Tourisme

Résumé

Voyages Où peut-on en avoir pour son dollar ?

PHOTO CHRISTINE WISE, ARCHIVES THE NEW YORK TIMES

Front de mer à Geworge Town, capitale des îles Caïmans

Pas de doute, les Québécois veulent continuer de voyager malgré la faiblesse de notre devise canadienne. Dans ce contexte, le choix de la destination peut faire toute la différence. Dans quels pays, donc, un Québécois se sentirait-il plus riche ou… très pauvre ? Tour d’horizon en dix destinations.

Publié à 5 h 00

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Isabelle Dubé La Presse

](La Presse | Isabelle Dubé)

Où on se sent plus riche

Tunisie

PHOTO AMMAR AWAD, ARCHIVES REUTERS

Sousse, station balnéaire de l’est de la Tunisie, est reconnue pour ses immenses plages de sable fin.

Coût de la vie : 55,1 % inférieur à celui du Canada.

Trio dans un resto rapide : 7 $ (15 $ au Canada)

Hôtel 3 étoiles pour 2 (5 juillet) : de 47 $ à 112 $

« Ceux qui boudent la Floride risquent de se retrouver sur les plages tunisiennes, affirme Justin Bordeleau, de Voyages Arc-en-ciel. On n’a jamais vendu autant de séjours en Tunisie, notamment les trois semaines avec vols directs en formule tout inclus à 2500 $. Les gens peuvent faire des excursions dans des endroits magnifiques et dépaysants. » Le Maroc n’est pas cher non plus et se compare à la Tunisie, soutient Sandra Trépanier, d’Explorateur voyages, qui organise des excursions partout dans le pays.

Viêtnam

PHOTO JAMES MACDONALD, ARCHIVES BLOOMBERG

La vieille ville de Hội An, dans la province de Quảng Nam, est prisée des touristes, notamment pour ses excursions sur le fleuve Thu Bôn, l’un des plus pittoresques du pays.

Coût de la vie : 54,5 % inférieur à celui du Canada.

Trio dans un resto rapide : 6,75 $ (15 $ au Canada)

Hôtel 3 étoiles pour 2 (5-6 juillet) : de 21 $ à 78 $

« En Asie du Sud-Est, on en a vraiment pour notre argent pour l’hébergement, les repas et les transports, indique Sandra Trépanier, qui organise des séjours sur mesure avec chauffeurs au Viêtnam. La nourriture est excellente, les gens sont gentils et les paysages diversifiés (plages, montagnes, rivières). C’est plus avantageux que la très touristique Thaïlande et plus intéressant que le Laos. »

« Attention, prévient la chroniqueuse voyages Marie-Julie Gagnon, parce que quand on se sent soudain bien riche, on peut se laisser emporter par tout ce qu’on peut se procurer et on n’économise plus. »

Colombie

PHOTO FEDERICO RIOS, ARCHIVES THE NEW YORK TIMES

Une touriste prend une photo alors qu’elle navigue sur le Magdalena, fleuve le plus important de Colombie, près de Mompox, ville patrimoniale du nord du pays.

Coût de la vie : 52,5 % inférieur à celui du Canada

Trio dans un resto rapide : 10,42 $ (15 $ au Canada)

Hôtel 3 étoiles pour 2 (5 juillet) : de 52 $ à 168 $

« J’ai fait deux semaines en transport collectif en Colombie aux Fêtes avec trois enfants de 7, 9 et 11 ans dans des zones rurales et modestes, relate Justin Bordeleau, de Voyages Arc-en-ciel. Les cartels de la drogue, la criminalité et la corruption volent le show dans les médias, mais à aucun moment on ne s’est sentis en danger. Les gens sont accueillants, le coût de la vie est ridicule, il y a du patrimoine, de la nature, du culturel à voir. On a adoré ! Il ne faut toutefois pas être pressé quand on se déplace. »

Albanie

PHOTO MARIA MAVROPOULOU, ARCHIVES THE NEW YORK TIMES

Gjirokastër, dans le sud du pays, est classé au Patrimoine mondial de l’UNESCO. La municipalité à l’architecture ottomane attire de plus en plus de touristes.

Coût de la vie : 30,3 % inférieur à celui du Canada

Trio dans un resto rapide : 12,42 $ (15 $ au Canada)

Hôtel 3 étoiles pour 2 (5-6 juillet) : de 40 $ à 170 $

« Voisine de la Grèce, l’Albanie est la prochaine Croatie, déclare Andrew D’amours, de Flytrippers. C’est beau, pas cher, sûr et encore authentique. Les infrastructures touristiques ne sont pas aussi développées qu’ailleurs en Europe, mais l’Albanie est en train d’ouvrir un nouvel aéroport directement sur la côte. D’ici quelques années, ça va se développer en fou et ce sera bondé. C’est l’endroit où aller avant que ça devienne trop populaire. C’est mon coup de cœur. J’y suis allé deux fois. »

Cuba

PHOTO LISETTE POOLE, ARCHIVES THE NEW YORK TIMES

Le secteur touristique cubain n’est toujours pas revenu à son niveau prépandémie.

Coût de la vie : 30,9 % inférieur à celui du Canada

Trio dans un resto rapide : 9,95 $ (15 $ au Canada)

Hôtel 3 étoiles pour 2 (5 juillet) : de 39 $ à 178 $

« Cuba ne s’est pas complètement relevé de la pandémie, constate Justin Bordeleau, de Voyages Arc-en-ciel. Mais parce que les gens veulent continuer à voyager dans un contexte économique plus difficile et avec un budget restreint, Cuba entre dans l’équation. On va les diriger vers les bonnes chaînes, celles qui ont des ententes négociées avec plus de stabilité pour ce qui est de l’approvisionnement. Je ne te raconterai pas de salades. Ça reste très inégal. L’expérience ne sera pas pareille d’une semaine à l’autre. »

Où on se sent plus pauvre

Suisse

PHOTO ARND WIEGMANN, ARCHIVES REUTERS

Le chocolatier Confiserie Sprüngli, à Zurich, connu notamment pour ses macarons Luxemburgerli.

Coût de la vie : 71,2 % plus élevé qu’au Canada

Trio dans un resto rapide : 24,36 $ (15 $ au Canada)

Hôtel 3 étoiles pour 2 (5 juillet) : de 272 $ à 795 $

Bon nombre de Québécois rêvent d’aller au pays des montagnes, du chocolat et des montres coûteuses. La destination est sûre, calme, propre, avec des paysages époustouflants… Et lorsque la caissière à l’épicerie vous demandera si vous voulez un cornet (sac) pour transporter vos achats, vous aurez aussi le souffle coupé en regardant votre facture. Aliments, hôtels, restaurants, transports publics, vêtements, tout est plus cher en Suisse. « La Suisse, c’est traumatisant, affirme Marie-Julie Gagnon. Ce n’est pas rare d’acheter du chocolat pour 100 $. » Le salaire moyen des Suisses est nettement plus élevé que celui des Canadiens.

Islande

PHOTO ANDREW TESTA, ARCHIVES THE NEW YORK TIMES

La station thermale Blue Lagoon, dans le sud-ouest de l’Islande

Coût de la vie : 48 % plus élevé qu’au Canada

Trio dans un resto rapide : 26,92 $ (15 $ au Canada)

Hôtel 3 étoiles pour 2 (5 juillet) : de 209 $ à 548 $

La célèbre destination des volcans aux noms imprononçables, des geysers, du Blue Lagoon, plongée dans le noir plusieurs mois par année, mais qui offre un soleil de nuit en été, a toujours coûté cher, sauf lors de la crise économique de 2008. « Lorsqu’il y avait un vol direct à bas prix Montréal-Reykjavik, les gens disaient : tant pis si ça coûte plus cher là-bas, parce que le billet n’est vraiment pas cher. Mais le transporteur islandais à bas prix WOW Air a fait faillite », rappelle la chroniqueuse voyages Marie-Julie Gagnon, qui indique l’importance dans l’équation du billet d’avion. À l’inverse, partir en Asie pour une courte période ne vaudra pas la peine à cause du prix du billet d’avion.

Îles Caïmans

Coût de la vie : 86,2 % plus élevé qu’au Canada

Trio dans un resto rapide : 20,75 $ (15 $ au Canada)

Hôtel 3 étoiles pour 2 (5 juillet) : de 283 $ à 497 $

« Dans cette région des Caraïbes, Antigua, Barbade, les îles Caïmans, ce sont des pays qui recherchent du tourisme de luxe, observe Justin Bordeleau. Ils veulent jouer la carte du profil du voyageur, avec des prix qui ne sont pas accessibles pour tout le monde. C’est un choix stratégique. Ceux qui vont là-bas avec leur beau grand voilier et dans leur deuxième résidence secondaire de paradis fiscal ne craignent pas les restaurants chers et aiment les petites boutiques de type Chanel. »

Norvège (et autres pays scandinaves…)

PHOTO OLIVIER JEAN, ARCHIVES LA PRESSE

Tromsø. ville du nord de la Norvège, est surnommée le « Paris du Nord »

Coût de la vie : 26,2 % plus élevé qu’au Canada

Trio dans un resto rapide : 18,88 $ (15 $ au Canada)

Hôtel 3 étoiles pour 2 (5 juillet) : de 130 $ à 350 $

Les spectaculaires fjords de la Norvège font rêver et n’ont rien à voir avec celui du Saguenay, désolé. Oui, les Québécois ont souvent envie d’aller dans les pays scandinaves pour diverses raisons : les paysages, l’architecture innovante, leur modèle de société, les Vikings, la Laponie ou le groupe ABBA. Or, les pays scandinaves n’ont jamais été abordables pour les Canadiens. Les taxes sont élevées, car elles servent à financer le modèle de société qui fournit une meilleure qualité de vie, mais les salaires des Scandinaves sont généralement plus élevés.

États-Unis

PHOTO JEENAH MOON, ARCHIVES THE NEW YORK TIMES

Le coût de la vie à New York est nettement plus élevé qu’à Montréal.

Coût de la vie : 11,3 % plus élevé qu’au Canada

Coût de la vie : 72,0 % plus élevé à New York qu’à Montréal

Trio dans un resto rapide : de 15,83 $ et 17,26 $ à New York (15 $ au Canada)

Hôtel 3 étoiles pour 2 (5 juillet) : de 275 $ à 657 $ à New York

« Avant, tout le monde allait aux États-Unis et ne calculait le taux de change qu’en ajoutant un petit pourcentage et c’était correct. Mais plus maintenant, constate Andrew D’Amours. Avec l’inflation qu’il y a aux États-Unis, tout est rendu cher, et combiné au taux de change, c’est fou. C’est aussi trompeur, parce que tu te dis que c’est proche et que tu n’as pas besoin de payer de billet d’avion. Mais après deux jours, tu te rends compte que tu aurais dû payer un billet d’avion pour aller dans une destination plus loin et moins chère. Avec le contexte actuel, c’est une raison de plus de ne pas y aller. »

Méthodologie

Nous avons consulté les taux de change, Hellosafe, Milesopedia, Trivago, l’Indice Big Mac, Numbeo (fournisseur de données participatives sur le coût de la vie dans divers pays du monde) et quatre spécialistes en voyages pour comprendre ce que les voyageurs québécois recherchent.

Nos experts :

  • Marie-Julie Gagnon, autrice de livres sur les voyages, chroniqueuse voyage
  • Sandra Trépanier, conseillère en voyages sur mesure chez Explorateur voyages
  • Andrew D’amours, cofondateur de Flytrippers, qui aide les Canadiens à « voyager plus pour moins »
  • Justin Bordeleau, président de Voyages Arc-en-ciel à Trois-Rivières et à Shawinigan-Sud
Résumé

Comment j’ai épargné 14 500 $ en Europe

PHOTO DAVID BOILY, ARCHIVES LA PRESSE

Si vous désirez visiter la Provence à petit prix, envisagez l’échange de maisons !

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Marie-Eve Fournier La Presse

](La Presse | Marie-Eve Fournier)

Il semble y avoir deux sortes de voyageurs. Ceux qui ne jurent que par les hôtels très confortables et les autres, prêts à essayer des façons moins coûteuses et traditionnelles de voir le monde.

Publié hier à 19 h 26

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Ces dernières années, j’ai limité fortement le coût de mes voyages estivaux en famille en ne payant pas un sou de logement. J’ai échangé ma maison. Cela m’a permis de visiter Barcelone, Paris, Toulouse, Madrid, ainsi que les environs d’un charmant petit village près d’Aix-en-Provence.

En tout, ces échanges ont totalisé 10 semaines, soit 70 nuits, au beau milieu de l’été. Chacun fut impeccable.

Combien ai-je économisé au bas mot ? Pour le découvrir, j’ai regardé le prix des chambres d’hôtel dans les villes visitées. Pour chacune, j’ai privilégié l’option la moins chère pour une famille, soit des hôtels à 3 étoiles.

En tenant compte des prix actuels⁠1, je calcule que l’échange de maisons m’a permis d’épargner au moins 14 500 $. Cela équivaut à une moyenne de 207 $ par nuit, un montant inférieur à la moyenne montréalaise (261 $) en août 2024, selon des données colligées de CoStar publiées par Radio-Canada.

En élevant mes exigences d’un cran et choisissant des hôtels dans la moyenne, et non pas les plus économiques, je pourrais sans aucun doute prétendre à une économie de plus de 20 000 $. Et ce montant n’inclut que la portion logement du voyage.

En prime, j’ai pu bénéficier chaque fois d’espaces bien plus vastes et verts, parfois d’une piscine, et toujours d’atouts agréables ou utiles comme un parasol et des serviettes de plage, des vélos, une cuisine et son garde-manger rempli, une salle de lavage, un siège d’auto, des jouets, une glacière, et même un magnifique figuier rempli de fruits juteux.

Quant à l’échange de voitures, il représente en Europe un rabais de 500 à 1000 $ par semaine. Là encore, la faiblesse du huard nous joue des tours. J’ai tenté cette expérience à deux reprises seulement, puisque les transports en commun dans les villes européennes sont efficaces. Mon assureur a demandé une photo du permis de conduire de mon invité, mais cela n’a pas eu d’incidence sur la prime. Pour la maison, il ne voyait pas l’intérêt d’être prévenu.

Et si j’avais comparé avec la plateforme Airbnb ? Les familles qui veulent deux chambres et une cuisine apprécient particulièrement cette plateforme. J’ai aussi fait le calcul des coûts pour mes 70 nuits et c’était encore plus cher que l’hôtel.

En favorisant encore une fois les options les moins chères, je suis arrivée à une économie totale de 15 500 $. Une moyenne de 221 $, donc, en incluant les frais de nettoyage et de réservation qui font grimper la facture finale.

Bien sûr, l’espace est plus spacieux, plus agréable, ce qui justifie sans doute l’écart de prix. Les utilisateurs s’en plaignent néanmoins, car au départ, l’idée derrière Airbnb était de faire diminuer le coût des voyages.

Mes calculs ne sont pas parfaits, puisque j’utilise des prix d’aujourd’hui pour des voyages réalisés dans les sept dernières années. Comme on sait, l’inflation a changé la donne. Certes, ils donnent une idée des économies que vous pourriez faire dans l’avenir.

Et en tenant compte des économies indirectes, je suis convaincue que je serais arrivée au même résultat. Prenons uniquement l’exemple des repas. Quand on s’installe dans une maison, on fait son café du matin, on y déjeune, on s’achète des bouteilles de vin pour l’apéro, on se bricole des pique-niques, on passe chez le traiteur après une journée bien remplie pour se reposer.

Mais le plus beau, c’est qu’en l’absence de logement à payer, on peut prendre son temps.

Lors d’une canicule en Provence, pensez 44 ou 45 degrés, nous avons passé six jours sur le bord de la piscine, à lire et à manger du gelato. Ces journées ne coûtaient rien ! Quand le logement est gratuit, rester une ou quatre semaines à destination a peu d’impact sur le budget si on ne fréquente pas les restaurants tous les jours.

Si on aime les animaux et que les responsabilités ne nous rebutent pas, on peut aussi voyager à peu de frais en offrant ses services de gardiennage.

Sara a séjourné gratuitement pendant un mois dans un domaine de cinq étages à Chennevières-sur-Marne, en banlieue de Paris. En échange, elle gardait deux chats. « C’était tellement grand, ma sœur est venue nous visiter avec sa fille. On prenait la petite Fiat pour aller au marché, le train pour visiter Paris et les environs », m’a-t-elle raconté. Le site Nomador fonctionne comme un site de rencontre sur lequel les propriétaires d’animaux magasinent leur gardien.

Lorsque je raconte mes échanges de maisons, je vois souvent de l’inconfort dans les regards.

— Quoi, tu laisses des étrangers fouiller dans tes bobettes ?

— Tu n’as pas peur de te faire voler des choses, de t’en faire briser ?

— Il me semble que je serais mal à l’aise de dormir dans le lit de quelqu’un d’autre…

Je comprends ces a priori, ces malaises. Mais j’ai le sentiment que les plateformes comme HomeExchange rassemblent des membres partageant les mêmes valeurs de respect et de confiance.

De plus, chaque membre est évalué par ses pairs, ce qui accroît la pression pour être impeccable et recommandable. Et, par un phénomène que je ne pourrais expliquer, après trois heures dans une maison à ouvrir quelques armoires pour voir où sont les choses et à découvrir le contenu des bibliothèques, on s’y sent vraiment comme chez soi.

Le plus grand inconvénient de la formule est le temps qu’elle requiert. Il faut proposer beaucoup d’échanges, attendre les réponses, s’entendre sur des dates, discuter par visioconférence. Avant le jour J, un grand ménage s’impose.

L’échange de maisons n’est peut-être pas fait pour tout le monde, mais il représente une option enrichissante pour ceux qui souhaitent explorer le monde autrement, sans se ruiner.

  1. Les prix ont été colligés sur la plateforme Expedia pour des dates en août prochain. Au cœur de Barcelone, on ne trouve pas vraiment de chambre à deux lits à moins de 325 $ canadiens la nuit. À Toulouse, un budget de 150 $ suffit, alors qu’à Madrid, les chambres à 200 $ ne manquent pas. Dans la région d’Aix-en-Provence, il y a des choix intéressants à 175 $. Du côté de Paris, presque toutes les chambres d’hôtel appropriées pour une famille sont affichées à plus de 400 $ la nuitée.

Quoi faire au Québec cet été?

Par Isabelle Pion, La Tribune

30 mars 2025 à 04h00

Tourisme Cantons-de-l’Est dévoilera trois trajets de vélo testés par le cycliste Dominick Ménard. (Dominick Ménard/Tourisme Cantons-de-l’Est)

CHRONIQUE / On sera nombreux, pendant la belle saison, à demeurer en sol canadien… ou au Québec. Alors que l’industrie touristique se prépare à une saison occupée, voici des nouveautés qui apparaissent sur le radar.


En mode vélo

Les chemins de traverse se multiplient dans les Cantons, et Tourisme Cantons-de-l’Est (TCE) les met en valeur en proposant de nouveaux trajets, notamment pour le vélo de gravier.

Parmi les nouveaux itinéraires proposés, la boucle Sir Lyster (34 km), dans la Vallée de Coaticook. L’itinéraire promet de beaux points de vue et un arrêt possible pour la baignade au lac Lyster.



Le Val-Saint-François, qui propose déjà une offre variée de trajets dans ses campagnes, ajoute à ses propositions la Boucle des Érables (45 km), qui traverse champs et érablières et qui offre un coup d’oeil sur le mont Orford.

Les possibilités sont multiples; on peut d’ailleurs les consulter dans le guide vélo de TCE.

Jusqu’à maintenant, ceux que j’ai testés m’ont permis bien souvent de découvrir des secteurs jusqu’ici inexplorés.

Les plus aventureux pourront aussi s’élancer sur l’un des trois circuits testés par le cycliste Dominick Ménard, cet ancien champion de vélo de montagne qui a pédalé de la Colombie-Britannique à l’Argentine.

Ces itinéraires seront dévoilés dans un peu plus d’un mois.


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Vélo électrique et décors ruraux dans la Vallée de la Coaticook

«Ce sont des circuits développés presque sur l’ensemble du territoire», décrit la porte-parole de TCE, Shanny Hallé, en soulignant que ceux-ci proposent des thématiques différentes.



Par ailleurs, dans Chaudière-Appalaches, la station touristique Massif du Sud proposera dès cet été du vélo de montagne avec quelques km de pistes. Le projet prévoit également une pump track, un parc de progression et une boutique de location.

La tour d’observation devrait être prête l’été prochain au sommet du mont Hereford. (Équipe A architectes/Esquisse)

En mode rando

Toujours du côté des Cantons-de-l’Est, les randonneurs qui accèdent au mont Hereford pourront découvrir la nouvelle tour d’observation, qui doit être accessible à compter de cet été.

La nouvelle structure d’acier et de verre comptera 80 marches qui mèneront à une vue de 360 degrés sur la région.

Dans Lanaudière, le parc régional de Kilkenny ouvrira officiellement ses portes en 2025 (MRC de Montcalm)

De nouveaux terrains de jeux à surveiller

Dans Lanaudière, le parc régional de Kilkenny ouvrira officiellement ses portes en 2025. Il sera situé dans la municipalité de Saint-Calixte, sur une ancienne carrière de pierres.



On pourra y faire de la randonnée en été, de même que du ski de fond et de la raquette en hiver. Si la date officielle d’ouverture n’est pas encore établie, on souhaite accueillir les premiers visiteurs en début de saison estivale.

Selon la MRC de Montcalm qui est derrière ce projet, le parc abrite plus de 80 espèces animales et près de 400 espèces végétales.

Du côté des Laurentides, Huttopia s’installera cet été dans le parc Éco-Laurentides, à Mont-Blanc.

Ce sera la deuxième adresse de l’entreprise française au Québec, après Sutton. Le site regroupera 20 chalets, de même que 50 tentes en toile et en bois. On pourra même y faire du canot-camping… ou du canot glamping.

Huttopia comptera quelque 130 sites à travers le monde, entre autres en France, en Espagne et aux États-Unis. En 2025, Huttopia souffle 25 bougies, et le site de Sutton aura 10 ans.

Huttopia a ouvert son premier site québécois à Sutton (notre photo) il y a 10 ans. Les Laurentides suivront prochainement. (Huttopia Sutton)

Une kyrielle d’hébergements

Plusieurs établissements proposent cet été de nouveaux hébergements. La liste est longue, mais en voici quelques-uns.

Plusieurs prêts à camper Étoile feront leur apparition à la Sépaq. C’est le cas, par exemple, à la réserve faunique de Mastigouche en Mauricie, où les unités fonctionnent en partie à l’énergie solaire.

Du côté des Sentiers pédestres des 3 Monts de Coleraine (dans Chaudière-Appalaches), on ajoute trois nouveaux hébergements dans le secteur du mont Caribou, qui doivent être prêts en juillet prochain. Si vous êtes adepte de rando et que vous n’êtes jamais passé dans le secteur un peu à l’écart des grands centres, ce réseau de sentiers vaut le détour.



Je vous en parlais aussi il y a quelques mois: on peut maintenant louer des prêts à camper dans le secteur de la forêt ancienne du parc régional des Grandes Coulées.

Si vous étiez en panne d’inspiration, voilà un monde de possibilités…

Suggestions, questions, commentaires? Écrivez-moi à isabelle.pion@latribune.qc.ca

Suivez-moi sur Instagram: isabelle.pion

Résumé

Randonnées dans les hauteurs

Nathalie Schneider
Collaboration spéciale

29 mars 2025

Photo: Daniel Desmarais Le sentier des Cimes, dans les Laurentides

Ce texte fait partie du cahier spécial Plaisirs

Quatre parcours au Québec pour se fondre dans le décor et prendre de la hauteur devant un panorama grandiose.

L’Acropole des Draveurs au parc national des Hautes-Gorges-de-la-Rivière-Malbaie, dans Charlevoix

Sa réputation de parcours difficile précède chaque mètre de ce sentier de 10 km (aller-retour), dont le nom est celui que l’écrivain Félix-Antoine Savard donne à une paroi de la montagne des Érables dans l’un de ses poèmes du recueil Le Bouscueil. Une manière de rendre hommage à sa topographie culminante, dont le sommet se gagne au prix d’une ascension de 875 m tout en lacets et en marches rocheuses. Il représente un tel défi qu’on y interdit les départs après 12 h ou 14 h, selon la saison, pour éviter que les randonneurs se laissent surprendre par l’obscurité en redescendant. La montagne des Érables, où s’épivarde le sentier, est en grande partie protégée par la réserve écologique des Grands-Ormes, à cause de la présence significative d’ormes d’Amérique et de frênes noirs, rarement observés en milieu aussi nordique. Les sections escarpées n’y manquent pas, ce qui donne lieu à de saisissants points de vue. Après une ascension soutenue de quelques heures, on parvient au premier sommet (il y en a trois), où les arbres se raréfient au fur et à mesure de l’escalade au profit de la toundra alpine, composée de broussailles, de mousses et de graminées. Là se trouve le parfait avant-poste pour contempler la vallée et la rivière Malbaie, qui se fraie un chemin miroitant en contrebas. Spectaculaire !

Départ du camping du Pin-Blanc. Il faut compter environ six heures pour faire l’aller-retour.

Photo: Steve Deschênes pour la SEPAQ Parc national des Hautes-Gorges-de-la-Rivière-Malbaie

Le sentier des Cimes, dans les Laurentides

Ce nouveau parcours sur trottoir de bois à la cime des arbres se distingue par son accessibilité universelle et l’originalité de son infrastructure. La passerelle de 1350 m, légèrement ascensionnelle, offre tout le long des points de vue extraordinaires sur les paysages laurentiens. Une option parfaite pour ceux dont la condition physique ne permet pas de grimper à pied sur un sentier de randonnée. Au sommet, une tour panoramique se dresse à 40 m de hauteur, ce qui multiplie les sensations fortes en guise de point d’orgue. Tout au long du circuit, des panneaux éducatifs — sur la faune et la flore locales, surtout — donnent aux promeneurs une foule d’informations, notamment aux plus jeunes. Ceux-ci — et d’autres personnes téméraires — pourraient également aimer traverser le filet suspendu dans le vide, qui donne à l’expérience un petit défi de plus. Vertigineux !

De nombreuses activités sont programmées, notamment pour les familles : Sentier nocturne (12 avril) et Pâques (18 avril), entre autres.

Photo: Daniel Desmarais Sentier des Cimes

Le sentier Les Graves du parc national Forillon, en Gaspésie

Considéré à juste titre comme l’un des plus beaux sentiers de randonnée du Québec, ce parcours est un véritable balcon sur la mer. Sur une distance non négligeable de 15 km (depuis Grande-Graves) ou de 9 km (depuis l’Anse-aux-Américains), il longe des anses et des plages de galet et, surtout, l’immensité du golfe du Saint-Laurent. S’il ne présente aucun défi technique, ce sentier est une invitation à contempler le « bout du monde », depuis le cap Gaspé, et de marquer un arrêt au belvédère qui domine magnifiquement la baie du même nom. Alors que les falaises tombent obliquement dans les flots tourmentés, on peut voir se prélasser quelques phoques communs sur les rochers en contrebas, comme sur la plage aux Amérindiens. Aux segments boisés succèdent des prairies ouvertes qui donnent à la randonnée une amplitude visuelle supplémentaire. Au bout du sentier, on aboutit, après une bonne montée, au phare de Cap Gaspé qui, du haut de ses 9 m, se dresse au-dessus du grand bleu. C’est un classique et on ne s’en lasse pas.

Un sentier en poudre de roche est également accessible aux randonneurs et aux cyclistes. Les chiens sont admis en laisse. Tarif d’accès au parc : 9 $ (gratuit pour les 17 ans et moins).

Photo: Mathieu Dupuis Parc national Forillon

Le sentier des Pics du parc national des Monts-Valin, au Saguenay–Lac-Saint-Jean

Vous n’avez jamais osé vous lancer, mais l’envie vous démange de tenter une longue randonnée sur deux jours avec nuit en refuge ? C’est l’une des plus belles façons de s’abreuver de vastes panoramas tout en prenant le temps de se brancher au rythme de la nature. Foi de randonneuse : il n’y a rien comme arriver à un refuge à la fin d’une journée de marche, allumer un bon feu et croquer dans des victuailles revigorantes tout en assistant au coucher du soleil sur les flancs boisés. La randonnée des Pics vous offre cette chance de vous attarder sur un sentier de 25 km qui traverse d’est en ouest l’un des plus beaux parcs nationaux du réseau de la SEPAQ. Chemin faisant, on enchaîne les sommets, de 300 m à 980 m, ces fameux « pics » qui révèlent de magnifiques points de vue sur les remarquables monts Valin au cœur de l’érablière à bouleaux jaunes et de la flore boréale. Sublime !

Service de navette et de transport des bagages sur demande. Si on ne fait que l’aller, l’idéal est de passer deux nuits en refuge ou en chalet (Le Pionnier, La Muse, La Sauvagine ou Le Boréal).

Photo: Steve Deschênes pour la SEPAQ Parc national des Monts-Valin

Ce contenu a été produit par l’équipe des publications spéciales du Devoir, relevant du marketing. La rédaction du Devoir n’y a pas pris part.

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L’hiver au parc régional Montagne du Diable
Direction Ferme-Neuve, dans les Hautes-Laurentides, pour une randonnée dans la poudreuse et une nuit en abri.

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Ca va être la m…pour AC moins pour Transat. Tiens étant en Europe, sais tu si il y a moins d’américains qui visitent le Canada (Montréal, Québec par exemple) ou bien pas de changement à date? Merci pour ton retour (ex pnc aussi SN SR LX RG TP). :wink:

Il est trop tôt pour avoir des chiffres et il y a pour le moment trop de facteurs qui pourraient changer et influencer les résultats. La seule chose qui est sûre actuellement: c’est l’imprévisibilité des décisions de Trump dont on ne peut même plus essayer de prévoir la logique, s’il y en a une…

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Des compagnies aériennes comme WestJet, Air Canada et Porter ont déjà revu leurs offres de services pour cet été afin de composer avec la baisse du nombre de réservations pour des vols à destination des États-Unis.

[En 2020], on n’était pas nécessairement outillés dans les régions touristiques pour accueillir des mannes de touristes à des moments ciblés. L’industrie touristique s’est organisée. Et la grosse différence, c’est que maintenant, les Québécois font le choix de rester au Québec.

Une citation de Geneviève Cantin, présidente-directrice générale de l’Alliance de l’industrie touristique du Québec

Touristes américains

Mais qu’en est-il des endroits qui accueillent les touristes américains? Selon les dernières données du ministère du Tourisme du Québec, ces derniers représentent environ 10 % de la clientèle estivale.

Quand on parle aux entreprises touristiques, on parle aux hôteliers, on parle aux restaurateurs, et ils ne voient pas de diminution. Il n’y a pas d’annulations actuellement de la clientèle américaine, assure Geneviève Cantin.

Un aubergiste des Laurentides raconte que certains de ses clients en provenance des États-Unis ressentent un malaise à venir séjourner au Canada, ce qui ne se répercute pas nécessairement sur les réservations.

L’Alliance de l’industrie touristique du Québec a toutefois investi plus d’argent cette année pour convaincre les Américains de prendre leurs vacances estivales au Québec. Cette organisation mise sur deux messages : leur rappeler que le taux de change est profitable pour eux et que, malgré la guerre tarifaire, ils sont toujours les bienvenus.

“Les réservations vont bien. Ce qu’on surveille beaucoup, c’est vraiment les entrées aux frontières”, précise la présidente-directrice générale, qui estime que, pour le moment, la situation semble habituelle, malgré les appels à la prudence.

Les tensions commerciales avec les États-Unis pourraient amener moins de touristes américains dans la métropole cet été, prévoit Tourisme Montréal, qui s’attend en revanche à recevoir davantage de Canadiens et de visiteurs internationaux.

L’organisme, qui lançait mardi matin sa saison estivale 2025, ne parle pas tant de croissance du tourisme, mais plutôt de stabilité et de résilience dans le communiqué qu’il a publié.

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Résumé

Plein air

Des parcs régionaux gratuits cet été

Par Megan Duchesne-Cantin, Le Soleil

9 juin 2025 à 16h39|

Mis à jour le9 juin 2025 à 17h15

3 minutes

Parc régional de la Vallée Bras-du-Nord, dans Portneuf. (Drowster)

Profiter du grand air tout en développant de saines habitudes de vie, voilà ce que Accès nature propose aux Québécois.


La ministre responsable du Sport, des Loisirs et du Plein air, Isabelle Charest, a annoncé la semaine dernière un investissement de 2,5 millions de dollars pour inciter les Québécois à jouer dehors .

Un premier montant de 625 000 $ est accordé à Parcs régionaux du Québec (Parq). L’aide financière permet au réseau d’offrir gratuitement près de 60 000 laissez-passer journaliers à la population.



«On veut démocratiser le fait de bouger en nature»

— Catherine Goulet-Paradis, directrice du développement chez Parcs régionaux du Québec

Catherine Goulet-Paradis, directrice du développement chez Parq, se dit ravie de l’engouement de sa clientèle pour les accès quotidiens gratuits. Elle avance que quelques parcs régionaux affichent déjà complet pour la saison estivale.

Grâce à une aide financière similaire versée par la CAQ en 2024, Parq a accueilli gratuitement dans ses espaces naturels plusieurs groupes scolaires et communautaires.

Mme Goulet-Paradis juge qu’une meilleure accessibilité aux parcs permet de «former de nouveaux adeptes de plein air» et contribue à améliorer la santé de la population.

Un deuxième montant de 1,8 million de dollars est octroyé à la Société des établissements de plein air du Québec (Sépaq). La somme vise à réduire de 30 % le coût de la carte d’accès annuelle du réseau de plein air.

Vallée de la Jacques-Cartier, à Stoneham-et-Tewkesbury (Mikael Rondeau/SEPAQ)

Simon Boivin, responsable des relations avec les médias pour la Sépaq, affirme qu’une réduction du coût de la carte annuelle permet à plusieurs citadins de profiter pour la première fois des parcs nationaux:

«L’une de nos motivations principales, c’est de lutter contre le déficit d’espace naturel que l’on observe en ville.»

— Simon Boivin, responsable des relations avec les médias pour la Société des établissements de plein air du Québec

L’année dernière, le gouvernement de la CAQ avait versé une aide financière équivalente à la Sépaq. M. Boivin soutient que le réseau avait bénéficié d’une hausse d’achalandage, sans pour autant surcharger les activités du réseau de plein air.



Un climat tendu

L’annonce du financement de la Sépaq par la ministre Charest a provoqué des réactions mitigées auprès des employés de la Société des établissements de plein air du Québec.


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Manifestation Sépaq 6 juin 2025

Anthony Ferland est coordonnateur de l’équipe de sentier au Parc national de la Jacques-Cartier, à Stoneham-et-Tewkesbury. Il soutient que son équipe a mal digéré la nouvelle:

«On leur dit que leur salaire ne peut pas être augmenté par manque de fonds, mais tout à coup, on a un million de dollars de lousse pour réduire le prix d’entrée du parc.»

— Anthony Ferland, coordonnateur de l’équipe de sentier au Parc national de la Jacques-Cartier

Les employés syndiqués de la Sépaq seront d’ailleurs en grève du 20 au 24 juin si une entente n’est pas conclue avec le gouvernement.

Les employés syndiqués de la Sépaq sont sans conventions collectives depuis décembre 2023. (Bryan Rochon/Archives le Soleil)

Le Syndicat de la fonction publique et parapublique du Québec est en renégociation de la convention collective avec la Sépaq depuis 2023. Le salaire des employés, qui tourne autour de 16 $ de l’heure, est au cœur des discussions.



Patrick Andy, vice-président de la SFPQ, tient à saluer l’initiative Accès nature, «qui aura des retombées économiques positives sur la Sépaq, et, ultimement, sur les employés.»

Il se dit cependant compréhensif face à la grogne que certains membres portent à l’endroit de leur employeur, qui «n’a jamais assez d’argent lors que c’est le temps de parler des conditions de travail.»