Au fond, il ne faudrait pas blâmer les conservateurs fédéraux si le projet de tramway tombe à l’eau en coupant les vivres, c’est la CAQ qu’il faut blâmer pour s’être traîné les pieds pendant presque 8 ans, et pas seulement pour le tramway, mais pour tous les autres projet de TEC dans la province et être passée à côté de l’argent du fédéral, pendant que (ironiquement) d’autres gouvernements conservateurs provinciaux (on pense à l’Alberta et l’Ontario) ont profité de cet argent pour construire de nouvelles lignes de tramway et de métro léger.
Certes, il y a le REM à Montréal, mais on n’oublie facilement que le REM a vu le jour sous l’ancien gouvernement libéral de Phillippe Couillard et sous l’administration de Denis Coderre en 2016/2017, et non pas sous François Legault et Valérie Plante.
Les risques incluent notamment les poursuites judiciaires que pourraient intenter des entreprises qui auraient participé au processus d’appels d’offres initial si les exigences techniques avaient inclus des voitures d’une longueur de 35 mètres alimentées par un système hybride.
C’est la seule raison valable que je vois pour relancer le processus d’appel d’offres. Je ne comprends pas l’argument que la technologie n’existe pas ni celui qu’il faudra la développer à partir de zéro. Autant Alstom que Siemens ont déjà des trams à batteries en opération. Est-ce que je rate quelque chose?
Guilbault essaie maintenant de réparer ses propres pots cassés en essayant de convaincre Ottawa de changer une entente qui date de 2018. Par son incroyable désinvolture, la ministre a fait perdre dans le dossier du tramway un temps précieux et beaucoup d’argent à la région de Québec.
Comme c’est devenu évident que c’est totalement la faute de la CAQ si on est rendu à cet extrêmité, la ministre des transports du Québec s’est elle-même mise en position d’infériorité pour négocier une entente de dernière minute. Car dans quelques mois si les Conservateurs prennent le pouvoir le gouvernement québécois se retrouvera seul à financer cet indispensable projet de transport structurant pour l’économie de la capitale nationale.
Le gouvernement Trudeau accueille avec étonnement la demande du Québec de renégocier l’entente bilatérale de financement pour le tramway, près de 7 ans après l’avoir entériné. Ottawa y voit la preuve que le gouvernement Legault souhaite éviter la confrontation avec Pierre Poilievre, qui menace de retirer le soutien fédéral au projet si il est élu.
« Québec est à plat ventre devant Poilievre », assène une source fédérale bien au fait du dossier. « Cette demande est irréaliste ».
Je crois plutôt que la CAQ a réussi son coup! Depuis le début, ils ont tout fait pour discréditer le tramway et lui mettre les bâtons dans les roues. C’est très clair qu’officieusement ils ne souhaitent pas voir le projet se concrétiser, et encore moins devoir en éponger la facture.
Ils sont parvenus à suffisamment ralentir le projet pour en compromettre la réalisation, sans officiellement porter l’odieux de l’annuler. Pendant ce temps, la facture explose, la polarisation fait son oeuvre, l’appui au projet s’amenuise, et coup de grâce, nous sommes à la veille d’une élection fédérale qui couronnera un populiste qui a publiquement craché sur le projet et le maire qui le porte. Le financement fédéral sera retiré, le contexte économique se prête bien aux coupures, et la CAQ devra “à contrecoeur” mettre ce projet au rancart en rejetant le blâme sur Ottawa.
Je parie que peu de larmes seront versées par nos valeureux députés de la CAQ (même Drainville devrait être capable de les retenir!), et que certains devront faire un effort pour cacher leur sourire en coin. Réussir à venir à bout de ce projet logique défendu avec fougue par Labeaume et ensuite Marchand, il faut le faire…
N.B.: Évidemment, malgré cette caricature cynique, j’espère bien voir le projet aller de l’avant, avec ou sans l’argent d’Ottawa
Québec veut rouvrir l’entente sur le financement du tramway
La ministre des Transports et de la Mobilité durable, Geneviève Guilbault, demande à Ottawa de revoir les modalités de l’entente bilatérale intégrée portant sur le financement des projets d’infrastructures, sans quoi le Québec risque d’échapper les sommes promises par le fédéral pour financer le tramway advenant l’élection des conservateurs de Pierre Poilievre.
S’ils ne revoient pas le financement, il sera presqu’assurément perdu.
Ce sera la faute de la CAQ mais on sera encore plus en mauvaise posture, alors je préférerais que l’entente soit revue et que le financement soit sécurisé.
Bien que ce sera navrant, je préfère nettement le contraire: rouvrir une entente à la dernière minute parce qu’on a poirauté pendant des années créera un précédent que tout le monde se permettra d’abuser.
La ministre des Transports, Geneviève Guilbault, doit cesser de «se cacher» concernant le dossier du tramway de Québec, estime le ministre fédéral Jean-Yves Duclos.
Tramway : au fédéral de se mettre en « mode solution », dit Geneviève Guilbault
S’il ne veut pas modifier l’entente sur le tramway, signée en 2018, le gouvernement fédéral doit se mettre « en mode solution » pour sécuriser le financement du projet, estime la ministre des transports. Geneviève Guilbault croit que son vis-à-vis à Ottawa, Jean-Yves Duclos, doit en faire plus s’il veut s’assurer que le projet se réalise.
La ministre des Transports et de la Mobilité durable du Québec, Geneviève Guilbault, n’a pas l’intention de s’asseoir avec le ministre des Services publics et de l’Approvisionnement, Jean-Yves Duclos, pour discuter du financement du tramway tant et aussi longtemps qu’elle n’obtiendra pas de garanties qu’Ottawa financera 40 % du projet.
Je ne vois pas en quoi ça va retarder le projet que de s’assurer que le financement soit là encore dans 3-4 ans quand sera venu le moment pour le fédéral de payer les factures?
Actuellement si on réouvre l’entente, je ne vois aucun risque de la perdre à part pour la bonifier.
Maintenant c’est entièrement la faute de la CAQ si on est rendus là mais je préfère la réouverture de l’entente à la perte quasi-assurée de 1,4 milliards.
Il va falloir montrer les factures… pour la réalisation du projet qui ne va se mettre en branle que dans 1-2 ans. Le futur gouvernement conservateur aura alors tout le loisir de refuser de payer.
La ministre veut le cash en amont pour se prémunir contre le prochain gouvernement.