Technologie de pointe au Québec

Semiconducteurs La montréalaise 5N Plus achète un client allemand

PHOTO MARTIN CHAMBERLAND, ARCHIVES LA PRESSE

5N Plus, dont le siège social est dans l’arrondissement de Saint-Laurent à Montréal, produit des métaux de grande pureté au-delà de 99, 999 %, dits de classe 5N, 6N et 7N, comme le tellurium, le cadmium et le sélénium.

Spécialisée dans la production de métaux purs utilisés pour les semiconducteurs, l’entreprise montréalaise 5N Plus est un important fournisseur pour la production d’énergie solaire. Elle a annoncé ce mardi avoir acquis une entreprise allemande dans ce domaine, AZUR, basé à Heilbronn en Allemagne, à un coût estimé « entre 73 et 79 millions d’euros », soit entre 108 et 117 millions de dollars canadiens.

Publié le 30 mars 2021 à 10h58 Mis à jour à 14h00

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Karim Benessaieh Karim Benessaieh
La Presse

AZUR, qui compte 240 employés, développe et vend des cellules solaires notamment destinées à l’industrie aérospatiale, ainsi que des panneaux photovoltaïques plus conventionnels. 5N, précise-t-on, est bien implantée dans ce domaine et est un des fournisseurs des matériaux de base pour les satellites américains.

Pour 5N Plus, l’acquisition d’AZUR, «un petit client», permettra de réellement compléter la chaîne de production, de la purification des métaux aux composantes utilisées pour produire de l’électricité solaire. « Ça fait plusieurs années qu’on échange avec eux, explique Richard Perron, chef de la direction financière de 5N Plus. Il nous manquait cette technologie, le dernier petit bout pour aller chercher toute la chaîne de valeur. »

Métaux purs

5N Plus intégrera l’ensemble des employés d’AZUR, et fera une place au sein de son comité exécutif pour le directeur général de l’entreprise allemande, Jürgen Heizmann. La transaction doit être approuvée par les autorités réglementaires de ce pays, dans lequel 5N Plus compte déjà trois installations. AZUR, dont le nom complet est AZUR SPACE Solar Power GmbH, affiche des revenus annuels de 50 millions d’euros (74 millions CAD), pour un bénéfice annuel moyen de 6 millions d’euros (8,9 millions CAD) depuis trois ans.

La pénurie de semiconducteurs, qui frappe la planète depuis plusieurs mois au point de ralentir la production de téléphones, de consoles de jeu et même de voitures, n’a rien à voir avec cette transaction, précise M. Perron. « La pénurie touche surtout les semiconducteurs à base de silicium, ce n’est pas notre marché. Nous, c’est à un plus petit volume, nous développons et fabriquons plutôt des semiconducteurs spécialisés à valeur ajoutée, un marché de niche dans lequel il y a très peu de joueurs. »

5N Plus, dont le siège social est dans l’arrondissement de Saint-Laurent à Montréal, compte plusieurs centres de recherche, de production et de vente en Asie, en Amérique du Nord et en Europe. Peu connue du grand public, l’entreprise fondée en 2000 compte 578 employés dans le monde et a rapporté des revenus de 177,2 millions US, soit 223,8 millions CAD, en 2020. Elle produit des métaux de grande pureté au-delà de 99, 999 %, dits de classe 5N, 6N et 7N, comme le tellurium, le cadmium et le sélénium. Ils sont notamment utilisés en électronique et en pharmaceutique.

Son principal marché est aux États-Unis, où elle a enregistré 32,2 % de ses ventes. Son plus important actionnaire est la Caisse de dépôt et placement du Québec, avec 19,5 % des parts, suivi de Letko, Brosseau et associés, qui détient 12,4 % de ses actions.

Acquisition « conforme »

L’entreprise opère en ce moment une transformation «stratégique» avec laquelle elle espère acquérir un marché plus grand. Ses métaux purifiés et transformés pourraient à moyen terme être utilisés pour améliorer l’efficacité énergétique, notamment pour les batteries de voitures électriques, et dans les composantes électroniques liées à la 5G. « C’est la partie très excitante de cette acquisition, dit le chef de la direction financière de 5N Plus. C’est un marché qu’on va ouvrir, ça va devenir une nouvelle corde à notre arc. »

En février dernier, à l’occasion de la publication des états financiers de 5N Plus pour le quatrième trimestre 2020, la Banque Nationale Marchés financiers avait souligné la bonne santé financière de l’entreprise et noté sa volonté de procéder à des acquisitions qui lui ouvriraient « de futures opportunités de croissance ». L’analyse Rupert Merer, qui signait ce rapport, voit l’achat d’AZUR d’un bon oeil.

« L’acquisition est conforme avec la stratégie (de 5N Plus) d’étendre son offre de semiconducteurs avancés, a-t-il précisé dans un courriel envoyé à La Presse. Cela devrait leur donner une plateforme technologique pour l’intégration verticale et leur fournir des produits pour une forte croissance des marchés dans le futur, incluant la 5G, la recharge d’automobiles et les satellites, notamment. »

Le prix d’acquisition « semble bon », note-t-il, « considérant que les entreprises semblables dans ce secteur ont tendance à se négocier à des multiples plus élevés ».https://www.lapresse.ca/affaires/entreprises/2021-03-30/semiconducteurs/la-montrealaise-5n-plus-achete-un-client-allemand.php

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Montréal, capitale de la recherche quantique

Photo: iStock

Sliman Naciri

25 mars 2023 à 15h13 - Mis à jour 25 mars 2023 à 16h57 2 minutes de lecture

Montréal accueillera un centre de recherche quantique, mis sur pied dans le cadre du programme mondial de recherche quantique de pointe d’Ericsson Canada. Il s’agit du premier programme de ce genre à être déployé sur le territoire Canadien, et c’est la métropole qui a été sélectionnée.

Des projets visant à «explorer les algorithmes quantiques pour accélérer le traitement dans les réseaux de télécommunications et l’informatique quantique distribuée» seront menés. Ericsson Canada indique par ailleurs que des boursiers postdoctoraux de l’Université d’Ottawa et de l’Université de Sherbrooke s’associeront aux travaux lors de stages d’appui de la recherche quantique.

«Le Canada est un pionnier et un chef de file mondial de la recherche quantique, comme en témoigne le lancement récent de la Stratégie quantique nationale. Les chercheurs et les experts d’Ericsson étudient depuis longtemps la meilleure façon d’intégrer les technologies quantiques dans les réseaux de communication», a déclaré la présidente d’Ericsson Canada, Jeanette Irekvist.

L’organisme national de recherche Mitacs s’impliquera dans la gestion du personnel «hautement qualifié».

Ericsson estime qu’à l’avenir, le secteur quantique occupera un rôle crucial dans l’économie, la technologie et la croissance du Canada. Une étude commandée par le Conseil national de recherches du Canada (CNRC) en 2020 prévoit qu’à l’horizon 2045, l’industrie quantique canadienne se chiffre à 139 milliards de dollars et qu’elle représente 209 200 emplois.

«Les technologies quantiques façonneront notre avenir, et le Canada est à l’avant-garde, leader mondial dans cette technologie émergente», s’est réjoui le ministre de l’Innovation, des Sciences et de l’Industrie, l’honorable François-Philippe Champagne.

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Grande entrevue Stéphane Tremblay, directeur en chef de l’usine IBM de Bromont Prête pour le rapatriement de la fabrication des semi-conducteurs

PHOTO MARTIN TREMBLAY, LA PRESSE

Stéphane Tremblay, directeur en chef de l’usine IBM de Bromont

Déjà la plus importante usine d’assemblage de semi-conducteurs pour le marché ouvert en Amérique du Nord, l’usine d’IBM à Bromont ne risque pas de manquer d’ouvrage au cours des prochaines années. La politique énergique de rapatriement de la production de semi-conducteurs qui a été mise en place l’an dernier avec l’adoption du CHIPS Act aux États-Unis va stimuler l’activité de l’usine, anticipe son directeur en chef, Stéphane Tremblay.

Publié à 1h22 Mis à jour à 5h00

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Jean-Philippe Décarie
Jean-Philippe Décarie La Presse

L’usine de Bromont, qui a célébré l’an dernier ses 50 ans d’existence, a fait parler d’elle récemment avec l’inauguration du superordinateur quantique, le Quantum System One, qui trône dans le hall d’entrée de l’entreprise manufacturière de la microélectronique.

L’usine, qui au départ réalisait l’assemblage des machines à écrire IBM Selectrics, s’est transformée au fil des ans pour faire l’assemblage mécanique de semi-conducteurs en céramique pour tous les besoins de la multinationale informatique, avant d’ajouter l’assemblage de microprocesseurs et de sous-systèmes de cryptage.

« Aujourd’hui, nous sommes la seule usine d’IBM dans le monde qui fait l’assemblage des composantes de tous les systèmes P et Z d’IBM, qui sont de gros systèmes informatiques utilisés par les grandes entreprises de la finance ou des assurances, en raison de leurs capacités de calcul uniques », m’explique Stéphane Tremblay, directeur en chef de l’usine IBM de Bromont.

Stéphane Tremblay a entrepris sa carrière chez IBM à Bromont en 1991, à titre d’ingénieur au service du contrôle de la qualité. Durant ses 30 années passées dans l’entreprise, il a occupé 18 postes différents, pour en devenir le grand responsable en février 2021.

On recommande de changer de poste au moins trois fois tous les dix ans, ça donne une vision globale de l’entreprise, plus collaborative, on comprend mieux les enjeux de nos collègues dans chacun des départements.

Stéphane Tremblay

Il y a une dizaine d’années, l’usine de Bromont a encore dû se transformer lorsqu’elle a cessé progressivement de faire l’assemblage des semi-conducteurs pour les trois grands manufacturiers de consoles de jeux vidéo, en raison de l’évolution des technologies.

« Au même moment, IBM a vendu ses fonderies de semi-conducteurs qu’elle avait dans l’État de New York. Il a fallu travailler avec un nouveau fournisseur, GlobalFoundries. Maintenant, on fait aussi affaire avec TSMC de Taïwan et Samsung de la Corée », explique Stéphane Tremblay.

Essentiellement, l’usine de Bromont reçoit les gaufres de semi-conducteurs de ses fournisseurs et trace le chemin pour que les électrons circulent, tout en appliquant des solutions thermiques pour protéger les composants de la chaleur induite par cette activité.

L’usine de Bromont est la seule en Amérique du Nord à réaliser l’assemblage de semi-conducteurs pour des clients de l’extérieur, pour le marché ouvert.

« Il y a d’autres usines de semi-conducteurs, mais elles font uniquement l’assemblage de leurs propres produits. Avec notre capacité, on fait l’assemblage des semi-conducteurs d’IBM, mais on le fait pour d’autres clients selon leurs spécifications.

« On travaille notamment avec les grands équipementiers de la 5G et les centres de données, mais on veut aussi desservir les fabricants automobiles, alors que les autos deviennent de plus en plus des centres de données sur roues », souligne Stéphane Tremblay.

Des développements prévisibles

Les grands clients de l’usine de Bromont représentent aujourd’hui entre 50 et 60 % du volume d’activités du centre d’assemblage, alors qu’IBM accapare de 40 à 50 % de la production annuelle.

Ce pourcentage sera appelé à se modifier au cours des prochaines années à la faveur de clients externes, alors que les États-Unis investissent massivement dans le rapatriement de leur capacité de production de semi-conducteurs.

En 2022, le président Joe Biden a fait adopter le CHIPS Act qui a mis à la disposition des fabricants de puces 52 milliards de dollars pour la construction de fonderies aux États-Unis. Les fonds fédéraux serviront à financer de 20 à 30 % du coût des projets d’implantation. On prévoit donc plus de 150 milliards en projets de nouvelles usines.

« Ce sera essentiellement des fonderies qui vont répondre aux besoins du marché nord-américain, pour cesser la dépendance aux semi-conducteurs asiatiques. C’est un marché en continuelle expansion. On va pouvoir faire l’assemblage final des semi-conducteurs dans notre usine, où on a encore des capacités qu’on peut déployer », précise le directeur en chef.

IBM Bromont a déjà compté plus de 2000 employés, au plus fort de la production de semi-conducteurs pour les fabricants de consoles de jeux vidéo. Aujourd’hui, l’entreprise recense plus de 1000 travailleurs, dont plusieurs centaines d’ingénieurs.

Elle a été obligée de se repenser lorsqu’elle a été forcée d’assumer seule la prospection de nouveaux clients après qu’IBM a vendu ses fonderies américaines.

« Je me suis joint au groupe de développement des affaires et des nouveaux produits en 2016, lorsqu’on a commencé à opérer de façon autonome. On a créé une équipe de vente, des processus, la gestion des clients et on a retrouvé les volumes qu’on avait perdus lorsque les fabricants de consoles ont cessé de faire affaire avec nous », précise le gestionnaire.

Stéphane Tremblay souligne d’ailleurs qu’il s’agit là de la grande force de l’entreprise, sa capacité à relever des défis.

« On est une usine qui manufacture de la fierté et on est bien positionné pour tirer profit de la construction des nouvelles fonderies qui vont avoir besoin de nous. En plus, on est au cœur de la zone d’innovation de Bromont, ce qui constitue un bon noyau pour l’industrie de la microélectronique », anticipe le directeur en chef d’IBM Bromont.

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La filière électronique deviendra la prochaine filière des batteries pour l’économie québécoise, avec des investissements potentiels de 10 milliards de dollars. Avec son écosystème en électronique, Bromont a beaucoup à offrir.

(Bromont) Si les pièces du puzzle tombent en place comme prévu, le Québec accueillera des investissements de quelque 10 milliards dans les prochaines années dans le domaine de l’électronique, notamment l’électronique de puissance, spécialité liée aux véhicules électriques.

Publié à 0h57 Mis à jour à 5h00

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André Dubuc
André Dubuc La Presse

Ce qu’il faut savoir

  • Des usines de semiconducteurs se construisent dans le nord-est des États-Unis depuis l’adoption du CHIPS and Science Act en 2022.
  • Le Québec, qui dispose à Bromont d’un pôle en électronique, s’insère dans la chaîne régionale d’approvisionnement des micropuces.
  • L’électronique de puissance, des puces fonctionnant à voltage élevé, est un créneau porteur en raison de ses applications dans l’électrification des véhicules.
  • Jusqu’à 10 milliards d’investissements pourraient y voir le jour d’ici 5 à 10 ans.
  • Les premières annonces d’envergure sont attendues d’ici 24 mois.

C’est en partie à Bromont, chef-lieu de l’électronique dans la province et siège de la zone d’innovation en technologies numériques Technum Québec, que l’action va se passer.

« Nos plans indiquent que des investissements pourraient atteindre près de 10 milliards dans les 5 à 10 prochaines années au Québec ou au Canada », précise Normand Bourbonnais, PDG de la zone d’innovation, lors d’une rencontre avec La Presse dans les locaux du C2MI, Centre de collaboration MiQro Innovation de l’Université de Sherbrooke.

PHOTO FRANÇOIS ROY, LA PRESSE

Normand Bourbonnais, président-directeur général de Technum Québec

Le but de l’activité médiatique était d’expliquer pourquoi la filière électronique deviendra la prochaine filière des batteries pour l’économie québécoise.

Avec son écosystème en électronique, Bromont a beaucoup à offrir. Elle a de grands industriels sur place (IBM et Teledyne Dalsa), des chaires de recherche au C2MI, des étudiants et un bassin de main-d’œuvre important. Bromont dispose aussi de 12 millions de pieds carrés prêts à bâtir, et la Ville a investi 4,5 millions dans les infrastructures.

Selon M. Bourbonnais, un ancien d’IBM, le Québec est bien positionné pour s’insérer dans la chaîne d’approvisionnement des semiconducteurs en Amérique du Nord, comme il a su tirer son épingle du jeu de la démondialisation de la fabrication de la batterie lithium-ion.

Les semiconducteurs sont des composants qu’on retrouve dans les équipements électroniques modernes, comme les cellulaires et les ordinateurs.

« Jusqu’à maintenant, la chaîne d’approvisionnement était globale et les usines étaient locales, concentrées en Asie. Dorénavant, la chaîne sera régionale, mais les usines seront installées un peu partout, en Asie, en Europe et en Amérique du Nord », explique M. Bourbonnais.

À quand les annonces ?

« Il devrait y avoir de belles annonces d’ici deux ans de la part de sociétés d’importance qui viendraient s’installer ici. Ce sont des implantations de 100 millions à plusieurs milliards. On parle d’usines de 500 000 pieds carrés avec des salles blanches comptant environ un millier d’emplois », dit-il, sans s’avancer sur aucun nom.

Mais, convient-il, le Québec n’attirera probablement pas d’usines de semiconducteurs. Celles-là sortent de terre aux États-Unis, convaincues par les 52 milliards US du CHIPS and Science Act, adopté en 2022.

Depuis l’adoption de la loi, on y dénombre plus de 23 annonces de nouvelles usines et 9 agrandissements dans l’industrie des semiconducteurs, pour des investissements totalisant 293 milliards.

Dans l’État de New York, l’un des deux pôles de l’industrie aux États-Unis avec le Sud-Ouest, Micron construit une usine de semiconducteurs à Syracuse au coût initial de 20 milliards US (100 milliards en 20 ans). Global Foundries agrandit la sienne à Malta, près de Saratoga Springs, pour 1 milliard US. Un peu plus à l’ouest, à New Albany, en Ohio, Intel consacre elle aussi 20 milliards US à une manufacture de puces électroniques.

Grâce à Albany NanoTech, plus grand centre de R-D sur les micropuces intelligentes, la capitale de l’État de New York est sur les rangs pour accueillir le futur Centre national de technologie sur les semiconducteurs (NSTC) de plusieurs milliards. M. Bourbonnais y part d’ailleurs en mission en novembre.

Ce n’est pas le fruit du hasard si le président Joe Biden et le premier ministre Justin Trudeau ont parlé en mars dernier du corridor Albany-Bromont dans l’électronique, à l’image du corridor Detroit-Windsor dans l’automobile.

« Les Américains fabriquent des puces. La portion senseurs [chez Teledyne Dalsa] et la portion de l’assemblage [IBM Bromont] sont deux portions sur lesquelles on travaille ici à Bromont et qui complémentent les efforts américains, d’où l’idée de corridor », explique Marie-Josée Turgeon, PDG du C2MI.

C2MI, plus grand centre de R-D en électronique au Canada

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Pareille complémentarité existe dans le secteur des batteries. Les usines de batteries et de véhicules électriques sont en Ontario, tandis que le Québec se concentre dans les composants de batterie.

Électronique de puissance

Un exemple de cette complémentarité est l’électronique de puissance. « Il y a des firmes spécialisées dans l’électronique de puissance. Ça peut être intéressant pour le Québec et le Canada, dit M. Bourbonnais. L’électronique de puissance est requise pour les batteries. Chaque fois qu’on fait la conversion du courant électrique d’alternatif à direct, on a besoin d’électronique qui fait cette conversion. On appelle ça des puces de puissance qui vont fonctionner à des voltages beaucoup plus élevés. C’est en plein en lien avec la filière batterie. On s’en va dans la filière batterie en même temps qu’on s’en va dans la filière de l’électronique. C’est un gain pour tout le monde. »

Ça va être un travail de longue haleine, mais on travaille avec Investissement Québec et Investir au Canada. On a identifié déjà un paquet de sociétés ayant un intérêt à venir s’installer en Amérique. Il y a énormément de pression sur les fabricants de puces qui alimentent les véhicules automobiles pour qu’ils rapatrient leur production sur le continent nord-américain.

Normand Bourbonnais, PDG de la zone d’innovation en technologies numériques Technum Québec

« Les firmes japonaises investissent rarement à l’extérieur de leur pays. Aujourd’hui, il y a une ouverture. Une délégation se rend prochainement au Japon. On va rencontrer tous les joueurs du segment de marché. On pense avoir de l’intérêt. Des compagnies taïwanaises sont également venues nous visiter dernièrement. Elles sont très intéressées, mais on parle là aussi d’un délai de 24 à 36 mois », fait savoir le patron de la zone d’innovation Technum.

C’est dire qu’après Bécancour et la filière des batteries, les multinationales étrangères apprendront prochainement à situer Bromont sur une carte.

En savoir plus

  • 165 000
    Population combinée des MRC de la Haute-Yamaska, avec Granby, Shefford et Waterloo, et de Brome-Missisquoi, avec Cowansville, Bromont, Farnham et Lac-Brome

Source : ministère des Affaires municipales et de l’Habitation du Québec