…Il souligne qu’il ne conseille l’achat sur plan qu’à des clients pour qui le risque pose moins problème et que dans des circonstances particulières. Selon lui, la pratique a effectivement permis à des acheteurs de faire de bons profits rapidement lorsque les conditions du marché y étaient propices. En 2022 par exemple, un rapport de la chambre immobilière de Toronto faisait état d’une augmentation des prix de près de 13 % par rapport à l’année précédente.
L’avocate spécialisée en droit immobilier, Laurence Dutil-Ricard, déconseille ce type de transaction et souligne que les contrats sont souvent rédigés à l’avantage des développeurs.
Selon elle, les modifications qui peuvent être apportées au projet et leurs conséquences sur le prix de l’immeuble peuvent être sous-estimées par les acheteurs et devraient toujours faire l’objet d’une révision légale attentive.
M. Fortin concède qu’il n’avait pas bien évalué les risques avant de se lancer dans l’achat d’une propriété sur plan et croit que ce type de transaction devrait être mieux réglementée pour protéger les acheteurs.
Me Dutil-Ricard souligne que la vente sur plan constitue un moyen pour les développeurs de mitiger le risque financier d’un projet en le partageant avec les futurs propriétaires.
La faiblesse du marché représente aussi un défi pour les développeurs qui comptent sur ces ventes sur plan pour financer une partie de leurs projets et obtenir le financement de grandes institutions.
Dans son rapport, la firme immobilière Urbanation souligne que le nombre d’unités de condominiums neuves invendues en développement (y compris les projets en préconstruction, en construction et récemment achevés) ont atteint un niveau record de 24 277 unités à la fin de 2024. Elle ajoute qu’il pourrait falloir jusqu’à cinq ans pour écouler les stocks actuels si le marché ne connaît pas un rebond significatif.
Résultat : un ralentissement important du nombre de mises en chantier de ce type d’habitations qui pourrait mettre en péril l’objectif annoncé du gouvernement de l’Ontario de construire un million et demi de nouveaux logements d’ici 2031.