Résumé
Alstom garde le cap sur le tramway de Québec
Par Émilie Pelletier, Le Soleil et Olivier Bossé, Le Soleil
4 février 2025 à 04h00
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L’usine d’Alstom à La Pocatière doit fournir les rames du tramway de Québec. (Collaboration spéciale, Johanne Fournier)
Le fabricant Alstom garde le cap sur le tramway de Québec et même si la validité du contrat du matériel roulant demeure en «discussions», le contexte d’incertitude lié à une potentielle guerre tarifaire ne change pas les plans.
La multinationale française, choisie pour construire le matériel roulant du futur réseau structurant de Québec, ne voit pas poindre d’impact à l’horizon des menaces d’imposition de tarifs par les États-Unis et de la possibilité d’une riposte canadienne.
«Le tramway de Québec étant un produit assemblé à La Pocatière, nous n’anticipons pas d’impact significatif de la guerre tarifaire sur ce projet pour le moment», a assuré lundi dans une déclaration écrite au Soleil Andrée-Lyne Hallé, directrice, des relations médias et communications chez Alstom.
Au contraire, l’entreprise voit sa présence au Canada comme un avantage.
Le fait que la production des rames soit prévue en sol canadien pourrait s’avérer un plus, dans un contexte aussi incertain, plaide la porte-parole. Surtout sachant que des projets d’infrastructures majeurs peuvent contribuer à dynamiser l’économie en temps de crise.
«Il est important de se rappeler que seule Alstom a des sites de production de matériel roulant au Canada», se targue le constructeur, dont les travailleurs de l’usine du Bas-Saint-Laurent ont hérité de l’assemblage des rames. Le début du mandat à La Pocatière était à l’origine prévu en 2025. Aucun nouveau calendrier n’a depuis été partagé.
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Or, pas plus tard qu’en octobre dernier, le premier ministre du Québec, François Legault, avait laissé entendre que le contrat du matériel roulant du tramway pourrait devoir être repris, à la lumière des considérations techniques recommandées par la filiale de la Caisse de dépôt et placement, à titre de nouveau maître d’œuvre.
CDPQ Infra propose en effet de faire atterrir à Québec des véhicules plus courts alimentés par un mode hybride, différents du modèle Citadis Spirit prévu au contrat, conclu en avril 2023 entre Alstom et la Ville de Québec.
Le sort de l’entente initiale semble d’ailleurs encore flou, alors que les discussions entre le géant des transports et CDPQ Infra se poursuivent. L’analyse porte sur la plateforme retenue et la possibilité de l’arrimer avec les recommandations énoncées dans le Plan CITÉ, détaille la porte-parole d’Alstom.
En conférence de presse en décembre dernier, le président et chef de la direction de CDPQ Infra, Jean-Marc Arbaud, s’en remettait au constructeur de démontrer «que les véhicules qui sont nécessaires répondent aux attentes, aux besoins de TramCité».
«Nous sommes confiants d’y arriver», partage Alstom.
Chaque chose en son temps, dit la Caisse
Comme les fournisseurs pour le projet de tramway à Québec ne sont pas encore trouvés, il est difficile de connaître les impacts concrets qu’aurait une guerre commerciale avec les États-Unis. D’éventuelles pénalités dans l’accès aux contrats publics québécois à l’endroit des entreprises américaines forceraient néanmoins la Caisse de dépôt à adapter ses plans.
Quant à l’accélération du projet, la Caisse ne souhaitera quand même pas sauter d’étapes.
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Plus tôt en matinée lundi, le maire de Québec, Bruno Marchand, avait plaidé pour «accélérer le pas, autant que faire se peut», tout en étant conscient que les processus d’appels d’offres sont régis et prennent du temps.
«Les équipes de CDPQ Infra avancent et sont pleinement mobilisées pour planifier la réalisation du TramCité. L’avis au marché est lancé et une séance d’information avec les entreprises intéressées au projet aura lieu à la mi-février, deux mois après la signature de l’entente-cadre avec le gouvernement du Québec. Les équipes vont également de l’avant avec le lancement de divers appels d’offres», a signifié la porte-parole du projet de tramway à la CDPQ, Claudie Côté-Chabot.
«Parallèlement, nous procéderons au mois de mars à la signature de l’entente d’interface. Il s’agit d’un cadre détaillé qui permet d’assurer une coordination efficace, structurée et rigoureuse entre les partenaires à chaque phase du projet», a aussi précisé la Caisse.