c’est pérenniser le financement du transport en commun et ne pas le rendre dépendant de la vente d’un produit [le carbone] dont on cherche à se défaire, explique-t-il. […] On veut ne plus émettre, on veut moins émettre, et donc les revenus du marché du carbone ne doivent pas servir à financer des infrastructures qui vont être là pendant longtemps. »

Mais le gouvernement Legault n’a pas encore proposé des solutions de rechange aux revenus du marché du carbone pour financer les transports en commun, ce que Pierre-Olivier Pineau juge inquiétant.

Dans un contexte où on n’en a pas encore, c’est dommageable de retirer du financement au transport en commun, et ça montre que le gouvernement est dans une improvisation assez complète en ce qui a trait aux changements climatiques.

— Pierre-Olivier Pineau, titulaire de la Chaire de gestion du secteur de l’énergie de HEC Montréal

Selon M. Pineau, Québec se « tire dans le pied » puisque le principal problème est « le transport dans des véhicules individuels motorisés ». « Si on n’investit pas dans les solutions de rechange, et le transport en commun en est une, on vient de se créer des problèmes pour les décennies à venir », explique l’expert.

En vue d’atteindre son objectif de carboneutralité d’ici 2050, Québec pourrait tout de même choisir d’investir l’argent du FECC dans d’autres projets qu’il juge plus efficaces, fait valoir pour sa part le directeur scientifique de l’Institut de l’énergie Trottier à Polytechnique Montréal, Normand Mousseau.

« Si on décidait de prendre cet argent et de le dédier au camionnage, à des camions électriques, ce ne serait pas du transport en commun, mais ça aurait de l’impact », explique-t-il.

Limiter la hausse de la température mondiale à 1,5 °C est toujours possible à condition de plafonner les émissions mondiales de GES au plus tard en 2025, a prévenu le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) dans un important rapport paru le 5 avril dernier.

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Ah ouais le REM Rive-sud va être souterrain dans la partie Du Vieux-Longueuil? Le fameux prolongement de la ligne jaune mais en métro Léger

Ça devient intéressant, le Public a eu 60 ans pour prolonger la Jaune…

Qu’on donne la responsabilité à la CDPQ sous le clientélisme CAQuien ! :ok_hand::grin::roll_eyes::joy:

Décidément la CAQ est aussi pourrie en matière de transports qu’en environnement. On dirait qu’ils n’ont jamais dépassé le niveau de l’ADQ et qu’ils sont encore bien loin d’arriver en ville.

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Et l’ADQ a été fondé dans les années 90!

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REM Brossard+ SRB Pie-iX sur la nouvelle carte réseau de la STM.

Je trouve que c’est quand même un Grand jour !

C’est la première fois depuis 2014 et le Train de l’est et là encore!

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Ligne REM? C’est pas très future proof ca!

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C’est étrange que les nouvelle stations du REM situées à Montréal ne sont pas indiquées sur la carte. La station Île-des-Soeurs, notamment.

Par ailleurs, il serait temps qu’ils revoient le graphisme de la carte et indiquent plus clairement les lignes à grande fréquence, comme c’est la norme dans plusieurs villes maintenant. Ça peut être indiqué par un trait plus épais pour les lignes fréquentes. De la façon dont les lignes sont représentées, la 139, avec ses 105 passages par jour dans chaque direction, semble avoir la même importance que la 21, qui ne passe que… 3 fois.

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Le tracé au niveau du bassin peel est aussi erroné. On dirait qu’ils ont pris une des premières itérations du REM lorsqu’il passait en tunnel sous le bassin.

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Effectivement. Tant qu’à afficher la ligne qui n’est pas encore ouverte, autant afficher les stations de Montréal du REM aussi. Sinon ça sert à quoi cette carte?

Mais cool!

Mais j’ai surtout hâte de voir la carte du métro inclure la ligne du REM!!

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Dans quelle station as-tu vu cette carte?

Tuiles jaunes derrière… Longueuil?

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Nope! Montmorency!

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J’ai aussi hâte de voir la carte avec les pointillés de la Ligne Bleue vers Anjou comme la carte 2004 de la STM pour le tronçon de la ligne Orange vers Laval !

official-montreal-metro-map-2004-version

https://twitter.com/AlstomCanada/status/1521982636490731521

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Transport en commun gratuit pour réduire les émissions de gaz à effet de serre

Chronique municipal de Rémy Trudel à l’émission radio Le 15-18

Municipal avec Rémy Trudel : Gratuité des transports en commun


Plus d’une centaine de villes dans le monde, comme Dunkerque, en France, offrent le transport en commun gratuitement à leur population. PHOTO : Communauté urbaine de Dunkerque

Le 15-18
Publié le 3 mai 2022

La gratuité du transport en commun est une mesure efficace pour réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES), selon le chroniqueur Rémy Trudel. Il encourage les municipalités québécoises à emboîter le pas à Beauharnois, à Candiac, à Chambly, à Carignan et à quelque 15 autres villes du Québec qui offrent le transport en commun gratuitement sur leur territoire.

Le chroniqueur cite les résultats assez fantastiques obtenus par ces municipalités, où la fréquentation du transport en commun a augmenté de 33 % à 50 %. La moitié de cette hausse est attribuable aux gens qui ont délaissé leur automobile.

Rémy Trudel estime que la gratuité du transport en commun coûterait 620 millions de dollars à la Ville de Montréal.

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La STL a publié ce matin sur SEAO un appel d’offres “pour la réalisation d’un dossier d’opportunité en vue de l’implantation d’un mode structurant de transport collectif de type service rapide par bus dans l’axe des boulevards Notre-Dame et de la Concorde à Laval”.

J’espère aussi que le le SRB sur le Corbusier sera prolongé au sud jusqu’au boulevard de la Concorde, mais bon, on verra.

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I found another one in Longueuil. I sent a message to the STM indicating that the line was incorrect and that the stations were not there. They said they’re passing on the message to the people who make the maps and should update me in the coming weeks.

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C’est un peu énervant de voir des nouvelles cartes imprimées aujourd’hui titrés réseau STM, alors que nous sommes sur le bord d’adopter une nouvelle structure tarifaire…pour l’usager, STM, STL, RTL, REM, EXO n’a pas d’importance, surtout quand sur l’île des sœurs, la station REM va essentiellement être une extension du métro. Une carte Zone A, où même île de Montréal o k mais a quelques mois de l’ouverture du REM, il y a toujours une confusion et une incompréhension du futur système venant même de la STM. J’ai hâte de voir la carte simplifie qui va être affiché dans le métro… J’espère qu’il affiche tous les modes fréquents avec une importance égale, car ce sera la réalité pour les utilisateurs.

Sans même reparler de la façon dont le SRB Pie-ix will probably be served dust sur les cartes du réseau. Nous devons cesser de traiter les divers véhicules commes ils sont en concurrence. Fréquence/vitesse/fiable = égale

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C’est aussi dans les plans de le prolonger au Nord de Le Corbusier jusqu’à Saint-Elzéar !