Un autre article sur la ligne 168
«On a du mal à respirer»: des usagers de la STM excédés des autobus bondés à L’Île-des-Sœurs
Yael Hosana dénonce la diminution de la fréquence de l’autobus 168 à L’Île-des-Sœurs. PHOTO ANOUK LEBEL
ANOUK LEBEL
Jeudi, 5 octobre 2023 15:30
MISE À JOUR Jeudi, 5 octobre 2023 15:30
La réforme des transports en commun à L’Île-des-Sœurs continue de faire rager les résidents qui se plaignent d’autobus bondés à l’heure de pointe et de l’absence de service les soirs et les fins de semaine.
« C’est infernal. On se pousse dans le bus. Ce n’est pas humain d’entasser les gens comme ça, en pleine heure de pointe », rage Yael Hosana.
Depuis 10 ans, la résidente de L’Île-des-Sœurs prend la ligne 168 pour se rendre directement à son bureau, à la station de métro McGill.
Avec l’arrivée du Réseau express métropolitain (REM), la Société de transport de Montréal (STM) a procédé à une refonte décriée dans le quartier du sud-ouest de Montréal.
À l’heure de pointe, la fréquence de la ligne 168 est passée d’un autobus aux moins de 10 minutes à une attente d’au moins 20 minutes.
Pas d’autobus la fin de semaine
« On arrive plus tard au bureau, ça cause des perturbations dans les horaires et des frictions avec nos patrons », renchérit Cate Cadbury, qui appréhende l’hiver qui s’en vient.
Elle s’explique mal que la STM ait coupé le service du seul autobus qui se rend directement au Vieux-Port. Après 21 h 30 et la fin de semaine, il n’y a tout simplement plus de 168.
Jeudi à l’heure de pointe, l’autobus 168 de la STM à L’Île-des-Sœurs était bondé. PHOTO ANOUK LEBEL
« On doit prendre un autobus jusqu’au REM, puis prendre une nouvelle navette pour rebrousser chemin jusqu’à Wellington. Ça n’a aucun sens », soupire Patricia Klein.
Découragée, la retraitée est revenue à la voiture pour aller faire ses courses dans le Vieux-Montréal et Griffintown la fin de semaine.
« En voiture, ça prend 12 minutes et avec le nouveau trajet qu’on nous propose, on en a pour une heure », dénonce-t-elle.
Des dizaines de plaintes
Depuis le début de la refonte, la STM a reçu 370 plaintes principalement en lien avec la ligne 168, indique Isabelle A. Tremblay.
Elle précise que des ajustements se font en continu, avec notamment celui de la fréquence de 30 à 20 minutes à l’heure de pointe depuis lundi.
Cela reste insuffisant pour le Syndicat des chauffeurs d’autobus de la STM.
« Il manque encore un voyage à l’heure de pointe. Au lieu d’être aux 20 minutes, il devrait être aux 15 minutes pour assurer un bon service », estime le président, Frédéric Therrien.
« Plus on compacte les gens, plus on entend de bruit, de personnes chialer. Les gens sont frustrés parce qu’ils sont tannés de se faire tasser », souligne-t-il.