Ca me met hors de moi.
Imaginez tous les propriétaires résidentiels à côté de salles de spectacles qui pourraient s’essayer suite à ce jugement. L’ironie ici est d’autant plus cruelle que c’est La Tulipe qui a vendu le bloc à côté à ce monsieur.
Je suis désolé pour les mots que je vais utiliser mais ce voisin est une ordure. Même si l’arrondissement a commis une erreur, c’est lui qui s’acharne sans cesse en abusant du système, on dirait un comportement de sociopathe. Honnêtement je ne serais pas surpris que des supporteurs de La Tulipe lui fassent justice eux-mêmes contre lui
Le maire de Mont-Royal craint des habitants à Royalmount pour cette raison. Un seul voisin pourrait faire fermer le parc industriel. Tant que nos lois ne donneront pas de droit acquis aux nuisances il y aura des cas comme ça.
Le mythique cabaret La Tulipe cesse « pour le moment » ses activités. Cette décision survient au lendemain d’un jugement de la Cour d’appel qui oblige l’établissement à cesser de faire du bruit.
Les propriétaires de la maison de disques La Tribu, qui opèrent la célèbre salle de spectacle depuis le début des années 2000, en ont fait l’annonce mardi en fin d’après-midi. « Avec ce jugement de la Cour d’appel du Québec, il en va maintenant de l’avenir de la culture à Montréal – car aucun lieu ou salle de spectacles n’est désormais à l’abri », a-t-on déploré dans un communiqué.
Alors que la Ville de Montréal cherche une solution pour tenter de sauver La Tulipe, les dirigeants de la salle de spectacle du Plateau Mont-Royal ont annoncé mardi après-midi qu’ils cessaient leurs activités « pour le moment », en raison d’un jugement leur ordonnant de cesser tout bruit qui pourrait déranger leurs voisins.
« LA TULIPE ne doit plus émettre de bruit audible provenant d’appareils sonores – comme le système de son et les amplificateurs des musicien. es, tel que spécifié par l’article 9 du Règlement sur le bruit du Plateau-Mont-Royal. Nous devons donc pour le moment cesser nos activités », écrit la direction de la salle de spectacle, dans un communiqué envoyé aux médias.
Se disant surpris du jugement rendu lundi par la Cour d’appel, le maire de l’arrondissement du Plateau-Mont-Royal, Luc Rabouin, a affirmé de son côté vouloir modifier le règlement qui encadre le bruit dans le secteur.
Le cabaret La Tulipe dit cesser ses activités « pour le moment », au lendemain de l’arrêt de la Cour d’appel demandant que cesse tout bruit « produit au moyen d’appareils sonores » qui serait audible au-delà de ses murs.
« C’est avec tristesse, déception et incompréhension que nous recevions hier le jugement de la Cour d’appel du Québec qui nous oblige à cesser l’émission de bruits par des appareils sonores à La Tulipe », expliquent les dirigeants de la salle de spectacle dans un communiqué. « La Tulipe est dans l’obligation de fermer ses portes. »
En ordonnant lundi la cessation totale de bruit amplifié, que ce soit par le biais de hauts-parleurs ou des amplificateurs des musiciens, la Cour d’appel est allée plus loin que le jugement rendu par la Cour supérieure le 15 mai 2023 dans cette affaire opposant La Tulipe et Pierre-Yves Beaudoin, et qui ordonnait à la salle de spectacle d’effectuer des travaux d’insonorisation afin de réduire le bruit résultant de ses activités.
La salle de spectacles La Tulipe, située dans l’arrondissement du Plateau-Mont-Royal, à Montréal, doit cesser ses activités après avoir perdu sa cause devant la Cour d’appel du Québec.
La Tulipe en a fait l’annonce mardi par voie de communiqué, au lendemain du jugement de la Cour d’appel exigeant que l’institution cesse les émissions de bruit par des appareils sonores, tels que des systèmes de son ou des amplificateurs de musiciens.
Sur le Facebook de Luc Rabouin:
« Le jugement rendu dans le cas du La Tulipe est surprenant et très préoccupant. Avec cette interprétation de notre règlement sur le bruit, ce sont toutes les salles de spectacles qui sont à risque. J’ai convoqué un Conseil d’arrondissement extraordinaire ce jeudi afin de modifier notre réglementation pour préserver l’avenir des salles de spectacles du Plateau. J’annoncerai plus de détails à ce sujet dès demain. »
à l’émission Le 15-18
Culture avec Sheena Fins : La salle de spectacle La Tulipe ferme ses portes
Au Téléjournal
Le mythique cabaret La Tulipe ferme ses portes « pour le moment »
Le cabaret La Tulipe dit cesser ses activités « pour le moment », au lendemain de l’arrêt de la Cour d’appel demandant que cesse tout bruit « produit au moyen d’appareils sonores » qui serait audible au-delà de ses murs.
Patrice Roy en discute avec notre journaliste Marie-Josée Paquette-Comeau
Pour plus de détails, consultez notre article à ce sujet : Le cabaret La Tulipe dit cesser ses activités « pour le moment » | Radio-Canada
J’avais oublié le cas du Divan orange
Les responsables de la salle ont dû conjuguer avec plusieurs difficultés simultanées : la hausse du loyer et des taxes et les relations difficiles avec le voisinage en raison du bruit, notamment.
À l’automne 2014, un voisin de l’édifice où est situé le Divan Orange a appelé le 911 plus de 85 fois pour se plaindre du bruit. L’ensemble de ces plaintes a totalisé une amende de 15 000 $.
Sur la page Facebook de Luc Rabouin, le maire de l’arrondissement Le Plateau Mont-Royal, une propriétaire de condo a laissé ce commentaire pertinent :
“Quel gâchis. Quand je pense qu’il m’aura fallu deux ans pour obtenir un permis de la ville pour agrandir mon condo de quelques pieds carrés afin que mes enfants aient leurs propres chambres. Deux ans à subir les exigences d’un fonctionnaire : faut rogner ici, faut rogner là, pas assez haut ici, trop haut là… Pour changer quoi au final? Je me le demande encore. Visiblement, les priorités ne sont pas à la bonne place. Autoriser la conversion d’un local commercial en condo à côté de La Tulipe, ça aurait valu la peine d’analyser le dossier avec la même minutie, parce que là, ça change clairement quelque chose, on parle de la vie culturelle de tout un quartier, voire plus loin.”
Vraiment très décevant. L’arrondissement doit rapidement changer ses lois pour permettre à ces salles de fonctionner comme ils l’ont toujours fait. C’est extrêmement décevant que les salles de concert et les boîtes de nuit qui fonctionnent normalement depuis des ANNÉES doivent maintenant marcher sur la pointe des pieds autour des nouveaux résidents qui veulent tout changer à leur goût.
La vie nocturne n’est pas quelque chose qui se reproduit ou se remplace facilement. Elle prend des années à se développer et ne survit vraiment que dans les endroits où il y a beaucoup de petits propriétaires et une grande concentration d’usages et de rues « bruyants ». Il existe un contrat social dans ces zones selon lequel il est acceptable d’être un peu bruyant. C’est la vie. Mais une fois que ces salles ont disparu, il est presque impossible de les rétablir. Le quartier se calme et il est alors intenable pour de nouveaux locataires de ce type d’emménager. C’est tout aussi grave lorsque les propriétaires de boites vendent le bâtiment. Les nouveaux propriétaires préféreraient avoir un locataire fiable qui ne dérangera pas les autres. un autre Starbucks ou quelque chose du genre, basically.
Je ne comprends vraiment pas par quel processus le permis de transformation a été accordé.
Comment la personne aux permis a pu accordé un permis quand le zonage ne le permet pas?! à moins que le requérant ait menti en disant que c’était pour un usage commercial?
C’était une erreur du fonctionnaire, aussi bête que ça. À vérifier, mais je pense qu’à l’époque le règlement sur le résidentiel à côté d’une salle de spectacle était relativement récent (pas que ça excuse).
C’est pourquoi l’arrondissement poursuit pour l’occupation illégale de lieux, et c’est toujours entre les mains du processus judiciaire, et ça fait de années.
D’une certaine façon, on dirait que la ville n’est pas plus protégée contre une erreur de sa fonction publique. Pourquoi un permis ne peut pas être annulé, même si un dédommagement pour l’erreur s’impose? Il devrait peut-être avoir une loi pour naviguer la situation efficacement.
C’est absurde d’avoir un jugement en faveur d’une personne qui ne devrait même pas habiter là.
Extrait d’un article de La Presse de Thomas Emmanuel Côté du 23 septembre :
Un bâtiment voisin lui-même litigieux
Le 4518-4526, avenue Papineau est cependant lui-même litigieux. S’il a acheté un immeuble commercial, M. Beaudoin en a transformé une partie en immeuble résidentiel à l’été 2016, quelques mois après son achat.
Or, la Ville de Montréal plaide que ce permis a été délivré « contrairement à la réglementation », qui prévoit qu’« un local occupé à des fins d’habitation ne peut être adjacent à un débit de boissons alcooliques ou à une salle de spectacle ». Cette erreur n’a toutefois été découverte qu’à l’été 2021, après le dépôt de la demande d’injonction. La Ville a autorisé des recours judiciaires contre M. Beaudoin à ce sujet en janvier 2022, quelques semaines après la sortie de La Tribu3.
La question de la légalité de la transformation du 4518-4526, avenue Papineau n’a pas encore été tranchée par les tribunaux et n’était pas prise en considération dans l’arrêt de la Cour d’appel rendu lundi.
Ça me fait penser à l’histoire du Bar Playground sur Notre-Dame Ouest dans Griffintown. Les propriétaires ont obtenu un certificat d’autorisation pour un usage de bar malgré que ce n’était pas permis dans le zonage.
Finalement, le bar a dû fermer
Huminski and the bar’s co-owners were stunned to find out last October that the bar never should have been allowed to open in the first place, in a building that wasn’t zoned for the sale of alcohol.
Playground Ping Pong Bar had received its original permit because of a clerical error by the borough administration, the owners were told.
À la même époque, l’arrondissement Le Plateau Mont-Royal a commis des erreurs dans la délivrance de permis et a dû régler hors Cour pour 80 000 $. Voici le début du dossier décisionnel en pièce jointe :
Ville-gaffe-Chambord.pdf (75,2 Ko)
Extraits du texte de Maxime Bergeron :
La salle de spectacles La Tulipe, installée depuis un siècle au cœur du Plateau Mont-Royal, ne pourra plus générer aucun bruit perceptible à l’extérieur de ses murs, a tranché le tribunal.
C’est comme demander à un restaurateur de n’émettre aucune odeur de cuisson ou à la direction d’une école primaire de fermer le clapet de tous les élèves pendant la récréation.
Mission impossible.
…
En vertu d’un article controversé appliqué dans plusieurs arrondissements, « le bruit produit au moyen d’appareils sonores, qu’ils soient situés à l’intérieur d’un bâtiment ou qu’ils soient installés ou utilisés à l’extérieur », est strictement prohibé.
Vertueux sur papier, impraticable dans la réalité.
…
Le fait que le bruit soit « à peine » ou « un peu perceptible » n’a aucune importance, écrivent-ils, puisque tous les sons sont « prohibés ». Le règlement doit s’appliquer à la lettre, tranchent-ils.
…
À moins d’un changement de cap rapide, la réputation de Montréal comme haut lieu international de la culture me semble en effet menacée.
Sa réputation comme ville surgouvernée, enserrée par une réglementation étouffante, sera toutefois intacte.
ça prend une loi pour créer un droit acquis aux nuisances. C’est le cas dans certains pays qui forcent les propriétaires de nouveaux logements et promoteurs à vivre avec les nuisances pré-existantes et s’organiser eux-mêmes.
Des sagas comme celui-ci valident l’argumentation que VMR donne pour ne pas avoir de résidentiel au RoyalMount, à tord ou à raison.
Combien de temps avant qu’un projet comme le Maestria fasse fermer la Place des Arts?
Résumé
Fermeture de La Tulipe Colère et inquiétude
PHOTO ARCHIVES LA PRESSE
La marquise annonçant les prochains spectacles à La Tulipe en 2007
L’annonce de la cessation des activités de La Tulipe a suscité des réactions vives allant de l’indignation à l’inquiétude parmi les professionnels de la musique, mardi à Montréal. Un regroupement de salles plaide pour une refonte du règlement municipal sur le bruit pour éviter d’autres situations semblables.
Publié hier à 20h45
Djely Tapa, chanteuse montréalaise d’origine malienne, devait lancer son nouveau disque le 5 octobre à La Tulipe. L’évènement a été déplacé in extremis au National, rue Sainte-Catherine, salle exploitée par la même entreprise que La Tulipe, qui a annoncé mardi la cessation de ses activités en raison d’un jugement lui ordonnant de cesser l’émission de bruit par des « appareils sonores ».
Suzanne Rousseau, directrice générale de Productions Nuits d’Afrique, se réjouit d’avoir pu déplacer le lancement de son artiste, mais est outrée de ce qui se passe à La Tulipe.
Si tout n’est pas mis en œuvre pour sauver cette salle, ça donne une très mauvaise image de la valeur qu’on accorde à notre patrimoine et à la culture au Québec. C’est notre histoire, je trouve ça inconcevable !
Suzanne Rousseau, directrice générale de Productions Nuits d’Afrique
La Tulipe se trouve dans un bâtiment chargé d’histoire, avenue Papineau. Construit entre 1913 et 1919, il a d’abord abrité un cinéma avant d’être acquis par le comédien Gilles Latulippe en 1967. Il y a installé son Théâtre des Variétés, dont le nom est resté collé à l’édifice, qu’il a exploité jusqu’au tournant du millénaire.
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C’est d’abord l’abandon d’un lieu associé à l’histoire culturelle de Montréal qui choque Suzanne Rousseau. Elle ne s’inquiète pas outre mesure d’un possible effet domino sur d’autres lieux de diffusions à Montréal comme le Balattou, salle exploitée par Nuits d’Afrique boulevard Saint-Laurent, près de l’avenue du Mont-Royal. « Il est sur une artère commerciale et il est très bien insonorisé », assure-t-elle.
Un « dangereux précédent »
Le son de cloche est différent au Théâtre Fairmount, situé dans l’avenue du Parc, au nord de l’avenue Laurier. « Je trouve que ça crée un dangereux précédent », tranche son vice-président Olivier Corbeil. Il s’inquiète que les lois municipales actuelles puissent être utilisées par les voisins d’autres salles de spectacle. « Il suffirait que quelqu’un décide d’être aussi intense que ce monsieur », dit-il à propos du voisin de La Tulipe qui a mené une longue bataille judiciaire.
Son point de vue est partagé par Jonathan Weisz, directeur général du réseau des Scènes de musique alternatives du Québec (SMAQ), qui réunit des dizaines de lieux de diffusion de petite et moyenne envergure, dont le Lion d’Or, la Sala Rossa et L’Esco.
On a beaucoup de salles qui sont très, très inquiètes parce que le jugement donne raison à quiconque veut aller chercher une injonction contre un voisin qui fait du bruit à l’extérieur de son local.
Jonathan Weisz, directeur général des SMAQ
Il est « déçu » de la décision rendue dans le cas de La Tulipe, mais aucunement surpris. « Ça fait plusieurs années que la réglementation sur le bruit à Montréal pose problème pour un nombre important de salles, souligne-t-il. [Ce qui arrive à La Tulipe] est un exemple médiatisé d’un problème qui survient tous les deux ou trois mois, ce n’est pas du tout une situation unique. »
Olivier Corbeil confirme que le Théâtre Fairmount et les deux autres salles exploitées par le même groupe, soit le Newspeak, dans le Quartier des spectacles, et le Ritz, rue Jean-Talon Ouest, ont tous fait l’objet de plaintes liées au bruit au fil des ans.
Des travaux d’insonorisation ont été réalisés au Ritz avec l’aide d’un programme municipal, tient-il à préciser, et des discussions ont eu lieu dans le passé avec des voisins du Théâtre Fairmount.
Le problème, selon Jonathan Weisz, n’est pas tant le nombre de plaintes que reçoivent les différentes salles que le fait que la réglementation actuelle « donne toujours raison » au plaignant. « Les salles n’ont jamais vraiment de recours », déplore-t-il. Deux cas lui viennent à l’esprit lorsqu’il est question de mésentente avec le voisinage ayant mené à des fermetures : le Divan Orange et Les Bobards, deux bars-spectacles jadis situés à quelques coins de rue de distance dans le boulevard Saint-Laurent.
Des solutions ?
Jonathan Weisz estime qu’il existe des solutions. La première serait une refonte de la réglementation sur le bruit. « Le règlement actuel est totalement subjectif », dit-il, expliquant qu’il ne renferme aucune mesure objective relative au niveau de bruit. Il propose aussi d’adopter ce qu’il appelle le principe d’« agent de changement ».
Une telle disposition forcerait par exemple une entité, par exemple un développeur immobilier, à tenir compte de l’existence d’un lieu de diffusion près du bâtiment qu’il souhaite construire. Il serait alors de sa responsabilité de s’assurer d’offrir à ses clients une isolation sonore suffisante. Inversement, il serait de la responsabilité d’une éventuelle nouvelle salle de diffusion de s’assurer de ne pas troubler la quiétude du voisinage là où elle s’installe.
« On n’a jamais vraiment compris pourquoi la Ville n’avait jamais mis en œuvre ces recommandations », dit Jonathan Weisz, en soulignant que le principe d’agent de changement est notamment appliqué avec succès à Toronto et ailleurs dans le monde.
La Tribu, qui exploitait La Tulipe et y produisait des spectacles depuis 2004, a décliné nos demandes d’entrevue.
L’endroit a accueilli quantité d’artistes locaux et internationaux, des Cowboys Fringants à Jane Birkin, en passant par Dumas, Malajube, La Bottine Souriante, Chilly Gonzales et Franz Ferdinand. Ces dernières années, La Tulipe misait davantage sur les soirées dansantes, mais des concerts étaient régulièrement au programme.
À noter :
La mairesse n’a pas évoqué le fait que c’est une erreur de l’administration municipale qui a permis au plaignant, Pierre-Yves Beaudoin, de transformer un édifice commercial en bâtiment résidentiel à côté d’une salle de spectacle, alors que cela était interdit.
Fermeture de La Tulipe | « Non à la dictature d’un voisin », dit Valérie Plante | La Presse